liste des films pour l'examen Flashcards

(103 cards)

1
Q

L’Arroseur arrosé [aussi appelé Le Jardinier]

A

(Auguste et Louis Lumière, 1895)

  • Première fiction cinématographique (vs. autres vues documentaires de la séance)
  • Proj. publique payante du 28 décembre 1895 (1re projection Lumière)
  • Récit minimal basé sur un motif populaire (planche d’Épinal, ancêtre BD)
  • Se distingue des vues uniponctuelles comme L’Arrivée d’un train (1895) ou Démolition d’un mur (1896)
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2
Q

Le Voyage dans la Lune

A

(Georges Méliès, 1902)

  • Mélange d’attractions visuelles et de narration linéaire
  • Enchaînement de tableaux autonomes : départ pour la lune, construction de l’obus, lancement, etc
  • Se distingue d’autres films de Méliès sans récit (ex : Un homme de tête (1898), L’Homme à la tête de caoutchouc (1901)) où l’attraction prime dans un espace unique
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3
Q

L’Attaque du grand rapide (The Great Train Robbery)

A

(Edwin S. Porter, 1903)

  • Film pluriponctuel avec récit développé (comme Le Voyage dans la lune).
  • Préfigure les films narratifs de Griffith, Ince (années 1910) et le western.
  • Tournage en extérieur (vs. studio).
  • Plan rapproché marquant : hors-la-loi tirant vers la caméra.
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4
Q

Vie et Passion de Jésus-Christ

A

(Pathé, 1902-1907)

  • S’inscrit dans la mode des Passions filmées (1890s–1914), genre spectaculaire et narratif.
  • Adopté par tous les grands studios : Lumière, Méliès, Edison, Pathé, Gaumont.
  • Nombreux remakes proposés aux exhibiteurs (tableaux achetés et assemblés librement jusqu’en 1907).
  • Version restaurée par la Cinémathèque suisse:
    a. Base : version germanophone colorisée au pochoir; b. Dernier tableau : version francophone en N&B.
  • Tableaux de dates différentes → datation étendue (1902–1907)
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5
Q

La Naissance, la vie et la mort de notre Seigneur Jésus-Christ

A

(Alice Guy, 1906)

  • Film en tableaux narratifs sur la vie du Christ.
  • Inclut l’ostension du voile de Véronique :
    a. Insert symbolique, hors du récit (décor disparaît).
    b. Fonction attractionnelle, adressée directement au spectateur.
    c. Comparable au plan frontal du hors-la-loi dans The Great Train Robbery.
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6
Q

L’Assassinat du duc de Guise

A

(André Calmettes et Charles Le Bargy, 1908)

  • Produit par la société du Film d’Art.
  • Structure en tableaux à composition centripète (comme Le Voyage dans la Lune).
  • Mais : organisation spatiale plus complexe, avec
    a. Déplacements des personnages →
    b. Continuité renforcée entre les tableaux.
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7
Q

La Télégraphiste de Lonedale (The Lonedale Operator)

A

(D. W. Griffith, 1911)

  • Structure ternaire :
    1. Télégraphiste (héroïne)
    2. Brigands
    3. Fiancé dans le train
  • Motif du “sauvetage de dernière minute”, typique de Griffith.
  • Montage alterné entre espaces distincts → suspense croissant.
  • Télégraphe = lien narratif et technologique entre les pistes.
  • Similaire à The Lonely Villa (1909).
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8
Q

Fantômas, épisode 1 : Le Mort qui tue

A

(Louis Feuillade, 1913)

  • Tourné dans le contexte des serials à rythme rapide, souvent en extérieur.
  • Moins improvisé que Les Vampires (Feuillade, 1915).
  • Adapté du roman-feuilleton de Allain & Souvestre (1911–1913).
  • Narration feuilletonesque avec éléments de suspense et rocambolesque.
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9
Q

Fantômas, épisode 2 : Juve contre Fantômas

A

(Louis Feuillade, 1913)

  • Action étagée en profondeur de champ, sans changement de plan.
  • Pas de découpage, mais plan d’ensemble continu.
  • Esthétique centripète (action centrée dans le cadre).
  • Comparable à la course-poursuite dans Die Puppe (Lubitsch, 1919), qui fait référence au style ancien.
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10
Q

Les Derniers jours de Pompéi (Gli Ultimi giorni di Pompei)

A

(Eleuterio Rodolfi, 1913)

  • Péplum italien du premier âge d’or.
  • Décors en dur (≠ toiles peintes) + composition picturale des plans.
  • Influence des Passions (ex : Vie et Passion de Jésus-Christ, Pathé, 1902–1907).
  • Spectaculaire :
    a. Figuration par milliers (typique du péplum & de Intolerance, Griffith, 1916).
    b. Inserts documentaires (éruption du Vésuve).
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11
Q

Charlot apprenti (Work)

A

(Charlie Chaplin, 1915)

  • Chaplin revendique l’influence de Max Linder, 1re vedette internationale du cinéma burlesque (Max pédicure, 1914).
  • Contraste marqué :
    a. Max Linder = dandy élégant
    b. Chaplin = vagabond maladroit (Charlot)
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12
Q

Charlot rentre tard (One A.M.)

A

(Charlie Chaplin, 1916)

  • Usage comique intensif du décor, à l’extrême.
  • Similaire à Charlot chef de rayon (The Floorwalker, 1916).
  • Exploitation burlesque des objets, ex. : scène du réveil-matin dans Charlot usurier (The Pawnshop, 1916).
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13
Q

Intolérance (Intolerance)

A

(D. W. Griffith, 1916)

  • Réponse à Birth of a Nation (1915), accusé de racisme.
  • Lillian Gish : star hollywoodienne, actrice fétiche de Griffith.
  • Film emblématique du montage alterné (plusieurs récits entremêlés).
  • Le récit du Christ, plus linéaire, reprend le style des Passions filmées des débuts (ex : Pathé, Gaumont).
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14
Q

Le Lys brisé (Broken Blossoms)

A

(D. W. Griffith, 1919)

  • Mélodrame centré sur un amour tragique.
  • Avec Lillian Gish, figure récurrente chez Griffith.
  • Esthétique orientaliste / exotisme oriental, comme dans The Cheat (Cecil B. DeMille, 1915).
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15
Q

Le Cabinet du Dr. Caligari (Das Cabinet des Dr Caligari)

A

(Robert Wiene, 1920)

  • Film emblématique du cinéma expressionniste allemand
  • Décors stylisés de Warm, Reimann & Röhrig (cf. Le Golem, décors de Poelzig)
  • Motif de l’hypnose, repris plus tard dans Dr. Mabuse, der Spieler (Fritz Lang, 1921–1922)
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16
Q

Le Golem (Der Golem, wie er in die Welt kam)

A

(Paul Wegener, 1920)

  • Le grand rabbin rappelle Faust (Faust, Murnau, 1926) → deux savants démiurges pactisant avec le mal pour sauver leur peuple.
  • Lien avec le roman gothique Frankenstein (Mary Shelley), inspiré de la légende du Golem.
    → Adapté par Hollywood en 1931.
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17
Q

Nosferatu le Vampire (Nosferatu. Eine Symphonie des Grauens)

A

(Friedrich Wilhelm Murnau, 1922)

  • Film de Murnau mêlant fantastique et légendaire (comme Faust, 1926).
  • Remake par Werner Herzog : Nosferatu, Phantom der Nacht (1979, Nouveau cinéma allemand).
  • Adaptation non officielle du roman Dracula (Bram Stoker).
    → Version officielle : Dracula (Tod Browning, Universal, 1931).
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18
Q

Cœur fidèle

A

(Jean Epstein, 1923)

  • Film de la première avant-garde française
  • Esthétique de la vitesse & des machines :
    a. parallèle avec La Roue (Gance, 1923 – train)
    b. et La Glace à trois faces (Epstein, 1927 – automobile, récit complexe et discontinu)
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19
Q

La Roue

A

(Abel Gance, 1923)

  • Film emblématique de la démesure d’Abel Gance
  • Comparable à Napoléon (1927), autre œuvre monumentale
  • Anticipe les innovations techniques de Gance : ex : Polyvision (système de triple écran pour Napoléon)
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20
Q

La Souriante Madame Beudet

A

(Germaine Dulac, 1923)

  • Utilise des effets cinématographiques pour représenter les visions intérieures du personnage → Comparable à Feu Mathias Pascal (L’Herbier, 1926, avec Mosjoukine)
  • Autre film marquant de Dulac : La Coquille et le Clergyman (1928) → œuvre polémique, soutenue par Antonin Artaud
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21
Q

The Ten Commandments - Original

A

(Cecil B. DeMille, 1923)

  • Péplum hollywoodien du 1er âge d’or.
  • Auto-remake par DeMille en 1956 (2e âge d’or).
  • Le récit biblique = prologue à une histoire contemporaine (années 1920).
  • Exemple de structure narrative multiple, comme dans Intolerance (Griffith, 1916).
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22
Q

A Woman of Paris (L’Opinion publique)

A

(Charlie Chaplin, 1923)

  • Seul film muet non burlesque de Chaplin → mélodrame.
  • Annonce l’intégration du mélodrame dans ses comédies (ex : The Kid, 1921).
  • Influence majeure sur les comédies sophistiquées d’Ernst Lubitsch (Design for Living, 1933).
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23
Q

Monte là-dessus (Safety Last)

A

(Harold Lloyd, 1923)

  • Film burlesque emblématique.
  • Met en scène Lonesome Luke, personnage récurrent joué par Harold Lloyd lui-même.
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24
Q

Aelita

A

(Iakov Protazanov, 1924)

  • Adaptation d’Alexis Tolstoï par un réalisateur issu de l’ère tsariste (plus âgé que l’avant-garde soviétique)
  • Récit : un ingénieur rêve d’une révolution sur Mars et de la princesse Aelita
  • Pas un récit d’anticipation → toute l’histoire martienne = rêverie projetée (comme Sherlock Jr., Keaton, 1924)
  • Esthétique constructiviste dans les décors (cf. L’Inhumaine, 1924)
  • Montage classique (≠ Eisenstein), plus continu.
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25
La Croisière du Navigator (The Navigator)
(Buster Keaton et Donald Crisp, 1924) - Huis clos technologique : Keaton seul sur un navire à la dérive (cf. Le Mécano de la Générale, 1926) - Gags d’objets récalcitrants (ex : chaise longue) → proche de Chaplin (Charlot rentre tard). - Thème du personnage face à la machine - Parallèle avec Sherlock Jr. (1924) : projection rêvée dans un film, interactions entre rêve et réalité, contrôle progressif de l’univers fictionnel
26
L’Inhumaine
(Marcel L’Herbier, 1924) - Film d’avant-garde française - Séquence d’accident de voiture marquée par l’effet de vitesse → comparable à La Glace à trois faces (Epstein, 1927)
27
La Mère
(Vsevolod Poudovkine, 1926) - Thème : éveil du sentiment révolutionnaire face à la répression des prolétaires (cf. La Grève, Eisenstein, 1925) - Spécificité : personnages individualisés, avec motivations psychologiques (amour maternel et filial) - ≠ Eisenstein (Potemkine, Octobre) : recours au typage (classe/caractère), mise en avant du collectif.
28
Le Chanteur de jazz (The Jazz Singer)
(Alan Crosland, 1927) - Jalon majeur du passage au cinéma parlant - Utilise le système Vitaphone (Warner) : a. Musique et chant enregistrés & synchronisés b. Seule partie parlée : chant à la mère à domicile - Succès commercial retentissant - Interprète : Al Jolson, aussi star de The Singing Fool (1928) - Liens avec l’essor de la radio et de l’industrie du disque (promotion de musiques de films)
29
Metropolis
(Fritz Lang, 1927) - Créature artificielle sans implication féminine : robot Maria (cf. Le Golem, 1920) - Laboratoire du savant fou = féérie moderne (cf. L’Inhumaine, 1924) - Inspirera le robot C-3PO de Star Wars (dessins de production des années 1970) - Associé a posteriori à la science-fiction (≠ Aelita, rêve) - Intrigue proche du serial : quête de Maria par Freder (cf. Die Spione, Die Spinnen) - Fin utopique : réconciliation patron/prolétaire ≠ élan révolutionnaire des films soviétiques (Eisenstein) - Lang réalise plus tard un film expressionniste sonore : M le maudit (1931)
30
Octobre
(S. M. Eisenstein, 1927) - Commémore la révolution bolchevique d’octobre 1917 → chute du tsarisme - Pas de protagonistes identifiés (≠ narration classique) - Prolonge Le Cuirassé Potemkine (1925) : montage des attractions → impact émotionnel (ex : escalier d’Odessa) - Montage encore plus intellectuel : discursif, souligne les enjeux idéologiques et historiques
31
L’Argent
(Marcel L’Herbier, 1928) - Décors monumentaux pour un film ancré dans l’époque contemporaine (≠ Intolérance ou Metropolis) - Reprend des acteurs de Metropolis : Alfred Abel, Brigitte Helm - Modernité mise en scène : bourse frénétique, aviateur recordman, télécommunications (téléphone, télégraphe) - Rappel de L’Inhumaine (1924) : vitesse, technologie, esthétique moderne
32
Broadway Melody
(Harry Beaumont, 1929) - Comédie musicale saluée par la critique (ex. René Clair) - Intégration narrative du son : chansons et spectacles intégrés à l’histoire - Oscar du meilleur film (2e cérémonie, 1930) - Personnage féminin actif : Bessie Love → agentivité marquante pour l’époque - Préfigure les comédies musicales des années 1930 (ex : Busby Berkeley) - Même sous-genre que Singin’ in the Rain (Donen & Kelly, 1952) → backstage musical
33
L’Homme à la caméra
(Dziga Vertov, 1929) - Documentaire formaliste inscrit dans la théorie du « ciné-œil » : filmer le réel sur le vif - Dimension réflexive marquée : on voit l’opérateur filmer (caméra = œil prothétique), on voit aussi la monteuse au travail, jeu sur les photogrammes et les images en mouvement - Film structuré selon le déroulé d’une journée urbaine
34
À nous la liberté
(René Clair, 1931) - Refus du vococentrisme : utilise le son de façon inventive, pas centré sur la parole, déjà expérimenté dans Sous les toits de Paris (1930) - Voix collectives, jeux de synchronisme - Musique commercialisée indépendamment du film - Le film réfléchit sur l’industrie sonore → mise en abyme narrative du cinéma parlant
35
Allô Berlin ? Ici Paris !
(Julien Duvivier, 1932) - Exhibition des technologies sonores : téléphonie, transmission de la parole (cf. The Man Who Knew Too Much, Hitchcock, 1934) - Intégration narrative du bilinguisme → évite de produire plusieurs versions linguistiques du film
36
Scarface
(Howard Hawks, 1932) - Film de gangsters emblématique : violence marquée, protagoniste exubérant & déviant inspiré d’Al Capone - Scène de siège d’une chambre par la police → comparable à Le jour se lève (Carné, 1939) - Période du cinéma parlant : bruit des armes = attraction sonore (cf. L’Homme qui en savait trop, Hitchcock, 1934) - Différences de représentation de la violence : Hollywood se censure (Code Hays), la France l’expose davantage dans les années 1930
37
Sérénade à trois
(Design for Living, Ernst Lubitsch, 1933) - Comédie sophistiquée, dans la lignée de L’Opinion publique (Chaplin, 1923) - ≠ humour grossier des débuts allemands de Lubitsch (ex : La Poupée, 1919) - Emblématique de la “Lubitsch touch” : suggestion du désir par le dialogue et le non-dit - Relation à trois (March, Cooper, Hopkins) → impossible après le Code Hays (1934).
38
L’Homme qui en savait trop
(The Man Who Knew Too Much, Alfred Hitchcock, 1934) - Période britannique de Hitchcock - Expérimentations sonores (cf. Chantage/Blackmail, 1929) - Antagoniste joué par Peter Lorre (protagoniste de M le maudit, 1931) - Influence de l’expressionnisme allemand : atmosphère pesante, hypnose - Séquence de siège finale : bruit des coups de feu → proche des films de gangsters pré-Code - Remake en 1956 par Hitchcock avec James Stewart
39
Rapt
(Dimitri Kirsanoff, 1934) - Film de l’interrègne sonore : refus du vococentrisme, expérimentations sonores (voix, musique, voix collective) - Comparable aux films de René Clair (À nous la liberté, 1931) - Bilinguisme intégré à la narration → évite les versions multiples (cf. Allô Berlin ? Ici Paris !, 1932).
40
Les Temps modernes (Modern Times)
(Charlie Chaplin, 1936) - Reprise de gags issus des films de Chaplin des années 1910 - Refus du primat de la parole malgré le cinéma parlant : intertitres, expérimentations sonores (cf. City Lights, 1931) - Thématique du milieu ouvrier → parallèle avec À nous la liberté (René Clair, 1931) - Accusation de plagiat par la Tobis, société allemande productrice du film de Clair.
41
Gueule d’amour
(Jean Grémillon, 1937) - Avec Jean Gabin, figure du prolétariat - Histoire de manipulation par une femme fatale de la bourgeoisie (vision très négative) - Préfigure les femmes fatales des films noirs hollywoodiens - Lien entre réalisme poétique & expressionnisme allemand : Chef op. = Günther Rittau (aussi sur Metropolis, 1927)
42
La Bête humaine
(Jean Renoir, 1938) - Adaptation du roman d’Émile Zola - Avec Jean Gabin en mécanicien instable, en fusion avec sa locomotive (cf. La Roue, Gance, 1923) - Cède à une violence misogyne → tue son amante manipulatrice (jouée par Simone Simon) - Film rattaché au réalisme poétique.
43
Le Jour se lève
(Marcel Carné, 1939) - Film du réalisme poétique, avec Jean Gabin en ouvrier meurtrier sous circonstances atténuantes (cf. La Bête humaine, 1938) - Imaginaire masculin : opposition entre femme réelle (Clara, Arletty), et femme idéalisée (Françoise) - Remake américain : The Long Night (Anatole Litvak, 1947), rendu possible après la levée du Production Code
44
Pièges
(Robert Siodmak, 1939) - Film au ton hétéroclite : enquête policière, comédie romantique, numéros de music-hall - Maurice Chevalier à contre-emploi : soupçonné d’être un tueur en série, contraste avec son image d’acteur de music-hall - Esthétique préfigurant le film noir hollywoodien, dont Siodmak réalisera plusieurs exemples plus tard.
45
Racconto da un affresco
(Luciano Emmer et Enrico Gras, 1940, ressortie en 1946) - Film sur les fresques de Giotto (chapelle Scrovegni, Padoue) - Détails filmés (à partir de cartes postales) → comme L’Agneau mystique (Cauvin, 1939) - Spécificité : a. Montage narratif : l’œuvre devient une diégèse, avec un récit interne b. Voix over = voix du Christ, pas un commentaire d’historien (ex. : scène du baiser de Judas)
46
Assurance sur la mort (Double Indemnity)
(Billy Wilder, 1944) - Film emblématique du film noir - Femme fatale : Barbara Stanwyck, fragmentation du corps féminin, séduction manipulatrice envers un homme faible - Comparable à Le Facteur sonne toujours deux fois (Tay Garnett, 1946)
47
Le Facteur sonne toujours deux fois (The Postman Always Rings Twice)
(Tay Garnett, 1946) - Adaptation du roman de James M. Caine, après Le Dernier Tournant (Pierre Chenal, 1939, version française « noire »), Les Amants diaboliques (Ossessione, Visconti, 1943, version néoréaliste italienne) - Film tourné après l’assouplissement de la censure américaine - Présente une femme fatale typique du film noir - Remake en 1981 par Bob Rafelson → néo-noir du Nouvel Hollywood
48
Le Diable au corps
(Claude Autant-Lara, 1947) - Réalisé à l’initiative de Micheline Presle (rôle principal), aux côtés de Gérard Philipe, qui devient star après ce film - Relation adultère entre une femme mariée et un mineur (cf. Le Blé en herbe, Autant-Lara, 1954) - Scénario en flash-back (rare à l’époque, cf. Le Jour se lève, 1939) - Écrit par Jean Aurenche & Pierre Bost → figures de la “Qualité française”
49
Les Passagers de la nuit (Dark Passage)
(Delmer Daves, 1947) - Couple de stars emblématique du film noir : Humphrey Bogart & Lauren Bacall - Bogart incarne un protagoniste avec les traits typiques du film noir → comme dans Le Faucon maltais (The Maltese Falcon, John Huston, 1941), considéré comme le premier film noir
50
Allemagne année zéro (Germania anno zero)
(Roberto Rossellini, 1948) - Film néo-réaliste, tourné dans les ruines réelles de Berlin en après-guerre immédiate - Fiction ancrée dans le réel : témoigne de la précarité extrême des habitants - Parallèle avec Rome, ville ouverte (Rossellini, 1945) — film-jalon du néo-réalisme - Destin tragique et sans issue du jeune Edmund (cf. Umberto D., De Sica, 1952)
51
Printemps tardif (Banshun)
(Yasujirō Ozu, 1949) - Film emblématique du style d’Ozu, en rupture avec les normes hollywoodiennes : faux-raccords, ruptures de l’axe de jeu, frontalité marquée (liée à l’architecture japonaise) - Éléments comparables dans Les Contes de la lune vague après la pluie (Ugetsu monogatari, Mizoguchi, 1953), mais non systématiques dans le cinéma japonais de l’époque
52
Une si jolie petite plage
(Yves Allégret, 1949) - Prolonge le réalisme poétique par ses thématiques noires - Maîtrise technique (éclairage, son) → rattachement à la “Qualité française” - Gérard Philipe : ancien enfant de l’Assistance Publique, a tué une chanteuse (amante), et se suicide à la fin
53
Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard)
(Billy Wilder, 1950) - Réflexion sur le cinéma : récit autocritique d’Hollywood, thème étudié en cours du 28 mai 2025 : « Quand le cinéma de fiction raconte sa propre histoire » - Liens avec le film noir : voix off, atmosphère sombre, protagoniste désabusé, femme fatale (Norma Desmond)
54
La Vérité sur bébé Donge
(Henri Decoin, 1952) - Structure en flash-backs (cf. Le Jour se lève, Carné, 1939) - Jean Gabin : patriarche bourgeois alité, victime de son épouse (jouée par Danielle Darrieux) - Le récit propose une critique du personnage masculin et de sa position sociale dominante
55
Le train sifflera trois fois (High Noon)
(Fred Zinnemann, 1952) - Exemple de “sur-western” (André Bazin) → western réflexif, centré sur le discours moral plus que sur l’action - Gary Cooper : shérif, figure classique du genre (aussi acteur dans Sérénade à trois, 1933) - Grace Kelly : son épouse, opposée à la violence, veut quitter la ville.
56
Umberto D.
(Vittorio de Sica, 1952) - Film néo-réaliste, avec un acteur non-professionnel (professeur à la retraite) - Tourné dans l’espace urbain réel - Thèmes : misère sociale, survie en Italie d’après-guerre. Comparable à Le Voleur de bicyclette (1948) et Allemagne année zéro (Rossellini, 1948)
57
La Tunique (The Robe)
(Henry Koster, 1953) - 1er film en Cinémascope → péplum du 2e âge d’or du genre - Compile les scènes-clés du péplum (duel, conversion, martyr, etc.) - Discours contemporain + allusions à : guerre froide, chasse aux sorcières à Hollywood - Le tribun Marcellus traque les chrétiens → logique de délation (cf. maccarthysme), il se convertit après les avoir protégés - Comme High Noon (1952), critique indirecte du maccarthysme - Récit situé autour de la Passion du Christ (sans jamais montrer son visage, comme Ben-Hur, 1959)
58
Les Contes de la lune vague après la pluie (Ugetsu monogatari)
(Kenji Mizoguchi, 1953) - Jidai-geki (film historique japonais) - Décors naturels et de château, avec frontalité proche de Printemps tardif (Ozu, 1949) - Utilise des effets contraires aux normes hollywoodiennes : exemple : raccord à 180° - Présence de Kinuyo Tanaka (épouse) → deviendra réalisatrice importante dans les années 1950
59
Le Blé en herbe
(Claude Autant-Lara, 1954) - Adaptation du roman de Colette (1923) - Scénario signé Jean Aurenche & Pierre Bost → figures de la “Qualité française” - Récit d’une relation intime entre un jeune homme et une bourgeoise plus âgée (Edwige Feuillère) - Film controversé à sa sortie, comme Le Diable au corps (Autant-Lara, 1947)
60
La Pointe courte
(Agnès Varda, 1955) - Film précurseur de la modernité cinématographique - Influence néo-réaliste : figurants non-professionnels, milieu modeste (village de pêcheurs) - Voix over et déliaison vocale : les dialogues du couple sont parfois désynchronisés de l’image → Anticipe Hiroshima mon amour (1959) et L’Année dernière à Marienbad (1961) d’Alain Resnais
61
Tout ce que le ciel permet (All that Heaven Allows)
(Douglas Sirk, 1955) - Mélodrame critique de la morale bourgeoise et du conformisme social - Héritage revendiqué : par Fassbinder : Angst essen Seele auf (Tous les autres s’appellent Ali, 1974), par Todd Haynes : Far from Heaven (Loin du Paradis, 2002) - Todd Haynes ajoute : la thématique de l’homosexualité, renvoie à la figure de Rock Hudson (star du film de Sirk) et au cinéma de Fassbinder
62
La Prisonnière du désert (The Searchers)
(John Ford, 1956) - Western critique, aux thématiques sombres, caractéristiques des années 1950 - John Wayne incarne un personnage trouble et ambigu, ≠ Stagecoach (1939) où il jouait un héros positif - Film qui prend du recul vis-à-vis du genre western classique
63
Le Mystère Picasso
(Henri-Georges Clouzot, 1956) - Met en scène Pablo Picasso en train de peindre → exploration du processus créatif - Effet d’animation de la toile : on voit l’œuvre se faire, mais pas l’artiste (sauf dans 4 segments révélant le hors-cadre) - Rencontre entre cinéma et peinture : le film met en tension les deux dispositifs
64
Les Dix Commandements (The Ten Commandments) - Remake
(Cecil B. DeMille, 1956) - Péplum du 2e âge d’or avec Charlton Heston dans le rôle de Moïse - Dernier film de DeMille, auto-remake de sa version muette (1923) - Récit biblique centré, tout en couleur, exploitant le son pleinement - Film emblématique du faste péplum : décors, costumes, chars, figuration, effets spéciaux spectaculaires - Contexte de la Guerre froide en arrière-plan, comme dans La Tunique (1953) ou Ben-Hur (1959)
65
Planète interdite (Forbidden Planet)
(Fred McLeod Wilcox, 1956) - Film de science-fiction jouant sur le merveilleux et l’immensité des paysages (cf. The Searchers, 1956) - Utilise le sound design pour créer une ambiance sonore oppressante (préfigure THX 1138, George Lucas, 1971) - Inscrit dans l’esthétique spectaculaire de la SF des années 1950
66
Les Nuits de Cabiria (Le Notti di Cabiria)
(Federico Fellini, 1957) - Ancré dans le néo-réalisme, malgré sa date tardive - Personnage principal : prostituée précaire, jouée par Giulietta Masina → jeu tragicomique et nuancé - Évoque Umberto D. (De Sica, 1952) par sa thématique sociale - Fellini capte l’effervescence de la rue (cf. Le Voleur de bicyclette, 1948, scènes dans le trafic romain).
67
Ben-Hur
(William Wyler, 1959) - Péplum du 2e âge d’or, avec Charlton Heston dans le rôle-titre - Remake du Ben-Hur muet (Fred Niblo, 1925 – 1er âge d’or) - Comme La Tunique (1953), explore les “marges” de la vie du Christ → visage jamais montré - Allusions au nazisme et au maccarthysme - Scène culte : la course de char (sans musique) → moment spectaculaire majeur de l’histoire du cinéma
68
Hiroshima, mon amour
(Alain Resnais, 1959) - Film de la “Rive gauche”, emblématique de la modernité cinématographique - Inspiré du Nouveau Roman → primat du texte (Marguerite Duras) et de la voix over - Prologue marque la transition chez Resnais du documentaire à la fiction (cf. Nuit et brouillard, 1956) - Thème de l’irreprésentable (Hiroshima, mémoire, traumatisme)
69
Les Quatre cents coups
(François Truffaut, 1959) - Considéré comme le “premier” film de la Nouvelle Vague - Jean-Pierre Léaud incarne Antoine Doinel, alter ego de Truffaut → devient une figure emblématique du mouvement - Son postsynchronisé, sauf : séquence improvisée avec la psychologue (seule enregistrement synchrone); même procédé dans Jules et Jim (1962), pour la chanson de Jeanne Moreau - Fin marquante : arrêt sur image sur le regard d’Antoine → symbole de liberté et d’incertitude
70
Rio Bravo
(Howard Hawks, 1959) - Western classique avec John Wayne en shérif isolé, rappelant Gary Cooper dans High Noon (1952) - Enjeu central : faire respecter la loi seul dans une ville hostile - Organisation spatiale clé : importance de la rue centrale et de la prison, lieux emblématiques du genre - Maîtrise de l’espace = caractéristique majeure de la mise en scène de Hawks
71
Bon à rien (Rokudenashi)
(Kiju Yoshida, 1960) - Film de la Nouvelle Vague japonaise, influencé par À bout de souffle (Jean-Luc Godard, 1960) - Montage discontinu, fin brutale = écho stylistique et narratif à la Nouvelle Vague française - Nombreuses références à la France (Rimbaud, Yves Montand…) - Reflète la fin de l’insouciance de la jeunesse, thème commun à Adieu Philippine (1962) et American Graffiti (1973)
72
Rocco et ses frères (Rocco e i suoi fratelli)
(Luchino Visconti, 1960) - Film néo-réaliste tardif : thématiques sociales fortes (immigration Sud-Nord, pauvreté) - Photographie noir et blanc ; ancrage dans la société contemporaine italienne - Le personnage de Rocco (Alain Delon) incarne les valeurs familiales traditionnelles - Liens directs avec Umberto D. (V. De Sica, 1952) par son approche sociale et réaliste
73
L’Année dernière à Marienbad
(Alain Resnais, 1961) - Film emblématique de la « modernité » cinématographique - Primauté du descriptif sur le narratif, forte voix over - Thèmes : mémoire incertaine, temporalité fragmentée, amour peut-être fictif - Écho à Hiroshima, mon amour (Resnais, 1959) : structure non linéaire et réflexion sur le souvenir - Avec Delphine Seyrig dans un rôle de femme mystérieuse sollicitée pour se souvenir
74
La Nuit des femmes (Onna bakari no yoru)
(Kinuyo Tanaka, 1961) - Réalisé par Kinuyo Tanaka, grande actrice passée à la mise en scène (notamment chez Mizoguchi) - Regard féminin inédit à l’époque sur des personnages et thématiques féminins - Se distingue des regards masculins contemporains, malgré l’attention de Mizoguchi à ses héroïnes (Ugetsu, 1953) - Œuvre pionnière dans la reconnaissance des femmes cinéastes au Japon
75
Le Garde du corps (Yojimbo)
(Akira Kurosawa, 1961) - Jidai-geki porté par la star Toshirō Mifune (Sanjuro, samouraï cynique mais héroïque), aussi vu dans Rashōmon (1950) - Influence majeure sur le western spaghetti : plagié par Sergio Leone pour Pour une poignée de dollars (1964) - Sanjuro = modèle du héros ambigu, repris par Clint Eastwood (Et pour quelques dollars de plus, 1965) - Montre l’impact déterminant de Kurosawa sur le cinéma occidental, notamment dans le western
76
Adieu Philippine
(Jacques Rozier, 1962) - Nouvelle Vague : tournage léger avec acteurs non-pros, matériel réduit → héritage du néo-réalisme (Umberto D., 1952) - Esthétique : faux-raccords comme À bout de souffle (1960), expérimentations sonores comme Bande à part (1964) - Postsynchronisation complète, malgré l’improvisation des dialogues - Ton désinvolte, contraste avec contexte grave : mobilisation du héros pour la Guerre d’Algérie - Comme dans Cléo de 5 à 7 ou Jules et Jim, insouciance = masque d’une angoisse plus profonde
77
Jules et Jim
(François Truffaut, 1962) - Nouvelle Vague : triangle amoureux (Catherine / Jules / Jim) incarné par Jeanne Moreau - Séquence culte : Le Tourbillon de la vie chanté par Moreau = unique scène en son synchrone (le reste est postsynchronisé) - Style Nouvelle Vague : séquences musicales ou dansées → cf. Adieu Philippine (regard-caméra, cha-cha-cha), Bande à part (Madison) - Rappel : même usage ponctuel du son direct que dans Les Quatre cents coups (1959) (séquence avec la psychologue)
78
L’homme qui tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance)
(John Ford, 1962) - Western réflexif : critique de la mythologie de la conquête de l’Ouest - Duo emblématique : John Wayne (héros traditionnel) & James Stewart (figure plus moderne) - Relecture du genre → comme Broken Arrow (1950, Daves) ou Winchester ’73 (1950, Mann) : regard critique ou ambigu sur les codes du western - Citation célèbre résumant le film : “When the legend becomes fact, print the legend.”
79
Bande à part
(Jean-Luc Godard, 1964) - Deux séquences emblématiques : a. Course au Louvre : rupture des codes culturels et du tournage classique (réactions spontanées, style documentaire) b. Danse Madison : séquence musicale iconique du mouvement (cf. Jules et Jim, 1962) - Travail sur le son : déconstruction des normes sonores du cinéma classique (musique, voix, silences…) - Style Nouvelle Vague : liberté formelle, ton désinvolte, acteurs amateurs, tournage léger
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Francis Bacon, peintre anglais
(Pierre Koralnik, 1964) - Court métrage TSR, influencé par le cinéma-vérité et le free cinema (formation d’Alain Tanner en Angleterre) - Interview filmée dans l’atelier, en français, dans un cadre intimiste mais contrôlé - Inserts de détails des œuvres : sans montrer le geste pictural, que Bacon refuse de filmer - Différent de Racconto da un affresco (1940/46) : pas d’animation ni reconstitution historique, pas d’effet didactique
81
La Barrière de chair (Nikutai no mon)
(Seiju Suzuki, 1964) - Film de série B au style visuel très travaillé - Montage abrupt & discontinuités, comme dans Contes cruels de la jeunesse (Oshima, 1960) - Violence & sexualité crue : caractéristiques transgressives de la Nouvelle Vague japonaise - Esthétique expérimentale et provocante, en rupture avec le cinéma classique japonais
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Les Parapluies de Cherbourg
(Jacques Demy, 1964) - Film entièrement chanté : tous les dialogues sont en musique - Catherine Deneuve joue le rôle principal mais est doublée au chant sur tout le film - Premier volet d’un triptyque musical de Demy avec Deneuve : les Demoiselles de Rochefort (1967) : chant ponctuel, style comédie musicale américaine; Peau d’âne (1970) - Autres films français à chansons : a. On connaît la chanson (Resnais, 1997) : chansons préexistantes, playback sur dialogue b. Huit Femmes (Ozon, 2002) : numéros chantés intégrés dans le récit (avec Deneuve) c. Emilia Pérez (Audiard, 2024) : comédie musicale contemporaine, dans la continuité
83
Et pour quelques dollars de plus (Per qualche dollaro in più)
(Sergio Leone, 1965) - Western spaghetti italien, suite de Pour une poignée de dollars (1964), lui-même inspiré de Yojimbo (Kurosawa, 1961) - Genre habituellement hollywoodien (John Ford, Anthony Mann, Hawks, etc.), ici réapproprié en Europe avec distanciation et pastiche, à un moment où il décline aux États-Unis - Popularisation du western spaghetti, influent jusqu’à aujourd’hui (ex. BD franco-belges) - Personnage principal : Clint Eastwood, vedette de la série TV Rawhide, star emblématique de la trilogie du dollar : 1. Pour une poignée de dollars (1964) 2. Et pour quelques dollars de plus (1965) 3. Le Bon, la Brute et le Truand (1966) - Leone envisageait Lee Marvin dans le rôle de l’adversaire, finalement remplacé par Lee Van Cleef - En parallèle : L’homme qui tua Liberty Valance (John Ford, 1962) propose un western classique et critique, représentatif de l’évolution du genre aux USA - Clint Eastwood deviendra une figure majeure de la survivance du western à travers ses propres réalisations : Pale Rider (1985), Unforgiven / Impitoyable (1992)
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Bonnie & Clyde
(Arthur Penn, 1967) - Film-jalon du Nouvel Hollywood - Traitement explicite de la sexualisation et de la violence exacerbée - Évoque les films de gangsters pré-Code (ex. Scarface, Hawks, 1932) - Acteurs principaux : Faye Dunaway et Warren Beatty - Présence de Gene Hackman, figure du Nouvel Hollywood
85
2001, l’Odyssée de l’espace (2001: A Space Odyssey)
(Stanley Kubrick, 1968) - Tournant pour la légitimation de la science-fiction au cinéma - Conception sonore réaliste : silences marquants - Usage de musique classique - À l’opposé des sci-fi des années 1950 (ex. Forbidden Planet, 1956)
86
Charles mort ou vif
(Alain Tanner, 1969) - Premier long métrage de fiction d’Alain Tanner - Lance le Nouveau cinéma suisse - François Simon (fils de Michel Simon) joue Charles, patron en fuite du monde bourgeois - Sa fille Maya joue sa fille militante, en accord avec ses idées - Jean-Luc Bideau apparaît en infirmier à la fin (interne Charles)
87
Cinq pièces faciles (Five Easy Pieces)
(Bob Rafelson, 1970) - Film du Nouvel Hollywood - Jack Nicholson : homme issu d’une bonne famille qui feint d’appartenir à une classe inférieure - Montage discontinu, intrigue en scènes éclatées - Influence de la Nouvelle Vague (ex : Les Quatre cents coups) - Structure liée au roadmovie, genre central du Nouvel Hollywood
88
James ou pas
(Michel Soutter, 1970) - Film du Nouveau Cinéma suisse, co-financé par la RTS via le Groupe 5 - Récit déconstruit, absurde, inversions de la causalité - Instabilité fictionnelle dès le titre (hésitation, incohérences logiques) - Proximité formelle avec L’Année dernière à Marienbad (Resnais, 1961) - Jean-Luc Bideau : chauffeur de taxi exubérant, lien particulier au récit
89
THX 1138
(George Lucas, 1971) - Dystopie souterraine, société totalitaire oppressante - Corps soumis à une autorité : parallèle avec Metropolis (Lang, 1927) - Générique défilant du haut vers le bas = symbole d’oppression - Sound design expérimental et agressif = atmosphère oppressante - Proche de Planète interdite (Wilcox, 1956) dans son travail sonore
90
L’Invitation
(Claude Goretta, 1973) - Film choral : tous les personnages réunis dans un même espace-temps - Nouveau cinéma suisse : critique de l’hypocrisie bourgeoise - Jean-Luc Bideau = un invité ; François Simon = le majordome - Critique des institutions, comme dans Charles mort ou vif (Tanner, 1969)
91
Conversation secrète (The Conversation)
(Francis Ford Coppola, 1974) - Film du Nouvel Hollywood post-Watergate, thème de la paranoïa/complot - Gene Hackman : expert en surveillance - Focus sur le son → importance du sound design (Walter Murch) - Inspiré de Blow-Up (Antonioni, 1966), centré sur la photographie - Influence future sur Blow Out (De Palma, 1981) → version sonore de l’intrigue
92
India Song
(Marguerite Duras, 1975) - Film de Marguerite Duras centré sur la littérarité du texte, non sur l’image - Usage marquant de la voix over ; images énigmatiques - Dans la continuité de Hiroshima, mon amour (Resnais, 1959) dont elle était la scénariste - Avec Delphine Seyrig dans le rôle principal
93
Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000
(Alain Tanner, 1976) - Film choral du Nouveau cinéma suisse avec Jean-Luc Bideau - Organisation en pistes parallèles (8 personnages) → discontinuité brechtienne - Emblématique du « film-discours » de Tanner (Charles mort ou vif, La Salamandre) - Dimension didactique : ferme pédagogique, références à Rousseau
94
Taxi Driver
(Martin Scorsese, 1976) - Film du Nouvel Hollywood, retour de la violence et du noir → néo-noir (scénario : Paul Schrader) - Expérimentations formelles : regard-caméra, montage discontinu (influence de la Nouvelle Vague) - Protagoniste : vétéran du Vietnam inadapté, interprété par Robert De Niro - De Niro = acteur récurrent chez Scorsese, aussi dans Le Parrain II (Coppola, 1974)
95
Les petites fugues
(Yves Yersin, 1979) - Unique long métrage de fiction d’Yves Yersin, rattaché tardivement au Groupe 5 (Nouveau cinéma suisse) - Représentation de la Suisse rurale, à la différence de Charles mort ou vif (Tanner, 1969) - Thématique de l’échappatoire : le vélomoteur, puis l’appareil photo transforment la vie du valet de ferme - Origine ethnographique du projet (inspiré par les débuts documentaires de Yersin)
96
Ran
(Akira Kurosawa, 1985) - Jidai-geki tardif, coproduit avec la France faute de soutien des studios japonais - Adaptation libre de King Lear de Shakespeare (après Le Château de l’araignée adapté de Macbeth) - Références au théâtre nô et dimension picturale forte, comme dans Kagemusha (1980) - Témoigne de l’attrait de Kurosawa pour la culture occidentale
97
Adieu ma concubine (Bawang bieji)
(Chen Kaige, 1993) - Adapté du roman de Lilian Lee, également autrice de Green Snake - Titre = nom de la pièce d’opéra de Pékin jouée par le perso de Leslie Cheung (la concubine) - Le “prince” est joué par son camarade dont il est amoureux - Gong Li joue la femme rivale, révélée par les films de Zhang Yimou - Copro. sino-hongkongaise, film de la cinquième génération chinoise
98
Green Snake (Ching se)
(Tsui Hark, 1993) - Adapté du roman de Lilian Lee (aussi autrice de Adieu ma concubine) - Inspiré d’un conte bouddhique - Produit par Film Workshop (créée par Tsui Hark pour dynamiser la production à Hong Kong) - Maggie Cheung incarne le serpent vert, personnage central, jaloux du serpent blanc - Mélange des genres : wu xia pian (avec surnaturel), romance, humour - À rapprocher du ton hybride de Il était une fois en Chine 3 (1993)
99
Les Anges déchus / Fallen Angels (Duòluò Tiānshǐ)
(Wong Kar-wai, 1995) - Film hongkongais - Tourné en même temps que Chungking Express (1994) - Devait initialement être l’un des volets de Chungking Express - Réalisé pendant une pause du tournage de Ashes of Time (1994), un wu xia pian
100
Pollock
(Ed Harris, 2000) - Biopic sur Jackson Pollock, joué par Ed Harris - Harris s’inspire du film Jackson Pollock 51 (Hans Namuth & Paul Falkenberg, 1951) - Reproduction précise de la gestuelle picturale, conçue comme une chorégraphie - Le film reconstitue le tournage du court métrage de 1951 - Mention du dispositif original : caméra filmant derrière une vitre
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The Host (Goemool)
(Bong Joon-ho, 2006) - Film sud-coréen à hybridité générique (monstre / mélodrame / comédie grotesque) - Réalisé par Bong Joon-ho, connu pour Parasite (Palme d’or, 2019) et Memories of Murder (2003) - Critique sociale forte, notamment des institutions comme la police - Mélange de suspense, émotion familiale et humour noir
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A Touch of Sin (Tian zhu ding)
(Jia Zhang-ke, 2013) - Quatre récits de faits divers se terminant par des morts violentes (meurtres, suicide) - Segment 3 : protagoniste jouée par Zhao Tao, épouse du réalisateur - Références aux wu xia pian (cadre de profil, montage rapide, surgissements de violence) - Citation explicite de Green Snake (Tsui Hark, 1993) (écran dans l’écran, présence d’un serpent) - Violence stylisée à la Kitano (coproduction avec Office Kitano, référence à Hana-Bi) - Jia Zhang-ke : cinéaste réaliste, minimaliste, proche du documentaire - Film présenté au Festival Visions du Réel (2024) + rétrospective à la Cinémathèque suisse
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L’Innocence (Kaibutsu)
(Hirokazu Kore-Eda, 2023) - Récit en trois parties, chacune centrée sur un point de vue différent - Structure narrative inspirée de Rashômon (Akira Kurosawa, 1950) - Écho à l’intérêt occidental pour le cinéma japonais via Kurosawa