co-construction de la pensée sociale Flashcards
(42 cards)
Avant de s’intéresser aux processus de co-construction de la pensée sociale, quel était le défaut majeur des études s’intéressant à cette pensée sociale? Donner un exemple.
Ces travaux étaient essentiellement descriptifs. On se limitait à la description des représentations socialement partagées et leur rôle sur le fonctionnement individuel et collectif sans se demander comment émerge cette pensée sociale. Un exemple de ces anciens travaux est la théorie de Moscovici sur les représentations de la psychanalyse. On commence à y aborder les processus d’ancrage mais sans approfondir.
Quels critères jugulent l’expression des représentations partagées, des croyances et des théories naïves?
Le premier est la qualité de perception de la réalité sociale (bons perceveurs VS mauvais perceveurs avec des idées arrêtées)
Le deuxième concerne les construits culturellement et socialement transmis (Comment se produit l’interaction entre la culture et le cerveau dans l’émergence des RS?)
Par quelle approche globale la culture est-elle envisagée? Citer trois exemples d’illustration de cette approche.
La culture est envisagée via l’approche par dimensions.
Un premier exemple concerne l’opposition entre collectiviste et individualiste (Markus et Kitayama)
Un deuxième exemple concerne la culture d’honneur : le soi est très fort et valorisé avec une relation forte à la famille (culture méditerranéenne) ou l’inverse (culture scandinave)
Un dernier exemple est la distance au pouvoir : En France, système vertical d’accès au pouvoir VS en Irlande, système horizontal
Selon Kitayama et Uskul (2011), à quels niveaux peuvent être définis la culture?
“La culture peut être définie à des niveaux macroscopique, écologique et sociétaux en termes de valeurs (états généraux de buts) et de pratiques (routines comportementales en vue d’atteindre des valeurs) qui sont collectivement distribuées et partagées dans une large mesure.”
Comment peut-on définir les valeurs et pratiques inhérentes à une culture?
Les valeurs constituent des buts à atteindre dans une culture via la mise en place de comportements récurrents. On peut citer le consumérisme dans la société occidentale.
Ces valeurs et pratiques diffèrent en fonction de nombreux facteurs dont l’environnement physique et écologique, la classe sociale, etc.
Expliquer : “A l’intérieur des cultures, on a des sous-cultures.”
Dans une culture donnée, on a des sous-cultures avec une réalité tangible. Par exemple, dans la culture française, certaines personnes (en particulier les catholiques) ont pu voir leur regard sur Sophie Pétronin passer du statut de sainte à celui de démone lorsque cette dernière a revendiqué être musulmane.
Expliquer le modèle de transmission trans-générationnelle des valeurs et pratiques? Quels problèmes pose-t-il?
Nous avons tous hérité d’informations et d’apprentissages issus des générations précédentes. Cette transmission fait que dans notre développement, on ne part pas de zéro mais à travers un certain cadre.
Cependant, si tout se transmettait de manière trans-générationnelle, la société ne subirait aucune évolution. Ce modèle n’explique pas non plus comment ces valeurs et pratiques ainsi que les croyances et représentations sont apparues en premier lieu.
Quelles sont les sept étapes du modèle “neursociences-culturel” de Kitayama et Uskul (2011) ?
- Production, dissémination et adoption des valeurs et pratiques.
- Développement des valeurs culturelles et des tâches pour les atteindre
- Engagement répété
- Neuroplasticité
- Exécution spontanée des comportements culturels
- Etablissement de son identité et de sa réputation
- Adaptation biologique
Dans quel contexte se développent de nouvelles valeurs et pratiques dans une société?
Elles se développent en réponse à des menaces biologiques, économiques ou politiques.
Comment analyser l’apparition d’une culture individualiste ou collectiviste au regard des contraintes physiques de l’environnement?
Dans un environnement où le climat est froid et la densité est faible, on ne doit sa survie qu’à soi-même ce qui amène de l’individualisme.
A l’inverse, dans un environnement où le climat est chaud et humide, on a besoin d’organisation et d’agriculture qui nécessite la coordination et la mise en oeuvre des biens, favorisant ainsi le collectivisme.
Comment analyser les actions des entreprises au regard de contraintes économiques dans l’environnement?
Face à la menace économique et au risque de faillite, l’entreprise doit innover pour survivre. Sans cette menace, on n’a pas de raison d’innover et on reste dans une stagnation des compétences de l’entreprise.
D’après l’étude de Kitayama, Conway, Pietromonaco, Park et Plaut (2010), comment analyser la tendance individualiste ou au contraire collectiviste des Etats du Montana, du Michigan, du Massachusetts et de la Géorgie?
Aux Etats-Unis, les premiers arrivants sont arrivés sur la côte est sur une terre déserte où tout était à bâtir. Ainsi, pour construire une nouvelle société, le collectivisme était de rigueur dans les Etats de l’est. Lorsqu’une partie de ce peuple migra vers l’ouest, la densité de population était faible, la majorité étant resté sur la côte est. Ceci entraîna de l’individualisme. Aujourd’hui les niveaux d’individualisme et de collectivisme s’harmonisent entre les Etats du fait d’une densité de population relativement homogène aux Etats-Unis, à l’exception du Montana qui garde de plus fortes tendances individualistes.
Décrire la découverte que Wood, Rychlowska et Niedenthal ont faite sur les différences de comportements expressifs entre cultures. (2016)
En mesurant l’hétérogénéité historique de pays ces 500 dernières années, notamment via les flux migratoires, on se rend compte que dans les sociétés avec de nombreuses cultures et langues différentes, les individus doivent développer d’autres moyens de communication que le langage, à savoir les expressions faciales, pour se faire comprendre.
Ils découvrent aussi que l’expression des émotions est plus valorisée dans les sociétés à forte hétérogénéité historique et que les expressions faciales sont mieux reconnues dans ces sociétés. (2016)
A quoi sert la culture en l’absence de menace sur la survie de l’individu et de la société en général?
Pour l’individu, la culture serait utilisée comme moyen de compétition intra-communautaire. Pour les sociétés stables, les valeurs et pratiques adoptées par tout le monde sont celles des membres de groupes de haut statut. Ainsi, les valeurs sont transmises de manière verticale dans le système culturel, donc les individus de bas statut social s’imprègnent progressivement des valeurs des individus de haut statut social. Ce modèle vertical a tendance à être universel.
Dans quel cadre environnemental lié à la production alimentaire a tendance à émerger l’individualisme Le collectivisme?
L’individualisme émerge dans le milieu de l’élevage et du nomadisme. En effet, la nécessité de ne pas se faire voler ses bêtes mène à des prises de décision individuelles à travers un mode de pensée analytique et orienté vers les détails.
Le collectivisme émerge dans le milieu de l’agriculture avec soumission à la norme et conservatisme. Le mode de pensée est holistique, contextualisé, moins orienté vers les détails et plus global.
Globalement, les individus de haut statut social sont-elles indépendantes ou interdépendantes? Idem pour les individus de bas statut social.
Haut statut social : indépendance
Bas statut social : interdépendance
Expliquer les processus de transmission verticale et horizontale des pratiques au sein d’une société.
Transmission verticale : Elle se fait par les agents de socialisation sous forme d’influence informationnelle. (communauté scientifique nous dit de porter le masque)
Transmission horizontale : Elle se fait par les pairs et concerne la façon dont les individus vont épouser les comportements des autres à l’intérieur d’une culture. C’est l’influence normative.
Quelles sont les trois voies principales par lesquelles l’engagement répété va se construire?
Récurrence des situations (on ne change pas les pratiques si elles fonctionnent)
Imitation
Attention partagée
Comment, au fil de la vie, l’imitation joue un rôle très important dans les relations sociales?
Bébé, selon Meltzoff et Moore (1977), l’individu imite les mimiques et gestes d’autrui, par exemple, en ouvrant la bouche en même temps que le parent lorsque celui-ci lui donne à manger.
Au cours de la vie, l’effet caméléon de Bargh et Chartrand (1999), insiste sur l’automaticité de l’imitation des routines comportementales (prendre l’accent de sa région géographique, posture, bâillements, gestuelle, etc) que l’on peut expliquer par les neurones miroirs.
Enfin, l’imitation permet de partager des pensées communes et favoriserait la compréhension du fonctionnement de l’autre. Par exemple, en répondant à un sourire par un sourire, je comprends que l’autre me sourit et en déduis ses états internes. (VS autisme)
Décrire le principe idéomoteur de James. (1890)
La pensée d’une action et l’action elle-même activent des réseaux de neurones communs. Ainsi, les éléments activés au niveau neuronal lorsque l’on évoque une action sont très proches de l’action elle-même.
En quoi Barsalou (1999 ; 2008) propose-t-il une version plus récente de la cognition incarnée?
Un concept (peu importe sa nature) est représenté en mémoire par des états sensori-moteurs associés au concept. Par exemple, en pensant au mot "mère", on va vivre le concept de "mère" au niveau du goût, du toucher, de l'odorat, etc associés. Ainsi, on part d'un objet et par mécanismes de transduction, on va avoir de nouveaux termes à l'esprit qui vont finir par ne plus avoir de lien direct avec l'objet de départ.
En quoi peut-on faire un parallèle entre le concept de cognition incarnée et la compréhension des états et attitudes manifestés par autrui?
Si on retire la possibilité de cognition incarnée, par exemple en empêchant quelqu’un d’imiter les expressions faciales d’autrui (via blocage de la mâchoire, botox, etc), cela va rendre plus difficile la reconnaissance des émotions d’autrui.
Selon Chartrand et Bargh (1999), comment ceux qui sont imités perçoivent-ils ceux qui les imitent? Donner un exemple.
Ils les perçoivent positivement à condition que cela soit subtile. Par exemple, des gens qui se sentent bien ensemble synchronisent leurs comportements sans même en avoir conscience.
Quel lien peut-on faire entre imitation et ostracisme?
L’ostracisme entraîne une augmentation de l’imitation qui en retour favorise la récupération du lien social. (Lakin, Chartrand et Arkin, 2008)