Cours 11 - Vidéo YouTube (conférence) Flashcards

1
Q

Quelle(s) critique(s) sous-tend le concept de white feminism?

A

1) Il y a un enjeu de vouloir obtenir ces privilèges, de vouloir intégrer la masculinité hégémonique ; un système qui a mis en place une hiérarchie des masculinités. Notamment, ce qu’est une masculinité ou une féminité idéale; blanche.
2) Les femmes noires sont invisibilisées dans leur propre mouvement, mais aussi dans celui des femmes blanches; , si on se concentre uniquement sur l’enjeu racial, forcément cette lutte ne va pas libérer les femmes parce qu’il y aura toujours des enjeux de genre, des enjeux sexistes, des enjeux de violence patriarcale
3) Les femmes noires vont attirer l’attention sur la spécificité de leur vécu en tant que femme, mais aussi en tant que personne noir, et en dénonçant l’échec du féminisme. Elles vont faire émerger les termes white feminism ou féminisme majoritaire, féminisme blanc pour attirer l’attention sur le fait que, certes, c’est un mouvement qui revendique de la défense du droit des femmes en se disant féministe, mais qui, en réalité, dans sa manière de s’organiser défend spécifiquement les droits des femmes blanches moyenne à haute classe et qui n’hésite pas à trahir la cause des autres femmes.
4) Donc, on a un mouvement du Black Feminism qui va dénoncer, critiquer et attirer l’attention sur tous ces échecs de ces mouvements qui nient la spécificité de leurs vécus mais qui, en plus, participent encore activement aux violences qu’elles subissent. Et, elles vont travailler, conceptualiser à la spécificité de leur vécu en termes théoriques, mais également en termes de mise en pratique, puis de justice sociale. Concrètement, la théorie ne doit jamais être séparée de la pratique. Donc, toute théorie, conceptualisation doit mener à la transformation et doit mener à une recherche de justice sociale. On cherche à comprendre les systèmes d’oppressions afin de pouvoir les détruire, afin d’améliorer les conditions de vie.

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2
Q

Quel(s) problème(s) a identifié Kimberlé Crenshaw?

A

1) Elle dit, en fait, la plainte a été classée parce que la loi ne prend pas en compte le fait qu’on puisse être à l’intersection de différents systèmes d’oppression. Elle va démontrer comment la loi vous oblige à chercher une catégorie, à prendre une catégorie bien spécifique pour porter plainte. Notamment, vous ne pouvez pas porter plainte contre racisme et contre sexisme. À cette époque, elle dit même, vous n’avez même pas de termes pour parler spécifiquement des violences qui touchent les femmes noires. Vous avez sexisme pour parler des violences des femmes, vous avez racisme pour parler des violences raciales, mais vous n’avez rien pour spécifiquement parler des violences de femmes noires. Ce qui invisibilise cette réalité.
2) Ainsi, Kimberlé Crenshaw va dire, mais la loi qui fonctionne par catégories est à l’image de la société. La société de manière globale, comprend les discriminations par catégories, par case et donc on comprend les discriminations de manières monistes, c’est-à-dire à angle unique. Sois-vous vivez du racisme, donc vous êtes dans la case noire, soit vous vivez du sexisme vous êtes dans la case des femmes, etc. Selon elle, cette approche des luttes en vouée à l’échec, et Crenshaw va argumenter que les systèmes d’oppression ne fonctionnent pas par catégories, les systèmes d’oppression ne fonctionnent pas de manière isolée. Ce sont des systèmes extrêmement complexes qui interagissent, se nourrissent entre eux et créent des situations inédites de violence et de discrimination. Et elle dit, parce qu’en tant que société, on a une approche par catégorie, et donc une approche très figée des systèmes de discrimination. On échoue à comprendre leurs mécanismes, et parce qu’on échoue à comprendre leurs mécanismes, nos mouvements de lutte sont voués à l’échec. Parce que, systématiquement, nos mouvements de lutte vont abandonner les plus marginalisés d’entre nous. Nos approches vont forcément, au sein de ces catégories, bénéficier majoritairement, les personnes les plus privilégiée

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Q

Quelle(s) critique(s) Jade Almeida (la conférencière) propose-t-elle de l’institutionnalisation de l’intersectionnalité?

A

1) le terme de l’intersectionnalité a été dépolitisé. En fait, elle critique le mouvement universitaire qui a tendance à réécrire des chronologies en donnant l’impression que ce sont des universitaires qui ont inventé des termes. Quand, très souvent, ce sont des mouvements qui sont issus du milieu militant. L’institutionnalisation a tendance à prendre le militantisme d’abord créé dans la rue, dans les mouvements, puis à leur donner des définitions fancy ou des termes fancy, puis les réinjecter dans les mouvements militants en donnant l’impression que c’est né dans le milieu universitaire, ce qui n’est pas le cas.
2) C’est un terme qui a été très dépolitisé dans le sens que Crenshaw disait que l’intersectionnalité c’est à la fois un outil d’analyse pour comprendre les systèmes d’oppressions et de violences, et aussi un outil pratique, pour passer à l’action. Puis, progressivement, au fur et à mesure des décennies et de la manière dont l’intersectionnalité a été déformée, réutilisée de toutes parts au lieu de devenir un outil de compréhension des systèmes d’oppression. Ainsi, petit à petit les gens s’en sont servis pour que cela devienne un synonyme de diversité, pour devenir un synonyme de multiplicité des identités. La nature de ce concept a été modifié, au départ le concept ce n’est pas de dire que l’intersectionnalité ce sont des gens, ou même des couches identitaires, comme tel que plus que nous avons de couches, plus nous gagnons la course des oppressions. Ce n’est pas le cas. C’est parce que les gens se sont mis à utiliser « intersectionnalité » pour regarder non pas les systèmes d’oppression, mais les gens, les identités. Il y a eu un inversement, et non seulement il y a eu un renversement, mais petit à petit l’appel au travail activiste n’est plus mis de l’avant, on n’en entend plus parler, et de nos jours, on voit le terme intersectionnalité absolument partout; dans les documents gouvernementaux, dans les chartes de tous les organismes
3)Et il y a eu une volonté d’effacer la contribution des femmes noires qui est au cœur du point de départ de l’intersectionnalité. Non seulement de les effacer, mais de prétendre que c’était, ça n’avait rien d’innovant, que ça se trouvait déjà dans les idées marxistes. Donc, il y a eu un blanchissement, un effacement, en plus de devenir un sujet de débat, notamment dans le milieu académique. Bref, il y a un enjeu de pouvoir dans la production de savoir, dans ce qui est cité, et dans l’effacement et le blanchiment systématique de concepts qui naissent et qui viennent du mouvement féministe noir

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Q

Qu’est-ce que Jade Almeida (la conférencière) cherche à exprimer lorsqu’elle dit que les femmes noires sont exclues des politiques de désirabilité?

A

1)Beaucoup de textes démontrent que c’est un mythe. Le domaine sexo-affectif, c’est le résultat de normes sociales. Les préférences sont le résultat du fait qu’on navigue dans une société qui est profondément raciste, sexiste, capacitiste, grossophobe, transphobe, et donc vont avoir un impact sur qui est considéré comme désirable. Les politiques de désirabilité ont été un sujet très important pour le black feminism parce que ce sont des textes qui notamment vont montrer comment la féminité idéale, le désir, est quelque chose qui est profondément ancré dans les rapports raciaux et comment les femmes noires ont été historiquement exclues des politiques de désirabilités. Pas seulement exclues, on a construit les politiques de désirabilité fondamentalement en opposition avec les femmes noires donc on va montrer comment la blanchité est séduisante et désirable, en opposition avec les femmes noires.
2)Bref, la sexualité des femmes noires est un espace qui est saturé de rapports de pouvoir, qui est le résultat de normes sociales, dans lesquelles les femmes noires ont été victimes d’une association à un objet de non-désir. En fait, il y a eu une création idéologique qui se fait autour de démontrer que les femmes noires ne sont pas véritablement des femmes et donc exclues de l’humanité. Comment elles ont été animalisées au niveau des stéréotypes, donc les femmes noires vont être associées à des animaux.
3)construction idéologique qui va entourer les femmes noires pour encore une fois les exclure de la féminité idéale et montrer comment ce sont des objets à la fois de non-désir, donc elles vont être désexualisées (la nounou, la mamy). Il y a d’ailleurs une hiérarchisation des corps et des aspects qui vont suivre l’enjeu racial pour créer cette image de femmes noires qui ne sont pas désirables.

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