V. Citations de critiques Flashcards
(3 cards)
Reinhard Kosselleck sur mutation de l’expérience dans le temps, idée qu’il y a plusieurs niveaux de référence en fonction de leur évolution dans le temps. Plusieurs rythmes de l’expérience qui relèvent de la courte durée / moyenne durée / longue durée.
- Courte durée : expérience propre des protagonistes. Empêche toute forme de distance. Expérience vécue comme unique et incommensurable, détermine la dimension phénoménologique.
- Moyenne durée : répétitions de l’expérience, dans le temps à l’échelle d’une vie humaine, qui octroient aux protagonistes la possibilité d’apprendre de leurs expériences, processus d’accumulation. Avec l’âge, on se laisse moins surprendre.
- Longue durée : inscription dans un rythme long, c’est une expérience spécifique aux générations. Par la biais de la transmission et qui se fait aussi par le biais de la distance temporelle entre les parents et les enfants. ce qui peut et ne peut pas être transmis. Sous le poids des événements politiques qui peuvent être vécus de manière plus ou moins actives, expérience sombre ou s’intensifie. Période de déclin. Expériences générationnelles.
F. Hartog sur le « Le régime d’historicité » : rapport que chaque société entretient avec son Histoire et la manière singulière dont elle se représente le temps : le passé / présent / futur, l’intelligibilité de sa propre histoire.
5 régimes d’historicités en tout, dont :
- Régime chrétien d’historicité : dimension eschatologique, vision du temps telle qu’elle prévaut jusqu’à la fin du MA
- Régime ancien d’historicité : prégnant dans l’imaginaire en Europe depuis la Renaissance jusqu’à l’ère de la révolution
- Régime moderne d’historicité : né de l’esprit des Lumières et de la Rév. indus.
Roland Barthes sur le mythe
R. Barthes Mythologies (1957), Seuil, 1970, p. 230: « Ce que le monde fournit au mythe, c’est un réel historique, défini, si loin qu’il faille remonter, par la façon dont les hommes l’ont produit ou utilisé ; et ce que le mythe restitue, c’est une image naturelle de ce réel. […] le mythe est constitué par la déperdition de la qualité historique des choses : les choses perdent en lui le souvenir de leur fabrication. Le monde entre dans le langage comme un rapport dialectique d’activités, d’actes humains : il sort du mythe comme un tableau harmonieux d’essences. Une prestidigitation s’est opérée, qui a retourné le réel, l’a vidé d’histoire et l’a rempli de nature, qui a retiré aux choses leur sens humain de façon à leur faire signifier une insignifiance humaine. // La fonction du mythe, c’est d’évacuer le réel // : il est, à la lettre, un écoulement incessant, une hémorragie, ou, si l’on préfère, une évaporation, bref une absence sensible. »
