Diagnostic et syndromes cliniques des maladies neurodégénératives Flashcards
(44 cards)
Quelles analyses sont associées à quels niveaux de certitude dans la recherche diagnostique
Évolution des critères de diagnostics
•Anatomopathologique > certitude mais post-mortem !
–Limites des lésions co-existentes
•In vivo :
–Clinico-radiologique : oui mais manque de sensibilité et spécificité (probable)
–Phénotype topographique
–Clinico-biologique : quasi-certitude oui mais
•Biomarqueurs imagerie moléculaire et LCR (probable avec haut niveau de preuve) mais pas pour toutes les causes et lésions co-existentes
•Génétique (certitude) mais rares
–Phénotype biologique
Quels sont les grandes étapes à suivre dans le diagnostic d’une démence
Faire le diagnostic d’une démence
Rechercher des arguments anamnestiques
–Début insidieux, évolution progressive
Rechercher des arguments cliniques et neuropsychologiques (1+ 2)
–Syndrome neuropsychologique prédominant ?
Raisonnement selon les critères diagnostiques clinico-radiologiques (probable) (3)
–Atrophie ou dysfonction d’une ou plusieurs structures anatomo-fonctionnelles
Raisonnement selon les critères clinico-biologiques (probabilité plus élevée) dans des cas particuliers (présentations atypiques, diagnostics différentiels et sujets jeunes) (3)
–Marqueurs biologiques positifs
Faire le diagnostic d’une démence le temps médical (1) – identification du stade
Rechercher des arguments anamnestiques
–Type de plainte cognitive / comportementale
–Début insidieux, évolution progressive
Examen clinique dont neurologique comple
Evaluation neuropsychologique de repérage Avec des tests « rapides » •MMSE •MOCA •BREF •Test des 5 mots •….. Evaluation de l’autonomie fonctionnelle (en lien avec le fonctionnement cognitif) avec l’aide d’un informant. * CDR, AIVQ, DAD6, AVQ…t
Faire le diagnostic d’une démence le temps neuropsychologique identification du syndrome neuropsychologique prédominant
Evaluation neuropsychologique complète de l’ensemble des fonctions
Les grands syndromes cognitifs dans les maladies dégénératives
Les grands syndromes cognitifs dans les maladies dégénératives
•Syndrome amnésique prédominant
•Syndrome aphasique prédominant
•Syndrome visuel prédominant
•Syndrome dyséxécutif cognitif et/ou comportemental prédominant
•Autre syndrome cognitif prédominant
•Atteinte diffuse
•Tous syndromes cognitifs avec troubles moteurs
Syndrome amnésique de type « hippocampique »
- Maladie d’Alzheimer typique
- Sclérose Hippocampique
- Forme amnésique de DFT
- Maladie à corps de Lewy
- Démences vasculaires
Faire le diagnostic d’une démence le temps des examens complémentaires recherche d’arguments anatomo-fonctionnels+/- étiologiques
-Raisonnement selon les critères diagonistiques clinico-radiologiques (probable) (Stade 3)
Atrophie ou dysfonction d’une ou plusieurs structures anatomo-fonctionnelles
Critères de maladie d’Alzheimer d’après Mc Khann et al 2011
Critères de démence (troubles cognitifs majeurs ou mineurs) tels que précédemment décrits, et en plus:
•A. Début insidieux. Les symptômes ont un début progressif sur des mois ou des années, et ne sont pas rapidement progressifs sur des heures ou des jours
•B. Une aggravation des symptômes cognitifs, rapportée ou observée, et:
•C. Les déficits cognitifs les plus marqués d’après l’historique ou à l’examen concernent les domaines suivants:
–a. Présentation amnésique (forme typique) : c’est la plus habituelle dans la MA. Les déficits incluent l’altération de l’apprentissage et le rappel d’informations nouvelles.
b. MA Présentations non amnésiques (forme atypique)
–Langage: les principales difficultés sont un manque du mot (Aphasie progressive primaire de type logopénique)
–Visuo-spatiale: les déficits sont surtout marquées dans les domaines de la cognition spatiale, agnosie d’objet, prosopagnosie, simultagnosie, alexie (Atrophie Corticale postérieure ou Syndrome de Benson)
–Exécutive : les déficits sont surtout des difficultés de raisonnement, de jugement, de résolution de problèmes
Dans ces 3 cas: des difficultés dans d’autres domaines cognitifs doivent être présentes en cas de troubles MAJEURS
D. Le diagnostic de MA probable ne doit pas s’appliquer quand il y a :
– a) Une maladie cérébrovasculaire concomitante, telle que définie par la survenue d’une démence après un AVC, ou la présence d’infarctus multiples ou étendus, ou d’une leucoencéphalopathie sévère
– Ou b) des signes cardinaux de maladie à corps de Lewy
– Ou c) des symptômes comportementaux évocateurs du variant frontal de la DFT
– Ou d) des symptômes de démence sémantique ou aphasie progressive
– Ou e) ou autre maladie, neurologique ou non, qui pourrait avoir un impact significatif sur la cognition
Biomarqueur topographique : atrophie ou dysfonction
Cortex entorhinal et hippocampique = lésions neuropathologiques au stade débutant, avant la démence(Gomez-Isla J Neurosc 1996; Kordower Ann Neurol 2001)
•L’atrophie hippocampique est détectable chez patients MA débutante et est corrélée aux performances mnésiques (De Toledo-Morell hippocampus 2000; Petersen Neurology 2000)
•L’atrophie hippocampique prédit chez les MCI l’évolution vers la démence(Jack Neurology 1999; Visser J Neurol 1999; Convit Neurobiol Aging 2000; Killiany Ann Neurol 2000; Dickerson Neurobiol Aging 2001; Mungas Neurology 2002)
•L’atrophie hippocampique plus rapide chez les MA
Biomarqueurs étiologiques dans le LCR
Dosage des protéines : - TAU p-181 - Aß42 - Aß40 Profil biologique MA = - △ TAU totale et TAU p-181 - ▽ Aß42
PET amyloïde : un marqueur de la protéine Ab:
pour la RECHERCHE
Syndrome aphasique prédominant
Syndromes aphasiques progressifs
-Forme logopénique -> Tau + B42
MA atypique >75%
-Formes non fluentes (APPNF) -> Tau APPNF (DFT) PSP-SL (APPNF/AOS) CBS-SL (APPNF/AOS) -Forme sémantique -> TDP 43
Aphasies progressives primaires: critères diagnostiques
Définition APP Mesulam 2001
•Trouble du langage aphasique
–Manque du mot +- troubles de compréhension
•S’installant insidieusement et s’aggravant progressivement
•Isolé
–2 ans souvent beaucoup plus
–Pas de limitation des AVQ sauf activités linguistiques
–Pas d’autres troubles
•Acalculie, apraxie gestuelle possibles
Aphasies progressives primaires :
Plusieurs sous-types
Plusieurs sous-types •1 stade de début commun anomie isolée (Mesulam) •APP non fluente/agrammatique •APP fluente –Assimilée à la démence sémantique (DS) •Aphasie logopénique
La distinction des 3 formes d’aphasies progressives primaires est pertinente pour prédire la neuropathologie
–APNF pathologie tau
–AS/DS pathologie tdp43
–AL pathologie Alzheimer
APP logopénique (Gorno Tempini, 2011)
•Présence des deux signes suivants
–Manque du mot dans le discours spontané et en dénomination
–Trouble de la répétition des phrases
•Associé à au moins 3 des 4 signes suivants
–Paraphasies phonémiques dans le discours spontané et en dénomination
–Préservation de la compréhension des mots uniques et des connaissances sur les objets
–Préservation des aspects moteurs du langage
–Absence d’agrammatisme franc
•Le diagnostic clinique peut être conforté par l’imagerie
–Atrophie, hypoperfusion, hypométabolisme
–prédominant au niveau pérysylvien ou pariétal postérieur gauche
APP non fluente/agrammatique (Gorno Tempini, 2011)
•Au moins un des deux signes suivants
–Agrammatisme
–Discours hésitant, demandant un effort, avec des erreurs phonétiques et des déformations (« apraxie de la parole ») (troubles arthriques)
•Associé à au moins 2 des 3 signes suivants
–Troubles de la compréhension des phrases de complexité syntaxique élevée
–Préservation de la compréhension des mots uniques
–Préservation des connaissances sur les objets
•Le diagnostic clinique peut être conforté par l’imagerie
–Atrophie, hypoperfusion, hypométabolisme
–prédominant au niveau fronto-insulaire postérieur gauche
Critères DS GRECO
1- On peut retenir le diagnostic de DS typique chez un patient présentant les critères 1-1 à 1-3 :
–1-1 Désorganisation des connaissances sémantiques,
•Attestée à la fois par :
–Un manque du mot pour les objets et/ou les personnes
–Un trouble de la compréhension des mots
–Un déficit de l’identification des objets et/ou personnes
–Portant autant que possible sur les mêmes objets et/ou personnes
•S’installant insidieusement et s’aggravant progressivement
1-2 En l’absence
–De troubles perceptifs, attestée par
•la normalité de la copie de dessins
•et la normalité des performances dans les tâches perceptives
–De déficit de mémoire au jour le jour (un déficit dans les tests de mémoire n’exclut pas le diagnostic) et de désorientation temporelle
–De réduction de la fluidité du discours
–D’altération des composantes phonologiques (i.e. arthriques et phonémiques, attestée par la normalité de la répétition des mots, de la lecture et de l’écriture des mots réguliers) et syntaxiques du langage
–D’altération du raisonnement non verbal, orientation spatiale, imitation de gestes, capacités visuospatiales, calcul ; un déficit dans les tâches exécutives n’exclut pas le diagnostic
–D’anomalies de l’examen neurologique
–De perte d’autonomie en dehors de celle générée par les troubles sémantiques
•1-3 Avec anomalies temporales habituellement bilatérales et asymétriques à l’imagerie morphologique (IRM si possible) et/ou fonctionnelle (SPECT)
2- La DS est atypique s’il existe
–2-1 Un déficit unimodal progressif attesté par :
•Soit un manque du mot pour les objets et/ou les personnes et un trouble de la compréhension des mêmes mots, sans déficit de l’identification des objets et/ou personnes (forme verbale),
•Soit un manque du mot pour les objets et/ou les personnes avec déficit de l’identification des mêmes objets et/ou personnes, sans troubles de la compréhension des mots (forme visuelle)
•Si critères 1-2 et 1-3 sont respectés
–2-2 La présence au cours de l’évolution d’un des signes suivants (qui doit rester discret et au second plan) :
•Troubles perceptifs
•Anomalies de la mémoire au jour le jour
•Anomalies de la lecture et de l’écriture des mots réguliers
•Altération du raisonnement non verbal, orientation spatiale, imitation de gestes, capacités visuospatiales, calcul
•Anomalies de l’examen neurologique
•Perte d’autonomie dépassant celle générée par les troubles sémantiques
•Si critères 1-1 et 1-3 sont respectés
3- Sont en faveur du diagnostic de DS mais non indispensables :
–Modifications de la personnalité et du comportement, comme : égocentrisme, idées fixes, rigidité mentale, diminution du répertoire comportemental, modifications des goûts et habitudes (par exemple religiosité, changement de goût alimentaire), parcimonie, perte de la notion de danger
–Présence dans le discours de paraphasies sémantiques
–Réduction de la fluence catégorielle plus marquée que l’atteinte de la fluence formelle
–Dyslexie et dysorthographie de surface)
4- Le diagnostic de DS est exclu si :
–Une cause spécifique est mise en évidence à l’IRM (exemple : AVC, tumeur)
–Un syndrome amnésique ou des troubles du comportement sont inauguraux et restent au premier plan
–Il existe une aphasie sans trouble de la compréhension des mots et de l’identification des images
Syndromes visuels progressifs : quelles pathologies ?
•« Pur » –Maladie d’Alzheimer (TAU+B42) •« Non purs » –Maladie à corps de Lewy (synucléine) –Syndrome cortico-basal CBS (TAU) –Maladie de Creutzfeldt-Jacob (prions) –autres
Atrophie corticale postérieure : syndrome de Benson (Benson et al, 1988)
•Rare
•Début vers 50-60 ans
•Délai diagnostic : 1 à 10 ans !
•Diagnostic souvent méconnu :
–consultation initiale = ophtalmologiste
•Association de troubles visuo-perceptifs, visuo-spatiaux et gestuels progressifs
–Troubles visuels : agnosie visuelle, Balint (ataxie visuo-motrice), négligence visuelle, simultagnosie, Hémianopsie Latérale Homonyme
–Alexie & agraphie
–Apraxies (idéomotrice, idéatoire, constructive)
•Les patients sont très longtemps conscients de leurs troubles et fortement dépressifs
•Évolution systématique vers une démence
En pratique, au début…
•Pas ou peu de plaintes mnésiques
•Des plaintes essentiellement visuelles :
–Reconnaissance et saisie des objets
–Lecture
•Mais aussi des plaintes (visuo-)gestuelles :
–Utilisation des objets
–Apraxie d’habillage
–Utilisation des poignées et des serrures
–Écriture
Deux formes anatomo-cliniques du syndrome de Benson
Atteinte du système dorsal, occipito-pariétal, du « Où » : reconnaissance spatiale
(la plus fréquente)
•Atteinte du système ventral, occipito-temporal, du « Quoi » : reconnaissance des formes
Maladie à corps de Lewy
1/ Manifestation centrale (essentielle pour le diagnostic d’une probable ou possible DCL)
Déclin cognitif progressif dont la sévérité entraîne une répercussion sur l’autonomie et les relations sociales et professionnelles de la personne
Une altération mnésique, prédominante ou persistante, n’est pas nécessairement présente aux stades précoces mais devient habituellement patente au cours de l’évolution
Les troubles de l’attention, des fonctions exécutives et des capacités visuo-spatiales peuvent être au premier plan.
2/Signes cardinaux (2 signes sont suffisants pour le diagnostic de DCL probable et 1 seul pour le diagnostic de DCL possible)
Fluctuations cognitives avec des variations prononcées de l’attention et de la vigilance
Hallucinations visuelles récurrentes, typiquement bien détaillées et construite
Caractéristiques motrices spontanées d’un syndrome parkinsonien
3/Manifestations évoquant une DCL (la présence d’au moins une de ces manifestations en plus d’au moins un signe cardinal est suffisante pour le diagnostic de DCL probable, et en l’absence de signe cardinal pour le diagnostic de DCL possible)
Trouble du sommeil paradoxal (qui peut précéder la démence de plusieurs années)
Hypersensibilité aux neuroleptiques
Réduction de fixation du transporteur de dopamine dans le striatum en TEMP monophotonique (=DATscan) ou du MIBG (Méta-iodo-benzyl-guanadine) en scintigraphie myocardique.
4/Symptômes en faveur d’une DCL (souvent présents mais manquant de spécificité)
Chutes répétées et syncopes ; Pertes de connaissance brèves et inexpliquées ; Dysautonomie sévère pouvant survenir tôt dans la maladie telle qu’une hypotension orthostatique, une incontinence urinaire ; Hallucinations autres que visuelles ; Idées délirantes systématisées ; Dépression ; Préservation relative des structures temporales internes en TEMP ou TEP avec réduction de l’activité occipitale ; Ondes lentes à l’EEG avec activité pointue transitoire dans les régions temporales
Les fluctuations : Signe souvent mal évalué. Probablement la principale cause de non diagnostic de la MCL. Elles sont brèves (d’un moment à l’autre)-> troubles attentionnels, fluctuations de la vigilance. Plus longues-> évoquent un tableau confusionnel
4 caractéristiques : Somnolence, sommeils de plus de 2H de jour, regard fixe pendant de longues périodes, épisode où le langage est désorganisé.
Hallucinations présentes dans 40% à 75% des cas : Elaborées (visuelles, parfois cénesthésiques et auditives, généralement monosensorielles, animaux, personnes). Tolérées, elles ne sont traitées que si elles sont angoissantes et envahissantes et si elles prennent une dimension délirante. Peu les racontent spontanément, il faut leur demander spécifiquement
Examens complémentaires : DATscan = atteinte plutôt postérieure
Creutzfeld Jacob
- 50-70 ans (16-86)
- démence rapidement progressive
- myoclonies, ataxie, signes cérébelleux, signes visuels, syndrome pyramidal, syndrome extra-pyramidal, mutisme akinétique
- décès en 8 mois
- EEG: ondes triphasiques, périodiques
- LCR: protéine 14-3-3 et protéine Tau augmentées
- IRM séquences de diffusion et Flair: hypersignaux du cortex et des noyaux gris
Syndrome dysexécutif prédominant : quelles pathologies
- Troubles cognitifs vasculaires
- Maladie à corps de Lewy / démence Parkinson
- DFT vc
- Forme frontale de MA
- PSP
- CBS
AVC carctéristiques cliniques
•Début des signes cognitifs reliés à un ou plusieurs AVC
–Relation temporelle entre un AVC documenté et le déclin cognitif
–Signes d’examen clinique concordants avec la pathologie cérébro-vasculaires (déficits, Syndrome pseudo-bulbaire, dysarthrie, troubles de déglutition, labilité émotionnelle…)
•Déclin cognitif progressif avec prédominance de troubles dyséxécutifs ou de la vitesse de traitement de l’information en l’absence d’AVC ou d’AIT avec au moins un des signes suivants :
–Troubles précoces de la marche (marche à petits pas, marche parkinsonienne, apraxie de la marche)
–Troubles sphinctériens précoces (pollakiurie (fréquence, impériosité) non expliquée par autres causes)
–Modifications comportementales (aboulie, dépression, labilité émotionnelle)