06 - Politique Economique - Bénassy-Quéré - Etudes 03 Flashcards
(100 cards)
Mécanisme des flux d’espèces et de prix :
Si les banques d’un pays X mènent une politique monétaire inflationniste (augmentation du crédit et de la monnaie en circulation), les prix des biens produits dans le pays X et les revenus nominaux vont augmenter :
- Les importations vont devenir moins chères ;
- Les biens produits en X vont devenir plus chers à l’exportation.
→ La balance commerciale se détériore : davantage d’or/monnaie étrangère sort du pays, moins d’or/monnaie étrangère rentre, la possibilité d’offrir du crédit diminue, ainsi que l’offre de monnaie, l’équilibre initial de change se rétablit.
A l’inverse, un pays dont la compétitivité-prix augmente :
- Voit augmenter son solde extérieur courant ;
- Accumule des réserves en or/monnaie étrangère ;
- Voit une hausse de la demande, et donc du niveau général des prix.
→ le taux de change réel s’apprécie.
Hume, 1752
Un club du climat pourrait apporter une solution efficace au problème des passagers clandestins en matière de lutte contre le réchauffement climatique par un petit groupe de pays volontaristes.
La réduction des émissions au sein d’un club de grands pays polluants serait harmonisée à l’aide d’un prix du carbone cible. Le club serait ouvert à tout nouveau participant et les réfractaires seraient pénalisés à travers une taxe uniforme sur leurs exportations vers les pays du club.
Selon l’auteur, un droit de douane faible, de l’ordre de 2 %, suffirait à inciter à rejoindre le club tant que le prix du carbone n’y est pas trop élevé.
Nordhaus, 2015
Remise en cause de l’efficacité des interventions de change, au moins lorsque celles-ci sont stérilisées, ce qui est généralement le cas dans les économies avancées. Ces interventions semblent accroître plutôt que réduire l’instabilité des cours.
Sarno et Taylor, 2001, “Official intervention in the foreign exchange market : Is it effective and, if so, how does it work ?”
À partir d’une estimation économétrique réalisée sur un panel d’économies émergentes de 1995 à 2008 :
Il est mis en évidence que les contrôles sur les entrées de capitaux, accompagnés de mesures prudentielles visant à limiter les bulles de crédit, sont efficaces pour réduire la vulnérabilité de ces pays aux conséquences éventuelles d’un arrêt brutal des entrées de capitaux.
Ostry et al., 2012
Un système d’imposition progressif limite l’accumulation de patrimoine.
Associé à des droits de succession, cela réduit les inégalités héritées, à condition que les ménages ne puissent échapper à l’impôt en délocalisant leur revenu ou leur richesse.
Piketty, 2001, Les Hauts Revenus en France au XXe siècle
La volatilité du taux de change a un impact négatif sur la croissance.
Aghion et al., 2009
En septembre 2000, confrontée à des pressions à la baisse contre l’euro, la Banque centrale européenne a cherché à intervenir sur les marchés dans une action coordonnée avec les autorités monétaires des Etats-Unis, du Japon, du Canada et du Royaume-Uni, pour un montant de 6 Md€. Un mois plus tard, la baisse du taux de change de l’euro reprenait.
Pour les auteurs, ces interventions n’ont eu d’effet qu’à court terme sur les dynamiques des taux de change et aucun au delà, ce qui leur permet de conclure à leur inefficacité.
Frenkel et al., 2001
La concurrence fiscale ne mène pas nécessairement vers un moins-disant, car certains pays bénéficient de rentes d’agglomération leur permettant de maintenir des taux d’imposition plus élevés sans souffrir d’une délocalisation des activités.
Ces rentes sont liées aux économies d’échelle qui incitent les entreprises à concentrer leur activité en un petit nombre de lieux, pourvu que les coûts de transport entre les lieux de production et les marchés ne soient pas trop élevés (arbitrage proximité/concentration).
Baldwin et al., 2003
Proposition de méthode de calcul du taux de change d’équilibre fondamental (Fundamental Equilibrium Exchange Rate – Feer)
Il s’agit du taux de change réel (si la condition de Marshall-Lerner est vérifiée) qui permet d’atteindre « l’équilibre externe » d’une économie dans le moyen terme, la production étant supposée avoir rejoint son niveau potentiel (« équilibre interne »).
L’équilibre externe est défini non par l’équilibre de la balance courante, mais par des cibles de compte courant correspondant aux flux de capitaux jugés « soutenables ».
(Cf exemple p. 394 du manuel 4e édition.)
Williamson, 1983
Une politique monétaire très expansionniste suite à un choc négatif soutient la demande interne, mais également les importations, via un effet de revenus qui peut surcompenser l’effet négatif sur le taux de change.
Coeuré, 2017
En moyenne sur un échantillon de 60 pays sur la période 1980-2014 :
Une dépréciation de 10 % du taux de change réel entraîne une hausse des exportations nettes de 1,5 % du PIB.
_/!_ Cependant, il existe une très grande hétérogénéité entre les pays.
FMI, 2015, “Exchange rates and trade flows : disconnected ?”
Outre les deux canaux de transmission des interventions sur le taux de change :
1° le canal monétaire ;
2° l’effet de portefeuille ;
mise en évidence d’un troisième :
3° l’effet de signal : même lorsque la plupart des agents intervenant sur le marché juge une monnaie désalignée, la présence de chaînes mimétiques ou de chartistes peut retarder le retour vers l’équilibre.
Dominguez et Frankel, 1993
Au Canada et en Allemagne, le lissage est de l’ordre de 80 %.
Allard et al., 2013
La croissance de la mobilité internationale des capitaux n’a pas réduit significativement la charge fiscale sur les entreprises.
Comme d’autres études, celle-ci démontre que les choix de localisation d’une entreprise dépendent en partie de l’ampleur de la demande locale.
→ Le facteur coût, qui inclut la pression fiscale, a aussi un impact, mais moins important que la demande, notamment dans les économies avancées.
Hines, 2007
La conjonction d’une crise de change et d’une crise bancaire permet de parler de crises jumelles :
Les craintes sur la solvabilité des emprunteurs peuvent provoquer une sortie de capitaux (et donc une crise de change) et réciproquement, une crise de change peut provoquer une crise bancaire lorsque les banques se sont endettées en monnaies étrangères sur le marché international de capitaux.
La crise jumelle éclate lorsque les investisseurs internationaux perdent confiance dans cet ensemble.
Krugman, 1999
Depuis l’introduction de l’euro, les échanges intra-zone n’ont pas significativement augmentés. Cependant, le volume des échanges peut-être un indicateur trompeur : d’autres paramètres comme la réglementation, le cadre juridique, les impôts ou la barrière de la langue peuvent influer sur ce volume.
L’euro a probablement joué un rôle positif en la matière en ce qu’il a contribué à maintenir des prix plus bas et moins volatiles, et spécialement dans la zone euro.
Fontagné et al., 2009
La mobilité du travail joue un rôle important dans l’ajustement aux chocs asymétriques aux États-Unis, et beaucoup moins en Europe.
Blanchard et Katz, 1992
Proposition d’instaurer une taxe sur les transactions de change, afin de décourager les flux de capitaux à court terme.
Tobin, 1978
Remise en question de la contribution de la mobilité des capitaux au développement économique à long terme, alors que selon la théorie néoclassique, les pays émergents devraient fournir de meilleurs rendements que ceux, décroissants, des pays riches.
La plupart des mouvements de capitaux ont donc plutôt été des flux « Nord–Nord » entre pays riches plutôt que « Nord–Sud ».
Lucas (Paradoxe de), 1990
Mise en évidence d’une relation négative entre le risque de change et l’ouverture au commerce international.
Clark, 1973, “Uncertainty, exchange risk, and the level of International trade”
Les auteurs proposent une méthodologie pour calculer l’éducation financière des agents (trois questions simples sur : 1° le calcul d’intérêts composés ; 2° le pouvoir d’achat face à une faible inflation ; 3° le risque associé à des produits financiers basiques).
Il apparaît que la plupart des ménages ne maîtrisent pas les rudiments de gestion des risques et d’allocation de portefeuille.
Lusardi et Mitchell, 2007
Analyse fondée non pas, comme auparavant, sur l’étude des transactions d’origine commerciale ou financière, mais sur celle des échanges.
Cette analyse permet de mettre en évidence :
- l’aversion des entreprises pour le risque ;
- le fait que le risque de change réduit le volume du commerce ;
→ d’autant qu’aucune entreprise ne se couvre entièrement contre le risque de change.
Ethier, 1973
Aux Etats-Unis, sur la période 1963-1990 :
- 39 % des chocs affectant la production brute d’un Etat sont absorbés par les revenus des facteurs ;
- 13% par le budget fédéral ;
- 23 % par l’accès au crédit.
→ Ainsi, une chute de production de 10 % dans un Etat américain entraînera une baisse de la consommation de seulement 2,5 %.
Asdrubali, Sorensen et Yosha, 1996
Pour éviter que les investisseurs internationaux perdent confiance dans la solvabilité des États-Unis ou anticipent une monétisation massive des dettes américaine, les deux comportements pouvant entraîner un crash du dollar :
Il faut développer des sources alternatives de liquidités internationales, à travers :
- soit l’internationalisation d’autres monnaies ;
- soit le développement des DTS.
Mateos y Lago, Duttagupta et Goyal, 2009