Qu’est Ce Qu’un Etat ? A La Rencontre Du « Jugement Dernier » Flashcards

1
Q

Le jugement dernier et l’Etat

A

L’Etat est une entité qui a la capacité d’entériner le questionnement légitime. Cette capacité est le jugement dernier formulé par Bourdieu qui analyse le jugement de l’Etat comme sans recours possible.

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2
Q

Qu’est-ce que l’Etat et son pouvoir en des termes juridiques (défaillances).

A

L’Etat est un territoire, une souveraineté et une population. Cette définition traduite juridiquement par Hans Kelsen est défaillante puisque l’Etat n’est pas qu’un phénomène géographique ou démographique. Cela relève du piège de l’objectivisme de présenter la chose ainsi que l’Etat fait le droit, qui fait lui-même l’Etat. C’est un raisonnement tautologique.

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3
Q

Genèse de l’Etat

A

Le pouvoir d’Etat est originaire et suprême. Il découle d’un processus de monopolisation. Sa genèse est purement sociologique.

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4
Q

Idéaux-type Wébérien de l’Ancien Etat et l’Etat moderne.

A

L’idéal-type est une schématisation simpliste qui cherche à bâtir des images caractéristiques auxquelles on rapproche la réalité.

Weber présente deux idéaux-type de l’Etat :
- L’Etat ancien, il reflète l’Etat patrimonial où le chef de famille détient le pouvoir et où les sphères politiques sont contrôlées par les cellules privées.
- L’Etat moderne est une entreprise politique de caractère institutionnel lorsque et tant que la direction administrative revendique avec succès, dans l’application de ses règlements le monopole de la contrainte physique légitime. On entend qu’il s’occupe des affaires de la cités et survit à ses membres.

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5
Q

Les deux corps du roi (1957) Ernst Kantorowicz.

A

Ernst Kantorowicz est un historien polonais qui s’intéresse à la genèse de l’Etat moderne dans les sociétés monarchiques.

Le roi concentre en lui deux institutions : la Couronne et le roi mortel. Le roi est à la fin sa propre personne, son corps mortel, mais également une institution étatique qui ne meurt pas avec son corps.
Il y a plusieurs signes d’institutionnalisation :
- L’effet prise de rôle : le titulaire devient autre chose que lui.
- La dignité de la fonction : il existe un cadre d’exercice à la fonction.
- La distinction entre l’homme et la fonction.
- La survie de la fonction à la mort de l’occupant.

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6
Q

L’administration bureaucratique.

A

C’est une structure de l’Etat qui chez Weber dispose quatre caractéristiques :
- L’organisation est caractérisée par la prépondérance des règles et des procédures.
- Le mode d’organisation est rationnel ce qui implique une hiérarchie des fonctionnaires sur leur compétence et complexifie dès lors la résistance.
- L’Etat est impersonnel : personne ne possède l’Etat ni personne ne possède l’emploi, la fonction.
- Enfin, une fois en place l’Etat bureaucratique devient nécessaire et sa disparition est quasi impossible.

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7
Q

Rôle de la violence physique dans la sociohistoire de l’Etat.

A

La violence physique ne signifie pas la brutalité, mais la contrainte d’agir sur les corps. Sur le long terme, le seuil de la violence légitime s’abaisse considérablement. Selon P. Rosanvallon, les Etats disposent tous de la possibilité d’éduquer, de marchander pour des finalités multiples, mais le point commun est la revendication avec succès de la violence physique légitime.

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8
Q

Différence entre la légitimité de l’Etat et le privé

A

L’Etat a une légitimité que le privé n’a pas. La contrainte qu’il applique sur les corps est perçu comme légitime quand il y a une coïncidence entre ce que font les gouvernants et les gouvernés en raison d’un agissement en faveur d’un intérêt personnel ou de l’approximation de la maxime de l’ordre.

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9
Q

La guerre et la construction de l’Etat en tant que crime organisé (2000), Charles Tilly.

A

Charles Tilly dans son livre compare l’Etat et a mafia pour en trouver les différences par un usage sociologique. La mafia est une organisation qui intrinsèquement revendique ce que l’Etat estime détenir légitimement. Elle apparait comme une entreprise qui gère une ressource particulière (la violence) dans le but d’exercer sa domination sur un territoire et d’accumuler du pouvoir social. L’Etat travaille nos valeurs et de ce fait cela nous semble incomparable mais objectivement, la seule différence réside dans le degré de concentration de violence légitime.
“La légitimité, c’est la probabilité que d’autres autorités vont agir pour confirmer les décisions d’une autorité donnée”. Charles Tilly mentionne le fait que l’Etat est justifié par d’autres acteurs notamment par la communauté, mais aussi par la reconnaissance des autres Etats.

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10
Q

L’Etat comme une “banque de crédit symbolique”.

A

Pierre Bourdieu met en avant le fait que l’Etat use de sa contrainte pour produire de la légitimité par la sacralisation de la pensée d’Etat. L’Etat dispose du monopole ainsi de la violence physique et symbolique légitime. Il produit des schématisations de pensées comme en témoigne l’orthographe.
La faute d’orthographe permet de visualiser el pouvoir de l’Etat à fixer les normes morales. L’Etat ainsi monopolise le capital symbolique traduisible comme toute espèce de capitaux auxquels on donne de la valeur.

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11
Q

Qui est Norbert Elias et quelle est son œuvre.

A

Norbert Elias (1899-1990) est savant pluridisciplinaire qui écrit une œuvre inclassable influencée par Weber, Freud et Bourdieu. Il écrit La société de Cour (1969), La civilisation des mœurs (1939) et La dynamique de l’Occident (1975). ELias analyse les institutions monopolistiques et la sociogenèse de l’Etat à travers la concentration progressive des capitaux.

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12
Q

Le processus d’institutionnalisation.

A

C’est le processus par lequel les groupes sociaux se durcissent et forment des Etats.
Les facteurs de ce phénomène sont pluriels : ils découlent de la densité démographique qui provoque des guerres de territoire, des combats darwiniens et la construction de l’Etat à travers le plus fort. Enfin ce phénomène se termine par la dissociation entre le roi et l’Etat.

L’Etat devient autre chose que la somme des agents qui le compose. Ce processus commence en 843 avec le traité de Verdun. Il est un combat éliminatoire et aboutit à un monopole d’Etat. L’administration existe peu à peu hors du champ du roi. Les fonctions d’ordres et ordinaires se séparent et la police est réservée aux acteurs mandatés par l’Etat et qui agissent en vertu d’une prérogative de puissance publique.

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13
Q

Les 4 temps de l’Etat

A

Il y a plusieurs phases de construction de l’Etat débutant au Haut Moyen-Âge. Ces phases sont poreuses.

Du XIe au XIIIe siècle, c’est la phase de concurrence libre : elle n’est pas régulée par aucune autorité et les concurrents sont tous égaux.

Du XIVe au XVe siècle, c’est la phase des apanages : les apanages sont une pratique permettant de donner aux cadets des terres alors que l’ainé héritait d’un titre. Les apanages reviennent dans le giron central de la couronne et la texture du pouvoir change.

Du XVe au XVIe siècle, c’est la phase de victoire du monopole royal : les maisons ne s’unissent pas. Elles ne font pas la guerre car cela coute trop cher et que le roi s’impose en arbitre. De là émerge une nouvelle noblesse : la fonction publique. L’absolutisme royal, c’est un pouvoir d’arbitrage centralisé dont la structure est forte. mais cette structure est interdépendante de sa base : la cour.

A partir du XVIe siècle, c’est la phase de socialisation du monopole : la Maison royale se distingue de l’Etat. La sphère publique devient indépendante. Le conflit devient un conflit pour s’attribuer les charges et mérites de l’Etat.

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14
Q

Le renforcement mutuel du monopole fiscal et militaire.

A

L’armée et la noblesse se subordonne au roi à force de l’accroissement de son pouvoir, fait grandit l’interdépendance complexe.

La loi du monopole est le renforcement mutuel du monopole militaire et fiscal. Cela va de paire avec la sortie de l’économie du troque, la création d’un secteur monétaire qui permet des échanges plus anonymes et densifier ce qui permet le développement d’une armée de métier.

L’impôt qui finance la guerre se routinise pour financer l’Etat et ses politiques progressivement. Exemple : l’ordonnance sur les eaux et forêts de 1669.

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15
Q

Qu’est-ce que l’économie pulsionnelle ?

A

Norbert Elias applique la théorie des pulsions de Freud avec le ça, le moi et le surmoi. Il lit dans le monopole de l’Etat une capacité à assagir les pratiques à s’auto-discipliner par la prohibition de la violence du privé. C’est par exemple l’interdiction des duels.

L’économie pulsionnelle est le fait d’un seuil de tolérance de la violence qui s’abaisse. Les membres de la Cour doivent s’auto-contrôler.

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16
Q

La société de cour

A

La société de cour découle d’un phénomène de curialisation de la noblesse au XVe siècle où la noblesse se met au service du roi et affronte leur intérieur pour se valoriser et s’élevé à une humanité supérieure.

Versailles devient un microcosme de la société où toutes les classes se regardent. Les normes s’y diffusent dans un système d’imitation (regard collectif. C’est par exemple le fait du mouchoir en tissu qui devient un outil de distinction.

Un facteur explicatif de ce phénomène est la tendance à l’abaissement du seuil de tolérance de la violence.

La fourchette est un processus de civilisation et de contrôle des pulsions qui est prescrit dans des manuels de bonne conduite comme Il Galateo (1558) de Giovanni Della Casa.

17
Q

Le pouvoir temporel et spirituel et l’affirmation de l’Etat.

A

L’Etat s’affirme sur le terrain du pouvoir temporel avec l’apparition du socle législatif (Common Law en Angleterre) et le traité de Westphalie de 1648 (processus d’objectivation croisé des Etats) et sur le terrain spirituel avec la constitution d’un espace public autonome de l’Eglise et la tendance au rationalisme.

18
Q

Wallerstein et “l’économie monde”.

A

Au XVIe et XVIIe siècle se met en place un bassin capitaliste sur les deux rives Atlantiques Nords et permettant l’émergence des Etats.
Les recettes favorisent l’émergence d’un cadre commercial.

19
Q

Gellner et le monopole sur l’éducation légitime.

A

Le monopole sur l’éducation légitime est les véhicules par lesquels transitent le monopole de contrainte symbolique et physique légitime. Cela permet d’unifier le territoire. Cette obligation écrit une histoire nationale avec des programmes arrêtés au niveau ministériel avec des cours d’éducation civique qui est un guide pratique du bon citoyen. le but est d’euphémiser la puissance d’Etat pour prendre la forme d’une nation. Les hommes adorent les nations et de l’Etat-nation naît un corps républicain. C’est par exemple la fable ruranity.

20
Q

Le méta-monopole.

A

Les modes de pensée de l’Etat sont aussi des monopoles de classement. Si Bourdieu parle de symbolique, c’est parce que cela engage nos façons de penser. Il façonne nos regards sur les autres monopoles par le capital de force symbolique. Il est hiérarchiquement supérieur aux autres et disposer de la violence symbolique légitime, c’est disposer d’un méta-monopole sur les individus.

21
Q

La carte nationale d’identité

A

La CNI est caractéristique de la capacité d’Etat à totaliser le monde social et créer des hiérarchies. C’est le pouvoir de statistique permettant de pouvoir définir les individus.

La CNI permet de déterminer les ayants droits. A Sarajevo, l’interconnaissance sociale permettait à chacun de pouvoir attester de l’identité des individus. Cela porte à l’ouverture des droits.

D’après les conventions internationales, il est interdit de faire un apatride car il n’y a pas pire peine que de n’être soumis à aucun endroit.

22
Q

La monnaie

A

La monnaie est le symbole d’Etat par excellence, il est un instrument de domination en ce qu’il permet les échanges dans les sociétés d’anonymes grâce à la confiance en l’Etat.

23
Q

Les cartes du monde

A

La carte est une projection étatique du monde qui façonne notre perception du social.
La carte du Mercator grossit l’Europe par exemple la rendant plus importante. La projection J. Gall de 1885 reprise par Peters en 1973 est plus réel mais perturbe les Occidentaux. Celle de McArthur de 1979 nous semble à l’envers alors qu’il n’y a ni envers ni endroit. La carte Fuller projeté par l’ONU ne met en valeur aucune région du monde.
Bourdieu : “L’évidence des injonctions d’Etat ne s’impose si puissamment que parce qu’il a imposé les structures cognitives selon lequel il est perçu.

24
Q

Un rite d’institution

A

L’Etat est capable de transformer les processus en choses tel le fait la Constitution avec les nationaux et étranger ou le normalien et le recalé. Une infime différence transforme les choses radicalement.

25
Q

Les auteurs sur la perspective de l’Etat africain

A

Bertrand Badie est un chercheur comparatif sur la sociologie de l’Etat. Ill fait une analyse sous le prisme de la dépendance mondialisée dans L’Etat importé : L’occidentalisation de l’ordre politique (1992)

Jean-François Bayart est un sociologue africaniste qui développe une thèse sur le Cameroun. Il est inspiré de Michel Foucault et s’intéresse au biopouvoir et l’énonciation comme analyse de la réception des choses dans son livre L’Etat en Afrique : La politique du ventre (1989).

26
Q

Les points communs de B. Badie et J.-F. Bayart

A
  • L’Etat hors des frontières de l’occident est irréductible au produit de la colonisation.
  • La diffusion du modèle étatique n’est pas à sens unique. L’Etat est une ressource universelle permettant de produire des formats différenciés. Il est capable de se mettre au service de la modernisation conservatrice, de la révolution ou l’assimilation réciproque des élites qui se révèlent être le compromis post-colonial.
  • Il y a bien une scène interétatique avec un nord qui exporte son modèle au sud qui l’adopte.
27
Q

Thèse de B. Badie

A

Pour Badie, il y a une “unification des mondes sans unifications des sens”. La greffe étatique échoue. Il pointe du doigt le processus de dépendance verticale qui s’installe entre les élites du sud avec un environnement internationale qui contrôle les ressources et une scène socio-politique locale fragmentée. Cette scène est composée d’un mouvement panafricain ainsi que d’une crispation identitaire forte. L’Etat est un produit d’importation que les sociétés ne parviennent pas à assimiler. Alors que les élites se reposent sur une objectivation croisée de l’Etat, elles ne parviennent pas à légitimer le modèle auprès des bases locales.

28
Q

Thèse de J.-F. Bayart

A

Pour Bayart, l’Etat n’est pas un pur produit d’exportation car l’historicité du phénomène d’importation permet à la greffe de prendre avec des formes de gouvernementalité spécifique qui font sens pour les acteurs.
Pour Bayart, l’Etat, quand bien même il est hors -sol correspond à des stratégies d’extraversions de l’historicité propre à l’Etat africain. Empiriquement, l’Etat africain se fonde sur la capacité à tirer des ressources de l’extérieur. C’est un trait du mode de gouvernementalité financière, culturel, militaire et économique. Cette extraversion se fait à la fois dans la dépendance et l’autonomie. C’est l’assujettissement : être acteur et assujetti.
Egalement Politique du ventre (autre card)

29
Q

La politique du ventre.

A

L’Etat n’est pas superfétatoire, il compte des positions de pouvoirs qui donne accès à des positions de prédation à la mesure de l’extraversion. Il se manifeste à travers trois outils de compréhension :
- L’homme africain est homo mandicus, dans un contexte de pénurie de ressources, il bénéficie des ressources acquises par l’Etat et redistribuer dans ses réserves : c’est l’Etat rhizome. La rareté alimentaire provoque le fait que l’Etat permet aux politiciens de faire manger les leurs.
- L’Etat permet également au puissant de construire un deuxième bureau qui est celui qui permet d’avoir une maitresse et de s’allouer aux plaisirs réservés à l’élite.
- Finalement l’Etat est aussi le moyen de pouvoir construire un certain prestige social pour les puissants au sens animiste du terme. On attribue aux puissants de traits de pouvoir invisible et autonome des grandes religions : c’est une forme d’indépendance vis-à-vis des Occidentaux.
L’Etat africaine est donc l’intégralité de la matrice de l’inégalité et de la distribution des ressources. Il est un modèle métissé et créolisé.

30
Q

L’Etat rhizome

A

L’Etat rhizome est composé d’un tronc qui est l’institution ainsi que de racines dans lesquelles se déploient le monde social. la construction est volontaire et décentre le regard des sommets vers l’organisation microsociale. Il se déploie verticalement et horizontalement. Il est dans un “processus d’osmose” avec la société civile.