La réforme grégorienne Flashcards
(43 cards)
Quelle était la question théologique et morale posée par la réforme de l’Église ?
L’Église était perçue comme corrompue par divers péchés, notamment le simonisme et le nicolaïsme. Ces termes, qui trouvent leur origine dans des personnages des Actes des Apôtres, dénoncent respectivement l’achat de pouvoirs spirituels et la rupture de la chasteté cléricale.
Qu’est-ce que le simonisme, et comment ce terme est-il apparu ?
Le simonisme, qui vient de Simon le Magicien, décrit l’achat de choses sacrées, comme le pouvoir de faire des miracles, à travers l’argent. Dans l’Église, le terme désigne spécifiquement le commerce des sacrements, tel que les ordinations, permettant à quelqu’un de devenir prêtre ou évêque par des moyens financiers.
Quels enjeux juridiques et institutionnels soulève la simonie ?
La simonie pose le problème de l’appropriation privée de l’Église par l’achat de charges ecclésiastiques. Elle expose l’Église au risque d’être dominée par des laïcs capables d’acheter des fonctions sacrées.
Quelle est l’origine du nicolaïsme, et quels problèmes soulève-t-il ?
Le nicolaïsme, lié au diacre Nicolas des Actes des Apôtres, fait référence à une rupture avec la chasteté cléricale. Ce phénomène conduit à une dynastie au sein de l’Église, où les enfants de prêtres ou d’évêques héritent de charges ecclésiastiques, assimilable à une appropriation privée des biens de l’Église.
Quel clergé est principalement affecté par la simonie et le nicolaïsme, et qui impulse les réformes ?
Le clergé séculier est le plus touché par ces pratiques, tandis que le clergé régulier (les moines) en est moins affecté. Les réformes sont initiées par le clergé régulier, notamment par les monastères clunisiens, qui sont indépendants des évêques et dépendent directement du pape.
Quel était l’objectif des réformes impulsées par les monastères clunisiens ?
Les réformes visaient à rendre l’Église autonome vis-à-vis des puissances laïques, en empêchant celles-ci de la contrôler par l’achat de charges ecclésiastiques. Cette volonté d’indépendance cherchait à rétablir l’autorité du pape.
Quel événement marque le point de départ de la réforme grégorienne ?
L’élection de Léon IX en 1049 initie la réforme grégorienne, avec pour objectif de rendre la papauté indépendante et de renforcer son autorité, notamment face à l’Église d’Orient, qui s’est progressivement éloignée, jusqu’au schisme de 1054.
En quoi la réforme grégorienne a-t-elle influencé l’organisation de l’Église ?
La réforme grégorienne vise à rendre l’Église plus hiérarchisée et placée sous un contrôle strict du pape, inspirant ainsi les structures politiques des royaumes laïques en construction.
Quel changement majeur dans la désignation du pape se produit au 13e siècle ?
Avant le 13e siècle, le pape était choisi par le clergé de son diocèse, sous l’influence de puissants locaux et souvent de l’empereur. À partir de 1059, les cardinaux, membres du clergé de Rome, deviennent les seuls à pouvoir élire le pape, ce qui autonomise l’Église des interférences laïques.
Qui sont les cardinaux, et comment se structure leur rôle dans l’Église ?
Les cardinaux se divisent en trois catégories : les évêques de Rome, les cardinaux prêtres et les serviteurs (inférieurs aux prêtres). Ils deviennent des membres essentiels de l’Église, responsables de l’élection du pape, en formant un corps autonome au sein de l’Église.
Comment se déroule l’élection papale à partir du 12e siècle ?
L’élection papale se précise avec la pratique du conclave : les cardinaux sont enfermés sans communication avec l’extérieur jusqu’à ce qu’ils élisent un pape. Une fumée noire signifie qu’aucune majorité n’a été obtenue, tandis qu’une fumée blanche indique qu’un pape a été élu.
Quel est le rôle de la fumée dans le processus de conclave ?
La fumée sert de moyen de communication durant le conclave. La fumée noire signale qu’aucune majorité n’a été atteinte, et la fumée blanche indique qu’une élection papale a eu lieu.
Quelles sont les conséquences de la réforme de 1059 pour l’Église ?
À partir de 1059, l’Église devient autonome au niveau de sa direction (le pape), supprimant ainsi l’influence des puissants laïcs dans son fonctionnement interne.
Comment se caractérise la période grégorienne dans l’Église ?
La période grégorienne est marquée par le contrôle renforcé du pape sur l’Église et son indépendance vis-à-vis des laïcs, affirmant ainsi l’autorité spirituelle du pape sur l’Église et excluant toute ingérence laïque.
Pourquoi la réforme grégorienne entraîne-t-elle des conflits avec l’empereur allemand ?
L’empereur allemand n’accepte pas de perdre son influence sur l’Église, et la réforme grégorienne, en excluant les laïcs de la gestion ecclésiastique, le prive du pouvoir qu’il exerçait auparavant sur le clergé. Cela provoque un conflit entre le pape et l’empereur, connu sous le nom de querelle des investitures.
. Qui est Grégoire VII, et quel rôle joue-t-il dans la querelle des investitures ?
Grégoire VII, ancien moine Hildebrand, est élu pape en 1073. En 1075, il interdit aux ecclésiastiques de recevoir des biens des mains des laïcs, établissant ainsi que l’Église ne doit pas être investie par des seigneurs laïcs, mais rester autonome, comme le serait un fief dans le contexte féodal.
Quel rôle l’Église joue-t-elle depuis l’époque carolingienne dans le pouvoir impérial ?
Depuis l’époque carolingienne, l’Église agit comme un relais de la souveraineté impériale, l’empereur considérant les membres du clergé comme ses vassaux, soumis à son autorité dans une relation féodale.
Qu’est-ce que les “Dictatus Papae” rédigés par Grégoire VII en 1075, et que revendiquent-ils ?
Les “Dictatus Papae” sont un document de 27 propositions rédigé par Grégoire VII, exprimant la volonté d’exclure totalement les laïcs de toute influence sur l’Église et affirmant la suprématie du pouvoir spirituel (Église) sur le pouvoir temporel (État).
. Comment réagit l’empereur à ces revendications, et quelles en sont les conséquences
L’empereur, en conflit avec le pape, est excommunié, se retrouvant ainsi exclu de la communauté chrétienne. Cette situation devient insoutenable pour lui, le forçant à se rendre à Canossa pour une humiliation publique afin de se réconcilier avec l’Église.
Qu’est-ce que le Concordat de Worms, et comment résout-il la querelle des investitures ?
Le Concordat de Worms, signé en 1122, est un accord entre le pape et le Saint-Empire romain germanique. Il établit un compromis en distinguant les aspects spirituels et temporels de la charge ecclésiastique : l’Église conserve le pouvoir de consécration (aspect spirituel), tandis que l’empereur peut investir dans le temporel, c’est-à-dire les biens matériels associés à la charge.
Quelle distinction le Concordat de Worms établit-il dans les fonctions de l’Église ?
Le Concordat de Worms distingue deux éléments dans les fonctions ecclésiastiques : la charge sacrée (être évêque ou curé, liée à un sacrement, uniquement sous contrôle de l’Église) et le temporel (les biens matériels de la charge), où un laïc peut intervenir sans pour autant influencer le spirituel.
Comment la papauté continue-t-elle d’affirmer son autorité après la querelle des investitures ?
La papauté poursuit sa revendication de suprématie sur le pouvoir laïque à travers la théorie pontificale, selon laquelle le pape gouverne par mandat divin. Cette théocratie affirme que les rois sont en quelque sorte les vassaux du pape, comme l’illustre Jean sans Terre au XIIIe siècle, qui reconnaît tenir le royaume d’Angleterre du pape.
Quel est le symbole de la revendication de suprématie de la papauté sur les pouvoirs temporels et spirituels ?
Le pape porte la tiare, un bonnet surmonté de deux couronnes symbolisant sa domination sur le spirituel et le temporel, renforçant l’image de la papauté comme autorité suprême.
Comment le roi de France répond-il à la théorie pontificale ?
Le roi de France ne reconnaît pas le pape comme son seigneur et refuse cette théocratie. Il se présente comme le “lieutenant de Dieu sur Terre,” titre équivalent à celui de “vicarius” (vicaire) utilisé par le pape pour affirmer son propre rôle de représentant de Dieu sur Terre.