Révision examen de mi-session Flashcards
(56 cards)
Quels sont les principaux constituants de la fibre musculaire ?
1) Le sarcolemme : membrane cellulaire du myocyte ;
2) Sarcoplasme : le liquide intracellulaire
3) Les noyaux : en périphérie (les myocytes sont l’un des rares types de cellules de l’organisme à posséder plusieurs noyaux).
4) Réticulum sarcoplasmique : réseau organisé parallèlement aux myofibrilles; version spécialisée du réticulum endoplasmique cellulaire; il contient des réserves de calcium nécessaires à la contraction
5) Tubules T : Ouvertures dans le sarcolemme et tubules descendant de manière perpendiculaire aux myofibrilles, transmettent l’influx nerveux aux citernes terminales du réticulum sarcoplasmique, contenant le calcium.
6) Mitochondries, dont la densité et l’activité dépend du type de fibres
7) Myofibrilles : composées des protéines contractiles de la fibre, allant de quelques centaines à quelques milliers par fibre, selon sa taille et son type.
Quels sont les différents éléments d’une unité motrice ?
Chaque unité motrice se compose d’un seul motoneurone alpha et de l’ensemble des fibres musculaires innervées par ce motoneurone. Dans une unité motrice de type I, ce nombre de fibre est généralement inférieur ou égal à 300. Dans une unité motrice de type II, le motoneurone est plus gros, et innerve généralement 300 fibres ou plus. Lorsque le motoneurone transmet des potentiels d’action, toutes les fibres qu’il innerve sont stimulées à l’unisson.
Quelles sont les différentes étapes du couplage excitation-contraction ?
- Un signal électrique (potentiel d’action) venant du cerveau ou de la moelle épinière est produit
- Un motoneurone alpha relâche de l’acétylcholine (ACh) dans la fente synaptique de la jonction neuromusculaire
- L’ACh se lie à des récepteurs sur le sarcolemme, engendrant l’entrée de sodium dans la cellule
- Si suffisamment d’ACh est relâché pour générer un potentiel d’action, celui-ci est transmis à la fibre musculaire en entier, le long du sarcolemme et des tubules T
- Le potentiel d’action déclenche l’ouverture de canaux voltage-dépendants situés sur le réticulum sarcoplasmique, ce qui provoque le relâchement d’ions calcium (Ca2+) dans le sarcoplasme
- Le Ca2+ se lie à la troponine sur le filament fin (actine). Cette dernière retire la tropomyosine des sites actifs d’actine, ce qui permet aux têtes de myosine de se lier aux filaments d’actine, en présence d’ATP.
Quel rôle le calcium joue-t-il dans la contraction musculaire?
a. Le calcium est stocké dans le réseau du réticulum sarcoplasmique des fibres. Il est libéré par des canaux calciques suite à la dépolarisation de la fibre. La concentration intracellulaire en calcium augmente alors, et le calcium se fixe à la troponine.
b. Celle-ci change alors de configuration spatiale. Cela déplace les filaments de tropomyosine, et découvre les sites actifs sur les filaments d’actine.
c. Cela permet la liaison entre l’actine (filaments fins) et les têtes de myosine (filaments épais) préalablement enrichis en énergie par l’hydrolyse d’ATP.
Décrivez la théorie des filaments glissants. Comment les fibres musculaires se raccourcissent-elles?
a. L’hydrolyse d’une molécule d’ATP par l’enzyme ATPase sur une tête de myosine lui fournit l’énergie nécessaire pour adopter une configuration en position de haute énergie.
b. Suite à la dépolarisation de la fibre, la liaison d’ions calcium aux filaments fins permet le dégagement des sites actifs d’actine. Les têtes de myosine se fixe à l’actine, formant un pont d’union (ou d’actomyosine). Les têtes sont alors positionnées perpendiculairement aux filaments dans la myofibrille.
c. Le largage des ions phosphate puis de l’ADP permettent le dégagement de l’énergie potentielle stockée dans la tête de myosine. Cela entraîne le basculement de la tête de myosine, passant de 90 degrés à 45 degrés par rapport au filament de myosine.
d. Ce basculement vers le centre du sarcomère (la ligne M) provoque la traction des extrémités du sarcomère vers son centre, provoquant le raccourcissement (la contraction) musculaire.
e. La liaison puis l’hydrolyse d’une nouvelle molécule d’ATP permet le détachement de la tête.
f. Ce cycle continue pour toutes les têtes de myosine des myofibrilles de la fibre, tant que l’ATP et le calcium sont présents en concentrations suffisantes pour soutenir le débit métabolique de la fibre. C’est la somme du mouvement de toutes les têtes en continu qui engendre le raccourcissement de tous les sarcomères de la fibre, et donc sa contraction.
Quelles sont les caractéristiques fondamentales des fibres musculaires lentes et rapides?
a. Les fibres lentes sont conçues pour produire longtemps un débit métabolique modéré. Leur système d’énergie le plus performant est donc le système aérobie (on dit qu’elles possèdent une capacité oxydative élevée), ce qui leur confère une puissance inférieure, mais une meilleure résistance à la fatigue. Tout est donc conçu pour maximiser l’apport et l’utilisation de l’oxygène :
i. Une densité élevée de capillaires en périphérie de ces fibres
ii. Une concentration plus élevée en myoglobine dans ces fibres
iii. Une densité plus élevée en mitochondries et en enzymes du système aérobie, ce qui confère une capacité oxydative supérieure.
Leur vitesse de contraction est réduite, entre autres à cause du type d’enzyme ATPase sur les têtes de myosine. Suite à l’entraînement, leur potentiel hypertrophique est plus faible, mais leur potentiel d’augmentation de capacité oxydative est supérieur.
b. Les fibres rapides présentent des caractéristiques opposées. Elles ont une capacité anaérobie accrue, et donc une concentration accrue d’enzymes glycolytiques et de créatine kinase. Leur dépolarisation est plus rapide et l’ATPase sur les têtes de myosine agit également plus rapidement. Pour ces raisons, elles sont aptes à produire une force plus élevée, et ce, plus rapidement (donc une puissance plus élevée). Elles ont toutefois une résistance moindre à la fatigue, car leur production d’ATP repose en plus grande partie sur les systèmes anaérobie. Suite à l’entraînement, leur potentiel hypertrophique et de gain de force est plus élevé, mais leur potentiel d’augmentation de capacité oxydative est inférieur aux fibres lentes. Les fibres rapides peuvent être subdivisées en fibres IIb (les plus fortes et rapides, spécialistes des systèmes anaérobie, mais les moins endurantes), et IIa (présentant des caractéristiques intermédiaires).
c. Finalement, il est important de noter que ces coupures ne sont pas nettes. Le potentiel anaérobie des fibres lentes peut également croître, tout comme le potentiel aérobie des fibres rapides, en fonction de l’entraînement effectué.
Quelle est la part de l’hérédité dans la distribution des fibres musculaires lentes et rapides? Dans quelle mesure la structure des ces fibres conditionne-t-elle la performance sportive?
a. L’hérédité détermine en grande partie la proportion de fibres de type I, IIa et IIb d’un individu, bien qu’il semble que certains changements soient peut-être possibles avec l’entraînement prolongé sur plusieurs années. C’est l’innervation (le type de motoneurone) qui détermine le type de fibres d’une unité motrice, et ce, dès les premières années de vie.
b. Évidemment, la proportion de fibres de type I vs type II contribue à déterminer la capacité aérobie maximale, la capacité anaérobie maximale. En d’autres termes, la capacité en endurance, en force ou en puissance musculaire. L’hérédité est donc un déterminant important de la performance sportive dans différentes disciplines.
Quelle relation existe-t-il entre la force musculaire produite et le recrutement des fibres lentes et rapides?
Le principe d’ordre de recrutement des unités motrices stipule que la proportion de fibres de type II recrutées augmente en fonction de l’intensité de l’effort (et donc de la force déployée). Plus un motoneurone est gros, plus il doit être excité pour se dépolariser. Une fois celui-ci dépolarisé, il recrutera toutes les fibres composant son unité motrice (loi du tout ou rien).
Comment s’effectue le recrutement des fibres musculaires
a. Lors d’un saut : Recrutement rapide des trois types de fibres, pour une production rapide de force (force explosive).
b. Lors d’une course de 10 km ? Recrutement préférentiel de fibres de type I et un peu de fibres IIa. La proportion de fibres de type IIa peut graduellement augmenter à mesure que l’effort se prolonge. Cette augmentation dépend de l’endurance de l’individu.
c. Lors d’un marathon? Recrutement préférentiel de fibres de type I. La proportion de fibres de type IIa peut augmenter graduellement à mesure que l’effort se prolonge, toujours selon l’endurance de l’individu.
Donnez des exemples de contractions musculaires :
Concentriques : Lever d’une charge
Statiques (isométriques) : pousser contre un mur
Excentriques : retenir une charge pour la déposer doucement au sol.
Pour qu’un muscle donné développe sa force maximale, quelle doit-être sa longueur initiale?
La longueur des sarcomères dont être d’environ 80 à 120% de leur longueur au repos. Ceci permet le contact du plus grand nombre de têtes de myosine et de sites actifs d’actine. Une élongation plus importante réduit le nombre de têtes de myosine qui ont accès aux filaments fins. Une raccourcissement plus élevé engendre le chevauchement des filaments épais.
Quelle relation existe-t-il entre la force et la longueur d’un muscle?
Les muscles très élongés et très raccourcis déploient peu de force, entre autres pour la raison expliquée à la question précédente.
D’autre part, pour les muscles actionnant des articulations qui forment un bras de levier du 3e type, un certain niveau d’élongation correspond à l’angle articulaire permettant de maximiser la composante vectorielle contribuant directement au mouvement, et donc d’optimiser la transmission de force d’un point de vue biomécanique.
Lors de la contraction musculaire, quel rôle joue la titine?
Elle joue un rôle de support des filaments fins et épais. De plus, elle agit au sein des sarcomères comme un « ressort » qui permet de générer une force supplémentaire lors de contractions excentriques. Certains travaux de recherche suggèrent aussi qu’elle pourrait jouer un rôle plus actif lors des contractions concentriques, et qu’elle serait également activée par l’afflux de calcium lors de la contraction.
Explication du test de Wingate : puissance maximale relative et absolue
La puissance (en Watts) la plus élevée mesurée durant le test. Généralement atteinte dans les premières 5-7 secondes du test. Il s’agit d’un bon indicateur du débit métabolique maximal des membres inférieurs, et est associée à la filière énergétique SAA (majoritairement alimentée par le système ATP-PCr).
La puissance absolue est exprimée en watts, alors que la puissance relative est exprimée en watts/kg de poids corporel. La puissance absolue peut s’avérer un indicateur intéressant dans des situations où la production de force absolue est un déterminant important de la performance, par exemple chez des joueurs de ligne au Football. La puissance relative au poids est un indicateur intéressant dans des situations où la puissances générée vise à déplacer rapidement son propre poids, c’est-à-dire lors de situations sportives impliquant des sprints et des accélérations fréquentes
Explication du test de Wingate : Puissance moyenne relative et absolue
La puissance moyenne (en watts) durant l’ensemble du test. Il s’agit d’un bon indicateur de la capacité totale de la filière énergétique SAA (alimentée en majorité par le système ATP-PCr, et en partie par les systèmes glycolytique et oxydatif).
La valeur relative de ce résultat est particulièrement intéressante en tant qu’indicateur de la capacité à déplacer son corps rapidement durant une période d’une trentaine de secondes (par exemple, chez les joueurs de hockey, où une présence sur glace dure 30 à 45 secondes. Il s’agit donc d’un indicateur de l’endurance à intensité maximale.
Explication du test de Wingate : Indice de fatigue
L’indice de fatigue est le pourcentage de réduction de la puissance durant le test, par rapport à la puissance maximale atteinte. Il est donc calculé comme suit : ((Puissance maximale – puissance minimale)/ Puissance maximale )𝑥 100
L’indice de fatigue est influencé par la contribution relative des systèmes anaérobie et aérobie dans la production totale d’ATP durant le test. Les systèmes anaérobie ont un débit métabolique maximal accru, mais une capacité plus faible. C’est pourquoi, en général, les personnes avec une meilleure capacité des systèmes anaérobie atteignent une puissance maximale plus élevée, mais cette puissance chute plus fortement durant le test. Leur indice de fatigue est donc plus élevé. Les personnes avec une meilleure capacité aérobie atteignent une puissance maximale moins élevée, mais cette puissance chute moins fortement. Leur indice de fatigue est donc plus bas.
Explication du test de Wingate : Travail anaérobie total
Ce résultat est le travail mécanique total accompli durant les 30 secondes du test. Il s’agit donc de la mesure de la quantité totale d’énergie mécanique transmise à l’ergocycle par les contractions musculaires des membres inférieurs. Exprimé en kilojoules (Rappel : 1 kcalorie ≈ 4.18 kjoules).
Une erreur fréquente est d’interpréter ceci comme la dépense énergétique totale de la personne pendant le test. Or, la dépense énergétique totale est beaucoup plus élevée que l’énergie mécanique produite. Lors d’un effort à dominante aérobie, environ 75% de l’énergie dépensée est perdue en chaleur (d’où l’augmentation de la température corporelle). L’efficacité mécanique des systèmes anaérobie est plus élevée, et la perte d’énergie sous forme de chaleur est plus basse, mais représente tout de même plus de la moitié de la dépense énergétique. Deuxièmement, une certaine quantité d’énergie est dépensée par des muscles qui ne contribuent pas directement au travail sur les pédales de l’ergocycle. Ceci inclut les muscles des bras, les muscles stabilisateurs de la sangle abdominale, et les muscles respiratoires. Finalement, la dépense énergétique associée au métabolisme de repos (fonctionnement des organes vitaux) doit être ajoutée à ce total.
Échauffement au test de Wingate
L’échauffement n’a pas d’impact sur la puissance maximale ni sur la puissance moyenne atteintes lors du test. Toutefois l’échauffement permet la préparation cardiovasculaire et respiratoire au test, ce qui réduit le risque d’hypotension et d’étourdissements post-exercice.
Lors de l’échauffement, l’exercice préalable des membres inférieurs augmente le débit métabolique des muscles principaux agonistes durant le test. L’augmentation de la température et du débit métabolique stimule la vasodilatation du réseau artériel (principalement les artérioles) assurant la perfusion de ces 3 muscles.
En bref, lors d’un test d’effort maximal de très courte durée comme le test de Wingate, l’échauffement semble jouer un rôle principalement sécuritaire.
Retour au calme au test de Wingate
Après un exercice d’intensité maximale, l’arrêt drastique de l’effort implique l’arrêt soudain des contractions musculaires des muscles actifs, et donc du mécanisme de pompe musculaire, ainsi qu’une chute rapide de la ventilation, et donc du mécanisme de pompe respiratoire. Ces deux pompes facilitent grandement le retour veineux. Comme le débit cardiaque reste élevé un certain temps après un effort d’intensité maximale, mais que les mécanismes de pompe musculaire et respiratoires sont moins efficaces, une accumulation de sang dans les veines des membres inférieurs peut survenir. Cette accumulation implique une chute de la pression artérielle au niveau thoracique, et une réduction de la perfusion des territoires supérieurs, dont le système nerveux central. Il y a risque d’étourdissements secondaires à l’hypotension post-exercice.
Lors du retour au calme, le fait de continuer à pédalier à intensité plus faible permet 1) la conservation des mécanismes de pompe musculaire respiratoire, et 2) une réduction plus graduelle du débit cardiaque. Ces effets permettent le maintien d’une pression sanguine plus élevée dans les veines des membres inférieures, favorisant un retour veineux plus important. Ceci permet de réduire le phénomène d’hypotension post-exercice et donc de réduire ou même d’éviter les étourdissements associés.
Le travail anaérobie total porte-t-il bien son nom?
Non ; ce résultat porte mal son nom. Ce résultat indique l’énergie mécanique totale ayant été transférée des membres inférieurs aux pédales de l’ergocycle. Cette énergie mécanique provient de la contraction des muscles agonistes au mouvement de pédalage. L’énergie mécanique provenant de ces contractions musculaires est fournie par l’ATP, qui est l’hydrolysé au niveau des têtes des filaments de myosine.
Trois systèmes énergétiques resynthétisent l’ATP dans les muscles. Durant les premières secondes d’un effort maximal comme le test de Wingate, la synthèse d’ATP est presque entièrement assurée par les systèmes anaérobie (ATP-PCr et glycolyse). Toutefois, ces systèmes ont une faible capacité et ils se fatiguent à mesure que l’effort se poursuit. En parallèle, la ventilation et le débit cardiaque augmentent, ce qui augmente la livraison de sang oxygéné vers les muscles actifs. En conséquence, durant les 30 secondes que dure ce test, une transition s’opère, et la synthèse d’ATP par phosphorylation oxydative (le système aérobie) augmente graduellement durant les 30 secondes du test. Au total, à la fin d’un effort maximal de 30 secondes, environ 25 à 30 % de tout l’ATP consommé aura été produit par le système aérobie.
Expliquez pourquoi les sportifs spécialistes de sports d’endurance et de sports de puissance obtiennent des résultats différents en termes de puissance maximale et d’indice de fatigue, en référant aux les caractéristiques des différents types de fibres musculaires et à la composition musculaire des sportifs de ces différentes disciplines. La méthode de calcul de l’indice de fatigue devrait faire partie de votre argumentaire.
Les sportifs spécialistes des sports d’endurance présentent généralement une composition musculaire caractérisée par un pourcentage élevé de fibres de type I. Les caractéristiques de ces fibres les prédisposent à une capacité aérobie supérieure : densité accrue de mitochondries, concentration supérieure en myoglobine (d’où leur couleur rouge), densité accrue en capillaires irrigant ces fibres. D’un autre côté, ces fibres ne sont pas prédisposées à la production d’un grand niveau de force, ni à une vitesse élevée de contraction. Leur concentration en enzymes glycolytiques et en créatine kinase est inférieure, la forme de l’enzyme ATPase sur les têtes de myosine de ces fibres est plus lente, les motoneurones innervant les fibres de type I conduisent plus lentement les potentiels d’action, etc. En conséquence, ces fibres sont en général très endurantes, mais leur puissance maximale et leur capacité anaérobie est plus faible. Or, non seulement les sportifs spécialistes de sports d’endurance on davantage de fibres de type I, leur entraînement est conçu afin de cibler principalement l’amélioration du système aérobie. En conséquence, à cause de leur composition musculaire et de leur type d’entraînement, ces athlètes ont tendance à atteindre une puissance maximale inférieure, mais à maintenir un plus haut pourcentage de cette puissance maximale (donc, un indice de fatigue également moindre) lors d’un test de Wingate.
Les sportifs spécialistes de sports de force et de puissance (par exemple : le football américain, le hockey, les disciplines de sprint en athlétisme, l’haltérophilie et la dynamophilie, etc.) ont un profil opposé. Les muscles de leurs membres inférieurs sont généralement principalement composés de fibres de type II. Les caractéristiques de ces fibres les prédisposent à une capacité anaérobie supérieure, une production de force et une puissance maximale accrues. Elles présentent une concentration supérieure en enzymes glycolytiques et la forme d’ATPase sur les têtes de myosine dégrade l’ATP plus rapidement. Leur diamètre est plus élevé, favorisant un déploiement de force plus élevé. En outre, les unités motrices de type II sont innervées par des motoneurones plus gros, dont la conduction des potentiels d’action est plus rapide, ce qui permet un déploiement plus rapide de cette force (et donc une puissance maximale accrue, car puissance = force x vitesse). Toutefois, ces fibres ont une capacité aérobie inférieure, et sont généralement peu endurantes. En conséquence, ces fibres sont en général plus fortes et puissantes que les fibres de type I, mais leur production de puissance chute aussi plus rapidement. Or, non seulement les sportifs spécialistes de sports de force et de puissance on davantage de fibres de type II, mais de plus, leur entraînement est conçu afin de maximiser la capacité anaérobie et la puissance maximale de ces fibres. En conséquence, à cause de leur composition musculaire et de leur type d’entraînement, ces athlètes ont tendance à atteindre une puissance maximale très élevée en début de test, mais la chute de puissance produite est aussi plus abrupte que chez les sportifs d’endurance (donc, un indice de fatigue élevé).
En vous référant aux différentes causes physiologiques de la fatigue vues en classe, expliquez quelles sont les causes de fatigue pouvant expliquer la baisse de puissance observée au cours du test de Wingate.
Le test de Wingate est un effort maximal, pour lequel environ 70 à 75% de la fourniture en ATP est d’origine anaérobie. Les mécanismes périphériques de la fatigue expliquent la majorité de la fatigue produite par ce type d’effort.
Au moment de l’initiation d’un effort intense, le système aérobie ne peut pas resynthétiser beaucoup d’ATP, car les systèmes cardiovasculaire et respiratoire mettent un certain temps à augmenter leur fourniture de sang oxygéné aux muscles actifs. Toutefois, dès le premier coup de pédale du test, les deux système anaérobie peuvent rouler à plein régime, car ils ne dépendent pas de l’apport en O2.
La première source de fatigue est l’épuisement des stocks de créatine phosphatée (PCr), qui débute dès les premières secondes du test, au moment de l’atteinte de la puissance maximale. Les stocks sont relativement épuisés entre la 10e et la 20e seconde du test. À ce stade, le système de la glycolyse prend le relais et devient la principale source de resynthèse de l’ATP.
L’autre source majeure de fatigue est l’accumulation de sous-produits métaboliques : ions phosphate inorganiques (Pi), ions H+, ADP, etc. Ces sous-produits interfèrent avec le pH intramusculaire, ainsi qu’avec plusieurs étapes du couplage excitation-contraction, par exemple le largage et la recapture du calcium entre chaque potentiel d’action acheminé aux fibres musculaires, ainsi que les échanges sodiumpotassium de part et d’autre du sarcolemme (la membrane des fibres musculaires). Ces sous-produits interfèrent aussi avec l’activité de certaines enzymes glycolytiques, ralentissant donc le débit de la glycolyse.
Il est à noter que, bien que d’intensité maximale, ce type d’effort est beaucoup trop court pour réduire les réserves de glycogène à un niveau suffisant pour provoquer la chute de puissance observée durant le test. Il faudrait pouvoir maintenir une telle intensité au-delà d’une dizaine de minutes pour ce que ce soit le cas, ce qui est évidemment impossible.
Quelles sont les causes de fatigue possile lors d’exercice d’une durée de 15 à 30 secondes ?
Un effort suffisant pour générer de la fatigue en une durée de 30 secondes ou moins (par exemple un sprint, une présence sur glace au hockey) implique que l’intensité moyenne de l’effort est très élevée (audessus du seuil ventilatoire/2e seuil lactique, et même au-delà du VO2Max). La majorité de la production d’ATP est d’origine anaérobie. Pour ce type d’efforts, les principaux mécanismes de la fatigue semblent périphériques :
- Sur le plan des systèmes de production d’énergie, l’épuisement des stocks de phosphocréatine (et donc du système ATP-PCr) qui survient dès les 10-20 premières secondes d’effort. Ceci réduit le débit métabolique maximal du muscle, et donc la puissance (l’intensité) déployée.
- Le débit métabolique très élevé engendre aussi l’accumulation de sous-produits métaboliques dans les fibres musculaires, ce qui perturbe l’homéostasie du milieu intracellulaire : l’accumulation d’ions phosphates inorganiques (Pi), d’ADP et d’ion H+ (donc baisse du pH intramusculaire). Ces perturbations ont été associées à l’inhibition de certaines enzymes glycolytiques, et à un mauvais couplage excitation-contraction (par ex : inhibition de la formation de ponts d’union actine-myosine, inhibition de la libération de calcium du réticulum sarcoplasmique lors de l’arrivée d’un potentiel d’action).
Tous ces mécanismes réduisent donc d’une part le débit métabolique, et d’autre part la puissance produite pour une même production d’ATP.
Les mécanismes centraux de la fatigue (reliés au système nerveux central) peuvent également contribuer à la fatigue pour les efforts de courte durée, mais ceci semble minoritaire en comparaison des mécanismes périphériques. La contribution des mécanismes centraux à la fatigue provoquée par un effort très intense de courte durée a été estimée à environ 25%
Quelles sont les causes de fatigue possile lors d’exercice d’une durée de 2 à 4 heures ?
Ce type d’effort est sous-maximal, et est réalisé à une intensité inférieure au seuil ventilatoire/2e seuil lactique. Pour cette raison, lors de ce type d’effort, le système aérobie (phosphorylation oxydative) fourni la très grande majorité de l’ATP utilisée. Ce type d’effort engendre une lactatémie et une consommation d’oxygène plus élevées qu’au repos, mais qui restent relativement stables au fil du temps(à condition que l’intensité ne fluctue pas au-delà du seuil ventilatoire).
Pour ce type d’effort, les origines principales de la fatigue semblent d’origine systémiques et centrales, et font références à la théorie du « gouverneur central » :
- Sur le plan bioénergétique, la réduction graduelle des réserves de glycogène musculaire implique que, pour maintenir le débit métabolique requis (donc l’intensité de l’effort), les muscles actifs doivent augmenter graduellement leur utilisation du glucose sanguin pour maintenir l’oxydation des glucides. Ceci force le foie à libérer du glucose dans la circulation pour maintenir la glycémie. Les réserves de glycogène du foie sont limitées (environ 500 kcalories). Ceci peut mener à une baisse de la glycémie, qui exacerbe la sensation de fatigue et la perception de l’effort pour une même puissance (intensité) produite.
- Au cours de l’effort, l’augmentation de la température corporelle est aussi perçue par le système nerveux central, par une structure nommée hypothalamus. L’augmentation de la température corporelle (principalement au-delà de 38.5 °C) augmente également la perception de l’effort pour une même intensité d’effort.
Ainsi, lors d’un effort modéré mais prolongé, la chute de la glycémie et la hause de la température corporelle augmentent la perception d’effort associée à une même stimulation nerveuse des muscles actifs (la fréquence de décharge des motoneurones baisse au fil du temps). Ainsi, il faut donc augmenter sa « volonté d’effort » et endurer une perception d’effort accrue pour produire une même stimulation nerveuse des muscles actifs, et donc maintenir la puissance produite (l’intensité). Ce mécanisme de fatigue centrale en est un de protection, afin de protéger l’organisme contre des perturbations homéostatiques trop importantes, voire dangereuses (hypoglycémie).
Il est à noter que la baisse de la glycémie peut engendrer une fatigue périphérique : la baisse des réserves musculaires de glycogène a été associée à une perte d’efficacité de la libération de calcium depuis le réticulum sarcoplasmique, donc une perte d’efficacité du couplage excitation-contraction. Toutefois, les mécanismes centraux décrits ci-haut semblent être les contributeurs majoritaires de la fatigue et de l’épuisement lors d’efforts aérobie prolongés.