perspective appliquée partie 4 Flashcards
(31 cards)
Définition de la culture dans le DSM
« Systèmes de savoir, conceptions, règles et pratiques qui sont appris et transmis à travers les générations. Elle englobe la langue, la religion et la spiritualité, les structures de parenté, les étapes des cycles de vie, les rituels cérémoniels et coutumes, ainsi que les systèmes moraux et légaux. Les cultures sont des systèmes ouverts et dynamiques qui subissent des changements continuels avec le temps ; dans le monde contemporain, la plupart des personnes et groupes sont exposés à de multiples cultures qu’ils utilisent pour façonner leur propre identité et pour faire sens de leur expérience. »
Mon rapport à ma culture, les questions ?
Besoin d’en parler ? Besoin de m’en éloigner ? J’apprécie ma culture ? Je ne l’apprécie pas ? Tout ou certains aspects ? Cela créé de la pression ? De la différence ? Ou justement un point commun, une similarité avec d’autres ? Exemples : Ravi (pas mention de sa culture indienne au cours du suivi) ; considère sa culture comme un handicap / Patients latinoaméricains et adhésions politiques
Exemple avec la patiente de l’Afrique de l’Ouest / dieu sur la fonction des croyances :
Patiente de l’Afrique de l’Ouest : être sorcière l’a protégée de mal vivre les agressions subies → Que signifie cela pour elle ?
« Si Dieu le veut » et PTSD ; la protège de conséquence psychique.
Donc… « who is the client ? »
Tenir compte de l’origine de la personne mais surtout ce que cela veut dire pour elle : Identités les plus saillantes / importantes ? Dans quel contexte? Son rapport à ces identités ? La/le sfonction(s)de ces identités? Importance de la subjectivité
- Aller plus loin, interroger les croyances, valeurs, besoins, fonctions de ces croyances / rituels
- Intérêt pour la subjectivité
comment aborder la question de la culture en thérapie ?
l’Entretien de Formulation Culturelle du DSM-V « Broaching » : techniques pour aborder intentionnellement et habilement les facteurs culturels avec le client. L’attitude du thérapeute culturellement orienté
Différentes formulations dans le DSM en fonction du temps :
DSM-IV (1994-2000) : « Esquisse d’une formulation en fonction de la culture » ; Questions complémentaires pour chaque trouble. Liste de syndromes culturels
DSM-V (2013) : « Entretien de Formulation Culturelle » ; Outil clinique testé sur le terrain, entretien systématique, glossaire de concepts culturels de la détresse. Détaillé pour chaque concept. Liens avec la nosologie occidentale Ex. : « Kufungisisa » ou « penser trop » en Shona (Zimbabwe). S’apparente aux ruminations présentes dans le trouble dépressif caractérisé et/ou persistant, anxiété généralisée, PTSD, TOC, « deuil complexe persistant ». Constante actualisation (ex. : « Hikikomori » au Japon)
exemple ; glossaire concepts culturels liés à détresse
Attaque de nervios, Syndrome du Dhat, Kyâl cap, Kufungisisa, Maladi moun, Nervios, Shenjing shuairuo, SustoTaijin Kyöfu Shö + Similarités avec troubles dans d’autres cultures et du DSM
Autres difficultés
Difficultés d’acculturation V.62.4, Difficultés relationnelles parent-enfant V.61.20, Difficultés spirituelles et religieuses V.62.89
L’entretien de formulation culturelle :
Section 3 du DSM : Entretien semi-structuré (entre questionnaire mais moins libre qu’une question ouverte, flexibilité mais cadre), approche centrée sur la personne, à tout moment du processus thérapeutique, au début (réfugiés p/ex), pendant l’entretien clinique (questions identitaires surviennent pendant l’entretien), pendant la thérapie (questions possibles à extraire ponctuellement)
L’entretien de formulation culturelle : but
recueil d’informations sur le plan culturel et intégrer celles-ci dans le processus diagnostic et de traitement
L’entretien de formulation culturelle : ___ questions qui explorent quoi ?
16 questions qui explorent : L’identité culturelle du sujet (ethnie, langue, religion), Les conceptualisations culturelles de la détresse (croyances, interprétations des symptômes), Les facteurs culturels de vulnérabilité et/ou de résilience (relations sociales, soutien, fonctionnement quotidien), Les caractéristiques culturelles de la relation sujet-clinicien (attentes et perceptions mutuelles) et l’évaluation culturelle globale (synthétise pour établir diagnostic et plan de traitement)
2 points de vue : du client et de l’« informant » Permet de :
comprendre les symptômes tels que vécus par le client, tenir compte des valeurs/normes/croyances de la personne, questions ouvertes/générales, inclusion de l’entourage. Faire le pont/traduire entre son vécu et nos conceptions notamment par la comparaison avec notre nosologie et travailler sur la relation ; espace pour que « leur réalité » existe et clarification par rapport à ce qu’est un « suivi thérapeutique » pour eux (soutien, aide concrète, …)
Broaching c’est quoi ? + quelques exemples :
Broaching : « Aborder ou introduire un sujet sensible dans la conversation » → Ici, introduire intentionnellement des éléments culturels dans la conversation thérapeutique
Exemples: « Comment votre culture affecte-t-elle votre santé mentale et votre bien-être ? » « Il y a-t-il des expériences de discrimination ou de préjugés que vous aimeriez discuter ? » « Comment votre religion et vos croyances spirituelles influencent-elles vos décisions et comportements ? » « Vous avez parlé de certaines traditions que vous suivez. Pouvez-vous m’en dire plus sur celles qui vous tiennent à cœur ? » « Pouvez-vous partager des aspects de votre vie qui vous apportent du soutien et du réconfort ? » « Il y a-t-il des éléments de votre histoire personnelle que vous pensez être importants pour notre travail ensemble ? »
Broaching : Approche directe :
Le thérapeute aborde directement l’influence de la culture et des traditions sur la vie du patient, en posant une question spécifique sur ces aspects Exemple : « Vous avez mentionné que vous vous sentiez exclu au travail à cause de vos origines. Pouvez-vous m’expliquer plus en détails en quoi vos origines influencent votre expérience du travail ? » Encourage le patient à discuter plus ouvertement de ses expériences culturelles et de leur impact
Broaching : Approche indirecte :
Le thérapeute ouvre la porte à une discussion sur les aspects culturels sans les aborder directement. Exemple : « Comment se passent vos interactions avec vos collègues ? Y a-t-il des moments où vous vous sentez particulièrement soutenu ou, au contraire, isolé ? » Le patient est libre de décider de la profondeur de la conversation
Broaching : Approche évitante :
Le thérapeute n’aborde pas du tout les sujets culturels, même lorsque ceux-ci semblent pertinents.
Exemple :Thérapeute : « Vous avez mentionné des difficultés avec vos collègues. Pouvez-vous me parler de ces difficultés ? » Patient : « Oui, il y a des tensions entre nous et je pense que cela est lié à mes origines. » Thérapeute : « D’accord, parlons de vos sentiments à ce sujet. » Risque de négliger des éléments cruciaux du vécu de l’identité/du vécu du patient
Broaching : différents niveaux :
- Evitement : éviter d’aborder les sujets de culture, d’ethnicité, de racisation. Peut être dû à un inconfort, peur de mal faire, en pas voir l’importance de ces sujets, ne pas savoir les aborder.
- Reconnaissance superficielle : reconnaitre les différences culturelles mais ne pas les explorer en profondeur.
- Broaching précoce : introduire les sujets culturels dès le début de la thérapie, montrant ainsi leur ouverture à discuter de ces questions.
- Broaching intégratif/congruent : Intégrer activement ces aspects, explorer comment ces facteurs influencent le vécu du patient.
- Broaching proactif : aborder ces sujets de manière proactive, même en l’absence de signes évidents que ceux-ci soient pertinents. Ils considèrent ces sujets comme essentiels pour une compréhension complète du client.
Broaching est efficace ?
« Satisfaction ++ des patients qui s’identifient comme minorité ». Globalement : montrer la possibilité d’existence de cette conversation au sein de la thérapie + confiance/sécurité, renforce l’alliance thérapeutique, comprendre le cadre de référence du client et le lien avec ses difficultés (conceptualisation plus complète de la difficulté), minimise le risque de microagressions (questions ouvertes permettent nuance et subjectivité >< stéréotypes et croyances à priori du thérapeute)
Broaching : approche meilleure que l’autre ?
Broaching indirect > broaching direct : Les patients rapportent moins de microagressions lorsque les sujets culturels sont abordés indirectement. meilleure perception de la sensibilité culturelle du thérapeute que lorsqu’approche directe, respect de l’autonomie du patient (décident s’ils veulent ou pas approfondir la question) et approche directe est parfois vécue comme intrusive
Mais avantages/inconvénients pour chaque type de broaching
pas de meilleure ou moins bonne : dépend du contexte, des besoins spécifiques du patient, du but de la thérapie, … Ex.: évitante permet de réduire l’inconfort initial (utile pour patients pas prêts à discuter de sujets culturels), de se centrer sur aspects plus urgents de la demande Ex.: intégratif peut être trop directif et surcharger d’informations la thérapie Ex.: sur-focaliser sur les différences culturelles peut être perçu comme inconfortable, déplacé
Microaggresions :
« Interactions subtiles, banales et souvent inconscientes qui véhiculent des messages hostiles à l’égard de personnes en fonction de leur appartenance à un groupe. Ces interactions peuvent être verbales, comportementales ou environnementales. »
Types de microagressions plus communément rapportées par les patients :
déni et/ou manque de conscience de la part du thérapeute de stéréotypes véhiculés, évitement de discussions de sujets culturels, minimisation de l’expérience vécue par les patients marginalisés
Impact de la micro aggression :
sur la relation thérapeutique : retrait du client, « micro-rupture », diminution de l’efficacité de la thérapie (moins d’adhérence au traitement, moins de confiance), maintient de stéréotypes et leur impact sur le patient
L’importance de l’attitude de thérapeute :
L’humilité culturelle du thérapeute atténue l’effet des microagressions (Hook & al., 2016),
L’humilité du thérapeute est corrélée à la perception d’amélioration du patient au cours de la thérapie,
L’humilité du thérapeute est corrélée à une bonne alliance thérapeutique,
L’ouverture du thérapeute est corrélée à une forte alliance thérapeutique,
La variation dans la terminaison des cas culturellement diversifiés s’explique par le niveau de confort culturel du thérapeute,
Rater des opportunités culturelles est corrélé à l’insatisfaction des patients par rapport à leur thérapie