2.3 - Les cycles de gel-dégel Flashcards

1
Q

L’action des cycles de gel-dégel produit deux principaux types de détériorations du béton. Quels sont-ils?

A
  • Fissuration interne

* Écaillage des surfaces

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2
Q

La fissuration internet et l’écaillage des surfaces ont-ils les mêmes processus pour origine et surviennent-ils nécessairement en même temps lorsque les bétons sont exposés aux cycles de gel-dégel?

A

Non, ils ont pour origine des processus différents et ne surviennent pas nécessairement en même temps.

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3
Q

Qu’est-ce que la fissuration interne et comment se manifeste-t-elle?

A

C’est une dégradation qui touche toute la masse de béton soumise à des cycles de gel-dégel. Elle se manifeste par l’apparition d’une intense microfissuration du béton non seulement en surface mais aussi à l’intérieur de la masse de béton soumise au gel.

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4
Q

De quoi dépend l’intensité de la fissuration interne dans un béton mal protégé?

A
  • Nombre cycles de gel-dégel

* Sévérité des cycles (T min et max, taux de gel, degré de saturation)

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5
Q

Pourquoi la fissuration interne du béton diminue la performance du béton?

A

Parce qu’elle réduit considérablement ses caractéristiques mécaniques (résistances à la compression et à la traction, module élastique) et son imperméabilité. (Exemple : un béton fortement attaqué par le gel interne peut perdre presque toute sa cohésion)

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6
Q

En Amérique du Nord, l’écaillage de surface est le type de destruction par le gel le plus fréquemment observé sur les structures fortement exposées aux cycles de gel-dégel.
Quelle partie du béton est le plus touché par l’écaillage de surface et comment se manifeste-t-il?

A

Il touche surtout la surface du béton en contact avec le milieu externe (les premiers millimètres). Il se manifeste par le décollement progressif de petites particules de pâte qui ont souvent la forme de petites écailles.
L’écaillage de surface se produit principalement lorsque le béton est en contact avec des sels fondants.

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7
Q

Dans les pâtes saturées sans air entraîné, on mesure un gonflement lorsque la température s’abaisse au-dessous de -5 degré Celsius. Expliquez ce phénomène.

A

Ce gonflement est en partie provoqué par la formation de glace dans la porosité capillaire qui provoque une pression interne sur les parois des pores.

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8
Q

Si la pâte était sèche, que se passerait-il?

A

On observerait plutôt une contraction à peu près équivalente à la contraction thermique

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9
Q

Dans les pâtes avec air entraîné, que se passe-t-il?

A

On observe une forte contraction qui peut s’expliquer par la formation de glace dans les bulles d’air (à l’extérieur du corps poreux).

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10
Q

Dans les bulles d’air, la formation de glace peut se faire sans créer de pressions internes sur les parois car les bulles d’air ne sont pas pratiquement jamais remplies d’eau.
Par quoi est provoquée la contraction?

A

Par le départ de l’eau (retrait des hydrates) qui quitte la porosité des plus petits capillaires (ou les pores de gel) pour aller geler dans les bulles d’air ou dans les plus grands pores non complètement saturés.

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11
Q

De manière générale, la sensibilité au gel d’une pâte de ciment est étroitement liée à la quantité d’eau « gelable ». Cette quantité d’eau gelable est fonction de quoi? (3)

A
  • Degré d’hydratation
  • Température minimale atteinte
  • Rapport E/C (qui contrôle en fait le volume total et la dimension des pores)
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12
Q

Le rapport eau gelable / eau évaporable (Wf/We) augmente en fonction du rapport E/C et de la température minimale atteinte. (Pour un E/C de 0.20, environ 30% de l’eau évaporable est gelable à -20 degré Celsius.)

Comment peut-on estimer expérimentalement la quantité d’eau qui gèle dans un béton?

A

À l’aide d’un calorimètre à basse température. Cet appareil permet de mesurer, en fonction de la température, la quantité de chaleur dégagée lorsque l’eau se transforme en glace. La quantité de glace formée est proportionnelle à la surface sous la courbe.

On constate qu’une réduction de E/C diminue significativement la quantité de glace formée. (E\C=0.25, moins de 10% de toute l’eau évaporable est gelable à -20 degré Celsius).

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13
Q

Quel est le comportement d’un béton sec face aux cycles thermiques? Pourquoi?

A

Il possède un bon comportement face aux cycles thermiques, parce que c’est l’eau qui est à l’origine de la plupart des désordres thermodynamiques qui peuvent engendrer la destruction du béton.

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14
Q

En l’absence d’eau, les risques de destruction sont donc très peu probables, quelle que soit la composition du béton.
En pratique, si le taux de refroidissement est suffisamment lent, on trouve qu’il existe un degré de saturation critique au-dessus duquel se produit une forte expansion lors du gel.Quel est-il?

A

0.90

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15
Q

Dans les pâtes à air entraîné, le degré de saturation critique est-il plus élevé ou plus bas?

A

Plus élevé (c’est bénéfique!)

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16
Q

Dans les pâtes sans air entraîné ayant un degré de saturation inférieur à environ 90%, pourquoi n’y aura-t-il pas de contrainte interne lorsque la glace se formera?

A

Les vides non complètement saturés, constituent un volume tampon dans lequel la glace pourra se former sans exercer de contrainte interne.

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17
Q

Est-ce que l’expansion des pâtes est uniquement attribuée à la formation de la glace expansive?

A

Non, on peut mesurer un gonflement dans des pâtes où toute l’eau est d’abord remplacée par du benzène (qui lui se contracte en refroidissant).

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18
Q

Par qui a été proposé le modèle des pressions hydrauliques? Quelle est cette théorie?

A

Powers en 1949.

Lorsque l’eau commence à geler dans un pore capillaire, son volume augmente de 9% et l’eau en excès doit être expulsée.

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19
Q

La formation de glace est graduelle en fonction de deux paramètres. Lesquels?

A
  • Diamètre des pores

* Présence de substances en solution dans l’eau

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20
Q

La vitesse de refroidissement contrôle le taux de formation de la glace et, par le fait même la quantité d’eau expulsée du pore capillaire.
La formation de glace provoque une pression hydraulique qui est fonction de quoi?

A

• De la résistance à l’écoulement de l’eau dans la pâte.

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21
Q

De quoi dépend l’intensité de la pression hydraulique?

A

• De la longueur du trajet et de la perméabilité de la pâte située entre le pore qui gèle et un vide qui peut accepter l’eau expulsée.

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22
Q

Selon le modèle des pressions hydrauliques, les bulles d’air ont un rôle protecteur, car elles agissent comme vase d’expansion, où l’eau peut geler sans créer de dommages.

Lmax = longueur maximale du trajet que l’eau peut parcourir sans que la pression hydraulique, à l’intérieur du pore, surpasse la résistance à la traction de la pâte.Si la distance moyenne séparant 2 bulles d’air adjacentes est inférieure à la distance Lmax, le béton sera protégé contre les effets du gel.
Que se passe-t-il si les bulles d’air sont trop éloignées et que la distance à parcourir est supérieure à Lmax?

A

La pression engendrée à l’intérieur du pore sera supérieure à la résistance à la traction et il y aura fissuration de la matrice.

L’action répétée des cycles de gel entretient ce processus de fissuration et provoque un endommagement progressif qui généralement s’accélère en fonction du nombre de cycle de gel-dégel.

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23
Q

Qu’est-ce que le facteur d’espacement des bulles d’air ou indice des vides interstitiels?

A

Demie-distance moyenne séparant deux bulles d’air adjacantes. Pour protéger pâte de ciment (E/C = 0.5), demie-distance = 250 um.
Powers a commencé a douté de sa théorie quand il a observé que le gel d’une pâte bien protégée s’accompagne d’un retrait et non pas d’une légère expansion. Il en conclu que toute l’eau ne devait pas être expulsée hors des capillaires mais que les mouvements d’eau pouvaient se faire des pores de C-S-H vers les capillaires.

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24
Q

D’où provient le modèle des pressions osmotiques?

A
  • De Powers et Helmuth en 1953 après qu’ils aient constaté que la théorie des pressions hydrauliques ne pouvait pas expliquer la contraction de la pâte (retrait), mesurée lors du gel.
  • Ils avaient découvert que l’eau avait tendance à se diriger vers les sites de formation de glace (capillaire), plutôt que d’y être expulsée.
  • Ils savaient aussi que le point de congélation de l’eau diminuait avec la taille des pores.
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25
Q

Sur quoi est fondée le modèle des pressions osmotiques?

A

• Sur le fait que l’eau des capillaires n’est pas pure puisqu’elle contient des substances en solution, notamment des ions alcalins (Na+, K+).

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26
Q

Lorsque la T s’abaisse au-dessous de 0 degré Celsius, l’eau des capillaires ne gèle pas immédiatement en raison de la présence de substances en solution dans l’eau et du faible diamètre des pores capillaires.
Sachant ceci, expliquer les étapes de formation de la glace.

A
  1. La formation de glace débute dans les plus gros pores.
  2. La concentration de la solution non-gelée augmente et le point de fusion de la glace s’abaisse en conséquence.
  3. Le même phénomène se produit, mais à des T plus basses, dans les plus petits pores, car leur faible diamètre nuit davantage à la formation de glace.

Donc, dans la période de gel, il y a un déséquilibre de concentration entre la solution plus concentrée dans les gros pores et celles dans les plus petits (y compris les pores de gel).

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27
Q

Dans la période de gel, il y a un déséquilibre de concentration entre la solution plus concentrée dans les gros pores et celles dans les plus petits (y compris les pores de gel). Le déséquilibre de concentration est à la base du phénomène d’osmose. Expliquez.

A
  • L’eau des petits pores à tendance à se diriger vers les plus gros pour rééquilibrer les concentrations. Si le pore est plein, il se forme des pressions osmotiques qui peuvent faire fissurer la pâte.
  • À mesure que l’eau arrive dans les plus gros pores, la concentration de la solution diminue ce qui entraîne la formation de glace supplémentaire, ce qui contribue alors à augmenter la pression.
  • Le phénomène est de plus en plus prononcé avec la baisse de T car le gel peut pénétrer un plus grand nombre de petits pores.
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28
Q

Pour protéger la pâte, les bulles d’air doivent entrer en « compétition » avec les plus gros capillaires. Expliquer.

A
  • Il y a généralement un peu d’eau dans les bulles et, en raison de leur grand diamètre, l’eau y gèle relativement tôt sur leurs parois. La solution qui reste non-gelée, devient de plus en plus concentrée et elle attitre l’eau des pores plus petits
  • Si les bulles d’air sont assez rapprochées, elles gagnent la compétition et la pâte est protégée car l’eau se dirige principalement vers les bulles où elle peut s’accumuler sans créer de dommages.
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29
Q

Le modèle des pressions osmotiques permet de faire ressortir l’action néfaste des sels de déglaçage. Pourquoi?

A
  • Les sels de déglaçage augmentent la quantité de substances dissoutes dans la solution interstitielle, ce qui amplifie les phénomènes d’osmose.
  • La pression de vapeur au-dessus de l’eau salée est plus faible que la pression de vapeur au-dessus de l’eau pure. La vapeur d’eau condense donc plus facilement dans la porosité des bétons en contact avec des sels de déglaçage.

Le degré de saturation des bétons contenant des sels en solution dans la porosité capillaire est par conséquent plus élevé. (ça explique pourquoi les bétons en contact avec sels déglaçage ont une moins bonne tenue)

30
Q

D’après le modèle des pressions osmotiques, l’eau des capillaires ne peut probablement pas geler in situ et ce, probablement à cause des forces de surface.
Expliquez le modèle

A
  • Très tôt après que la T se soit abaissée en dessous de 0 degré C, de la glace se forme contre la surface des bulles d’air.
  • La pression vapeur au-dessus de l’eau surrefroidie (dans les petits capillaires) est supérieure à la pression de vapeur au-dessus de la glace.
  • Il en résulte un déséquilibre thermodynamique qui cause le déplacement de l’eau des capillaires, vers les bulles d’air (ou vers la surface du béton), pour rétablir l’équilibre.
  • Plus la T diminue, plus le phénomène s’amplifie. Au début, seuls les gros pores sont affectés et plus la T s’abaisse, plus des pores de plus en plus petits sont affectés.
31
Q

Pourquoi y a-t-il fissuration dans le modèle des pressions osmotiques?

A

• À cause des déplacements d’eau qui ne peuvent pas se faire de manière ordonnée en raison d’un taux de gel trop important, parce que la quantité d’eau instable est trop grande ou parce que le trajet est trop long (dans les pâtes sans air entraîné).

32
Q

Les principales hypothèses proposées pour expliquer l’action destructrice des cycles de gel-dégel dans la pâte de ciment durci permettent de dégager trois principes qui gouvernent la formulation d’un béton soumis à un environnement humide avec gel sévère. Quels sont ces 3 principes?

A
  • Diminuer le volume total et la dimension des pores capillaires de manière à minimiser le volume d’eau gelable ou instable du gel.
  • Réduire la perméabilité afin de diminuer le degré de saturation en eau et la pénétration des sels fondants.
  • Produire un béton ayant une résistance mécanique suffisante, particulièrement au niveau de la résistance à la traction.

Ces trois règles sont en fait étroitement lié à la valeur du rapport E/C. En général, plus on abaisse celui-ci, meilleure est le comportement au gel du béton.
Valeurs usuelles E/C > 0.35
Si un béton un rapport E/C usuel, la tenue au gel est principalement gouvernée par les caractéristiques du réseau de bulles d’air entraînées.

33
Q

Un béton n’est dégradé par le gel que s’il est entièrement saturé d’eau ou dans un état voisin de la saturation. VRAI OU FAUX?

A

VRAI

34
Q

Pour un volume d’air inférieur à la valeur optimale, l’expansion après 300 cycle des gel-dégel évolue très rapidement vers des valeurs inacceptables (>0.02%) alors qu’un volume d’air supérieur à la valeur optimale ne produit pas d’amélioration significative de la tenue au gel.
Quelles sont les valeurs optimales et de quoi sont-elles fonction?

A
  • Entre 3 et 12% et fonction de la dimension maximale du gros granulat (plus dimension max est élevée = plus volume d’air requis est faible)
  • Entre 4 et 8% généralement suffisant
35
Q

Le volume d’air entraîné n’est pas la seule caractéristique du réseau de bulles d’air qui gouverne la tenue au gel du béton. (Grosseur bulles, distance entre les bulles)
Côté pratique, il est préférable de produire un réseau constitué de bulles les plus petites ou les plus grosses possibles? Pourquoi?

A

• Petites, car on peut ainsi diminuer la distance moyenne entre les bulles sans nécessairement augmenter le volume total d’air entraîné.
Le facteur d’espacement se révèle le meilleur indicateur de l’efficacité de la protection offerte par le réseau de bulles d’air.

36
Q

Un béton est durable face aux cycles de gel-dégel lorsque le facteur d’espacement est inférieur à une valeur critique. De quoi dépend cette valeur critique?

A
  • Caractéristiques du béton (E/C, fumée de silice)

* Conditions d’exposition (cycles dans l’eau ou dans l’air)

37
Q

La protection offerte par le réseau de bulles d’air ne diminue pas linéairement avec l’augmentation du facteur d’espacement mais que se passe-t-il lorsque le facteur d’espacement dépasse la valeur critique?

A

• Elle chute brutalement

38
Q

Les additions minérales peuvent-elles influencer le facteur d’espacement critique du béton?

A

Oui

39
Q

L’influence des additions minérales sur la tenue au gel du béton en milieu humide est variable en fonction du type d’addition minérale et du taux de remplacement du ciment. En général, ces additions minérales (fumées de silice, cendres volantes, laitiers) produisent-elles une amélioration significative de la performance au gel du béton?

A
  • Non. Pour des taux de remplacement élevés, on mesure plutôt une diminution de la résistance au gel.
  • Pour les bétons de résistance normale soumis au gel sans sels dégivrants, on peut néanmoins profiter des nombreux avantages offerts par les additions minérales en imposant une limite sur le taux de remplacement du ciment, en s’assurant d’un niveau de maturité suffisant avant la première exposition au gel et en prévoyant toujours un réseau de bulles d’air de bonne qualité.
40
Q

Est-ce que la fumée de silice dans un béton aide pour la protection contre le gel?

A

Les bétons avec fumée de silice possède une bonne tenue au gel si réseau bulles d’air est adéquat et si le taux de remplacement est inférieur à 10%.

41
Q

Est-ce que les cendres volantes dans un béton aide pour la protection contre le gel?

A

En absence de sels dégivrants, la tenue au gel des bétons avec cendres volantes n’est acceptable que si le béton est protégé par un bon réseau de bulles d’air. Cependant, la tenue au gel des bétons contenant de fortes teneurs en cendres volantes (> 35%) fait encore l’objet d’une controverse.

42
Q

Existe-t-il un modèle en mesure d’expliquer le mode de destruction par écaillage des surfaces de béton soumises à l’action combinée du gel et des agents de déglaçage?

A

Non pas encore. Quelques chercheurs ont déjà proposé des mécanismes, mais ce phénomène semble particulièrement difficile à modéliser, en raison du grand nombre de variables qui peuvent être impliquées.

43
Q

Quelles sont les nombreuses variables dans la modélisation du mécanisme de destruction par écaillage)

A
  • Caractéristiques physiques de la surface (porosité, perméabilité, microfissuration) sont souvent mal connues et très variables en fonction des conditions de mise en place et de mûrissement.
  • Conditions d’exposition (exemple : degré saturation de la surface qui peut passer de presque nul en été à presque complet en hiver)
  • Concentration et type d’agent de déglaçage
  • Surfaces en contact qui sont soumises à des cycles thermiques plus étendus et plus brusques vs le cœur où les conditions climatiques sont probablement plus tempérées
44
Q

Plusieurs produits chimiques peuvent causer de l’écaillage (ex : alcool éthylique). On admet maintenant que les concentrations assez faibles sont les plus dommageables. Elles varient de 3 à 6% selon les produits déglaçant utilisés.
La présence de sels de déglaçage (NaCl) en solution dans les pores peut augmenter le degré de saturation de la pâte. Pourquoi?

A
  • L’eau contenant des sels en solution possède une pression de vapeur plus faible que celle de l’eau pure.
  • La vapeur de l’air ambiant a plus fortement tendance à se condenser dans l’eau salée que dans l’eau pure.
  • Il en résulte un degré d’humidité plus important dans les bétons en contact des sels déglaçants, ce qui favorise évidemment les dommages dus au gel.
45
Q

À quoi est-il possible de relier la résistance à l’écaillage du béton?

A

Teneur en air et facteur d’espacement

46
Q

L’ampleur des pressions hydrauliques est fonction de la quantité d’eau qui gèle lors des cycles thermiques.

Le degré de saturation et la concentration en ions de la solution contenue dans les pores influencent les dommages lors du gel. Un degré de saturation élevé = formation d’une plus grande quantité de glace.

Pourquoi les concentrations en sels de déglaçage les plus faibles sont les plus dommageables? (Les plus forts sont les plus chers)

A

Car elles abaissent moins le point de fusion de la glace lors du gel.

47
Q

À quelle épaisseur serait générées les pressions hydrauliques maximales?

A

À peu près à l’épaisseur des « écailles »

48
Q

De part et d’autre de ce plan de rupture, pourquoi les pressions sont plus faibles?

A

• Parce que la teneur en ions de la solution au-dessus est trop grande ou parce que le degré de saturation de la pâte au-dessous est moins grand.

49
Q

Le modèle des pressions hydrauliques permet-il d’expliquer pourquoi le béton peut s’écailler même en présence de produits qui n’augmentent pas de volume en gelant (alcool)?

A

Non.

50
Q

Le modèle des pressions osmotiques explique le mieux l’action néfaste des sels fondants.
Où sont localisés les dommages et pourquoi?

A

Près de la surface, car les pressions osmotiques y sont plus intenses en raison de la plus forte concentration en sels fondants.

51
Q

Selon Fagerlund, l’écaillage pourrait être le résultat de l’action combinée des pressions hydrauliques et osmotiques. Ce modèle permettrait d’expliquer pourquoi les concentrations les plus agressives sont comprises entre 3 et 6%. Expliquez comment cela fonctionnerait.

A
  • Pour de très faibles concentrations en sels fondants, les contraintes internes seraient surtout générées que par les pressions hydrauliques.
  • Plus la concentration en sel fondant augmente, plus l’importance des pressions hydrauliques diminue car le point de fusion de glace s’abaisse (c’est de plus en plus difficile de former de la glace). Par contre, les plus fortes concentrations en sels favorisent le développement des pressions osmotiques.
52
Q

Expliquer comment un choc thermique pourrait causer de l’écaillage de surface.

A
  • Près de la surface, un fort gradient thermique peut se produire au moment du dégel de la glace suite à l’application d’un agent de déverglaçage.
  • Ce dégel très rapide nécessite une grande quantité de chaleur qui doit être principalement extraite du béton immédiatement sous la surface.
  • Dans les premiers millimètres sous la surface, on observe un abaissement très rapide de la température et la création de microfissures.
  • L’écaillage survient lorsque ces microfissures sont fortement amplifiées par la formation de glace lors du cycle de gel suivant.

On comprend mal en quoi les bulles permettraient de limiter les dommages. De plus, le modèle n’est pas applicable dans les cas où les sels de déglaçage sont constamment en contact avec la surface lors du gel et du dégel (en labo par exemple).

53
Q

Expliquer le modèle couche par couche.

A
  • Le modèle est basé sur le fait que la concentration des agents déglaçants à l’intérieur du béton n’est pas constante en fonction de la profondeur. Dans la nature, on mesure une concentration max, non pas à la surface, mais à l’intérieur du béton, en raison du lessivage par la pluie ou par la neige.
  • Lorsque le gel survient, ce sont d’abord les couches contenant la moins grande teneur en ions qui gèlent en premier. Ces couches sont situées d’une part tout près de la surface et d’autre part plus en profondeur. Donc, il y a une couche intermédiaire qui, à cause de sa forte teneur en ions, gèle après les deux autres.
  • Ce phénomène provoque des tensions internes en raison de la dilatation différente des couches gelées et non gelées.
  • Lorsque le gel parvient à la couche intermédiaire, une certaine quantité d’eau ne pourra pas être expulsée en raison de la faible perméabilité des deux couches voisines qui sont déjà gelées.
54
Q

Cependant, le contrôle du volume d’air n’est pas suffisant pour garantir une bonne résistance à l’écaillage du béton. En effet, pour un même volume d’air, la protection peut être très différente en fonction du type d’agent entraîneur d’air. Donc quel serait le meilleur indicateur du niveau de protection de l’air entraîné contre l’attaque des sels fondants?

A

Comme pour la fissuration inter, le facteur d’espacement.

55
Q

Y a-t-il un facteur d’espacement critique? (destruction par écaillage)

A

Non, mais on s’aperçoit que l’efficacité de la protection augmente graduellement à mesure que le facteur d’espacement diminue.

56
Q

Pour des valeurs usuelles de E/C, quel facteur d’espacement est suffisant pour prévenir la destruction par écaillage?

A

Inférieur à 200 um.

57
Q

Le séchage violent tend à ouvrir la porosité de la pâte en brisant les parois de C-S-H qui divisent certains pores. Il peut aussi créer de la microfissuration, surtout en peau des ouvrages. (Augmentation T séchage = diminution résistance à l’écaillage)
Nommez deux éléments qui peuvent atténuer les effets néfastes du séchage.

A
  • Fumée de silice

* Réduction E/L

58
Q

Comment parvient-on à produire des bétons (BHP) en mesure de résister aux sels fondants sans la protection d’un réseau de bulles d’air entraîné?

A

En abaissant le rapport E/C à des valeurs très faibles, soit aux environ de 0.25

59
Q

En général, les bétons de résistance normale, contenant moins de 10% de fumée de silice en remplacement au ciment, résistent-ils bien aux sels dégivrants?

A

Oui, lorsque protégés par réseau de bulle d’air de bonne qualité.

Résistance à l’écaillage des bétons avec fumée de silice sans air entraîné augmente lorsque rapport E/L devient inférieur à 0.30.

60
Q

Les bétons contenant des cendres volantes résistent-ils bien aux sels de déglaçage?

A

Non, c’est un des points faibles de la durabilité des bétons contenant des cendres volantes en remplacement du ciment.

61
Q

Pourquoi les bétons contenant des cendres volantes résistent mal aux sels de déglaçage?

A

On ne sait pas mais voici quelques hypothèses :
o On recommande une durée de mûrissement relativement courte qui ne permet pas à la cendre de participer à la densification de la pâte avant la première exposition au gel.
o La pâte de la surface des bétons avec CV (1 ou 2mm) présente très souvent une forte porosité qui amplifie probablement les mécanismes de destruction.
o En surface, seul le ciment Portland semble être en mesure de s’hydrater durant les premiers jours ou premières semaines. Après 28 jours, les conditions de mûrissement ne sont plus favorables pour permettre aux CV de s’hydrater.

62
Q

Est-ce que la présence de laitiers de haut fourneau est bénéfique pour la résistance à l’écaillage du béton?

A

Données rares et contradictoires.

Éviter les taux de remplacement élevés et s’assurer de la présence d’un bon réseau de bulles d’air entraîné.

63
Q

On sélectionne et dose l’adjuvant entraîneur d’air en fonction des autres paramètres de formulation et des conditions de mise en œuvre, de manière à produire un réseau de bulles d’air qui répond à 2 exigences principales. Lesquelles ?

A
  • Le volume d’air et le facteur d’espacement doivent satisfaire aux exigences minimales associées au degré d’exposition au gel.
  • Les caractéristiques du réseau de bulles d’air doivent être stables avec le temps
64
Q

Les caractéristiques des bulles d’air sont fonction de quoi (3)?

A

• Presque tous les paramètres de formulation du béton
o Ciment
o Ajouts minéraux
o Fluidifiants (Réducteurs d’eau, superplastifiant)
o Granulométrie
• Conditions de mise en œuvre
o Température
o Vibration
o Finition de surface
o Énergie de malaxage
o + dificile d’entraîner de l’air dans un béton avec un mauvais affaissement ou lorsqu’il fait chaud
• La nature chimique des adjuvants entraîneurs d’air

65
Q

4 principales familles d’agents entraîneurs d’air. Lesquels?

A
  • Résines naturelles de bois
  • Composés sulphatés ou sulphontatés
  • Les détergents synthétiques
  • Les acides gras organiques
66
Q

Expliquez le fonctionnement des agents entraîneur d’air et leur rôle.

A
  • Ils diminuent la tension superficielle de l’eau et facilitent donc la formation de bulles en diminuant l’énergie requise pour créer des surfaces de contact air-eau.
  • Stabiliser les bulles d’air piégées par les turbulences générées par les pales du malaxeur et les particules fines et grossières.
67
Q

Il existe 3 principaux mécanismes permettant d’expliquer l’action des agents entraineur d’air. Nommez-les.

A
  • Réduction de la tension de surface (surfactants)
  • Formation d’un film insoluble (et hydrophobique) autour des vides d’air
  • Stabilisation par adsorption sur les grains de ciment
68
Q

Un bon agent entraîneur d’air doit permettre d’éviter la coalescence des bulles d’air pour 2 raisons. Lesquelles?

A
  • Les grosses bulles peuvent plus facilement être expulsées vers la surface (moins stables)
  • Le réseau de bulles d’air offre une meilleure protection s’il est constitué de petites bulles d’air
69
Q

Nommez les paramètres de formulation du béton qui influencent la production du réseau de bulles d’air.

A
•	Ciment 
•	Eau 
•	Granulats (forme, distribution)
•	Réducteurs d’eau et superplastifiants. (Plusieurs types d’interactions peuvent se produire. L’efficacité des entraîneurs d’air peut être modifiée par des interactions liées aux changements de consistance ou à des interactions de nature chimique.)
•	Ajouts minéraux :
o	Fumée de silice (Peu d’effet)
o	Cendres volantes (Beaucoup d’effet. Plus la teneur en CV augmente, plus il faut augmenter le dosage de l’agent entraîneur d’air)
•	Les laitiers
70
Q

Des problèmes de stabilité du réseau de bulles d’air peuvent survenir suite à un dosage trop faible de l’agent entraîneur d’air dans les situations suivantes :

A
  • À la suite d’une forte baisse de T, pour maintenir le volume d’air constant
  • En présence d’un autre adjuvant qui possède une fonction secondaire d’entraînement d’air
  • En présence d’un sable qui entraîne beaucoup d’air (contaminants, granulométrie)

Des problèmes de stabilité peuvent aussi survenir en raison d’une incompatibilité chimique d’un agent entraîneur d’air avec un autre adjuvant utilisé dans les mélanges (superplastifiant, réducteur d’eau, retardateur, etc.).

71
Q

De quoi est fonction l’enrobage minimal des armatures en milieu corrosif?

A
  • Degré d’exposition
  • Diamètre des barres
  • Type élément de béton
  • Dimension maximale du granulat
72
Q

Dans le cas d’une exposition aux chlorures ou aux autres agents corrosifs, l’enrobage de protection de l’armature ne doit pas être inférieur à :

A
  • 60 mm
  • 2 fois le diamètre nominal de l’armature
  • 2 fois le diamètre nominal max du granulat