Anomalie du bilan hydro-sodé Flashcards

1
Q

Bilan hydro-sodé : physiologie ?

A

Eau = 60% du poids corporel :

  • 2/3 = 40% dans le secteur intracellulaire
  • 1/3 = 20% dans le secteur extracellulaire : secteur interstitiel (15%) et secteur vasculaire (5%)
  • Teneur en eau : plus faible chez la femme, diminue avec l’âge

Physiologie
La quantité d’eau dans un secteur est étroitement liée à la concentration des solutés le composant, et ne diffusant pas librement dans le secteur adjacent = osmoles : exprimé en osmolaRité (/L de plasma) ou en osmolaLité (/kg d’eau)
- L’osmolalité est la force motrice physique qui régit les mouvements d’eau à travers la membrane cellulaire
- A l’état d’équilibre : l’osmolalité est identique entre le compartiment intracellulaire et extracellulaire = 285 mOsmol/kg
- Estimation de l’osmolalité plasmatique efficace (= tonicité) : Posm = [Na] x 2 + glycémie (en mmol/L)
=> L’urée n’est pas prise en compte : passage libre à travers les membranes => n’entraîne pas de mouvement d’eau

Trouble de l’hydratation intracellulaire
= Conséquence d’un bilan hydrique non nul : positif si hyperhydratation, négatif si déshydratation
- S’accompagne obligatoirement d’une modification de l’osmolalité : hypo-osmolalité dans l’hyperhydratation et hyper-osmolalité dans la déshydratation
- Isolé ou associé à un trouble de l’hydratation extracellulaire

Trouble de l’hydratation extracellulaire
= Conséquence d’un bilan sodé non nul : positif si hyperhydratation, négatif si déshydratation
- Au sein du secteur extracellulaire : les mouvements d’eau sont régis par les différences de pression
hydrostatique et oncotique (pouvoir osmotique des protéines)

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2
Q

Hyperhydratation extracellulaire : généralités ?

A

Hyperhydratation extracellulaire = augmentation du volume du compartiment extracellulaire, en particulier du secteur interstitiel
- Hyperhydratation cellulaire pure : rétention iso-osmotique de sodium et d’eau => bilan sodé positif

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Q

Hyperhydratation extracellulaire : physiologie ?

A
  • Diminution de la pression oncotique intra-capillaire : avec chute du volume plasmatique, à l’origine d’une hypovolémie efficace, responsable d’un hyperaldostéronisme 2ndr aggravant la rétention hydrosodée
    => Par hypoprotidémie sévère : insuffisance hépato-cellulaire, dénutrition, syndrome néphrotique, entéropathie
  • Augmentation de la pression hydrostatique intra-capillaire : avec augmentation du volume plasmatique (hypervolémie)
    => Par insuffisance cardiaque ou rétention sodée rénale primitive

Combinaison des 2 mécanismes :

  • Insuffisance cardiaque congestive : hypovolémie efficace => rétention sodée
  • Cirrhose : obstacle veineux post-sinusoïdal, vasodilatation splanchnique (à l’origine d’une hypovolémie efficace) et hypoalbuminémie
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4
Q

Hyperhydratation extracellulaire : clinique ?

A
  • Prise de poids
    Surcharge du secteur interstitiel :
  • Oedèmes généralisés : déclives, blancs, mous, indolores, prenant le godet
  • Epanchement des séreuses = anasarque : péricardique, pleural, ascite
    => Les oedèmes apparaissent pour une augmentation du volume interstitiel > 10% (+1 à 2 kg chez l’adulte)
  • Surcharge du secteur vasculaire : HTA, avec risque d’OAP si constitution rapide
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5
Q

Hyperhydratation extracellulaire : biologie ?

A
  • Hémodilution par surcharge vasculaire (inconstante) : hypoprotidémie, chute hématocrite, fausse anémie
    => Aucun signe biologique ne reflète le volume du secteur interstitiel
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6
Q

Hyperhydratation extracellulaire : causes ?

A

Principales causes

  • Insuffisance cardiaque
  • Cirrhose ascitique
  • Syndrome néphrotique

Autres causes

  • Glomérulonéphrite aiguë
  • Insuffisance rénale : si les apports sodés dépassent la capacité d’excrétion
  • Hypoprotidémie : dénutrition, entéropathie exsudative
  • Vasodilatation périphérique excessive : Fistule artério-veineuse, grossesse, maladie de Paget, traitement vasodilatateur
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7
Q

Hyperhydratation extracellulaire : traitement ?

A

= Induction d’un bilan sodé négatif

Mesures associées

  • Régime alimentaire désodé < 2 g/jour (efficacité lente)
  • Associé à une réduction modérée des apports hydriques
  • Repos au lit en cas de syndrome oedémateux important (chute l’hyperaldostéronisme)

Diurétique d’action rapide
- Diurétique de l’anse en 1ère intention : action rapide (1 à 4 minutes IV, 30 minutes per os), proportionnelle à la dose utilisée, plus prolongée en cas d’insuffisance rénale
- Diurétique thiazidique : moins puissant, durée d’action plus longue
- Diurétique épargneur de potassium (amiloride, anti-aldostérone) : en association en cas d’œdème
résistant aux diurétiques de l’anse à forte dose

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8
Q

Déshydratation extracellulaire : généralités ?

A

Déshydratation extracellulaire = diminution du volume du compartiment extracellulaire aux dépens des 2 secteurs vasculaire et interstitiel : due à une perte de sodium => bilan sodé négatif
=> Pour maintenir une natrémie constante, toute perte de 140 mmol de Na s’accompagne d’une perte d’1L d’eau plasmatique
- Si la déshydratation extracellulaire est pure (perte sodée iso-osmotique), l’osmolalité extracellulaire reste normale et le volume du secteur intracellulaire est inchangé => natrémie normale

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9
Q

Déshydratation extracellulaire : clinique ?

A
  • Perte de poids (parallèle à l’importance de la déshydratation)
  • Pli cutané : difficilement interprétable par défaut (enfant, obèses) ou par excès (sujet âgés, dénutris)
  • Hypotension artérielle orthostatique, puis de décubitus, avec tachycardie compensatrice réflexe
  • Aplatissement des veines superficielles
  • Baisse de la pression veineuse centrale
  • Oligurie avec concentration des urines (en cas de réponse rénale adaptée : perte sodée extrarénale)
  • Sécheresse de la peau, surtout marquée au niveau des aisselles
  • Soif : fréquente, moins marquée que dans la déshydratation intracellulaire
  • Choc hypovolémique lorsque les pertes liquidiennes sont > 30%
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10
Q

Déshydratation extracellulaire : biologie ?

A

=> Aucun marqueur biologique ne permet d’apprécier directement une diminution du volume interstitiel

Hémoconcentration :

  • Augmentation protidémie > 75 g/L
  • Fausse polyglobulie
  • Augmentation hématocrite > 50% (sauf situation d’hémorragie)
  • Calcul du déficit extracellulaire (en L) = 20% x poids x (hématocrite/0,45 – 1) => non valable si anémie
  • Réponse rénale de conservation du Na (si perte extrarénale de Na) : natriurèse effondrée < 20 mmol/24h
  • Conséquences de l’hypovolémie : IRA fonctionnelle, hyperurémie, alcalose métabolique de concentration
Pertes sodées extrarénales
- Oligurie : diurèse < 400 mL/24h
- Natriurèse effondrée < 20 mmol/L
- Rapport Na/K urinaire < 1 (activation du SRA)
Urines concentrées : 
- Urée U/P > 10
- Créatinine U/P > 30
- Osmolalité U > 500
Pertes sodées rénales
- Diurèse normale ou augmentée (> 1L/24h)
- Natriurèse élevée > 20 mmol/L
- Rapport Na/K urinaire > 1
Urines non concentrées : 
- Urée U/P < 10
- Créatinine U/P < 20
- Osmolalité U < 500
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11
Q

Déshydratation extracellulaire : causes ?

A
1. Pertes extra-rénales
Digestive
- Vomissements prolongés
- Diarrhées profuses  dont abus de laxatifs
- Aspiration digestive non compensée
- Fistules digestives

Cutanée

  • Sudation importante : fièvre prolongée, exercice physique intense
  • Exsudation cutanée : brûlure étendue, dermatose bulleuse diffuse
  • Anomalie qualitative de la sueur : mucoviscidose
2. Pertes rénales
Maladie rénale intrinsèque
- Néphropathie interstitielle avec perte de sel obligatoire : néphrite interstitielle chronique, néphronophtise...
- IRC sévère avec régime désodé
- Syndrome de levée d’obstacle

Anomalie fonctionnelle (défaut de réabsorption)

  • Polyurie osmotique : diabète sucré décompensé, perfusion de mannitol
  • Hypercalcémie
  • Diurétiques
  • Insuffisance surrénale aiguë
3. 3ème secteur
= Compartiment liquidien formé souvent brutalement aux dépens du compartiment extracellulaire, non
équilibré avec lui : 
- Péritonite 
- Occlusions intestinales
- Pancréatite aiguë 
- Rhabdomyolyse traumatique
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12
Q

Déshydratation extracellulaire : traitement ?

A
  • Hypovolémie sévère avec collapsus hémodynamique : soluté de remplissage (colloïde) ± transfusion si hémorragie
    => Augmentation rapide du volume plasmatique, sans correction du déficit sodé

Apport de NaCl :

  • Par voie orale : augmentation de la ration de sel ± gélules de NaCl
  • Par voie IV : soluté salé à 9 g/L de NaCl isotonique au plasma
  • Bicarbonate de sodium isotonique (HCO3Na à 14‰) en cas d’acidose associée
  • Solutés balancés

=> Quantité : perte de 1 kg de poids corporel = 1L de soluté NaCl 9 g/L
=> Vitesse : 1 à 2L ou 50% du déficit dans les 6h, adapté à la fonction cardiaque, puis 50% restant sur 18h

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13
Q

Déshydratation extracellulaire : prévention ?

A
  • Utilisation prudente des diurétiques chez les sujets âgés
  • Maintien d’un régime normosodé en cas de néphropathie interstitielle chronique et au cours de
    l’insuffisance surrénale chronique substituée (en l’absence d’insuffisance cardiaque)
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14
Q

Déshydratation intracellulaire : généralités ?

A

= mouvement d’eau des cellules vers le secteur extracellulaire secondaire à une hyper-osmolalité plasmatique efficace (> 300 mOsm/kg), due à une perte d’eau libre => bilan hydrique négatif

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15
Q

Déshydratation intracellulaire : physiologie ?

A

Régulation du bilan hydrique :

  • Entrées : eau de boisson et des aliments, production d’eau par oxydation intracellulaire => régulées par la soif
  • Sorties : rénales, cutanées, respiratoires et digestives => régulées par le rein, sous l’action de l’ADH

ADH
= Hormone antidiurétique : hormone polypeptidique sécrétée par les noyaux para-ventriculaires et supra-optiques de l’hypothalamus, puis transportée jusqu’à la partie postérieure de l’hypophyse
Stimulé par:
- Augmentation osmolalité plasmatique (de l’ordre de 1%) : osmorécepteurs du 3e ventricule cérébral
- Diminution du volume plasmatique (de l’ordre de 10-15%) : barorécepteurs carotidiens et aortiques

  • Action sur les cellules principales du canal collecteur : expression à la membrane apicales d’aquaporines 2 entraînant des variations de la perméabilité du canal collecteur, et donc de l’osmolalité urinaire
    => La réabsorption d’eau nécessite un gradient osmolaire cortico-papillaire (entre le tubule et l’interstitium)
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16
Q

Déshydratation intracellulaire : clinique ?

A
  • Soif, parfois intense
  • Perte de poids
  • Sécheresse des muqueuses, notamment de la face interne des joues
  • Troubles neurologiques (non spécifiques, peu évocateurs) = selon la sévérité et la rapidité d’installation : asthénie, troubles du comportement, somnolence, syndrome pyramidal, fièvre, crise convulsive, coma
  • Risque : hémorragie cérébrale ou méningée, hématome sous-dural, thrombose veineuse cérébrale
  • Syndrome polyuro-polydipsique en cas de cause rénale
    => Une hypernatrémie ne peut se développer qu’en cas d’absence d’accès à l’eau ou de trouble de la soif
17
Q

Déshydratation intracellulaire : biologie ?

A
  • Hypernatrémie > 145 mmol/L
  • Osmolalité plasmatique élevée > 300 mOsmol/kg d’eau

Posm = (Na x 2) + glycémie (mmol/L) = 285 ± 5 mOsm/l
Déficit en eau = 60% x poids x (natrémie/140 – 1)

18
Q

Déshydratation intracellulaire : diagnostic étiologique ?

A
  1. En cas d’hypernatrémie
    => Selon l’état du compartiment extracellulaire : évaluation clinique
    - Déshydratation globale (déficit hydrique > déficit sodé) : mesure de la natriurèse
    - Déshydratation intracellulaire isolée (déficit hydrique sans perte sodée) : mesure de la diurèse
    - Déshydratation intracellulaire avec hyperhydratation extracellulaire (excès de sodium > excès
    d’eau) : cause iatrogène (soluté salé hypertonique notamment) ou hyperaldostéronisme
  2. En cas de SPUPD
    => Eliminer une polyurie osmotique par diabète sucré ou mannitol : osmolalité urinaire > 300 mOsmol/kg avec trou osmolaire urinaire (différence osmolalité calculée et mesurée) : OsmU = (Na + K)*2 + urée

Test de restriction hydrique
= Pendant 12 à 18h, en milieu médical : stimulation de l’ADH endogène
- Surveillance : poids, diurèse, natrémie, osmolalité plasmatique et urinaire (max = 1200 mOsm)
- Arrêt: Osmolarité urinaire en plateau, Osmolalité plasmatique = 320 mosm/kg (stimulation maximale de l’ADH)
- Résultat : osmolalité urinaire non modifiée < 700 en cas de diabète insipide

Injection de ddAVP
= Minirin® = ADH exogène : si test de restriction anormal
- Diabète insipide néphrogénique : osmolalité urinaire non modifiée
- Diabète insipide central : augmentation de l’osmolalité urinaire

19
Q

Déshydratation intracellulaire : étiologie avec hypernatrémie ?

A
  1. Perte d’eau non compensée
    * Perte extra-rénale = Réponse rénale adaptée (urines concentrées, sans polyurie)
    - Cutanée : coup de chaleur, brûlure
    - Respiratoire : polypnée, hyperventilation prolongée, hyperthermie
    - Digestive : diarrhée osmotique
  • Perte rénale
  • Polyurie osmotique : diabète, mannitol
  • Polyurie hypotonique (U/P osm ≤ 1) : diabète insipide

Diabète insipide central
= Absence complète ou partielle de sécrétion d’ADH : polyurie, généralement compensée par une polydipsie => hypernatrémie seulement si accès à l’eau non possible
- Post-chirurgical : chirurgie d’adénome hypophysaire
- Ischémique
- Néoplasique : pinéalome, métastase, craniopharyngiome
- Granulome hypophysaire : sarcoïdose, histiocytose
- Infection : encéphalite, méningite
- Idiopathique

Diabète insipide néphrogénique
= Réponse rénale à l’ADH diminuée ou abolie : osmolalité urinaire basse, non modifiée par l’administration d’ADH
- Médicament : lithium, déméclocyline, amphotéricine B
- Néphropathie interstitielle : amylose, Sjögren, néphrocalcinose
- Altération du gradient cortico-papillaire : syndrome du levée d’obstacle, traitement diurétique
- Métabolique : hypercalcémie, hypokaliémie, IRC
- Héréditaire : lié à l’X dans 90% des cas, récessif dans 10% des cas

  1. Apport massif de sodium
    = Particulièrement chez l’enfant
    - Utilisation de soluté bicarbonaté hypertonique après réanimation d’un ACR
    - Utilisation d’un bain de dialyse trop riche en sodium
  2. Déficit d’apport d’eau
    - Anomalie hypothalamique : hypodispsie primitive
    - Absence d’accès libre à l’eau : nourrisson, vieillard, coma
    - Conditions climatiques : zone désertique…
20
Q

Déshydratation intracellulaire : étiologie sans hypernatrémie ?

A

= Présence anormale d’un soluté autre que le sodium, de bas poids moléculaire, osmotiquement actif,
responsable d’un trou osmotique (osmolalité mesurée – osmolalité calculée > 10)
- Mannitol
- Ethylène glycol
- Hyperglycémie : coma hyper-osmolaire
=> Lorsque le soluté diffuse librement dans les cellules (urée, éthanol), il est osmotiquement inactif

21
Q

Déshydratation intracellulaire : traitement ?

A

Administration d’eau :

  • Eau pure par voie orale ou SNG
  • Soluté glucosé G5% ou 2,5% par voie IV
  • Soluté de NaCl hypo-osmotique 4,5 ‰
  • En cas de déshydratation globale : privilégier la correction de l’hypovolémie par soluté de NaCl hypotonique 4,5/1000
  • En cas de déshydratation intracellulaire isolée : apport d’eau pure (jamais par voie IV)
  • En cas d’hyperhydratation extracellulaire associée : diurétique + eau pure (orale) ou soluté hypotonique (IV)

Objectifs
- Hypernatrémie aiguë symptomatique : chute de natrémie de 1-2 mmol/L/heure jusqu’à 145 mmol/L
- Hypernatrémie ancienne : chute de natrémie < 10 mmol/L/jour
=> Risque d’œdème cérébral et de convulsions en cas de baisse trop rapide

22
Q

Hyperhydratation intracellulaire : généralités ?

A

= Augmentation du volume intracellulaire par transfert d’eau du secteur extracellulaire vers le secteur
intracellulaire, due à une hypo-osmolalité plasmatique => bilan hydrique positif

23
Q

Hyperhydratation intracellulaire : physiologie ?

A

Capacité rénale d’excrétion d’eau libre importante, jusqu’à une osmolalité urinaire de 60 mOsmol/kg

  • Dépend de la capacité d’abaisser, voire supprimer, la sécrétion d’ADH, et de la fonction de dilution du rein
  • Dépassée par des apports d’eau important : > 10L d’eau en cas d’apport osmolaire de 600 mosmol/L (potomanie), voire moins en cas d’apport osmolaire diminué (syndrome tea and toast : alimentation pauvre en protéines et sel)
  • Altération du pouvoir de dilution du rein : insuffisance rénale ou hypersécrétion d’ADH ou diurétiques thiazidiques
24
Q

Hyperhydratation intracellulaire : clinique ?

A
  • Troubles neurologiques (non spécifiques, peu évocateurs) = œdème cérébral, selon la sévérité et la rapidité d’installation : nausées, vomissements, anorexie, céphalées, obnubilation, coma, crise convulsive
  • Prise de poids modérée
  • Absence de soif, voire dégoût de l’eau
  • Hyponatrémie chronique (SIADH ++) : ostéoporose, rhabdomyolyse
25
Q

Hyperhydratation intracellulaire : biologie ?

A
  • Hyponatrémie < 135 mmol/L : légère < 135, modérée < 130, sévère < 125
  • aiguë installée < 48h, chronique > 48h
  • Osmolalité plasmatique diminuée < 280 mOsmol/kg
26
Q

Hyperhydratation intracellulaire : diagnostic étiologique ?

A
  1. Eliminer une fausse hyponatrémie
    = Hyponatrémie associée à une osmolalité plasmatique normale ou élevée
    - Hyponatrémie factice : hyperprotidémie, hyperlipidémie (rarement observée avec les
    techniques de mesure par potentiométrie)
    - Pseudo-hyponatrémie par hyperglycémie majeure ou intoxication au méthanol ou à l’éthanol, mannitol : déshydratation intracellulaire avec hyper-osmolalité plasmatique
  2. Evaluation du compartiment extracellulaire

Déshydratation extracellulaire
= Déficit hydrique et sodée compensé par un apport d’eau seule et stimulation volo-dépendante de l’ADH = hyponatrémie de déplétion :
- Cause rénale (natriurèse > 30) : diurétique, insuffisance surrénale, CSW (Cerebral Salt Wasting en contexte de lésion cérébrale)
- Cause extra-rénale (natriurèse ≤ 30) : pertes cutanées, pertes digestives, 3e secteur (brûlure, pancréatite…)

Hyperhydratation intracellulaire isolée
= Excès d’eau pure : mesure de l’osmolalité urinaire
Inappropriée (> 100) :
- Sécrétion inappropriée d’ADH
- Hypothyroïdie
- Insuffisance cortico-surrénalienne
Appropriée (< 100) : intoxication à l’eau = potomanie

Hyperhydratation globale
= Excès d’eau > excès sodé = hyponatrémie de dilution : insuffisance cardiaque, cirrhose, syndrome néphrotique, IR avancée

27
Q

Hyperhydratation intracellulaire : étiologie par anomalie du pouvoir de dilution des urines ?

A
  1. Diminution ADH
    = Défaut rénal primaire d’excrétion : insuffisance rénale chronique avancée, diurétique thiazidique
  2. ADH augmenté
    * Stimulus volémique de la sécrétion d’ADH
    - Hypovolémie vraie : toute cause de déshydratation extracellulaire
    - Hypovolémie efficace : insuffisance cardiaque congestive, cirrhose, syndrome néphrotique
  • Cause endocrinienne
    = Absence d’inhibition de sécrétion d’ADH :
  • Hypothyroïdie
  • Insuffisance cortico-surrénalienne
  • Sécrétion inappropriée d’ADH = Syndrome de Schwartz-Bartter
  • Posm < 275 mOsmol/kg et Uosm > 100 mOsmol/kg
  • Euvolémie clinique, Nau > 30, uricémie < 240
  • Absence d’hypothyroïdie ou d’insuffisance surrénale
  • Fonction rénale normale, aucune prise de diurétique
    Causes :
  • Infection : méningite, méningo-encéphalite, abcès cérébral
  • AVC ischémique ou hémorragique
  • SEP, polyradiculonévrite, porphyrie aiguë
  • Traumatisme crânien
  • Pneumopathie bactérienne et virale
  • Insuffisance respiratoire aiguë
  • Tuberculose, cancer, asthme
  • Ventilation assistée avec PEEP
  • Cancer broncho-pulmonaire ++
  • Autre : prostate, digestif, lymphome…
  • Carbamazépine
  • Psychotrope : halopéridol, phénothiazine, IRSR (fluoxétine ++), tricyclique, IMAO
  • Emétisant : cyclophosphamide, vincristine, vinblastine…
  • Potentialisation de l’effet de l’ADH : sulfamide hypoglycémiant (chlorpropramide), théophylline, clofibrate, IPP
  • Amphétamine, ecstasy
  • Période post-opératoire
  • Syndrome nauséeux important
  • Adénome à prolactine
  • Apport exogène : DDAVP, ocytocine
28
Q

Hyperhydratation intracellulaire : étiologie par apports excessif d’eau ?

A

= Ingestion d’eau supérieure aux capacités d’excrétion physiologique :
- Potomanie
- Apports osmotiques insuffisants (azotés (protéines animales) et sodés) : syndrome tea and toast
syndrome des buveurs de bière

29
Q

Hyperhydratation intracellulaire : “reset osmostat” ?

A

= Seuil de déclenchement de la sécrétion d’ADH anormalement bas

30
Q

Hyperhydratation intracellulaire : traitement hyponatrémie chronique asymptomatique ?

A

= Correction très prudente : risque de myélinolyse centro-pontine
=> Vitesse de correction de l’hyponatrémie < 8 mmol/L/jour

Déshydratation extracellulaire associée
- Restriction hydrique = 500 à 700 ml/jour
- Apport supplémentaire de NaCl : oral ou soluté salé isotonique 9 g/L
=> La normalisation du secteur extracellulaire va freiner l’ADH et permettre au rein d’éliminer l’excès d’eau libre

Secteur extra-cellulaire normal
- Restriction hydrique seule
+ En cas d’osmolarité urinaire très élevée
- Apport d’osmole : NaCl hypertonique, gélule d’urée
- Diurétique de l’anse (furosémide) + apport de sel oral
- Tolvaptan = aquarétique (antagoniste des récepteurs V2 de l’ADH) : sur avis spécialisé
- Inhibiteur de l’ADH = déméclocycline

Hyper-hydratation extracellulaire

  • Restriction hydrique
  • Régime hyposodé
  • Diurétique de l’anse
31
Q

Hyperhydratation intracellulaire : traitement hyponatrémie sévère ?

A

= Hyponatrémie profonde < 120 et symptomatique (coma, convulsions)
- Perfusion de NaCl hypertonique à 3% (150 ml IV en 20 minutes, renouvelable 2 fois) : objectif initiale d’augmentation de la natrémie de 5 mmol/L
- Relai par NaCl isotonique à 9‰
- En cas d’augmentation trop rapide de la natrémie : soluté glucosé 5% ou desmopressine (AVP)
=> Vitesse de correction de la natrémie < 1-2 mmol/L/heure dans les 3-4 premières heures
(jusqu’à résolution des symptômes), sans dépasser 10 mmol/L dans les premières 24h et 8 mmol/L dans les 24h suivantes

32
Q

Hyperhydratation intracellulaire : myélinolyse centro-pontine ?

A

= Démyélinisation osmotique : agression osmotique, le plus souvent par correction trop rapide
d’une hyponatrémie
- Risque accru en cas d’hyponatrémie chronique corrigée trop rapidement, particulièrement dans
un contexte d’hypoxie, de malnutrition ou d’éthylisme
- Manifestations variables : convulsion, syndrome pseudo-bulbaire (dysphagie, dysarthrie, troubles oculomoteurs), trouble de conscience, quadriplégie bulbaire, voire locked-in syndrome
- IRM : hypo-T1/hyper-T2 centro-pontique ± extra-pontique, non rehaussée au gadolinium
- Récupération variable