POUVOIR ET LIBERTÉ Flashcards
(38 cards)
« l’humanité inscrit dans son journal : ciel aboli »
B. Brecht,
La vie de Galilée
La remise en cause de la cosmologie aristotélicienne par la triple révolution (Copernic, Kepler et Galilée) a pour conséquence que le monde ne peut servir d’illustration et de justification au principe hiérarchique
(L’autorité)
tableau d’une école désormais privée d’autorité. Là en effet où l’autorité des « hussards noirs de la République » (Charles Péguy), les instituteurs de la IIIe République, semblait s’imposer naturellement dans le cadre d’un rapport de maître à élève, les cours dispensés dans le collège du XXe arrondissement parisien prennent l’allure d’un dialogue interactif entre le maître et ses élèves : de vertical, le lien est devenu horizontal.
Laurent Cantet
Entre les murs,
palme d’or à Cannes
(L’autorité)
le philosophe allemand identifie deux formes classiques de l’autorité :
i) l’autorité fondée sur la tradition (le pater familias)
ii) celle fondée sur le charisme (Spartacus, esclave du IIe siècle avant Jésus-Christ ayant entraînée des dizaines de milliers d’esclaves dans sa révolte)
Certains personnage peuvent toutefois fonder leur autorité sur les deux piliers à la fois : ainsi César, à la fois investi par le Sénat (autorité traditionnelle) et chef de guerre admiré par ses troupes (charisme)
Max Weber
Le savant et le politique
(L’autorité)
« le pouvoir se trouve entre les mains du Peuple mais l’autorité réside dans le Sénat ».
Cicéron,
des lois, écrit en -52 avant Jésus-Christ,
à propos de l’autorité Cicéron souligne ainsi que l’autorité réside chez les Pères de la Cité (les sénateurs étaient souvent dénommés les Pères conscrits et réputés descendre des pères de la cité) : l’autorité s’ancre donc dans le passé, dans la tradition perpétué d’âge en âge
(L’autorité)
Chez les classiques, l’autorité c’est d’abord la tradition qui fonde l’autorité. Tout phénomène d’autorité dans la sphère sociale en découle : le pater familias dans la sphère domestique, le prince dans la cité (qu’il s’agisse du Sénat romain ou des rois de France), le prêtre (dont l’autorité vient de la tradition ecclésiastique), le noble (dont la domination sociale et politique résulte de la tradition)
Hannah Arendt,
Qu’est ce que l’autorité ?
(L’autorité)
Contrat social : comment trouver « une forme d’association (…) par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéisse qu’à lui-même » ?
Dans la mesure où la loi se définit comme l’expression de la volonté générale, elle est réputée fondée sur la volonté de tous, tout en appelant la soumission de chacun
Rousseau,
Contrat social
(L’autorité)
« proclamer la Justice en ce pays, de régler les disputes et réparer les torts »
Code d’Hammourabi
1750 av JC
traite de la possibilité de sanctionner les crimes et réparer les torts, gravé dans plusieurs ville par le roi de babylon → preuve que le système judiciaire est au fondement des premiers Etats
(Le rapport à la norme)
« la loi de la nature est ce que nous dicte la droite raison touchant les choses que avons à faire, ou à omettre, pour la conservation de notre vie et des parties de notre corps »
T. Hobbes
Le citoyen, (1647)
→ état de nature = guerre du tous contre tous
(Le rapport à la norme)
« désigner un homme, ou une assemblée, pour assumer leur personnalité ; et que chacun s’avoue et se reconnaisse comme l’auteur de tout ce qu’aura fait ou fait faire, quant aux choses qui concernent la paix et la sécurité commune »
T. Hobbes
Le léviathan, (1651)
→ il faut désigner une assemblée et que chacun se reconnaisse dans cette assemblée : délégation de souveraineté vise à faire en sorte que chacun soit responsable des crimes fait dans la société
(Le rapport à la norme)
« l’homme a été taillé dans un bois si tordu qu’il est douteux qu’on en puisse jamais tirer quelque chose de tout à fait droit »
E. Kant,
L’idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, (1784)
droit = rectus, règle, équerre → dans quelle mesure rendre droit les homme naturellement courbes
(Le rapport à la norme)
voit dans la loi le moyen de concilier l’autorité et la liberté quand la jurisprudence ou la simple interprétation des lois par les juges emportent le risque de l’arbitraire.
Cesare Beccaria,
Traité des délits et des peines, (1764)
(Le rapport à la norme)
l’état de droit a été élaboré d’abord par les juristes allemands (Rechtsstaat), il se définit par une échelle de normes, « une hiérarchie des normes »
Hans Kelsen,
Théorie pure du droit
(Le rapport à la norme)
« est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle. »
Carl Schmitt
Théologie politique
(Souveraineté)
« le roi est souverain par-dessus tout »
P. de Beaumanoir,
Coutumes du Beauvaisis, vers 1280
(Souveraineté)
l’historien allemand décrit la distinction, au sein des grands empires et royaumes médiévaux (France, Saint Empire romain germanique, Angleterre), de deux corps au sein de la personne royale :
i) un corps temporel, mortel (la personne du souverain) ;
ii) un corps spirituel, appelé à perdurer après la mort du souverain : l’État
Ernst Kantorowicz
Les deux corps du roi, (1957)
(Souveraineté)
la figure de l’Etat a connu une mutation majeure après 1945 et le traumatisme de l’Etat totalitaire conduit à ancrer définitivement l’Etat dans le droit → double soumission de l’Etat (limitation de sa souveraineté) :
i) le respect des droits de l’hommes, né des obligations internationales prises après 1945 : la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948, adoptée dans le cadre de l’ONU ; la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales du 4 novembre 1950, conclue dans le cadre du Conseil de l’Europe et entrée en vigueur en 1953 ; le Pacte international sur les droits civils et politiques, adopté le 16 décembre 1966.
ii) le respect de la Constitution, garantit par un juge constitutionnel : en Italie (Constitution de 1947/ Cour constitutionnelle), en Allemagne (Loi fondamentale de 1949/ Tribunal constitutionnel de Karlsruhe), en France (Constitution de 1958/ Conseil constitutionnel), en Espagne après la chute de Franco en 1975 (Constitution de 1978)/ Tribunal constitutionnel espagnol).
Jean Picq
Histoire des Etats en Europe, (2008)
(Souveraineté)
scène où se mettent en place des rites funéraires du frère d’antigone pour devenir roi de thèbes, il ne faut pas déshonorer la loi des dieu
Sophocle,
Antigone, Ve siècle av JC
→ Moment individuel face à un système judiciaire inique
(désobéissance civile)
« Qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, votre nécessité, vos pauvres histoires ? Moi, je peux dire ‘non’ encore à tout ce que je n’aime pas et je suis seule juge ».
révolte sociale face à une injustice
Jean Anouilh
Antigone, (1944)
→ Moment individuel face à un système judiciaire inique
(désobéissance civile)
désobéissance civile passifique individuelle ou collective
il est légitime de désobéir à la loi quand celle-ci bafoue les droits de l’homme → refuser d’obéir au tyran
Etienne de la Boétie,
Discours sur la servitude volontaire, (1574)
→ Révolte sociale face à une injustice
(désobéissance civile)
« La seule obligation qui m’incombe est de faire en tout temps ce que j’estime juste »
H. D. Thoreau,
La désobéissance civile, (1849)
→ résistance à système judiciaire : élévation de l’individu pour refuser mais pas pour lui seul pour tous
→ Désobéissance civile passifique individuelle ou collective : légitimité à désobéir quand la loi bafoue les droits de l’homme
(désobéissance civile)
« force de la vérité », est le principe de contestation et de résistance à l’oppression par la non-violence et la désobéissance civile
La « marche du sel » → manifestation entamée le 12 mars 1930, en vue d’arracher l’indépendance de l’Inde aux Britanniques
Gandhi, la Satyagraha
→ Désobéissance civile passifique individuelle ou collective : légitimité à désobéir quand la loi bafoue les droits de l’homme
(désobéissance civile)
« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ».
Article 2 DDHC
→ Les démocraties laissent un espace à la désobéissance civile
(désobéissance civile)
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs »
Article 35 de la Constitution de 1793
→ Les démocraties laissent un espace à la désobéissance civile
(Sanction et pénalisation de la société)
le procès de Nicolas Fouquet, arrêté par d’Artagnan en 1661 fut jugé par une commission extraordinaire en 1664. Condamné au bannissement, Fouquet vit sa peine aggravée par Louis XIV, « qui donna l’exemple sans doute unique d’une justice personnelle rendue dans le sens de l’aggravation de la peine ; la condamnation de Fouquet fut commuée en une peine d’emprisonnement à vie. »
Jean-Pierre Royer
Histoire de la justice en France
(Sanction et pénalisation de la société)