06 - Politique économique - Bénassy-Quéré - Etudes 02 Flashcards
(100 cards)
En cas de crise grave, il se peut que le taux d’intérêt naturel - c’est-à-dire le taux d’intérêt réel qui assure l’équilibre épargne-investissement à un niveau de PIB correspondant au plein-emploi -, devienne négatif.
Dans de telles circonstances, une inflation nulle ou négative rend impossible pour la banque centrale de stabiliser l’économie.
Summers, 2014
La durée moyenne des contrats est fixe, tandis que la durée individuelle des contrats est aléatoire. Le prix est donc fixé pour une durée aléatoire et ne se modifie que partiellement à chaque instant.
La réponse de la production dans ce modèle d’ajustement partiel est plus longue que dans le modèle de Taylor. En effet, dans ce modèle, une partie des entreprises peut ne changer ses prix que très rarement, plus rarement que la moyenne, contrairement au modèle échelonné où toutes les entreprises ont la même durée de prix.
Calvo, 1983
Les dirigeants des grandes banques sont conscients qu’elles sont aujourd’hui trop importantes pour faire faillite (too big to fail) et peuvent donc se lancer dans des opérations spéculatives car ils savent que les autorités seront obligées – quoi qu’il arrive – de venir à leur secours en cas de problème.
Les exigences de capital devraient représenter encore plus : entre 23,5 % et 38 % des actifs pondérés.
Neel Kashkari (président de la Banque fédérale de réserve de Minneapolis), 2016, Lessons from the Crisis
Analyse de la pertinence des politiques de bilan avec la politique plus traditionnelle des taux d’intérêt.
Un assouplissement monétaire est susceptible de servir le volume total des prêts et le bien-être, en absorbant le risque de crédit.
En dehors de cet effet et au-delà d’un certain point, l’assouplissement quantitatif devient inutile pour la stabilisation macroéconomique (l’étude ne porte pas sur la stabilité financière). Les avoirs en actif de la banque centrale ne sont donc pertinents que pour corriger les imperfections et les inefficiences des marchés financiers.
Curdia, Vasco et Woodford, 2011
Approbation des régimes de résolution.
L’ordre d’imputation des pertes doit être le suivant :
1° Les actionnaires de la banque ;
2° Les créancier obligataires juniors (ex : les détenteurs de dettes contractuellement convertibles en actions) ;
3° Les créanciers obligataires seniors ;
4° En dernier viennent les déposants, à l’exclusion des dépôts garantis.
Conseil de stabilité financière (Financial stability forum), 2014
Dans une situation de fort endettement privé, les pressions déflationnistes augmentent la valeur réelle de la dette et son poids sur le revenu disponible des ménages.
Dans ce contexte, une baisse des dépenses publiques peut avoir un effet multiplicateur supérieur à l’unité, à condition que le bénéfice en soit bien dirigé sur les ménages endettés.
Eggertsson et Krugman, 2012
Les banques centrales n’ayant pas d’expertise particulière pour décider si, par exemple, les prix de l’immobilier, le cours des actions, etc., sont « trop élevés », elles ne prennent traditionnellement pas la stabilité des prix des actifs comme objectif, mais se tiennent prêtes à agir en cas d’explosion d’une bulle.
Doctrine Greenspan, 1999
Empiriquement, les auteurs ont trouvé que la croissance était affectée à partir d’une inflation supérieure à au moins 20 à 40 % par an.
Bruno et Easterly, 1996
L’auteur considère qu’en raison de la disparition progressive de la distinction entre monnaie et actifs financiers, la masse monétaire ne peut plus être contrôlée.
Il en conclut qu’il faut reconstruire la théorie du niveau des prix. Il propose de remplacer la théorie quantitative de la monnaie par une « théorie quantitative de la dette publique ».
Woodford, 2001
La coopération internationale en matière de politique monétaire risque d’être contreproductive en l’absence de possibilité d’engagement crédible à une règle de politique monétaire, à moins de menacer l’indépendance de la banque centrale :
- En équilibre non coopératif, la politique monétaire est soumise à deux influences de sens opposé : un biais inflationniste causé par la volonté (infructueuse) de créer des « surprises » d’inflation et un biais déflationniste, provoqué par la tentative (vaine) de déprécier le taux de change réel au détriment du voisin ;
- En équilibre coopératif, cette dernière incitation disparaît, et le biais inflationniste de la politique monétaire est plus fort, ce qui réduit le bien-être des deux pays.
→ L’équilibre non coopératif est un moindre mal.
Rogoff, 1985
Les auteurs partent de l’hypothèse qu’en situation de parfaite mobilité du capital, ce dernier devrait se déplacer là où le taux de rendement apparaît le plus élevé, et qu’en conséquence le taux d’investissement domestique d’un pays devrait être totalement décorrélé de son taux d’épargne.
Or, dans leur étude en coupe transversale sur des données relatives à seize des pays membres de l’OCDE entre 1960 et 1974, les auteurs régressent le taux d’investissement sur le taux d’épargne et obtiennent des estimations très proches de l’unité pour le coefficient du taux d’épargne (pour un point d’épargne, 0,89 point d’investissement).
Ils analysent ce résultat comme la preuve d’un faible degré d’intégration financière, alors même que la libre circulation des capitaux était tenue comme acquise dans la plupart de ces pays → paradoxe.
Feldstein et Horioka (paradoxe de), 1980
En partant d’une hypothèse selon laquelle le niveau de production d’équilibre est considéré comme trop faible parce qu’il implique un taux de chômage élevé :
- S’il est recouru à la politique monétaire au lieu d’une politique structurelle ;
- Et si la banque centrale vise un niveau de production supérieur au potentiel afin de réduire le chômage ;
→ L’inflation augmente sans que le chômage ne diminue durablement, car ce dernier est structurel.
En effet, en raison de l’anticipation de l’inflation par les ménages, ceux-ci l’intègrent dans leurs revendications salariales. Les efforts de la banque centrale pour réduire le chômage sont alors vains et ils ne se traduisent que par une inflation plus élevée : c’est le biais inflationniste.
Barro et Gordon, 1983
Les auteurs identifient deux types de guidage des anticipations :
1° Le « guidage delphique » (en référence à l’Oracle de Delphes dans la Grèce antique), c’est-à-dire la communication par la banque de ses intentions futures ;
2° Le « guidage odysséen » (en référence à l’épisode de l’Odyssée où Ulysse s’attache au mat de son bateau pour échapper aux sirènes), qui consiste pour la banque centrale à s’engager à suivre une certaine évolution pour les taux d’intérêt, même si cela peut impliquer de dévier des règles qu’elle observe normalement.
Campbell et al., 2012
Application du raisonnement d’Akerlof au marché du crédit, où l’information est clairement asymétrique : en l’absence d’information sur la qualité des emprunteurs, la banque applique le même taux d’intérêt à tous, en y incluant une prime de risque pour compenser les pertes sur les emprunteurs qui feront défaut.
En cas de rationnement du crédit, le taux d’intérêt élevé décourage les projets les moins risqués, ceux dont le taux de rendement interne est plus bas. Les investisseurs peuvent alors être tentés de se lancer dans des projets plus risqués, augmentant in fine la probabilité de défaillance.
La banque refuse de financer ceux qui acceptent, les porteurs des projets les plus risqués
Stiglitz et Weiss, 1981
Les entreprises ajustent en général leurs prix une ou deux fois par an, alors que les conditions économiques changent plus fréquemment.
En raison des coûts de menu, ce comportement est optimal du point de vue micro-économique, mais il est sous-optimal du point de vue macro-économique puisque les entreprises, au moment de leur décision sur les prix, ne prennent pas en compte les externalités de demande.
Par exemple, en cas de baisse de la demande, une baisse du niveau général des prix soutiendrait la demande en élevant le pouvoir d’achat des encaisses monétaires détenues par les ménages : en raison de ce défaut de coordination, l’ajustement des prix est donc moindre que ce qui serait souhaitable.
Akerlof et Yellen, 1985 ; Mankiw 1985
L’auteur propose trois types de règles pour fixer le taux d’intérêt permettant d’atteindre un objectif de taux d’inflation :
- Les règles instrumentales par lesquelles la banque centrale détermine la valeur de son (ses) instrument(s) en fonction de variables macro-économiques (par exemple, inflation et écart de production) ;
- Les règles de ciblage par lesquelles la banque centrale minimise une fonction de perte à un horizon donné (par exemple : une règle de ciblage de l’inflation) ;
- Les règles de ciblage intermédiaire, selon lesquelles la banque centrale cherche à contrôler un objectif intermédiaire corrélé à l’objectif final, mais plus facile à observer et à contrôler que ce dernier (exemples : autrefois, les agrégats monétaires ; dans les petites économies ouvertes, les taux de change).
Lars Svensson, 1999, 2001
Le réchauffement climatique est un défi majeur qui appelle des solutions financières novatrices : encadrement et développement des green bonds par exemple.
→ Même les sociétés avancées peuvent souffrir de sous-développement financier.
Badré, 2016, Money Honnie. Et si la finance sauvait le monde ?
À partir des épisodes de politiques monétaires ultra expansionnistes : celles-ci réduisent les inégalités.
Claeys et al., 2015
L’extension de la finance pourrait soutenir la croissance aux premières étapes du développement économique, mais pas dans les économies avancées.
Aghion et al., 2005
Une politique monétaire susceptible de relancer l’économie en encourageant la dépense peut aussi créer de l’aléa moral. En effet, les conditions monétaires déterminées par les banques centrales sont un facteur déterminant de la prise de risque des investisseurs : plus elles sont souples, moins la réalisation du risque est coûteuse.
Cette politique monétaire peut ainsi semer les germes de la prochaine crise financière. Elle peut alors être un moteur des cycles financiers observés sur longue période.
Borio, 2014
Lorsque le risque de défaut de l’emprunteur est faible, ou lorsque la dette est sur-garantie, les investisseurs ne sont pas incités à s’informer sur sa valeur.
La dette devient alors une sorte de monnaie privée, en partie substituable à la monnaie émise par la banque centrale. C’est pour cette raison que les agrégats monétaires larges utilisés par les banquiers centraux incluent la dette commerciale à court terme.
Brunnermeier et Sanikov, 2017
Modèle canonique de crise de liquidité :
1° Les prêts intermédiaires par les banques sont supérieurs à des prêts et emprunts décentralisés sur les marchés parce que les banques peuvent mutualiser le risque de liquidité des déposants individuels et fournir ainsi une assurance ;
2° Il y a des équilibres multiples parce que la confiance d’un déposant individuel est affectée si les autres déposants retirent leur argent ;
3° L’équilibre où tous les déposants retirent leur argent est une ruée ou panique bancaire qui peut être fatale à la banque si son financement repose trop sur les dépôts.
Diamond et Dybvig, 1983
Dans les pays en développement, l’efficacité de l’indépendance de la banque centrale dépend aussi de la qualité globale des institutions.
Le ciblage d’inflation est un régime monétaire qui ne permet pas d’améliorer le cadre institutionnel si la qualité institutionnelle n’est pas suffisante.
Acemoglu et al., 2008
La rigidité des salaires à la baisse dans un contexte d’inflation proche de zéro est une situation dans laquelle la courbe de Philips, qui relie le taux de chômage au taux d’inflation, n’est pas verticale à long terme : si les salaires nominaux sont rigides, un peu d’inflation permet de réduire le taux de chômage.
Le point de vue soutenu dans le courant NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment ou taux de chômage n’accélérant pas l’inflation) n’est donc pas valable lorsque l’inflation se situe à un niveau très bas.
Akerlof, Dickens et Perry, 1996