Migraine, névralgie du trijumeau et algies de la face Flashcards
(43 cards)
À quoi sont dues les céphalées primaires ?
Dysfonction du SNC avec activation des voies douloureuses en l’absence d’autre affection causale
Quels sont les éléments du diagnostic d’une céphalée primaire ?
- Éliminer une céphalée secondaire : toute nouvelle céphalée, inhabituelle, à début progressif ou brutal, doit être explorée rapidement
- Examen clinique normal
- Caractéristiques des céphalées : crises/continue, durée et fréquence des crises, latéralité, topographie, type de douleur, intensité, signes dysautonomiques, nausées/vomissements, impact sur les activités, effet de l’activité physique, facteurs déclenchants des crises
Quels sont les principaux diagnostics à évoquer devant des céphalées anciennes, habituelles, survenant moins de 15 jours par mois, par crises paroxystiques ?
- Migraine
- Céphalée de tension épisodique
- Algie vasculaire de la face à crises peu fréquentes (plus rare)
Quels sont les principaux diagnostics à évoquer devant des céphalées fréquentes (> 15 jours par mois) ou quotidiennes (céphalée chronique quotidienne = CCQ) ?
- CCQ de courte durée (crises < 4h, tous les jours) : algie vasculaire de la face, hémicrânie paroxystique, névralgies essentielles de la face
- CCQ de longue durée : migraine chronique, céphalée de tension chronique, ou plus rarement hemicrania continua, CCQ de novo
Quelle est la prévalence de la migraine ?
Proche de 15%
Quelles sont les deux variétés de migraine ?
- Migraine sans aura (MSA)
- Migraine avec aura (MAA)
A quoi est due la migraine ?
- Excitabilité anormale de certaines populations neuronales, sous-tendue par une prédisposition génétique complexe et modulée par des facteurs environnementaux intrinsèques (hormones) ou extrinsèques (stress, aliments,…)
- Transmission polygénique ++, hormis migraine hémiplégique familiale (autosomique dominante)
Quelles sont les caractéristiques cliniques de la MSA ?
- Souvent précédée de prodromes (irritabilité, asthénie, somnolence, faim, bâillement,…)
- Début progressif, maximum en quelques heures, durée 1/2 journée à quelques jours
- Pulsatile, unilatérale et à bascule, intensité modérée à sévère, nausées/vomissements fréquents
- Facteurs aggravants : activités physiques, lumière, bruit
- Facteurs améliorants : repos, obscurité
Quelles sont les caractéristiques cliniques de la MAA visuelle ?
- Phénomènes positifs et/ou négatifs, binoculaires, débutent au centre ou à la périphérie du CV, progressent doucement pour gagner un hémiCV ou la totalité du CV, puis s’évacuent
- «scotome scintillant» (classique mais peu fréquent) : point lumineux dans une partie du champ visuel des deux yeux, s’élargissant en ligne brisée et laissant place à un scotome central de régression progressive
Quelles sont les caractéristiques cliniques de la MAA sensitive ?
- Débute généralement après les troubles visuels
- Phénomènes positifs (paresthésies indolores doigts/pourtour des lèvres -> coude/hémiface +/- hémicorps) ou négatifs (hypoesthésie au tact, à la douleur, perturbation du sens positionnel) plus rares
Quelles sont les caractéristiques cliniques de la MAA aphasique ?
- Débutent après les troubles visuels ou sensitifs
- Troubles du langage par manque du mot, dysarthrie ou aphasie totale
Quelles sont les caractéristiques cliniques de la MAA du tronc cérébral ?
- Aura dite «basilaire» par propagation de la dépression envahissante au TC ou aux deux hémisphères
- Troubles visuels bilatéraux, troubles sensitifs bilatéraux, vertige, hypoacousie, ataxie, diplopie, somnolence
- > éliminer une autre étiologie ++
Quelles sont les caractéristiques cliniques de la MAA motrice ?
- Migraine «hémiplégique» sporadique ou familiale
- Faiblesse motrice concernant un ou deux hémicorps, installation progressive, associée aux autres symptômes de l’aura
- > éliminer une autre étiologie ++
Sur quels critères de l’ICHD-3 repose le diagnostic positif de MSA ?
- A : au moins 5 crises répondant aux critères B à D
- B : crises de céphalées durant 4 à 72h (sans TTT)
- C : céphalée ayant au moins 2 des caractéristiques suivantes : topographie unilatérale, type pulsatile, intensité modérée ou sévère, aggravée par ou entraînant l’évitement des efforts physiques de routine
- D : durant la céphalée, au moins l’un des suivants : nausées et/ou vomissements, photophobie et phonophobie
- E : n’est pas mieux expliquée par un autre diagnostic de l’ICHD-3
Sur quels critères de l’ICHD-3 repose le diagnostic positif de MAA typique ?
- A : au moins deux crises répondant aux critères B et C
- B : aura comprenant des troubles visuels, sensitifs et/ou de la parole ou du langage, tous entièrement réversibles, mais pas de symptôme moteur, basilaire ou rétinien
- C : au mois deux des caractéristiques suivantes : au moins un symptôme de l’aura se développe progressivement en > 5 min et/ou les différents symptômes de l’aura surviennent successivement, chaque symptôme de l’aura dure 5-60 min, au moins un symptôme de l’aura est unilatéral, l’aura est accompagnée ou suivie dans les 60 min par une céphalée
- D : n’est pas mieux expliquée par un autre diagnostic de l’ICHD-3 et un accident ischémique transitoire a été exclu
Quels sont les différents diagnostics différentiels de la MSA ?
- Attaques de panique (céphalées avec nausées associées à une angoisse extrême ou sensation de mort imminente)
- Tumeurs cérébrales intraventriculaires (kystes colloïdes du 3ème ventricule) entraînant une HTIC aiguë
- Erreurs : méconnaître la migraine et rattacher à tort les crises à des troubles oculaires, «crises de foie», sinusites, troubles bucco-dentaires, cervicarthrose
Quels sont les différents diagnostics différentiels de la MAA ?
- AIT : déficit neuro brutal, maximal d’emblée, durée < 30 min -> explorations ++ si doute ou > 50 ans, FDR CV
- Crise d’épilepsie partielle : signes durant quelques secondes ou minutes seulement
- MAA secondaires : symptomatiques d’une MAV (affecte l’hémicorps/hémiCV opposé et l’hémicrâne ipsilatéral), lupus, SAPL, thrombocytémies, cytopathies mitochondriales, CADASIL -> angio-IRM cérébrale ++
Quelles sont les mesures générales de la prise en charge d’une migraine ?
- Identification des facteurs déclenchants
- Régularité des horaires de repas et de sommeil
- Consommation modérée de caféine, sans sevrage le week-end
- Consommation limitée d’alcool
- Rassurer et expliquer la maladie
- Apprécier le retentissement socioprofessionnel
- Evaluer les traitements déjà utilisés
- Evaluer la fréquence des crises sur les 3 derniers mois
Quels sont les éléments du traitement de la crise de migraine ?
- TTT non spécifiques : paracétamol, aspirine, AINS (AMM pour ibuprofène, kétoprofène)
- TTT spécifiques : agonistes des récepteurs sérotoninergiques 5HT1B/1D (dérivés de l’ergot de seigle et triptans ++)
- Antiémétiqies si signes digestifs importants
- A éviter : antalgiques combinés à de la caféine, opioïdes (seulement si CI aux AINS et triptants)
- Ergotés et triptans CI si ATCD vasculaire
- > Prescription sur la même ordonnance d’un triptan + un AINS : le patient commence par l’AINS, triptan en secours si absence de soulagement, d’emblée si 3 crises non calmées par l’AINS seul
Qu’est-ce qu’un état de mal migraineux ?
Crise persistant au-delà de 72h avec retentissement important sur l’état général
Quels sont les éléments du traitement de fond de la migraine ?
- Justifié en cas de crises fréquentes (> 2-3/mois depuis > 3 mois), sévères, longues ou répondant mal au TTT des crises
- Pas de TTT curatif
- 1ère intention : propanolol, métoprolol
- 2ème intention (selon terrain, comorbidités, sévérité, bénéfice/risque) : antisérotoninergiques, antidépresseurs, anticalciques, antiépileptiques,…
- Augmentation très lente des doses
- Prise régulière pendant 2-3 mois, poursuivi 6 à 18 mois si efficace
- Tenue d’un agenda des crises pour apprécier l’efficacité
- TTT non médicamenteux : relaxation, biofeedback, TCC de gestion du stress
Quels sont les éléments de la prise en charge d’une migraine avant et pendant une grossesse ?
Désir de grossesse :
- Rassurer : migraine non associée à une mauvaise évolution de la grossesse, souvent rémission des crises
- Ne pas débuter un TTT de fond ou s’il est indiqué, choisir un bêtabloquant ou l’amitriptyline
- Stopper les dérivés de l’ergot de seigle, le valproate de sodium ou le candésartan
- Mise en place d’un TTT de crise en expliquant l’arrêt nécessaire des triptans et AINS au début de la grossesse
Grossesse :
- Suivi mensuel en l’absence de rémission
- TTT de crise par paracétamol avec AINS en secours jusqu’à la 24eme SA
- Arrêt des éventuels TTT de fond, si nécessaire bêtabloquant ou amitriptyline (devront être arrêtés avant l’accouchement)
- Déclaration à la pharmacovigilance de toute exposition médicamenteuse
Quels sont les éléments de la prise en charge contraceptive d’une patiente migraineuse ?
- Influence variable de la COP, pas de CI
- MAA = FDR indépendant d’infarctus cérébral avec risque x 2, encore augmenté si cofacteurs :
-> fréquence élevée des crises
-> âge < 45 ans
-> sexe féminin (++ si tabagisme et COP)
COP non recommandée dans ce cas, privilégier une contraception purement progestative ou un autre moyen de contraception
Quelle est la prise en charge d’une crise de migraine rebelle ou d’un état de mal migraineux ?
- Sumatriptan SC (sauf si prise de 2 doses de triptan en 24h)
- Si échec : hospitalisation pour réhydratation, perfusion d’AINS et de métoclopramide, voire perfusion de tricycliques
- Drapeaux rouges/crise rebelle -> rechercher une étiologie de céphalée secondaire