Clinique Chap 4 La perversion Flashcards
Au 18ème siècle, quel est le sens de la notion de perversion puis à partir de 1850?
Avant 1850 : La perversion, dans le domaine médical, était considérée comme une altération des humeurs selon Portal en 1803, suggérant une altération spécifique des humeurs.
Après 1850 : La perception de la perversion évolue. Elle cesse d’être vue comme un phénomène isolé et accidentel dans la personnalité pour devenir un trait fondamental, pouvant être lié à une évolution générale de la personnalité voire à une hérédité morbide, selon Morel.
Freud et l’évolution vers une vision psychique : En 1905, Freud propose une nouvelle perspective dans laquelle les perversions ne sont plus associées à la dégénérescence biologique, mais plutôt à des phénomènes psychiques et subjectifs.
Élargissement du concept : Ernest Dupré (1898) étend la notion de perversion au-delà du domaine sexuel, minimisant ainsi l’importance des perversions sexuelles en les considérant comme faisant partie d’un spectre de comportements et penchants plus larges.
qu’est ce que la perversion selon freud ?
Vision initiale dans “Les Trois Essais” (1905) :
Freud voit la perversion comme un élément universel de la psychologie humaine, non bestiale ni dégénérée. Il considère les perversions comme des germes de la sexualité infantile qui, lorsqu’ils sont supprimés ou sublimés, alimentent la créativité et la culture.
Perversion liée à la sexualité infantile :
La sexualité infantile est polymorphe, caractérisée par l’auto-érotisme et des pulsions partielles.
Les perversions adultes sont associées à cette sexualité infantile et sont considérées comme une régression et une fixation à ces caractéristiques infantiles.
Arrêt du développement de la libido et anomalies du but sexuel :
La perversion est vue comme un arrêt du développement de la libido, empêchant l’investissement total de l’objet dans la sexualité génitale.
Elle implique des déviations du but sexuel, comme des comportements sadomasochistes ou des transgressions anatomiques.
Pathologie des comportements sexuels :
Certains comportements sexuels deviennent pathologiques lorsqu’ils deviennent prévalents ou exclusifs, conditionnant l’orgasme. Ces anomalies du but sexuel sont considérées pathologiques dans la clinique psychanalytique contemporaine.
Comment sont liés perversion et narcissisme selon Freud (1914) ?
Régression et fixation au narcissisme :
Freud (1914) établit un lien entre la perversion et le narcissisme. Il explique que la perversion est une régression et une fixation non plus à la prégénitalité, mais au narcissisme.
Ce modèle permet à Freud d’introduire le narcissisme dans la métapsychologie et d’établir un dualisme entre la libido narcissique et la libido objectale.
Caractéristiques des pervers :
Les pervers sont caractérisés par leur choix d’objet narcissique, cherchant à être aimés.
Leur régression narcissique se manifeste en deçà de l’idéal du moi, lorsque l’idéal du moi, substitut du narcissisme infantile perdu, n’a pas pu se développer. Cela résulte en un manque de refoulement du côté du moi.
En quoi sont liés complexe d’oedipe et perversion, selon Freud ?
Fantasmes masochistes et complexe d’Œdipe :
Freud (1919) observe des fantasmes de fustigation chez des patients hystériques et obsessionnels, considérés comme des traits de perversion primaires.
Il lie ces fantasmes masochistes aux cicatrices laissées par le complexe d’Œdipe, reliant ainsi les perversions à ce complexe.
Perversion comme séquelle du complexe d’Œdipe :
Freud propose que les perversions soient des séquelles du complexe d’Œdipe, en particulier du masochisme infantile qui était considéré comme le modèle initial des perversions.
Fétichisme comme modèle de perversion :
Plus tard, en 1927, Freud établit le fétichisme comme le nouveau modèle explicatif des perversions, remplaçant ainsi le masochisme infantile comme modèle originel lié au complexe d’Œdipe.
Quelle est la relation entre le fétiche et la perversion, avant 1927, selon Freud :
Origine du fétiche :
Avant 1927, Freud considère que le fétiche naît de la surestimation ou de l’idéalisation d’un objet-substitut, lié à des aspects auto-érotiques et des pulsions sexuelles primitives.
Fétiche comme réponse à l’angoisse de castration :
Le fétiche est vu comme une réponse perverse à l’angoisse de castration, symbolisant la lutte entre fantasme et réalité, particulièrement la différence des sexes et l’absence de pénis chez la femme.
Clivage du moi et mécanismes de défense :
La création du fétiche entraîne un clivage du moi, où une partie reconnaît cette réalité tandis qu’une autre la nie. Ce mécanisme de défense est différent du refoulement car il concerne la réalité extérieure, spécifiquement la différence des sexes.
Évolution du fétichisme comme modèle de perversion :
Au fil du développement de la théorie freudienne, le fétichisme devient progressivement le modèle explicatif général des perversions et est même considéré comme une forme de perversion par excellence.
En quoi la perversion se distingue-t-elle de la névrose et de la psychose selon Freud ?
Perversion et psychose :
Freud rapproche progressivement la perversion de la psychose en observant que dans les deux cas, le conflit psychique oppose le moi à la réalité extérieure, tandis que la névrose implique un conflit intrapsychique entre le moi et le surmoi ou le ça.
Différences entre psychose et perversion :
Dans la perversion, le déni ne concerne qu’une partie de la réalité, contrairement à la psychose. Le clivage permet ce déni partiel (comme l’absence d’un objet ou du pénis féminin), tout en reconnaissant l’autre partie, permettant ainsi la coexistence de ces deux positions et le maintien dans la réalité.
Quels sont les différents points de vue des successeurs de Freud concernant la perversion en psychanalyse ?
Approche centrée sur la sexualité :
Selon Laplanche et Pontalis, de nombreux auteurs classiques en psychanalyse abordent la perversion principalement en relation avec la sexualité.
Diverses pistes explorées par les successeurs de Freud :
Les successeurs de Freud privilégient différentes voies explorées par lui :
Les troubles de la prégénitalité : Comme le travail de M. Klein sur les fantasmes sadiques-oraux/sadiques-anaux, considérant la perversion résultant des troubles prégénitaux.
La fonction défensive de l’objet-fétiche : Il est exploré pour comprendre le rôle défensif dans la constitution de la perversion.
Le statut métapsychologique de la perversion : Lacan, par exemple, développe des travaux sur le complexe d’Œdipe pour comprendre la nature métapsychologique de la perversion.
