Diabète chez l'enfant Flashcards

1
Q

Diabète de type 1 : généralités ?

A
  • Diabète de type 1 = 90% des diabètes de l’enfant : pic d’incidence à l’adolescence, incidence en augmentation (particulièrement chez les enfants plus jeunes < 5 ans), prévalence = 0,1%, soit 12 000 enfants en France
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Q

Diabète de type 1 : physiopathologie ?

A

= Carence en insuline par destruction auto-immune des cellules β des îlots de Langerhans :

  • Destruction liée à l’action de l’immunité cellulaire (lymphocytes T)
  • Sans rôle pathogène direct des auto-Ac dirigés contre des Ag insulaires (insuline, GAD, IA2, ZnT8)
  • Longue phase d’insulite (inflammation des îlots : jusqu’à plusieurs années) => symptomatique à > 85% des îlots détruits
  • Susceptibilité génétique : HLA DR3 et DR4, ou DQ B10201 et DQ B10302 principalement
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3
Q

Diabète de type 1 : clinique ?

A
  • Syndrome cardinal (50%) : difficile à reconnaître chez le petit enfant (réclame à boire, couches mouillées)
  • Acidocétose (50%) : plus fréquent < 5 ans
  • Hyperglycémie ou glycosurie de découverte fortuite (rarement)
    => Evolution vers l’acidocétose beaucoup plus rapide chez l’enfant (en particulier < 5 ans), avec des signes
    trompeurs (douleurs abdominales…)
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4
Q

Diabète de type 1 : examens complémentaires ?

A

Suspicion

  • Recherche de glycosurie + glycémie capillaire
  • Confirmer par une glycémie veineuse en urgence
  • Recherche de cétonurie (BU) ou de cétonémie (lecteur capillaire)

Confirmation
- Manifestations cliniques + glycémie ≥ 2 g/L (ou 11,1 mmol/L)
- Glycémie > 1,26 g/L (ou 7 mmol/L) à jeun de 8h, vérifié à 2 reprise
- Glycémie > 2 g/L (ou 11,1 mmol/L) à 2h après une charge orale de glucose
=> Chez l’enfant : glycémie presque toujours&raquo_space; 2 g/L

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5
Q

Diabète de type 1 : bilan initial ?

A
  1. Dosage d’HbA1c
    = Apprécier l’équilibre glycémique des 3 derniers mois (non diagnostique)
    - Habituellement très élevée&raquo_space; 8% lors du diagnostic
  2. Bilan d’auto-immunité
    - Auto-Ac : GAD, IA2, insuline (uniquement < 1 semaine après traitement par insuline), ZnT8 (en 2nd intention)
    - Groupe HLA à risque (DR3-DR4)
    - Présence d’autres maladies auto-immunes
    - Elimination des causes de diabète secondaire
  3. Recherche de MAI associée
    - Thyroïdite : clinique, dosage TSH et Ac antithyroïdiens
    - Maladie coeliaque : clinique, dosage IgA anti-transglutaminase et IgA totales
    - Autre (plus rare : aucun dépistage biologique systématique) : insuffisance surrénale (Ac anti-21-
    hydroxylase) , gastrite auto-immune (Ac anti-estomac)
  4. Recherche de FdR
    - Facteurs de mauvaise observance : dynamique familiale, scolarité, troubles alimentaires, addictions
    - FdRCV : HTA, dyslipidémie (fréquente lors du diagnostic : à répéter à distance), surpoids/obésité, sédentarité, tabagisme
  5. Bilan du retentissement
    => Jamais de complication au diagnostic de diabète de type 1 de l’enfant
    - Bilan des complications micro-angiopathiques débuté après 5 ans d’évolution
  6. Dépistage familial
    = Prévalence dans la fratrie d’un diabétique = 5% (contre 0,3% dans la population générale)
    - Dosage d’auto-Ac ± typage HLA : discuté au cas par cas (aucun traitement préventif)
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6
Q

Diabète de type 1 : insulinothérapie ?

A

= Injection d’insuline pluriquotidienne par voie SC

  • Insuline analogue rapide = asparate, glulisine, lispro : délai d’action de 5 minutes, durée d’action de 4h
  • Insuline intermédiaire = NPH, détémir : délai de 1h, durée de 12 à 16h
  • Insuline lente = glargine 1 fois/jour, détémir 2 fois/jour : durée de 24h
  • Débutée en hospitalisation, puis expliquée au patient et à sa famille : modalités d’injection, auto-surveillance de glycémie capillaire avec report sur un carnet, objectifs glycémiques, adaptation des doses selon la glycémie, l’apport glucidique, l’activité physique ou une situation infectieuse

Schéma conventionnel = Surtout chez l’enfant pré-pubère :

  • Insuline analogue rapide + intermédiaire en 2 injections matin et soir
  • Dose journalière = 1 UI/kg/j :
  • 2/3 le matin : 1/3 de rapide et 2/3 d’intermédiaire
  • 1/3 le soir : 1/3 de rapide et 2/3 d’intermédiaire

Schéma basal-bolus = Surtout chez l’adolescent ou en cas de non atteinte des équilibres glycémiques
- Insuline lente 1 ou 2 fois/jour + insuline rapide avant chaque repas

Pompe à insuline
= Administration d’insuline rapide en sous-cutané sous forme d’un débit de base programmé et de bolus avant les repas : surtout utile chez le jeune enfant

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7
Q

Diabète de type 1 : RHD ?

A

Régime alimentaire
= Personnalisé et adapté à l’âge et au poids :
- Objectifs : croissance staturo-pondérale normale, limiter les hyperglycémies post-prandiales précoces et les hypoglycémies post-prandiales tardives
- Glucides (50%) sous forme de glucides lents, lipides (30%), protides (20%)
- Collation à 10h dans le schéma conventionnel (prévention de l’hypoglycémie de 12h)
- Eviter les sucres rapides et les boissons sucrées

Activité physique
= Encouragée, sans restriction (sauf sport à risque si hypoglycémie : parachutisme, plongée)
- Adaptation thérapeutique : chute doses d’insuline et/ou augmentation apport alimentaire

PEC des FdRCV
- Sevrage tabagique, lutte contre l’obésité, contrôle lipidique et de l’HTA

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8
Q

Diabète de type 1 : éducation thérapeutique ?

A

= Indispensable : apprentissage et évaluation des connaissances de l’enfant et de sa famille

  • Compréhension de la maladie et de son évolution (complications)
  • Bonne observance et autocontrôle du traitement de fond
  • Maitrise des modalités techniques d’injection et d’auto-surveillance du traitement
  • Détection des symptômes d’hypoglycémie et d’acidocétose et mesures adaptées
  • Planification des consultations de suivi et des dépistages
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9
Q

Diabète de type 1 : mesures associées au traitement ?

A
  • Soutien psychologique de l’enfant et de son entourage
  • Demande d’ALD (prise en charge à 100%)
  • PAI (projet d’accueil individualisé) en collectivité
  • Associations : aide aux jeunes diabétiques (AJD)…
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10
Q

Diabète de type 1 : suivi ?

A
  1. Suivi pédiatrique = Multidisciplinaire, par des équipes spécialisées : consultations tous les 2 à 3 mois

A chaque consultation

  • Lecture du carnet d’auto-surveillance glycémique (≥ 3/jour)
  • Nombre d’épisodes d’hypoglycémie
  • Modalité et zones d’injection, recherche de lipodystrophie aux points d’injection
  • Suivi du régime alimentaire (réévaluation régulière par diététicien)
  • Croissance staturo-pondérale, développement pubertaire
  • Retentissement psychologique

Bilan paraclinique

  • HbA1c : 4 fois/an
  • Recherche de maladie auto-immune (TSH, Ac anti-thyroïdiens, Ac anti-transglutaminase) : 1 fois/an
  • Dépistage des complications chroniques après 5 ans d’évolution : microalbuminurie, PA, créatininémie, photographie du FO, recherche de neuropathie 1 fois/an
  • Bilan lipidique : 1 fois/an
  1. Adolescence
    - Augmentation des besoins en insuline
    - Défaut de compliance fréquent, risque de déséquilibre et d’acidocétose par rupture thérapeutique
  2. Adulte = Passage de la pédiatrie à l’endocrinologie adulte : parfois difficile, possiblement transition par consultations communes
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11
Q

Acidocétose : généralités ?

A

= Cause la plus fréquente de mortalité chez l’enfant diabétique de type 1 : peut révéler la maladie (50% des cas) après un syndrome polyuro-polydipsique négligé, ou compliquer son évolution (arrêt ou sous-dosage franc en insulinothérapie, infection intercurrente…)
=> A évoquer devant tout tableau de vomissements avec perte de poids chez l’adolescent

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12
Q

Acidocétose : clinique ?

A
  • Syndrome cardinal : polyuro-polydipsie, asthénie, amaigrissement, polyphagie
  • Déshydratation extracellulaire (perte de poids, pli cutané, tachycardie, hypotension) et intra-cellulaire (soif, hypotonie des globes oculaires, sécheresse muqueuse, troubles de conscience)
  • Signes digestifs : douleurs abdominales, nausées, vomissements, tableau pseudo-occlusif
  • Signes respiratoires : dyspnée de Küssmaul, odeur acétonémique de l’haleine
  • Signes neurologiques : obnubilation, somnolence, coma
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13
Q

Acidocétose : examens complémentaires ?

A
  • Glycémie veineuse > 2,5 g/L
  • GDS veineux : pH < 7,3 ou bicarbonates < 15 mM => acidocétose sévère si pH < 7,1
  • Corps cétoniques urinaires à la BU (++ ou +++), cétonémie capillaire > 3 mM

Ionogramme sanguin :

  • Natrémie, à corriger Nac = Na + 2 (glycémie - 5,6)/5,6
  • Kaliémie habituellement normale, avec stock potassique très abaissé
  • Fonction rénale : IRA fonctionnelle
  • NFS, CRP : possible hyperleucocytose sans infection
  • ECG : recherche de signe de dyskaliémie
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14
Q

Acidocétose : traitement ?

A

=> Restaurer une volémie et administrer de l’insuline pour faire baisser progressivement la glycémie et bloquer la production hépatique de corps cétonique pour corriger l’acidose

  • Mise en situation : hospitalisation en urgence, monitoring cardiorespiratoire, VVP x 2, à jeun
  • Si collapsus : remplissage vasculaire par NaCL 9‰ x 20 mL/kg sur 5 à 20 minutes
  • Réhydratation : NaCl 9 ‰ ± supplémentation par KCl si ø anurie et ø signe d’hyperkaliémie puis : soluté glucosé ± NaCl 9 ‰ et KCl
  • Insulinothérapie : insuline rapide IVSE, début à 0,05 à 0,1 UI/kg/h selon l’âge et la sévérité, puis adapté aux glycémies de contrôle

Surveillance

  • Clinique/1h : constantes, neuro, diurèse, glycémie/cétonémie capillaire, BU
  • Bio/4h : glycémie veineuse, GDS veineux, iono, fonction rénale, ECG

Objectifs

  • Diminution rapide de la cétonémie : doit disparaître entre H12 et H24
  • Baisse progressive de la glycémie : objectif = 10 mM entre H12 et H24

Suites

  • Relai par insuline SC en général vers H24, selon l’état clinique
  • Education thérapeutique (si diabète non connu ou reprise si diabète connue)
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15
Q

Acidocétose : complications ?

A

Œdème cérébrale
= La plus fréquente 0,5 à 0,7%, 25% de mortalité : développé entre 4 et 12h de la PEC, rarement > 24h
- FdR : < 5 ans, hydratation > 4 L/m²/j, diminution de la glycémie > 1 g/L/h, situation de découverte de diabète
- Céphalées, altération brutale de conscience, convulsions, compression du tronc cérébral (atteinte de nerf crânien, mydriase, bradycardie, pause respiratoire)
- PEC urgente : injection de mannitol 20% IV, chute débit de perfusion de 30%, transfert en réa, surélévation de la tête du lit
=> TDM cérébrale en 2e intention chez un enfant stable après administration de mannitol

Autres
- Hypokaliémie, inhalation de liquide gastrique (enfant inconscient)

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16
Q

Hypoglycémie : généralités ?

A

= Chez l’enfant traité : complication inévitable de l’insulinothérapie

  • Hypoglycémie mineure : perçue, corrigeable par ingestion de glucides
  • Hypoglycémie sévère : signe de neuro-glycopénie, nécessité de l’intervention d’un tiers pour resucrage
  • FdR : erreurs de PEC, diabète ancien, atcds d’hypoglycémie sévère, non-reconnaissance des signes
  • Facteur déclenchant : erreur de dose, injection IM, erreur alimentaire, effort physique prolongé
17
Q

Hypoglycémie : clinique ?

A
  • Réaction adrénergique (glycémie < 0,6) : sueurs, tremblement, tachycardie, pâleur, anxiété, faim
  • Signes de neuroglucopénie (glycémie < 0,5): fatigue, troubles de concentration et d’élocution, céphalées, incoordination, troubles visuels, troubles du comportement, voire coma, convulsions
  • Hypoglycémie lors du sommeil : céphalées matinales, difficultés au réveil
18
Q

Hypoglycémie : traitement ?

A

En l’absence de trouble de conscience

  • Sucre rapide : 1 morceau de sucre (5 g) ou 1⁄2 verre de jus de fruit ou de soda/20 kg de poids
  • Puis sucre lent : 1-2 morceaux de pain ou 2-3 biscuits

En présence de trouble de conscience

  • Glucagon en 1ère intention (réalisable au domicile) : injection IM ou SC (Glucagen 0,5 mg si < 25 kg, 1 mg au-delà) puis resucrage oral dès le réveil
  • Glucosé IV en 2nd intention (si glucagon non disponible, secours médicalisés) : G30 à 10 mL/20 kg de poids, puis relai par G10 à 1,5 L/m2/j en > 1h dès le réveil
19
Q

Diabète de type 2 : généralités ?

A

Diabète de type 2 = minoritaire (5-10%), surtout chez l’adolescent, pendant ou après la puberté, incidence en augmentation
- Physiopathologie : insulino-résistance et défaut de sécrétion d’insuline relatif

20
Q

Diabète de type 2 : facteurs de risque ?

A
  • Obésité ou surpoids
  • Antécédents familiaux de diabète de type 2
  • Manifestations d’insulinorésistance : acanthosis nigricans, signes d’hyperandrogénie d’origine ovarienne
  • Puberté en cours ou achevée
  • Groupe ethnique à risque : Afrique du Nord et subsaharienne, Asie, Hispaniques aux Etats-Unis
21
Q

Diabète de type 2 : clinique ?

A

=> Manifestations plus pauvres que pour le diabète de type 1

  • Syndrome cardinal : perte de poids, inflexion de la courbe d’IMC
  • Découverte fortuite : mesure de glycémie ou recherche de glycosurie
  • Infection, mycose vaginale
  • Parfois manifestations plus sévères, y compris acidocétose
22
Q

Diabète de type 2 : biologie ?

A
  • Critères de glycémie : identiques au diabète de type 1, généralement plus proche des seuils
  • HbA1c > 6,5% : critère diagnostique du diabète de type 2
  • Absence d’auto-Ac anti-GAD, IAD2, insuline ou ZnT8 leur présence élimine un diabète de type
23
Q

Diabète de type 2 : traitement ?

A

Traitement médicamenteux : seul la metformine et l’insuline ont l’AMM chez l’enfant
- Indication d’insulinothérapie : présence de cétose, glycémie > 2,5 g/L ou HbA1c > 9%
Mesures associées : RHD, activité physique modérée ou intense