Utilité médico-légale des microorganismes Flashcards
(8 cards)
Quels sont les différents types de microorganismes étudiés en médecine légale et pourquoi ?
Les microorganismes comprennent bactéries (procaryotes), champignons et parasites (eucaryotes), et virus/prions (acaryotes). Leur omniprésence et leur diversité métabolique en font des témoins puissants de changements après la mort. Ils permettent d’étudier la succession microbienne pour estimer l’IPM, de détecter des agents pathogènes en cas de bioterrorisme, d’analyser la transmission d’infections sexuelles, et de comprendre la production de métabolites post-mortem (ex : éthanol).
Qu’est-ce que le microbiome humain et quel est son potentiel médico-légal ?
Le microbiome humain désigne l’ensemble des microorganismes présents sur et dans notre corps (peau, bouche, intestin). Chaque individu possède un microbiome unique influencé par son hygiène, alimentation, génétique, et environnement. En médecine légale, analyser le microbiome pourrait à terme permettre d’identifier des personnes à partir de traces laissées (ex : sur des claviers, vêtements, morsures).
Comment les microorganismes contribuent-ils au processus de décomposition ?
Après la mort, les barrières immunitaires se dégradent, et les bactéries intestinales et cutanées prolifèrent, provoquant putréfaction, formation de gaz (CO2, méthane, sulfure d’hydrogène) et relâchement de composés volatils attirant insectes et animaux. Cette activité microbienne accélère la dégradation des tissus et modifie les caractéristiques de la scène de crime.
Comment la succession bactérienne est-elle utilisée pour estimer l’IPM ?
L’analyse du changement progressif de la communauté bactérienne (par séquençage à haut débit) sur un cadavre permet d’estimer le temps écoulé depuis la mort. La succession bactérienne est influencée par l’environnement, la température, et la présence de blessures.
En quoi les microorganismes peuvent-ils perturber les résultats de toxicologie post-mortem ?
Les bactéries et champignons peuvent produire de l’éthanol post-mortem, rendant difficile l’interprétation des taux d’alcoolémie. Ils peuvent aussi dégrader certaines drogues (ex : clonazépam) ou produire du GHB naturellement. La mesure de l’éthanol vitréen et l’analyse critique des profils métaboliques sont donc essentielles.
Quel est l’intérêt médico-légal de l’analyse microbienne dans les cas de noyade ?
La détection de bactéries aquatiques spécifiques (ex : Vibrio spp.) dans le sang ou les organes internes peut être utilisée pour diagnostiquer une noyade, même lorsque les diatomées sont absentes ou en faible nombre.
Comment les microorganismes peuvent-ils être utilisés pour retracer une transmission d’infection sexuelle ?
Le génotypage bactérien (ex : Neisseria gonorrhoeae) peut permettre de relier un plaignant et un accusé, notamment dans les cas d’agression sexuelle, même si la preuve ADN classique est absente. Toutefois, la forte prévalence de certaines infections rend parfois difficile de prouver une association directe.
Quels sont les défis de l’utilisation médico-légale des microorganismes ?
Variabilité interindividuelle importante ;
Forte influence de l’environnement ;
Difficulté de standardiser les prélèvements et analyses ;
Nécessité de bases de données robustes pour les profils microbiens.