Cours 3 Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la restriction cognitive?

A
  • La restriction cognitive peut être définie comme l’ensemble des comportements alimentaires, des croyances, des interprétations et des cognitions concernant la nourriture et la façon de se nourrir, découlant d’une intention de maîtriser son poids par le contrôle mental du comportement alimentaire.
  • Herman et Polivy ont démontré à propos de la restriction cognitive que cette pathologie alimentaire découle d’efforts mentaux en vue de s’interdire certains aliments considérés comme «grossissants»
  • Le processus est avant tout d’ordre cognitif: les individus en restriction cognitive s’imposent des limites rigides pour réguler leurs prises alimentaires, déterminées par des règles et des croyances concernant les aliments et quantités permis, ces comportements prennent le dessus sur les mécanismes de régulation physiologiques, mais pas pour longtemps, généralement.
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2
Q

Quels sont les critères du DSM-5 de la restriction ou évitement de l’ingestion d’aliment?

A

À COMPLÉTÉ!!!

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3
Q

Résumer l’historique de l’anorexie.

A
  • L’anorexie (du grec, orexis: appétit) se définit comme une perte de l’appétit liée à une altération de l’état général. Inappétence ou dégoût pour certains aliments, au refus total
  • L’anorexie mentale ou anorexia nervosa (littéralement «absence d’appétit») est un trouble du comportement alimentaire connu depuis longtemps
  • Introduit pour la première fois dans la littérature médicale par Sir William Gull en 1874
  • Richard Morton, médecin londonien (1689) serait le premier auteur à parler de l’anorexie, qu’il appelle alors «consomption nerveuse»
  • Au début du siècle, on fait mention de jeûneurs professionnels ou artistes de la faim qui se produisaient de ville en ville dans les foires et les cirques pour impressionner le public
  • «La peur de la faim est une notion si universelle que partout celui qui s’expose volontairement à endurer ces souffrances suscite l’admiration, la crainte et la curiosité» Hilde Bruch
  • Des restrictions alimentaires particulièrement sévères, ainsi que des périodes de jeûne, étaient déjà, au Moyen-Age, largement pratiquées au sein des communautés religieuses
  • Ces privations ayant un caractère mystique et une justification philosophique. Sainte-Catherine-de-Sienne, morte à l’âge de trente-trois ans à la suite de ce que certains auteurs appellent aujourd’hui «anorexie sainte», n’est que l’exemple le plus connu et le plus flagrant de ce genre de pratique
    o Ce nourrissait de pu de personne malade afin de se rapprocher de dieux…
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4
Q

Quelle est la différence entre l’anorexie de la société religieuse et de la société moderne?

A
  • La société religieuse du moyen âge au 19ième siècle: Désir d’être vertueuse et purification de l’âme
  • La société moderne: Depuis une trentaine d’années, la minceur s’est imposée dans toutes les couches de la société comme critère majeur de l’idéal féminin et prometteuse d’une vie heureuse et insouciante.
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5
Q

Que souligne le modèle de l’anorexie selon la relation entre la société religieuse et la société moderne?

A
  • Ce modèle souligne que cet idéal a été inventé par les hommes
    o Le corps de la femme est utilisé comme bien de consommation
    o L’anorexique soumettait son corps aux règles établies par l’Église. De nos jours, elle se soumet aux règles proposées par la société de consommation… ou au contraire, se soustraire aux critères pour devenir invisible au regard de l’homme. Ne plus avoir de rondeurs pour ne plus susciter le désir…
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6
Q

Qu’est-ce que l’étude de Keys?

A

Impacts observés après 25% de perte de poids (chez un groupe de militaire volontaire)

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7
Q

Quels sont les comportements alimentaires observés lors de l’étude de Keys?

A

o Idées obsédantes face à la nourriture
o Augmentation de consommation de café, thé, épices
o Compulsion à mâcher de la gomme
o Boulimie

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8
Q

Quels sont les affects observés lors de l’étude de Keys?

A
o	Dépression, irritabilité, anxiété et dysphorie
o	Grande labilité de l’humeur
o	Retrait social
o	Changement du caractère
o	Diminution de l’estime de soi
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9
Q

Quels sont les aspects cognitifs observés lors de l’étude de Keys?

A

o Diminution de la concentration

o Appauvrissement du jugement

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10
Q

Quels sont les autres aspects observés lors de l’étude de Keys?

A
o	Insomnie
o	Fatigue
o	Hypersensibilité aux bruits et à la lumière
o	Malaises digestifs
o	Diminution de la libido
o	Intolérance au froid
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11
Q

Qu’est-il arrivé à la fin de l’étude de Keys?

A
  • Après avoir de nouveau atteint leur poids normal
    o Lorsqu’on leur permis de manger autant qu’ils voulaient, ces jeunes hommes, tout à fait normaux, au début de l’étude se mirent à se gaver lorsqu’ils furent exposés à des aliments palatables
    o La restriction semblait en effet favoriser l’hyperphagie
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12
Q

Qu’est-ce que la triade symptomatique?

A
  • Anorexie
  • Amaigrissement
  • Aménorrhée
  • «Les trois (3) A»
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13
Q

Quels sont les facteurs internes de l’anorexie?

A
o	Génétique
o	Période néo-natale (stress lors de la grossesse, peut amener mutation génétique de l’enfant (méthylation de l’ADN)
o	Neuroendocrinologie
o	Neurotransmission
o	Tempérament, personnalité
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14
Q

Quels sont les facteurs externes de l’anorexie?

A

o Famille
o Structure
o Société et culture
o Facteurs psychosociaux

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15
Q

Qu’est-ce qui caractérise les personnes atteintes d’anorexie?

A
  • La faible estime d’elles-mêmes, ainsi que la dépendance aux jugements et regards d’autrui qui caractérisent les jeunes filles souffrant de TCA, les rendent très sensibles aux mouvements de mode etc.
  • En l’occurrence, la quête de soi s’incarne alors dans la recherche de la maîtrise de soi, de son corps ainsi que de ses pulsions (la faim notamment), ce qui répond à la fois à des contraintes psychiques internes, tout en s’inscrivent dans l’influence de la société du moment.
  • Désir de minceur et conduites alimentaires inadaptés
  • Il en résulte, la plupart du temps, une alternance de phases de contrôle et de phases de pertes de contrôle
  • Les phases de perte de contrôle sont tant liées au besoin de remplir le vide affectif que par mécanisme de compensation du corps déstabilisé dont les besoins de base ne sont plus satisfaits
  • Vulnérabilités: génétique, neuroendocrinologique, neurotransmission, tempérament et personnalité
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16
Q

Quelle est l’épidémiologie de l’anorexie?

A
  • L’anorexie mentale touche essentiellement les jeunes filles (9f pour 1g)
  • Elle touche environ 0,5 à 1% des adolescents
  • L’anorexie se développe principale à l’adolescence: 13-14 et à 18-20 ans au moment où la question de la dépendance à l’égard de la famille est très importante. Dans 10 à 20% des cas, le trouble se manifeste avant 12 ans. Rarement après 25 ans.
  • Pourquoi surtout à l’adolescence? Époque charnière, période de crise, de transition entre le monde de l’enfance et les nouvelles expériences menant à la construction de l’identité et à l’autonomie.
  • Avant on disait qu’il s’agissant d’une maladie de riches. L’anorexie atteint plutôt toutes les sphères de la société
17
Q

Quel est l’incidence de l’anorexie?

A
  • Au Québec, depuis 1995, entre 100 et 140 nouveaux cas d’AN sont confiés annuellement à la section de l’adolescence du département de pédiatrie du CHU Ste-Justine. De plus, selon l’Institut de la statistique du Québec, entre 2000 et 2005, on a recensé 9 décès reliés à l’AN ou à la BN.
    o Le décès n’est pas causé par le fait que la personne est trop maigre mais plutôt causé par les effets collatéraux: dépression suicide, problème cardiaque ou autre problème de santé causé par la dénutrition
  • Le nombre de jeunes admis au Centre hospitalier universitaire de Ste-Justine pour des TCA ne cesse d’augmenter. Une augmentation de 44% en 4 ans.
18
Q

Quels sont les critères diagnostiques du DSM-V de l’anorexie?

A
  1. Restriction de l’apport énergétique menant à un poids inférieur dans le contexte de l’âge, du sexe, de la trajectoire de développement et de la santé physique.
  2. Peur intense de prendre du poids ou devenir gros ou comportement persistant qui interfère avec le gain de poids alors que le poids est inférieur à la normale
  3. Altération dans la perception du poids ou de la forme de son propre corps, influence excessive du poids sur l’estime de soi, ou déni de la gravité de la maigreur actuelle
19
Q

Qu’est-ce qui caractérise le type restrictif de l’anorexie?

A

Pendant l’épisode actuel d’anorexie mentale, le sujet n’a pas, de manière régulière, présenté de crises de boulimie ni recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs (c.à.d. laxatifs, diurétiques, lavements)

20
Q

Qu’est-ce qui caractérise le type avec crises de boulimie et/ou vomissements ou prises de purgatifs de l’anorexie?

A

Pendant l’épisode actuel d’anorexie mentale, le sujet a, de manière régulière, présenté de crises de boulimie et/ou recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs.

21
Q

Quels sont les degrés de sévérité de l’anorexie?

A
  • Léger: IMC = 17 ou +
  • Modéré: IMC = 16-16,99
  • Sévère: IMC = 15-15,99
  • Extrême IMC < 15
22
Q

Quelles sont les différentes formes cliniques de l’anorexie?

A
  • Anorexie-boulimie
    o Cette forme mixte concerne 50% des anorexies
  • Anorexie mentale du garçon
    o Rare 10%, elle serait en augmentation
  • Anorexie prépubère
    o Rare dans 8 à 10% des cas. La perte de poids est souvent rapide et s’accompagne d’un retard de croissance
  • Anorexie subclinique
    o Près de 10% des jeunes filles brillantes de classes sociales élevées présente une anorexie brusque, autour de 18 ans qui disparaît spontanément
23
Q

Quels sont les signes généraux des manifestations somatiques de l’anorexie?

A

amaigrissement, hyperactivité, hypothermie, aménorrhée, atrophie de masse musculaire, déshydratation, étourdissement, maux de tête, œdème qui peut laisser croire à un gain de poids

24
Q

Quels sont les signes cutanés des manifestations somatiques de l’anorexie?

A

lanugo (duvet sur la peau (dans le dos surtout), teint carotinémique, métabolisme du carotène altéré, ongles cassants, perte de cheveux, teint pâle, peau sèche

25
Q

Quels sont les signes endocriniens des manifestations somatiques de l’anorexie?

A

T3 diminué, rT3 augmenté (se règle avec la réalimentation, pas un problème de thyroïde), cortisol augmenté, ostéopénie (92%), ostéoporose (40%), fertilité fragilisée

26
Q

Quels sont les signes métaboliques des manifestations somatiques de l’anorexie?

A

hypercholestérolémie, hypoglycémie, diminution Ca, K, Na (hyperhydratation), PO4 et Mg

27
Q

Quels sont les signes cardiovasculaires des manifestations somatiques de l’anorexie?

A

Bradycardie, hypotension orthostatique, arythmies

28
Q

Quels sont les signes digestifs des manifestations somatiques de l’anorexie?

A

retard de vidange gastrique, anomalies hépatiques

29
Q

Quels sont les signes hématologiques des manifestations somatiques de l’anorexie?

A

anémie leucopénie, plaquettes diminuées

30
Q

Quels sont les complications à long terme des manifestations somatiques de l’anorexie?

A

Des complications à long terme: problèmes cardiaques, rénaux, dentaires ostéoporose, etc…)

31
Q

Quelles manifestations se présente le plus souvent sur le plan somatique de l’anorexie?

A
o	Dénutrition majeure
♣	IMC
♣	Épuisement
♣	Bradycardie, acétonurie
♣	Troubles ioniques
o	Psychique aussi: État suicidaire
32
Q

Quelle est la prévalence de l’anorexie?

A
  • Prévalence: 0 à 5% des jeunes filles
  • Pic d’incidence: entre 15 et 19 ans
  • Ratio H/F: 1/10 à 1/15
  • Mortalité: 5,6%
33
Q

Quels sont les comportements complexes vis-à-vis la nourriture et le poids?

A

o Fascination (collectionnisme de liste, de produits, patient faisant les courses et la cuisine pour toute la famille, «gavant» son entourage, rituels obsessionnels lors des repas qui durent des heures pour des quantités infimes, obsessions alimentaires)
o Répulsion (peur des aliments, de la graisse, refus alimentaire, tri des aliments, alimentation de plus en plus monotone et limitée, calcul de la valeur calorique des aliments)
o Perte du plaisir
o Stratégie de contrôle de poids (hyperactivité, vomissements, prise de laxatifs, de diurétique, rarement de lavements)
o Peur permanente de grossir et déni de la maigreur
o Vérifications incessantes (pesées pluri-quotidiennes, mesures de la grosseur des membres, vêtements ajustés, bijoux serrés…)
o Estime de soi corrélée à la perte de poids (Le patient nie souvent sa maigreur qu’il ne perçoit pas)

34
Q

Quels sont les signes subjectifs observables de l’anorexie?

A
  • Comportements complexes vis-à-vis de la nourriture et du poids
  • Autres observations
    o Souvent diminution des investissements sociaux (amis, sorties) au profit d’un repli familial (à un âge où l’adolescent devrait aller vers le monde)
    o Hyperactivité scolaire (parfois des conduites boulimiques, parfois potomanie, mérycisme (regurgitations) ou cleptomanie (voler par impulsivité) qui sont des signes de gravité)
  • Guerre entre une voix intérieure négative qui conduit à l’autodestruction, et un raisonnement sain, logique
  • Perfectionnistes, s’en demandent beaucoup et sentent qu’elles ont toujours besoin de prouver leurs compétences
  • Placent les besoins des autres avant les leurs; au point de ne pas savoir qui elles sont
  • Ambivalence quant à leur désir d’autonomie et leur désir de se conformer aux règles (sociales, familiales). Dilemme entre révolte et conformité
  • «La douleur psychique étant refusée, pour l’éviter, la faim et la douleur physique intense prenaient le relais»
  • Faible estime de soi au point où elles considèrent ne pas mériter de se nourrir
  • «C’est un état cotonneux d’anesthésie de la douleur tant physique que psychique, un état qui absorbe, isole et éloigne de soi-même et de la réalité»
  • La faim provoque un sentiment de fierté, de supériorité, de puissance. Peut également avoir un effet semblable à une drogue et provoquer un état d’excitation, d’ivresse et d’euphorie (certains auteurs parlent de dépendances et/ou d’accoutumance au comportement alimentaire qui aurait un effet d’apaisement ou d’excitation comme certains psychotropes).
  • Intolérance au moindre défaut imaginaire qui peut être vécu comme une difformité, anéantissant la valeur personnelle ou altérant le sentiment d’intégrité
  • Système alimentaire personnel où elles vont se priver de chaleur, de confort, d’argent, etc. «Elles organisent pour elles-mêmes une vie d’une impitoyable mesquinerie»
  • Elles font preuve d’une énergie surprenante alors qu’on s’attend à les voir faibles et sans vie. «Selon certains auteurs qui établissent une analogie avec le comportement animal, en l’absence de vivres, notre corps fabrique désespérément de l’énergie pour nous permettre de partir en quête de nourriture»
  • Elles vont apaiser leur désir de contact avec la nourriture en s’intéressant aux ouvrages de nutrition et aux livres de recettes. Elles peuvent également consacrer des heures à faire des listes d’épicerie. Elles vont parfois insister pour cuisiner pour les autres, en leur offrant tout ce dont elles se privent et jusqu’à parler de «tyrannie alimentaire» envers l’entourage. Ceci souligne la différence avec une personne déprimée qui va perdre l’appétit ainsi que tout attrait pour la nourriture.
35
Q

Quels sont les 4 actes de l’anorexie mentale?

A
  • Acte I: La perte de poids
    o La patiente se sent en contrôle, à plus d’estime d’elle-même
  • Acte II: La période de stagnation, tout de même dynamique
    o Atteinte du poids minimale, période la plus longue
  • Acte III: La reprise pondérale
    o Souffrance pour la patiente, sentiment de défaite, mais les parents sont contents,
  • Acte IV: L’après anorexie
    o Atteinte du poids naturel ou ++, certains vont s’en sortir mais d’autres vont toujours faire des rechutes