Proust Flashcards
(8 cards)
Quelle conception Proust a-t-il du temps ?
Conséquences ?
Chez Proust il y a une dimension aigüe à l’aspect tragique du temps.
Comme chez Aristote, le temps est principe de destruction, rien ne semble résister au pouvoir dissolvant du temps
Ce que la mémoire parvient à ressusciter c’est une image qui renvoie a une absence. St Augustin parlait des vastes palais de la mémoire, mais ils ne sont en un sens que des espaces de désolation comparables à ce qu’est, chez Homère, les territoires de l’Hadès.
Conséquences : le moi proustien est un moi éclaté, du moins au début de La Recherche
Le temps étant principe de destruction, comment Proust considère-t-il le MOI (une citation) ?
Quelle expérience en témoigne ? (une citation)
Le moi proustien est alors un moi éclaté : être soumis au temps c’est éprouver le délitement et la disparition inexorable des moi successifs qui composent notre individualité.
Le temps produit sur moi une altération = devenir autre
Le temps retrouvé : « je comprenais que mourir n’était pas quelque chose de nouveau, mais qu’au contraire depuis mon enfance j’étais mort bien des fois »
A travers nos amours défunts, à l’instar du narrateur pour Albertine. Si la mort d’Albertine finit par devenir indifférente au narrateur ce n’est pas tant par le fait que l’oubli s’installe peu à peu, que par le fait que le moi qui a aimé Albertine a disparu.
La Fugitive « ce n’est pas parce que les autres sont morts que notre affection pour eux s’affaiblit, c’est par ce que nous mourons nous-mêmes.”
Proust ajoute à la notion de succession simple des mois, où l’antérieur serait radicalement abolit au profit du postérieur, une autre notion, laquelle ?
Conséquence ?
La notion de superposition pour signifier que notre moi est en réalité composé de différentes strates dont les plus anciennes perdurent sous les plus récentes
( à faire valoir tout de suite après la notion de moi éclaté)
Cette superposition n’est pas immuable : perpétuellement des soulèvements font affleurés à la surface des couches anciennes : ce sont les souvenirs de la mémoire involontaire
Distinction entre 2 mémoires
La mémoire volontaire : faite d’images aussi pauvres que des ombres, agissant uniquement par représentation
La mémoire involontaire : capable de ressusciter ce que le temps efface, de restaurer une continuité que le temps tend à briser.
Intimement liée au corps, elle peut déclencher de manière inattendue des expériences sensorielles dont la vertu est d’opérer un retour au présent du passé.
Que provoque les expériences sensorielles déclenchées de manière inattendue par la mémoire involontaire ?
une déflagration du souvenir. Il faut entendre par là la reviviscence d’une impression ancienne dans une impression présente. Ainsi le souvenir abolit la distance entre le passé et le présent
l’épisode de la madeleine est une déflagration du souvenir, pourquoi ce épisode est-il source de joie ?
Proust explique dans une lettre à André Foucart que la sensation de la madeleine, éprouvée de son vivant, ne lui donnait rien de plus qu’elle même. Cependant la répétition de l’expérience révèle plus parce que la madeleine se charge de tout le passé qu’elle a incorporée
=> lorsque je vis, je reste soumis à la loi mortifère du temps. Alors que lorsque je revis je découvre que si quelque chose de commun peut être donné dans le passé et le présent alors ce quelque chose est affranchi du temps
Quelle objection peut-on faire à la vertu libératrice de la déflagration du souvenir à l’égard du temps ?
si le temps retrouvé dans la sensation que transfigure le souvenir n’est retrouvé que pour être aussitôt perdu alors la loi mortifère du temps triomphe et la mort aura toujours le dernier mot.
=> Que faire des réminiscences qui révèlent en moi le temps d’un éclair l’homme éternel ?
Que faire des réminiscences qui révèlent en moi le temps d’un éclair l’homme éternel ?
Cette contemplation de l’essence des choses, écrit Proust, « j’étais maintenant décidé à m’attacher à elle, à la fixer, mais comment ? »
Pour Proust la solution se sera « de faire sortir de la pénombre ce que j’avais senti, de la convertir en un équivalent spirituel ». Ainsi la sensation se détache de la matérialité dont elle est captive pour que le réel qu’elle laisse entrevoir devienne objet de contemplation durable. « ce moyen, qu’est-ce autre chose, que faire une oeuvre d’art ? »
Ainsi la solution pour Proust sera de composer A la recherche du temps perdu : l’oeuvre est une composition de « ces fragments d’existence soustraits au temps ». Parlant de l’écrivain, Proust dit « il n’est pas un nom de personnage inventé sous lequel il ne puisse mettre 60 de personnages vus, dont l’un à poser pour la grimace, l’autre pour le monocle… ».
