Problème 5 - Cancers Flashcards
(83 cards)
Qu’est-ce qu’une leucémie aiguë ?
Prolifération néoplasique clonale très maligne d’une cellule souche hématopoïétique provoquant une accumulation intramédullaire de ces cellules immatures et un arrêt de maturation.
Quelles sont les critères diagnostics d’une leucémie aiguë ?
> 20% de blastes dans la moelle ou le sang périphérique OU mise en évidence d’une anomalie cytogénétique caractéristique.
Leucémies aiguës : modes de présentation -> syndrome d’insuffisance médullaire.
Expansion clonale de cellules cancéreuses et l’arrêt de maturation entraîne pancytopénie par envahissement de l’espace physique, compétition pour facteurs de croissance.
- Anémie normochrone normocytaire (fatigue, dyspnée, tachycardie, souffle)
- Neutropénie (infections)
- Thrombocytopénie (hémorragies, hématomes, purpura, saignement muqueux ou thrombopénie centrale ou CIVD)
Leucémies aiguës : modes de présentation -> syndrome infiltratif.
Infiltration tissulaires (surtout leucémies lymphoblastique ou myéloïde monocytiques)
- Hypertrophie gingivale
- Atteinte cutanée (nodule dermiques leucémides)
- Atteinte neuro-méningée (diplopie, anesthésie de la houppe du menton)
- Atteinte testiculaire
- Syndrome cave supérieur (masse médiastinale antérieure)
Infiltration des organes lymphoïdes secondaires (surtout lymphoblastique) :
- Adénopathies
- Splénomégalie / hépatomégalie
Leucémies aiguës : modes de présentation -> syndrome tumoral.
- Hypertrophie des organes hématopoïétiques : peut causer douleurs osseuses (ex: douleur sternale)
- Tumeurs localisées (chlorome) : masse isolée de myéloblastes
Leucémies aiguës : modes de présentation -> symptômes d’hypermétabolisme (altération de l’état général)
Fatigue, perte de poids, anorexie, diaphorèse nocturne.
Leucémies aiguës : modes de présentation -> anomalies métaboliques fréquemment retrouvées.
- Hyperkaliémie (lyse des cellules tumorales à haut turnover) ou augmentation de l’excrétion de la muramidase dans l’urine entraînant perte de K+ et hypokaliémie.
- Hyperphosphatémie (lyse des cellules tumorales à haut turnover)
- Hyperuricémie (lyse des cellules tumorales à haut turnover)
- Élévation LDH (lyse des cellules tumorales à haut turnover)
- Hypoglycémie (par consommation par les blastes)
Quels sont les facteurs de risque d’une leucémie aiguë ?
La plupart des leucémies aiguës sont primaires, mais 10-20% sont secondaires à une cause :
- Génétique (anémie de Fanconi, trisomie 21, neurofibromatose)
- Chimiothérapie antimitotique et/ou radiothérapie (agents alkylants, antimétabolites)
- Produits chimiques (benzène, hydrocarbure aromatique)
- Syndrome myéloprolifératif
Qu’est-ce qu’une leucémie myéloïde aiguë (LMA) ?
Prolifération clonale des cellules souches hématopoïétiques de la lignée myéloïde causées par des mutations oncogéniques empêchant la différenciation et entraînant une accumulation de blastes myéloïdes immatures dans la moelle osseuse +/- dans le sang périphérique.
LMA : épidémiologie.
- Forme la plus fréquente de leucémie chez l’adulte.
- Incidence augmente avec l’âge (âge moyen = 65 ans)
- Forme rare chez l’enfant (10-15% des leucémies de l’enfant)
- Présentation est plus aiguë chez patients plus jeunes (AML de novo plutôt qu’évolution à partir d’un syndrome myélodysplasique)
- Chez patients âgés est souvent évolution d’un syndrome myélodysplasique / myéloprolifératif.
Comment réalise-t-on le diagnostic d’une LMA ?
- FSC :
- Pancytopénie : anémie normochrome normocytaire, thrombocytopénie, agranulocytose.
- Présence de blastes en périphérie : 10% des cas, absent (toujours faire médullogramme)
- Si évolution à partir d’un syndrome myélodysplasique : peuvent présenter anémie macrocytaire, poikilocytose et GR nucléés
- Examen de la moelle osseuse :
- Aspiration médullaire : présence de blastes (>/= 20% de blastes pour diagnostic), déviation gauche, diminution ou même absence des lignées normales.
- Biopsie de la moelle : hypercellularité.
- Analyses pour caractériser les leucoblastes.
- Morphologie (noyau) : chromatine fine et plus immature et présence de nombreux nucléoles larges.
- Cytochimie positive pour myélopéroxydase (réagit avec granules primaires des cellules myéloïdes), estérases non spécifiques.
- Peut avoir présence de corps d’Auer (très spécifique) = granules ayant la forme de bâtonnets.
- Marqueurs immunologiques (cytométrie de flux) : CD13, CD33, CD117, cMPO
- Analyse cytogénétique pour détecter anomalies génétiques spécifiques.
LMA : classification de l’OMS. LMA avec anomalies cytogénétiques récurrentes.
- LMA associées avec des mutations génétiques ou anomalies chromosomiques connues.
- 30% des LMA de novo.
- Détection d’une de ces anomalies est diagnostic d’une LMA : pas besoin du critère de > 20% de blastes dans la MO.
- Identification spécifiques a valeur pronostique :
- t(8;21) bon pronostic.
- t(15;17) bon pronostic
- inv(16) bon pronostic
- délétions chromo 5 ou 7 (mauvais pronostic)
- trisomie 8 (mauvais pronostic)
LMA : classification de l’OMS. LMA avec signes de dysplasie.
- LMA associée à dysplasie dans >/= des cellules d’au moins 2 lignées myéloïdes sans ATCD de yndrome myélodysplasique.
- Comprend les LMA faisant suite à une syndrome myélodysplaique connu.
LMA : classification de l’OMS. LMA secondaire à des traitements.
- Agents alkylants et/ou radiations ionisantes :
- 4-7 ans après exposition
- patients présentent souvent myélodysplasie évoluant en LMA
- incidence haut d’anomalies des chromo 5 et 7
- pauvre réponse au traitement
- Inhibiteurs de la topoisomérase II
- 3-5 ans après exposition
- sans phase myélodysplasique
- translocation 11q23 fréquente
- répondent assez bien à chimio (similaires aux patients avec LMCA de novo)
LMA : classification de l’OMS. LMA non spécifiés.
- LMA sans présentation clinique distinctive ou anomalie cytogénétique connue.
- 50% des LMA de novo tombent dans cette catégorie.
- Classés selon caractéristiques morphologiques, histochimiques et immunophénotypique.
- de M0 à M7 (classification FAB)
- classification FAB : combinaison de différents marqueurs immunologiques selon les patterns de différenciation cellulaire hématopoïétique (avec CD13, 14, 33, 34, etc.)
LMA : présentation clinique.
- Insuffisance médullaire avec pancytopénie :
- saignements et hémorragies plus important avec variante promyélocytaire.
- saignements des gencives, du nez, pétéchies, ménorragie chez la femme.
- Signes tumoraux (hyperplasie médullaire avec douleur sternale)
- Signes infiltratifs :
- atteinte gingivale (hypertrophie des gencives), atteinte cutanée et atteinte neuroméningée caractéristique des formes myélomonocytiques et monocytiques.
- Chlorome (plus rare pour LMA) : masse tumorale isolée de myéloblastes impliquant la colonne vertébrale ou régions inattendues comme le tractus urinaire, le système digestif ou biliaire.
- Leucostase : si niveau de blastes primitifs < 100000/uL = syndrome caractérisé par ischémie de multiples organes + dysfonction pulmonaire et du SNC.
- Symptômes constitutifs généraux.
- Pâleur, saignement des muqueuses, ulcères aphteux, gingivite, pharyngite.
LMA : leucémie promyélocytaire (M3). Définition ?
- Variante de la leucémie myéloïde aiguë causée par une translocation : t(15;17)
- Créé un gène de fusion : PML est fusionné avec récepteur de l’acide rétinoïque.
- Protéine de fusion résultante (PML-RARa) agit comme un répresseur de transcription
- Entraîne arrêt de différenciation au stade de promyélocytes.
- Bon pronostic, car la fonction de l’oncogène PML-RARa peut être inhibé par traitement spécifique soit l’administration d’acide tout-trans rétinoïque (ATRA) qui promet la différenciation des promyélocytes.
- Patients présentent une tendance intense à saigner :
- sécrètent granule activant cascade de coagulation
- se présente avec saignement ou caillots et coagulogramme anormal
- souvent coagulation intravasculaire disséminée
- requiert suivi complet de coagulation
Pronostic de LMA.
- Décès secondaire à insuffisance médullaire en < 6 mois sans traitement.
- En général, 1/3 des patients atteignent une guérison à long terme.
- Patients plus vieux ont un pronostic nettement moins bon :
- incidence plus élevés de cytogénétique défavorable
- souvent secondaire à myélodysplasie ou SMP
- statut de performance plus bas (difficile de passer à travers chimio)
Leucémies lymphoblastiques aiguës (LLA) : définition et épidémiologie.
Définition : prolifération clonale de lymphoblaste (pré-B ou pré-T) entraînant leur accumulation dans la moelle osseuse +/- dans le sang périphérique.
Épidémiologique :
- Cancer le plus fréquent chez l’enfant (< 15 ans)
- La plupart des cas de LLA sont des enfants : incidence maximale entre 3-7 ans, 75% des cas chez < 6 ans.
- 85% sont des LLA-B (enfance) et 15% sont des LLA-T (adolescence, surtout garçons).
Comment peut-on diagnostiquer LLA ?
FSC :
- Pancytopénie avec anémie normochrome normocytaire.
- Leucocytose composée principalement de lymphoblastes.
Examen de la moelle osseuse (aspiration + biopsie) :
- Hypercellularité
- Présence de > 20% lymphoblastes
- Diminution ou absence des autres lignées
Analyses pour caractériser les blastes :
- Morphologie : lymphoblastes ont chromatine + condensée, pas de granules (vs myéloblastes)
- Cytochimie (coloration histochimique) : myélopéroxydase négatif et estérase négatif, PAS positif (de manière constante seulement pour L3)
- Marqueurs immunologiques (cytométrie de flux)
- TdT est positif pour toute la lignée lymphoïde
- CD19, CD22, CD79 pour lignée B
- CD2, CD3, CD7 pour lignée T
- Cytogénétique (détection anomalies génétiques par caryotype ou analyse moléculaire)
- Hyperdiploïdie ou hypodiploïdie, t(9,22), t(12,21), réarrangements du gène MLL.
Comment va-t-on classifier les LLA ?
Leucémie lymphoblastique aigue B (LLA-B) :
- LLA-B avec anomalies génétiques récurrentes.
- t(9;22) : BCR-ABL 1 : chromosome Philadelphie, fréquence augmente avec l’âge, pronostic pauvre.
- t(12,21) : anomalie la plus commune chez l’enfant, bon pronostic.
- t(v; 11q23) : réarrangement de MLL. Anomalie commune chez les bébés < 1 an. Mauvais pronostic.
- avec hyperdiploïdie (> 50 chromosomes) : bon pronostic.
- avec hypodiploïdie (< 44 chromosomes) : mauvais pronostic.
- LLA-B non spécifiées
Leucémie lymphoblastique aigue T (LLA-T) : caryotype anormale dans 50-70% des cas impliquant l’activation de la voie NOTCH
Manifestation cliniques de LLA.
- Insuffisance médullaire causant pancytopénie.
- Symptômes d’infiltration tumorale sont plus communs dans LLA que dans LMA : lymphadénopathie, splénomégalie, hépatomégalie.
- 50% ont une grosse masse médiastinale + sa biopsie montre les mêmes LT que dans la moelle et le sang.
- Expansion médullaire causant douleur osseuse (dont douleur sternale)
- Infiltration de SNC entraînant syndrome méningé.
- Céphalées, nausées, vomissements, vision trouble, diplopie.
- Associé à la surexpression de IL-5
- Infiltration testiculaire entraînant oedème testiculaire
- Compression médiastinale dans LAL-T
- Adénopathies médiastinales
- Hypertrophie du thymus
- Autres anomalies : hypogammaglobulinémie, augmentation LDH, augmentation acide urique, hyperphosphatémie, hypocalcémie, hyperkaliémie.
Pronostic de LLA ?
- 95% des enfants atteignent rémission et 85% atteignent guérison complète.
- 35-45% des adultes atteignent guérison complète : ce taux descend à 5% pour > 70 ans.
- Mauvais si rechute durant chimio ou < 6 mois après rémission.
Traitements de la leucémie aiguë ?
- Traitement de soutien :
- Support transfusionnel :
* culots globulaires (conserver hématocrite entre 25-30% pour réduire nb de transfusions)
* plaquettes (si < 10000/uL)
* parfois besoin de plasma frais pour facteurs de coagulation
- Facteurs de croissance (G-CSF) :
* Pour réduire la période de neutropénie sévère après la chimiothérapie
- Traitement anti-infectieux :
* isolement
* traitement précoce antibio et agressif dès les premiers signes d’infection
* enlever dents infectés, drainer abcès, enlever corps étrangers infectés
* parfois, prophylaxie avec fluoroquinolone
- Prévention du syndrome de lyse tumorale
* prévention hyperuricémie : diurèse agressive + alkalinisation des urines + allopurinol
* prévention hyperphosphatémie : hydratation IV ++
Souvent, on va installer un cathéter veineux central aux patients qui servira pour la chimio, les transfusions, l’antibiothérapie, la nutrition parentérale.
- Traitements spécifiques :
- Chimiothérapie d’induction :
* But est d’induire rémission complète : < 5% blastes a/n de la MO, FSC normale et pas de manifestations.
* Responsable d’une pancytopénie sévère transitoire (aplasie de 1-3 semaines)
* Atteinte de la rémission complète : 60-80% des patients avec LMA, 70-90% des patients avec LLA (meilleur taux chez enfants)
- Traitement de consolidation :
* Indispensable au maintien de la rémission complète (guérison) car le patient en rémission a encore des cellules tumorales prêtes à proliférer si on leur donne la chance.
* Différentes modalités selon patients : chimio intensive (1 à 4 cycles selon âge et type de LA), allogreffe de cellules souches (patients avec cytogénétique de mauvais pronostic)
- Traitements de maintien :
* Chimio ambulatoire (en grande partie PO)
* LLA : pendant 2 ans pour filles et adultes et 3 ans pour garçons
- Traitement des rechutes : chimio et nécessité de recours à l’allogreffe si possible.
- Thérapie dirigée vers SNC (surtout pour LLA) :
* Importance de traiter sites qui pourraient contenir cellules cancéreuses non détectées (50% vont faire rechute à partir du SNC qui sont non traités)
* Les médicaments donnés a/n systémique n’atteignent pas le SNC.
* Traitement spécifique nécessaire pour prévenir ou traiter l’atteinte du SNC (seulement dans certains cas spécifiques).
* On donne généralement méthotrexate intrathécale (espace SA) car on essaie d’éviter radioation chez l’enfant. - Greffe de cellules souches.
- Allogénétique :
* Faire typage HLA dans la famille pour trouver donneur compatible.
* Greffe de cellules allogéniques enclenche un effet anti-leucémique allogénique faisant partie de la stratégie curative.
* Danger de réaction greffon contre hôte.
- Autologue :
* Cellules souches du patient enlevées, traitées par radiation et réinsérées.
* Chez patients jeunes avec première rechute, peut augmenter les chances d’une 2e rémission.
Considérer la greffe quand : rechutes, consolidation si patient jeune (< 55-60 ans), mauvais pronostic (cytogénétique) et donneur familial possible.
Cas particuliers :
- LLA BCR-ABL1 positif, soit t(9;22) :
- Utilisation d’inhibiteur de la tyrosine kinase.
- Permet d’atteindre rémission chez la majorité des patients.
- Par contre les rechutes sont communes car instabilité génomique.
- LMA promyélocytique :
- Variante de la leucémie myéloïde aiguë causée par une translocation t (15;17)
- Bon pronostic, car la fonction de l’oncogène PML-RARa peut être inhibé par traitement spécifique soit l’adminstration d’acide tout-trans rétinoïque (ATRA)