CHAPITRE 13 Flashcards

1
Q
  1. Quelles sont les similitudes et les différences entre les politiques monétaires et budgétaires?
A

Réponse : La politique monétaire est conduite par la banque centrale, tandis que la politique budgétaire passe par le pouvoir législatif et est promulguée par le pouvoir exécutif du gouvernement. La politique monétaire influe sur les agrégats monétaires (telles les réserves bancaires et la masse monétaire), l’accès au crédit et les taux d’intérêt, tandis que la politique budgétaire influe sur les dépenses publiques et sur les impôts. Bien qu’elles fonctionnent différemment et qu’elles s’appliquent dans des circonstances différentes, les deux types de politiques ont pour effet de déplacer la courbe de demande de travail.

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2
Q
  1. En quoi les politiques expansionnistes diffèrent-elles des politiques restrictives?
A

Réponse : Durant une récession, une politique expansionniste vise à contrer le ralentissement de l’économie en déplaçant la courbe de demande de travail vers la droite et en donnant de l’expansion à l’activité économique. Inversement, une politique restrictive déplace la courbe de travail vers la gauche et sert parfois à réduire le taux d’inflation ou à ralentir la croissance économique quand elle est trop rapide ou quand l’économie surchauffe.

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3
Q
  1. Expliquez brièvement comment la politique monétaire expansionniste déplace la courbe de demande de travail vers la droite.
A

Réponse : La politique monétaire expansionniste abaisse les taux d’intérêt à court terme et accroît l’accès au crédit afin de stimuler l’activité économique. La baisse des taux d’intérêt à court terme a généralement pour effet de faire baisser les taux d’intérêt réels à long terme anticipés. La baisse des taux d’intérêt réels à long terme encourage les ménages et les entreprises à accroître leurs investissements (comme la construction de nouvelles maisons et usines), parce qu’un taux d’intérêt réel plus bas implique que le coût d’un prêt a diminué. Les taux d’intérêt plus bas stimulent également les dépenses de consommation, surtout pour les biens durables, car les prêts accordés pour financer ces achats coûtent moins cher aux consommateurs. Pour satisfaire à l’augmentation de la demande d’investissement et de biens de consommation, les entreprises cherchent à embaucher plus de travailleurs, ce qui déplace la courbe de demande de travail vers la droite.

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4
Q
  1. Qu’est-ce que l’assouplissement quantitatif? Pourquoi les banques centrales entreprennent-elles des programmes d’assouplissement quantitatif?
A

Réponse : L’assouplissement quantitatif désigne essentiellement un changement de la part de la Banque du Canada dans sa façon de faire des opérations d’open market. Plutôt que d’acheter des bons du Trésor à court terme — ce qui est sa façon habituelle d’augmenter les réserves des institutions financières par une opération d’open market —, la Banque du Canada achète également d’autres instruments, y compris des obligations à long terme. Cela pousse à la hausse le prix des obligations à long terme et fait baisser les taux d’intérêt à long terme.

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5
Q
  1. Outre les opérations d’open market, de quels instruments dispose une banque centrale pour influer sur les taux d’intérêt dans l’économie?
A

Réponse : Outre les opérations d’open market, la Banque du Canada dispose de plusieurs instruments pour influer sur les taux d’intérêt.
Premièrement, elle peut modifier la quantité de réserves obligatoires. Ce pouvoir a été utilisé la dernière fois en 1990, mais la Banque du Canada peut théoriquement changer le pourcentage de réserves obligatoires (il est actuellement de 0 %). Par exemple, si elle relevait le pourcentage de réserves obligatoires, cela déplacerait la courbe de demande de réserves vers la droite.
Deuxièmement, il y a la fourchette cible du taux de financement à un jour. La Banque du Canada maintient le taux cible de financement à un jour à l’intérieur d’une « fourchette opérationnelle ». Les institutions financières peuvent emprunter de la Banque du Canada au taux le plus élevé de la fourchette (borne supérieure), soit le taux du financement à un jour plus 25 points de base. Similairement, les institutions financières ont toujours la possibilité de déposer leurs réserves à la Banque du Canada au taux de rémunération des dépôts, qui correspond au taux du financement à un jour moins 25 points de base (borne inférieure). Les banques utilisent cependant rarement cette possibilité et préfèrent normalement se prêter et s’emprunter des fonds entre elles.

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6
Q
  1. L’efficacité de la politique monétaire dépend-elle des anticipations d’inflation? Expliquez votre réponse.
A

Réponse : Oui, les anticipations d’inflation sont étroitement liées au taux d’intérêt réel à long terme anticipé. Le taux du financement à un jour, qui correspond au taux d’intérêt annualisé sur les prêts à un jour que les institutions financières se consentement mutuellement, est un taux d’intérêt nominal à court terme que la Banque du Canada contrôle à l’aide de sa politique monétaire. Cependant, le taux d’intérêt dont tiennent compte les consommateurs et les entreprises dans leurs décisions d’investissement, par exemple le taux d’intérêt hypothécaire, est le taux d’intérêt réel à long terme anticipé.
Taux d’intérêt réel à long terme anticipé = Taux d’intérêt nominal à long terme – Taux d’inflation à long terme anticipé
Pour abaisser le taux d’intérêt réel à long terme anticipé, la Banque du Canada doit soit réduire le taux d’intérêt nominal à long terme, soit influer (à la hausse) sur les anticipations du taux d’inflation à long terme (ou les deux). Pour ce faire, elle peut annoncer qu’elle poursuivra sa politique monétaire expansionniste — autrement dit, qu’elle gardera le taux du financement à un jour bas et augmentera la masse monétaire durant une longue période. Si la Banque du Canada promet de maintenir le taux du financement à un jour bas et que les ménages et les entreprises croient que ce taux restera bas pendant plusieurs années, ils s’attendront à ce que le taux d’intérêt nominal à long terme reste bas lui aussi. Les anticipations d’inflation seront probablement élevées si la Banque du Canada crée des anticipations inflationnistes en promettant de mettre en œuvre une politique monétaire expansionniste pendant plusieurs années. Les anticipations d’inflation élevées vont ensuite faire baisser le taux d’intérêt réel à long terme anticipé.

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7
Q
  1. Expliquez brièvement comment une augmentation de la quantité de réserves que les institutions financières détiennent à la banque centrale peut entraîner de l’inflation.
A

Réponse : La banque centrale achète des obligations d’État des institutions financières et augmente électroniquement la quantité des réserves détenues par ces institutions. Parce que les institutions financières ont alors une quantité plus élevée de réserves, elles peuvent octroyer plus de prêts. Ces prêts circulent dans l’économie et reviennent dans le système bancaire sous forme de dépôts. L’augmentation des dépôts bancaires permet aux institutions financières de consentir encore plus de prêts. La hausse du total des dépôts qui en résulte produit une hausse des agrégats monétaires comme la masse monétaire, M2. Si le stock de monnaie croît plus vite que le PIB réel, le niveau général des prix augmente, ce qui cause de l’inflation.

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8
Q
  1. Comment la borne inférieure du zéro qui s’applique aux taux d’intérêt intervient-elle dans le fonctionnement de la politique monétaire?
A

Réponse : La borne inférieure du zéro est une limite que les taux d’intérêt ne peuvent pas franchir. Lorsque la banque centrale a déjà descendu les taux d’intérêt nominaux à 0 %, elle ne peut pas les baisser davantage.
Lorsque le taux d’inflation est faible ou négatif, la borne inférieure du zéro devient problématique pour la politique monétaire. Lorsque le taux d’intérêt nominal est coincé à 0 % ou juste au-dessus et que le taux d’inflation est négatif, le taux d’intérêt réel est positif. Si le taux d’inflation continue à baisser, le taux d’intérêt réel va augmenter, ce qui réduira l’investissement et déplacera la courbe de demande de travail vers la gauche.

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9
Q
  1. Lorsque les taux d’intérêt nominaux atteignent la borne inférieure du zéro, la banque centrale peut-elle utiliser les taux d’intérêt pour stimuler l’économie? Expliquez votre réponse.
A

Réponse : Oui, la banque centrale peut essayer d’influer sur les anticipations des taux d’intérêt nominaux futurs et du taux d’inflation futur. En promettant de garder les taux d’intérêt nominaux bas pour de nombreuses années et de maintenir l’inflation basse à long terme, la banque centrale peut influer sur le taux d’intérêt réel à long terme anticipé, même si le taux d’intérêt actuel est égal à zéro et ne peut être réduit davantage.

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10
Q
  1. Que stipule la règle de Taylor?
A

Réponse : La règle de Taylor montre que le taux du financement à un jour devrait être fixé comme suit :
Taux du financement à un jour = Taux cible du financement à un jour à long terme + 0,5 (taux d’inflation – taux cible d’inflation) + 0,5 (écart de production en points de pourcentage)

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11
Q
  1. Selon la règle de Taylor, quand une banque centrale devrait-elle abaisser ou relever le taux du financement à un jour?
A

Réponse : La règle de Taylor comporte deux parties :
* La banque centrale devrait relever le taux du financement à un jour en fonction du taux d’inflation. Un taux d’inflation plus élevé amène la banque centrale à relever le taux du financement à un jour, ce qui réduit la stimulation de l’économie. Plus précisément, selon cette formule, pour une cible d’inflation donnée, chaque augmentation de 1 point de pourcentage du taux d’inflation se traduira par une augmentation de 0,5 point de pourcentage du taux du financement à un jour.
* Plus l’écart de production est important, et plus la banque centrale devrait hausser le taux du financement à un jour. Un écart de production plus important amène la banque centrale à appliquer une politique monétaire plus restrictive en relevant le taux du financement à un jour. Plus précisément, selon cette formule, chaque augmentation de 1 point de pourcentage de l’écart de production se traduira par une augmentation de 0,5 point de pourcentage du taux du financement à un jour.

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12
Q
  1. Quelles sont les composantes automatiques et discrétionnaires de la politique budgétaire?
A

Réponse : La politique budgétaire a des composantes automatiques et des composantes discrétionnaires.
* Les composantes automatiques sont des mesures de politique budgétaire qui annulent automatiquement une partie des fluctuations économiques. Ces composantes ne nécessitent aucune action délibérée de la part du gouvernement. Ainsi, l’impôt sur le revenu perçu diminue automatiquement durant une récession puisque les chômeurs paient alors moins d’impôt sur leur revenu.
* Les composantes discrétionnaires sont des mesures de politique budgétaire que les décideurs adoptent délibérément en réponse aux fluctuations économiques. Dans la plupart des cas, ces nouvelles mesures consistent en un ensemble de hausses de dépenses ciblées ou de baisses d’impôts temporaires pour atténuer les difficultés économiques et stimuler l’activité économique.

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13
Q
  1. Comment une politique budgétaire expansionniste basée sur les dépenses publiques peut-elle créer un effet d’éviction?
A

Réponse : Le gouvernement met en œuvre une politique budgétaire expansionniste basée sur les dépenses publiques en augmentant ses dépenses ou en réduisant les impôts. Les dépenses publiques et la réduction des impôts peuvent détourner partiellement ou entièrement les dépenses des ménages et des entreprises. C’est ce qu’on appelle l’« effet d’éviction », qui se produit parce que le gouvernement emprunte sur les marchés du crédit pour financer l’augmentation de ses dépenses. Quand le gouvernement emprunte pour payer ses factures, le taux d’intérêt augmente sur le marché du crédit. Lorsque le taux d’intérêt est élevé, la consommation et l’investissement privés diminuent. L’épargne privée sera alors prêtée au gouvernement et ne servira pas à financer la consommation et l’investissement privés. Dans les faits, l’investissement privé est « évincé » par l’emprunt du gouvernement.

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14
Q
  1. Comment une baisse des impôts peut-elle entraîner une augmentation du PIB dans un rapport moindre que un pour un?
A

Réponse : Une politique budgétaire expansionniste peut être mise en œuvre en augmentant les dépenses publiques ou en réduisant les impôts. La diminution des impôts peut donner lieu à une augmentation du PIB dans un rapport moindre que un pour un pour les raisons suivantes.

  • Les réductions d’impôts peuvent produire un effet d’éviction. Comme les consommateurs essaient de dépenser davantage, les ressources qui auraient été consacrées à l’investissement risquent d’être détournées vers la consommation. Les biens et services additionnels peuvent venir d’une augmentation des importations, ce qui réduit les exportations nettes.
  • Les consommateurs peuvent en fait ne pas dépenser immédiatement une bonne partie de la baisse d’impôts et choisir plutôt d’épargner. Les consommateurs peuvent essayer d’optimiser leur bien-être en répartissant leurs dépenses additionnelles sur une plus longue période plutôt que de consommer en une seule fois la totalité de la baisse d’impôts. Ils peuvent aussi se dire que le gouvernement augmentera les impôts dans l’avenir afin de payer pour la baisse d’impôts actuelle, et décider d’épargner la baisse d’impôts actuelle pour être en mesure de payer la hausse d’impôts à venir.
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15
Q
  1. Pourquoi le Troubled Asset Relief Program (TARP) mis en œuvre aux États-Unis en 2008 est-il considéré comme un exemple de politique contracyclique qui relève à la fois de la politique monétaire et de la politique budgétaire?
A

Réponse : Le TARP est un exemple de programme qui combine les effets budgétaires et monétaires. Le TARP est une initiative conjointe de la Réserve fédérale et du Conseil du Trésor. La loi instituant le TARP stipulait que le président de la Réserve fédérale devait être consulté pour la mise en œuvre du TARP. Le Congrès américain a adopté la loi autorisant le Conseil du Trésor à dépenser 700 G$ US pour stabiliser le système financier. Cette somme a servi à accroître le capital dans le système bancaire. Ces injections de capitaux ont stabilisé la situation des banques qui étaient au bord de la faillite et ont empêché la contagion financière. Ainsi, la hausse des dépenses publiques relève de la politique budgétaire du TARP, tandis que le fait que les banques et le système financier ont été touchés par ce programme relève de la politique monétaire.

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16
Q
  1. L’ancien président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, a utilisé le terme « exubérance irrationnelle » en 1996 pour décrire l’optimisme débordant des investisseurs boursiers à l’époque. Les indices boursiers comme l’indice composé des prix S&P atteignaient alors des niveaux record. Certains commentateurs croyaient que la banque centrale devait intervenir pour ralentir l’expansion de l’économie. Pourquoi une banque centrale devrait-elle intervenir pour ralentir une économie en pleine croissance? Quelles politiques le gouvernement et la banque centrale pourraient-ils utiliser pour freiner l’expansion économique?
A

Réponse : Pour citer Greenspan : [notre traduction] « Mais comment savoir quand l’exubérance irrationnelle fait grimper excessivement la valeur des biens et des services, et les soumet à des contractions imprévues et prolongées, comme cela a été le cas au Japon au cours de la dernière décennie? » Les décideurs peuvent souhaiter limiter la croissance parce que des facteurs comme un optimisme irrationnel à l’égard de l’économie peuvent causer des augmentations insoutenables des valeurs des biens et services. Les bulles ou augmentations insoutenables des prix des biens et services reposent rarement sur un changement correspondant dans les principes fondamentaux. Les expansions insoutenables peuvent conduire à une grave récession parce que l’optimisme irrationnel peut imploser soudainement (à cause d’effets multiplicateurs).
Le gouvernement et la banque centrale peuvent utiliser des politiques restrictives pour ralentir ou même renverser une expansion économique. Une politique monétaire restrictive peut servir à augmenter les taux d’intérêt, et accroître ainsi le coût d’emprunt et réduire l’investissement et les dépenses de consommation. La politique budgétaire restrictive, sous la forme d’augmentation des impôts ou de réduction des dépenses publiques, pourrait également être utilisée pour freiner l’ensemble de l’activité économique. Les deux politiques serviront à ralentir une expansion économique et à éviter les dangers associés à une augmentation insoutenable des prix des biens et services.
Discours d’Alan Greenspan : federalreserve.gov/boarddocs/speeches/1996/19961205.htm

17
Q
A
18
Q
  1. Si la Banque du Canada veut relever le taux du financement à un jour, de quels mécanismes dispose-t-elle pour atteindre cet objectif? Ajoutez à votre réponse un graphique illustrant le marché de la monnaie et montrant comment l’action de la Banque du Canada se traduit en un taux d’intérêt plus élevé.
A
19
Q
  1. Vous discutez avec un ami du bien-fondé d’un recours à la politique monétaire lors d’une grave récession. Votre ami soutient que la banque centrale doit faire descendre les taux d’intérêt à 0 %. Selon lui, un taux d’intérêt nominal nul (0 %) stimulerait les prêts et les investissements ; à ce taux, les consommateurs et les entreprises seraient sûrement disposés à faire des emprunts et des dépenses. Êtes-vous d’accord avec son raisonnement? Le niveau de l’inflation influera-t-il sur votre réponse? Expliquez vos conclusions.
A

Réponse : Oui, un taux d’intérêt nominal nul pourrait stimuler les dépenses et l’économie. Les ménages et les entreprises prennent leurs décisions en matière d’investissement en se fondant sur le taux d’intérêt réel. Lorsque le taux d’intérêt nominal est nul et que le taux d’inflation est positif, le taux d’intérêt réel est négatif. Supposons que le taux d’inflation est égal à 2 %. Le taux d’intérêt réel est égal à 0 % − (2 %) = −2 %. Ce taux incitera les consommateurs et les entreprises à faire des emprunts, ce qui les portera ensuite à faire des dépenses de consommation et d’investissement.

20
Q
  1. Dans le graphique qui suit, la ligne pointillée montre ce que le taux du financement à un jour devrait être par rapport au taux effectif du financement à un jour selon la règle de Taylor. Lors d’un symposium des banquiers centraux, en 2007, John Taylor (à qui cette règle doit son nom), a soutenu que, si elle avait suivi la règle de Taylor, la Fed aurait relevé, et non abaissé, le taux du financement à un jour en 2002.Que risque-t-il d’arriver si la Fed abaisse le taux du financement à un jour alors qu’elle devrait le relever?
A

Réponse : Selon la règle de Taylor, la Fed aurait dû relever le taux du financement à un jour à partir de 2002, soit parce que l’inflation allait être relativement élevée, ou que l’écart de production allait être relativement faible. Un écart de production plus faible et un taux d’inflation plus élevé sous-entendent que l’économie est relativement proche de son potentiel ou de sa capacité. Si le taux du financement à un jour baisse encore davantage, l’économie peut surchauffer ou croître trop rapidement. Une croissance non durable est généralement suivie d’une récession. Les politiques expansionnistes de la Fed de 2002 à 2005 ont huilé les rouages de la bulle immobilière et sont donc en partie responsables de la récession qui s’est ensuivie.

21
Q
A

Réponse : L’écart de production correspond à la différence en pourcentage entre le PIB tendanciel, ou la production potentielle, et le PIB effectif. Lorsque le PIB d’une économie est inférieur à ce qu’il pourrait être, ou lorsque le PIB effectif est inférieur au PIB potentiel, l’écart de production est négatif. Un écart de production négatif signifie que l’économie est faible, et la Fed devrait donc fixer un taux du financement à un jour plus bas. Le graphique ci-dessus montre que l’écart de production a été négatif à partir de l’année 2008 et qu’on prévoit qu’il restera négatif jusqu’en 2016. Par conséquent, selon la règle de Taylor, en présumant que toutes les autres données ne changent pas, la Fed devrait garder le taux du financement à un jour inférieur au taux cible à long terme.

22
Q
  1. Deux économistes estiment le multiplicateur des dépenses publiques et parviennent à des résultats différents. Le premier le situe à 0,75, et l’autre, à 1,25.
    a) Qu’impliquent ces estimations différentes quant aux effets des dépenses du gouvernement?
    b) Si la valeur du PIB est de 2 000 G$ et que le gouvernement veut augmenter les dépenses publiques de 50 G$, quel pourcentage d’augmentation du PIB produirait chacun des deux multiplicateurs estimés en supposant que les dépenses additionnelles soient toutes faites dans l’année?
A

Réponse :
a) Il est probable que l’économiste qui estime le multiplicateur à 1,25 présume que l’augmentation des dépenses du gouvernement entraînera une hausse de la consommation. La hausse des dépenses du gouvernement peut stimuler l’activité économique, laquelle fera augmenter le revenu des travailleurs, qui à son tour fera augmenter les dépenses de consommation dans l’économie. L’autre économiste présume probablement que l’augmentation des dépenses du gouvernement entraînera une hausse des emprunts du gouvernement, ce qui détournera les ressources de la consommation et de l’investissement. Le taux d’intérêt plus élevé qui en résulte freine les dépenses de consommation et l’investissement. Selon l’économiste qui estime le multiplicateur à 0,75, une augmentation des dépenses publiques de 1 $ ne fera même pas augmenter de 1 $ le PIB d’équilibre.
b) 1,88 % ; 3,13 %
Si le multiplicateur est de 0,75, une augmentation de 50 G$ des dépenses du gouvernement entraînera une hausse du PIB de 0,75 × 50 G$ = 37,5 G$. Le PIB passerait de 2 000 G$ à 2 037,5 G$, soit une augmentation de 1,88 %.
Si le multiplicateur est de 1,25, une augmentation de 50 G$ des dépenses du gouvernement entraînera une hausse du PIB de 1,25 × 50 G$ = 62,50 G$. Le PIB passerait de 2 000 G$ à 2 062,5 G$, soit une augmentation de 3,13 %.

23
Q
  1. En 2005, 320 M$ du budget fédéral américain ont été alloués à la construction du « pont vers nulle part » qui devait relier deux petites villes en Alaska. En 2006, 500 000 $ ont été alloués à un musée de la théière en Caroline du Nord ; 1 M$ à un projet d’urinoir sans eau dans le Michigan ; et 4,5 M$ à l’aménagement d’un musée et d’un parc dans une mine désaffectée dans le Maine. Ces projets ont été demandés et obtenus par des législateurs soucieux de mousser leur popularité dans leurs États respectifs.
    a) Comment appelle-t-on ce type de dépenses?
    b) Dans la mesure où les dépenses publiques augmentent l’emploi en déplaçant la courbe de demande de travail vers la droite, doit-on considérer qu’une hausse des dépenses publiques est toujours souhaitable? Expliquez votre réponse.
A

Réponse :
a) On dit des dépenses publiques engagées par les politiciens pour mousser leur popularité qu’elles constituent un gaspillage des fonds publics. La plupart des gens qui tirent profit des projets mis en œuvre dans le cadre de ces mesures n’en financent qu’une infime partie.


b) L’efficacité des dépenses publiques additionnelles varie selon que l’économie fonctionne déjà à son maximum ou est en contraction. Lorsque l’économie fonctionne déjà à plein rendement, il est probable que les dépenses publiques additionnelles auront un effet d’éviction considérable sur d’autres types d’activités économiques. La majorité des économistes croit que le multiplicateur des dépenses publiques est proche de 0 lorsque l’économie est en plein essor. Cependant, lorsque l’économie se contracte, les usines sont susceptibles de fonctionner en deçà de leur capacité et le nombre de chômeurs s’accroît. Le multiplicateur des dépenses publiques sera probablement supérieur à 1, parce que les dépenses publiques additionnelles n’auront pas d’effet d’éviction sur la consommation et l’investissement privés. Dans cette situation, les dépenses publiques additionnelles peuvent favoriser l’utilisation d’une plus grande partie de la capacité productive et des chômeurs.

24
Q
  1. L’éminent économiste écossais monétariste Milton Friedman a fait à propos de la Réserve fédérale des États-Unis une célèbre analogie : l’analogie du thermostat. Imaginez que votre maison est chauffée par un système de chauffage commandé par un thermostat. Quand la maison devient un peu trop chaude, le thermostat éteint le chauffage; quand elle devient un peu trop froide, le thermostat remet le chauffage en marche. Si tout fonctionne comme prévu, la température ambiante devrait être à peu près toujours celle que vous souhaitez.
    Supposons maintenant que le thermostat n’est pas dans la même pièce que le radiateur, mais dans la pièce où l’effet du radiateur parvient en dernier, disons le grenier. Et, comme votre système de chauffage est vraiment vieux, les radiateurs mettent au moins 20 minutes à réagir. Dans ce cas, au lieu de stabiliser la température, le thermostat va la faire fluctuer considérablement. Par exemple, si la maison est froide, le thermostat déclenchera le radiateur, mais il ne l’arrêtera que lorsque le grenier sera chaud. D’ici là, il fera une chaleur torride dans toute la maison. Et, une fois l’appareil de chauffage éteint, il ne repartira que quand il fera froid dans le grenier. D’ici là, la maison sera glaciale. (Dans cette analogie, le thermostat est la banque centrale, et la maison, l’ensemble de l’économie.)
    a) Selon vous, qu’est-ce que Milton Friedman essayait de dire par cette métaphore sur la politique monétaire? (Un indice : vous n’avez besoin d’aucun graphique pour répondre à cette question.)
    b) Quelles peuvent être les conséquences indésirables (comme celles de cette analogie) de la politique monétaire? La politique budgétaire peut-elle avoir un effet similaire? Le cas échéant, comment cet effet diffère-t-il de celui de la politique monétaire?
A

Réponses :
a) Milton Friedman fait référence aux délais de transmission de la politique monétaire. Il s’agit du temps qui s’écoule entre le moment où une décision politique est prise, le moment où elle est mise en œuvre et le moment où elle a une répercussion. La répercussion peut se produire lorsque l’économie a déjà commencé à se déplacer par elle-même dans la direction voulue. Ainsi, la politique monétaire peut exagérer le mouvement de balancier du cycle économique plutôt que le freiner.

b) En raison des délais de transmission de la politique monétaire, le danger de toute action, comme une politique monétaire expansionniste, est qu’elle aura un effet lorsque l’économie sera déjà en train de sortir de la récession. L’effet de la politique monétaire surchauffera alors l’économie. Inversement, si la Fed hausse les taux d’intérêt et resserre l’accès au crédit, la politique peut produire son plus grand effet lorsque l’économie est déjà en train de se refroidir et ainsi causer une récession plus prononcée qu’il avait été prévu.
La politique budgétaire agit généralement plus rapidement que la politique monétaire. Il y a toutefois généralement un important délai entre le moment de la formulation et celui de la mise en œuvre de la politique budgétaire. C’est ce qu’on appelle parfois un « délai décisionnel » ou « délai législatif ». Comme c’est le cas pour la politique monétaire, l’effet de la politique budgétaire sur l’économie peut se faire sentir lorsqu’il n’est plus nécessaire.

25
Q
  1. En vous appuyant sur les informations contenues dans ce chapitre, expliquez en quoi le Troubled Asset Relief Program (TARP) de 2008 avait certaines caractéristiques de la politique monétaire et d’autres de la politique budgétaire.
A

Réponse : La politique monétaire contracyclique vise principalement à influer sur l’activité bancaire, les réserves bancaires et les taux d’intérêt. La politique budgétaire contracyclique est plutôt axée sur les dépenses publiques et les impôts, et vise à réglementer l’activité économique et l’emploi en augmentant ou en diminuant les dépenses publiques ou la consommation, ou les deux.
Le programme TARP a été mené par le Conseil du Trésor, qui relève de l’exécutif du gouvernement américain. À cet égard, il s’apparentait à une politique budgétaire. Cependant, il a été mis au point conjointement par la Réserve fédérale et le Conseil du Trésor et ciblait, en partie, le capital des institutions financières. Il visait à augmenter ce capital, et ainsi à stabiliser les systèmes bancaire et financier. À cet égard, il possédait certaines caractéristiques d’une politique monétaire.