Comment aimes-tu ? Flashcards
(55 cards)
Présentez les deux modèles théoriques à partir desquels le fonctionnement affectif et relationnel est actuellement évalué en psychologie clinique.
> La psychanalyse (le plus développé et le plus ancien) présuppose l’existence d’un appareil psychique évaluable par les méthodes dites “projectives” - d’après la “projection”, soit le mécanisme de défense inconscient principal moe dans le Rorschach, le TAT, les Aventures de Patte Noire, le Dessin de la Famille, de Bonhomme, etc.
> la psychologie des émotions, issue de la psychologie cognitive, qui théorise un fonctionnement cognitif et émotionnel d’origine cérébrale et neurologique, fondée sur la perception, mécanisme psychologique conscient. La FACES et l’IPPPA relèvent de ce modèle là.
Quels étaient, selon Rorschach lui-même, les fondements théoriques du test du même nom ? (à l’origine)
Rorschach travaillait sur la perception et l’approche différentielle de la schizophrénie. Son but : dégager les données objectives, empiriques pour identifier les différents styles de personnalité.
Bien qu’étant intéressé par la psychanalyse, il considérait donc son test comme un outil perceptif, athéorique et expérimental.
Quels sont les deux référentiels théoriques à partir desquels on peut coter et interpréter des réponses au test de Rorshach ?
> En reprenant les travaux de Rorschach, l’Ecole de Paris (à partir des 70s avec Chabert, Azoulay, Debray, Rausch de Traubenberg etc.) choisit de se baser sur les concepts théoriques de la métapsychologie freudienne.
> En même temps, un auteur américain, Exner (Andronikoff en français) propose une deuxième approche théorique fondée sur la psychologie cognitive.
Ces deux approches ont été largement développées par les auteurs principaux, celle d’Exner ayant nécessité des recherches supplémentaires de validation de la méthodologie de cotation et d’analyse en langue française.
Restituez les 3 propositions théoriques qui fondent la méthode projective psychanalytique.
Les auteurs de l’École Française des méthodes projectives font l’hypothèse que les opérations mentales mises en œuvre au cours de la passation du test sont susceptibles de rendre compte des modalités du fonctionnement psychique propre à chaque sujet, et ce dans la continuité allant du normal et du pathologique (1). Le test des tâches d’encre devient alors, plus qu’un tests de perception, comme Rorschach l’avait imaginé, un test projectif (fondé sur le concept de projection).
Pour Chabert (1994), le test des tâches d’encre implique une double sollicitation :
> des données sensorielles perceptives, soutenues par des conduites cognitives et adaptatives : les sollicitations manifestes du test ;
> et des données subjectives projectives soutenue par des conduites projectives : les sollicitations latentes du test.
Selon l’auteur, l’approche psychanalytique permettrait de repérer les sollicitations latentes et manifestes du test, ainsi que la réactivation par le stimulus des problématiques psychiques spécifiques du sujet (2).
Chabert (1994) dégage deux aspects dans ce stimulus non-figuratif :
> une organisation perceptive, qui se met en forme à partir de la dimension structurale de la forme de la tâche - compacte, fermée, bilatérale, ouverte ;
> d’autre part, la présence d’éléments chromatiques qui soutient une dimension sensorielle liée à la couleur, les tâches étant noires, grises, noir/rouge, pastel.
Ces deux dimensions vont servir de base à la méthode d’analyse : l’appréhension de l’organisation formelle est considérée comme relevant d’une approche perceptivo-cognitive, sous-jacente aux processus de pensée. La sensibilité aux couleurs est empiriquement associée aux sensations, aux affects (3).
Restituez les propositions cognitivo-perceptives d’Exner. Pour cela évoquez d’abord les points communs et différences entre Exner et l’Ecole de Paris, puis présentez les 4 opérations cognitives recouvertes par la notion de “système Intégré” appliquée à la perspective pragmatique d’Exner.
Tout comme la cotation de l’École de Paris, Exner considère qu’il existe deux éléments dans une réponse : les qualités perceptives et la dimension projective. Par ailleurs, le système de cotation est fondé, comme pour l’École de Paris, sur des données empiriques reproductibles et vérifiables, validées par des critères théoriques externes au test.
En revanche, les fondements théoriques sont radicalement différents. Exner interprète les données du test dans une perspective pragmatique, au sein d’une théorie de la personnalité qui définit des styles défensifs (plutôt que des mécanismes psychiques de défense), des conduites mentales (plutôt que des conduites psychiques), et des perceptions de soi et d’autrui, d’affects et des processus cognitifs (plutôt que conflits psychiques, internes et externes à l’appareil psychique). On estime aujourd’hui que ces concepts renvoient à un modèle théorique cognitivo-perceptif.
En effet, la notion de « Système Intégré » appliquée à sa perspective pragmatique recouvrirait quatre opérations cognitives, qu’il définit ainsi :
> un processus d’encodage, concernant la réception et la médiation des qualités du stimulus, et nécessitant de reconnaître et d’évoquer mentalement toutes les catégories d’objets auxquelles tout ou partie de la tâche peut ressembler :
> un processus de classification du stimulus : la hiérarchisation organisée des possibilités évoquées est déterminée par des facteurs psychologiques liés aux besoins et aux désirs du sujet, ainsi qu’à la nécessité d’adéquation à la réalité extérieure ;
> un processus de rejet par la censure, dépendant de la « désirabilité sociale » du sujet ;
> un processus de formulation de la réponse, qui indique des éléments dominants de la structure de la personnalité du sujet, et qui intègre la situation environnementale.
Pour quoi le test de Rorschach est-il un outil particulièrement utile ?
Quelles que soient les approches théoriques, elles rendent compte toutes les deux de tous les éléments constitutifs du « discours Rorschach » (les faits cliniques obtenus grâce aux tâches d’encre), à savoir les qualités perceptives et la dimension projective des tâches elles-mêmes, c’est-à-dire du stimulus non-figuratif. Le test de Rorschach ainsi conçu est un outil particulièrement utile pour l’évaluation psychologique, le diagnostic, les indications thérapeutiques et le pronostic.
Dans le cadre d’un bilan psychologique, il est essentiel d’évaluer tant le fonctionnement intellectuel que le fonctionnement relationnel et affectif. Quel sont les outils les plus pertinents pour évaluer le fonctionnement psychique d’un sujet ?
Les épreuves projectives, Rorschach (et TAT), fondées sur la métapsychologie freudienne, validées et étalonnées, sont les épreuves les plus pertinentes pour évaluer le fonctionnement psychique du sujet.
Restituez la méthode clinique relative à l’évaluation projective.
La perspective clinique présuppose que la prise de contact avec le sujet, sa mobilisation lors de la passation et la restitution des résultats de l’investigation se déroulent lors d’entretiens cliniques. Comme pour toute passation de tests en psychologie clinique, le psychologue clinicien doit donc être formé aux différentes méthodologies de l’entretien clinique, qui inscrivent les entretiens dans un cadre et des procédures définies.
L’évaluation projective s’inscrit dans deux contextes : lesquels ?
> Dans le contexte de troubles psychopathologiques, l’évaluation projective est choisie en tant que procédure d’investigation, avec un objectif essentiellement diagnostique. Les tests projectifs permettent en effet d’apprécier l’ensemble des processus psychiques du sujet, afin de proposer une prise en charge thérapeutique adéquate et spécifique. L’anamnèse (type de troubles, âge, situation familiale, sociale et professionnelle, l’histoire du sujet) est à prendre en compte.
> Dans le contexte de la recherche, les situations les plus fréquemment rencontrées associent demande d’aide et collaboration à la recherche.
Le test du Rorschach est souvent associé au test thématique du TAT. Pourquoi ? (1 raison, 2 modalités)
La confrontation des deux épreuves permet une finesse accrue de l’évaluation diagnostique :
> d’une part en étayant le diagnostic à partir d’une double argumentation,
> et d’autre part, en recueillant un matériel spécifique pour chacune des deux.
Si la congruence des deux tests est généralement bonne pour des organisations psychiques stables et clairement définies (en termes de psychoses ou de névroses), en revanche, l’association des deux tests permet une plus grande précision des diagnostics différentiels (selon Chabert, 2007, en particulier pour les fonctionnements limites et narcissiques ).
Dans le cadre d’un bilan psychologique, les épreuves projectives sont souvent associées à des tests cognitifs évaluant le fonctionnement intellectuel. Pourquoi ?
L’articulation et la synthèse des données cliniques permettent de montrer que les modalités d’investissement et de fonctionnement cognitif sont fortement intriquées avec l’ensemble de l’organisation psychique du sujet.
Des écarts ou des convergences peuvent apparaître entre l’évaluation cognitive de l’intelligence et les potentialités intellectuelles susceptibles d’être repérées dans l’épreuve projective.
Pourquoi la restitution de l’évaluation projective est-elle indispensable (3 raisons) ? Comment doit-elle se dérouler ?
La restitution de l’évaluation projective est indispensable, afin de soumettre au sujet :
> les apports du test projectif,
> des éclaircissements
> et les nouvelles questions que les résultats du test permettent de formuler.
Le psychologue doit s’adapter aux capacités psychiques et cognitives du patient à entendre certaines propositions sur son fonctionnement et à proposer des projets d’orientation. La relation clinique entre le psychologue clinicien et le patient est au coeur de l’entretien clinique, et les facteurs subjectifs doivent être pris en compte dans le discours.
Quels sont les deux types d’interprétations sur lesquelles se fonde la méthode d’interprétation du “discours Rorschach” ?
L’interprétation des réponses au test de Rorschach se fonde, comme tout test ou échelle en psychologie clinique, sur :
> l’interprétation quantitative, à partir des données cliniques transformées en données quantitatives (Psychogramme de l’École de Paris / Résumé formel d’Exner) ;
> l’interprétation qualitative, qui dépend des fondements théoriques de chacun des deux modèles, psychanalytique et cognivo-comportemental.
Comment sont évalués, dans le cadre de l’interprétation du test de Rorschach, les différentes catégories de critères de cotation de la synthèse quantitative ? Donnez un exemple et détaillez-le.
Chaque catégorie de critères de cotation de la synthèse quantitative est évaluée en fonction des tables normatives statistiques.
Le nombre total de réponses d’un protocole de Rorschach permet, par exemple, de situer le sujet par rapport à une norme issue d’un échantillon statistiquement valide. Exner constate que le nombre de réponses (R) est souvent en baisse chez des sujets déprimés qui fournissent en moyenne 14 réponses par protocole. De même, pour l’École de Paris R=17 est une production verbale plutôt faible qui contraste avec le temps total de la passation lorsque celui-ci est relativement long (33 mn). Ainsi un critère de cotation n’est jamais interprété seul, mais mis en relation avec d’autres critères de cotation.
A quoi renvoie chaque catégorie de critères de cotation ? (2 possibilités)
Chaque catégorie de critères de cotation renvoie :
> soit à des caractéristiques cognitives et comportementales de la personnalité ;
> soit à un fonctionnement psychique spécifique en termes de mécanismes de défense préférentiels et de conflits psychiques entre réalité externe et réalité interne.
Dans le cadre de la méthode d’interprétation du “Discours Rorschach”, chaque catégorie ainsi analysée, et…
… fait l’objet, dans le cadre d’un bilan psychologique, d’un compte-rendu écrit et oral résumant les forces et les faiblesses du sujet, en termes de fonctionnement psychique et/ou de processus cognitifs, et les propositions éventuelles de prise en charge thérapeutique.
Quels sont les fondements théoriques du TAT (Thematic Apperception Test)(Murray, 1943) ? Présentez-les briévement.
Pourquoi cette théorisation a-t-elle été abandonnées dans les années 60 ?
Le TAT est issu des travaux de Murray entre 1935 et 1943. L’auteur avait créé 31 planches, sélectionnées en demandant au sujet d’imaginer une histoire en rapport avec la situation représentée. L’hypothèse théorique de Murray était que :
> le sujet s’identifiait au personnage central;
> et cette identification lui permettait d’exprimer ses « besoins ».
Dès les années 60, la cotation et l’analyse du TAT a été l’objet des recherches de l’Ecole de Paris, comme le test de Rorschach, et la théorisation des besoins de Murray a été abandonnée car jugée peu élaborée par les cliniciens français au regard du fonctionnement de l’appareil psychique.
Développez le modèle la théorie des “besoins-pressions” développée par Murray dans le cadre du TAT.
Pour Murray, les besoins du héros sont cotés en rapport avec les « pressions » issues de l’environnement (représentées par le contenu de l’histoire). Le modèle de Murray est donc fondé sur la théorie des “besoins-pressions” : les histoires racontées par le sujet pour chaque planche mettent en scène un héros qui exprimerait ses besoins ; les personnages autour de ce héros, en interaction avec lui représenteraient les forces du milieu familial et social dont il ressentirait la pression ; le heurt entre les deux entraînerait un conflit, dit “inconscient” par Murray. Le TAT permettrait d’étudier la nature et le modèle de résolution de ce conflit inconscient. Murray, en étudiant les comportements du héros et des personnages de l’entourage, a établi une liste des besoins supposée exhaustive, qui rendrait compte de tous les comportements humains.
Cette interprétation en termes de besoins individuels, de pression de l’environnement et de comportements réduit le contenu manifeste des histoires TAT à l’analyse du vécu individuel. La fantaisie imaginative produite témoignerait de la réalité du sujet, sans tenir compte de l’existence des tensions intérieurs, de libido et de pulsions tels que les postule la psychanalyse. La théorie de Murray est en accord avec l’évolution de la société américaine, qui s’est longtemps répugnée à accorder une valeur à l’existence de pulsions de nature éminemment sexuelles.
Que suggère Bellak (1954) par rapport au TAT ?
Bellak (1954), psychanalyste américain, suggère que l’interprétation du contenu d’une histoire devrait se faire « comme on interprète un rêve », c’est-à-dire qu’il faudrait découvrir le contenu latent caché derrière le contenu manifeste, en prenant en compte de l’analyse des mécanismes de défense psychiques. Bellak et al. redéfinissent, en fait, le modèle théorique de Murray en fonction de la théorie psychanalytique, en mettant l’accent, non plus sur le contenu des histoires, mais sur l’aspect formel du discours. Pour ces auteurs, l’analyse de la nature du conflit est importante, mais resterait secondaire. Il faudrait évaluer la façon dont le psychisme du sujet s’est structuré avec le conflit psychogénétique – entre réalité externe et réalité interne, au cours du développement psycho-affectif.
L’Ecole Française du TAT, à l’Université Paris V, reprend les travaux de Bellak. Qu’en fait-elle ?
Précisez les fondements théoriques de cette approche du TAT.
Les principaux auteurs, Shentoub et Debray, font l’hypothèse théorico-clinique que les « récits TAT » sont des formations de discours qui témoignent des relations intra-psychiques avec les exigences de la réalité externe (représenté par le stimulus des gravures). Elles construisent et étalonnent donc une méthode de cotation et d’analyse des différents types de mécanismes de défense repérables dans ces histoires. Cela permet ainsi de déterminer :
> la structure psychique du sujet ;
la qualité des défenses du Moi;
le type de défenses préférentielles du sujet.
Le discours témoignerait alors, selon ces auteurs, d’un mode de résolution du conflit psychique entre fantasme et réalité, tout en restant une fantaisie consciente induite (par les images). Les fondements théoriques de l’Ecole Française du TAT s’inscrivent donc dans la perspective de la métapsychologie freudienne.
Restituez l’interprétation psychanalytique du matériel TAT (image ? planches ? totalité protocole ?) selon les auteurs de l’Ecole Française du TAT.
> Chaque image représenterait une situation se rapportant aux conflits psychiques universels (la problématique œdipienne, la différence des sexes et des générations, sur fond de maniement de la libido et des pulsions de mort).
> Les auteurs identifient pour chaque planche (à ce jour, 16 seulement sur les 31 de Murray), un contenu manifeste (éléments de la réalité) & un contenu latent (spécifique à chaque planche et susceptible de réactiver telle ou telle problématique psychique).
> La totalité d’un protocole TAT permettrait de dégager une ou des problématiques psychiques rendant compte des mécanismes de défense et du fonctionnement psychique individuel d’un sujet. En effet, en élaborant une « histoire TAT », le sujet montre sa capacité à appréhender l’objet perçu dans sa double appartenance objective/perceptive et subjective/projective ; autrement dit, sa capacité à élaborer un espace psychique interne qui permet une activité de rêverie sans être désorganisé ; autrement dit encore, la délimitation possiblement formulable entre un espace interne et un espace externe, entre le « dedans » et le « dehors » de l’appareil psychique.
Que dire, en conclusion, sur ce qu’est le TAT et sur ce qu’il permet de faire ? Avec quoi doivent être articulées les données cliniques ainsi recueillies ?
Le TAT est donc une méthode d’évaluation du fonctionnement psychique d’un sujet, permettant de faire des hypothèses cliniques sur son organisation psychique, ses mécanismes de défenses, la qualité de ses identifications, ses relations d’objet et le type d’angoisse spécifique.
L’analyse dynamique permet également de repérer les mouvements
d’investissement et de désinvestissement de l’objet.
L’ensemble des données cliniques du test doit être synthétisé et articulé, dans le cadre d’un bilan psychologique, à une évaluation du fonctionnement cognitif.
A partir de quel élément se fait l’interprétation du TAT ? Détaillez les trois composantes de cet élément.
Au terme de la cotation et de l’analyse du protocole TAT, on obtient deux types de données : des donnée quantitatives (nombre de procédés de discours utilisés suivant les sollicitations latentes des planches), et des données qualitatives. Comme toujours, l’interprétation se fait à ces deux niveaux, à partir de la synthèse des deux types de données, quantitatives et qualitatives.
Cette synthèse doit :
> permettre d’apprécier la qualité du processus associatif en prenant en compte les relations entre les affects, les représentations et les mécanismes de défense ;
> rendre compte de la diversité des problématiques psychiques, des aménagements défensifs;
> poser des hypothèses cliniques quant à l’organisation psychique du sujet.
A quelles questions doit permettre de répondre la cotation du TAT ?
La cotation du TAT doit permettre de répondre à des questions portant sur la stabilité de l’identité, la différenciation des personnes, la clarté des identifications, la sexuation des repères identificatoires, et leur inscription dans la succession des générations.