cours 10 - Les agresseurs sexuels d'enfants Flashcards
(47 cards)
les gestes à caractère sexuel avec contact
les attouchements sexuels de nature génitale (ex.: pénis, vulve) et non génitale (ex.: anus, aines, seins, cuisses, fesses), les contacts oraux et génitaux, et la pénétration orale, vaginale ou anale par une partie du corps ou un objet.
les gestes à caractère sexuel sans contact
l’exposition à des comportements sexuels (présentation de matériel à caractère pornographique ou d’activités sexuelles), l’exhibition des organes génitaux, le fait d’inciter l’enfant à se toucher ou à se masturber, de réaliser ou de posséder tout type d’enregistrement de l’enfant dans un contexte sexuel, l’envoi numérique de contenu sexuel à un enfant, et le leurre d’enfants qui, essentiellement, réfère au fait d’entrer en contact avec un enfant au moyen de technologies de communication dans le but de commettre une infraction à caractère sexuel.
âge de la majorité sexuelle au Canada
16 ans
exceptions à la majorité sexuelle
12 et 13 ans peuvent consentir à des activités sexuelles avec une personne âgée au maximum de plus deux (14 ou 15 ans)
14 et 15 ans peuvent consentir à des activités sexuelles avec une personne âgée d’au plus cinq ans de leur âge (19 ou 20 ans)
- de 12 ans ne peuvent en aucun cas consentir à des activités sexuelles
les raisons qui peuvent amener une personne à ne pas signaler
1-l’enfant peut croire que l’agression dont il fut victime est « normale »
2-l’adulte ayant été agressé sexuellement dans son enfance peut, au fil du temps, avoir oublié l’agression qu’il a subie (amnésie traumatique)
3-la procédure juridique qui suit la dénonciation d’une agression sexuelle peut s’avérer être lourde sur le plan psychologique
la nature du lien unissant la victime et l’agresseur
La grande majorité des enfants victimes d’agressions sexuelles connaissent l’auteur de l’infraction, et ce, peu importe la région du monde examinée :
Au CANADA, il est estimé que 88% des infractions sexuelles commises l’ont été par une personne connue de la victime.
Aux ÉTATS-UNIS, la quasi-totalité des victimes d’agressions sexuelles connaissait leur agresseur (93%).
En EUROPE, entre 70% et 85% des enfants victimes d’agressions sexuelles connaissaient leur agresseur
les facteurs explicatifs de l’agression sexuelle d’enfants
1- la préférence sexuelle déviante de nature pédophilique
2- les distorsions cognitives pédophiliques: des pensées qui banalisent l’acte
3- déficit émotionnel: les gens utilisent des mauvaises stratégies
4- déficit d’intimité relationnelle
la préférence sexuelle déviante de nature pédophilique
Réfère au fait d’avoir un intérêt sexuel envers les enfants.
McGuire et al. (1964)
les individus ayant commis des délits sexuels tendent à reproduire les expériences traumatisantes dont ils ont été témoins lorsqu’ils étaient jeunes.
Laws et Marshall (1990)
la commission de comportements sexuels envers les enfants est le résultat d’un conditionnement ayant lieu durant l’enfance –> favorisé le développement d’une préférence sexuelle pour les enfants et, par la même occasion, à inhibé toute attirance sexuelle envers les adultes.
Cantor et McPhail (2016)
la préférence sexuelle envers les enfants n’est pas à elle seule suffisante pour expliquer l’agression sexuelle d’enfants.
les distorsions cognitives pédophiliques
Processus internes, incluant les justifications, les perceptions et les jugements qui permettent à un individu de rationaliser son délit sexuel.
ex: Si un enfant ne résiste pas, c’est qu’il désire s’engager dans une relation sexuelle avec un adulte.
Les relations sexuelles sont une bonne façon d’éduquer sexuellement un enfant.
Déficit émotionnel
L’empathie se décline sous deux formes (Gladstein, 1983) :
L’empathie cognitive –> capacité de l’individu à comprendre ce que ressent autrui sans nécessairement parvenir à ressentir ce qu’autrui peut ressentir. Souvent présent chez les sadiques sexuels.
L’empathie affective –> capacité de l’individu à ressentir les émotions vécues par autrui.
Marshall et Barbaree (1990)
Les agresseurs sexuels d’enfants présenteraient un déficit dans les deux formes d’empathie –> incapables de reconnaître et de ressentir les émotions négatives vécues par la victime, facilitant donc leur passage à l’acte par un manque d’inhibition de leurs comportements.
Hanson et Morton-Bourgon (2005)
Le déficit d’empathie ne permet pas de prédire la récidive sexuel ;
les agresseurs sexuels d’enfants ne présentaient pas un déficit d’empathie cognitif ou affectif plus important que les individus diagnostiqués pédophiles n’ayant pas agis.
déficit d’intimité relationnelle
Marshall (1989) :
Les individus qui commettent des agressions sexuelles envers les enfants auraient, à la suite d’expériences négatives durant l’enfance (ex.: maltraitance infantile), développé des styles d’attachement insécure
Style d’attachement qui favorise le développement de difficultés interpersonnelles
Pour combler ces déficits, les agresseurs privilégient les rapprochements émotif et sexuel à l’endroit des enfants – moins de risque d’être rejeté.
Hypothèse soutenue par la méta-analyse de Whitaker et ses collègues (2008).
limites des théories unifactorielles
Bien que l’identification de différents facteurs de risque associés à l’agression sexuelle envers des enfants permette de mieux délimiter le phénomène, cette stratégie permet seulement de dresser un portrait approximatif de la situation.
Pourquoi ?
Bien des agresseurs sexuels d’enfants n’ont pas une préférence sexuelle déviante ou encore des déficits d’empathie.
les modèles multifactoriels
La théorie des préconditions (precondition model ; Finkelhor, 1984)
Le modèle quadripartite (quadripartite model ; Hall et Hirschman, 1992)
La théorie motivation-facilitation de l’agression sexuelle (motivation-facilitation model of sexual offending ; Seto, 2008 ; 2017)
la théorie des préconditions
Modèle à 4 facteurs pour expliquer l’agression sexuelle d’enfants :
1 La motivation à agresser sexuellement un enfant satisfaction des besoins (pouvoir et contrôle) + congruence émotionnelle (comment la personne se sent intime avec l’enfant).
2 L’excitation sexuelle à caractère pédophilique.
3 L’incapacité de l’individu à satisfaire ses besoins émotionnels et sexuels avec une personne adulte consentante déficits d’intimité.
4 La neutralisation des inhibiteurs/barrières internes et externes (ils savent que d’avoir un comportement sexuel avec un enfant est immoral). Ils vont mettre cette barrière à terre.
le modèle quadripartie
Il s’agit d’un autre modèle à 4 facteurs, dont chaque facteur peut mener à l’agression sexuelle d’enfants :
1 Une préférence sexuelle de nature pédophilique.
2 Des distorsions cognitives qui justifient la commission de comportements sexuels à l’endroit d’enfants.
3 Des désordres de nature affective coping sexuel.
4 Un trouble de personnalité caractérisé par des attitudes négatives et antisociales (mon plaisir passe avant tout)
la théorie motivation-facilitation de l’agression sexuelle
Théorie qui postule que la commission de comportements sexuels coercitifs résulterait de l’interaction entre trois catégories de facteurs:
1- Les facteurs motivationnels :
Réfèrent aux éléments qui mènent l’individu à commettre une agression sexuelle :
La préférence sexuelle non traditionnelle
Une forte libido
Une incapacité à s’engager dans des relations amoureuses et sexuelles satisfaisantes avec des personnes adultes consentantes
2- Les facteurs de facilitation:
Renvoie à une série de caractéristiques, ou d’états, permettant à l’individu de surmonter ses inhibitions internes et externes :
Les déficits d’autorégulation émotionnelle
Les tendances antisociales
l’instabilité émotionnelle
L’intoxication
3- Les facteurs situationnels:
Réfèrent à l’opportunité criminelle :
L’accessibilité à la victime
L’absence de gardien (personne qui empêche l’accès à la victime)
Le moment et le lieu
Relapse Prevention Model de Pithers (1990)
Définition de ce qu’est une trajectoire –> un enchaînement de facteurs qui culminent dans la commission d’une agression sexuelle (Pithers, 1990 ; p.346).
1 Présence d’une situation à haut risque qui menace le sentiment de contrôle de l’individu –> les sentiments négatifs (solitude, anxiété, colère), l’accès à une victime vulnérable –> sentiment de contrôle diminue / sentiment d’impuissance augmente.
2 Élaboration de fantaisies sexuelles déviantes –> planification consciente de l’agression sexuelle –> cherche à justifier, normaliser et minimiser la gravité de ses gestes.
3 Rechute –> commission d’une agression sexuelle.
self-regulation model
Modèle à 4 trajectoires chacune composées de 9 étapes :
L’évitement passif
L’évitement actif
L’approche automatique
L’approche explicite
étapes self-regulation model
Étape 1 (commune à toutes les trajectoires) : Incapacité de l’agresseur à gérer adéquatement un évènement de vie –> Étape 2 (commune aussi) : Développement d’un intérêt à commettre un comportement sexuel à des fins de représailles, d’affirmation, de contrôle ou de régulation de l’humeur.
Étape 3 (se divise en 2 avenues) : 1) Le contrôle de la motivation en adoptant un objectif d’évitement ; 2) La satisfaction en adoptant un objectif d’approche.
Étape 4 : Consiste à l’adoption d’une stratégie qui vise l’atteinte de l’objectif (celles de l’étape précédente). Évitement ou approche de la victime. Trajectoire 1 (l’évitement passif) L’individu est submergé par l’anxiété et possède un faible niveau de confiance en ses capacités à gérer ses désirs sexuels recours à des stratégies afin de se distraire… lesquelles seront inefficaces. Trajectoire 2 (l’évitement actif) L’individu cherche activement à contrôler ses fantaisies et possède de bonnes capacités de régulation adopte de mauvaises stratégies (consommation de substances, consommation de contenu pornographie, masturbation) qui auront comme conséquence : 1) désinhiber face à ses fantaisies ; 2) augmente les risques de passage à l’acte. Trajectoire 3 (l’approche automatique) accepte ses fantaisies sexuelles déviantes et ouvert aux opportunités d’agresser lorsqu’elles se présentent.
Trajectoire 4 (l’approche explicite) recherche activement une victime auprès de laquelle il pourra réaliser ses désirs sexuels.
Étape 5 (les trajectoires se rejoignent) : Premier contact à haut risque avec la victime.
Étape 6 (la chute) : comportement qui précipite la commission du délit (ex.: prendre un bain avec un enfant).
Étape 7 (l’agression sexuelle) : l’individu passe à l’acte.
Les étapes 8 et 9 concerne l’évaluation post-délictuel et l’évaluation du risque de récidive.