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Flashcards in Couple et individualisme Deck (38)
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1
Q

Les travaux de l’historien Philippe Ariès opposent deux types de famille, les quels ?

A

1) Famille traditionnelle vs 2) Famille moderne

1) Dominée par la fonction de survie économique
2) Famille où prime la fonction affective

2
Q

Quel siècle marque la frontière entre les deux modèles familiaux en Europe ?

A

Le 17e siècle.

3
Q

Comment est caractérisée la famille traditionnelle, selon Ariès ?

A
  1. L’enfant grandit souvent à l’extérieur de la famille (mise en nourrice / apprentissage)
  2. Les parents lui témoignent d’une certaine indifférence/négligence affective
  3. Les temps et espaces de l’enfant ne sont pas séparés
    de ceux des adultes.
  4. Il n’existe guère de sentiment de l’enfance (l’enfant est perçu comme un ‘adulte en réduction’ et pas comme un être qualitativement différent)
  5. Il n’y a presque pas de préoccupation malthusienne de limitation des naissances.
4
Q

Par quoi est marqué le passage à la famille moderne ? (Selon Ariès)

A
  1. Le primat progressif de l’affectivité, illustré par le ‘mariage d’amour’ et par la baisse de la mortalité infantile, grâce aux changements de pratiques
  2. Le souci des parents de promouvoir l’enfant socialement, de «l’établir» dans le vie adulte, illustré par la scolarisation et l’émergence d’espaces temps spécifiques à l’enfance;
  3. La progressive limitation des naissances, dans un
    souci d’investissement affectif, ainsi que l’invention de «l
    ’instinct maternel» (cf. E. Badinter).
5
Q

A quoi est associé le passage de la famille traditionnelle à la famille moderne ?

A

A une sentimentalisation des relations entre conjoints et entre générations, et à une préoccupation croissant concernant l’établissement de l’enfant. (Kellerhals)

6
Q

A quelle époque correspond la “première modernité” des familles ?

A

A l’époque des sociétés industrielles.

7
Q

Quel modèle de la famille est souvent considéré comme la forme exclusive de la famille ? (La seule qui est reconnue légamelement pendant un pan entier de l’histoire des sociétés occidentales)

A

Le modèle de la famille dite nucléaire (Parents : 2 adultes de sexe différents + enfants mineurs vivants sous le même toit.)

8
Q

Qu’abritent en réalité les sociétés industrielles ? (au niveau de modèle familial)

A

Elles abritent une grande diversité de formes familiales.

Néanmoins, certaines approches sociologiques ont ériger la “famille nucléaire” en pilier central des sociétés industrielles.

9
Q

Quelle est la référence classique de l’approche structuro-fonctionnaliste ?

A

Talcott Parsons & R.F. Bales, 1955, Family Socialization and Interaction Process.

10
Q

Que propose l’ouvrage de Talcott Parsons and R.F. Bales, Family Socialization and Interaction Process ?

A

Une analyse de l’émergence de la famille nucléaire comme structure de base des sociétés industrielles. Il
insiste sur le besoin «d’adaptation» des structures familiales aux exigences du système productif capitaliste (mobilité & disponibilité de la main-d’œuvre,
le foyer comme unité de consommation, lieu de protection à l’égard des contraintes de la
concurrence du marché, etc.).

11
Q

Quelles sont, d’après Parsons, les deux fonctions sociales majeures que doit remplir la famille dans les sociétés contemporaines ?

A
  1. La socialisation primaire des enfants, notamment
    afin de les préparer à la vie économique capitaliste
    (marché du travail ou marché matrimonial, selon)
  2. La stabilisation des personnalités, par le biais d’un
    soutien affectif à ces membres, coupés des réseaux
    sociaux élargis par l’exode rurale et l’urbanisation
12
Q

Quelles sont les deux fonctions principales dévolues aux adultes dans les familles “nucléaires” modernes ?

A
  • Une fonction instrumentale, qui consiste à mettre des ressources à la disposition du groupe familial, à assurer son lien avec l’extérieur et à définir son orientation. (rôle de leadership instrumental)
  • Une fonction expressive, qui consiste à la cohésion du groupe et la conformité des membres au modèle de consuite. (rôle de leadership affectif)
13
Q

A quoi correspond, selon Maurice Zelditch, l’attribution de ces deux rôles (rôle de leadership instrumental et affectif) ?

A

A l’organisation familiale la plus “fonctionnelle” puisque la spécialisation des sexes s’accompagne d’un meilleur accomplissement des rôles.

14
Q

Les fonctionnalistes affirment que la stabilité de la famille (de l’unité familiale) est le mieux assurée quand :

A

…il y a, entre l’homme et la femme, une nette différenciation et une forte spécialisation des rôles:

  • Aux hommes, le rôle de leader instrumental
  • Aux femmes, le rôle de leader expressif
15
Q

Qu’est-ce qu’ont montré les travaux sociologiques ultérieurs aux affirmations des fonctionnalistes (qui affirmaient que l’unité familiale était le mieux assurée quand il y a entre l’homme et la femme, une nette différenciation et une forte spécialisation des rôles) ?

A
  • Les familles où les rôles sont les plus différenciés ne sont pas nécessairement plus «durables» que les autres.
  • La satisfaction à l’égard de cette forme familiale n’est pas stable dans le temps.
16
Q

Quelle critique a été faite à l’encontre des fonctionnalistes comme Parsons ou Zeldich ?

A

Ils sont piégés par l’évidence de l’organisation sociale
qu’ils observent autour d’eux, dans les USA des années 1950 (pensez, par exemple, au schéma conjugal présenté dans la série américaine Ma sorcière bien-aimée).

D’une certaine manière, ils confondent ce qui est
avec ce qui doit être. Ils attribuent à une forme
sociohistorique spécifique d’organisation familiale une nécessité fonctionnelle de la spécialisation des hommes et des femmes dans des rôles sociaux distincts.

17
Q

Quels sont les points sur lesquels se trompent les sociologues fonctionnalistes ?

A

• Tout d’abord, ils surestiment la prévalence (le nombre de cas) de cette forme particulière d’organisation conjugale.

• Deuxièmement, ils surestiment la stabilité d’une telle
organisation conjugale dans le temps.

18
Q

Qu’est-ce qui, en partie, va à l’encontre du modèle familial que soutiennent les fonctionnalistes ? Pourquoi ce modèle n’est-il pas stable dans le temps ?

A

D’une part, il sera mise à mal par le retour de plus en
plus massif des femmes sur le marché du travail à partir des années 1960 (donnant lieu à quelques travaux sur les « conflits de rôle») et par l’augmentation des divorces / séparations.

D’autre part, plusieurs enquêtes montrent que la satisfaction des couples est plus élevée quand il y a une relative non spécialisation des rôles que dans le cas contraire.
(Andrée Michel, 1979, Sociologie de la famille et du couple)

19
Q

Pourquoi le fonctionnalisme en général a été critiqué ou du moins questionné ?

A

Car le fait de postuler que les “choses” existent car elles sont nécessaires au bon fonctionnement ou à l’équilibre des sociétés ne permet pas de comprendre :

  • l’évolution des choses dans le temps
  • le caractère contingent (ce qui peut arriver ou non) des phénomènes sociaux.
20
Q

Par quels travaux est opérée une avancée significative en ce qui concerne l’étude de la famille ?

A

Par les travaux qui cherchent à élaborer une typologie des mutations de la famille dans les sociétés capitalistes.

21
Q

Georges Menahem (sociologue français) distingue trois formes d’organisation familiale, quelles sont-elles ?

A
  • La famille patrimoniale
  • La famille conjugale
  • La famille associative
22
Q

Qu’est-ce qui caractérise la famille patrimoniale, selon Georges Menahem ?

A

• Une certaine spécialisation des tâches en fonction du
sexe et de l’âge.
• Un pouvoir de décision dévolu aux hommes [âgés]
• Mais, une possibilité de substitution des femmes aux
hommes, ou d’indifférenciation relative des tâches (en
cas de veuvage, par exemple).

La famille est structurée hiérarchiquement en fonction des impératifs de la reproduction d’un patrimoine économique. (petite exploitation agricole, artisanale, etc)

23
Q

Comment et dans quel but est organisée la famille conjugale, selon Georges Menahem ?

A

Elle est organisée de façon à assurer la reproduction de la force de travail de l’homme salarié, ce qui est associé également avec une position d’autorité du chef de famille.

24
Q

Sur quoi met l’accent le modèle associatif du couple ?

A

l’indépendance fonctionnelle des conjoints:

L’homme et la femme gardent leurs professions respectives, suivent leurs trajectoires individuelles de mobilité professionnelle, et le couple n’intervient vraiment dans la production de leur force de travail
qu’en assurant un minimum d’équilibre affectif et d’
identité psychologique.
Ici le ‘nous’ familial est assez tenu; la famille devient une
association d’individus, réunis pour un temps parfois bref, qui mettent en commun un certain nombre de ressources mais demeurent par ailleurs très indépendants.»

25
Q

Qu’est-ce que la typologie des formes familiales de Menahem sous-estime ?

A

Le travail domestique fourni par les femmes, même quand elles sont impliquées dans un modèle “associatif” de couple.

26
Q

Qu’est-ce que met en avant la typologie des formes familiales de Menahem ? Qu’est-ce qu’elle montre ?

A

Elle a l’avantage de montrer que les formes familiales peuvent varier, à la fois dans le temps et au sein d’une même société, sans pour autant que l’on assiste à une “crise” ouverte de l’institution familiale.
-> Question de l’autonomie dans le couple dans les recherches contemporaines en sociologie de la famille.

27
Q

Comment peut-on récapituler les principales évolutions des formes familiales dans les sociétés européennes contemporaines ? (citer 4 éléments parmis 9)

A
  1. Déclin du mariage comme forme hégémonique (dominante) de mise en couple
    2.Retardement de l’âge de la première mise en couple
    3.Rétrécissement de la taille des ménages
    4.Baisse des taux de natalité
  2. Retardement de l’âge d’entrée dans la parentalité
  3. Augmentation des naissances hors mariage et
    égalisation progressive des droits des enfants ‘légitimes’ et ‘naturels’
  4. Fragilité croissante des unions conjugales (augmentation des taux de divortialité)
  5. Reconnaissance sociale (de-stigmatisation) et juridique de nouvelles formes familiales (partenariat
    civil et/ou mariage homosexuel)
  6. Banalisation de nouvelles formes familiales (familles
    «arc-en-ciel», etc.).
28
Q

Qu’est-ce qui caractérise la sexualité plastique et l’amour confluant ?

A
  1. Dissociation
    progressive de
    la sexualité et de la
    reproduction
  2. Elargissement des «choix» possibles de partenaires (homo / hétérosexuels / monogamie / pluralité)
  3. Augmentation de la réflexivité sociale, fondée sur
    l’idée (l’idéologie) selon laquelle les devenirs sociaux
    (y compris amoureux) peuvent être choisis et qu’ils
    participent pleinement à la construction / affirmation de soi.
29
Q

A quoi correspond l’amour confluant ?

A

A une idéalisation de l’amour, sous la forme de ce que Giddensappelle la«relation pure» ou la « pureté relationnelle».

Ainsi, si les relations sont de plus en plus instables aujourd’hui, ce n’est pas seulement car les possibilités juridiques de se séparer se sont multipliées, c’est aussi parce que les individus attendent de plus en plus de la “relation pure”, qui constamment évaluée au regard d’autres configurations de vie possibles.

30
Q

Dans quel contexte les sociologues allemands Ulrich Beck et Elisabeth Beck-Gernsheim situent-ils l’évolution des relations intimes ?

A

Dans celui de “la société de risque”

L’amour et la famille entrent potentiellement en conflit en ce qui concerne une des valeures phares des socitété modernes : la liberté individuelle

31
Q

Contrairement à l’idée qui sous-tend l’approche « fonctionnaliste» de la famille, ici (avec l’approche des sociologues allemands Ulrich Beck et Elisabeth Beck-Gernsheim) on affirme : (2 éléments)

A

• les rôles sociaux, surtout de sexe, ne vont pas de soi
• ils doivent être négociés et renégociés en permanence dans un contexte marqué par l’incertitude
(quant à la durée de la relation intime, notamment)

Ainsi vivre une relation intime devient un véritable travail puisque tous les aspects de la vie de couple deviennent négociables. (travail, sexualité, éducation des enfants, répartitions des tâches domestiques)

32
Q

Pour quelles raisons les sociétés occidentales sont-elles traversées par des tensions et des évolutions contradictoire ?

A

Parce que :

  • les taux de nuptialités (mariages) sont en baisse, mais les aspirations à vivre en couple demeurent.
  • la fécondité (faculté de se reproduire) baisse, mais les traitement de la stérilité augmentent.
33
Q

Pourquoi, d’après Beck et Beck-Gernsheim les relations amoureuses sont-elles de plus en plus conflictueuses ?

A

C’est parce que les individus aspirent fortement à trouver une relation amoureuses compatible avec le processus d’individuation.

D’où l’importance des nouvelles unions après divorce ou séparation. Même après un « échec sentimental », on ne renonce pas à l’idéal de l’amour.

34
Q

Pourquoi accordons nous autant d’importance à l’amour et pourquoi éprouvons nous des difficultés à le trouver ?

A

Car l’amour “constitue le seul espace social où les individus peuvent se trouver et se connecter à autrui.”

(Beck, Beck-Gernsheim)

35
Q

Quelle notion le sociologue britannique Zygmunt Bauman développe-t-il ?

A

La notion de “l’amour liquide”

36
Q

Par quoi, selon Zygmunt Baumann, les sociétés modernes sont-elles caractérisées ?

A

Par une individuation croissante.

37
Q

Dans un contexte où les sociétés modernes sont caractérisées par une individuation croissante (Bauman), en quoi est-ce que les relations intimes occupent une position contradictoire ou ambivalente ?

A

D’un côté les individus aspirent à retrouver leur liberté pleine et s’extraire des engagements affectifs et sexuels (car ils ne sont plus satisfaisant), de l’autre ils désirent profiter de la sécurité qu’une relation durable peut offrir.

38
Q

Les “individus post-modernes”, selon Bauman, sont pris dans un mouvement de balancier permanent entre deux choses, quelles sont-elles ?

A

1) La recherche de liberté et d’autonomie d’une part et 2) la recherche de l’amour et de l’engagement de l’autre.

Bauman affirme que nous avons de plus en plus recours aux experts de l’amour (thérapeute du couple, médiateur, etc) pour nous aider à trouver un équilibre entre ces deux pôles.