EXAM 2 Flashcards
(129 cards)
Ablaut
- [processus] Synonyme: apophonie. L’alternance en timbre (la quantité est un cas particulier) de la voyelle radicale, exploitée à des fins grammaticales.
- Le cas le mieux connu, et où l’ablaut est encore vivant aujourd’hui, sont les verbes dits forts (ou irréguliers) des langues germaniques.
-> Dans l’anglais sing- sang- sung, la modification du timbre de la voyelle radicale, entre le présenti, le prétérita et le participeu, est le seul moyen de différencier (ou de reconnaître) le statut grammatical (temps et aspect) des formes en question.
Acoustique
- [phonétique] Propriétés du signal phonétique (ou sonore, c’est-à-dire de l’onde physique représentée souvent par un sonagramme), telles la durée, l’amplitude, la fréquence (en hertz),etc.
- Différentes des propriétés articulatoires d’une consonne ou d’une voyelle.
- L’action des organes de la parole (l’articulation) produit le signal phonétique (acoustique).
Acquisition
- Processus d’appropriation, par l’enfant, de sa ou ses langues maternelles.
- Le terme a été établi à dessein pour s’opposer à l’apprentissage, qui concerne l’appropriation de toutes sortes de savoirs par l’humain, y compris d’artefacts culturels comme la maîtrise d’un instrument (violon, piano), d’une danse folklorique, du Code de la route,etc.
- Contrairement à ces facultés apprises, et comme d’autres facultés génétiquement programmées qui ont besoin d’être étayées par l’expérience telles que manger ou marcher, l’acquisition du langage se fait sans effort (visible ou ressenti par le sujet), est toujours couronnée de succès (et de succès égal: il n’y a pas d’enfants qui apprennent moins bien la syntaxe de leur langue maternelle que d’autres), et ne peut être évitée (un enfant ne peut pas ne pas acquérir sa langue maternelle, fût-il opposé à ce processus).
- La différenciation entre acquisition (développement d’une faculté génétiquement programmée) et l’apprentissage est un fondement (aussi historique) de l’approche générative du langage (Chomsky 1959). Elle s’oppose ainsi à la vision behavioriste (courant dominant en psychologie de la première moitié du xxesiècle) qui considère que le mécanisme de l’apprentissage est le même pour toute faculté apprise (langue, Code de la route, manger, jouer au piano confondus : stimulus et réponse (chien de Pavlov).
- On parle aussi, par extension, de l’acquisition de langues qui ne sont pas maternelles, par exemple d’une langue étrangère à l’école (acquisitionL2).
Quels sont les 3 niveaux d’adéquation?
- Observationnelle
- Descriptive
- Explicative
Observationnellement adéquat
ADÉQUATION
- On dit d’un énoncé qu’il est observationnellement adéquat s’il énumère les faits (à propos d’un phénomène, d’une langue,etc.) correctement et exhaustivement.
-> Dire que les consonnes pré-consonantiques et finales se comportent de la même manière, et que cette manière est différente du comportement des consonnes dans toutes les autres positions, est donc un énoncé observationnellement adéquat. En revanche, il ne dit rien sur le fait que le destin, disons, des consonnes finales et intervocaliques n’est jamais partagé, ni dans la langue en question ni ailleurs.
Descriptivement adéquat
ADÉQUATION
- Avoir une idée de la raison pour laquelle la disjonction __{#,C} fait partie des observations pertinentes mais non pas __{#,V} revient à proposer un énoncé qui est descriptivement adéquat.
- C’est ce que fait la théorie syllabique standard en introduisant le constituant syllabique de la coda (voir §25).
- Cependant, il peut y avoir d’autres analyses, différentes et concurrentes mais basées sur les mêmes observations. Par exemple, CVCV propose que l’identité phonologique de la disjonction __{#,C} n’est pas un constituant dans une arborescence syllabique, mais le fait que les deux consonnes en question sont suivies d’un noyau vide (non gouverné). Cette perspective est tout autant descriptivement adéquate.
Explicativement adéquat
ADÉQUATION
Le jour où on sera capable de départager avec certitude ces deux analyses (ainsi que toutes les autres concernant la disjonction en question), et où on aura donc trouvé laquelle est réellement opérationnelle dans la grammaire des locuteurs, on aura atteint le niveau dit explicativement adéquat.
Les trois niveaux d’adéquation ont été introduits par qui?
Les trois niveaux d’adéquation ont été introduits par Chomsky (1965: 18 et suiv.), et les termes utilisés (observation, description, explication) sont davantage techniques qu’intuitifs (la différence entre observation et description, dans l’usage courant de ces mots, ne tombe pas sous le sens).
Algorithme
- Ensemble d’instructions qui transforment un objet selon une règle précédemment établie (où le processus de transformation n’a pas d’emprise sur la manière dont l’objet est transformé).
-> Un algorithme définit ce qui se passe entre l’input et l’output par exemple d’une opération mathématique (3 est transformé en 10, et 4 en 13, par l’instruction «multiplie l’input par trois et ajoute un»), d’une candidature sur un poste (circuit du dossier: visa d’un certain nombre de responsables, passage dans une commission,etc.), d’une application informatique,etc. - En linguistique en général et en phonologie en particulier, les processus (par exemple ‑re est effacé dans liv’’ d’art) sont le résultat de l’application d’algorithmes. Dans un système à la SPE qui fonctionne avec des règles ordonnées, l’ensemble des règles constitue l’algorithme de la composante phonologique de la grammaire.
Allomorphie (supplétifs)
- [synonyme: supplétion] Situation où un morphème a deux ou plusieurs réalisations de surface, au lieu d’une seule.
- Le cas normal est celui où un morphème donné est toujours réalisé par la même forme: ainsi la première personne du pluriel, en français, est toujours signifiée par ‑ons quel que soit le verbe et sans aucune variation. Or parfois deux ou plusieurs formes réalisent le même morphème, et sont alors choisies selon le contexte morpho-syntaxique ou phonologique. On les appelle les allomorphes de ce morphème.
-> La racine du verbe aller par exemple apparaît sous la forme de all‑ à l’infinitif (all‑er), à l’imparfait (j’all‑ais), au participe (je suis all‑é), au passé simple (j’all‑ai) et pluriel du présent (nous all‑ons). Elle se rencontre sous la forme ir‑ au conditionnel (j’ir‑ais) et au futur (j’ir‑ai), se manifeste en tant que aill‑ au subjonctif (que j’aill‑e), et enfin fait surface en tant que va(i)‑ au singulier du présent (je vais, tu vas, il va). Le conditionnement ici est purement morphologique: la sélection des allomorphes est fonction de la forme grammaticale.
-> Les possessifs féminins ma, ta, sa en revanche sont impliqués dans une allomorphie phonologiquement conditionnée. Lorsqu’ils se trouvent devant un mot féminin à initiale vocalique, ils se trouvent supléés par la forme masculine correspondante mon, ton, son. On a ainsi mon armoire et non pas *ma armoire ou *m’armoire. À noter que le h aspiré protège contre la supplétion, malgré le fait qu’il n’ait aucune matérialité phonétique: on dit ma hache [ma aʃ] et non pas *mon hache.
Allophonie/allophones
- [analyse distributionnelle] Relation distributionnelle entre deux segments, qui sont alors appelés allophones.Un allophone est l’une des réalisations sonores possibles d’un phonème.
- Contrairement à deux phonèmes entre eux, deux allophones d’un même phonème ne peuvent s’opposer en distinguant des unités de sens distincts dans une langue: les locuteurs leur attribuent le même rôle fonctionnel en phonologie, même quand ils perçoivent la différence phonétique entre les deux.
-> Ainsi en français le r est normalement uvulaire [ʁ, χ], mais il existe des variétés (régionales ou dialectales, en Bourgogne par exemple) où il est «roulé», c’est-à-dire [r]. Cette différence, très marquée à l’oreille, pourra fournir des informations non grammaticales sur le locuteur (provenance géographique, statut social,etc.), mais ne conduira jamais à un malentendu.
Alternance voyelle-zéro
- [processus] Le fait pour un morphème de présenter une forme où une de ses voyelles est absente, qui dans une autre forme du même morphème est présente.
- L’alternance peut être optionnelle (variation libre comme en français dans devenir- dev’nir où le locuteur décide d’utiliser la forme sans ou avec voyelle), ou obligatoire en fonction d’un contexte grammatical, comme dans le tchèque pes «chien Nsg»- p’s‑a «chien Gsg» (*ps, *pes‑a).
-> Voir index thématique: §22, §128, fds§129.4-5.
Amuïssement
- [processus] Effacement d’un segment, typiquement de manière définitive et en diachronie.
-> On dira que la voyelle posttonique de lat. pip(e)re s’est amuïe en français, qui présente poivre.
-> En revanche, on ne dira plutôt pas que schwa s’est amuï lorsqu’il n’est pas prononcé dans dev’nir (on dira qu’il alterne avec zéro).
Analyse distributionnelle (ou phonématique)
- [analyse distributionnelle] Étudie l’occurrence d’objets par rapport à d’autres objets, en phonologie par rapport au contexte positionnel.
-> En français par exemple, la distribution de [χ] est telle que l’on ne peut le rencontrer que dans certaines positions, et jamais dans d’autres (voir contraste): après obstruante non voisée (et devant voyelle: t[χ]ois), avant obstruante non voisée (et après voyelle: pa[χ]ti). - Lorsqu’il n’y a aucune restriction distributionnelle (que l’objet en question peut se rencontrer dans n’importe quelle position), on dit que la distribution est libre, et l’objet est alors un phonème (voir contraste).
Quelles sont les 4 situations distributionnelles de base?
- Opposition
- Variation libre
- Distribution complémentaire
- Neutralisation
Contraste/opposition
[analyse distributionnelle] On dit de deux segments qu’ils contrastent (ou sont contrastifs ou distinctifs, ou s’opposent, ou encore qu’ils sont en contraste ou en opposition) lorsque, dans une langue donnée, ils produisent des paires minimales.
Paire minimale
Une paire minimale est une paire de deux mots qui ne se distinguent que par un seul segment, comme pas [pa] et chat [ʃa]. Dans ce cas, on dit que les deux segments en question, [p] et [ʃ] ici, sont chacun un phonème (distinct): leur différence est significative puisqu’elle est capable de porter une différence de sens à elle seule.
Variation libre
[r] et [ʁ] sont phonétiquement distincts, mais il n’y a aucune paire de mots en français dont le sens soit distinct sur la seule base de cette différence physique. Pa[r]is et Pa[ʁ]is ont le même sens. On appelle la situation distributionnelle dans laquelle se trouvent [r] et [ʁ] la variation libre.
Distribution complémentaire
Les deux consonnes [ʁ] et [χ] ne sont pas opposables non plus: elles ne différencient aucune paire minimale –mais pour d’autres raisons que [r] et [ʁ]. En effet, [ʁ] et [χ] ne se rencontrent jamais dans le même contexte. On trouve [ʁ] en début de mot ([ʁ]oute), après obstruante voisée (et devant voyelle: d[ʁ]oit), devant obstruante voisée (et après voyelle: cle[ʁ]gé) et en fin de mot (me[ʁ]). En revanche, [χ] ne se rencontre jamais dans ces contextes, on le trouve uniquement ailleurs: après obstruante non voisée (et devant voyelle: t[χ]ois), avant obstruante non voisée (et après voyelle:pa[χ]ti). Lorsque comme [ʁ] et [χ] deux segments ne se rencontrent jamais dans le même contexte, on dit qu’ils sont en distribution complémentaire (ou des variantes contextuelles).
Neutralisation
- Ici un contraste qui existe par ailleurs dans la langue est neutralisé, c’est-à-dire éliminé, dans une certaine position.
-> Le dévoisement en finale (voir §20) est une neutralisation prototypique. En allemand par exemple, t et d sont en opposition partout sauf en finale de mot: à l’initiale on a des paires minimales telles que Torf «tourbe» vs Dorf «village», mais la différence phonétique entre [t] et [d] ne différencie jamais deux mots en position finale. Ainsi Rad «roue» et Rat «conseil» sont prononcés de manière identique [ʁaat]. Or on sait qu’il s’agit bien de deux phonèmes distincts en considérant le pluriel Räd‑er [χææd‑ɐ] «roues» et Rät-e [ʁæætə] «conseils». On dit alors que l’opposition entre deux phonèmes X et Y (ici /t/ et /d/) est neutralisée dans un contexte donné (ici en finale de mot) au profit de l’un des deux (celui qui se rencontre dans ce contexte, ici t).
Dans quelles situations distributionnelles est-ce qu’on retrouve des allophones d’un même phonème?
- Distribution complémentaire
- Variation libre
Antépénultième
On dit d’une voyelle qu’elle est antépénultième lorsqu’elle se trouve être l’avant-avant-dernière voyelle d’un mot. Ce qui est le cas du a dans lat. calidu (>fr. chaud). Dans l’évolution ultérieure du latin (au français et aux autres langues romanes), et plus généralement dans les langues, la position d’une voyelle par rapport à la marge droite du mot conditionne la place de l’accent tonique, et partant, son devenir.
Proparoxyton
On dit d’un mot dont l’antépénultième est tonique qu’il est un proparoxyton (par exemple lat. calidu).
Pénultième
L’avant-dernière voyelle d’un mot.