Dépression et antidépresseurs Flashcards
(40 cards)
Quelle est la cause de réponse thérapeutique sous-optimale des antidépresseurs ?
Ils agissent tous de la même façon en ciblant la neurotransmission monoaminergique 5-HT et NE (pas de diversité mécanistique) alors que la dépression s’agit d’un syndrome clinique avec des étiologies variées et affecte la neurotransmission glutamatergique ainsi que la physiopathologie de la dépression peut également impliquer la glie.
Quels sont les principiaux groupes d’antidépresseurs disponibles ?
Première génération
* Inhibiteurs de moanomine oxydase A : inhibition de l’enzyme de dégradation des monoamines
* Tricycliques : inhibiteurs de recapture de NE (NE»_space; 5-HT) et inhibiteurs de la recaptude de NE et 5-HT
Deuxième génération
* Inhibiteurs sélectifs de la recapture de 5-HT (ISRS)
* Inhibiteurs sélectifs de la recapture de NE (ISRN)
* Inhibiteurs de recapture de 5-HT et NE (moins sélectifs que 1ère génération)
Atypiques
* Bloqueurs 5-HT2R
* Bloqueurs alpha2-ADR
* Hétérocycliques
Est-ce que les antidépresseurs de 2e génération sont plus efficaces que les antidépresseurs de 1e génération ?
Non, ils ont la même efficacité que les antidépresseurs de première génération, mais ils causent moins d’effets secondaires.
Où se trouvent les corps cellulaires des neurones 5-HT et NE, et où se distribuent leurs projections ? Comment sont-ils marqués ?
NEURONES NORADRENERGIQUES
* Originie : Locus coerulus dans la protubérance du tronc cérébrale
* **Projections **: Structures limbiques contrôlant les émotions, incluant : CTXPF, CTX cingulaire, amygdale, noyau accumbens, hippocampus, hypothalamus, NTS
* Marquage via tyrosine-hydroxylase
NEURONES SÉROTONINERGIQUES
* Origine : Noyau de raphé du mésencéphale du tronc cérébral
* Projections : Structures limbiques contrôlant les émotions, incluant : CTXPF, CTX cingulaire, amygdale, noyau accumbens, hippocampus, hypothalamus, NTS
* Marquage via tryptophane-hydroxylase
Quelle est l’organisation fonctionnelle des systèmes monoaminergiques ?
Une fois que le neurotransmetteur a agit sur son récepteurs postsynaptiques : transporteurs (stock NE/5-HT dans des vésicules pour qu’ils ne soient pas dégradés par MAO) + auto-récepteurs : récepteur localisé et reconnait neurotransmetteur libéré par neurone sur lequel il se retrouve => diminution de la fréquence de décharge du neurone ou diminution de la libération de neurotransmettehrs)
Existe-t-il des interactions entre les sytèmes NE et 5-HT ?
Oui : NE a un récepteur adrénergique alpha 1 (couplé protéine Gs - stimulant) sur le soma du neurone sérotoninergique et un récepteur adrénergique alpha 2 (couplé protéine Gi - inhibant) sur la terminaison du neurone sérotoninergique.
Qu’est-ce qu’une monoamine oxidase A (MAOA) ?
Enzyme exprimé sur la membrane mitochondriale externe dans les somas et terminaisons des neurones NE et 5-HT. Les MAOA dégradent les molécules 5-HT et NE qui ne sont pas protégés par le stockage vésiculaire.
Quel est l’effet des inhibiteurs de monoamine oxydase (IMAOA) ?
Inhibition des MAOA permet plus de stockage vésiculaire et de libération synaptique de NE et de 5-HT. Diminution des métabolites inactifs immédiate mais effet thérapeutique 2-4 semaines plus tard. Nécessaire, mais pas suffisant pour la production de l’effet des ADs.
Quels sont les indications des IMAO ?
Dépression majeure résistance aux autres ADs, dépression atypique (hyperphagie et hypersomnie) et boulimie, anorexie nerveuse
Quels sont les effets secondaires limitants pour l’utilisation des IMAO ?
- Insomnie
- Prise de poids
- Inhibition du cytochrome P450 : Interactions avec d’autres drogues
- Inhibition du MAOA du foie et de l’intestin : cheese effect (via aliments riches en tyramine) => crise hypertensive, céphalées, nausées, vomissements, risque ACV
Expliquer l’effet hypertensif des aliments riches en tyramine chez les patients traités avec des iMAO.
- Tyramine des aliments normalement dégradée par MAOA du foie et de l’intestin : peu entre dans la circulation sanguine
- Inhibition par iMAOA : augmentation de tyramine dans la circulation
- Tyramine captée par terminaisons NE => entre dans les vésicules présynaptiques et causent la libération de NE
- Augmentation de NE dans la fente synaptique => contrôle fonction cardiaque et vasoconstriction
Pourquoi les ADs tricycliques ne sont plus les drogues d’élections pour traiter la dépression (remplacés par ISRS) ? Expliquer.
En raison de leurs effets indésirables (off-target effects)
Effets anticholinergiques
Bouche sèche, constipation, rétention urinaire, vision trouble & confusion
Effets antiadrénergiques
Hypotension orthostatique
Effets antihistaminiques
Sédation
Effet quinidine-semblable / anesthésique locale
Inhibition des canaux sodiques
* À des doses thérapeutiques : arythmies
* En surdose : coeur ne va plus se contracter (arrêt cardiaque, dépression cardiaque), dépression respiratoire, délire et convulsions
Pourquoi les ADs tricycliques ne sont plus les drogues d’élections pour traiter la dépression (remplacés par ISRS) ? Expliquer.
En raison de leurs effets indésirables (off-target effects)
Effets anticholinergiques
Bouche sèche, constipation, rétention urinaire, vision trouble & confusion
Effets antiadrénergiques
Hypotension orthostatique
Effets antihistaminiques
Sédation
Effet quinidine-semblable / anesthésique locale
Inhibition des canaux sodiques
* À des doses thérapeutiques : arythmies
* En surdose : coeur ne va plus se contracter (arrêt cardiaque, dépression cardiaque), dépression respiratoire, délire et convulsions
Quels sont les effets secondaires des ISRS ? Quel est leur impact global ?
Gastro-intestinales : nausées, vomissements, diarrhée
Neuropsychiatriques : céphalée, étourdissement, acathésie (tendance à bouger les membres), tremblements, insomnie, manie
Dysfonction sexuelle : anorgasmie
Effets secondaires beaucoup plus sécuritaires que les autres types d’ADs, mais effets secondaires assez fréquents et indésirables pouvant réduire la compliance des patients à suivre leur traitement.
En combinaison avec d’autres types d’ADs : syndrome sérotoninergique (rigidité musculaire, myoclonies, agitation, confusion, hyperthermie, hyperréflexie, manifestations dysautonomiques, convulsions et coma
Syndrôme de manque
Vrai ou Faux ?
Les ADs ont un effet directement ?
Faux. Latence thérapeutique de 2-4 semaines
Quels sont les deux hypothèses expliquant la latence thérapeutique des ADs ?
Hypothèse monoaminergique (base neurochimique) : déficit de 5-HT/NE dans les structures limbiques qui reçoivent les afférences de ces neurones. Latence thérapeutique est le temps que ça prend pour rétablir l’équilibre neurochimique.
Hypothèse organique/structurelle : dans la dépression, il y a des changements cellulaires et moléculaires qui aboutissent dans l’atrophie cellulaire des structures du circuit limbique. Latence thérapeutique est le temps que ça prend pour rétablir le trophisme des neurones du circuit limbique.
Quel est le mécanisme d’action des ISRS dans l’hypothèse monoaminergique ?
**Prise aigue des ISRS: **
1. Inhibition du transporteur 5-HTT
2. Augmentation de neurotransmetteur (5-HT) à la synapse et au niveau somato-dendritique
3. Augmentation somato-dendritique => diminution de la fréquence de décharge + augmentation synaptique => diminution de la libération de neurotransmetteur via auto-récepteurs !
=> Réduction nette de la libération du 5-HT
Prise chronique :
- Désensibilisation des auto-récepteurs somatodendritiques et terminaux (protéines G) donc arrêtent de fonctionner (bloquer) => récupération de l’activité de décharge neuronale et augmentation de 5-HT libéré à chaque potentiel d’action (perte du rétro-contrôle négatif)
=> Augmentation de la libération de 5-HT
Quels sont les changements au niveau de la synapse qu’on voit lors du traitement prolongé des IMAO survenant lors de la latence thérapeutique ?
- Augmentation de 5-HT synaptique
- Diminution de récepteurs 5-HT2R sur le neurone post-synaptique (régulation négative)
L’effet thérapeutique survient quand pendant le traitement de IMAOA selon l’hypothèse monoaminergique ?
Lorsque les autorécepteurs somatodendritiques et terminaux sont désensibilisés.
Quelle est la prémisse principale de l’hypothèse monoaminergique ?
Les symptômes de dépression sont secondaires à un manque de 5-HT et/ou de NE à la synapse, et la réponse thérapeutique aux antidépresseurs est le résultat d’une augmentation de cette disponibilité.
Quelles sont les évidences par association de l’hypothèse monoaminergique ?
Pont pharmacologique
* Efficacité thérapeutique de molécules (iproniazide, imipramine) agissant sur les enzymes de métabolisation de 5-HT et NE
* Grande majorité des ADs utilisés agissent sur les neurones 5-HT et NE.
Observations indirectes obtenues chez les patients déprimés
* Réduction des taux de métabolites de NE/5-HT dans le LCR
* Réduction des taux plasmatiques et urinaires des métabolites de NE/5-HT
* Réduciton des transporteurs 5-HT/NE dans les plaquettes et leucocytes
Imagerie cérébrale et études postmortem
Chez les patients déprimés :
* Régulation positive des autorécepteurs 5-HT1A (Suicide) => explique manque de 5-HT à la synapse
* Régulation négative du transporteurs 5-HTT (in vivo) => diminution car moins de 5-HT synaptique
* Régulation positive des récepteurs 5-HT2A postsynaptiques (in vivo) => pour compenser le manque de 5-HT
Est-ce que la réduction de la disponibilité de NE/5-HT donc la déplétion de ces neurotransmetteurs (hypothèse monoaminergique) explique l’induction de la dépression ? Justifier avec des résultats.
Non, la déplétion de NE n’est pas suffisante pour produire des symptômes dépressifs a moins qu’il y ait une susceptibilité de base.
Déplétion de NE via alpha-methyl-paratyrosine :
* Pas d’effet chez les sujets sans diagnostique de dépression
* Rechute chez les patients en rémission qui ont arrêté leur médication
* Rechute chez les patients en rémission qui prennent ADs
Conclusion : le dysfonction des systèmes 5-HT/NE ne constitue pas la base étiologique de la dépression, mais sa modulation par les ADs contribue a soulager les symptomes.
Quelles sont les évidences d’atrophie anatomique chez les patients atteints de dépression majeure ?
(Par IRM)
* Agrandissement du troisième ventricule
* Dans le cortex PF : réduction du volume total, réduction de la matière grise du CTXDM, réduction du volume du CTX cingulaire, réduction du CTX orbito-frontal
* Hippocampe : 8-19% de réduction du volume
Expliquer le lien entre l’atrophie de l’hippocampe chez les patients atteints de dépression majeure et la durée des symptômes.
Plus le pateint reste longtemps sans traitement, plus le volume de l’hippocampe est diminué.