Partie 1 : Chap 1 : L'économie politique classique : les grands axes de l'élaboration de Smith et de Ricardo Flashcards
(28 cards)
1- Nature de la Richesse chez Adam Smith
Adam Smith s’inscrit en opposition aux mercantilistes, pour qui la richesse est avant tout monétaire et repose sur l’accumulation de métaux précieux. À l’inverse, Smith affirme que la richesse réside dans la production des biens matériels. La monnaie, selon lui, n’est qu’un intermédiaire des échanges et ne constitue pas une richesse en soi. Cette idée s’inscrit dans une conception plus large où la monnaie est perçue comme neutre : elle n’a aucune incidence sur l’économie réelle, la croissance ou l’emploi.
Les classiques, en général, considèrent que ce ne sont pas les excédents monétaires qui permettent à une nation de se développer et de concurrencer les autres, mais bien sa capacité à produire davantage. Cette aptitude à générer des biens lui permet d’exporter, de dominer les marchés et de créer une dépendance des autres nations vis-à-vis de ses produits. Ainsi, l’importance de la monnaie est rejetée au profit de la sphère réelle, qui est primordiale dans l’analyse économique.
1- Nature de la Richesse chez Adam Smith
- La Dichotomie Classique : Séparation entre Sphère Réelle et Monétaire
- La Dichotomie Classique : Séparation entre Sphère Réelle et Monétaire
Les classiques fondent leur raisonnement sur une approche dichotomique, qui repose sur deux principes :
1. Une séparation stricte entre la sphère réelle (où se déroulent la production et les échanges de biens) et la sphère monétaire (où circulent les instruments de paiement).
2. La primauté de la sphère réelle : toutes les décisions économiques (investissement, production, échanges) sont prises indépendamment de la monnaie.
Ainsi, dans leur vision, le contrat commercial se noue avant même le paiement des biens, et la monnaie n’intervient qu’à la fin du processus comme simple moyen d’échange. Dès lors, la monnaie est neutre et ne peut influencer les décisions économiques, la croissance ou les transactions.
Jean-Baptiste Say renforce cette idée en suggérant que l’économie fonctionne comme un système de troc déguisé où les marchandises s’échangent entre elles à travers un intermédiaire monétaire. Par conséquent, les économies de marché ne sont pas perçues comme des économies monétaires, mais comme des économies de production et d’échange de biens.
1- Nature de la Richesse chez Adam Smith
- La Théorie Quantitative de la Monnaie
- La Théorie Quantitative de la Monnaie
Les classiques élaborent également une théorie monétaire connue sous le nom de théorie quantitative de la monnaie, que l’on retrouve notamment chez Irving Fisher. Cette théorie est formalisée par l’équation suivante :
M x V = P x T
où :
• M représente la masse monétaire,
• V est la vitesse de circulation de la monnaie,
• P correspond au niveau général des prix,
• T désigne le volume des transactions.
Si la masse monétaire (M) augmente plus vite que la production de biens dans la sphère réelle, cela signifie que le système monétaire et bancaire a émis plus de monnaie que la quantité de biens produits. Une partie de cette monnaie n’ayant pas de contrepartie en biens et services, la conséquence en est l’inflation.
Ainsi, pour les classiques, l’inflation est un phénomène purement monétaire. Elle découle exclusivement d’une émission excessive de monnaie par rapport aux capacités de production de l’économie réelle.
1- Nature de la Richesse chez Adam Smith
- Conclusion
Les classiques, à l’instar de Smith et Ricardo, considèrent que la richesse est réelle et repose sur la production matérielle, en rupture avec les mercantilistes. Leur vision repose sur trois idées fondamentales :
1. La dichotomie entre sphère réelle et monétaire.
2. La neutralité de la monnaie, qui ne joue aucun rôle dans la croissance économique.
3. L’origine monétaire de l’inflation, qui résulte d’un excès de masse monétaire par rapport aux biens produits.
Cette conception influence durablement la pensée économique et reste une référence dans l’analyse des relations entre monnaie et économie réelle.
2- La mesure de la richesse
o La question de la valeur des marchandises
o La question de la valeur des marchandises
Lorsqu’Adam Smith et David Ricardo écrivent, ils insistent sur la mesure de la valeur des marchandises, qui constitue une question centrale en économie. Évaluer la richesse implique de déterminer selon quelles normes on apprécie la valeur des marchandises.
Smith distingue deux dimensions de la valeur :
• La valeur d’usage : elle correspond à l’utilité d’un bien.
• La valeur d’échange : elle correspond au prix auquel un bien est vendu ou acheté.
L’un des paradoxes célèbres en économie, mis en avant notamment par Ricardo, est celui de l’eau et du diamant :
• L’eau a une utilité très grande, mais une valeur d’échange faible.
• Le diamant, à l’inverse, a une utilité moindre mais une valeur d’échange élevée.
Cela montre que la valeur d’échange ne découle pas directement de la valeur d’usage. Comme l’explique Smith, « tout au plus peut-on dire que la valeur d’usage est une condition nécessaire à l’existence de la valeur d’échange, mais en aucun cas elle n’est proportionnelle à cette dernière ».
2- La mesure de la richesse
o Le travail comme fondement de la valeur d’échange
o Le travail comme fondement de la valeur d’échange
Pour Smith, la valeur d’échange des marchandises repose sur la quantité de travail socialement utile dépensée pour leur production. Il affirme que « le travail est le fond primitif de toute richesse et c’est la dépense du travail qui fonde la valeur des choses ».
Ricardo approuve cette idée mais critique Smith sur un point : ce dernier se focalise principalement sur le travail direct utilisé pour produire un bien, sans prendre en compte le travail indirect (celui dépensé antérieurement, par exemple pour l’extraction des matières premières). Ricardo précise donc qu’il faut distinguer travail direct et travail indirect pour évaluer correctement la valeur d’une marchandise.
Ainsi, selon l’approche classique, la valeur des marchandises est déterminée par la quantité totale de travail (direct et indirect) qui leur est incorporée. Cette approche est connue sous le nom de théorie de la valeur-travail.
Les néoclassiques, en revanche, rejettent cette théorie et affirment que la valeur des marchandises repose sur leur utilité et non sur la quantité de travail nécessaire à leur production.
2- La mesure de la richesse
o La formation et l’évolution des prix : la loi de la gravitation
o La formation et l’évolution des prix : la loi de la gravitation
Smith explique que les prix des marchandises se forment en fonction de leur coût de production, c’est-à-dire la quantité de travail qu’elles contiennent. Ce sont ce qu’il appelle les prix naturels.
Toutefois, les prix de marché peuvent s’écarter de ces prix naturels en fonction de l’offre et de la demande. Lorsque le prix de marché est supérieur au prix naturel, deux phénomènes se produisent :
1. Les producteurs réalisent un profit plus important et leur marge bénéficiaire augmente.
2. De nouveaux producteurs entrent sur le marché pour profiter de cette rentabilité accrue, ce qui finit par faire baisser le prix.
Les classiques expliquent ces fluctuations par ce qu’ils appellent la loi de la gravitation : sur le marché, les prix effectifs oscillent autour des prix naturels en fonction de l’offre et de la demande. En d’autres termes, bien que le prix naturel constitue une référence stable, les prix de marché subissent des variations temporaires dues aux déséquilibres entre l’offre et la demande.
2- La mesure de la richesse
o Conclusion
o Conclusion
La mesure de la richesse repose sur la valeur des marchandises, qui peut être analysée sous l’angle de l’utilité (valeur d’usage) ou du travail nécessaire à leur production (valeur d’échange). La théorie classique de la valeur-travail repose sur l’idée que la valeur d’échange est déterminée par la quantité de travail incorporée dans un bien, tandis que les néoclassiques mettent en avant le rôle de l’utilité dans la formation des prix. Enfin, la loi de la gravitation explique comment les prix fluctuent autour de leur niveau naturel sous l’effet des mécanismes de marché.
3- Les déterminants de la richesse
o La neutralité de la monnaie et le rôle du travail
o La neutralité de la monnaie et le rôle du travail
Dans l’économie classique, la monnaie est considérée comme neutre, c’est-à-dire qu’elle ne détermine pas directement la richesse mais résulte des enchaînements économiques sous-jacents. La richesse repose avant tout sur le travail, car c’est par la production du travail que l’on peut évaluer la valeur des marchandises. La majorité des analyses insistent sur le fait que, pour comprendre l’accumulation de la richesse, il faut partir de la décision du travail.
Adam Smith met en avant la division du travail comme un facteur clé de la production de richesse. Cependant, il ne faut pas oublier que la division du travail elle-même est une conséquence d’un autre élément fondamental : l’échange marchand. Plus la taille du marché s’étend, plus la division du travail est stimulée, ce qui favorise la productivité du travail, accroît la production, génère de la croissance économique et aboutit à l’accumulation des richesses.
Enchaînement logique : échange marchand → division du travail → productivité du travail → production → croissance économique → accumulation des richesses.
3- Les déterminants de la richesse
o Les déterminants de la production et l’investissement productif
o Les déterminants de la production et l’investissement productif
Outre la production, d’autres facteurs interviennent dans l’accumulation de la richesse, notamment l’investissement productif. Un enjeu central est le financement de ces investissements. Pour les économistes classiques, notamment Smith et Ricardo, les investissements productifs dépendent de l’épargne préalable. Ainsi, plus l’accumulation de richesse augmente, plus l’échange marchand s’intensifie, formant un cycle de causalité réciproque.
Cependant, une divergence apparaît parmi les auteurs classiques, notamment avec Malthus, qui soutient qu’une épargne excessive peut freiner la production et l’accumulation des richesses. Selon lui, si l’épargne devient trop importante, elle réduit la demande globale et nuit à la production. Il préconise que certaines classes, notamment les rentiers, dépensent davantage afin de soutenir l’activité économique et éviter un blocage du mécanisme de croissance. Il va jusqu’’à encourager le luxe pour s’assurer que les classes improductives n’accumulent pas trop d’épargne au détriment de la production.
3- Les déterminants de la richesse
La division du travail et ses effets sur la croissance
La division du travail et ses effets sur la croissance
Avec l’apparition des usines, la division du travail s’est intensifiée sous la forme d’une spécialisation des travailleurs sur des tâches élémentaires. Cette organisation améliore l’efficience du travail de plusieurs manières :
• L’ouvrier devient plus habile et rapide dans sa tâche, réduisant les déchets et augmentant la qualité de la production.
• La suppression des pertes de temps liées aux déplacements dans l’atelier optimise la production.
• La simplification des tâches facilite l’introduction et l’amélioration des machines.
• L’utilisation répétée d’une même machine permet son perfectionnement, accroissant encore l’efficacité.
Le progrès technique et la division du travail sont donc les principaux moteurs de la croissance économique, car ils permettent une augmentation de la productivité. Lorsque les gains de productivité sont suffisamment importants, ils peuvent conduire à une augmentation du niveau de vie en réduisant le temps de travail nécessaire à la production d’un bien.
Relation fondamentale : progrès technique + division du travail → croissance économique → accumulation des richesses.
3- Les déterminants de la richesse
L’échange marchand et l’allocation du capital
o L’échange marchand et l’allocation du capital
L’échange marchand joue un rôle déterminant dans l’orientation du capital vers les secteurs les plus rentables et utiles à la société. Adam Smith et les classiques défendent le “système des libertés naturelles”, où le marché s’auto-régule grâce à la loi de l’offre et de la demande.
Les prix de marché découlent de la rencontre entre l’offre et la demande. Lorsqu’un bien est très demandé, son prix augmente, attirant des capitaux et de la main-d’œuvre vers ce secteur. À l’inverse, lorsque l’offre d’un bien est trop importante, son prix diminue, incitant les investisseurs à se rediriger vers d’autres activités. Ce mécanisme garantit une allocation efficace des ressources et tend à égaliser les taux de profit entre les secteurs.
Cependant, l’efficacité de ce système repose sur la liberté des capitaux et l’absence d’entraves au marché. Smith critique le mercantilisme et les monopoles, affirmant qu’ils nuisent à l’économie en détournant les ressources vers des secteurs non optimaux. Il préconise un rôle minimal de l’État, limité à la protection des droits, la garantie du respect des contrats et la fourniture des infrastructures essentielles.
3- Les déterminants de la richesse
Conclusion : Deux piliers de l’accumulation des richesses
Conclusion : Deux piliers de l’accumulation des richesses
L’accumulation des richesses repose sur deux mécanismes fondamentaux :
1. L’échange marchand, qui détermine la division du travail et oriente l’allocation des ressources.
2. La division du travail, qui accroît la productivité et stimule la croissance économique.
Leur interaction est à la base du système économique classique, où l’investissement, l’épargne et la consommation doivent être équilibrés pour maintenir une dynamique de croissance stable et durable.
4- La répartition de la richesse
o Les bases de la répartition économique selon les classiques
o Les bases de la répartition économique selon les classiques
Les économistes classiques analysent la répartition de la richesse à travers trois classes sociales distinctes :
• Les capitalistes (bourgeoisie marchande et industrielle) qui possèdent le capital productif et perçoivent un profit.
• Les ouvriers (prolétariat industriel) qui fournissent le travail et reçoivent un salaire.
• Les propriétaires fonciers qui possèdent la terre et perçoivent une rente foncière.
Cette répartition est directement liée à la production et au développement de l’économie marchande. Selon les physiocrates, les propriétaires fonciers sont une classe improductive, car ils ne participent pas directement à la production de biens. Ils louent leurs terres à des tenanciers qui emploient des paysans ou des ouvriers agricoles pour produire des richesses.
4- La répartition de la richesse
o Répartition des revenus et conflits économiques
o Répartition des revenus et conflits économiques
Les revenus globaux sont donc répartis sous trois formes principales :
• Le profit (revenu des capitalistes, qui dépend des marges et des coûts de production).
• Le salaire (fixé historiquement au minimum de subsistance, car soumis à la pression démographique).
• La rente foncière (revenu stable des propriétaires fonciers, influencé par la rareté des terres fertiles).
Dans une société dominée par le capitalisme, la répartition des richesses donne lieu à des conflits économiques, notamment entre les deux classes productives :
• Les capitalistes et les ouvriers se disputent la répartition de la valeur créée.
• Les propriétaires fonciers bénéficient d’une rente qui évolue en fonction de la rareté et de la fertilité des terres exploitées.
4- La répartition de la richesse
o Ricardo et l’analyse des prix
o Ricardo et l’analyse des prix
David Ricardo approfondit cette analyse en mettant l’accent sur la question des prix et leur influence sur la répartition des richesses. Il distingue deux types de prix :
• Le prix naturel ou de production : il comprend les coûts de production (travail, capital fixe) et une marge bénéficiaire.
• Le prix de marché : c’est le prix réel constaté à un moment donné, qui gravite autour du prix naturel.
Lorsque le prix de marché est supérieur au prix naturel, les entreprises réalisent un profit croissant, ce qui incite à produire davantage. L’offre augmentant plus vite que la demande, le prix finit par redescendre à son niveau naturel. Ce mécanisme illustre la loi de l’offre et de la demande.
4- La répartition de la richesse
o La rente foncière et son évolution
o La rente foncière et son évolution
Pour Ricardo, la rente foncière est un revenu différentiel. Elle correspond à la différence entre le prix du blé (aligné sur son coût de production sur la terre la moins fertile) et le coût de production effectif des terres plus fertiles. Comme les terres exploitées deviennent de moins en moins fertiles avec le temps, le prix du blé augmente, ce qui accroît la rente foncière perçue par les propriétaires.
Ainsi, la répartition de la richesse dans une société marchande dépend de la dynamique entre ces trois classes et de leur capacité à capter une part du revenu global sous forme de profit, salaire ou rente foncière.
5- L’accumulation des richesses
5- L’accumulation des richesses
L’accumulation de la richesse repose sur plusieurs facteurs, notamment l’échange, la division du travail et l’investissement. Cependant, la question des obstacles à cette accumulation et des dysfonctionnements potentiels se pose différemment selon les économistes classiques.
5- L’accumulation des richesses
o La logique économique et morale de l’accumulation
o La logique économique et morale de l’accumulation
Pour Adam Smith et Jean-Baptiste Say, l’accumulation suit une logique économique fondée sur l’amélioration de l’intérêt individuel, avec une influence de la morale. Bien que l’économie de marché repose sur l’intérêt individuel, l’intérêt général finit par triompher, car les mécanismes du marché assurent une régulation bénéfique à tous.
Jean-Baptiste Say, à travers la loi des débouchés, affirme que “l’offre crée sa propre demande”, ce qui signifie qu’une économie de marché ne peut pas connaître de crise de sous-consommation ou de surproduction. Pour lui, une demande insuffisante est impossible, car toute production génère automatiquement un revenu qui sera réinvesti en consommation ou en épargne.
Thomas Malthus, en revanche, s’oppose à cette vision. Il met en avant le concept de “demande effective” et souligne la possibilité d’une insuffisance de demande, pouvant entraîner des crises économiques. Selon lui, l’épargne ne favorise pas toujours l’investissement et la croissance, ce qui peut mener à des périodes de surproduction et de stagnation économique.
5- L’accumulation des richesses
- Les freins à l’accumulation des richesses
- Les freins à l’accumulation des richesses
o La loi de la population et les rendements décroissants
David Ricardo, s’inspirant de Malthus, met en avant la loi de la population et ses conséquences sur l’accumulation de la richesse. Selon les observations de Malthus sur l’Angleterre, la population double tous les 25 ans, augmentant ainsi à un rythme géométrique, tandis que la production agricole ne croît qu’à un rythme arithmétique. Cela entraîne une diminution progressive des rendements agricoles.
À mesure que la population croît, la demande en nourriture augmente, ce qui fait monter les prix agricoles. En conséquence, les salaires doivent suivre cette hausse pour garantir la subsistance des travailleurs, mais cette augmentation des coûts de production réduit les profits des capitalistes. Cette dynamique peut mener à un état stationnaire de l’économie, marqué par une stagnation des profits et une limitation de l’accumulation de la richesse.
o Les divergences entre Smith et Ricardo
Smith et Ricardo adoptent des approches différentes quant aux tensions économiques internes :
• Smith voit les déséquilibres comme résultant de la concurrence entre entreprises. La menace principale pour la croissance économique réside dans une concurrence excessive qui réduit les taux de profit des entreprises.
• Ricardo, en revanche, met en avant les tensions entre classes sociales. Il considère que le principal obstacle à l’accumulation de la richesse réside dans la répartition entre les salaires des travailleurs et les profits des capitalistes. Une hausse des salaires due à l’augmentation des prix agricoles réduit les marges des capitalistes, limitant ainsi la croissance économique.
5- L’accumulation des richesses
- Le rôle du commerce extérieur dans la libéralisation des échanges
- Le rôle du commerce extérieur dans la libéralisation des échanges
Ricardo propose une solution pour atténuer la pression sur les capitalistes : la libéralisation du commerce extérieur. En favorisant l’importation de produits agricoles, l’offre intérieure augmente, ce qui ralentit la hausse des prix alimentaires et permet de contenir l’augmentation des salaires.
À la fin du XVIIIe siècle, le mercantilisme et le protectionnisme restent dominants, avec des politiques restreignant les importations pour protéger les producteurs nationaux. Un exemple emblématique est celui des Corn Laws en Angleterre, imposées par les grands propriétaires fonciers pour maintenir leurs rentes élevées. Ces lois empêchaient l’importation de céréales étrangères afin de conserver des prix élevés.
Cependant, au début du XIXe siècle, la bourgeoisie industrielle, favorable au libre-échange, s’oppose aux intérêts des rentiers fonciers. En 1846, sous leur pression, les Corn Laws sont abrogées, marquant une victoire du libre-échange et permettant une baisse du coût des produits agricoles, favorisant ainsi la compétitivité industrielle et l’accumulation de la richesse.
5- L’accumulation des richesses
- Conclusion
- Conclusion
L’accumulation des richesses repose sur des mécanismes économiques fondamentaux tels que la division du travail et l’échange international. Cependant, elle peut être freinée par des tensions sociales (conflits entre classes), des limites naturelles (rendements décroissants) et des politiques économiques protectionnistes. Si Smith met l’accent sur la concurrence entre entreprises comme principal facteur de déséquilibre, Ricardo identifie plutôt les conflits entre classes sociales. La libéralisation du commerce extérieur apparaît alors comme une solution permettant de relancer l’accumulation de richesse et de maintenir une dynamique économique favorable.
Résumé du chapitre 1 :
Hypothèse de départ et cadre théorique des classiques
L’hypothèse commune entre tous les auteurs étudiés est l’analyse de l’économie de marché, sa signification, son fonctionnement, ses mécanismes, ses déterminants, ainsi que les contradictions et crises provisoires qui la rythment. Cela constitue l’objet d’analyse des économistes classiques. Leur hypothèse centrale est que l’économie de marché repose sur la concurrence, qu’il s’agisse du marché du travail, des services, des abonnés, etc., tous régis par la concurrence. Cette concurrence existe entre les entreprises, régissant leur fonctionnement. Les marchés reposent sur leur caractère autorégulateur. Bien que la concurrence ne soit pas parfaite, il existe une dimension autorégulatrice des marchés. L’analyse des classiques se déploie à partir de cette hypothèse et se développe dans un modèle théorique.
Résumé chap 1 :
Fonctionnement macro-économique général
Processus macro-économique : L’analyse part des échanges de marché, puis s’étend à l’expansion de la division du travail, la production accrue, l’augmentation de la productivité, l’accumulation du capital, et les échanges qui forment une boucle macro-économique.
La macro-économie selon Smith : Pour Smith, les prix gravitent autour d’un “prix naturel” ou de production, avec une distinction entre prix de marché et prix de production. Cependant, tôt ou tard, les prix de marché tendent à revenir vers le prix naturel.
Autorégulation : Les économies de marché tendent vers un équilibre de pleine utilisation des ressources : capital fixe et force de travail.