Références Flashcards

1
Q

Le rôle de l’Etat

A
  • MUSGRAVE (Théorie des finances publiques, 1959) : Trois fonctions à l’Etat : l’affectation des ressources, la redistribution des revenus et des patrimoines, la régulation de la conjoncture économique.
  • STIGLITZ (Stagnation by design, 2015) dénonce le paradigme “néolibéral” qui aurait accru la possibilité d’avoir des crises financières et accru les inégalités entre les individus.
  • JM DANIEL (L’Etat de connivence, 2014) dénonce les lourdeurs de l’Etat, les rigidités qui pèsent sur l’économie, et le fait que les réglementations sont souvent là pour rendre service à des proches du pouvoir, à des entreprises. Il a appelle à davantage de concurrence et de libéralisme notamment en France.
  • SMITH (Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776) : La main invisible coordonne les égoïsmes pour assurer l’intérêt général et la prospérité.
  • SAY (Traité d’économie politique, 1803) : “Toute offre crée sa propre demande”, donc les crises sont peu probables, l’économie s’auto-régule et l’Etat n’est pas nécessaire.
  • WALRAS (Élément d’économie politique pure, 1874) : En CPP (atomicité, homogénéité, transparence, libre-entrée/sortie, libre circulation des capitaux), les économies peuvent se retrouver dans une situation d’équilibre général grâce à l’intervention du commissaire-priseur
  • Optimum de PARETO : Situation dans laquelle on ne peut pas augmenter le bien-être d’un agent sans diminuer le bien-être d’un autre.
  • MARSHALL : Graphique des surplus : Le libre-jeu du marché aboutit à un prix d’équilibre qui permet au producteur et au consommateur de dégager un surplus (car certains producteurs/consommateurs étaient prêts à vendre/acheter à un prix moins/plus élevé), donc le libre-jeu du marché bénéficie à la société dans son ensemble.

-Défaillance de marché : Les biens collectifs (non-rival et non-exclusif), dans cette situation on a un risque de passager clandestin où tout le monde attend que quelqu’un paye ;
Les externalités, la csq de l’action d’un agent économique sur un autre agent économique sans que cela passe par le mécanisme du prix et du marché, elles peuvent être positives ou négatives (pollution, donc l’Etat doit intervenir : marché des droits à polluer ou la taxe pollueur-payeur de PIGOU) ;
Les asymétries d’informations : lors d’un échange quand certaines participants disposent d’informations pertinentes que d’autres n’ont pas ;
Les monopoles naturels : situation dans laquelle il existe de fortes économies d’échelle qui conduit l’économie à tendre vers une situation de monopole, il faut dans ces cas-là que le monopole soit public pour éviter que l’entreprise n’abuse de sa position au détriment des consommateurs (SNCF)

  • POLANYI (La grande transformation, 1944) : C’est l’Etat qui a mis en place les règles du marché qui ont permis le marché. Il n’y a pas de marché sans règles structurantes (les institutions), par ex, il n’y a pas de marché sans propriété privée.
  • NORTH, FOGEL : On ne peut pas avoir de croissance, d’échange et de commerce sans garantie de la propriété privée (Bosnie, Russie)
  • KEYNES (Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936) : L’Etat doit intervenir en période de crise dans le cadre de politiques contracycliques (MYRDAL). Elle dispose de deux leviers : la politique monétaire de relance et la politique budgétaire qui passe par le multiplicateur.
  • KAHN (1931) : Le multiplicateur : La variation d’une dépense (publique) entraîne une variation plus que proportionnelle du revenu national. Cette relance peut se faire à crédit “deficit spending”
  • KALDOR : Le carré magique : L’Etat doit maintenir de grands équilibres (plein-emploi, croissance, stabilité des prix, équilibre extérieur)
  • HICKS et HANSEN : ISLM : L’Etat peur combiner une politique monétaire à une politique budgétaire à des fins de régulation conjoncturelle.
  • Courbe de PHILIPS : Il existe un arbitrage fondamental entre l’inflation et le chômage.
  • ESPING-ANDERSEN : 3 types d’Etat-providence : Welfare State Liberal, modèle conservateur corporatiste, régime social-démocrate.
  • PEACOCK et WISEMAN (the growth of public expenditure in the UK, 1967) : Effet de cliquet : Dès qu’il y a une crise/guerre, le poids de l’Etat dans l’éco augmente, cependant, une fois l’événement terminé, le poids de l’Etat dans l’éco ne revient pas à son niveau d’avant.
  • Stagflation : Critique de la courbe de PHILIPS
  • FRIEDMAN : Anticipations adaptatives, les agents sont victime d’illusion monétaire seulement à court-terme, donc inefficacité de la politique monétaire.
  • Inefficacité de la relance budgétaire en économie ouverte car la hausse de la propension marginale à importer due à l’ouverture économique réduit l’effet du multiplicateur.
  • MUNDELL et FLEMING : ISLMBP : Les mouvements internationaux de capitaux permis par la globalisation financière vont entraver le bon fonctionnement du modèle ISLM
  • FRIEDMAN : Effet d’éviction : Le financement de la dépense publique nuit à l’investissement privé. Effet d’éviction par les prix et les quantités.
  • Effet RICARDO-BARRO : Lors d’une relance budgétaire, les ménages vont anticiper une hausse future de la fiscalité et épargner en prévision.
  • BUCHANAN et TULLOCK (the calculus of consent, 1962) : Il existerait un marché de la réglementation sur lequel les pouvoirs publics sont offreurs, et les entreprises sont demandeuses. Les entreprises vont chercher des réglementations qui vont leur apporter une rente de situation.
  • Modèle de NISKANEN : Chaque bureaucrate/fonctionnaire cherche à maximiser le budget qui lui est alloué et le nombre de subordonnées qu’il a afin de maximiser son prestige, d’où un gaspillage des dépenses publiques.
  • Modèle de NORDHAUS : Les pouvoirs politiques instrumentalisent les variables macroéconomiques à des fins de réélection.
  • LEIBENSTEIN (1966) : Inefficience-X : En l’absence de pression concurrentielle, on a une hausse des coûts moyens et marginaux (prospérité paresseuse)
  • Triangle d’HARBERGER : En monopole, l’entreprise a un pouvoir de marché et est market maker (price maker), elle peut donc imposer un prix de vente plus élevé, ce qui a tendance à accroître le surplus du producteur au détriment du surplus du consommateur. Or à ce prix élevé, bcp de consommateurs ne sont pas prêts à acheter, donc on a une perte de demande, ainsi, des biens ne seront ni achetés, ni vendus, donc on a une perte de surplus pour la société dans son ensemble. (Schéma aussi applicable pour la fiscalité).
  • ROSANVALLON (la crise de l’Etat providence, 1987) : L’Etat providence français souffre d’une triple crise : crise d’efficacité (hausse de la précarité et des inégalités), crise de financement (dette publique qui explose), crise de légitimité (perception dégradée de l’action de l’Etat et de la politique sociale)
  • SMITH : Théorie du ruissellement : Si on laisse les hauts revenus s’enrichir et prospérer, alors cette richesse va ruisseler vers le reste de la société et toute la société va en bénéficier.
  • BAUMOL (Contestable market and the theory of industry structure, 1982) : Si on veut tendre vers une situation proche de la CPP, il suffit de respecter la libre entrée/libre sortie, qui permet de casser les monopoles.

-STIGLITZ (La grande désillusion, 2002) : Le recul de l’Etat en Russie avec l’éclatement de l’URSS a divisé par deux le PIB/hab, car la libéralisation de l’économie s’est faite de manière dogmatique et extrêmement rapide ce qui a entraîné l’apparition d’un “capitalisme des copains et des mafieux”.
En Chine, au contraire, cette transition a été intelligente et mesurée (ZES, Shenzen, protectionnisme éducateur numérique)

  • STIGLITZ : Il faut repenser un Etat devenu “modeste mais omniprésent”.
  • FITOUSSI : Les politiques monétaires sont définies par la BCE or c’est un problème car cette institution n’est pas élue démocratiquement.
  • STIGLITZ (Sagnation by design, 2015) : Les organisations internationales prônent la déreglementation, le libre-échange, la concurrence, mais se désintéresse de la justice sociale, de l’écologie et des inégalités (pas de réforme de la finance, de lutte contre la pollution ou de lutte contre les paradis fiscaux)

-Théoricien de la croissance endogène (ROMER, LUCAS, BARRO) : Le progrès technique résulte de l’activité économique et l’Etat peut avoir un impact dessus de plusieurs manières : en faisant des dépenses d’infrastuctures qui vont renforcer la productivité, en soutenant la recherche et le développement des entreprises, en contribuant à la formation de capital humain.

  • Corée du Sud : Ministère de l’économie de la connaissance : elle exporte 20% de plus que la Russie avec un territoire 170 fois plus petit, 3 fois moins d’habitants et beaucoup moins de ressources naturelles.
  • Laurent ALEXANDRE (google démocratie, 2011) : Il y a une forme d’aberration dans la politique de compétitivité et industrielle française qui se soucie davantage de sauver les fleurons d’hier que de préparer la compétitivité, l’innovation et les technologies de demain. Si on ne se réveille pas rapidement, la France va devenir une colonie numérique de la Silicon Valley (toutes les technologies qu’on utilise proviennent de la Valley qui attire toute la valeur ajoutée)
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Qu’est-ce que la monnaie ?

A
  • ARISTOTE (la politique) : La monnaie a trois fonctions : unité de compte, intermédiaire des échanges, réserve de valeurs
  • SUMMERS : La politique monétaire est à l’origine des crises. En 2001-02, la FED a mis en place un taux directeur très bas, qui a permis d’injecter des liquidités dans la finance américaine, or ces liquidités se sont logés dans la bulle des subprimes.
  • FRIEDMAN et SCHWARTZ : La FED est responsable de la crise de 29 durant les années 20, elle a été laxiste avec des tx directeurs très bas, ce qui a facilité l’investissement mais surtout la spéculation, puis à la veille de la crise, elle a resserrée ses tx directeurs ce qui a inversé les anticipations et préparer la panique et l’effondrement des cours de bourse et de l’économie américaine.
  • Classiques et Néoclassiques : La monnaie n’est qu’une innovation par rapport au troc, elle permet de dépasser la réciprocité des besoins nécessaires au troc, et facilite donc l’échange et le commerce, ce n’est pas une réserve de valeur.
  • Currency school (RICARDO) : Il faut à tout prix éviter l’inflation et maintenir la confiance dans la monnaie, donc il faut mettre en place une proportionnalité très stricte entre la quantité d’or détenue et les billets en circulation.
  • Banking school (TOOKE et FULLARTON) : La quantité de monnaie en circulation doit dépendre des besoins des agents économiques. Donc il faut mettre la monnaie au service de l’économie mais avec des risques de tensions inflationnistes/ruées au guichet/crises bancaires.

-Théorie de la dichotomie : On sépare d’un côté l’économie réelle (investissements, production, échanges) de l’économie monétaire (moyen de paiement nécessaire à la réalisation de cette transaction), donc l’économie monétaire n’intervient pas sur l’économie réelle.
-Equation de MARSHALL : Md = k.P.Y
Md : demande de monnaie
k = 1/v : vitesse de circulation de la monnaie
P : niveau des prix
Y : Revenu
Donc la demande de monnaie est croissante du revenu, croissante du niveau des prix et décroissante de la vitesse de circulation de la monnaie. Cette équation montre que la demande de monnaie répond à l’évolution de l’économie et non celle du tx d’intérêt.
-Théorie quantitative de la monnaie (FISHER, the purchasing power of money) : MV=PT : Quand la masse monétaire varie, les prix aussi.
-Théorie des encaisses réelles (PIGOU) : Les agents veulent maintenir un niveau d’encaisses réelles. Mais si l’inflation augmente, les agents doivent augmenter leur niveau d’encaisses nominales pour garder constant leur niveau d’encaisses réelles, donc augmenter leur niveau d’épargne. Comme épargne et consommation sont mutuellement exclusifs, une augmentation de l’épargne provoque une baisse de la consommation, donc une baisse de la demande donc une baisse des prix, donc une baisse de l’inflation. Donc le marché s’autorégule et l’inflation entraîne sa propre neutralisation.

  • KONDRATIEFF : Lors des phases A des cycles, on a une baisse des tx d’intérêts et une hausse de l’inflation et inversement lors des phases B, donc on aurait un alignement entre l’économie réelle et l’économie monétaire.
  • IMBERT (des mouvements de longues durées Kondratieff, 1959) : Cette relation croissance/inflation est vérifiée dans 75% des cas.
  • HAYEK (prix et production, 1931) : D’après le graphique des fond prêtables de Wicksell, sur le M de la monnaie, l’offre de monnaie rencontre la demande de monnaie et on devrait aboutir à un prix d’équilibre. Or si les banques proposent des fonds prêtables sans qu’il n’y ait d’épargne préalable, on aura un taux d’intérêt effectif inférieur au taux d’intérêt naturel. Ce taux d’intérêt va augmenter le volume de fonds prêtés, les investissement vont augmenter, la capacité de production des entreprises va augmenter alors que la demande des ménages n’a pas forcément changé. Donc il y a un risque de surproduction/surinvestissement. Donc l’évolution du taux d’intérêt a un impact sur l’investissement et la croissance. Cet impact est complexe et dangereux. On rompt avec le dogme de la neutralité de la monnaie.

-KEYNES (Théorie de la monnaie, 1930) : Préférence pour la liquidité : la monnaie est demandée pour elle-même car elle a une fonction de réserve de valeurs (se protéger des aléas futures). Donc les agents ont un désir de conserver de la monnaie. Le tx d’intérêt représente le prix de la renonciation à la préférence pour la liquidité.
-HAYEK et WICKSELL : la monnaie est active, le tx d’intérêt a un impact sur le volume d’investissement et donc sur la croissance et l’emploi, la monnaie a une influence sur l’économie réelle.
-MERTON : Prophétie auto-réalisatrice : Si les agents anticipent un avenir incertain, ils mettent de côté pour l’avenir, donc le prix de la renonciation à la liquidité va augmenter, il faut alors augmenter le tx d’intérêt pour que les agents prêtent leur argent, or une hausse du tx d’intérêt implique une baisse des investissements et donc de la croissance. Donc si les agents anticipent que la croissance va diminuer, ils agissent en conséquence et la croissance diminue vraiment.
MYRDAL : Politique monétaire contracyclique : Le tx d’intérêt a un impact sur l’investissement et la croissance et la politique monétaire a un impact sur le tx d’intérêt. Donc les tx directeurs de la banque centrale sont décisifs car ils influences les tx d’intérêt des banques de second rang, et donc l’investissement, la consommation et la croissance. En période de crise, la banque centrale peut donc abaisser ses tx directeurs afin de favoriser une reprise de l’investissement et relancer la croissance.

-Relation de PHILLIPS (1958) : étude empirique entre 1861 et 1957 sur le rapport entre l’évolution des salaires et le chômage. Lorsque le chômage est faible, on assiste à des hausses de salaires (et inversement) qui s’expliquent par la pouvoir de négociation des salariés.
NAWRU (non accelerating wage rate of unemployement) : niveau de chômage qui assure la stabilité des salaires (5,5% au Royaume-Uni sur la période)
-Courbe de PHILLIPS (SAMUELSON et SOLOW, 1960) : Relation entre l’inflation et le chômage : quand l’inflation est importante, le chômage est faible (et inversement). Par ex, aux USA de 1900 à 1958, le plein-emploi (3%) s’accompagne d’une hausse des prix de 5% et une inflation nulle correspondait à un tx de chômage de 5-6%. Donc la politique monétaire est confrontée à un cruel dilemme, et doit choisir quel mal va accabler l’économie nationale.
NAIRU (non acceleration inflation rate of unemployment) : Tx de chômage qui garantit la stabilité des prix. (France = 9,2% en 2014)
-Pq l’inflation est destabilisante : pb d’anticipations pour les agents car les prix évoluent, les rentiers et détenteurs de revenus fixes sont lésés, risque de dérapage hyper-inflationniste, accroissement du poids de la dette s’il est détenu par des créanciers étrangers.

-HICKS (Mr Keynes and the classics, 37) et HANSEN (56) : L’Etat peut combiner la politique monétaire à la politique budgétaire à des fins de régulations conjoncturelles. On peut donc neutraliser les deux grands obstacles à l’efficacité d’une politique conjoncturelle.
1er obstacle : L’effet d’éviction (csq d’une politique budgétaire) : L’Etat emprunte, donc l’offre de monnaie augmente, donc le tx d’intérêt augmente, donc l’investissement privé des entreprises baissent. Or une politique monétaire expansive va entraîner un recul du taux d’intérêt qui va neutraliser l’effet d’éviction.
2ème obstacle : Trappe à liquidité (csq d’une politique monétaire) : Si on baisse les tx d’intérêt mais que les agents ne demandent pas de monnaie, ça ne sert à rien. Or si les agents ont des anticipations négatives ou sont au chômage, ils ne vont pas demander de monnaie. La politique budgétaire peut inverser les anticipations en créant des contrats publics pour les entreprises qui vont avoir intérêt à investir et donc demander de la monnaie. On peut également créer des grands travaux publics et mettre les chômeurs au travail qui vont donc pouvoir emprunter car ils ont des anticipations positives du futur. Donc la pol° budgétaire neutralise la trappe à liquidité.
Question très actuelle, en Europe le QE entraîne une baisse des tx d’intérêts, mais les anticipations sont pessimistes et le chômage est massif, situation de trappe à liquidité ? Ainsi, STIGLITZ et KRUGMAN plaident pour une pol° budgétaire en Europe car une pol° monétaire seule ne suffit pas.

  • FISHER (the dept theory of the great depression, 1933) : Quand on emprunte, on crée de la masse monétaire, quand on rembourse, on détruit de la masse monétaire. Or si on prend MV=PT, la destruction de la masse monétaire entraîne une pression déflationniste. Mais déflation = hausse du pouvoir d’achat de la monnaie et hausse du poids réel de la dette. Années 20 aux USA, les ménages sont massivement endettés par la crise, et plus ils essaient de rembourser, plus le poids de la dette s’accroît.
  • KALDOR : Carré magique : L’Etat doit jongler entre 4 équilibres à atteindre : une croissance soutenue, le plein-emploi, une maîtrise de l’inflation, l’équilibre commercial.
  • Stagflation remet en cause la courbe de Phillips
  • MUNDELL et FLEMMING : ISLMBP : Le modèle ISLM ne fonctionne plus dès lors que l’économie est ouverte et qu’on a des mouvements internationaux de capitaux. En effet en économie fermée, une baisse du tx d’intérêt entraîne une hausse de l’investissement, mais en économie ouverte, une baisse du tx d’intérêt entraîne une fuite de capitaux car les capitaux sont mobiles internationalement et se placent où la rémunération est la plus importante.
  • FRIEDMAN (the role of monetary policy, 1968) remet en question la validité de la courbe de Phillips à moyen terme. Ds un premier temps, la politique monétaire inflationniste est efficace, car une hausse de l’inflation entraîne une baisse du chômage. Mais à moyen terme, les agents se rendent compte que le salaire réel a baissé à cause de l’inflation et ils vont réclamer des hausses de salaires qui vont se traduire en destruction d’emplois. Donc le chômage revient au point initial et l’inflation a progressé. Ainsi, les agents sont victimes d’illusion monétaire à court-terme puis font preuve d’anticipations adaptatives et neutralisent cette illusion.
  • LUCAS, SARGENT : TQM : La création monétaire induit simplement une hausse des prix. Les agents sont parfaitement rationnels (anticipations rationnelles), ils vont ajuster parfaitement leurs comportements.
  • FRIEDMAN : La stabilité des prix est fondamentale en économie. L’inflation doit être stabilisée pour que l’économie fonctionne bien. Il faut aligner la hausse de la masse monétaire sur la hausse du PIB. Il a influencé Volcker, Reagan et Thatcher qui ont mis en place des politiques restrictives pour lutter contre l’inflation et créer un cadre favorable à l’activité économique.
  • NORDHAUS : les gvts manipulent les grandes variables macroéconomiques à des fins de réélection.
  • KYDLAND et PRESCOTT (1977) : Les politiques de règles sont à l’opposé des politiques conjoncturelles. En effet, elles consistent à avoir des objectifs (inflation de 2%), et la banque centrale va tout faire pour atteindre cet objectif. Donc c’est extrêmement clair pour les agents, qui ont des anticipations très claires. Le traité de Maastricht s’inscrit dans cette volonté avec une politique monétaire européenne très stricte puisque la BCE est monomaniaque en matière d’inflation.
  • MOUROUGANE (98) : L’indépendance a favorisé la stabilité des prix au détriment d’une plus grande flexibilité de la production et de l’emploi. En maîtrisant l’inflation, l’économie a perdu sa capacité d’adaptation et de flexibilité, au détriment de la production et de l’emploi.
  • NORDHAUS (89) : théorie du jeu destructeur : Il y a une absence de collaboration entre la politique budgétaire des Etats et la politique monétaire des banques centrales cer ces instances n’ont pas les mêmes objectifs (inflation/chômage)
  • LE CACHEUX et STERDINIAK (92) : Ce jeu destructeur est une perte de marge de manoeuvre dans le policy mix, qui désigne le fait d’utiliser conjointement la politique monétaire et la politique budgétaire pour piloter l’économie.
  • FITOUSSI (la règle et le choix, 2002) : La BCE souffre d’un déficit de démocratie, puisqu’elle mène une politique qui influence la vie de 500 millions de citoyens, mais elle n’a pas été élue démocratiquement.
  • PIKETTY (15) prône une politique monétaire et budgétaire transparente et démocratique.
  • TODD : En Europe, on a mis l’économie au service de la monnaie et non la monnaie au service de l’économie. Ainsi, on va accepter des règles budgétaires très strictes, des plans d’austérité, des limitations de la marge de manoeuvre des Etats, au nom de cet idéal monétaire qu’est l’euro. Pour TODD, la monnaie ne devrait être qu’un outil au service des performances économiques, de la croissance, de l’emploi, de la compétitivité.
  • SUMMERS : Stagnation séculaire : Les USA sont rentrés dans une situation de stagnation économique depuis 25 ans pour des raisons structurelles. or la politique monétaire masque cette réalité en créant des bulles qui éclatent, revenant au point initial.
  • ARTUS et VIRARD (la liquidité incontrôlable, 2010) : Tragédie des banques centrales = pompiers/pyromans. En période de crise la situation est complexe car si les banques ne font rien, on s’enfonce dans la crise.chômage/déflation, mais si elles agissent, elles vont simplement créer la prochaine bulle.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

Les banques représentent-elles un danger ?

A
  • HICKS distingue : économie de marché financier (financement direct désintermédié) et économie d’endettement (financement direct intermédié)
  • REICH : Les déréglementations financières ont réveillé “l’ardeur animal du capitalisme”
  • **Les banques peuvent être à l’origine de crise financière
  • MERTON : prophétie auto-réalisatrice : Quand les agents font une anticipation, le passage à l’action crée la réalité.
  • GOUBERT (84) : Entre 1874 et 1931 : 131 faillites bancaires par an = très forte instabilité financière, free banking
  • ROUBINI (2012) “La Chine serait à la veille d’une crise financière” : 90 millions de personnes spéculent en Chine.
  • MINSKY : Schéma explicatif des crises financières en 5 étapes : Displacement (nouvelle opportunité d’investissement, les capitaux se déplacent), puis, Boom (le secteur se développe rapidement, les capitaux augmentent), puis, Euphoria (tout le monde veut investir, création d’une bulle), puis, Profit taking (les investisseurs ont gagné assez d’argent et vendent leurs positions), puis, Panic (tout le monde se met à vendre, anticipations inversées, prophétie autoréalisatrice)
  • Andrew MELLON (secrétaire au trésor) : 1929 est une “orgie spéculative”
  • FRIEDMAN et SCHWARTZ : explication alternative à la crise, c’est la politique monétaire de la FED qui est responsable. En effet, les tx directeurs très bas durant les années 20 ont permis une injection massive de liquidités dans la finance, alimenté par la spéculation. Or à la veille de la crise, la FED a redressé ses tx d’intérêts, ce qui a inversé les anticipations, donc les gouvernement est en tort.
  • HAYEK : Si l’offre et la demande se rencontrent librement sur le marché des fonds prêtables alors on a un tx d’intérêt naturel. Mais si les banques font des opérations de création monétaire, une augmentation de l’offre de monnaie fait baisser le tx d’intérêt. Le tx d’intérêt effectif se retrouve donc inférieur au tx d’intérêt naturel, ce qui encourage l’investissement. Mais la demande ne a pas forcément augmenter, on risque alors un excès de capacité de production, et donc une crise de surcapitalisation/surproduction/surinvestissement, qui débouche sur des licenciements/faillites.
  • **Les banques représentent un danger pour les Etats
  • SOROS fait sortir la livre du SME en 1992
  • L’organisation de l’optimisation fiscale (12,5% en Irlande par ex) réduit les capacités de l’Etat à se financer pour faire face à ses engagements
  • PIKETTY, SAEZ, LANDAIS (pour une révolution fiscale, 2011) : La fiscalité pèse très lourd sur les PME et classe moyenne car elles n’ont pas la capacité d’effectuer de l’optimisation fiscale.
  • **Les banques représentent un danger pour les ménages
  • Les banques sont un danger pour les ménages car en cas de crise elles peuvent perdre l’épargne des ménages, et car elles encouragent la spéculation.
  • Entre 2006 et 2008, la spéculation sur le prix du blé a fait augmenter son prix de 100% ce qui a provoqué des émeutes de la faim dans les pays africains.
  • **Les banques représentent un danger pour la gouvernance d’entreprise.
  • JENSEN et MECKLING : Théorie de l’agence : le manager est au service de l’actionnaire
  • BERLE et MEANS, 1932 : Il peut exister un conflit entre le manager et l’actionnaire car ils n’ont pas les mêmes objectifs (CA vs Profit). 2 mécanismes pour que l’actionnaire contrôle le manager : les stock-options et les risques de sanctions par le marché.
  • Corporate raiders : Fonds d’investissements agressifs qui vont racheter des entreprises en difficulté/sous-évalué, les rendre profitable via des licenciements boursiers et les revendre plus chères (Carl ICAHN)
  • **Les banques sont une opportunité pour la croissance et le développement
  • **Les banques et l’innovation
  • SCHUMPETER (théorie de l’évolution économique, 1912) : Rôle du banquier dans le financement de l’innovation et le processus de destruction créatrice : il n’y a pas d’innovation sans crédits bancaires et soutien actif des banques. (Les pays les plus en avance d’un point de vue bancaire et financier sont les pays les plus innovants et avec le plus de croissance : Angleterre en 1820)
  • ASSELAIN (histoire économique de la France) : Le retard bancaire français par rapport à l’Angleterre explique le retard de l’industrie.
  • En Allemagne en 1870, l’Etat favorise un rapprochement entre les grands industriels et les milieux financiers, les banques vont ainsi financer le processus de concentration industrielle et participer à la gestion des entreprises pour former des Konzerns (gds groupes indus qui dominent des filières comme SIEMENS). Ainsi en 1914, sur 160.000 T de colorants fabriqués dans le monde, l’Allemagne en produisait 140.000 T (Bayer notamment)
  • **Les banques et le développement
  • Un système bancaire fonctionnel et crédible est un prérequis pour enclencher et pérenniser le processus de développement, car sans confiance envers les banques, il n’y a pas d’épargne, élément indispensable au développement de projets industriels.
  • NURKSE : Cercle-vicieux du sous-développement : pour se développer, il faut investir, or pour investir, il faut de l’épargne, or pour avoir de l’épargne, il faut du développement. La solution serait alors d’opter pour un dvp à l’aide de capitaux étrangers (Russie en 1890)
  • GERSCHENKRON : Grâce aux emprunts russes et au volontarisme industriel du gouvernement russe, la Russie a eu un TCAM de 8% durant les années 1890.
  • Modèle de SOLOW : Hypothèse de rendements décroissants donc les capitaux se déplacent là où il y a de la rentabilité. On va donc avoir un mouvement des capitaux des PDEM vers les PED, ce qui va contribuer à l’investissement, au développement et à la croissance de ces pays. Donc on devrait assister à un rattrapage des PED sur les PDEM et à une convergence des tendances de croissance à l’échelle internationale.
  • **Les bq représentent à la fois un danger et une opportunité, ce qui compte c’est la réglementation en vigueur
  • **Les premières formes d’encadrement des banques
  • AGLIETTA et ORLEAN (la violence de la monnaie, 1982) : Les banques centrales sont les premières institutions qui vont hiérarchiser/homogénéiser les systèmes monétaires et financiers. Ainsi, par opposition au free banking, le système monétaire est hierarchisé et une institution centrale va organiser le système monétaire et donner ses directives au reste du système. (1694 : BoE, 1913 : FED)
  • Currency school : proportionnalité or/monnaie pour assurer la crédibilité (Bank Charter Act)

**Confiance et collusion : les déreglementations
-GILDER : Les réglementations sont source d’inefficacité, de lourdeur, de faible croissance et de chômage.
-BOURGUINNAT : La foi dans le marché n’a jamais été aussi forte que pendant ces années, on va croire que le marché a les capacités d’évaluer les prix des actifs et allouer les ressources de manière efficace. Dès lors qu’ils sont complets (pas d’asymétrie d’information, toute l’info est accessible par tous les agents), les marchés financiers ont des mécanismes d’allocation des ressources qui sont optimaux.
-FAMA : Marché efficient : efficience informationnelle (les prix absorbent l’information présente), efficience de la diversification des risques (les innovations financières et la multiplication des titres permettent d’équilibrer le risque afin de rendre les institutions financières plus stables), efficience allocative (toute l’épargne est mobilisée et investie dans des placements avec la meilleure rentabilité, donc toute la société va bénéficier de ces placements et de cette dynamique financière).
-PECORA (procureur de NY en 1930 chargé de poursuivre en justice banquiers et acteurs financiers frauduleux : “Dès que les affaires reprendront, les géants de la finance expliqueront, une fois encore, avec une confiance arrogante et une assurance dogmatique que toute tentative d’encadrement de leur activité conduira inévitablement à la ruine du pays”
-KRUGMAN et PHELPS : Abrogation du Glass Steagal Act est à l’origine de la crise des subprimes car les décloissonnement et la déreglementation ont permis aux banques de réaliser des investissements très risqués, ce qui a contribué au gonflement et à l’éclatement de la bulle.
-TULLOCK et BUCHANAN : Marché de la réglementation : La dereglementation est un service rendu par la puissance publique aux intérêts privés en échange de subventions de campagnes ou de dons politiques. (2002-2010, Wall Street = 2,4 mrds $ en lobbying et 1,5 mrds $ en financement de campagne)
**
Réflexion internationale sur la globalisation financière
-AGLIETTA : La globalisation financière est une “aventure obligée”
-Taxe TOBIN : taxe sur les flux financiers internationaux à court-terme, afin de freiner la spéculation et dégager un volume de liquidités important qui pourrait financer le développement. “Jeter quelques grains de sable dans les rouages trop bien huilés de la finance internationale”. Le pb est qu’elle supposerait d’être mise en place à l’échelle internationale de manière concerté et collaborative.
Bonus :
-EICHENGREEN (Central banks in the Dock, 2017) rappelle que le 11 novembre 1997, la Banque d’Angleterre a fait un grand pas vers l’indépendance, grâce à l’adoption d’un projet de loi modifiant le bank Act de 1946. Cet événement historique symbolisait la nécessité d’indépendance des banques centrales. Ajd, cependant, cette opinion est remise en question. Les banques centrales sont attaquées pour avoir manquées leurs cibles d’inflation, pour ne pas être parvenues à maintenir la stabilité financière, pour ne pas rétablir la stabilité de manière transparente, et pour ne pas prendre suffisamment en compte les répercussions mondiales de leurs politiques. Il préconise davantage de transparence de la part des banques centrales sur les questions relatives aux politiques, mais aussi d’améliorer leurs communications avec les gouvernements.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Un bon taux de croissance peut-il être un objectif accessible ?

A

-MADISON (L’économie mondiale, une perspective millénaire, 2001) : période agraire (500-1500, 0% TCAM), période agraire progressive (1500-1700, 0,2% TCAM), capitalisme commercial (1700-1820, 0,6%), capitalisme industriel (1820-1980, 2,5%)

  • **Un bon taux de croissance est complexe à atteindre et dépend de nombreux facteurs
  • *Une croissance forte est possible et souhaitable
  • FOGEL : Au 19ème siècle aux USA, pendant la révolution industrielle, la garantie de la propriété privée a joué un rôle beaucoup plus important que les chemins de fer dans la croissance.
  • WEBER (l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, 1905) : La mentalité protestante a préparé et précipité le capitalisme et la révolution industrielle car chez les protestants, il y a une valorisation du travail, de l’effort, de l’épargne, de l’investissement, de l’esprit d’entreprise qui sont à l’origine du capitalisme et de l’industrialisation.
  • ROSTOW (les étapes de la croissance économique, 1960) : Tout pays doit se développer selon le même schéma : société traditionnelle, conditions préalables au décollage (début d’épargne pour préparer l’investissement, comportement entrepreneur favorable à la prise de risque, mentalité curieuse à la science et l’innovation), décollage (investissement massif, épargne importante, croissance rapide, développement du pays), la marche vers la maturité (la croissance se poursuit sereinement), la consommation de masse.
  • GERSCHENKRON : On peut sauter des étapes en utilisant l’Etat qui peut financer le développement. En effet l’Etat peut se substituer à une classe d’entrepreneurs ou de banquiers qui est absente pour précipiter le développement du pays et sauter des étapes (ex : Russie 19s)
  • SMITH : La richesse des nations provient de la division du travail et de l’élargissement des marchés par l’ouverture internationale. L’épargne est également importante, grâce à l’épargne, on peut investir et créer des manufactures, au sein desquelles on va pouvoir diviser le travail et augmenter la productivité.
  • SAY (Traité d’économie politique, 1817) : Loi des débouchés “Toute offre crée sa propre demande”, pas de possibilité de crise.
  • WALRAS (Élément d’économie politique pure, 1874) : Équilibre général, le marché s’auto-régule et par tâtonnement (commissaire-priseur) l’offre va rencontrer librement la demande pour aboutir à un prix d’équilibre bénéfique pour l’offreur et le demandeur.
  • PARETO : Optimum : Situation dans laquelle il n’est pas possible d’améliorer la situation d’un agent sans dégrader celle d’un autre.

**Un bon taux de croissance nécessite l’intervention de l’Etat
-KEYNES (théorie général de l’emploi, de l’intérêt, de la monnaie) : “Il s’agit de maintenir l’économie dans une situation de boom permanent”. Il faut prévenir les crises et les résorber et conduire une croissance “sur le fil du rasoir” à travers un “réglage fin” de l’économie.
Dans le circuit keynésien, la demande effective est un élément essentiel à la croissance, donc tout ce qui est susceptible de soutenir la demande peut être facteur de croissance.
Importance de la redistribution, de l’action publique et de l’investissement.
Loi psychologique : plus un ménage est aisé, plus sa propension marginale à consommer est faible (et inversement), donc les inégalités nuisent à la croissance et la redistribution contribue à la croissance.
Contrairement aux néoclassiques, une crise est totalement possible et l’Etat doit y mettre fin par une politique de relance financée par le déficit public.
-MYRDAL : L’Etat doit mener une politique contra cyclique afin d’atténuer la crise et entraîner la reprise de la croissance.
-KAHN : Le succès de la relance repose sur le mécanisme du multiplicateur, effet selon lequel, du fait des effets d’entrainement successifs, une hausse des dépenses publiques entraîne une augmentation amplifiée du revenu national.
-HICKS et HANSEN : ISLM : L’Etat peut combiner la politique monétaire à la politique budgétaire à des fins de régulation conjoncturelle (croissance).
Ex du New Deal (Roosevelt) : C’est à l’Etat de relancer la croissance en période de crise, de réguler la conjoncture, d’organiser et de manipuler les structures économiques (AAA et NIRA en 33)
-HARROD-DOMAR : Ils mettent en évidence l’instabilité de la croissance qui vient rompre avec l’équilibre général walrassien.
-DOMAR (expansion et emploi, 1957) : l’investissement a un double-effet, à court-terme, il a un effet sur la demande (multiplicateur) et à long-terme un effet sur l’offre (capacité). Pb : Il faut que l’effet multiplicateur et l’effet capacité soient symétriques, or cette probabilité est extrêmement faible donc l’économie sera naturellement instable.
-HARROD (Towards a dynamic economics, 1948) : Il est peu probable que le taux de croissance garanti (celui qui assure l’équilibre sur le marché des biens) soit égale au taux de croissance effectif (celui qui est mesuré) à cause des décisions d’investissement (entrepreneurs) et et d’épargne (ménages), donc la conjoncture peut se retrouver soit en phase d’expansion cumulative, soit en phase de dépression cumulative.
De plus, le taux de croissance naturel est différent du taux de croissance garanti et du taux de croissance effectif, donc la croissance est fondamentalement instable, l’instabilité est cumulative et peut s’accompagner d’une chômage de masse.
-Le modèle HARROD-DOMAR justifie l’intervention keynésienne : l’économie est sur le fil du rasoir, donc l’intervention de l’Etat est justifiée pour rééquilibrer l’économie.

—Il convient de s’interroger sur la pertinence d’ériger un bon taux de croissance en un objectif économique et social
–Un fort taux de croissance n’est pas un objectif pertinent
-Paradoxe d’EASTERLIN : Au-dessus d’un certain seuil, augmenter le revenu n’augmente pas le bonheur. Ainsi, on pourrait imaginer d’autres indicateurs afin de se substituer au PIB comme le BIB (1980, consommation, égalité sociale, sécurité économique, capital humain) ou l’IDH (espérance de vie, alphabétisation des adultes, Pib/hab)
-Rapport MEADOWS “Halte à la croissance” : La croissance provoque des externalités négatives (Tchernobyl, 86), ce rapport suggère ainsi une croissance zéro car la croissance entraîne la destruction des écosystèmes, et des externalités négatives.
-GEORGESCU-ROEGEN (la loi de l’entropie et le processus économique, 1979) : Il souhaite une décroissance, une croissance négative souhaitée, voulue et organisée afin de réduire la croissance au profit de l’environnement, et de se focaliser sur d’autres variables que l’accumulation de richesses.
(théorie aujourd’hui périmée car face à la croissance du chômage et des dettes, on a besoin de croissance économique).

–Un fort tx de croissance n’est pas un objectif possible
-RICARDO : A cause des rendements décroissants de la terre, les terres sont de moins en moins rentables, or la rente foncière, elle, ne se modifie pas. Donc le prix des biens augmente, dès lors, les ouvriers étant payés avec des salaires de subsistance, leurs salaires doivent être augmentés afin qu’il puisse survivre, ce qui va faire baisser le profit de l’entrepreneur, qui ne va plus pouvoir investir autant, donc la croissance ralentie voire s’arrête.
-MALTHUS : La population croît à un rythme géométrique alors que les ressources ont tendance à croître à un rythme arithmétique, donc la population risque de devenir trop importante par rapport aux capacités de production de biens alimentaires.
-SOLOW (a contribution to the theory of growth, 1956) : La productivité marginale du capital est décroissante, donc les économies sont condamnées à croître vers un état stationnaire. La hausse de la population active et le progrès technique permettrait d’y remédier.
-HANSEN (economic progress and declining population growth, 1939) : Stagnation séculaire : situation économique où la fin de la croissance démographique et du progrès technique allait conduire à la fin de la croissance.
-SUMMERS (2013) : Le ralentissement de la croissance est due à un ralentissement de la hausse de la population active, un accroissement des inégalités, et une baisse de la demande de biens d’équipement du fait du progrès technologique. Dès lors, la perspective de demande est particulièrement faible, donc les entreprises ne vont pas investir, ce qui est vecteur de stagnation économique et de chômage.
L’économie américaine serait en situation de stagnation séculaire mais la politique monétaire expansive a crée des bulles qui gonflent artificiellement la croissance et finissent par éclater, faisant s’effondrer la croissance et revenir l’économie américaine à la normale.
-GORDON (Is US economic growth over, 2015) : La stagnation de la croissance est dur à un pessimisme technologique, les TIC ont certes contribué à des gains de productivité durant les années 90 mais ces gains n’ont pas été très soutneu et se sont épuisés, aujourd’hui, on compte seulement 1,5% de gains de productivité par an aux USA, le potentiel de la croissance et de productivité des TIC semble donc épuisé.
-COWEN (2011) : On a inventé tout ce qu’on aurait pu inventer et qui aurait pu contribuer à la productivité, désormais, il ne reste plus rien à inventer qui puisse tirer la croissance (Snapchat ne va pas tirer la croissance américaine comme les automobiles ou les locomotives)

—A l’heure de la mondialisation et de la course à l’innovation, nous pouvons envisager une nouvelle croissance
–Mondialisation et innovation au cœur de la croissance
-Mondialisation : Pour soutenir la croissance, il faut optimiser la compétitivité des entreprises nationales et l’attractivité du territoire.
-BRANDER et SPENCER : Pour développer la compétitivité, on peut mettre en place des politiques commerciales stratégiques. Par ex, dans un marché oligopolistique à l’échelle mondiale et avec des rendements d’échelle croissants, les subventions publiques sont justifiées pour faire entrer un nouvel acteur (AIRBUS)
-LIST (système national d’économie politique, 1841), pour développer la compétitivité, on peut mettre en place des politiques commerciales stratégiques comme le protectionnisme éducateur, qui consiste à bloquer temporairement l’accès au marché national aux concurrents étrangers dans un domaine particulier afin que les entreprises nationales (jeunes, fragiles) puissent grandir sur le marché national, réaliser des économies d’échelles, et une fois qu’elles sont compétitives, là on s’ouvre à la concurrence étrangère.
-En France pour booster la compétitivité, on a des pôles de compétitivité, on a le CICE (crédit impôt compétitivité emploi) qui consiste en une baisse d’impôts si l’entreprise investie dans l’innovation et la recherche et le développement.
-Grand jeu du commerce inter : attirer des IDE pour soutenir la croissance.
-MUNDELL (67) : IDE : Tarif jumping, les IDE constituent une alternative au commerce internationale. En effet, si faire rentrer un bien sur le territoire coûte trop cher (protectionnisme), alors on crée une unité de production sur le territoire pour directement vendre aux consommateurs des produits fabriqués sur le territoire national.
-Force de la France pour attirer des IDE : infrastructures d’excellente qualité, salariés français chers mais extrêmement productifs, perspectives de demande élevées puisque les consommateurs sont riches
Faiblesse de la France : complexité dans les réglementations, fiscalité extrêmement lourde, code du travail lourd et complexe, contrats de travail très protecteurs.
-SCHUMPETER (théorie de l’évolution économique, 1912 ; Business cycles, 1939) : Les cycles de KONDRATIEFF s’expliqueraient par la dynamique de l’innovation. Les innovations arrivent par grappe et vont entraîner un phénomène de destruction créatrice, ainsi, les structures économiques sont réinventées pour précipiter une nouvelle phase de croissance. Ajd cette destruction créatrice est incarnée par les GAFA et les NATU, cette croissance est instable et cyclique puisqu’elle crée mais détruit des secteurs entiers qui sont sinistrés.
-BOUZOU : Les révolutions technologique se font en 3 étapes (cours crise)
-ROMER, LUCAS, BARRO : l’innovateur schumpéterien n’est pas seul puisque l’Etat peut aussi contribuer à la productivité, à l’innovation et au progrès technique. En effet, d’après l’école de la croissance endogène, à mesure qu’on accumule du capital, la productivité augmente.
-ROMER (Increasing returns and long run growth, 1986) : une augmentation du capital est à l’origine d’économies d’échelles et d’externalités positives, qui permettent une augmentation des investissements, donc une augmentation de la production de la productivité, une baisse des coûts de production, et une augmentation de l’innovation.
Il y a 4 facteurs de croissance : les rendements d’échelles, l’innovation, le capital humain, l’action publique (investissement en R et D, et infrastructures)
-ASHAUER (Is public expenditure productive, 1989) : Sur la période 49-85, une hausse de 1% du capital public améliore de 0,4% la productivité du secteur privé. Donc quand l’Etat investie, les productivité des entreprises privés augmente.

–Une croissance qui dépend de plus en plus d’un cadre favorable
-ALBERT (capitalisme contre capitalisme, 1991) : Il existe plusieurs formes de capitalisme nationaux ou régionaux car la croissance est propre à chaque pays et chaque pays a des moteurs de croissance différents, des sources de croissance différentes, des structures économiques différents. (Capitalisme rhénan s’oppose au capitalisme anglo-saxon)
-Pb en France, les dépenses publiques sont importantes et inefficaces :
-HICKS “Une dépense n’en vaut pas une autre, un investissement n’en vaut pas un autre”
-PIKETTY : 500 niches fiscales coûtent 50 mrds $ à l’Etat par an
-Courbe de LAFFER : tx de prélèvements obligatoires supérieur à 45% en France, au point d’illustrer une courbe de LAFFER (trop d’impôt tue l’impôt).
Il faut réformer la fiscalité, les réglementations et les dépenses publiques.
Bonus :
-Michael SPENCE (the missing ingredients of growth, 2018) constate que nous pourrions entrer dans une période de croissance de long terme et inclusive à l’échelle mondiale. Cependant, certaines tendances négatives restent ancrées : la croissance de la productivité reste faible et le nombre de sans-emplois peu qualifiés est en hausse. Par conséquent, pour confirmer cette tendance et faire table-rase des externalités négatives restantes, les gouvernements doivent s’engager à fournir les ingrédients de la croissance de long terme :
*Un investissement massif en capital humain (Becker) afin d’améliorer l’adaptation aux changements technologiques rapides.
*Résoudre le problème d’asymétrie d’information sur le marché du travail en ce qui concerne les compétences à développer. Les entreprises et éducations éducatives doivent développer un dialogue afin de faciliter la bonne adéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail et éviter des coûts d’opportunités aux ménages dû à un investissement en capital humain non rentable.
*Réaffirmer l’importance des facteurs environnementaux et des infrastructures, qui offrent un fort potentiel de croissance, d’innovation, et restent aujourd’hui trop négligés.
*Augmenter et étendre le nombre de projets de recherche fondamentale : notamment dans les domaines de la biomédecine, des nouvelles technologies.
Malheureusement, les réformes actuelles ne prennent pas réellement en compte ces enjeux. Dernière en date, la réforme du président TRUMP s’attaque essentiellement à l’aspect fiscal et délaisse des notions pourtant capitales pour la croissance comme le capital humain et les facteurs environnementaux.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Contre le chômage on a tout essayé

A

-MARX : le chômage est une armée industrielle de réserve qui serait un levier de la bourgeoisie pour maintenir les salaires très bas.

  • –La volonté de l’Etat de mener des politiques passives et actives face au chômage
  • -Du chômage volontaire au chômage involontaire
  • WALRAS (élément d’économie politique pure, 1874) : Il existe un principe d’auto-régulation du marché du travail qui est un marché comme les autres. Si on laisse faire le marché, l’offre rencontre librement la demande à un prix d’équilibre et il ne devrait pas y avoir de chômage. Le chômage existerait de façon volontaire, càd que certains agents ne vont pas être intéressés par le prix d’équilibre. Donc si on laisse faire le marché, il ne devrait pas y avoir de chômage et le chômage résulterait de choix rationnels d’individus qui refusent le prix d’équilibre. La mise en place du salaire minimum et l’assurance chômage devrait entraîner un chômage volontaire.
  • KEYNES (Th générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936) : la demande de travail est déterminée par la demande anticipée (la conjoncture, les anticipations) et non par les prix. Une entreprise ne recrute pas en fonction du coût du salaire mais en fonction de ses perspectives de demande. L’offre elle dépend du salaire. Donc les deux variables ne se rencontrent pas sur un même élément, il n’y aurait donc pas de marché du travail. Donc le chômage est involontaire car il est causé par la conjoncture et l’insuffisance de la demande anticipée. S’il n’y a pas de croissance, il y aura du chômage. On explique ainsi la hausse du chômage pas le recul du PIB.
  • Loi d’OKUN (1962) : Il observe de manière empirique une relation entre le taux de croissance et le taux d’emploi. En-dessous d’un certain seuil de croissance, le chômage progresse, et au-dessus de ce seuil, il diminue, ce seuil dépend des pays et des structures.
  • Courbe de PHILLIPS (SOLOW et SAMUELSON) : Les Etats peuvent arbitrer entre l’inflation et le chômage.
  • HICKS et HANSEN : modèle ISLM : On peut combiner la politique monétaire à la politique budgétaire à des fins de régulation conjoncturelle et de croissance, on peut ainsi avoir une réduction du chômage involontaire.
  • -Des politiques passives et actives
  • Pol° passives : Indemniser les chômeurs ou réduire le nombre d’actifs
  • Pol° actives : Créer des emplois et réduire le chômage via des mesures publiques (relance budgétaire, pol° monétaire et expansive, création d’emplois publics)
  • Pol° structurelles : Modifier le fonctionnement du marché du travail et la nature ou les qualités du facteur travail.
  • –L’action contre le chômage peut devenir contre-productive et bute sur les choix rationnels des individus.
  • -Les limites de la lutte contre le chômage (point de vue libéral)
  • Salaire minimum : rigidité qui vient entraver le bon fonctionnement du marché du travail, le bon exercice de la concurrence, la bonne rencontre de l’offre et de la demande. Quand le salaire minimum est au-dessus du salaire d’équilibre, le travailleur coûte plus cher qu’il ne rapporte, donc l’entreprise qui fait un calcul rationnel ne trouve pas ça intéressant. D’un point de vue libéral, le salaire minimum est une rigidité qui va faire que dans de nombreux cas, les entreprises vont renoncer à employer des gens voire vont licencier des gens si on augmente le salaire minimum.
  • Syndicalisme : Entrave au libre fonctionnement du marché, qui serait cause de dysfonctionnements sur le marché du travail et donc de chômage.
  • Pas de moyens pour mener des politiques actives : Point de vue budgétaire, le pacte de stabilité et de croissance contraint les dépenses ; Les Etats ont massivement endettés et ne peuvent plus jouer leur rôle “d’employeur en dernier ressort” (MINSKY) ; Inefficacité de cette action publique qui doit être financée par l’impôt, ce qui ponctionne le secteur privé (effet d’éviction, triangle d’Harberger)
  • -On ne peut pas lutter contre la rationalité des individus
  • AZARIADIS (les contrats implicites et l’équilibre des sous-emplois, 1975) : Il distingue les salariés qui ont une aversion au risque et les entrepreneurs qui gèrent et acceptent le risque. Le contrat implicite implique que le salarié neutralise le risque avec un salaire fixe. Pb : si l’entrepreneur est confronté à des difficultés conjoncturelles (baisse de la demande), vu qu’il ne peut pas baisser les salaires, il va s’adapter à la situation en licenciant. Donc le marché du travail est rigide et crée du chômage.
  • STIGLITZ et SHAPIRO (equilibrium unemployment as a worker discipline device, 1984) : Sur le marché du travail, il y a une imperfection, une asymétrie d’information entre l’employeur et le salarié car l’employeur ne connait pas l’efficacité et la productivité réelle du salarié. Donc l’employeur va offrir au salarié un salaire plus élevé que le salaire du marché afin de l’inciter à révéler sa productivité. Donc on a des stratégies rationnelles des individus qui font qu’on s’éloigne du salaire d’équilibre, donc on a des déséquilibres sur le marché du travail causés par la rationalité des individus.
  • LINDBECK et SNOWER (la théorie insider/outsider de l’emploi et du chômage, 1985) : Il y a deux types d’agents : les travailleurs qui ont un emploi (insiders) et les travailleurs qui recherchent un emploi (outsiders). L’insider veut augmenter son salaire, l’outsider veut trouver un emploi donc qu’on crée des emplois. Ces deux objectifs ne sont pas conciliables car une hausse de salaire va limiter les ressources financières de l’entreprise qui ne sera pas en capacité d’embaucher les outsiders. or ce sont les insiders qui ont un pouvoir de négociation car ils peuvent décider de ne pas intégrer un nouvel individu à l’entreprise et parce que les coûts de rotation de la main d’oeuvre pour l’entreprise sont élevés (coût de licenciement, coût de recherche de nouveaux salariés et coût de formation). Donc des hausses de salaires à l’échelle macro-économique vont entraîner une insuffisance de la création d’emploi, un déséquilibre et donc une persistance du chômage.
  • –Il n’y a pas de fatalité dans la lutte contre le chômage : flexibilité et justice sociale
  • -Complexité à comprendre le chômage
  • BLANCHARD et SUMMERS : Effet d’hystérèse : Être chômeur aujourd’hui accroît la possibilité d’être chômeur demain. En effet, rester au chômage longtemps altère le capital humain.
  • PIORE et DOERINGER, 1971 : Dualisme du marché du travail : il existe deux marchés du travail : un marché primaire avec des salariés très bien formés, un haut capital humain, un coût de rotation très important et un contrat de travail très favorables aux travailleurs et extrêmement protecteur. Un marché secondaire, qui est une variable d’ajustement où on va ajuster les coûts de production pour faire face aux imprévus, le travail est beaucoup moins gratifiant, beaucoup moins protégé, moins bien payé.

-PANTINKIN (monnaie, intérêt et prix, 1956), CLOWER (La contre-révolution keynésienne, 1965) : Ils mq le marché tel que l’a décrit Walras n’existe pas car les prix sont visqueux et non flexibles, donc la théorie néo-classique selon laquelle les prix s’ajustent en permanence est compromise dans la réalité.
-MALINVAUD (réexamen de la théorie de chômage, 1980) : Si O>D sur le marché des biens et O>D sur le marché du travail, alors chômage keynésien (années 30 : offre abondante, demande insuffisante, les entreprises font des pertes et licencient, donc chômage). La solution serait d’augmenter la demande par des grands travaux comme le New Deal)
Si OD sur le marché du travail, chômage classique (produire n’est pas rentable à cause des réglementations, de l’impôt, des rigidités = pas de po = chômage). La solution serait de rétablir la profitabilité des entreprises (pol° désinflation compétitive)
-Théorème de SCHMIDT : Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain qui sont les emplois d’après-demain.

–Vers une flexisécurité
-Flexibilité : processus qui chercherait à résorber les déséquilibres entre l’offre et la demande de travail, mais aussi un processus qui cherche à assurer l’adaptation rapide de l’offre aux fluctuations de la demande du marché des biens.
-BRUHNES : 5 types de flexibilité :
Flexibilité quantitative externe : variation des effectifs
Flexibilité quantitative interne : modulation conjoncturelle de la durée du travail
Flexibilité fonctionnelle : Polyvalence du travail, mobilité au sein de l’entreprise
Flexibilité des rémunérations : adapter le salaire selon les performances/les résultats.
Externalisation : Externalisation de la production
-Danemark 1990 : réforme flexisécurité, 3 piliers : licenciements facilités, allocations chômages généreuses, formation obligatoire des chômeurs
-ALGAN et CAHUC (la société de défiance, 2007), on ne peut pas faire ça en France, car alors que les Danois acceptent les réformes et font confiance aux institutions publiques, en France, on a une société de défiance qui a la moindre réforme, manifeste contre cette réforme sans donner une chance à la réforme.
-SAUVY (la machine et le chômage) : Les TIC, les technologies, les gains de productivité détruisent des emplois dans un premier temps, puis créent des emplois dans un nouveau secteur et on observe un déversement de la population active d’un secteur vers un autre. Historiquement en France, on a eu un déversement de la main d’oeuvre agricole vers l’industrie pendant la RI puis de l’industrie vers les services pendant les 30G.
Bonus :
-Clément MALGOUYRES a examiné comment la concurrence des importations chinoises a affecté la structure de l’emploi et des salaires, aussi bien dans l’industrie française que dans le reste de l’économie française, sur la période s’étalant de 1995 à 2007. Il met en évidence un effet négatif de la concurrence chinoise sur l’emploi, aussi bien dans le secteur manufacturier que dans les autres secteurs. Entre 2001 et 2007, les importations chinoises ont pu entraîner la destruction de 90 000 emplois dans le secteur manufacturier et de 180 000 emplois dans le secteur des biens non échangeables. Ainsi, l’intensification de la concurrence des importations chinoises a pu contribuer à environ 13% du déclin total de l’emploi manufacturier que l’on a pu observer sur la période.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Sorties de crise

A

-SUMMERS (2013) : Stagnation séculaire : On assiste à un double ralentissement : un ralentissement du progrès technique et un ralentissement démographique. Ainsi, les perspectives de croissance et de retour sur investissement sont alors faibles. Du coup, les entreprises n’investissent peu ou pas, donc il n’y a pas de création d’emploi, le chômage se perpétue, ce qui abaisse les perspectives de demande, démotive l’investissement et ainsi crée une situation de stagnation voire de récession. (exemple des Etats-Unis entre 2002 et 2007)

  • –D’un point de vue libéral la crise n’a pas lieu d’être. Si crise il y a, la sortie de crise se fait d’elle-même.
  • -La crise comme impossibilité chez les Classiques et les Néoclassiques
  • SMITH : La main invisible coordonne les égoismes dans l’intérêt général.
  • SAY : Loi des débouchés : “Toute offre crée sa propre demande”, donc il peut exister des crises mais seulement comme engorgement sectoriel de courte durée que le marché résorbe de lui-même.
  • WALRAS résonnent en terme d’équilibre général en montrant par récurrence que s’il y a un équilibre sur n-1 marché, il y a un équilibre sur le n marché. Ainsi, dès lors qu’on laisse faire les mécanismes du marché, dès lors que l’économie est livrée à elle-même, dès lors que l’Etat se limite à une fonction d’Etat gendarme, alors la crise ne devrait pas avoir lieu.
  • MADISON : La croissance est la norme, la crise est un phénomène secondaire. (Chiffres de MADISON)
  • La crise est un phénomène exogène, autrement dit n’est pas dû aux (dys)fonctionnements du marché. La guerre du KIPOUR serait par exemple à l’origine du premier choc pétrolier. Et l’ouragan Katrina a crée une crise économique en Nouvelle-Orléans.
  • FRIEDMAN (a monetary history of the United States 1867-1960, 1963) : La crise de 29 a été créée par la politique monétaire de la FED, puisqu’elle a appliqué un taux d’intérêt directeur très bas dans les années 20, ce qui a permis d’injecter énormément de liquidités dans l’économie américinae et qui a contribué au gonflement d’une bulle spéculative sur le Dow Jones à NY. Puis la veille de la crise, la FED a redressé brutalement ses taux d’intérêts, autrement dit elle a durcit les conditions du crédit ce qui a provoqué le retournement des cours de courbe et la crise. C’est donc l’Etat et non le marché qui a causé la crise de 29. De fait, selon le modèle néoclassique, la crise n’a pas lieu d’être dès lors que l’Etat n’intervient pas, car en présence d’Etat qui va intervenir, réguler, réglementer, on va créer des rigidités qui vont perpétuer les crises voire créer des crises.
  • -La place de la sortie de crise dans la théorie des cycles
  • Dans le théorie des cycles, la crise a une place bien particulière dans les mouvements de la conjoncture et la sortie de crise se fait d’elle-même.
  • Cycle : expansion/ crise/ dépression/ reprise
  • phénomène pro cyclique : phénomène qui accompagne et renforce la tendance d’un cycle (par ex aggraver la crise)
  • phénomène contre cyclique : phénomène qui atténue et lisse la tendance d’un cycle (par ex freiner la crise)
  • KITCHIN (1923) : cycles mineurs d’environ 42 mois qui sont liés aux variations de stocks des entreprises.
  • JUGLAR (1862) : cycles de 8 à 10 ans, il met en relation la croissance et le niveau général des prix. Il montre également qu’avec les mouvements internationaux de capitaux, une crise dans un pays va contaminer un autre pays. Donc les cycles des principaux pays industrialisés vont être corrélés.
  • KONDRATIEFF (the long waves in economy life, 1926) : cycles de 50 à 60 ans.

—L’intervention de l’Etat peut pourtant se justifier en cas d’enlisement dans la dépression
–Le rôle actif de l’Etat dans la sortie de crise
-Plan FREYCINET : politique contra cyclique (conjoncturelle et structurelle) : pendant la grande dépression, le gouvernement a lancé la fabrication de 8700 km de lignes de chemins de fer.
-New Deal (1933) : Dans les années 20, l’ensemble de la société spéculait en bourse. Or c’était une spéculation à crédit, donc dès lors que les cours montent, tout va bien. Or en 28-29, les entreprises annoncent des résultats financiers moins importants que ce qui était prévu, ce qui a crée une forme d’inversion des anticipations. Ainsi, comme les agents anticipent que les cours vont baisser, ils vendent (prophétie auto-réalisatrice). Cet effondrement des cours entraîne la ruine des ménages qui ne peuvent rembourser leurs emprunts auprès des banques, donc la crise boursière devient bancaire et les banques font faillite (plus de 6000 faillites bancaires). Puis, cette crise contamine l’économie réelle à travers la crise bancaire, car les banques en difficulté cessent de prêter aux entreprises qui sont alors elles aussi en difficulté. Le entreprises subissant également la chute de demande des ménages, elles vont cesser d’investir et se mettre à licencier, ce qui va aggraver la chute de la demande. Ce cercle vicieux va ainsi enfoncer les USA dans la crise. (29-33, le pays recule de 45%, la déflation est de 20%, le taux de chômage atteint 25%). Puis cette crise va se propager internationalement via deux leviers : les mouvements internationaux de capitaux (les USA vont réclamer les capitaux qu’ils avaient prêter dans les années 20, au détriment des banques européennes qui vont à leur tour manquer de liquidités) ; le protectionnisme (dès lors les entreprises européennes ne peuvent plus exporter aux USA = perte de demande = licenciements) : Le protectionnisme crée un effet de représailles puisque tous les pays vont se protéger tout à tour pour protéger leurs entreprises, ce qui entraîne un effondrement du commerce international de 60% qui propage et aggrave la crise.
-IRWIN et EICHENGREEN (The Slide to protectionnism during the Great Depression. Who succombed and why, 2010) montrent que ce sont les stratégies protectionnsites qui ont aggravé et propagé la crise des années 30.
-New Deal (1933) : Ensemble de politiques conjoncturelles et structurelles. NIRA, AAA, Grand travaux pour embaucher des millions d’américains (10 milions de chômeurs seront employés par le gvt).
-KEYNES : L’Etat doit intervenir en période de crise pour relancer la conjoncture sous la forme de politiques contra cycliques (MYRDAL)
D’un point de vue budgétaire, ça passe par le déficit spending, qui consiste pour l’Etat de dépenser à crédit afin de relancer la croissance et de résorber le chômage. Cette relance est efficace en vertu de l’effet multiplicateur (une dépense entraîne une hausse de la croissance plus que proportionnelle). Cette politique se fait à crédit : avec le “deficit spending”, l’Etat dépense de l’argent qu’il n’a pas et fait ça à crédit, il va donc accumuler du déficit et de la dette. Il va par la suite compenser ce déficit via la hausse des rentrées fiscales, car quand la croissance reprend, mécaniquement les rentrées fiscales augmentent car celles-ci sont une proportion de la croissance.
-HICKS et HANSEN ont affiné l’analyse keynésienne dans le cadre du modèle ISLM : on peut combiner la politique monétaire à la politique budgétaire, à des fins de régulation conjoncturelle.
-Les 30.G illustrent la validité des théories keynésiennes ou le TCAM était de 5% et le taux de chômage de 3% grâce à des politiques de Stop n Go (pol° monétaire et budgétaire à des fins de régulation conjoncturelle)

–La nécessaire coopération entre les Etats pour une sortie de crise en économie ouverte
-VON NEUMAN et MORGENSTERN : Le seul moyen de créer un cadre mondial stable, d’éviter une situation de dilemme du prisonnier (chacun des agents essaie de tirer profit de la naïveté de l’autre avec des stratégies non-coopératives et au final, dans cette situation, tout le monde y perd, ex : théorie des jeux), c’est précisément le multilatéralisme (le fait pour plusieurs acteurs de se rassembler pour négocier entre eux et trouver une solution commune appliquée par tous).
-Coopération, on a une volonté profonde des Etats de coopérer au lendemain de la guerre pour gérer ensemble l’économie mondiale : GATT (1947) pour organiser le commercer international, on va mettre en place progressivement des règles pour ouvrir les économies.
Bretton Woods (1944) pour organiser les relations entre les monnaies dans un nouveau système monétaire international organisé autour du dollar.
-Échec relatif des relances isolées en économie ouverte car la propension marginale à importer (tendances des ménages à acheter des biens qui viennent de l’étranger) réduit l’efficacité du multiplicateur. (Relances Chirac et Mauroy = échecs)
-CRIPPS et GODLEY (1979) : Dès lors, la solution pourrait être de renouer avec le protectionnisme, car si on bloque les importations étrangères vers la France, on va pouvoir limiter la propension marginale à importer et donc faire en sorte que le multiplicateur soit davantage efficace afin de créer une relance.
pb : si on veut renouer avec le protectionnisme, on fait peser le risque d’une surenchère protectionniste, d’une effet de représailles et donc d’une aggravation de la crise.
-Le pari de la relance coordonnée pour éviter une situation de dilemme du prisonnier (NASH). 2008-09, on fait du multilatéralisme et on relance tous en même temps, en Europe, la somme de tous les plans de relance nationaux s”élève à 210 mrds $, aux USA, le plan Obama représente 825 mrds $.
-KINDLEBERGER : théorie de la stabilité hégémonique : la croissance mondiale a besoin d’être tirée par une économie dominante, au 19ème siècle, c’était la Grande-Bretagne, dans la deuxième moitié du 20ème, c’est surtout les USA.
Aujourd’hui, quel pays va tirer la croissance mondiale ?
-François HEISBOURG (Vainqueurs et vaincus, lendemain de crise, 2010) estimait que les BRICS allaient avoir vocation à tirer la croissance mondiale car ils connaissaient une croissance soutenue et avaient été bcp moins frappés par la crise que d’autres pays.
Cependant, 8 ans plus tard le bilan est contrasté, la croissance chinois ralentie, si officiellement elle est à 6%, des économistes comme Patrick ARTUS pense qu’elle est en réalité entre 0 et 2%, et le Brésil est en récession.
-KINDLEBERGER : une des explications de l’aggravation de la crise des années 30 est l’absence de leadership, car un ordre mondial a besoin d’un pays dominant qui organise les règles communes, les relations financières, les relations monétaires, les relations commerciales, et c’est cette même puissance qui va tirer la croissance mondiale.

—Afin qu’une sortie de crise soit autre chose que la préparation d’une autre crise, il faut qu’elle opère un changement dans la politique et la science économique
–Changement de structures, disruption, ubérisation
-La crise comme fin d’un modèle économique dans les PED avec la crise du Mexique en 1982 et celle du Brésil en 1985.
-La crise comme fin d’un modèle économique en URSS : L’URSS a une croissance très rapide (8%) dans les années 20 quand le pays s’est industrialisé, néanmoins, le TCAM se réduit à 2% au début des années 80 puis 0% à la fin des années 80, ce qui symbolise l’épuisement d’un modèle. Selon Janos KORNAI (economics of shortage, 1980), c’est vraiment dû à des causes structurelles et un essoufflement du modèle. Ainsi, la planification, l’excès de bureaucratie, la sous-productivité chronique des travailleurs expliquent l’essoufflement de la croissance et la mort de ce système économique (le communisme). Dès lors, l’URSS s’effondre et se convertie au capitalisme.
-Autre ex : le Japon : en 1991, l’éclatement d’une bulle spéculative sur l’immobilier et les actions à Tokyo plonge le pays dans la crise, à partir de cette date, le vol d’oies sauvages fonctionnent bcp moins bien, les grands Keiretsus sont en difficulté et le Japon entre en crise. Depuis 1991, le Japon n’a toujours pas renoué avec la croissance ou l’inflation. Il incarne une forme de fatalité : une fois qu’on entre en crise, la croissance ne redémarre pas, et c’est un peu la menace qui pèse sur l’Europe.
-KRUGMAN nous dit que si on continue avec cette libéralisation de l’Europe, avec ces politiques d’austérité, on risque de plonger la zone euro dans une stagnation économique “à la japonaise”.
-SCHUMPETER (théorie de l’évolution économique, 1912) proposait 5 types d’innovations : l’invention d’un nouveau bien, l’invention de nouvelles méthodes de production, l’invention d’un nouveau débouché, la conquête d’une nouvelle source de matière première (pétrole), la réalisation d’une nouvelle organisation (créer un monopole). Ex : Rockefeller va innover en créant un monopole dans le pétrole, il va aussi innover en exploitant une nouvelle matière première, le pétrole. Grâce à ces innovations, Rockefeller arrivera grâce à son entreprise (la Standard Oil, créée en 1870) a contrôlé 90% du marché du pétrole aux USA, ce qui forcera la gouvernement à faire passer des lois anti-monopole (Sherman, Clayton).
-SCHUMPETER (Business, cycles, 1939) : la dynamique de l’innovation se fait autour de trois concepts : l’innovation de l’entrepreneur-innovateur, celui qui nage à contre-courant, qui prend des risques et qui innove ; puis la diffusion de cette innovation dans le cadre de grappes d’innovation ; puis l’innovation procure à l’entrepreneur une rente de monopole (seul à pouvoir pratiquer ce bien = pouvoir de marché, price-maker). Une des motivations de l’entrepreneur chez SCH c’est l’appât du gain. Or, cette rente va être limité dans le temps car d’autres entrepreneurs vont imiter et copier, et on va aboutir à une chute du prix et donc de la rente de l’entrepreneur car il ne sera plus le seul à proposer ce bien sur le marché, ce qui va le pousser à innover à nouveau.
-Clayton CHRISTENSSEN (le dilemme de l’innovateur) : Si un grand groupe cesse de prendre des risques, cesse d’expérimenter, cesse de se mettre en danger, alors il est condamné à se faire vaincre par une start-up plus innovante, plus agile qui va contourner son monopole, arriver avec un nouveau produit, une nouvelle expérience et finalement capter le produit, les parts de marché. Cette idée a inspiré Steve Jobs : Alors qu’Apple avait une cash-machine importante avec l’iPod, ils ont crée l’iPhone pour tuer l’iPod sans être sûr que l’iPhone allait réussir à compenser les ventes. C’est l’idée que l’entreprise doit toujours innover, toujours prendre des risques, sans cela elle est morte.
-Selon SCH, ces grappes d’innovation sont à l’origine de la destruction créatrice, lors de l’innovation, certaines structures économiques vont être détruites, certains métiers vont être détruits, certaines entreprises vont disparaître, mais d’autres emplois/entreprises/structures vont naître de l’innovation.
-Alfred SAUVY (la machine et le chômage, 1980) : Théorie du déversement : la hausse de la productivité dans un secteur va détruire des emplois mais qui seront sur compensés par l’apparition d’un nouveau secteur économique.
-La notion de destruction créatrice explique les cycles. Pour SCH, c’est à la fin de la phase B, phase descendante du cycle que les entreprises/entrepreneurs vont massivement innovés pour finalement préparer les emplois, l’investissement et la croissance de la prochaine phase A.
La sorite de crise se fait par l’innovation qui prépare la prochaine phase A du cycle.
SCH reprend ainsi les cycles de Kondratieff et explique chaque cycle par une révolution technologique.
-Salim ISAMIL (exponential organiation, 2014) : Le cerveau humain pense de manière linéaire, afin d’améliorer ce qu’on a déjà, alors que la technologie a une explication exponentielle. Disruption : Le grand problème c’est que les grands groupes n’arrivent pas à imaginer que les technologies vont pouvoir les massacrer dans quelques années.
-Marc ANDREESSEN (why is software eating the world, 2011, Wall Street journal) qui a inventé le navigateur, il montre que tous les secteurs économiques, sans exception, se sont déjà fait attaquer par le logiciel. Dans la musiques, la disrutpion a redistribué les cartes (2005 : 50 mrds/an, 2017 : 10 mrds/an). Des secteurs se font aujourd’hui attaquer, comme l’hotellerie (AirBNB) et le transport (Uber)
-Carolta PEREZ (technological revolution and financial capital, 2003) montre que dans l’histoire il y a plusieurs révolutios technologiques qui se sont succédées et qui se passent selon le même schéma, en trois temps : Installation (30 ans) : croissance rapide du secteur innovant, investissement massif dans ce secteur, instabilité financière, spéculation, mais destruction créatrice avec plus de destruction que de création, en effet, les anciens métiers, entreprises sont en difficulté sans qu’il n’y ait de nouveaux emplois pour compenser ça ; Turning point : une ou plusieurs crises brutales, les économies vont inventer de nouvelles institutions. Ces institutions vont permettre le déploiement ou l’âge d’or ; Déploiement : destruction créatrice mais avec plus de création que de destruction, la technologie se diffuse à l’ensemble de l’économie, stabilisation de la finance et de la spéculation, hausse de l’emploi, partage de la VA beaucoup plus équilibré, croissance soutenue et durable pendant 20 à 30 ans. Elle montrait en 2010 qu’on était dans un turning point, il faudrait inventer de nouvelles institutions. Elle voyait un aspect écologique (croissance durable et soutenable), la nécessité de réguler la finance (projet de la taxe tobin), et de lutter contre les inégalités (Piketty).
-Nicolas COLIN (Une protection sociale en phase avec l’économie numérique, 2015) montre que la sécurité sociale est à la croisée des chemins. Elle a été pensée durant une période de croissance, à une époque où les travailleurs étaient employés en CDI, à temps plein. Aujourd’hui, l’emploi est beaucoup plus précaire et instable. Or, la sécurité sociale n’a pas du tout été pensée pour le paradigme numérique et il faut la réinventer.

–Apprendre des crises. Changement de paradigme économique et évolution de la science économique.
-HOOVER, veille de la crise de 29 : “en Amérique aujourd’hui nous sommes plus près de la prospérité, plus près du triomphe final sur la pauvreté qu’aucun autre pays dans l’histoire n’a jamais été”. En effet avant chaque crise, on a des économistes/hommes politiques qui nous annoncent qu’on est à la veille d’un âge d’or, que la vie est belle et qu’il ne peut rien nous arriver.
-ROUBINI fait un speech en 2006 et explique avec une précision chirurgicale ce qu’il va se passer en 2008, et se fait huer par ses confrères car pendant cette période d’euphorie et de croissance, tout le monde pensait que tout allait bien sur le marché immobilier américain. Sauf que Roubini avait raison, cela dévoile l’aveuglement des économistes à anticiper ce qu’il va se passer. Pour TIROLE, (prix nobel), cette crise est un constat d’échec aussi bien pour la science éco que pour la recherché eco car la quasi-totalité des économistes n’ont rien vu venir.
-KUHN (la structure des révolutions scientifiques) montre comment l’évolution d’une science procède par succession de paradigme, et chaque paradigme se termine par une crise qui prépare le nouveau paradigme.
-STIGLITZ (stagnation by design, 2015) montre que si on n’inverse pas ce paradigme néo-libéral, si on ne lutte pas contre les inégalités, contre la finance, la déréglementation des marchés, alors on va s’enfoncer dans un marasme économique “à la japonaise”.
“A défaut d’un changement des politiques gouvernementales, nous nous orientons vers une longue période de déception”
“Les politiques néo-libérales ayant régi ces 30 dernières années y sont beaucoup dans notre malheur actuel”
STIGLITZ incrimine le néo-libéralisme et toute pensée libérale qui a imprégné les années 80-90 et appelle à un tournant vers plus d’interventionnisme.
-SALIN montre au contraire qu’il faudrait davantage de libéralisme, un désengagement et un recul de l’Etat pour laisser faire le marché. Tx de prélèvements obligatoires : 45-46% en France (numéro 1 mondial en termes de pression fiscale)
-Apprentissage des politiques économiques après les crises : après 1929, on apprend de l’instabilité financière et on met en place le Glass Steagall Act qui a permis une période de stabilité financière pendant les 30G. Lors de la crise de 2008, on a appris du dilemme du prisonnier et des stratégies non-coopératives pour mettre en place une relance coordonnée.
-Agnès BENASSY-QUERE (2012) : “La crise financière de 2008 a été bien mieux gérée que celle des années 1930. La différence est flagrante.
Bonus :
-GERTLER et HOFMANN (2016) ont analysé les données relatives à 46 économies au cours de la période suivant la SGM pour revisiter deux faits monétaires clés : d’une part, le lien à long terme entre la croissance de la masse monétaire et l’inflation, d’autre part, le lien entre la croissance du crédit et la fréquences des crises financières. Leur analyse empirique révèle que ce second lien à eu tendance à se renforcer au cours du temps.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Pourquoi la firme ? La firme pour quoi ?

A
  • Approche néoclassique : approche mathématiques (boîte noire), extrêmement rationnelle où l’on voit l’entreprise comme une unité de production dont le seul but est la maximisation du profit. Dès lors, le producteur va mettre en place une combinaison optimale de facteurs de production et on estime que les deux facteurs de production, capital et travail sont parfaitement substituables. C’est une approche très mathématiques dans laquelle on ne cherche pas à comprendre ce qu’il se passe dans l’entreprise.
  • Approche behavioriste (CYERT et MARCH, a behavioral theory of the firm, 1963) : Elle cherche à comprendre l’entreprise comme quelque chose qui est ancré dans un environnement réel, avec des individus qui ont des interactions, des conflits, des intérêts, partagé ou pas, c’est une vision bcp plus proche de la sociologie et de l’économie comportementale.
  • –Produire pour vendre, exister pour réduire les coûts de transaction et se développer dans le cadre des réglementations
  • -Microéconomie et boîte noire
  • WALRAS (Elément d’économie politique pur, 1874) : La microéconomie du producteur : L’analyse d’une firme se résume à un agent, il ne s’agit pas d’une organisation, mais juste d’une fonction de production, autrement dit, une combinaison entre des facteurs, le travail et le capital, dont le but est de choisir de la manière la plus rationnelle possible, les INPUT, afin d’optimiser la combinaison de facteurs et les OUTPUT, autrement dit la production. En CPP, les E n’ont pas la capacité d’influencer les prix du marché car sur le marché l’offre rencontre librement la demande et détermine un prix d’équilibre. Ainsi, à long-terme, en CPP, l’entreprise ne fait “ni profit, ni perte” d’après Walras.
  • JENSEN et MECKLING (1976) : La relation d’agence : “Il existe une relation d’agence lorsqu’une personne (le principal) a recours aux services d’une autre personne (l’agent) en vue d’accomplir, en son nom, une tâche quelconque”. Donc l’entreprise n’existe pas, ce qui existe, c’est un ensemble de relations contractuelles entre plein d’agents différents. L’entreprise n’existerait donc pas en-elle même et serait juste un nœud de contrats.
  • Ronald COASE (the nature of the firm, 1937) : Théorème de COASE : L’entreprise existe en vue de résoudre les coûts de transaction (coût lié à la passation d’un contrat = recherche, négociation, passation, surveillance). En effet, chacun de ces coûts est un coût d’opportunité. D’après Coase, le recours au marché est extrêmement coûteux en terme de coût d’opportunité (coûts de transaction). Le recours à l’entreprise est donc beaucoup plus évident, beaucoup plus facile et demande moins de coûts de transaction.

–Des firmes et des lois
-Karl POLANYI (la grande transformation, 1944) : C’est l’Etat qui a mis en place les règles du jeu et les règles du marché, le cadre institutionnel et réglementaire qui permet à l’entreprise d’exister (ex : garantie de la propriété privée).
-FOGEL : Si on prend la croissance des USA au 19è, la garantie de la propriété privée a eu plus d’impact sur la croissance que les chemins de fer alors qu’ils représentent un investissement significatif.
En effet, sans propriété privée, pas d’investissement, d’innovation ou de prise de risque car il y a un risque de tout perdre (Russie, Bosnie… = peu de croissance à cause de ça)

—Optimiser l’organisation du travail et motiver les salariés pour gagner en productivité
–Organisation et division du travail
-SMITH (1776) : “l’opulence naît de la division du travail”, ex de la manufacture d’épingle où il faut 18 tâches pour faire une épingle, or si chaque travailleur se concentre sur une seule tâche, alors il va devenir extrêmement efficace et productif sur la tâche qui lui ai conféré et donc l’ensemble de la manufacture va gagner en productivité. “Dans chaque art, la division du travail, aussi loin qu’elle peut y être portée, donne lieu à un accroissement proportionnel dans la puissance productive du travail.” Donc en divisant les tâches, on gagne en productivité, mais il y a un risque d’abrutissement”.
-Alfred CHANDLER : “La main visible des managers” : càd ces grands managers d’entreprises qui vont créer des géants industriels qui eux vont contrôler le marché, et vont être market-maker/price-maker. Dès lors, les mécanismes de la concurrence sont court-circuités par les grandes entreprises et des managers qui vont manipuler le marché pour leur propre intérêt. (manager célèbre : Alfred SLOAN, pdg de General Motors)
-TAYLOR (principles of scientific management, 1911) : Il analyse la façon dont les travailleurs procèdent/fonctionnent afin de booster leur productivité. il observe qu’on peut négocier avec un salarié le fait de lui imposer plus de directive et de le rendre plus productif à condition d’avoir un salaire plus élevé.
Idée de la One Best Way : meilleure façon de réaliser une tâche. Pour l’atteindre, on met en place une double division du travail (verticale et horizontale).
-FORD : Il reprend la double division du travail et y rajoute le travail à la chaîne, la standardisation des procédés mais aussi la standardisation des produits finis (idée de la Ford T qui est toujours noire, ce qui permet des économies d’échelle). Pour inciter à la productivité et faire accepter des cadences très dures, il met en place le “5 dollars day”, nettement supérieur à la moyenne de l’industrie de l’époque (2,8$/jour) mais les conditions de travail sont très dures. (1903, 1700 voitures ; 1914, 250.000 voitures, 50% de part de marché). Donc le fordisme a permis à l’entreprise de gagner des parts de marché significatives et de produire en masse.
-AGLIETTA (régulations et crises du capitalisme, 1976) : Le compromis fordiste : il renvoie à la généralisation des méthodes fordistes dans la plupart des secteurs de l’économie associé à un partage de la VA en faveur des salariés., cela a l’avantage de créer des débouchés gigantesques à l’échelle macro-économique qui vont répondre à la demande, et donc créer un cercle vertueux. Ce compromis fordiste se déploie en France pendant les 30G.
-FRIEDMAN (le travail en miettes, 1957) : Le travail à la chaîne conduit à un abrutissement généralisé du peuple et des travailleurs. Les travailleurs souffrent d’une perte de sens et leur travail n’a aucune signification. En effet, les 30G témoignent d’une amélioration des conditions de vie, mais le travail, lui, reste brutal et abrutissant. Ce décalage éclate en 1968.
-OHNO : Toyotisme : Il cherche à rendre l’organisation plus flexible, plus efficace, ce qu’on appelle aussi une organisation “lean”, tout en donnant plus de sens aux métiers des travailleurs. Les principes célèbres sont : le juste-à-temps (on produit à la demande, le client achète un bien personnalisé) et le zéro-défaut/zéro-gaspillage, pour lutter contre ces deux sources d’inefficacité.
On met en place le “KAIZEN”, mentalité qui consiste à s’adapter en permanence, à toujours chercher l’évolution, l’amélioration (notamment des méthodes de production). Pour cela on met en place des cercles de qualité (l’ouvrier peut prendre des initiatives et faire remonter l’information, partager son expérience, ses idées afin d’améliorer les méthodes de production).Donc le toyotisme a mis en place une organisation du travail plus flexible pour répondre à une demande plus personnalisée.
Ainsi, l’entreprise s’est organisée rationnellement pour augmenter son efficacité et devenir plus productive.

–Psytchologie et sociologie des organisations
-Elton MAYO (the human problems of an industrialised civilisation, 1933) : Effet Hawthrone : Entre 1927 et 1932, il a observé des ouvriers dans une filiale de l’entreprise General Electrics, et montre que le fait d’accorder du respect à un individu va augmenter sa productivité et sa motivation. Cela rompt avec l’idée du Taylorisme et du fordisme où on devrait augmenter sa productivité en imposant d’en-haut des cadences et des méthodes.
-MASLOW (Motivation et personnalité, 1954) : Pyramide de Maslow : elle montre que les individus ont des besoins très complexes (besoin physiologique/ de sécurité/ d’appartenance/ d’estime/ de s’accomplir). Donc si l’entreprise veut soutenir la productivité et la motivation des salariés, elle doit également jouer sur le besoin d’appartenance et le besoin d’estime. (Google, filiale Calico qui consiste à mettre fin à la mort : elle sert le besoin d’accomplissement, puisque le salarié donne un sens à sa vie professionnelle)
-STIGLITZ et SHAPIRO : Le salaire d’efficience : Au sens strict, on estime qu’il y a une asymétrie d’information sur le marché du travail, l’employeur ne sait pas à quel point le salarié est productif (Akerlof, 1970). Pour lever cette asymétrie, l’employeur va proposer un salaire plus élevé que le prix du marché afin d’inciter le travailleur à révéler sa productivité, en effet, le travailler n’a pas intérêt à perdre ce travail car il sera moins bien payé ailleurs, donc il a tout intérêt à révéler sa productivité. Dès lors, la productivité est complexe, elle peut être cachée et révélée.
-McGREGOR (the human side of enterprise, 1960) : Pour comprendre la productivité, il faut comprendre qu’il y a deux types d’individus (X et Y).
L’individu X n’aime pas vraiment son travail, il ne cherche pas à avoir de responsabilités et souhaite être dirigé pour éviter de prendre des initiatives. Le salaire d’efficience ou le haut de la pyramide de Maslow n’aura pas vraiment d’incidence sur lui.
L’individu Y, au contraire, aime prendre des responsabilités, il veut prendre goût à son travail, il aime les initiatives et sera évidemment plus intéressant pour l’entreprise.
Ainsi, dans la stratégie de l’entreprise, il faut qu’elle choisisse bien ses salariés entre des individus X qui obéissent et des individus Y qui sont plus complexes mais également plus porteurs si ils fonctionnent bien.
Par ex : Google favorise l’esprit d’initiative et entrepreneuriat au sein de l’entreprise. GMAIL a été crée par un salarié de chez Google qui a lancé un projet dans son coin dans le cadre de son travail, ses travailleurs trouvant ça génial, ils lui ont donné un budget et il a développé Gmail (ajd 1 mrd d’utilisateur dans le monde). Ainsi, Google a cherché à développer une culture de l’entreprise favorable à l’innovation, à la prise de risque, où on va laisser les salariés tester des choses, monter des entreprises au sein de la structure et tester des nouveaux produits au sein de Google. Au début, chez Google, les salariés avaient ainsi le droit de consacrer un jour par semaine à des projets au sein de l’entreprise qui ne sont pas dictés ou demandés par leur hiérarchie.
Donc la culture d’entreprise a un impact sur la productivité mais aussi sur la capacité d’innovation de l’entreprise, on va pousser des individus Y à prendre des risques, à innover, à proposer des produits, des solutions, des procédés, des améliorations.
-WEBER : La bureaucratie renvoie à un mode d’organisation fondé sur la rationalité, sur la méritocratie, et sur la maîtrise des techniques. C’est un mode d’organisation rationnel et efficace.
-CROZIER (le phénomène bureaucratique, 1964) : La bureaucratie est synonyme de création de normes qui vont encadrer et limiter la liberté d’initiative des individus. Au début, les normes permettent de mettre en place de la productivité, mais à moyen et long terme, ces règles vont entraver l’esprit d’initiative et vont rendre les organisations incapables d’évoluer. Les normes, sources d’efficacité initialement, deviennent synonymes de pertes d’efficacité, de perte d’efficience pour une organisation.
Facebook : slogan au début : “Move fast and break things” : prendre des risques, casser les normes et les codes, innover pour être encore plus efficace. Ici on rompt avec cette idée de la bureaucratie chez Crozier.

—Tirer avantage d’un monde ouvert et avoir une gouvernance en accord avec son temps
–Le choix de gouvernance
-COCHIN (la condition des ouvriers français, 1862) : Les travailleurs sont confrontés à des “maîtres sans visages”. En effet, les actionnaires choisissent les quantités de production, les stratégies, et licencient ou ferment parfois des usines. Or les actionnaires sont des gens que l’ouvrier n’a jamais vu. En effet, l’actionnaire prend des décisions, participe à la gestion de l’entreprise, récupère une partie de la VA mais n’est pas là dans l’entreprise. Ainsi, les “maîtres sans visages” résument bien cette perte de repères de l’ouvrier qui ne comprennent pas vraiment ce qu’ils font ni pourquoi ils le font.
-SCHUMPETER (capitalisme, socialisme et démocratie, 1942) craignait et s’interrogeait sur la disparition de l’entrepreneur et de l’innovateur. L’entreprise allait être gérée par des bureaucrates/ managers qui allaient chercher à maximiser le profit sans prendre trop de risques aux bénéfices de l’actionnaire et qu’on final on allait perdre cette substance fondamentale au capitalisme qui en l’entrepreneur-innovateur qui va prendre des risques. Donc avec le développement des actionnaires et des managers, avec cette gouvernance qui est très complexe, SCH a peur que l’innovateur disparaisse, emportant l’innovation et la capitalisme avec lui.
-Gouvernance shareholder : l’entreprise est gérée aux bénéfices exclusifs de ses propriétaires, à savoir, les actionnaires. L’entreprise est là pour maximiser les profits qui seront versés sous forme de dividendes aux actionnaires.
-JENSEN et MECKLING (Théorie de l’agence, 1976) : L’actionnaire est le principal, c’est le donneur d’ordre, le manager n’est que l’agent qui est au service du principal qui doit gérer l’entreprise selon les souhaits du principal (l’actionnaire)
-BERLE et MEANS (The modern corporation and private property, 1932) : Il peut néanmoins exister un conflit entre les objectifs du manager et ceux de l’actionnaire (maximiser ses parts de marché et son chiffre d’affaire vs maximiser son profit pour maximiser ses dividendes)
L’actionnaire a deux solutions pour régler ce conflit : rendre le manager actionnaire (stock-options) et les sanctions par le marché (si l’entreprise ne dégage pas assez de profit, son cours de bourse risque de reculer, elle risque alors de se faire racheter, or en cas de rachat, le repreneur change de manager, donc ce dernier perdrait son poste). Dès lors, les stock-options et les sanctions par le marché permettent d’aligner le rôle du manager sur celui de l’actionnaire.
-REICH (supercapitalisme, 2008) : On s’enferme dans une gestion à court-terme de l’entreprise car les actionnaires ne pensent qu’à quelques mois (ils achètent une action et espèrent faire du profit en la renvendant).
-Corporate raiders (ICAHN, PERELMAN) : Grands hommes d’affaires qui vont prendre le contrôle d’entreprises sous-évaluer afin de les restructurer et d’en dégager un maximum d’argent.
-Licenciements boursiers : Annoncer un plan social et licencier des salariés fait augmenter le cours de bourse (par ex Danone en 2001 supprime 1780 emplois alors que l’entreprise fait de bons bénéfices dans le but de faire monter le cours de bourse.
-Gouvernance Stakeholder : gouvernance qui vise l’intérêt et le bien-être des parties prenantes. Elle s’enracine sur la notion de RSE (responsabilité sociale de l’entreprise). C’est l’idée que l’entreprise est insérée dans un tout, dans un environnement social, écologique, et que donc ses choix doivent prendre en compte cet environnement. On doit par ex essayer de limiter les externalités négatives. Donc cette gouvernance implique d faire du profit et du chiffre d’affaire, tout en prenant en compte une perspective plus large, comme veiller au bien-être des salariés par exemple. (ex : LOREAL qui a des conditions extrêmement strictes en ce qui concerne les sous-traitants, et s’assure qu’ils respectent des normes éthiques et sociales)
-REICH (supercapitalisme, 2008) : Cette gouvernance stakeholder est un peu un concept à la mode pour s’épargner de réfléchir aux vrais problèmes et de régler les vrais problèmes comme l’excès de financiarisation d’un capitalisme cupide et instable. Ex de McDO qui a changé la couleur de son logo de rouge à vert car le vert représente l’écologie. Pour lui, la gouvernance stakeholder n’est q’une opération marketing.

–Innovation et internationalisation
-SCHUMPETER (théorie de l’évolution économique, 1912 et Businsess cycles, 1939) : Au coeur de la dynamique du capitalisme chez SCH, il y a l’entrepreneur-innovateur, celui qui nage à contre-courant, qui va prendre des risques. De l’innovation découlera des grappes d’innovation, puis une destruction créatrice où les anciennes entreprises et structures économiques vont être mises à mal mal voire détruites, puis de nouvelles structures vont émerger et grandir. De la destruction créatrice découle des mouvements cycliques de l’économie. SCH explique ainsi les cycles de Kondratieff par les grappes d’innovation et la dynamique de la destruction créatrice.
-Clayton CHRISTENSSEN (le dilemme de l’innovateur, 1995) : Il existe deux types d’innovation : continuité (innover pour améliorer ce qui existe déjà) et rupture (innovation imprévisible et difficile à anticiper). Si un grand groupe cesse de prendre des risques, cesse d’expérimenter, cesse de se mettre en danger, alors il est condamné à se faire vaincre par une start-up plus innovante, plus agile qui va contourner son monopole, arriver avec une innovation de rupture, un nouveau produit, une nouvelle expérience et finalement capter le produit, les parts de marché. Cette idée a inspiré Steve Jobs : Alors qu’Apple avait une cash-machine importante avec l’iPod, ils ont crée l’iPhone pour tuer l’iPod sans être sûr que l’iPhone allait réussir à compenser les ventes. C’est l’idée que l’entreprise doit toujours innover, toujours prendre des risques, sans cela elle est morte.
(par ex KODAK n’a pas suivi la vague de l’appareil photo numérique et a fait faillite en 2012)
-Salim ISMAIL (exponential organization, 2014) : Le pb c’est que les grands groupes pensent de façon linéaire et cherche à améliorer ce qu’ils ont déjà. Or l’innovation est exponentielle : elle est ridicule pendant un moment et très difficile à anticiper, puis prend de l’ampleur et du pouvoir extrêmement rapidement, si bien qu’on rate très facilement la vague. Donc l’innovation représente un problème pour les grands groupes qui vont être victimes de destruction créatrice. Inversement, l’innovation est une bonne chose pour les entrepreneurs et les start-ups.
-John Dunning (Modèle OLI, 1988) : une entreprise s’internationalise pour essayer de maximiser trois types d’avantages : ownership advantages, location advantages, internationalisation advantages.
-Samir AMIN (the liberal virus, 2004) : Les FMN organisent l’exploitation et le pillage des PED. Elles installent des filiales pour prélever des matières premières et bénéficier d’une main d’oeuvre vraiment pas chère qu’on va payer au lance-pierre, ensuite on réalise un profit substantiel, et après les FMN vont rapatrier ses profits vers les PDEM. Autrement dit on va extraire la richesse de ces pays (matière première, travail, VA) qu’on va pomper en dehors de ces pays. Derrière cette mondialisation optimiste qui est censée bénéficier à tous (échanges, avantages comparatifs, spécialisation) se cache une autre mondialisation, celle de l’exploitation et du pillage.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

La mondialisation est-elle irréversible ?

A
  • Robert FEENSTRA (1998) : La mondialisation est une combinaison originale d’un phénomène d’intégration des marchés combiné à une dynamique de désintégration des processus de production. Plusieurs mondialisations : mondialisation commerciale (biens et services), financière (mouvements internationaux de capitaux et globalisation financière), culturelle, politique.
  • Suzanne BERGER (Notre première mondialisation, essai d’un échec oublié, 2003) : Historiquement, on observe plusieurs mondialisations. Elle parle d’une première mondialisation qui se déploie entre 1860 et la première guerre mondiale et d’une deuxième mondialisation qui s’amorce dans les années 70. La différence, c’est que pendant la première on avait des déplacements de marchandises seulement, et avec la deuxième, on a des déplacements de facteurs de production, capital (mondialisation financière) et travail (migration internationale)
  • KRUGMAN (la mondialisation n’est pas coupable, 1996) dénonce l’obsession de la compétitivité. Il rappelle que “la compétitivité est un mot vide de sens lorsqu’il est appliqué aux économies nationales. Pour lui, la compétitivité ne doit pas être appliqué aux pays, mais aux entreprises.
  • Tibor SCITOVSKY : Les années 30 marquent un effondrement brutal du commerce international qui accompagne et aggrave la crise, le commerce mondial a chuté de 60% en raison d’une surenchère de protectionnisme dû à un “effet de représailles”.
  • TODD : “Le libre échange mène à la guerre de tous contre tous dans une concurrence démente”.
  • SAPIR (La démondialisation, 2011) montre que la mondialisation est à l’origine de l’augmentation des inégalités.
  • –La mondialisation est une tendance longue qui semble aujourd’hui irréversible
  • -Une tendance longue
  • Mercantilistes : le commerce international est un jeu à somme nulle, il faut donc chercher à attirer le maximum de richesse dans le royaume grâce à des exportations et au développement de la compétitivité. Sauf que du coup on va avoir des rivalités fortes entre les Etats.
  • SMITH et RICARDO : Le commerce international est un jeu à somme positive, et tous les pays qui y prennent part devraient très largement en bénéficier.
  • SMITH (Livre 4 chapitre 2 de la recherche sur la nature et la richesse des nations, 1776) montrait que la richesse des nations provient de la division du travail et de l’élargissement des marchés. L’échange international provient de différences absolues de productivité du travail, il montre ainsi que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans le bien pour lequel il dispose d’un avantage absolu sur son partenaire.
  • RICARDO (Livre 8 des principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817) fonde l’origine de l’échange international dans les différences relatives de productivité. Chaque pays a intérêt à se spécialiser dans le bien dans lequel il dispose de la productivité la plus forte (càd d’un avantage comparatif)
  • Modèle HOS (HECKSHER, 1919 ; OHLIN, 1933 ; SAMUELSON, 1940) : Le théorème HOS fonde l’échange international sur les différences dans les dotations relatives de facteurs. Un pays a intérêt à exporter des biens dont la production est intensive dans le facteur relativement abondant (travail ou capital) et importer des biens dont la production est intensive dans le facteur relativement rare. Donc chez HOS, la spécialisation se fonde sur la dotation factorielle.
  • Ces théories ont permis d’organiser le libre-échange. SMITH a par ex influencer William PITT en Angleterre, qui suite à la perte de la colonie américaine, va redresser le pays en appliquant les préceptes de Smith et en signant des accords de libre-échange (1846 : l’Ang renonce aux corn laws ; 1860 : L’accord Cobden-Chevalier marque le coup d’envoi de la première modnialisation). Dès lors, le volume du commerce international a été multiplié par 50 entre 1880 et 1913.

–Le retour au protectionnisme serait synonyme de régression
-SACHS et WARNER (1995) : Le libre-échange contribue à la croissance. Ils calculent, mesurent (sur la période 70-95), que les pays fermés, les pays qui ont augmenté leurs droits de douane, connaissent un taux de croissance largement inférieur aux pays ouverts. Ainsi, ils mesurent qu’un pays industrialisés ouverts à en moyenne 2,3% de TCAM ; un PED ouvert a 4,6% de TCAM ; un pays fermé à 0,7% de TCAM.
Ainsi, tendanciellement, le libre-échange accompagne la croissance : entre 1947 et 1994, le niveau moyen de droit de douane est passé de 40% à 8%, pendant ce temps-là, le PIB mondial a été multiplié par 5.
Egalement, les NPIA connaîtront une forte croissance en s’insérant dans le libre-échange, par exemple Singapour entre 1977 et 1990 connaît un TCAM de 8,2% corrélé avec une ouverture brusque puis progressive au libre-échange.
-Daniel COHEN (Trois leçons sur la société post-industrielle) montre que le libre-échange a surtout permis à ces pays d’accéder à un marché que l’occident avait mis bientôt deux siècles à constituer.
-Alfred MARSHALL (Graphique des surplus) : la mondialisation est source d’utilité pour les consommateurs. Quand on passe en économie ouverte, on peut abaisser le prix d’équilibre car on fait de la DIPP, on achète des biens étrangers à un prix plus bas, et les pays se spécialisent et réalisent des économies d’échelle ou des gains de productivité, donc ils vendent moins cher. Dès lors, cet abaissement du prix, augmente significativement le surplus du consommateur. Ainsi, le libre-échange bénéficie très largement au consommateur qui voit son surplus progresser.
-CHAMBERLAIN (theory of monopolistic competition, 1933) : Les consommateurs ont une préférence pour la variété, or s’ouvrir à l’offre et la demande mondiale peut nous permettre de répondre à la préférence pour la variété.
-Le protectionnisme ne bénéficie qu’à une poignée d’industriels. Les droits de douane font augmenter le prix, la demande est donc plus faible et l’offre plus importante. Cela va entraîner une baisse des importations, et on va assister une baisse du surplus du consommateur du fait de la taxe protectionniste. Donc on a une réduction des importations et une perte de surplus pour le consommateur. Par contre, ça augmente l’offre, la production, et le surplus du producteur. Dès lors, on pénalise des milliers de consommateurs pour rendre service à des grands industriels.
-Jean-Marc DANIEL (L’Etat de connivence, 2013) estimait que le libre-échange avait détruit la connivence entre le patronat et le monde politique, tous deux hostiles au libre-échange et qui préfèrent le protectionnisme.
-TULLOCK et BUCHANAN (the calculus of consent, 1962) : Il existe un marché de la réglementation sur lequel les pouvoirs publics sont offreurs de réglementations, et les entreprises demandeuses de réglementations. Ainsi, on peut voir le protectionnisme comme un arrangement entre le pouvoir politique et les milieux industriels.
-GROSSMAN et HELPMAN (Is protectionnism for sale, 1994) ont ainsi mesuré un lien entre les contributions financières reçues par les élus américains et leurs choix dans les accords de libre-échange. Dès lors, le protectionnisme serait à vendre et serait acheté par les industriels.
-Le protectionnisme aggrave et accompagne les crises : ainsi, la crise éco des années 30 a enfermé les échanges commerciaux internationaux dans un cercle vicieux. On assiste a un effondrement du commerce qui va à son tour renforcer la crise, la commerce mondial a ainsi baissé de 60% en valeur et on a assisté à une surenchère protectionniste entre les pays.
-Selon BAIROCH (mythes et paradoxes de l’histoire économique, 1994) : La crise a été responsable du “véritable effondrement du commerce international”.
-EICHENGREEN et IRWIN (the slide to protectionnism during the great depression, who succombed and why, 2009) montrent que ce sont les stratégies protectionnistes qui sont responsables de la propagation internationale de la crise et de son aggravation. En effet, en 1930, les USA puis l’Angleterre mettent en place des tarifs douaniers qui pénalisent les pays concurrents (tarif HAWLEY-SMOOT aux USA en 1930, IMPORT DUTIES ACT en Angleterre en 1932). On ajoute à cela un “protectionnisme monétaire”, (Corden) qui prend la forme de dévaluation et qui permet de renforcer la compétitivité prix des produits d’un pays au détriment des partenaires commerciaux, dans le but de gagner des parts de marché et d’exporter son chômage et sa crise. La Livre sterling sera par ex dévalué de 30% en 31.
Dès lors, cette surenchère protectionniste entraîne des “effets de représailles” qui aggravent la crise.

—L’histoire nous montre pourtant que la mondialisation est réversible et que les pays qui en ont le plus bénéficié semblent avoir eu recours au protectionnisme.
–Un mondialisation qui ne bénéficie pas à tous
-Daniel COHEN : Dans les années 70, suite à l’insertion dans le commerce international des nouveaux pays industrialisés asiatiques, “la peur a brutalement changé de camp”, càd que les salariés des PDEM vont craindre la concurrence des salariés des PED. L’angoisse s’est cristallisée autour de la notion de délocalisation. Néanmoins, les délocalisations ne représentent que 10% des destructions d’emplois en France d’après des rapports de l’OCDE.
Cependant, on a observé une corrélation à partir des années 70 entre l’ouverture économique et la hausse du chômage.
-Lors de la signature de l’ALENA (1992), le sénateur américain Ross PEROT avait mis en garde les USA contre “le grand bruit de succion” que le pays entendrait quand tous les emplois migreraient vers le sud.
-L’ouverture économique a réduit la capacité des Etats à lutter contre le chômage, en effet, on a assisté à une progression de la propension marginale à importer qui a réduit l’effet multiplicateur. Dès lors, les relances keynésiennes perdent de leur efficacité (relance Chirac en 1974, 15 mrds de francs, 2,2% du PIB)
-GRIPPS et GODLEY (1979) suggéraient à ce propos de renouer avec le protectionnisme pour relancer l’emploi et réduire le chômage dans les PDEM.
-KEYNES (proposition en vue de l’établissement d’un nouveau tarif douanier, 1931) : “En substituant à des marchandises importées, des marchandises fabriquées chez nous, on accroîtra le volume de main d’oeuvre dans le pays.” Keynes montrait d’ailleurs que les importations étaient une fuite dans le circuit keynésien.
-FITOUSSI : “Il y a clairement des gagnants et des perdants face à la mondialisation”. Les gagnants seraient les travailleurs hautement qualifiés, protégés par la concurrence des pays à bas salaire par leur fort capital humain (ingénieurs, cadres du tertiaire) ou par des réglementations nationales (médecin, avocat). Les perdants sont les ouvriers peu ou pas qualifiés qui sont soumis à la course à la compétitivité et à la concurrence vis-à-vis “d’hommes qui valent si peu” (Braudel)
-REICH (the work of nations, 1991) oppose les “manipulateurs de symboles” et les “travailleurs routiniers”.
Il y a clairement de ce point de vue un dualisme du marché du travail. Entre 1975 et 1995, le salaire réel des travailleurs sans diplômes américains a baissé de 20% quand celui des titulaires de diplômes a augmenté de 14%. Donc la mondialisation apporte une prime à la qualification.
-FREEMAN (Are your wage set in Beijing, 1995) montre que les ouvriers de l’Ouest sont soumis à une pression à la baisse sur leurs salaires du fait de la concurrence des pays asiatiques.
-FRANCK (Richistan, 2007) dénonce la constitution d’une oligarchie mondialisée qui bénéficie grandement de la mondialisation quand le gros de la population lui n’en bénéficie pas du tout.
-SAPIR (la démondialisation ,2011) montre que les inégalités sont directement liées à la concurrence internationale et au commerce internationale, ainsi, le coefficient de GINI a très largement progressé dans la plupart des pays.

–L’efficacité du protectionnisme
-Théorème de RYBCZYNSKI : Il montre qu’en faisant varier la quantité de facteurs, on peut faire évoluer les spécialisation (opposition au modèle HOS)
-LIST (système national d’économie politique, 1841) prône l’idée d’un protectionnisme éducateur (transitoire) à court-terme, afin de protéger nos industries naissantes pour qu’elles puissent grandir sur le marché national, réaliser des économies d’échelle, répondre à la demande, et seulement une fois que celles-ci ont atteint une taille critique, alors on s’ouvre à la concurrence internationale, car elles ont les moyens de se défendre. Grâce à ces politiques protectionnistes misent en place en Allemagne à partir de 1870, elle va devenir un pays leader dans les industries de la seconde révolution industrielle, comme par ex la Chimie (BAYER, BASF), où les groupes chimiques allemands seront à l’origine de 140.000 tonnes de colorants sur les 160.000 tonnes produits dans le monde à la veille de la première guerre mondiale.
-SHENG et GENG (Experimental China, 2015) montraient que la chine avait appliqué dans les années 2010 un protectionnisme éducateur dans le domaine du numérique. Ils ont bloqué l’accès à leu marché aux entreprises californiennes (GAFA) afin que leurs acteurs nationaux, leurs start-ups nationales puissent grandir sur leur marché et acquérir une taille critique, qui leur permet aujourd’hui de concurrencer les entreprises américaines grâce aux BATX (Baidu, Alibaba, tencent, Xiaomi)
-GERSCHENKRON (economic backwardness in historical perspective, 1962) montre que pour se développer, les pays peuvent avoir un avantage en recopiant ce qui marche déjà : “avantage à l’arriération”
Ainsi, le Japon a réussi à faire évoluer sa spécialisation dans le cadre du “modèle d’oies sauvages” (AKAMATSU), et est passé progressivement d’un pays atelier à un pays concepteur de produit qui dégage plus de richesse, de prospérité et de valeur ajoutée. Ils ont réalisé ça en important les techniques et méthodes occidentales. Ainsi, le MITI s’occupait du copiage des technologies américaines et européennes pour les importer au Japon, afin qu’elles soient appliquées par les Keiretsus pour qu’ils se développent rapidement. Ainsi, l’Etat et les intérêts privés ont fonctionné ensemble afin d’améliorer la compétitivité, de faire évoluer la spécialisation, et d’entraîner un enrichissement rapide du pays. Dans la même idée, les Dragons (Hong Kong, Singapour, Taiwan, Corée du Sud) ont connu un TCAM de 5% dans les années 70.
-La Chine se développe rapidement à partir des années 80 sous l’impulsion de DENG XIAOPING qui a enclenché des vastes plans de réforme pour moderniser le pays et le rendre plus prospère. Il va développer les zones économiques spéciales comme SHENZEN (TCAM de 25% depuis les années 80), grâce auxquelles la Chine s’est progressivement convertie au socialisme de marché. la Chine a également fait évoluer sa spécialisation en passant d’un pays agricole à un pays industriel (atelier) puis concepteur de produit (le high-tech représente 33% des exportations de Chine).
-Laurent ALEXANDRE (google démocratie, 2011) montrait qu’on avait u grand risque en Europe de devenir une vulgaire colonie de la Silicon Valley, car on n’arrive pas à développer des technologies propres, des unicorn (start-ups qui valent plus d’une milliard de dollars et qui ont une envergure mondiale). Il faudrait dès lors que l’Europe développe des champions numériques nationaux même si on doit entraver le fonctionnement des GAFA.
-BRANDER et SPENCER : Les politiques commerciales stratégiques : Dès lors que sur un marché oligopolistique à l’échelle mondiale, il existe des rendements d’échelle croissants, les subventions publiques sont justifiées pour créer un champion national.
-PIGASSE (l’éloge de l’anormalité, 2014) plaide pour davantage de patriotisme économique. Il montre qu’aux USA il y a une très forte collaboration entre les grands groupes technologiques et le pouvoir politique qui va arranger leur compétitivité. Inversement, en France ou en Europe, on manque de coopération entre les grands groupes et les Etats pour aller gagner des parts de marché, protéger des industries, ou empêcher des champions étrangers de prendre le contrôle d’industrie ou d’entreprise stratégique.

—Il convient de réinventer aussi bien la mondialisation que les politiques commerciales.
–La pertinence des unions économiques régionales
-STIGLITZ : Il faut “limiter le fanatisme du marché, il veut dire par là que le choix à un passage au tout marché, à une économie complètement déréglementée, complètement ouverte serait néfaste pour lui.
-ASSELAIN (épilogue de Mythes et paradoxes de l’histoire économique, 1994) écrit que le libre-échange tout comme le protectionnisme est une question de mesure. Le meilleur libre-échange pour lui est un libre-échange encadré, organisé, mais qui n’est pas un dogme absolu, qui n’est pas un fanatisme du marché.
-SAPIR (la fin de l’eurolibéralisme) montre que le multilatéralisme a été néfaste, par ex quand on a supprimé les accords multifibres en 2005 (accords sur le protectionnisme dans l’industrie textile), cela a entraîné une profonde récession au Maroc. Ainsi, si on veut réfléchir au multilatéralisme, il faut y aller au cas par cas, si on veut choisir le libre-échange ou le protectionnisme c’est pareil, il faut analyser les différentes situations des différents pays et voir quelle serait la meilleur solution. Ainsi, plutôt qu’un multilatéralisme piloté par l’OMC, SAPIR propose une somme de bilatéralisme indépendant, où chaque pays négocierait pour les différentes industries, les différents enjeux avec chacun de ces partenaires.
-Dani RODRICK (nations et mondialisation, 2009) : “le seul moyen de sauver la mondialisation est de ne pas la pousser trop loin”. Il suggère de mettre en place un protectionnisme léger et supranational à l’échelle des UER. L’avenir de la mondialisation c’est d’avoir des unions régionales très intégrées au sein desquelles on a énormément de commerce, d’ouverture, de circulations des biens et services, mais aussi des personnes et des capitaux. Mais que ces unions, elles, soient dotées d’un protectionnisme extérieur qui soit pragmatique et protecteur.
-TODD (conférence en 2014) : il expliquait que la solution pour relancer la croissance en Europe, sauver les industries en déclin et éviter le chômage était d’adopter le protectionnisme. Il distingue le protectionnisme de relance et le protectionnisme coopératif. Pour lui, les USA et les PED sont bien plus protectionnistes et stratégiques que l’Europe, les USA serait même une “puissance prédatrice” et l’ennemie de l’Europe. Dès lors, il faudrait imposer des quotas pour limiter les exportations de la Chine et des USA vers l’Europe. La chance, c’est que l’Europe représente 500 millions de consommateurs avec un niveau de vie moyen très élevé, donc l’opportunité industrielle de croissance est déjà présente sur notre territoire.
Selon TODD : “Le libre-échange mène à la guerre de tous contre tous dans une concurrence démente.”
-BELL “L’Etat est devenu trop petit pour les grands problèmes, et trop grand pour les petits problèmes”. Effectivement, c’est l’Union Européenne qui serait la bonne échelle pour peser dans les négociations qui cherchent à résoudre les problèmes de ce monde. Inversement, les petits problèmes seraient régionaux bien plus que nationaux, le chômage est effectivement régional, car chaque région a des spécificités et des industries différentes.
-The Economist (2015) avait proposé une vision intéressante de l’Europe et montrait que l’avenir de l’Europe allait passer par la suppression de l’Etat, pour garder des région qui s’occupent des petits problèmes et des organisations supranationales qui s’occupent des grands problèmes (UE).

–Réinventer la gouvernance internationale
-TRAN VAN THIN (ancien chef de la délégation européenne de l’OMC) : “le GATT opérait à l’époque où les échanges allaient à la vitesse de la vapeur, l’OMC est confrontée à la vitesse supersonique”. En effet, l’OMC ne fonctionne plus très bien, elle comporte 160 pays, dès lors, les négociations sont très complexes et n’avancent plus. On a un décalage entre la vitesse des échanges et la négociation.
Par ex, il existe un conflit sur l’agriculture entre les PDEM et les PED car les PDEM ferment leurs marchés aux PED, ce qui représente un coût d’opportunité de près de 200 mrds $ par an pour les PED.
-KINDLEBERGER : théorie de la stabilité hégémonique : Pour qu’un système économique et politique fonctionne bien, il faut qu’on ait un pouvoir hégémonique qui soit capable de prendre des décisions de régulation qui s’imposent. Par ex en 1930, il n’y avait pas de patron car les USA refusait d’assumer ce statut, donc quand la crise a démarré, il n’y avait aucune puissance dominante pour organiser la réponse coordonnée pour entraver la propagation de la crise.
-KEOHANE (after hegemony, 1984) poursuit cette théorie et montre qu’il faut trois réalités pour parvenir à cette stabilité : il faut que la puissance ait la capacité de créer des normes internationales et de les faire respecter ; il faut que ce pays ait la volonté de le faire ; il faut une prédominance décisive dans les domaines économique, technologique et militaire.
-MADDISON : au lendemain de la SMG, les USA ont endosser ce rôle : “l’irrésistible pouvoir des USA a imposé leur vue dans l’immédiat d’après-guerre”. Au point de parler d’“hyperpuissance” (Hubert VEDRINE)
-VIRGILLE : Mais la stabilité qu’a organisé les USA pendant très longtemps autour d’eux était au bénéfice de leur pays, de leur économie et de leurs firmes. On observe une forme d’unilatéralisme américain depuis des décennies.
-TODD : “Les USA sont une puissance prédatrice, ce sont nos ennemis”.
-STIGLITZ (la grande désillusion, 2002) : “Aujourd’hui, la mondialisation ça ne marche pas, ça ne marche pas pour les pauvres du monde, ça ne marche pas pour l’environnement, ça ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale”.
-BOURGUIGNON (la mondialisation de l’inégalité, 2012) : La première mondialisation a entraîné une hausse des inégalités de développement, donc entre les pays (Sud et Nord). La deuxième mondialisation a entraîné une réduction des inégalités de développement, mais on assiste à une hausse des inégalités sociales au sein des pays.
-Autres problèmes : «dumping social» pour gagner en compétitivité prix ; problème écologique car la croissance mondiale/ le commerce/ les échanges sont à l’origine d’externalités négatives/ de pollution (2005 : 29 mrds de tonnes de CO2, 2013 : 37 mrds)

-STIGLITZ (the globalization and its discontents, 2016) : il y a eu un déplacement de la protestation, il y a 15 ans la protestation était surtout dans les PED qui critiquaient les règles de la mondialisation et l’écrasante domination des PDEM. Ajd, la critique se fait dans les PDEM. Aux USA, 90% de la population a vu son revenu réel stagner depuis 1/3 du siècle. Le revenu médian réel d’un individu de sexe masculin est inférieur à ce qu’il était il y a 42 ans. Donc les pouvoirs publics ne viennent pas en aide à la mondialisation.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Les PED représentent-ils une menace pour les pays avancés ?

A
  • KRUGMAN : “la peur a brutalement changé de camp”, dorénavant, ce sont les citoyens des PDEM qui ont peur de la mondialisation, du commerce international et plus les habitants des PED qui par le passé avaient peur de cette réalité parce qu’elle se manifestait souvent sous la forme de domination, de colonisation ou d’échange inégal.
  • Amartya SEN (Vers un nouveau modèle de développement économique, 1998) : Le développement implique une augmentation du PIB/hab et une amélioration des conditions de vie mais SURTOUT une lutte contre les inégalités, une satisfaction réelle des besoins fondamentaux et la prise en compte d’une perspective inter générationnelle (développement durable). Chez SEN, le développement va de pair avec une démocratisation de la société, de sorte que les citoyens aient des libertés qui leur permettent de progresser économiquement et socialement. (notion de libertés substantielles)
  • BAIROCH (mythes et paradoxes de l’histoire économique, 1994) : la colonisation est doublement stupide car elle n’a pas vraiment enrichi les pays industrialisés mais par contre elle a détruit ces pays.
  • François HEISBOURG (Vainqueurs et vaincus, lendemains de crise, 2010) : L’Europe (en pleine crise) et les USA (perte de leur leadership) seraient les grands perdants de la mondialisation. Les grands gagnants seraient les BRICS. On pourrait néanmoins nuancer ce contrat d’Heisbourg, car les USA ont renoué avec la croissance alors que les BRICS sont en difficulté (Brésil, Chine)
  • ARTUS, la croissance chinoise n’est pas à 7%, mais plutôt à 2%, ceci est notamment lié à une hausse fulgurante des salaires locaux.
  • –La montée en puissance des PED inquiète les PDEM
  • -Les PED ont pris place dans la mondialisation
  • LIST (système national d’économie politique, 1841) : le protectionnisme éducateur : Un certain nombre de pays ont mis en place un protectionnisme éducateur, afin de protéger de manière transitoire les industries dans l’enfance pour qu’elles puissent se développer, réaliser des économies d’échelle et être capable de concurrencer les firmes des pays “plus avancés”.
  • SHENG et GENG (experimental China, 2015) : La Chine représente un exemple récent de protectionnisme éducateur et d’insertion stratégique dans la mondialisation : Le gouvernement central chinois a en effet réussi à mettre en place un protectionnisme éducateur dans le domaine du numérique afin de concurrencer les entreprises numériques californiennes. Ainsi, on a empêché les entreprises américaines d’aller sur le marché chinois, du coup des concurrents chinois ont pu grandir sur un marché chinois protégé (BATX)
  • AKAMATSU (stratégies du vol d’oies sauvages) : Dès 1965, le Japon a développé cette stratégie qui consiste à faire évoluer la spécialisation des entreprises nationales afin de se déplacer vers des industries à haute valeur ajoutée. Ainsi, on va progressivement passer d’un pays “atelier” à un pays “concepteur de produits”. Cette stratégie a été rendu possible par le MITI (ministère de l’industrie, du commerce et de la technologie) qui a organisé le copiage des technologie américaines et européennes afin que les Keiretsus les dupliquent et puissent croître.
  • Théorème de RYBCZYNSKI : Il montre qu’il est possible de faire évoluer sa spécialisation en modifiant sa dotation factorielle. Par ex les Dragons asiatiques ont réussi à obtenir un TCAM de 5% dans les années 70 en faisant évoluer leurs dotations factorielles.
  • Dès lors, les entreprises asiatiques ont développé une compétitivité-prix face à laquelle on a du mal à lutter, du coup, ils ont acquis des parts de marché à l’international, au détriment des PDEM.
  • -Les PED ont tiré parti de la globalisation financière
  • NURKSE : cercle vicieux du sous-développement : les PED souffrent du cercle vicieux du sous-développement, c’est-à-dire que pour qu’un pays se développe, il faut qu’il y ait des investissements. Or si un pays est trop pauvre pour que ces citoyens constituent une épargne, il n’y a pas moyen de financer l’investissement. Ainsi, la pauvreté au sein d’un pays empêche de financer le développement, ce qui perpétue le sous-développement.
  • SOLOW (a contribution to the theory of growth, 1956) : Dès lors, la globalisation financière peut annihiler ce phénomène. Ainsi, la productivité marginale du capital serait décroissante. Donc, d’après cette théorie, les capitaux devraient se déplacer internationalement des PDEM vers les PED et se faisant régler le problème du cercle-vicieux du sous-développement en permettant l’investissement et la constitution d’une épargne. Alors, on assisterait à la convergence des pays. Par ex : Chaque année depuis 2010, plus de 100 mrds d’IDE rentrent chaque année en Chine. Or, ces capitaux étrangers ont massivement contribué au développement du pays.
  • WICKSELL (interest and prices, 1898) : Graphique du marché des fonds prêtables : En s’ouvrant à la globalisation financière et aux marchés internationaux, les taux d’intérêts diminuent, ce qui permet à un pays d’accentuer son développement, d’augmenter son volume d’investissement et d’investir avec un coût moins élevé. Dès lors, les PED vont capter plus de capitaux, au détriment des PDEM. (raison de l’endettement massif des PED entre 1970 et 1980)
  • Paradoxe de LUCAS : On observe des mouvements internationaux de capitaux qui partent des PED pour aller vers les PDEM, en effet, avec la croissance endogène, plus on accumule du capital, plus c’est rentable (économies d’échelle, infrastructure, capital humain, externalités), or, les PDEM on déjà accumulé beaucoup de capital. Donc les PED investissent dans les PDEM pour espérer avoir un meilleur retour sur investissement. (TATA rachète Range Rover en 2008, le Qatar a investi dans plus de 50 PDEM dont la France)

–Ce sont plutôt les PDEM qui représentent une menace pour les PED
–Colonisation, spécialisation appauvrissante et échange inégal
-BAIROCH (mythes et paradoxes de l’histoire économique, 1994) : Dans certains cas, la domination ne prend pas la forme d’une colonisation, mais plutôt d’un “libre-échange imposé”. Par exemple en 1854, Perry a ouvert le Japon de force, cependant, le japon ne pouvait pas choisir ce qu’il allait importer ou exporter, il y a alors un rapport entre économie dominante et dominée. Il montre que ce faux libre-échange a été préjudiciable pour les pays ouverts de force et que c’est une des causes du retard industriel des pays moins avancés. “Le libéralisme imposé au tiers-monde au 19è siècle est un des principaux éléments du retard pris par le processus d’industrialisation”.
Il prend notamment l’exemple de l’Inde où l’artisanat local a été complètement étouffé et éradiqué par le commerce avec les manufactures anglaises.
-Effet KING : Le libre-échange n’est pas toujours avantageux dans le cas des spécialisations agricoles, car on ne bénéficie pas tous des avantages comparatifs de la même manière, une économie agricole est soumise à une forme de précarité et d’instabilité, c’est le danger de l’effet KING. Ainsi, une faible variation des quantités produites va entraîner une variation extrêmement forte des prix, dès lors la spécialisation agricole est fragile car les prix peuvent s’effondrer ou monter en flèche sur une bonne/mauvaise récolte. Cette tendance est accentuée par les forts mouvements spéculatifs car les matières premières font l’objet de spéculation. Ainsi entre 2006 et 2008, le prix du blé a été multiplié par 2 à l’échelle mondiale.
Il y a ainsi une “dégradation des termes de l’échange”, càd que certains pays sont favorisés par le jeu du commerce international et leur spécialisation. En effet, toutes les spécialisations ne se valent pas. Les gains de productivité sont par exemple beaucoup plus importants dans l’agriculture que dans l’industrie.
-BAIROCH a mis en évidence que les prix des matières premières ont baissé tendanciellement alors que le prix des biens industriels a augmenté tendanciellement depuis la fin du 19è siècle.
Ainsi, l’ONU a mis en évidence qu’entre 1880 et 1950, les pays du Sud avaient subis une dégradation très importante des termes de l’échange.
-Samir AMIN (the liberal virus, 2014) : Théorie de l’échange inégale : Les pays du Nord ont réussi à enfermer les pays du Sud dans une relation centre/périphérie où le centre va maintenir la périphérie dans des spécialisations agricoles/matières premières, qui créent très peu de valeur ajoutée, dans le cadre d’une domination politique. Dès lors, les pays du Nord exploitent les PED et leurs matières premières, puis ils rapatrient tous les profits vers les pays du Nord, ce qui empêche les PED de se développer, s’enrichir et accumuler de l’épargne.
-SAPIR (la démondialsiation, 2011) explique que le sous-développement avait été entretenue volontairement par les politiques commerciales des pays du Nord. Dès lors, certains pays ont fait le choix de se développer loin des PDEM, en mettant une barrière avec les PDEM afin de se protéger.

–D’où une volonté des PED de ne plus avoir de relations avec les PDEM
-Paul ROSENSTEIN-RODAN : Théorie du big push : L’impulsion du développement doit être donné par l’Etat qui va coordonner les investissements selon les secteurs d’activité qui vont être les plus favorables à l’augmentation du revenu national et au développement. Ainsi, l’Etat doit favoriser l’investissement dans des secteurs qui ont un effet d’entraînement élevé. Il suggère de privilégier les infrastructures économiques, et sociales (moyens de communication, eau, éducation, santé). Vision d’un Etat très interventionniste et dirigiste.
-Celso FURTADO : Stratégie de développement auto-centrée : Il faut contrer l’hégémonie des pays du Nord dans l’économie mondiale et se développer à l’abri des ces pays (grâce à des barrières protectionnistes). Ainsi, on privilégie d’abord la création puis le renforcement d’un système productif national pour satisfaire le marché intérieur avant éventuellement d’affronter les marchés internationaux. L’exportation est la fin et non le commencement d’un sentier d’extension typique du marché.
Ainsi, on produit des biens auparavant importés afin de réduire la dépendance vis-à-vis des pays du Nord pour protéger le potentiel productif national, pour cela, on met en place des barrières douanières extrêmement importantes et des subventions publiques qui s’inscrivent dans uns stratégie de remontée de filière.
Risque = inflation car les capacités de production nationales sont très souvent limitées.
-Destanne DE BERNIS : Industrialisation par industries industrialisantes : Il s’agit de promouvoir une industrie lourde en raison des effets d’entraînement qu’elle est supposée exercer.
-Ces stratégies = échecs car insuffisance du marché intérieur / inflation importante / biens d’équipements pas du tout compétitifs sur le marché international donc impossible de s’ouvrir.
-Donc PDEM = frein et menace au développement des PED.

  • –Les PED représentent une chance pour l’économie mondiale à condition d’opérer les changements institutionnels adéquats.
  • -Les PED représentent une chance
  • Rapport du Boston Consulting Group (2012) : En Chine et en Inde, en 2020, il y aura 1 mrd de personne dans la classe moyenne, c’est-à-dire des consommateurs potentiels pour les entreprises des PDEM. Donc la croissance des PED représentent pour les PDEM de la croissance et des emplois.
  • Shashi THAROOR (taking the brics seriously, 2015) : Il faut donner plus de places au PED dans les institutions internationales (l’Inde et le Brésil ont moins de droits de vote à la banque mondiale que la Belgique), afin de rajouter des règles plus équitables entre les pays du Nord et les Pays du Sud. Sinon, on se dirige vers un conflit car les BRICS acceptent de moins en moins la domination occidentale, et ils risquent de former leur propre ordre mondial dans leur coin. Par exemple le Mercosur a crée son propre organe des différends en 2005 et l’OMC n’avait aucun droit là-bas, aussi, le 15 juillet 2014, on a vu apparaître une banque des BRICS qui se présentait comme une alternative à la banque mondiale.

–Changement institutionnel
-ROSTOW (les étapes de la croissance économique, 1960) : Les pays doivent se développer selon un schéma bien précis de 5 étapes (société traditionnelle, conditions préalables au décollage, décollage, marche vers la maturité, consommation de masse)
-GERSCHENKRON (Economic backwrdness in historical perspective, 1962) : Tous les pays ne doivent pas suivre le même schéma. grâce à certaines institutions, comme l’Etat, on peut sauter des étapes. Or comme les institutions sont différentes d’un pays à l’autre, les modèles de développement sont différents en fonction des pays. (Russie dans les années 1890 avec les emprunts russes).
-STIGLITZ (la grande désillusion, 2002) critique les politiques d’ajustements structurelles mises en oeuvre par le FMI et la banque mondiale afin d’aider les PED en crise à se développer en changeant leurs structures économiques et sociales (par des politiques libérales). Les PAS vont suggérer une libéralisation des économies, une privatisation des entreprises publiques, l’ouverture à la mondialisation, la priorité à la lutte contre l’inflation, la déréglementation des systèmes bancaires. Le problème c’est que ces politiques qu’on rassemble dans le consensus de Washington n’ont pas eu les effets escomptés. Les politiques monétaires restrictives ont freiner l’investissement et l’innovation. La déréglementation bancaire a entraîné des crises à répétition. La réduction forcée des dépenses publiques a eu des conséquences sociales dramatiques. Les privatisations se sont déroulées aux bénéfices des FMN étrangères. Cette transition libérale a déstructuré voire détruit des économies (Russie a vu son PIB/hab être divisé par 2). “Pour la plupart des habitants, la vie sous le capitalisme est plus terrible que ce que la propagande soviétique avait prédit.
-ACEMOGLU et ROBINSON (Why nations fail, 2014) expliquent la persistance de la pauvreté par de mauvaises institutions qui empêchent le développement de l’innovation et de la technologie. En effet, l’innovation et la technologie, indispensables au développement, nécessitent des institutions particulières (comme le Patent Act = première loi sur les brevets en 1780 aux USA). C’est grâce à cette loi que Thomas EDISON a pu déposer son brevet, bâtir un empire industriel, créer des emplois et des technologies, ce qui a favorisé le développement des USA. Dès lors, de bonnes institutions crée une dynamique cumulative, ainsi, les brevets sont vecteurs d’innovation, d’emplois, de technologie et de croissance.
En comparant les institutions aux USA et au Mexique, on se rend compte que Bill GATES a fait fortune grâce à une innovation dans les software qui a crée beaucoup de valeur économique et a ainsi contribué au développement des USA alors que Carlos SLIM a crée sa fortune grâce à un monopole dans les télécommunications qui a empêché les initiatives et les innovations, et qui a donc réduit le revenu national mexicain, freinant le développement du pays.
Dès lors, les institutions sont responsable d’un sous-développement ou d’un développement rapide.
Ils comparent institutions “extractives” : qui renforcent les inégalités, les positions acquises et ne contribuent pas à une croissance partagée ; et les institutions “inclusives” : qui partagent davantage les fruits de la croissance, limitent les inégalités et créent une dynamique cumulative d’amélioration des conditions de vie et du revenu national.
Les institutions inclusives nécessitent un système politique démocratique alors que la corruption donne souvent lieu à des institutions extractives au profit du pouvoir en place et des proches du pouvoir en place.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Qu’est-ce qu’un bon système monétaire monétaire international ?

A
  • Dominique PLIHON : Les 3 fonctions d’un SMI sont : assurer l’alimentation en liquidité internationale, assurer les échanges et les circulations des monnaies nationales, permettre l’ajustement des balances de paiements.
  • TODD : La construction monétaire européenne rencontre une crise d’efficacité et de légitimité. En effet, il y a une aberration dans la construction monétaire européenne puisqu’on a mis l’économie au service de la monnaie et non la monnaie au service de l’économie. Or la monnaie devrait être un outil pour permettre le plein-emploi et la croissance, au lieu de ça en Europe, on a sacrifié l’emploi et la croissance au profit d’un objectif monétaire dogmatique que représente la monnaie unique et la maîtrise de l’inflation.

—Un SMI fondé sur la fixité des changes et la référence à l’or
–L’étalon-or et le système de Gênes
-Étalon-or : Mise en place en 1844 avec le Bank Charter Act (Victoire de la Currency school) en Angleterre, aux USA en 1873 et en France en 1878.
-Avantages Étalon-or :
-HUME (Of the balance of trade, 1756) et RICARDO (le prix élevé du lingot, 1811) : Ce système permet une régulation automatique de la balance des paiements grâce à la TQM, aux mouvements internationaux de capitaux et aux échanges commerciaux. Un pays commercialement déficitaire va subir des sorties d’or, donc le stock d’or du pays recule, donc à cause de la stricte proportionnalité or/masse monétaire, la masse monétaire recule. Or d’après la TQM, si la masse monétaire recule, les prix baissent, ce qui fait gagner en compétitivité prix et facilite ainsi les exportations, ce qui rééquilibre la balance commerciale. Donc l’étalon-or permet un rééquilibrage de lui-même de la balance commerciale.
-Suzanne BERGER (Notre première mondialisation, essaie d’un échec oublié, 2003) : Ce système limite les fluctuations entre les monnaies, ce qui facilite le commerce international parce qu’on limite le risque de change. Ainsi, la première mondialisation se déploie en 1870, en même temps que l’étalon-or, et prennent fin avec la première guerre mondiale. On observe ainsi une corrélation entre ces deux réalités commerciales et monétaires.
-Inconvénients Étalon-or :
-Ralph HAWTREY (The Gold Standard in theory and practice) montre que lorsqu’on atteint le plafond, les banques n’ont plus assez d’or pour prêter, cela va créer une crise, car les entreprises ne vont plus pouvoir investir. Ainsi la contrainte que fait peser l’or crée des cycles et des crises. “Toute crise est un phénomène purement monétaire”. Dès lors le taux de change stable se fait au prix d’une forte instabilité interne.
-Système de Gênes : développé au lendemain de la PGM pour tenter de revenir à une forme de stabilité.
-KINDLEBERGER : Pour qu’on ait un ordre mondial qui fonctionne il faut qu’il y ait une puissance dominante qui assume ce rôle et qui soit en position de pouvoir l’assumer. Les USA en ont la possibilité mais pas la volonté, ce qui nuit à la structure de l’ordre mondial international.
Ainsi, on a une absence de coopération entre les pays d’un point de vue monétaire (guerre des monnaies).
Après la guerre, les pays optent pour des stratégies non-coopératives autour du protectionnisme et de la dévaluation de leurs monnaies.
-IRWIN et EICHENGREEN (The slide to protectionnism during the Great depression, 2010) montrent que c’est la multiplications des stratégies protectionnistes et des dévaluations qui a propagé et aggravé la crise des années 30.
-Courbe en J : analyse de la dévaluation : Effet prix dans un premier temps, car quand on dévalue, on assiste à une hausse du prix des importations et une baisse du prix des exportations, ce qui aggrave le déficit commercial. Mais effet quantité dans un second temps, car on a une augmentation des exportations dû aux gains de compétitivité apportés par la baisse des prix.
-Danger d’une dévaluation : une inflation importée, car ce que tu importes est plus cher ; le danger d’une guerre commerciale, avec des effets de représailles ; l’augmentation de la charge de la dette si tu dois rembourser dans une monnaie étrangère ; si l’effet quantité ne fonctionne pas dans la courbe en J, l’effet prix a juste creuser le déficit commercial ; danger d’une perte de crédibilité à LT qui décourage les investisseurs.

–Le système de Bretton Woods
-VON NEUMAN et MORGENSTERN (1944) : Il faut à tout prix sortir des situations de dilemme du prisonnier, d’un point de vue commerciale (création du GATT) et monétaire (mise en place de BW). Il faut que chaque nation renonce à son privilège de dévaluer sa monnaie à condition que les autres renoncent en même temps. On arrête de trouver des solutions individuelles pour entuber les autres. Le multilatéralisme doit primer.
-Plan WHITE : fixité des changes, suppression des barrières protectionnistes, étalon de change or autour d’une seule devise clé : le dollar.
-Jacques RUEFF (le pêché monétaire de l’occident) : L’inconvénient de ce système est qu’il consacre la suprématie américaine, car tous les pays doivent maintenir un change par rapport aux USA et donc appliquer des politiques économiques, ce qui n’est pas le cas des USA qui sont grandement avantagés.
Il parle d’un “déficit sans pleurs”, càd que les USA n’ont pas à maintenir leur parité par rapport à d’autres monnaies, donc ils n’ont pas besoin de financer leur déficit commercial, ils peuvent être en déficit, ce n’est pas grave car c’est aux autres pays de s’adapter par rapport aux USA. Il parle de “privilège exorbitant”.
-MUNDELL : Le triangle du Mundell témoigne d’une contradiction de BW. A partir des années 60, on a une mobilité internationale du capital, donc les pays doivent choisir entre la fixité des changes et l’autonomie de leur politique monétaire. Cela prépare la crise de BW.
-Paradoxe de TRIFFIN : Un SMI est toujours contradictoire car il faut que la monnaie internationale soit abondante (tout le monde peut faire des transactions) et rare (la rareté crée de la valeur). Il faut donc que le pays émetteur ait une balance de paiements à la fois équilibrées (pour maintenir la confiance dans la monnaie) mais aussi en déficit (pour injecter des liquidités qui soutiennent la croissance mondiale, le développement et le commerce).

  • –un SMI fondé sur le jeu de l’offre et de la demande dans le cadre des changes flexibles
  • -Le choix des changes flottants et la confiance dans le marché
  • FRIEDMAN (inflation et système monétaire, 1968) : montre qu’il y a 3 grands avantages à un système de changes flottants : le marché serait plus efficient que les autorités monétaires centralisées pour déterminer un bon taux de change ; on devrait avoir un ajustement plus rapide et automatique des équilibres commerciaux et de la balance des paiements ; on redonne une autonomie au politique monétaire des banques centrales, qui ont donc les mains libres pour maîtriser l’inflation.
  • FRANKEL : théorie de la PPA relative : Au lieu de prendre en compte le prix des biens (CASSEL), il faut prendre en compte l’évolution des prix (l’inflation et la politique monétaire) pour fixer un bon taux de change. Donc une politique monétaire inflationniste aurait pour conséquence de faire baisser le taux de change et indirectement la compétitivité prix.
  • -Au prix d’une instabilité financière
  • McKINNON (1982) : Théorie du choix de portefeuille : Pou répartir le risque en investissant dans différents types de produits, les devises deviennent des titres comme les autres et ainsi des objets de spéculation.
  • DORNBUSCH (1976) : Théorie de la surréaction : Les marchés financiers ont tendance à sur réagir, ce qui accroît l’instabilité (et donc les taux de change).
  • Taxe TOBIN : Le marché a besoin de réformes financières. Il propose une taxe sur les mouvements internationaux de capitaux à CT, afin de freiner la spéculation et l’instabilité.
  • Encaje chilienne, en 1991, le Chili imposé de déposé 30% de la somme investi au Chili sur un dépôt pendant 1 an à tout investisseur étranger afin d’éviter la spéculation.

—Un bon SMI apparaît comme un SMI qui à la capacité de se réformer pour éviter la guerre des monnaies
–Un SMI instrumentalisé
-KRUGMAN (Pourquoi les crises reviennent toujours ?) dit que le passage aux changes flottants a été une décision des pays en développement qui sert prioritairement leurs intérêts à eux. Pour les monnaies des PDEM, les changes flottants ne sont pas un problème car on a confiance en ces monnaies. Pour les PED c’est différent car ils n’ont pas la confiance des marchés, donc les fluctuations sont plus instables, ce qui est source de déséquilibres pour les PED.
Dès lors, certains PED vont décider de revenir à une forme de stabilité des changes “Currency Board” (HK, Argentine), càd qu’on va ancrer son taux de change dans une monnaie de référence. L’avantage c’est que du coup la compétitivité des entreprises des PED est relativement claire par rapport au pays de la monnaie de référence. De plus, les investisseurs savent que la parité va rester la même entre la monnaie du PED et la monnaie de référence. Donc ce serait un moyen de restaurer la confiance.
-RODRICK (Nations et mondialisation, 2009) : Le problème c’est que du coup les PED vont gaspiller des ressources financières importantes pour maintenir le taux de change, alors qu’elles auraient pu être utilisé pour développer le pays, développer l
es infrastructures ou lutter contre la pauvreté.
Par exemple, le currency board a été mis en place en Argentine en 1991, il a très bien fonctionné, l’Argentine a attiré massivement des capitaux, donc ils ont massivement emprunté, mais en 2001, l’Argentine s’est retrouvée en défaut de paiement, donc a cessé cette politique.
-Barry EICHENGREEN (Exorbitant privilege, 2011) montre qu’on est à nouveau dans une situation de dilemme de Triffin en ce qui concerne le dollar, car le dollar est toujours la monnaie ultra dominante. Si les USA refusent de fournir des dollars aux autres pays, les échanges internationaux vont s’effondrer, mais si les USA fournissent des dollars en quantité illimitée, la confiance dans le dollar va s’effondrer. En effet aujourd’hui les réserves de change sont encore à plus de 60% en dollar.
-Patrick ARTUS et Marie VIRARD (La liquidité incontrôlable, 2010) montraient que le SMI était au bord de sombrer dans une “guerre dévastatrice des taux de change”. En effet, il y a une guerre de dévaluation entre la Chine (qui détient 3800 mrds $ de réserve de change qu’elle utilise pour instrumentaliser et stabiliser le YUAN par rapport aux principales autres monnaies), et les USA (3600 mrds de liquidités injectées entre 2008 et 2015 par la FED grâce au quantitative easing, ce qui a permis de dévaluer le dollar et rendre les entreprises américaines plus compétitives). Le risque serait de tomber dans un effet de représailles ou de dilemme du prisonnier (NASH).

  • -Les réformes de la gouvernance internationale
  • AGLIETTA (la globalisation financière : l’aventure obligée, 1990) constatait l’existence d’un polycentrisme monétaire grandissant avec trois devises clés : le dollar, le Yen japonais et l’écu européen.
  • Agnès BENASSY-QUERE et Jean PISANY-FERRY (Pourquoi réformer le système international, 2011) montraient qu’il fallait davantage internationaliser le Yuan et l’Euro, davantage les accepter internationalement, comme réserve de change et comme monnaie qu’utilise le FMI pour résorber des crises, afin de diluer le dilemme de Triffin, pour que le pouvoir soit davantage répartie et partagé pour avoir un SMI plus pacifié.
  • Shashi THAROOR (taking the Brics seriously, 2015) montre qu’il faut accorder une place plus importante aux PED dans les institutions internationales, sinon ils risquent de créer leur propre ordre mondial dans leur coin (15 juillet 2014 : banque mondiale des Brics). Ainsi, il faut redéfinir les règles qui régissent la gouvernance financière et monétaire internationale, afin qu’elles soient plus claires, transparentes et équitables, sinon, on pourrait assister à un conflit monétaire et financier généralisé entre l’occident et les BRICS.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Faut-il lutter contre les inégalités ?

A

-DUBET (Les places et les chances) : Il existe deux grands types d’inégalités : inégalité des chances / inégalité des places.
-John RAWLS (Théorie de la justice, 1971) explique que si l’on veut qu’une société soit socialement juste, il faut qu’elle respecte 3 principes : Une garantie des libertés de base pour tous / L’égalité des chances / Le maintient des seules inégalités qui profitent au plus défavorisés.
-KRUGMAN (Pourquoi les crises reviennent toujours ?) : Le début du XXè siècle représente “L’époque de Gatsby le magnifique”. Il veut dire qu’à l’époque des années 20, on a atteint un record d’inégalités qui vient culminer en 1929. Ce record a été battu aujourd’hui.
-AGLIETTA et BOYER : Les Trentes Glorieuses ont vu les inégalités se réduire grâce au compromis fordiste, qui correspond à la généralisation des méthodes de production fordiste à l’ensemble des secteurs de l’économie associé à un partage des gains de productivité en faveur des salaires et des salariés. Les méthodes fordistes permettent de dégager une valeur ajoutée et une grande partie de cette VA va être répartie sous forme de salaires dans la population. Du coup, la population va voir son niveau de vie progresser, donc la consommation progresse, la demande progresse à laquelle on répond par une production de masse qui permet des gains de productivité et des économies d’échelles, donc davantage de VA et donc davantage de salaires.
-PIKETTY (Le capital au XXIè siècle, 2013) : Entre 1987 et 2016, le PIB français a été multiplié par 1,7 par contre la fortune moyenne du TOP 500 a été multipliée par 5. Ainsi, le rendement du capital augmente plus rapidement que le PIB, au cœur de la dynamique des inégalités, il n’y a non pas les inégalités de revenus, mais surtout les inégalités de patrimoine.
-BOURGUIGNON (La mondialisation de l’inégalité, 2012) : Il montre que lors de la première mondialisation (1860-1914), on a eu un accroissement des inégalités entre les pays (colonisation), on a un décrochage entre les pays industrialisés, colonisateurs et les pays colonisés et/ou dominés.
Lors de la seconde mondialisation, on a une réduction des inégalités entre les pays, une réduction des inégalités de développement, mais on a une augmentation des inégalités au sein des pays. Les différences d’IDH se resserrent, par contre, le coefficient de Gini (inégalités de revenus au sein des pays) progresse.

—Il convient de lutter contre les inégalités au nom de la justice sociale et de l’efficacité économique.
–Face à la question sociale et la misère, l’espoir d’une société plus égalitaire.
-TONNIES (société et communauté) montre qu’on est passé de communauté (l’intérêt du groupe social prime sur l’individu) à une société (individualisme).
-DURKHEIM : Passage d’une solidarité organique à une société mécanique.
-MARX (Le capital) dénonce ces inégalités : Il montre que le capitalisme est inégal, injuste et s’enracine dans l’exploitation et la misère. Le travailleur travaille, et le gros de la VA qu’il va dégager va être accaparé par le capitaliste qui lui ne va verser qu’un salaire de subsistance au travailleur de manière à ce qu’il puisse survivre.
Pour lui, les capitalistes vont encourager et souhaiter le chômage (l’armée industrielle de réserve), car cela apporte un surplus de travailleurs qui permet en jouant sur l’offre et la demande de maintenir les salaires extrêmement bas et perpétuer l’exploitation.
Pour lui, l’ensemble de la structure morale, religieuse et politique (superstructure) ne fait que refléter le rapport de force économique (infrastructure). La superstructure n’est là que pour perpétuer, légitimer la domination bourgeoise.

–La lutte contre les inégalités au service de l’efficacité économique et sociale.
-ALESINA et RODRICK (1994) démontraient une relation empirique entre des niveaux d’inégalités importants et une croissance entravée. Pour les keynésiens, les inégalités limitent la demande et donc la croissance (loi psychologique fondamentale). En effet, si les ménages aisés captent une part trop importante du revenu national, cela va entraîner un déplacement des ressources vers l’épargne et non la consommation, or c’est la consommation et non l’épargne qui contribue à la demande et donc à la croissance d’un point de vue keynésien. Dès lors les inégalités expliquent le ralentissement de la croissance chez les keynésiens.
-STIGLITZ (the price of inequality, 2011) : Si on a un transfert de 5 points de richesse des 1% les plus riches vers les plus pauvres, cela devrait entraîner une hausse de la demande d’environ 2 points qui permettrait de faire baisser le chômage de 2 points.
-BERG et OSTRY (rapport du FMI) : Les inégalités auraient amené une croissance plus fragile et plus instable. Elles auraient un rôle important dans les fluctuations économiques. Ainsi, le niveau des inégalités serait la variable expliquant le plus l’instabilité économique. Pour ces auteurs, les inégalités pèsent même beaucoup plus lourd dans l’explication des fluctuations et des crises que la finance par exemple. Par ailleurs, en retour, cette instabilité économique a un effet sur les inégalités, cette instabilité économique aurait tendance à accroître les inégalités car elle accroît les revenus des riches, ce qui crée une cercle vicieux.
Donc les inégalités constituent une frein à la croissance, la lutte contre les inégalités est alors justifiée, et la redistribution contribuerait à la croissance.
-Modèle Bismarckien : Mécanisme de l’assurance sociale, càd que les citoyens vont s’assurer auprès de caisses, très souvent privée et en retour, cette caisse va leur venir en aide s’ils sont malades/retraitées/accident du travail.
-Modèle Beveridgien : n’importe quel citoyen, qu’il ait cotisé ou pas, doit être protégé, donc on va penser un système de sécurité sociale financé par l’impôt et qui fournit des prestations uniformes à toutes les formes de société.
-Gosta ESPING-ANDERSEN montre qu’aucun modèle ne correspond parfaitement à un de ces deux modèles. Il va distinguer trois types de modèle d’Etat providence dans le monde :
*Le Welfare State Liberal, où un Etat va intervenir en dernier recours et contraindre les individus à un retour rapide sur le marché du travail s’ils sont au chômage.
*Le modèle conservateur-corporatiste qui s’enracine sur le modèle Bismarckien et donc la qualité de la protection sociale dépend de la profession et des revenus (assurance sociale obligatoire et généralisée)
*Le régime social-démocrate, qui vise à renforcer la possibilité d’une indépendance individuelle, c’est une fusion entre la protection sociale et le travail.
-Loi de WAGNER (1878) : relation où il expliquait que “plus une société se développe, plus l’Etat devient dispendieux (qui exige des dépenses)”
-PEACOCK et WISEMAN (1967) : Effet de cliquet : en période de crise/guerre, le poids de l’Etat dans l’économie progresse mais une fois la guerre/crise fini, le niveau de dépenses ne revient pas à son niveau initial.
-KEYNES : “euthanasie des rentiers” : l’inflation fait fondre les patrimoines et va nuire aux rentiers (revenu fixe dans le temps). inflation = perte de pouvoir d’achat de la monnaie.
-PIKETTY (Le capital au XXè siècle) : Il montre comment l’inflation a été une des explications de la réduction des inégalités pendant les Trente Glorieuses.
-Règle de RAMSEY (1927) : Théorie de la fiscalité optimale : Cela suppose qu’un impôt optimal doit porter sur une assiette la plus large possible (le plus de personne possible) et affecter des biens et services dont l’élasticité de la demande au prix est faible voire nulle. (Une hausse de prix ne va pas affecter une baisse de la demande). Par exemple l’eau, sauf que cela serait injuste envers les ménages pauvres.
-DIAMOND et MIRRLEES (1971) : Ils montraient que pour éviter cette situation d’injustice, il faudrait avoir plein d’impôt différents en fonction des différents types de biens. La problème c’est que cela serait ingérable.
-Flat tax : Le plus important c’est que la fiscalité soit lisible et compréhensible pour tout le monde. On va tout taxer avec le même montant, du coup c’est très clair. Sauf que c’est très compliqué de définir un niveau de Flat tax. La Russie avait essayé autour de 17%.
-1913 en France, les 1% les plus riches détenaient 53% de la richesse nationale, contre 20% en 1980. En effet, les Trente Glorieuses ont été source de taxes énormes sur les hauts patrimoines en France.

  • –Il semble néanmoins que certaines inégalités restent bénéfiques et que la lutte contre les inégalités rencontrent des limites.
  • -Les inégalités sont “justes” et contribuent à l’efficacité économique.
  • SCH (théorie de l’évolution économique, 1912) : L’entrepreneur cherche une rente de monopole parce qu’il innove, il est en monopole sur une marché particulier, du coup il est price-maker, il peut donc réaliser un profit substantiel et donc gagner beaucoup d’argent. Chez SCH, l’appât du gain est consubstantiel à la dynamique d’innovation. Ainsi, sur les derniers siècles, la constitution des grandes fortunes est souvent liée à l’innovation, entrepreneuriat et la prise de risque (Ford, Disney, Jobs). Donc les inégalités sont incitatives, car on va chercher à posséder plus que les autres en prenant plus de risques, en investissant. Dès lors, la lutte contre les inégalités, les revenus de transfert, les prestations sociales sont vues comme une trappe à inactivité. Dans une vision libéral, l’inégalité est positive car elle est à l’origine de la croissance, de la destruction créatrice, du renouveau des structures économiques.
  • BOURGUIGNON : «Redécouper un gâteau de façon plus égalitaire rétrécit la taille du gâteau»
  • RICARDO : Seuls les profits permettent d’assurer la croissance à LT car ils permettent aux détenteurs de moyen de production d’investir et de ralentir l’arrivée de l’Etat stationnaire.
  • KALDOR (review of economic studies, 1956) : L’épargne d’un pays est fonction de la place qu’occupent les profits dans le partage des revenus. Le taux d’épargne national est croissant de la part des profits dans le revenu national.
  • Courbe de LAFFER : Trop d’impôt tue l’impôt : En dépassant un certain seuil, le taux d’imposition devient désincitatif. Elle aurait influencé REAGAN quand il a mit en place le Economic Recovery Tax Act dans les années 80, càd une réduction du taux marginal supérieur d’imposition, cela a certes augmenter les inégalités, mais aussi permis de l’innovation, de l’investissement, de la prise de risque et de la croissance.
  • Mouvement des pigeons : Ensemble d’entrepreneurs qui protestaient contre la taxation de la plus-value. L’espérance de gain est négative, car même si on réussit (ce qui est rare), l’Etat taxe tellement à la revent qu’on perd. Donc cela désincite l’aventure entrepreneuriale.
  • BARRO : Il observe que les pays où les inégalités sont les plus fortes sont les pays où on a les points de croissance supplémentaires les plus élevés (France = justice sociale mais peu de croissance ; USA, ALL, GB = croissance mais moins de justice sociale).
  • OKUN (Equality and Efficiency) montre que les économies nationales sont obligées de faire un arbitrage entre l’efficacité économique et la justice sociale. Les politiques de lutte contre les inégalités agissent sur le revenu marchand/disponible/ajusté, mais ces politiques se traduisent par une perte d’efficacité : augmenter la redistribution est désincitatif et ponctionner les hauts revenus diminue l’épargne national et donc l’investissement.
  • SMITH : Théorie du ruissellement : Si on laisse le haut de la pyramide sociale s’enrichir et prospérer, c’est l’ensemble de la société qui va en bénéficier. La richesse produite va se répandre jusque dans les plus basse couches du peuple par le mécanisme de la main invisible.
  • PARETO : Théorie de la circulation des élites : On ne peut pas empêcher les inégalités, elles seront toujours présentes, mais ce n’est pas un problème, le problème c’est si ce sont les mêmes familles qui accaparent le pouvoir génération après génération.
  • BECKER (le traité de la famille) : Les inégalités sont la conséquence d’un investissement en capital humain (ensemble des savoirs et savoir-faire accumulés par un individu qui le rendent plus productifs, plus employables, et mieux payés). Dès lors, il explique qu’aller à l’université est un arbitrage rationnel de l’homo-œconomicus.
  • BOUDON : L’école accroît les inégalités. En utilisant la méthode de l’individualisme méthodologique, il montre que si l’école perpétue les inégalités, ça résulte de stratégies individuelles. Ainsi, les ménages mesurent le coût d’opportunité des études et prennent une décision rationnelle. Donc les inégalités résultent de l’action personnelle des individus.
  • KUZNETS : La courbe de Kuznets : Les inégalités sont un passage obligé. En effet, quand une société se développe, on a dans un premier temps l’augmentation de la croissance qui va entraîner une augmentation des inégalités, puis quand cette augmentation de la croissance va se poursuivre, on va avoir un recul des inégalités. En effet la croissance se répand dans la population via une logique de trickledown.
  • -La lutte contre les inégalités rencontre des limites et est inefficace
  • Triangle d’HARBERGER à partir de la théorie des surplus de Marshall (si l’offre rencontre librement la demande, consommateurs et producteurs dégagent un surplus) : Si l’Etat taxe, alors le prix de l’offre va augmenter, dès lors, avec ce nouveau prix, un bon nombre de consommateurs n’est plus intéressé. Donc la quantité de demande baisse, et l’ensemble de la société perd ce volume de surplus. Donc la taxation a pour csq de réduire le bien-être, le surplus total au sein d’une société.
  • LANDAIS, PIKETTY, SAEZ (pour une révolution fiscale, 2011) : La fiscalité française est inefficace d’un point de vue économique car elle dés-incite les comportements d’investissements et entreprenariats. Elle est aussi inefficace socialement parlant, ils montrent qu’une personne qui gagne 2300E brut/mois paie un taux moyen d’imposition globale équivalent à celui d’une personne qui gagne 9500E brut/mois. En effet, une fois qu’on a un revenu assez élevé, on a les moyens de mettre en place des mesures d’optimisation fiscale. Donc la fiscalité française par son immense complexité va permettre à ceux qui ont un revenu assez élevé de bénéficier de cette complexité pour échapper à l’impôt ou réduire leur taux d’imposition. Donc la fiscalité française est économiquement inefficace et socialement injuste.
  • LEFEBVRE et MEDA (Faut-il brûler le modèle sociale français, 2006) montrent que bien qu’on ait des éléments enviables en France, un des meilleurs systèmes de santé, une sécurité sociale très généreuse, le tableau est plus sombre. On a une persistance de la pauvreté (1 chômeur sur 2 n’est pas indemnisé), le retour à l’emploi quand on est au chômage est complexe et douloureux, les contrats de travail sont de plus en plus instables (formes particulières d’emploi).
  • ROSANVALLON (La crise de l’Etat providence, 1987) : L’Etat souffre d’une triple crise : crise d’efficacité (il ne remplit plus sa mission), crise de légitimité (à cause de l’efficacité), crise de financement (explosion des dépenses et rentrées qui stagnent)
  • Rapport de l’OCDE et classement PISA : Pour une partie de la population française, le système scolaire français est un des meilleurs du monde (classes moyennes supérieures, milieu aisée). En revanche, pour l’autre partie de la population, c’est un très mauvais système.
  • BOURDIEU : Il met en évidence que l’école ne fait que perpétuer les inégalités. Elle sélectionne les élèves sur leurs patrimoines culturels en prenant comme référence la culture bourgeoise. Donc l’école n’est qu’un instrument pour perpétuer les inégalités en les justifiant.
  • ALGAN et CAHUC (La société de défiance, 2007) : Ils montrent que c’est difficile de faire des réformes en France, car on est dans une société où le peuple ne fait pas confiance aux institutions, aux décideurs politiques pour réformer. En France, on réforme chaque réforme avec défiance.
  • –A l’heure du retour criant des inégalités et de la révolution numérique, il convient de repenser la lutte contre les inégalités.
  • -Le grand retour des inégalités
  • RIFKIN (la fin du travail, 1997) : Depuis 1970, on a une multiplication des formes particulières d’emplois, “la multitude mal payée du tertiaire”, qui concerne en particulier les jeunes, et les travailleurs peu ou pas diplômés.
  • PIORE et DOERINGER (1971) : Il existe un dualisme du marché du travail : Un marché du travail primaire avec des travailleurs à fort capital humain, très qualifiés, bien payés, protégés, et ayant un salaire d’efficience. Et un marché secondaire, moins bien payé, où le travail est précaire. Ce dualisme est accentué par la qualification et la mondialisation.
  • FITOUSSI : On a des gagnants et des perdants à la mondialisation. Les gagnants sont les travailleurs hautement qualifiés, disposant d’un capital humain et à l’abri de la concurrence étrangère (avocat, médecin, ingénieur…). Les perdants sont les ouvriers soumis à la compétitivité prix et qui ne peuvent pas gagner face à des “hommes qui valent si peu” (BRAUDEL)
  • REICH (the work of nations, 1991) proposait un dualisme du marché du travail organisé autour de l’opposition entre les manipulateurs de symboles (marché primaire) et les travailleurs routiniers (marché secondaire). La mondialisation aurait donc creusé les inégalités entre ces 2 catégories. Entre 1975 et 1995, le salaire réel des travailleurs sans diplômes américains a baissé de 20% alors que celui des titulaires de diplômes a augmenté de 14%.
  • SAPIR (la démondialisation, 2011) expliquait la hausse des inégalités, la progression du coef de GINI par insertion dans la mondialisation et le libre-échange.
  • GODECHOT (la finance, facteur d’inégalités, 2011) montrait que la globalisation financière et la financiarisation des économies avait bénéficié seulement à une minorité de working rich qui ont pu faire fructifier leur patrimoine grâce à la finance et s’enrichir, mais le reste de la population n’en a pas vraiment bénéficié.
  • RAJAN : La crise des subprimes peut être expliqué par les inégalités. En effet, le revenu des ouvriers/classes moyennes a stagné voire baissé depuis 1980. Or le revenu des 1% les plus riches a explosé grâce à la mondialisation, la technologie et la globalisation financière. Donc on a inventé les crédits subprimes pour acheter la paix sociale. L’expansion du crédit responsable de la crise financière a été volontairement favorisée par les gouvernements américains successifs comme une solution pour permettre aux perdants de la mondialisation de continuer de consommer.
  • -Economie numérique et recul des inégalités
  • KRUGMAN (la mondialisation n’est pas coupable, 1996) : La mondialisation n’est pas coupable de la hausse du chômage, de la hausse de la précarité de des inégalités. Ce qui est coupable c’est un progrès technique qui est biaisé et qui ne bénéfice qu’exclusivement aux travailleurs qualifiés au détriment des travailleurs non-qualifiés qu’on va remplacer par des machines.
  • KUZNETS estimait que la vague d’innovations autour des TIC, le PT, apporte une prime sur les travailleurs qualifiés, ceux qui vont manipuler le PT et développer cette technologie. Au contraire, on a ceux qui vont subir ce PT, qui vont se faire remplacer par des innovations technologiques et qui vont être lésés par la révolution numérique et le PT. Ainsi, l’inégalité se fonde sur cette course permanente entre l’éducation et l’innovation.
  • GOLDIN et KATZ (the race between Education and Technology, 2007) montrent qu’il y a cette course permanente et si tes compétences ne suivent pas le rythme des innovations, alors tu feras partie de ceux qui sont lésés par la révolution numérique.
  • Xavier NIEL : Ecole 42 : Elle forme tous les ans 1000 programmeurs (40% des élèves n’ont pas le bac et 25% ont un casier judiciaire) (chiffres de NIEL dans une interview à Challenge en 2016)
  • Tous les ans 120 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplômes dans une économie où le plus important est le course aux diplômes. L’économie numérique pourrait aider à régler ce problème.
  • PEREZ (Technological Revolution and Financial Capital : The Dynamics of Bubbles and Golden Ages, 2003) : Toute révolution technologique suit un schéma en 3 étapes : l’installation / le turning point / l’âge d’or. On serait dans une période de Turning point, il faudrait créer des nouvelles institutions pour accoucher sur un nouvel âge d’or.
  • COLIN (une protection sociale en phase avec l’économie numérique) : La France est à la croisé des chemins. La révolution numérique a rendu notre modèle d’Etat providence et notre sécurité sociale totalement obsolète. En effet, la sécurité sociale a été créée pendant une période de forte croissance, de plein-emploi avec des CDI à temps plein. Mais aujourd’hui, les formes d’emplois, les moyens de revenus ont changé et la sécurité sociale n’est plus adaptée car elle n’est pas pensée pour ce type d’économie. Alors il faudrait l’abolir (scénario THATCHER) ou la réinventer (scénario ROOSEVELT).
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

L’Europe sera monétaire ou ne sera pas

A
  • TODD : Normalement en économie, c’est la monnaie qui doit être mise au service de l’économie et non l’inverse. Or en Europe, c’est l’économie qui serait mise au service de la monnaie. Ainsi, au nom de l’Euro, des règles monétaires imposées à la banque centrale, la zone euro s’est enfermée dans un chômage de masse (10%).
  • Bela BELASSA (Theory of economic integration) : La zone euro correspondrait à une typologie en 5 étapes :
  • La zone de libre-échange par le traité de Rome en 1957
  • L’union douanière en 1968
  • Le marché commun avec l’acte unique en 1986
  • L’union économique avec le traité de Maastricht en 1992
  • L’UEM avec la mise en place de l’euro en 1999
  • PIKETTY/TODD : La construction monétaire serait la cause de tous les problèmes qui touchent les pays européens. Elle serait illégitime, dogmatique, responsable de la faible croissance, du chômage de masse et de la stagnation économique.

—L’Europe monétaire apparaît comme une condition sine qua non du “rêve Europe”
–Une nécessaire coopération monétaire en Europe au lendemain de la SGM
-RUEFF : Europe monétaire (1949) : contexte particulier car l’Europe est détruite, les monnaies européennes ne valent presque rien, et les relations monétaires entre les pays sont quasi inexistantes. Dès lors, la construction européenne commence du point de vue monétaire. Tout d’abord l’UEP (1950) qui consiste à répartir l’aide du plan Marshall. Jusqu’en 1971, l’Europe n’a pas besoin de construction monétaire car les relations entre les monnaies sont stables grâce à Bretton Woods.
Mais en 1971 puis 1976, le système de changes fixes va plonger les monnaies européennes dans l’anarchie. Pour assurer une stabilité nécessaire aux échanges, les pays européens vont mettre en place le serpent monétaire européen (1972-1978), qui va stabiliser les variations de change (limitées à 2,25% du taux bilatéral). Il crée une stabilité favorable aux échanges puisqu’il permet d’éviter les risques de change. Cependant, ce système et très complexe à gérer pour les banques centrales qui doivent maintenir la parité de leur monnaie face à toutes les autres monnaies.
Alors, en 1979, on crée le système monétaire européen (SME), au centre duquel on retrouve l’ECU, qui est une unité composé d’un panier de monnaie européenne. Dans le cadre du SME, chaque monnaie a une parité fixe par rapport à l’ECU, on a un système à la fois flottant (l’ECU change tous les jours) et fixe (chaque monnaie maintient sa parité face à l’ECU). Donc cela avantage les entreprises et les échanges car les parités sont fixes et c’est plus facile à gérer pour les banques centrales.

–La crise du SME et le passage à la monnaie unique
-La réunification allemande perturbe le SME car elle entraîne une poussée inflationniste en Allemagne. Face à ce phénomène, la Bundesbank va chercher à maîtriser l’inflation avec une politique monétaire restrictive, qui a pour conséquence de faire apprécier le Dutch mark sur le marché des changes. (Théorie de la PPA relative de FRANKEL = une politique monétaire restrictive entraîne une hausse du taux de change)
Or, comme le DM s’apprécie, l’ECU s’apprécie aussi, donc les autres pays doivent faire monter leurs taux de change. Ils vont donc faire des politiques monétaires restrictives. Or ce type de politique est normalement mis en place pour lutter contre l’inflation, en vertu de la courbe de PHILLIPS, elle s’accompagne donc d’une poussée du chômage. Ainsi, en France, la politique du franc fort fera 3 millions de chômeurs autour de 92-93.
-A ce moment, SOROS anticipe que la livre sterling ne pourra pas rester dans la SME, car la politique monétaire restrictive entraîne un marasme économique et un chômage élevé, et la banque d’Angleterre n’a pas suffisamment les moyens de faire progresser la livre sterling. Il spécule ainsi sur la chute de la livre sterling et sa sortie du SME, il réussi son coup, fait sortir la livre du système et gagne 1 milliard de dollars. Il obtiendra le surnom de “l’homme qui a fait sauter la banque d’Angleterre” (KRUGMAN, pourquoi les crises reviennent toujours).
-L’Europe monétaire doit se réinventer. En 1992, le traité de Maastricht définit une feuille de route pour que les pays de l’UE s’acheminent vers une monnaie unique et commune : l’euro. Pour assurer la crédibilité de cette monnaie, il faut prévoir des critères de convergence qui seront assurés avec le pacte de stabilité et de croissance de 1997 qui prévoit que les déficits ne doivent pas excéder 3% du PIB, les dettes publiques 60% du PIB, la BCE sera indépendante du pouvoir politique et elle aura une inflation target de 2%.
-KYDLAND et PRESCOTT (Rules rather than discretion, 1977) : Ce traité correspond à une politique de règles à leur sens. Ils préconisent qu’une institution pour qu’elle soit crédible a besoin de règles strictes, d’objectifs clairs, et d’outils qu’elle peut définir ex-ante. L’avantage, c’est que c’est strict, clair, et on peut ancrer les anticipations des agents. Néanmoins, elle manque de flexibilité.

–Le pari de l’Euro : convergence et stabilité dans le cadre d’une ZMO
-Courbe en J : Dans le cadre du SME, face à un choc asymétrique, des pays en difficulté pouvaient dévaluer, la dévaluation apporte une bouffée d’oxygène en cela qu’elle permettrait à une économie nationale de retrouver sa compétitivité prix et réduire son déficit commercial.
Ainsi, dans un premier temps, on va creuser le déficit extérieur par un effet prix (ce qu’on importe est plus cher, ce qui va creuser le déficit), puis on va le réduire grâce à un effet volume (ce qu’on exporte est moins cher du fait de la dévaluation, donc on exporte davantage), ce qui permet une amélioration de la conjoncture économique avec une hausse de la croissance et une baisse du chômage.
-Rapport PADOA-SCHIOPPA (1987) : Si on adopte la monnaie unique, on ne pourra plus résoudre les chocs asymétriques. En effet, on ne peut plus dévaluer un pays en particulier, donc on ne peut plus résoudre un problème de manière ciblé.
-MUNDELL (Theory of optimum currency area, 1961) : Il montre qu’il y a quand même des possibilités et des perspectives : dès lors que les prix et les salaires sont relativement rigides, la variable d’ajustement face à un choc asymétrique dans une zone est la mobilité du facteur travail. Mais en Europe, le problème est la barrière linguistique, seulement 1% des travailleurs européens travaillent dans un autre pays. Néanmoins, le système de Bologne (1998) cherche à harmoniser les systèmes d’enseignement, à mettre en place une reconnaissance mutuelle des diplômes.
-JOHNSON propose une plus grande intégration budgétaire avec des transferts de budget, pour cela il faudrait un budget central qui va pouvoir allouer des capacités financières aux états en difficulté. Mais le problème de l’UE c’est que le budget européen n’est pas très important (3% de la somme des budgets nationaux).
-FRANKEL et ROSE : Le fait d’avoir la même monnaie va renforcer les liens commerciaux entre les pays et va donc faire en sorte que les variables macro-économiques soient davantage corrélées et symétriques, on réduit donc la proba qu’un choc touche différemment les différents pays.
-GIAVAZZI et PAGANO (1988) : crédibilité importée : Quand un pays pas très crédible va être dans une union avec un pays crédible, il va bénéficier de manière importée de la crédibilité du pays plus crédible.

  • –Bien que sa dimension monétaire monopolise l’actualité, il ne faut pas oublier que l’Europe a été et est encore commerciale, agricole, économique ou industrielle.
  • -L’Europe industrielle
  • AGLIETTA et BRAND (Pour un nouveau deal pour l’Europe, 2013) appelle à un “Buy European Act”, càd confier les marchés publics européens exclusivement à des entreprises européennes, ça permet de confier des débouchés privilégiés aux entreprises européennes, ça permet de développer le tissu économique et de favoriser l’expansion des PME pour qu’elle puisse grossir sur le marché national et européen grâce à ces marchés publics.
  • -L’Europe agricole
  • PAC mise en place à l’échelle de l’UE, fonde des mesures de contrôle des prix et des subventions visant à moderniser et développer l’agriculture (40% du budget européen). Mais refus du libre-jeu du marché qui donne lieu à des conflits entre les USA, l’Europe et les PED, car ces derniers ne peuvent que difficilement exporter des denrées agricoles vers les marchés européens et américains, ce qui représente un coût d’opportunité de 200 milliards de dollars par an.
  • -L’Europe commerciale
  • KRUGMAN (geography and trade, 1991) : Des pays géographiquement proches ont tendance à commercer entre eux, c’est l’effet d’agglomération spatiale.
  • MONTESQUIEU (l’esprit des lois) : “Doux commerce”, il appelait à davantage d’échanges commerciaux entre les pays, ce qui devrait favoriser la paix.
  • Jacob VINER (The custom union issue, 1957) montre que l’Europe commerciale va donner lieu à un effet de distorsion de trafic avec les pays extérieurs à la zone, et un effet de création de trafic au sein de cette union régionale, puisqu’on va accroître la densité des échanges au sein de la zone. (70% des échanges européens sont intra-européens)
  • BRANDER et SPENCER (Export subsidies and international market share rivalry, 1983) montrent qu’à partir du moment où il existe des rendements d’échelle croissants sur un marché oligopolistique, des subventions publiques sont justifiées pour faire entrer un nouvel acteur.
  • RODRICK (Nations et mondialisation, 2009) : Les unions économiques et monétaires sont une alternative temporaire au dogme du libre-échange qui ne fonctionne plus. La solution est de penser et d’appliquer la mondialisation au sein d’une union, avec des pays proches géographiquement, mais aussi en terme de macro-économique et de niveau de développement.

—Si l’on veut éviter que l’Europe monétaire vienne à bout de l’Europe, celle-ci doit être repensée et réformée
–Crise de l’euro et crise de l’Europe
-Relance coordonnée (2008-2009) : réflexe keynésien, la somme des plans de relance européen s’élève à 210 milliards d’euros, contre 825 milliards de dollars aux USA. On fait une relance coordonnée car une relance isolée est inefficace en économie ouverte (la propension marginale à importer réduit l’efficacité du multiplicateur). Ainsi, sans relance coordonnée, on risque une situation de dilemme du prisonnier (NASH).
-Ces relances coordonnées ont impliqué un creusement des déficits et des dettes publiques (FR : 64% en 2007, 100% en 2018).
En 2010, un crise des dettes publiques se déclenchent dans les PIIGS, cela se manifeste par une perte de confiance des marchés financiers, et accroît la prime de risque, donc les taux d’intérêts des banques vers ces pays.
-Dès lors, la BCE, la commission européenne et le FMI ont formé la TROIKA pour chercher des solutions : ils vont financer les états en difficulté tout en exigeant des plans d’austérité afin d’assainir structurellement la situation des finances publiques. On va aussi créer des institutions supranationales comme les MES (mécanisme européen de stabilité), qui est une caisse commune où on met l’argent qui va être prêté aux états en difficulté.
-SAPIR (Le vote grecque ou la revanche du non au référendum de 2005, 2015) : Seconde crise des dettes publiques en Grèce, le peuple grecque par référendum a refusé un plan d’aide et d’austérité proposé par l’UE, mais deux jours plus tard, le gvt TSIPRAS accepte ce plan. Dès lors, SAPIR montre que l’institution démocratique constitue un déni de démocratie. Ainsi, la BCE a une nature tyrannique et il voit dans le “non” grecque une victoire du peuple sur la technocratie mais qui n’a pas duré longtemps. Il compare l’austérité imposée à la Grèce à celle imposée par le chancelier BRUNING à l’Allemagne dans les années 30, c’est celui qui a précédé Hitler et qui a mis en place une politique d’austérité très stricte en Allemagne qui est considérée comme une des causes du nazisme.
-ALGAN et CAHUC (la société de défiance, 2007) : La France s’enfonce dans la dette et ne parvient pas à réduire son endettement et à mener des réformes structurelles, la croissance tourne à 1%, le chômage est massif, les déficits publics sont massifs, la dette est préoccupante, les taux de prélèvements obligatoires deviennent désincitatifs, proches de 45% au point d’illustrer la courbe de LAFFER. Face à ces problèmes, il semble que la France ne parvienne pas à mettre en place des réformes suffisantes pour faire évoluer ses structures macro-économiques et son mode de fonctionnement de l’état. La difficulté de mettre en place des réformes en France a été mise en évidence par ALGAN et CAHUC qui montraient que la France était une société de défiance, càd que le peuple français a une défiance vis-à-vis des institutions et du pouvoir politique, ce qui rend la conduite de réformes très complexes. Ils montrent que dans la culture scandinave, les peuples sont enclins aux réformes, alors qu’en France, les gens descendent dans la rue. Donc il y a une réelle difficulté en France de réformer la société, de réformer l’économie et de réformer l’appareil d’état.
-STIGLITZ : C’est l’Allemagne qui a imposé pendant des années un euro fort qui a pénalisé la compétitivité des pays européens, c’est aussi l’Allemagne qui a imposé une orientation de monétariste un peu dur au sein de la BCE lors du traité de Maastricht.
-RICHEBAKER (ECU contre Mark, le duel caché de Maastricht, 1992) montre que les allemands ont obtenu un euro fort, car ils ont accepté de renoncer au DM à l’unique condition que l’euro soit une monnaie forte, afin de se protéger contre l’inflation.
-SAINT-ETIENNE (La fin de l’euro, 2009) montrait que l’Europe avait besoin de deux euros, un euro fort pour les pays du Nord qui ont une compétitivité hors-prix, et un euro faible pour les pays du Sud qui ont une compétitivité prix.

  • -L’Europe a besoin de davantage de pragmatisme et de convergence
  • FITOUSSI : Pendant très longtemps, avoir choisi de maintenir une inflation target de 2% a été absurde, car pour les keynésiens, la maîtrise de l’inflation amène du chômage.
  • Néanmoins, avec la crise des dettes publiques, il y a eu une inflexion, DRAGHI a décidé de mettre en place une politique de QE, càd au rachat de créance par les banques centrales pour injecter des liquidités dans le système financier, bancaire, et dans l’économie réelle. C’est une politique de création monétaire par nature inflationniste, qui permet à l’euro de reculer sur le marché des changes (théorie de FRANKEL) et permet donc aux entreprises de gagner en compétitivité prix. A l’été 2016, on a atteint 1000 d’euros de QE. Ainsi, les institutions européennes semblent avoir évolué vers un pensée plus keynésienne, plus pragmatique, plus souple, au détriment du dogme de la maîtrise de l’inflation.
  • Pour PIKETTY, il faudrait dans un premier temps, organiser une conférence sur la dette de la zone euro et prendre toute la dette qui est supérieure à 60% de chaque pays et la mettre dans un fond commun de restructuration, car “L’Europe s’est construite sur l’annulation des dettes du passé”. Puis, dans un second temps, créer une chambre parlementaire de la zone euro dans laquelle chaque pays va être représenté par ses députés issus de son parlement national en proportion de sa population. Cette chambre parlementaire doit fixer les niveaux communs de déficits publics et d’investissements publics. En effet, ce n’est plus à la commission européenne ou à des institutions pas vraiment démocratiques de fixer ces règles.
  • TODD critique un dogmatisme européen sur la mondialisation et le libre-échange. En effet, on s’ouvre aux BRICS et aux USA alors que ces pays sont protectionnistes (protectionnisme éducateur). Dès lors, cela met en difficulté nos industries européennes et contribue au chômage de l’Europe. Ainsi, il suggère de revenir à un protectionnisme de relance et coopératif pour favoriser l’emploi. Cela est rendu possible car l’Europe est une union de 500 millions d’individus et de consommateurs qualifiés, autrement dit autant de débouchés qu’on peut réserver aux industries européennes.
  • 2002 : Le conseil européen de Barcelone avait défini le modèle social européen comme un équilibre entre la prospérité économique et la justice sociale.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly