Cours 5: attention Flashcards
(80 cards)
Quel modèle de l’attention a été proposé dans les années 1950 ?
L’attention était conceptualisée comme un filtre sélectif unique permettant d’ignorer certaines informations sensorielles: canal à capacité limitée qui ne peut traiter qu’un certain nombre d’informations à la fois.
Entrées sensorielles : flux d’informations provenant de l’environnement.
Filtre sélectif : sélection des informations pertinentes.
Canal à capacité limitée : traitement uniquement des informations filtrées.
Traitement de haut niveau et réponse : production d’une réponse en fonction des informations traitées.
Si trop d’informations passent à travers le filtre, la capacité de traitement cognitif est dépassée, entraînant une saturation du système. Cela peut impacter la perception et les réponses aux stimuli.
Qui est le fondateur de la psychologie expérimentale ? quelle était son idée globale?
William James a constaté que nous ne pouvons pas appréhender la totalité des stimulations perçues.
Il en déduit que nous effectuons des choix attentionnels, ce qui rend l’expérience perceptive unique à chacun.
Cette sélection attentionnelle façonne notre perception du monde.
Pourquoi y a-t-il eu un desintéret de l’attention après William James (avant les années 1950)
Après James, l’attention est délaissée pendant la période du béhaviorisme. Principe central : si ce n’est pas observable, ça n’existe pas → l’attention devient une victime du béhaviorisme. Retour de l’intérêt dans les années 1950
Depuis l’apport des neurosciences, comment le concept d’attention a évolué?
L’attention ne repose sur des filtres multiples situés à différents niveaux de traitement. La sélection attentionnelle peut s’exercer à des stades précoces du traitement sensoriel ou des stades plus avancés impliquant une analyse de haut niveau.
Ces filtres sont ajustés dynamiquement en fonction des exigences spécifiques de la tâche et des contraintes et limites du système perceptif.
Selon la théorie structurale, qu’est-ce qui détermine les limites attentionnelles ?
Les limites attentionnelles sont déterminées par la présence de tâches concurrentes qui sollicitent les mêmes mécanismes de traitement. Si deux tâches font appel aux mêmes ressources cognitives, elles interfèrent mutuellement et ne peuvent pas être réalisées efficacement en parallèle.
Qu’est-ce que l’effet Stroop
L’effet Stroop se produit lorsque l’on doit nommer la couleur d’un mot alors que ce mot représente une couleur différente (ex. : le mot “ROUGE” écrit en bleu). Il génère une interférence car la lecture du mot est un processus automatique qui entre en compétition avec la tâche de dénomination de la couleur.
Effets:
Augmentation du temps de réponse.
Accroissement du nombre d’erreurs.
Preuve que certains processus cognitifs (ex. : lecture) sont plus automatiques que d’autres et entrent en compétition lorsqu’ils sont en conflit.
Quel est le principe fondamental de la théorie des ressources centrales ?
La théorie des ressources centrales propose qu’il existe un bassin commun de ressources attentionnelles partagé entre toutes les fonctions cognitives. Contrairement à la théorie structurale, elle stipule que deux tâches peuvent interférer même si elles sollicitent des mécanismes de traitement distincts, simplement parce qu’elles dépassent la capacité globale d’attention.
Les participants devaient accomplir deux tâches simultanément :
Tâche principale : mémoire de travail auditive (retenir et manipuler des chiffres).
Présentation de 4 chiffres (1 toutes les 2 secondes).
Ajout de 1 à chaque chiffre.
Récitation de la nouvelle séquence au même rythme.
Tâche secondaire : détection visuelle de lettres cibles.
Quels résultats ont été observés dans cette expérience ?
Le taux d’erreurs en détection augmente au moment où la charge en mémoire de travail est maximale.
Plus la mémoire est sollicitée, moins les participants détectent les lettres correctement.
Une fois la mémoire libérée (récitation des chiffres terminée), la performance en détection s’améliore.
Conclusion : même si les tâches utilisent des systèmes distincts (mémoire auditive vs. détection visuelle), elles interfèrent → preuve d’un bassin commun de ressources attentionnelles.
Quel est l’indicateur physiologique utilisé pour mesurer l’activation mentale et comment fonctionne-t-il ?
Le diamètre de la pupille est utilisé comme un indicateur de charge cognitive. Plus une tâche mobilise de ressources attentionnelles, plus la pupille se dilate. Une dilatation maximale est observée environ 2 secondes après le pic de charge cognitive, ce qui confirme l’existence d’une capacité attentionnelle limitée.
Qu’est-ce qui remet en question la théorie structurale ?
La théorie structurale suggère que seules les tâches utilisant des mécanismes communs interfèrent.
La théorie des ressources centrales montre que toute tâche exigeant trop de ressources cognitives peut provoquer une interférence, même si les mécanismes sous-jacents sont différents. La quantité limitée de ressources attentionnelles entraîne des erreurs lorsque la charge cognitive dépasse un certain seuil.
Il semble cependant nécessaire que la tâche interférente soit suffisamment difficile pour produire l’effet d’interférence à travers des mécanismes distincts. L’interférence semble également plus difficile à produire si les tâches impliquent des modalités sensorielles distinctes (e.g. mots auditifs et mouvement visuel). Ceci suggère une indépendance relative des bassins de ressources pour différentes modalités sensorielles.
Une étude a mesuré l’activation de l’aire MT (impliquée dans la perception du mouvement) en réponse à un stimulus visuel en mouvement, pendant l’exécution simultanée d’une tâche sur une lettre :
Tâche facile (discrimination majuscule/minuscule) vs
Tâche exigeante (détection de mots d’une catégorie spécifique)
Comment interpréter les résultats de cette expérience ?
Tâche facile (discrimination majuscule/minuscule) → l’aire MT s’active normalement.
Tâche exigeante (détection de mots d’une catégorie spécifique) → l’aire MT ne s’active plus, suggérant que la perception du mouvement est supprimée.
Lorsque la charge cognitive devient trop élevée (tâche difficile), les ressources attentionnelles nécessaires pour traiter le mouvement sont détournées vers la tâche principale. Cela montre que l’attention a une capacité limitée et qu’une surcharge peut supprimer certaines perceptions.
Lorsque la tâche de détection de mots est présentée auditivement plutôt que visuellement, l’effet d’interférence sur la perception du mouvement varie comment?
l’effet d’interférence sur la perception du mouvement est réduit. Cela suggère une indépendance seulement partielle entre les ressources attentionnelles liées aux différentes modalités sensorielles. Il existe un bassin de ressources attentionnelles générales, mais également des limites propres à chaque modalité sensorielle.
V/F Les limites de ressources mises en évidence par les effets d’interférence peuvent être surmontées grâce à l’entraînement.
Vrai. L’entraînement peut “automatiser” l’exécution de tâches auparavant exigentes en termes de ressources de traitement
MAIS
L’automatisation est très spécifique aux paramètres de la tâche : Si les distracteurs changent, même si les cibles restent les mêmes → les participants perdent leur automatisation et reviennent à un traitement séquentiel.
Cela suggère que l’amélioration ne reflète pas un dépassement des limites attentionnelles, mais plutôt une stratégie perceptive hautement spécialisée.
Dans une tâche de recherche visuelle de lettres, les participants doivent identifier si une lettre cible est présente parmi des distracteurs. Le temps de réponse est mesuré. Quels sont les résultats?
plus le nombre d’items augmente, plus le temps de réponse augmente, suggérant un traitement séquentiel (examen lettre par lettre).
Comment atteindre une automatisation dans une tâche? Quels sont ses impacts?
Avec un entraînement intensif (répétition de la tâche des milliers de fois) : Le temps de réponse ne varie plus en fonction du nombre d’items.
Suggère un traitement parallèle où toutes les lettres sont analysées simultanément.
Interprétation :
L’automatisation semble réduire la charge attentionnelle requise pour la tâche. Cette automatisation repose sur une expertise perceptive permettant d’extraire rapidement des indices élémentaires (ex. : une forme spécifique des cibles).
Cependant c’est très spécifique aux paramètres de la tâche : Si les distracteurs changent, même si les cibles restent les mêmes → les participants perdent leur automatisation et reviennent à un traitement séquentiel. Cela suggère que l’amélioration ne reflète pas un dépassement des limites attentionnelles, mais plutôt une stratégie perceptive hautement spécialisée.
L’attention intervient-elle de façon précoce ou tardive dans le traitement perceptif?
Années 1950 : modèle dominant = sélection précoce →
Avec le temps, des résultats montrent que la sélection attentionnelle peut aussi être tardive, selon le contexte et la charge perceptive. Il apparaît que la sélection attentionnelle peut être effectuée très précocément ou très tardivement (dans le cas où la charge perceptive est faible).
L’information ne recevant pas d’attention peut recevoir un traitement implicite de haut niveau, bien que celui-ci ne soit pas nécessairement accessible à la conscience.
Quelle est la différence entre une sélection précoce vs tardive?
Sélection précoce :
L’attention filtre l’information avant qu’elle n’atteigne les niveaux supérieurs de traitement. Seules les informations sélectionnées accèdent à la conscience.
Sélection tardive :
L’information non sélectionnée peut être traitée implicitement à un niveau cognitif élevé.
Bien que non accessible à la conscience, certaines traces de traitement sont détectables.
La sélection attentionnelle ne se fait pas toujours au même stade du traitement perceptif.
Selon la charge cognitive et les conditions expérimentales, elle peut être précoce ou tardive.
L’information non sélectionnée peut malgré tout subir un traitement implicite, sans accès à la conscience.
Qu’est-ce que les études en double tâche montrent?
L’idée de faire plusieurs tâches en même temps est un mythe
Exemple concret : la conduite automobile :
L’attention divisée réduit significativement la performance. Un manque d’attention peut avoir des conséquences graves (ex. : accidents).
impossibilité de traiter efficacement deux tâches exigeantes en même temps.
contraintes attentionnelles structurelles et de ressources limitées.
Dans une tâche de filature en écoute dichotique, deux messages différents sont diffusés simultanément dans chaque oreille.
Dans quel cas la tâche est-elle facile vs difficile?
Si la sélection repose sur un critère physique (ex. : oreille d’entrée, ton de voix grave/aigu) → tâche facile.
Si la sélection repose sur un critère sémantique (ex. : répéter seulement les chiffres ou seulement les lettres) → tâche très difficile, voire impossible.
La difficulté est encore plus marquée chez les bilingues lorsqu’ils doivent sélectionner un message sur la base de la langue parlée.
(même chose pour la sélection attentionnelle en modalité visuelle)
Cette différence suggère que l’attention intervient tôt dans le traitement perceptif lorsqu’un critère physique est utilisé, mais que la sélection devient plus difficile lorsqu’elle repose sur une analyse sémantique.
Dequoi dépend l’efficacité de la sélection précoce?
L’efficacité de la sélection précoce est d’autant plus grande que la difficulté de la tâche à réaliser est grande.
L’efficacité de la sélection attentionnelle précoce est également compromise par une charge élevée en mémoire de travail (i.e. mémoire à court-terme). Ce dernier effet s’expliquerait par le fait que la mémoire de travail implique des mécanismes communs avec le contrôle attentionnel.
Expérience de flanker: Détection d’une lettre cible dans la rangée du bas (pouvant être une lettre seule, ou plusieurs lettre), en ignorant une lettre distractrice en haut (tjr 1: flanker).
Condition 1: La lettre cible est présentée parmi des lettres similaires
Condition 2: La lettre cible est seule et isolée
Dans quelle condition le traitement attentionnel est meilleur et pourquoi ? (2 raisons)
Condition 1 : La lettre cible est présentée parmi des lettres similaires → nécessite une sélection précise.
Condition 2: La lettre cible est seule et isolée → sélection attentionnelle facile
L’interférence du distracteur est plus forte lorsque la sélection attentionnelle est facile, parce que des ressources sont encore disponibles pour le traiter. Lorsque la sélection attentionnelle est difficile, l’interférence est réduite, car l’attention est plus focalisée.
La mémoire de travail influence également l’attention en réduisant la capacité à gérer efficacement les distracteurs.
Une charge cognitive élevée en mémoire de travail diminue l’efficacité de la sélection précoce. Mémoire de travail et contrôle attentionnel partagent des mécanismes communs.
Plus la mémoire de travail est sollicitée, moins l’attention est efficace pour filtrer les distractions.
Plus la sélection attentionnelle demande d’effort, moins les distracteurs extérieurs interfèrent.
Une sélection trop facile laisse plus de ressources disponibles, ce qui augmente l’impact des distractions. La mémoire de travail influence également l’attention en réduisant la capacité à gérer efficacement les distracteurs.
Qu’est-ce que la période réfractaire psychologique et que montre-t-elle?
La capacité de sélection attentionnelle tardive est démontrée notamment par la période réfractaire psychologique, qui indique l’existence d’un délai minimal entre la production de deux réponses. Cet effet suggère un goulot d’étranglement (i.e. “bottleneck”) central, lié à la sélection de réponse.
Dans une expérience:
Tâche 1 (visuelle) : détecter un stimulus et appuyer sur un bouton.
Tâche 2 (auditive) : identifier une tonalité (grave ou aiguë) et répondre verbalement.
Les deux stimuli sont présentés à un intervalle variable (SOA : stimulus onset asynchrony).
Que remarque-t-on par rapport au TR en tâche 2? Que peut-on en comprendre?
Plus l’intervalle entre les deux stimuli (SOA) est court, plus la réponse à la tâche 2 est retardée.
La courbe montre une relation linéaire : chaque milliseconde d’augmentation du SOA réduit proportionnellement le temps de réponse à la tâche 2.
goulot d’étranglement central: La sélection de la réponse est un processus qui ne peut gérer qu’une seule décision à la fois.
Lorsqu’une première réponse est en cours, la seconde tâche doit attendre son tour, ce qui ralentit inévitablement la réaction. L’impact est plus fort quand les deux tâches nécessitent une prise de décision rapide.
La sélection attentionnelle peut donc aussi intervenir tardivement, après un traitement avancé de la stimulation. La PRP démontre un mécanisme attentionnel central, responsable de la sélection de la réponse et limitant la capacité de multitâche
Qu’est-ce que la cécité inattentionnelle
La cécité inattentionnelle est l’incapacité de percevoir consciemment un stimulus lorsqu’il n’est pas sélectionné par l’attention. ex: l’illusion du gorille, où les participants focalisés sur une tâche donnée (compter des passes de ballon) ne remarquent pas l’apparition d’un gorille traversant la scène.
Même si un individu ne rapporte pas avoir perçu consciemment un élément, celui-ci peut être traité de manière implicite à un niveau avancé sans qu’il y ait accès conscient.