Pathologie des glandes salivaires Flashcards
(41 cards)
Les glandes salivaires ?
Glandes du collier salivaire = glandes principales : sécrétion réflexe, prandiale, de salive (1,5L/jour), acide (sels minéraux, acides aminés)
- Glande parotide (salive séreuse) : via le conduit parotidien de Sténon, qui s’ouvre en regard de la 2nd molaire supérieure, innervé par le nerf auriculo-temporal (branche du nerf IX), située de part et d’autre du nerf facial
- Glande sub-mandibulaire (salive séromuqueuse) : via le conduit sub-mandibulaire de Wharton, qui s’abouche près du frein de la langue, innervée par le nerf lingual, située dans la région sus-hyoïdienne latérale
- Glande sublinguale (salive muqueuse) : via plusieurs canaux excréteurs et un canal principal, s’abouchant à la partie antérieure du conduit sub-mandibulaire, innervée par le nerf lingual = glande salivaire principale la plus petite
Glandes salivaires accessoires (salive muqueuse) : sécrétion continue, dissémines sur toute l’étendue de la muqueuse buccale (environ 700-1000)
Pathologies infectieuses des glandes salivaires : généralités ?
= Pathologie générale (oreillon, VIH…) ou locale (lithiase), aigu (virale, bactérienne, lithiasique) ou chronique, récidivante
- Sédimentation de la sécrétion salivaire ou obstacle à l’excrétion salivaire : favorise l’infection, qui peut se propager aux glandes salivaires par voie canalaire ascendante à partir de germes buccaux => sialodochite
- Autres modes de contamination : voie hématogène ou processus de voisinage => sialadénite
Sialite ourlienne ?
= Principale cause anciennement, chute depuis la vaccination ROR systématique (95% de couverture)
- Infection immunisante : un 2nd épisode de parotidite aiguë élimine le diagnostic
- Période épidémique = hiver et printemps, incubation en 3 semaines
- Phase d’invasion (courte) : fièvre, malaise, otalgie, douleur à la pression des parotides
- Période d’état (1 semaine): fièvre, céphalées, douleur irradiant aux oreilles, odynophagie
- Inspection : tuméfaction uni- ou bilatérale (faciès piriforme) des parotides, simultanée ou décalée de quelques jours, rougeur à l’ostium du conduit parotidien, ADP
=> Diagnostic clinique - Bio (non nécessaire) : NFS normale, augmentation amylase (atteinte parotidienne ou pancréatique)
- Virologie : identification PCR sur la salive, LCS, urine, rarement sanguine
- Sérologie : IgM après quelques jours, IgG sur 2 prélèvements à 15 jours d’intervalle
TTT :
=> Evolution vers la guérison totale dans la majorité des cas
- Complication (adulte jeune le plus souvent) : orchite, méningite, pancréatite, surdité
- Possible foyer de nécrose, entraînant une parotidite chronique
- TTT symptomatique : repos, antipyrétique, antalgique (paracétamol), éviction = 15 jours
Causes virale d’infection des glandes salivaires ?
- oreillons +++
- VIH
- coxsackie
- grippe
- CMV
- EBV…
Infection bactériennes des glandes salivaires ?
=> cause locale (lithiase, infection dentaire, stomatite), proportionnellement plus fréquente à la parotide
Infection salivaire à pyogène
= Infection aiguë, le plus souvent due à une baisse du flux salivaire et de l’immunité : pathologie du sujet âgé et/ou du patient en réanimation, notamment déshydraté
- Tuméfaction douloureuse et inflammatoire de la région parotidienne
- Pus sortant de l’ostium du conduit, spontanément ou à la palpation
- Fièvre
- Eliminer une cause lithiasique (surtout si unilatérale) : échographie, scanner
- Prélèvement de pus pour analyse bactériologique : S. aureus, anaérobie
- Antibiothérapie adaptée (Augmentin ou C3G ou vancomycine ou spiramycine + métronidazole)
- Réhydratation et soins de bouche
Parotidite récidivante juvénile ?
= ≥ 3 épisodes : chez l’enfant de 4-5 ans, disparition à l’adolescence, étiologie inconnue
- Tuméfaction uni- ou bilatérale, généralement asynchrone, inflammatoire, douloureuse
- Pus sortant de l’ostium du conduit parotidien ou bouchon mucofibrineux
- ADP cervicales satellites
- syndrome inflammatoire biologique
- Recherche de calcul salivaire négative
- Sialendoscopie : aspect avasculaire de couleur jaunâtre du conduit parotidien
- Parotidite aiguë : antibiothérapie adaptée, anti-inflammatoire
- TTT préventif :
- Sialendoscopie: dilatation canalaire sous pression, instillation d’ATB, ablation micropolype
- Massage quotidien
Pathologies lithiasiques des glandes salivaires : généralités ?
Lithiase salivaire : présence d’un ou de calcul(s) dans le système canalaire excréteur, préférentiellement > 30 ans, sexe masculin
- Calcul : sels de calcium migrant avec le flux salivaire
- Touche surtout la glande sub-mandibulaire (85%), plus rarement la parotide
- Infection : sialadénite (glande salivaire), sialodochite (canal excréteur) ou périsialodochite (plancher buccal antérieur)
La lithiase submandiculaire : complication mécanique ?
= 1er signes, rythmés par les repas :
- Hernie salivaire : tuméfaction de la glande au niveau cervical, avec sensation de pesanteur et de tension, douloureuse, majorée au début du repas, réduite à la fin des repas avec un jet de salive (rythme moins typique avec le temps => tendue ++)
- Colique salivaire : douleur survenant lors de la hernie salivaire
La lithiase submandibulaire : complication infectieuse ?
- Sialodochite (whartonite) : douleur vive, irradiant à l’oreille, fièvre, dysphagie, hypersialorrhée, issue de pus au niveau de l’ostium
- Péri-sialodochite (péri-whartonite) = abcès péri-canalaire : douleur à la déglutition, parfois otalgie, trismus, tuméfaction du plancher buccal, issue de
pus inconstante, signes généraux avec exacerbation de la douleur - Sialadénite = sub-mandibulite aiguë : région sub-mandibulaire chaude, tendue, douloureuse, peau normale ou érythémateuse, fièvre (38-39°), dysphagie importante, otalgie, parfois issue de pus à l’ostium
- Complication : fistule, cellulite cervicale (risque asphyxique et septique)
La lithiase submandibulaire : généralités ?
Découverte fortuite : panoramique dentaire, cliché de rachis cervical
- Inspection exobuccale : gonflement de la glande, confirmé à la palpation
- Inspection endobuccale : rougeur de la crête salivaire (lithiase antérieure), issue de pus
- Palpation bidigitale (endobuccale et cervicale) : recherche du calcul
La lithiase parotidienne ?
= Signes identiques, mais de localisation différente, complication infectieuse plus fréquente
- Complication mécanique : hernie/colique avec symptomatologie en arrière du ramus mandibulaire, sous l’oreille externe
- Complication infectieuse : parotidite, abcès de la joue, sténonite
La lithiase sublinguale et salivaire accessoire ?
- Glande sublinguale (très rare) : tuméfaction inflammatoire pelvi-buccale au niveau de la partie latérale du plancher buccal (sub-lingualite)
- Glande salivaire accessoire (rare) : tuméfaction inflammatoire d’une glande accessoire, généralement de la lèvre, dont l’orifice est centré par un calcul
Examens complémentaires à réaliser en cas de pathologie lithiasique des glandes salivaires ?
=> Seule la découverte du calcul signe la lithiase : exploration seulement si diagnostic clinique non franc
- Rx sans préparation
= Clichés occlusaux mordus (antérieur et postérieur), panoramique dentaire : débrouillage
- Visualisation d’un gros calcul : image ovalaire radio-opaque, projetée sur une ligne allant de l’angle mandibulaire à la région incisive (calcul submandibulaire)
- Elimination d’une autre pathologie non salivaire : dentaire… - Echographie
- Visualisation des calculs > 2 mm : image hyperéchogène avec cône d’ombre postérieur - TDM
- Grande sensibilité et forte valeur localisatrice (clichés non injectés souvent suffisant) - Sialographie => n’est plus réalisée en pathologie lithiasique submandibulaire
- Sialendoscopie
= Sous AL : diagnostic + exérèse du calcul
Diagnostic différentiel de la lithiase submandibulaire ?
- Compression extrinsèque du canal : cancer de l’ostium, prothèse dentaire inadaptée
- Abcès d’origine dentaire : collection adhérente à la mandibule
Diagnostic différentiel de la lithiase parotidienne ?
- Stade latent : calcification ganglionnaire, amygdalienne ou veineuse
- Stade compliqué : parotidite à pyogène, ourlienne ou récidivante
TTT de la lithiase submandibulaire ?
Extraction du calcul, sous AL ou AG, préférentiellement par voie buccale :
- Calcul ≤ 3 mm : sialendoscopie seule
- Calcul de 4 à 8 mm : sialendoscopie ± lithotripsie ou taille chirurgicale endo-buccale
- Calcul > 8 mm : taille chirurgicale endo-buccale
Submandibulectomie : rarement indiquée (cicatrice, lésion du nerf VII ou du nerf lingual)
TTT de la lithiase parotidienne ?
- Extraction du calcul : sialendoscopie, lithotripsie (avec des meilleurs résultats)
- Chirurgie moins indiquée : présence du nerf VII
TTT des poussées infectieuses lors d’une lithiase des glandes salivaires ?
- Antibiothérapie : amoxicilline ou macrolide
- Antalgique, antispasmodique
- Drainage chirurgical endo- ou exobuccal => en urgence en cas d’abcès
Tumeurs des glandes salivaires : épidémio ?
Tumeur des glandes salivaires : 6% des tumeurs cervico-faciales, touche préférentiellement la parotide (85%)
- Epithéliale dans 95% des cas : 65% bénigne (adénome pléomorphe…), 15% de malignité intermédiaire (tumeur muco-épidermoïde, tumeur à cellules acineuses), 20% maligne (carcinome adénate kystique)
=> Les tumeurs des glandes salivaires accessoires sont plus souvent maligne (60%)
- Chez l’enfant : hémangiome (bénin), rhabdomyosarcome embryonnaire (malin)
- FdR : irradiation, VIH, EBV, tabac (tumeur de Warthin)
Histologie des tumeurs des glandes salivaires ?
Tumeur épithéliale :
- Adénome : adénome pléomorphe (mixte), cystadénolymphome, adénome oxyphile…
- Malignité intermédiaire : tumeur muco-épidermoïde, tumeur à cellules acineuses
- Carcinome : adénoïde kystique (cylindrome), ADK, carcinome épidermoïde, indifférencié
Tumeur non épithéliale (rare) : hémangiome, schwannome, lymphome, sarcome, métastase (mélanome)
Les tumeurs parotidienne : généralités ?
- Adénome pléomorphe : surtout chez la femme de 40-50 ans, tuméfaction parotidienne unilatérale d’évolution lente, dure, indolore, peau mobilisable en regard, ø PF, ø ADP => risque de récidive ou de dégénérescence
- Cystadénolymphome (tumeur de Whartin) : homme ++, âgé > 40 ans, fumeur, VIH+, tuméfaction ferme, souvent multifocale/ bilatérale, touchant la parotide seulement => poussée de parotidite, sans risque de dégénérescence
- Carcinome adénoïde kystique : 40-50 ans, tuméfaction douloureuse, dure, PF/ADP associée
Manifestations des tumeurs parotidiennes ?
- Tuméfaction isolée de la région parotidienne, depuis plusieurs mois/années, pouvant soulever le lobule de l’oreille, plus rarement dans le prolongement antérieur jugal ou à expression pharyngée
- Recherche de signes évocateurs d’une affection maligne : douleur, PFP, trismus, ADP cervicale, fixité cutanée et profonde, évolutivité rapide, nodule de perméation
- Tumeur bénigne : progressive sur plusieurs années, parfois jusqu’à un volume considérable
- Tumeur maligne : 50% des cas d’allure bénigne, parfois d’allure rapide avec signes de malignité
Examens complémentaires en cas de tumeur parotidienne ?
- Panoramique dentaire : éliminer une autre pathologie (dentaire, lithiasique), parfois images de calcifications glandulaires, ou d’amputation/empreinte extrinsèque du bord post du ramus mandibulaire
- Echographie : topographie intra- ou extra-glandulaire de la tuméfaction : hypoéchogène +/- aspect pseudokystique
- TDM/IRM injecté indispensable avant exérèse chirurgicale
- Tumeur bénigne : image lacunaire, unique, intra-glandulaire, capsule bien limitée, refoulement du système canalaire et glandulaire (encorbellement), hypersignal T2
- Tumeur maligne : image inconstance d’extravasation, opacification hétérogène, amputation canalaire, engainement péri-nerveux, hyposignal T2
Confirmation histologique d’une tumeur parotidienne ?
= Devant toute tumeur parotidienne unilatérale :
- Parotidectomie superficielle chirurgicale avec examen extemporané
- Cytoponction à l’aiguille fine sous écho : possible avant parotidectomie, seulement VPP
=> Biopsie contre-indiquée (risque de lésion du nerf facial)