Cours 8 : Épistémo et recherche-action Flashcards
Dans une perspective de recherche en psychologie communautaire, en quoi consiste le croisement des savoirs? Pour répondre à cette question, dites à quel paradigme on associe le croisement des savoirs. Ensuite, expliquez quels sont les principes et valeurs derrière cette pratique. Finalement, indiquez quels sont les types de savoirs que l’on vise à croiser.
PARADIGME ASSOCIÉ :
- Socioconstructivisme
PRINCIPES ET VALEURS :
- Il cherche à comprendre le contexte social du développement de la connaissance : la connaissance est une compréhension mutuelle des problèmes. Le croisement des savoirs cherche à confronter les visions de chacun afin de retirer un savoir, à travers les échanges et la collaboration. C’est le résultat de la confrontation entre les expériences individuelles et l’élaboration d’un savoir commun. Le croisement des savoir implique la participation de personnes démunies, de professionnels de l’action sociale et d’universitaires à un même groupe de recherche. Il n’y a pas de primauté les uns par rapport aux autres. Le croisement des savoirs fait alors apparaître des questions nouvelles. C’est le résultat de la confrontation entre les expériences individuelles et l’élaboration d’un savoir commun. Le croisement des savoirs confronte des savoirs construits différemment à partir de communautés de savoirs qui ont leurs propres sources et leurs propres modes d’élaboration.
TYPES DE SAVOIRS CROISÉS :
- Scientifiques : issus de la recherche
- Professionnels : issus de la pratique
- Expérientiels : issus des personnes qui vivent les situations que nous cherchons à étudier
En quoi consiste la théorisation ancrée? Décrivez les principes et la logique épistémique derrière le concept
La théorisation ancrée est une méthodologie systématique qui s’oppose à la méthode hypothéticodéductive. Ainsi, la théorisation ancré est une approche par induction qui met de l’avant l’approche qualitative. Par conséquent, nous dégageons du sens à partir des données récoltées sur le terrain et ces dernières permettent d’émettre des hypothèses.
Principes :
- Sans a priori ; méthodologie systémique ; dégager du sens avec les données ; recherche qualitative
Logique épistémique :
- Induction
Sur le plan méthodologique et philosophique, quelles sont les différences entre le constructivisme, l’approche critique et le post-positivisme?
Constructivisme /Socioconstructivisme:
- La connaissance est créée en collaboration dans les relations entre chercheurs et participants.
- Compréhension du contexte, la signification des expériences vécues par les participants; utilisation des méthodes qualitatives.
Post-positiviste:
- La connaissance se construit par une compréhension commune, en utilisant des méthodes et des normes rigoureuses de la communauté scientifique. Définis un problème social et cherche des solutions avec une approche hypothético-déductive .
- Compréhension des relations de cause à effet, la vérification des hypothèses, la modélisation et les méthodes expérimentales. Prédominance des devis quantitatifs.
Approche critique:
- La connaissance est façonnée par la remise en question des relations de pouvoir et des biais cognitifs.
- L’accent est mis sur l’intégration, la recherche et l’action, en s’occupant des voix non entendues. S’opposer aux injustices. Utilisation de plusieurs méthodes.
Construction de la connaissance
- Post-positivisme : connaissance conçue par une compréhension commune ; utilisation de normes rigoureuses de la communauté scientifique ; définir un problème social ; chercher solutions avec une approche hypothético-déductive.
- Constructivisme et socioconstructivisme : connaissance créée en collaboration dans les relations entre les chercheurs et les participants (interaction).
- Approche critique : connaissance façonnée par la remise en question des relations de pouvoir qui nous entourent et par la compréhension des biais cognitifs qui teintent notre compréhension du monde.
Méthodologie
- Post-positivisme : compréhension des relations de cause à effet, la vérification d’hypothèses, la modélisation et les méthodes expérimentales ; prédominance des devis quantitatifs.
- Constructivisme et socioconstructivisme : compréhension se fait par rapport au contexte. Donner une signification aux expériences vécues par les participants ; méthodes qualitatives.
- Approche critique : accent sur l’intégration, la recherche et l’action en s’occupant des voix des personnes qui sont non entendues. Méthodes quantitatives et qualitatives (quand même plus porté vers les méthodes qualitatives). On cherche à s’opposer aux injustices.
Dans un contexte de recherche, pourquoi l’approche du positivisme n’est-elle pas suffisante en psychologie communautaire? Pour répondre à cette question, assurez-vous de rapporter les critiques formulées à l’endroit de ce paradigme.
C’est une approche très matérialiste. Seuls les faits expérimentés vont avoir une valeur qui peuvent être universels ; une valeur de vérité en soi.
Le positivisme est rigoureux, mais limitatif. En sciences sociales, nous ne cherchons pas nécessairement la fécondité technologique, mais la compréhension des dynamiques entre les humains.
Le positivisme fait en sorte que nous avons l’impression qu’il n’y a qu’une seule bonne science qui repose sur les statistiques. En opérationnalisant tout pour que tous les phénomènes soient mesurables, beaucoup d’informations nous échappent.
« Les principaux enjeux du positivisme sont la tendance à dépouiller le contexte, à exclure les significations locales et idiographiques, et l’effacement du pouvoir, de l’influence et de l’idéologie du chercheur ».
Comme la psychologie communautaire place la communauté comme experte de son vécu, l’expérience de la communauté devrait être centrale en recherche communautaire.
Qu’est-ce qu’est le socioconstructivisme? Sur quelles prémisses repose ce paradigme?
Le socioconstructivisme est un courant constructiviste. Il permet une compréhension en profondeur du contexte social. Les connaissances reposent sur compréhension mutuelle des problèmes et elles se construisent avec connaissances préexistantes.
Les référents changent quand on étudie des enjeux sociaux. Il existe une multitude de variables. Elles sont aussi interprétées différemment selon la communauté.
La connaissance se situe dans un contexte relationnel entre les chercheurs et les participants (collaboration et compréhension mutuelle des problèmes).
Ce paradigme met l’emphase sur le langage et la construction de sens. C’est-à-dire que le langage n’est pas le reflet de la vérité, mais une construction. Les mots ne désignent pas les choses pareillement entre les personnes. Les mots n’ont pas la même portée entre nous. Le langage nous permet de situer les choses de façon culturelle et historique
Le discours est une construction: la langue est considérée comme un ensemble de discours, et le discours social est considéré comme créant une réalité plutôt qu’un reflet de la réalité en lui-même.
Dans le cadre de la recherche en PC, quelle la meilleure approche entre le qualitatif et le quantitatif ?
Qualitatif
Pour clôturer le dernier projet de recherche mené par son laboratoire, votre directeur de maîtrise vous invite à participer à un colloque de psychologie portant sur l’immigration, les inégalités sociales et la santé mentale. Pendant l’heure du dîner, on vous apprend que des tables ont été formées aléatoirement pour « stimuler » les débats d’idée entre les participants et que vous ne pourrez donc pas vous assoir à côté des membres de votre labo. Puisque vous ne vous sentez pas trop à l’aise avec cette situation, vous hésitez à aller dîner. Après 15 minutes d’hésitation et un ventre qui gargouille, vous décidez malgré tout de rejoindre votre table assignée et d’aller vous assoir devant votre « name tag », prenant ainsi cette conversation au passage. En fonction des différentes positions épistémiques entendues pendant cette conversation, à quel paradigme pouvez-vous rattacher chaque personne?
AUGUSTE : « J’pense que si on veut changer les choses, c’est important d’étudier notre sujet avec le plus d’objectivité possible. Nos solutions doivent seulement reposer sur des données quantitatives concrètes basées uniquement sur l’observation, avec le plus de conditions de contrôle possible ».
NANCY : « Franchement! J’suis d’accord avec toi sur le fait que c’est important que nos solutions doivent seulement reposer sur des données concrètes et sur l’observation, mais faut pas oublier que même si on ne le veut pas, on va toujours influencer un peu sur notre processus de recherche, ça n’existe pas la totale neutralité ».
JEAN : « Voyons donc! J’pense que vous êtes dans le champ avec votre pseudo rigueur. Moi je pense que l’apprentissage, c’est un processus actif contingent aux conditions environnementales où l’organisme développe sa connaissance du monde par assimilation et accommodation ».
SOPHIE : « L’autre avec son vocabulaire élitiste. C’est bien de faire la morale aux autres, mais tu oublies que la relation entre les individus est centrale dans l’établissement d’une signification commune. Tu ne peux pas juste considérer l’environnement pis la personne pour proposer des solutions ».
AUGUSTE : « Ouais, on dirait que personne n’est entièrement d’accord ici. En fait, personne n’adhère au même paradigme on dirait ». « Et toi, retardataire? On était en train de parler de nos positions épistémiques. À quel paradigme tu adhères toi »?
VOUS : « Honnêtement, vos approches sont pas mal toutes intéressantes, mais perso, je pense que ça ne sert à rien de se raconter des menteries. Tant que l’on ne porte pas attention aux relations de pouvoir entre les individus, qu’on en fait pas une analyse approfondie pour remettre en question le statu quo, ben nos recherches ne serviront pas à grand-chose ».
AUGUSTE : Positivisme
NANCY : Post positivisme
SOPHIE : Socioconstructivisme
VOUS : Approche critique
JEAN : Constructivisme
En quoi consiste la recherche narrative?
- C’est une méthode qualitative qui fait appel aux récits : nous récoltons les données avec les entrevues.
- C’est une approche qui donne la parole aux non dominants et aux groupes marginalisés.
- Cela permet une compréhension de la culture et de la communauté.
- Cela permet de comprendre les émotions ressenties et les valeurs des personnes impliquées.
- C’est une approche holistique qui met la diversité, le contexte et l’autonomisation au centre de ses valeurs.
Dans un contexte de recherche qualitative, en quoi consiste la triangulation?
La triangulation des données assure la validité de ce que le chercheur avance. Cela se fait avec l’utilisation de différentes méthodes pour comprendre un même phénomène.
En ayant recours à des points de vue différents, des enquêteurs multiples et avec ayant des mesures multiples, les résultats sont plus rigoureux.
La triangulation se fait avec l’utilisation de mesures quantitatives en même temps que des informations qualitatives.
Quelles sont les 6 étapes de la recherche-action?
- DÉFINITION: Définition des besoins prioritaires à partir de la situation actuell
- OBJECTIFS: Cibler des objectifs : Définition de la situation désirée;
- PLANIFICATION: Planification des plans intégrant des actions démontrées efficaces: (Planification de l’action)
- ACTION: Mise en œuvre : Action
- ÉVALUATION: Évaluation des impacts (de l’action).
- DIFFUSION: Garder des traces et rendre explicites cette démarche et les découvertes qui en sont issues.
Pourquoi la recherche-action diffère-t-elle des autres types de recherche? Justifiez votre réponse en donnant 6 caractéristiques.
Selon Lewin, la recherche-action se caractérise par :
1) Un processus cyclique de planification, d’action et d’observation en vue d’évaluer les résultats
2) La rétroaction des résultats de la recherche à tous les groupes d’intérêts impliqués.
3) La coopération entre les chercheurs, les praticiens et les clients du début à la fin du processus.
4) Application des principes qui gouvernent la prise de décision en groupe.
5) La prise en compte des différences dans les systèmes de valeurs et les structures de pouvoir des parties impliquées dans la recherche;
6) L’utilisation concomitante de la recherche-action pour résoudre un problème et générer des connaissances nouvelles.
Ainsi, la recherche-action se distingue des autres types de recherche, notamment pas le fait que la recherche-action est composée de cycles perpétuels. Les autres types de recherche n’a pas le l’enchaînement entre la réflexion, l’évaluation et l’application du plan d’action. La rétroaction est au centre de la recherche-action.
Quels sont les 5 principes de la recherche en psychologie communautaire?
PRINCIPE 1 : Le projet est déterminé par les besoins de la communauté.
PRINCIPE 2 : Il devrait toujours y avoir une complémentarité entre communautés et chercheurs.
PRINCIPE 3 : La recherche doit être considérée comme un outil de changement social.
PRINCIPE 4 : Les résultats de la recherche doivent être utiles à la communauté
PRINCIPE 5 : Le chercheur est responsable des activités de recherche qu’il met en place.
Complétez un schéma.
Recherche-Action
À quels types de savoirs faisons-nous référence lorsque nous parlons de croisement des savoirs? Parmi ces savoirs, lequel est le plus important?
Scientifiques ; Professionnels ; Expérientiels
Il n’y a pas de primauté les uns par rapport aux autres.
