Parcours Associe Exemples Flashcards
(3 cards)
Citer des scènes dans lesquelles les personnages trahissent leur cœur à force de jouer avec les mots
• Tartuffe laisse paraître ses sentiments pour Elmire sous sa rhétorique religieuse (III, 3) dans Le Tartuffe, de Molière
(1669)
• Cyrano finit par révéler ses véritables sentiments pour Roxane en lui récitant une lettre qu’il lui a écrite autrefois et qu’elle croyait de Christian (V, 5) dans Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand (1897)
Exemples pour : jouer avec la parole pour dissimuler son cœur
Pièce dans laquelle un personnage joue un rôle pour masquer son cœur
Leur incapacité à exprimer sincèrement leurs sentiments mène finalement au drame.
De manière similaire, dans Le Jeu de l’amour et du hasard, Marivaux met en scène un double déguisement où Silvia et Dorante, par peur d’un mariage arrangé malheureux, adoptent une fausse identité. Chacun joue un rôle et adapte son langage pour tromper l’autre, créant ainsi un « théâtre dans le théâtre ». Pourtant, malgré le masque des mots et des apparences, leurs sentiments réels transparaissent et triomphent.
Ces deux œuvres illustrent donc comment le langage peut être un outil de dissimulation des émotions, mais aussi comment il finit par trahir la vérité du cœur. Là où Marivaux fait triompher l’amour à travers ce jeu de dupes, Musset en montre l’échec tragique, renforçant ainsi l’idée que jouer avec les mots, c’est parfois jouer avec le destin.
Jouer avec la parole pour jouer avec le cœur œuvres dans lesquelles on joue avec la parole pour jouer avec le cœur
Dans On ne badine pas avec l’amour, Perdican et Camille jouent avec les mots pour se provoquer mutuellement, oscillant entre séduction et fierté blessée. Dans ce jeu, ils plaisent Rosette sans intention malveillante, mais sans tenir compte de ses sentiments non plus. Leur badinage amoureux, motivé par l’orgueil plus que par la manipulation, reste cruel par insouciance et mène au drame.
Cette forme de jeu avec la parole diffère de celle de Dom Juan de Molière et des Liaisons dangereuses de Laclos. Dom Juan, maître dans l’art de la séduction trompeuse, charme ses conquêtes avec des mots creux, comme lorsqu’il assure à Charlotte : « Moi, me railler de vous ? Dieu m’en garde ! Je vous aime trop pour cela, et c’est du fond du cœur que je vous parle. » Son but n’est pas l’amour, mais la conquête, et il joue avec les sentiments des autres sans aucun scrupule.
De même, dans Les Liaisons dangereuses, le vicomte de Valmont utilise un langage subtil et calculé pour séduire Madame de Tourvel, non par amour, mais pour le plaisir de manipuler. Comme il l’écrit à la marquise de Merteuil : « Tandis que je parlais ainsi, je sentais son cœur palpiter avec violence. » Son jeu de la parole est une arme de domination, bien plus perverse que celui de Perdican et Camille.
Ainsi, ces trois œuvres montrent différentes formes de manipulation amoureuse par le langage : l’insouciance blessante de Musset, la séduction cynique de Molière et la manipulation perverse de Laclos. Toutes illustrent comment jouer avec les mots, c’est parfois aussi jouer cruellement avec les cœurs.