JUR1055 Flashcards
(64 cards)
Qu’est-ce qui distingue la santé mentale des autres domaines de santé ?
Sa nosologie et l’organisation de ses services sont fortement influencés par les valeurs culturelles et sociales, ainsi que par les avancés scientifiques et économiques des sociétés.
Caractéristiques de la santé mentale durant la période coloniale en NouvelleFrance (16e-18e siècles)
Conditions socioéconomiques de la société ?
- Prise en charge informelle des personnes atteintes de troubles mentaux par la communauté
- Esprit de tolérance, voire de solidarité
- Abscence d’une approche thérapeutique ou médicale spécifique
Raisons :
* Environnement rude et faible densité démographique -> craintes davantage orientée vers l’environnement hostile (climat, maladie, etc.) vs la folie
Caractéristiques de la santé mentale au Québec au 19e siècle
- Évolution vers une prise en charge institutionnelle, mais retard par rapport aux modèles européens et américains, car conditions socio-économiques plus difficiles ;
- Premier asile temporaire au Québec entre 1839-1844 dans la prison de Montréal (le Montreal Lunatic Asylum) ;
- Prise en charge majoritairement privée et religieuse, ce qui limite la médicalisation des soins ;
- Population cible = personnes immigrantes et classes défavorisées.
Qui est Philipe Pinel et quelle est sa conception de la maladie mental ?
- Considéré comme l’un des fondateurs de la psychiatrie
- Aliénation = pas totale = requiert un travail avec un thérapeute
- Cause de l’aliénation = pas organique, mais morale (esprit). Idée que la personne vit un choc émotionnel intense qui provoque des dérèglements physiologiques (insomnie, agitation, trouble de ‘humeur, etc.)
- Traitement moral = nouvel environnement + nouvelles activités pour distraire des pensées délirantes et se resocialiser.
Caractéristiques du domaine de la santé mentale à la mi et fin du 19e siècle (1860-1890)
La crise des asiles
* Conflit entre les propriétaires des asies et les inspecteurs du gouvernement sur les conditions d’admission et les traitements
* Les médecins réclament plus de pouvoir et de meilleures conditions de travail
* Daniel Hack Tuke (aliéniste anglais) dénonce l’utilisation abusive de moyens de contraites -> déclenche un débat publique sur les pratiques asilaires
Réponse du gouvernement
* Instauration d’un bureau médical dans les asiles dirigé par un médecin désigné par l’état
* Maintien du système d’affermage, mais administration des asiles catholiques confiés aux communautés religieuses.
Caractéristiques du domaine de la santé mentale à la fin du 19e siècle-début 20e siècle (1890-1920)
- Développement du réseau asilaire, mais lieux davantage de détention que de soins ;
- Conditions de vie déporable : longs séjours, manque d’hygiène et de soin, exploitation des patient·es.
Contexte du mouvement de désinstitutionnalisation et effets ?
- 1960 : publication du livre “les fous crient au secours”
- Mouvement mettant l’accent sur les droits et libertés des individus et vise à l’humanisation des soins de santé mentale
- 1962 : gouv. Lesage constitue une commission d’étude qui publiera le **rapport Bédard **qui mettra en lumière les dysfonctionnements du système en matière de santé mentale
- Fermeture progressive des asiles
Effets de la désinstitutionnalisation - Développement de ressources communautaires, mais pas assez nombreuses pour assurer la réinsertion sociale -> Augmentation de l’itinérance et de la judiciarisation des malades mentaux et syndrôme de la porte tournante (hospitalisation courte, sans suivi adéquat à leur sortie).
Que met en lumière le rapport Bédard, que dénonce-t’il et quelles sont ses recommandations ?
Rapport Bédard (1962)
* Met en lumière les lacunes du système de santé mental
* Dénonce le sous-financement des hopitaux psychiatriques
* Recommande
- Abolition du système d’affermage ;
- Abolition mesures excessives de sécurité
- Intégration des hopitaux psychiatriques au système hospitalier général ;
- Réduction des mesures de confinement et de contrainte ;
- Création de cliniques externes, services de psychologie, foyers de réhabilitation.
Comment la réforme Castonguay-Nepveu transforme le système de santé québécois ?
Réforme Castonguay-Nepveu (1970)
1. Avant la réforme la santé mentale était traité différemment du reste du système de santé avec un modèle centré sur les hôpitaux psychiatriques. La réforme l’intègre au champ de la santé publique et des services sociaux. Création du réseau des CLSC (centres locaux de services communautaires) qui offrent des services de base en santé mentale en plus de soins médicaux généraux. On ne parle plus de maladie mentale, mais de santé mentale.
2. Avant la réforme, seuls les services psychiatriques prenaient en charge les troubles de santé mentale. Avec la réforme -> hiérarchisation des services. Services de base couverts par les CLSC et services spécialisés en hopitaux psychiatriques.
3. La santé n’est plus un privilège, mais un droit. Santé plus la responsbilité individuelle du médecin avec saon patient·e, mais bien du gouvernement envers la collectivité.
Bilan : La Réforme Castonguay-Nepveu marque une transition vers une vision plus décentralisée, communautaire et axée sur les droits des patients, mais son impact est affaibli par le désengagement progressif de l’État en santé mentale.
Quelle est la pièce maitresse de la réforme Castonguay-Nepveu ? + contexte de création
Le code des professions. Il sera adopté en 1973.
Contexte :
Dans le cadre de la commission C-N, une étude sur les professions de la santé révèle un développement du droit professionnl désordonné, manque de philosophie globale, manque de clarté au niveau de sa fonction/mission. Mias elle reconnait qu’il est pertinent qu’ils soient autogérés.
La réforme recommande un cadre législatif clair pour l’organisation des professions.
Le code des professions établit ainsi :
- la formation académique et professionnel pour chaque profession ;
- les mesures disciplinaires et d’inspection des membres ;
- le pouvoir réglementaire (code déontologique) pour encadrer les pratiques professionnelles.
Dates et mesures qui renforce les droits des patient·es en santé mentale ?
- 1972 - Adoption de la Loi sur la protection du malade mental.
* Les patient·es atteintes de troubles mentaux ont un statut légal
* Hopitaux et CLSC doivent prendre en charge les patient·es et leur offrir des soins adaptés
* Création d’un comité de révision pour surveiller les pratiques en psychiatrie.
(remplacée en 1997 par la Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui) - 1975-Charte des droits et liberté de la personne
- 1982-Charte canadienne
* droit à la vie, la liberté et la sécurité.
Quels sont les constats ayant mené à l’adoption de la politique de santé mentale (PSM) en 1989 ?
- Discontinuité des soins : manque de coordination entre les services
- Compétition entre les services : fonctionnemment en silos vs collaboration entre hopitaux/clsc/organismes communautaires
- Influence des groupes d’intérêt : domination de la vision médicale au détriment d’une approche plus globale
- sous-financement des ressources communautaires
=> considéré comme la 2e phase de désinstitutionnalisation, mais pour raison économique
=> aller vers un modèle sociocommunautaire axé sur le partenariat.
Quels sont les objectifs principaux de la PSM (1989) ?
- Primauté de la personne patiente dans l’organisation des services
* Mettre en place des plans de service individualisé. - Consolider le partenariat entre les différents acteurs :
* Revaloriser le rôle de la famille, proche, communauté ;
* Mieux intégrer et reconnaitre l’importance des personnes intervenantes du réseau de la santé et des services sociaux ; - Accroitre la qualité des services et favoriser l’équité :
* améliorer l’accès et la continuité des soins
* meilleure répartation des ressources
Pourquoi l’Office des professions du Québec (OPQ) a-t-il mené une étude en 1992 sur la régulation des professions en santé mentale et bien-être ?
L’OPQ a mené cette étude en réponse à la demande de plusieurs groupes professionnelsdans le domaine de la santé mentale et du bien-être, qui souhaitaient créer un ordre professionnel distinct pour encadrer leurs pratiques.
Objectif de l’avis de l’OPQ de 1992 ?
Éclairer le ministre responsable de l’application des lois professionnelles sur les avantages et les inconvénients de créer un ordre professionnel distinct pour ces groupes.
Recos principales repris dans l’avis de l’OPQ de 1992 ?
- Pas créer un ordre professionnel spécifique pour des groupes comme les thérapeutes conjugaux et familiaux, les sexologues, les professionnels des médecines douces et les psychoéducateurs, mais les intégrer à des ordres professionnels existants, tels que ceux des travailleurs sociaux, des psychologues, ou d’autres professions ayant un cadre déjà établi ;
- L’office constate que différents types de formation, d’approche, d’associations mènent à la psychothérapie. Activité de psychothérapie = activité complexe. Besoin de professionnels compétents et intègres. Recommandations : réservation du titre psychothérapeute.
Réservation du titre de psychothérapeute (mais pas d’ordre distinct). Cela signifie que seules les personnes formées de manière spécifique à la psychothérapie pourront utiliser ce titre, ce qui permettrait d’assurer une pratique plus sécuritaire et professionnelle ;
Quelles mesures ont été proposées pour favoriser la compétence des professionnels exerçant en psychothérapie dans l’avis opq 1992 ?
Laisser les ordres professionnels établir elleux-mêmes des critères pour pratiquer la psychothérapie
- Mise en place de critères de compétence clairs pour les professionnels exerçant la psychothérapie.
- Établissement de normes de pratique pour assurer la qualité des interventions.
- Création de mécanismes d’évaluation et de régulation pour surveiller la pratique.
- Éducation du public sur la psychothérapie et sur la manière de trouver des professionnels qualifiés.
À quoi fait référence l’article 25 du code des professions ?
Fait référence aux facteurs dont il faut tenir compte pour déterminer si un ordre professionnel doit être constitué ou si un groupe de personnes doit être intégré à un ordre professionnel existant.
En résumé, il s’agit d’évaluer si la profession nécessite une supervision pour protéger à la fois la qualité des services et les intérêts du public.
Quels sont les 5 facteurs repris par l’article 25 du code , visant à déterminer si la création d’un ordre est nécessaire ?
- Les connaissances nécessaires pour exercer : Est-ce que les personnes qui exerceraient cette profession ont besoin de connaissances spécialisées et approfondies ?
- L’autonomie et la complexité des jugements : Les personnes dans cette profession agissent-elles de façon indépendante dans des situations où il est difficile pour quelqu’un sans formation spécifique de juger leur travail ?
- La relation de confiance avec le public : Si les personnes fournissent des services où la confiance est primordiale
- Les risques pour le public : Si la compétence ou l’intégrité de ces personnes n’est pas contrôlée, cela pourrait entraîner des préjudices graves pour ceux qui utilisent leurs services.
- La confidentialité : Si ces personnes sont amenées à connaître des informations confidentielles dans le cadre de leur travail, un ordre professionnel pourrait être nécessaire pour garantir que ces informations sont protégées correctement.
date de création de l’ordre des sexologues ?
2013
Le droit professionnel relève de la compétence provincial ou fédéral ?
Provincial
Deux conditions pour avoir le droit de pratiquer
- Avoir un permis de pratique
- être inscrit au tableau de notre ordre
nb: le permis seul ne permet pas de pratiquer
Impacts et importance de l’affaire Breton (2003) ?
Même si un professionnel travaille dans un contexte fédéral (ex. : armée), sa pratique est soumise aux règles de son ordre professionnel (ex: respect de la confidentialité), qui est sous compétence provinciale, et ce même s’il s’est inscrit sur une base volontaire.
Breton : travailleur sociaux pour les forces armées. Bris de confidentialité au profit du “devoir militaire”.
Quelle est la raison d’être du droit des professions/code des professions ?
La protection du public