intra Flashcards
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Dans l’Antiquité aussi bien qu’à l’époque contemporaine, les intellectuels se sont penchés sur la genèse de la connaissance scientifique. À la lumière des concepts abordés lors du premier cours d’épistémologie, est-il envisageable d’affirmer que les points de vue de Karl Popper et de Thomas Kuhn sont conciliables ? Pour répondre de manière adéquate, exposez les perspectives de chacun, puis procédez à une comparaison approfondie des positions de ces deux philosophes.
Popper met en avant la falsifiabilité et la réfutabilité comme critères centraux pour évaluer la scientificité, tandis que Kuhn met en avant le rôle des paradigmes et des révolutions scientifiques dans le développement de la science.
Une conciliation possible est de considérer la falsifiabilité de Popper comme applicable dans les phases de science normale où les scientifiques travaillent à l’intérieur d’un paradigme donné. De plus, on pourrait aussi considérer que les révolutions scientifiques, décrites par Kuhn, qui marquent les moments où les paradigmes sont remis en question et remplacés, intègrent leurs deux perspectives.
Expliquez en quoi consiste le problème de démarcation de Karl Popper, et énoncez deux solutions qu’il propose pour le résoudre.
Il concerne la difficulté à distinguer ce qui est scientifique de ce qui ne l’est pas. Il propose d’abord le critère de falsifiabilité. Ainsi, une théorie doit être accompagnée d’une proposition empirique réfutable par l’expérience. Il propose ensuite le principe de réfutabilité. Ainsi, les scientifiques doivent formuler des hypothèses de manière à ce qu’elles puissent être testées et réfutées, plutôt que confirmées.
Expliquez en vos mots ce qu’est l’épistémologie et démontrez sa pertinence par rapport à la discipline et le sujet de recherche qu’est la psychologie.
L’épistémologie est l’étude de la nature, des origines et des limites de la connaissance. Dans le contexte de la psychologie, elle est cruciale car elle examine les bases théoriques et méthodologiques sur lesquelles reposent nos idées sur le comportement humain et la cognition. Cela nous incite à évaluer les méthodes de recherche utilisées, les paradigmes théoriques adoptés et les biais possibles dans notre compréhension du fonctionnement mental.
À quoi renvoie le concept de qualia, et à quel champ de la philosophie ce concept appartient-il? Quel autre terme utilise-t-on pour décrire cet enjeu philosophique? Expliquez les enjeux soulevés par la qualia, et donnez un exemple de problématique exposée par celle-ci.
Les qualia, aussi appelés conscience phénoménale, concernent le contenu subjectif de l’expérience de notre état mental qui est propre à chacun. Ce concept appartient au champ de la philosophie de l’esprit. Les enjeux résident dans la difficulté à expliquer objectivement ces expériences subjectives et à comprendre si d’autres individus les vivent de la même manière. Par exemple, comment savoir si ce que je perçois comme “rouge” est perçu de la même manière par autrui, ou si nos expériences subjectives diffèrent?
Peut-on dire que la science évolue de façon linéaire pour Popper, alors qu’elle évolue de façon chaotique pour Kuhn ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur leur pensée.
La perspective de Popper suggère une évolution relativement linéaire de la science, où les théories sont constamment testées, réfutées et remplacées par des théories plus précises. Ce processus est centré sur la falsifiabilité des théories et la progression graduelle des connaissances scientifiques. En revanche, Kuhn propose une vision non-linéaire, mais pas nécessairement chaotique, de l’évolution scientifique, caractérisée par des périodes de stabilité (science normale) suivies de changements radicaux (révolutions scientifiques).
Paul prépare sa thèse doctorale. Il aime beaucoup tout ce qui a trait à la psychopathologie de l’enfance, notamment aux troubles du spectre de l’autisme (TSA). Il aimerait tester son hypothèse selon laquelle les jeunes ayant un TSA sont plus susceptibles de développer une personnalité schizoïde à l’âge adulte. Son hypothèse s’inscrit dans les théories psychodynamiques de la personnalité qui n’a jamais vraiment été testée empiriquement. Son hypothèse vient aussi du fait que son frère, Jean, a été diagnostiqué avec un TSA à l’enfance puis avec un trouble de personnalité schizoïde à l’âge adulte. Peut-on dire que Paul fait du raisonnement par induction ou déduction? Justifiez votre réponse en proposant des nuances si nécessaire.
Paul utilise un raisonnement par induction. Il part de l’observation spécifique de son frère, diagnostiqué avec un TSA à l’enfance et un trouble de personnalité schizoïde à l’âge adulte, pour formuler une hypothèse générale concernant les jeunes atteints de TSA. Cette généralisation est basée sur une observation particulière. De plus, bien que son hypothèse s’inscrive dans les théories psychodynamiques de la personnalité, elle n’a pas encore été testée empiriquement, ce qui signifie qu’il n’a pas encore de preuves solides pour la soutenir.
À quoi fait référence le concept d’épiphénoménisme? Est-il vrai de dire que cette conceptualisation de notre univers mentale s’apparente à du monisme? Justifiez votre réponse.
Ce concept suggère que les états mentaux sont des épiphénomènes, c’est-à-dire des phénomènes qui accompagnent sans influencer les activités du corps. L’épiphénoménisme ne s’apparente pas directement au monisme, c’est plutôt une forme de dualisme. Toutefois, il s’accorde davantage au monisme matérialiste, où seuls les processus physiques ont une réelle causalité.
Expliquez en vos mots ce qu’est un modèle en science, et donnez-en un exemple concret.
Le modèle scientifique est une représentation conceptuelle qui va nous permettre de faire des prédictions. Un exemple concret de modèle en science est le modèle planétaire du système solaire, qui simplifie les mouvements des planètes autour du Soleil pour permettre des prédictions précises.
Koffi trouve son cours de méthodologie scientifique complètement absurde. En effet, il pense que l’être humain se leurre à tenter de rendre toute chose systématique et organisée, puisque la vie est chaotique et se doit de l’être. En fait, durant son cours, Koffi rêvasse et s’imagine devenir un chercheur ne suivant aucun protocole et procédant à des études dans une totale liberté. La vision que Koffi a de la science ressemble à la vision de quel philosophe ?
Paul Feyerabend
La psychologie clinique est constituée de plusieurs approches différentes et parfois contradictoires. Récemment, un article publié par Charles (un éminent chercheur de Chicoutimi-Nord) démontre la nécessité de viser une intégration de ces différentes approches afin d’arriver à une psychologie intégrative. Pour réaliser le tout, il propose un modèle intégratif qui agence à la perfection toutes les approches/traitements en psychologie clinique. À son grand étonnement, son article fait la une de tous les journaux du monde (du Journal de Montréal allant jusqu’à la Gazette du sorcier). L’influence de cet article devient même si importante, qu’absolument toutes les organisations qui régulent l’exercice de la profession de psychologue, ainsi que le milieu de la recherche, publient un éditorial annonçant la venue de futures lignes directrices qui bouleverseront la pratique clinique. La publication de l’éditorial signerait le début de quel stade de développement selon la conception de la science de Kuhn ?
Le stade révolutionnaire
Quel est le nom du concept théorique qui décrit notre tendance à croire que, si une chose possède un nom, c’est qu’elle a de ce fait une existence indépendante, ce qui nous amène parfois à traiter un concept abstrait ou une idée comme s’ils étaient des entités concrètes et réelles?
Problème de réification
Pourquoi la notion de déterminisme est-elle si importante en science, et plus particulièrement en psychologie?
Le déterminisme est crucial en science, notamment en psychologie, car en supposant que chaque phénomène a des causes spécifiques, les scientifiques peuvent établir des lois et des modèles prédictifs. En psychologie, l’analyse des variables déterminantes du comportement humain est essentielle pour comprendre, prédire et intervenir de manière efficace dans les phénomènes psychologiques. Le déterminisme est fondamental pour la méthode scientifique, garantissant la validité des expériences.
À propos du débat sur le déterminisme, bien que la plupart des scientifiques adhèrent à la présence de déterminisme dans l’univers, certains d’entre eux avancent que le déterminisme démontrerait certaines limites. À partir de ce que nous avons vu dans le cours, nommez ces deux limites et expliquez en quoi elles n’en seraient pas véritablement dans l’absolu.
D’abord, la surdétermination est une position selon laquelle certains phénomènes ont des causes multiples et interconnectées, compliquant leur prédiction précise. Toutefois, la théorie du chaos permet de démontrer qu’avec le temps ce qu’on peut juger comme imprévisible et chaotique finit par s’organiser au point de démontrer certains patrons qui relèvent d’une forme de déterminisme. Ensuite, le hasard est une position selon laquelle ce serait le hasard qui expliquerait en partie certains phénomènes. Toutefois, le hasard apparent (hasardeux) peut en fait découler de notre manque de connaissance ou de notre capacité limitée à mesurer toutes les variables.
En quoi l’étude de l’histoire en psychologie peut nous être utile?
L’étude de l’histoire en psychologie permet de prendre du recul par rapport aux modèles, aux théories, aux concepts et aux idées actuelles, ce qui est essentiel pour prévenir les erreurs en sciences. Comprendre l’origine et l’évolution de ces éléments nous aide à les contextualiser, à reconnaître leurs limites, et à les améliorer. De plus, elle permet aussi d’apprendre des succès et des échecs du passé pour améliorer la recherche et la pratique contemporaines.
Dans un contexte historiographique, pour quelles raisons dit-on que l’approche par les grands personnages représente certaines limites?
D’abord, l’histoire est souvent façonnée par les vainqueurs, amplifiant la grandeur de certains individus de manière injustifiée. De plus, les grands penseurs étaient souvent des privilégiés, les contextes sociaux et culturels étant rarement pris en compte. Finalement, la course à l’appropriation d’idées a conduit à une exagération des réalisations de certaines figures, au détriment de leurs collaborateurs. Les femmes ont été marginalisées dans l’histoire, leurs découvertes souvent attribuées à des hommes.
À quoi fait référence le concept de complémentarité nature-culture et quel lien peut-on établir entre ce concept et la génétique?
La complémentarité nature-culture se réfère à l’idée que les influences biologiques (nature) et environnementales (culture) interagissent pour façonner le comportement humain. En génétique, cela signifie que les gènes définissent des prédispositions, mais l’environnement et la culture influencent leur expression. Par exemple, les gènes peuvent jouer un rôle dans la prédisposition à certaines maladies, mais l’environnement et les habitudes de vie peuvent déterminer si ces maladies se développent.
Qu’est-ce que l’effet Mathilda? Donnez deux exemples réels et pertinents qui démontrent cet effet.
contributions des femmes sont minimisées ou attribué à d’autres, souvent des hommes. Par exemple, Rosalind Franklin a joué un rôle essentiel dans la découverte de la structure de l’ADN, mais cette contribution majeure a été souvent attribuée à d’autres chercheurs masculins. Un autre exemple est Jocelyn Bell Burnell, dont le rôle crucial dans la découverte des pulsars a été en grande partie attribué à ses collègues masculins lors de l’attribution du prix Nobel de physique.
Les deux expériences de Libet, Wright & Gleason (1983) et Vohs & Schooler (2008) en neuropsychologie semblent avoir bouleversé notre façon de concevoir le déterminisme. À partir de que nous avons vu dans le cours sur le déterminisme, dites en quoi consistait l’objet de ces expériences et rapportez les conclusions de ces études.
Ces deux expériences ont abordé la question de la préparation au mouvement et ont remis en question notre perception du déterminisme. Les expériences de Libet, Wright & Gleason ont mis en lumière le phénomène de la préparation inconsciente des actions, suggérant que nos choix conscients sont précédés par des signaux cérébraux involontaires (potentiel de préparation motrice). Cela remet en question notre perception du libre-arbitre sans toutefois en démontrer sa non-existence. Wright & Gleason ont confirmé cette constatation et ajouté que des actions délibérées pouvaient être prédites à partir d’activités cérébrales, soulevant des questions sur le degré de contrôle que nous avons sur nos choix.
Maria souffre d’un trouble alimentaire. Elle sait que les causes de sa maladie sont multifactorielles, mais elle attribue sa maladie à trois causes principales. Elle pense que c’est l’apport combiné (1) de dérèglements neurochimiques; (2) de la pression qu’elle reçoit de ses parents à la maison et (3) de l’idéal de minceur prôné par la société qui explique mieux la survenue de son trouble alimentaire.
Selon le modèle écologique de Bronfenbrenner, quels sont les trois systèmes impliqués dans l’attribution causale que Maria fait de son trouble alimentaire ?
1- Ontosystème
2- Microsystème
3- Macrosystème
Puisqu’elle n’arrive pas à se concentrer en classe, les enseignants d’Annie et ses parents décident de se rencontrer pour trouver des pistes de solution. À partir du modèle proposé par Brofenbrenner, du point de vue de Annie, cette rencontre représente quel système?
Mésosystème
Antoine, 22 ans, a décidé de quitter les HEC pour concevoir sa propre startup en cryptomonnaie. Content de voir son fils faire preuve d’un esprit d’entrepreneur, son père décide de lui faire un prêt de 125 000$ pour mettre en place son projet. Se souvenant d’une publication Facebook qui l’a marqué « Fake it till you make it” Antoine décide de prendre l’argent pour s’acheter une BMW, histoire de donner confiance aux investisseurs. Malheureusement, après avoir perdu presque tout l’argent de ses investisseurs, ce dernier réalise qu’il risque de perdre sa nouvelle voiture. Apeuré, Antoine décide alors de mettre en place un système de vente collaboratif, basé sur le recrutement, prenant la forme d’un « prisme triangulaire ». Deux jours plus tard, on le retrouve en face d’un juge, accusé d’avoir manigancé une pyramide de Ponzi. Lors de son procès, pour contribuer à la défense de son fils, son père décide de témoigner en sa faveur. Voici le témoignage en question :
« Mon fils Antoine ne peut pas être coupable, car le sens des affaires fait partie de notre patrimoine génétique familial et les mécanismes cérébraux à l’origine de l’inhibition des comportements criminels sont défectueux. De plus, il ne faut pas oublier la pression énorme que la société fait peser sur les gens pour qu’ils démontrent une certaine réussite sociale. Mon fils n’est qu’une victime de son code génétique et les choix auxquels il devait faire face étaient déjà tracés à l’avance. Je vous demande sincèrement, Madame la Juge, de laisser tomber les charges pour que mon fils puisse retourner terminer ses études. C’est un bon petit garçon qui mange toujours ses légumes avant de passer au dessert ».
En ne prenant pas en considération que le témoignage du père fut ridiculisé par la juge (qui a tout de même condamné Antoine à se taper 540 heures de travaux communautaires en plus du dossier criminel qui le suivra pendant plusieurs années), sur quelle conception du déterminisme le plaidoyer de son père repose-t-il? (En passant, les autres questions ne seront pas aussi longues. On a juste mis le paquet sur celle-ci.
Le déterminisme rude (biologique et socioculturel)
Mariette veut devenir une professionnelle dans le décryptage de textes anciens et historiques. Elle est fondamentalement passionnée par tout ce qui à trait à l’histoire des années 1850. Présentement à sa dernière année du BAC en histoire, elle vous demande quel choix prendre entre quatre options de spécialisation. Selon ses intérêts, quelle spécialisation devrait-elle prendre pour sa dernière année (c’est une université unique qui offre des spécialisations assez spéciales) ?
Spécialisation en Histoire des XIXe siècle et décryptage de documents anciens.
Après avoir passé des heures à étudier pour votre examen d’histoire critique, vous décidez d’aller prendre un café avec votre ami Jean-Lou pour vous divertir un peu avant l’examen. Malheureusement, pour des raisons que vous ignorez (et qui semblent visiblement enquiquiner Jean-Lou), vous ne pouvez pas vous empêcher de parler des philosophes de l’Antiquité. Soudainement, alors que vous êtes en train de lui expliquer pourquoi les Grecs croyaient à l’époque que la matière pouvait être animée, ce dernier vous interrompt pour vous dire à quel point ils étaient « stupides » ces Grecs. Il ne comprend pas pourquoi ces derniers croyaient de telles sottises. En parlant de la sorte, à partir de quelle vision historiographique Jean-Lou appréhende-t-il l’histoire?
Le présentisme
Danika est une chercheuse émérite du Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Kuujjuaq. Elle appelle un chercheur de France puisqu’elle aimerait avoir son avis sur un futur protocole de recherche. À son grand étonnement, ce chercheur dit à Danika qu’il a déjà tenté de faire une expérience similaire, mais que les résultats n’étaient pas significatifs et ne menaient à rien. Danika s’étonne d’apprendre cela, puisqu’après avoir fait une revue extensive de la littérature sur son sujet, elle n’a pas vu aucune étude de ce chercheur portant sur son sujet de recherche. À quel problème contemporain en science fait-on référence dans cet exemple ?
Le biais de publication