CM5 : Développement cognitif et premières représentations Flashcards
Définissez l’émotion selon Dantzer & Le Moal
Emotion: « état particulier d’un organisme survenant dans des conditions bien définies (une situation dite émotionnelle) accompagné d’une expérience subjective et de manifestations somatiques et viscérales » (Dantzer & Le Moal, 2007 in Doron &
Parot, p. 250).
L’émotion = un fait biologique ET social.
Emotions de base: joie, tristesse, colère, peur, surprise, dégoût
Qui est Henri Wallon ?
Henri Wallon (1879-1962), philosophe, médecin, chercheur en psychologie au Collège de France
Pensée marquée par le marxisme
Il intègre les dimensions biologiques et sociales du développement dans sa conception du développement de la personnalité.
La psychologie de Wallon se base sur une théorie des stades de développement de la personnalité enfantine. Selon lui, la personnalité est une construction progressive résultant de l’intégration de deux fonctions principales : l’affectivité, orientée vers le monde social et liée aux sensibilités internes, et l’intelligence, orientée vers le monde physique et liée aux sensibilités externes.
Ce développement se déroule à travers une succession de stades où alternent deux types de dominances : l’affectivité sur l’intelligence et vice versa. Chaque stade possède une hiérarchie spécifique entre ces fonctions, avec des transitions discontinues mais une continuité globale du développement.
- L’enfant est un être « génétiquement social » dès sa naissance
- Importance de 3 milieux: humain, physique et symbolique
- Rôle du mouvement (effection et expression)
- Rôle des émotions
- Distinction: Intelligence pratique versus intelligence discursive
Quelques notions-clés du modèle wallonien :
Crises et discontinuités dans le développement psychologique.
Chaque stade est autonome, caractérisé par la prédominance d’un mode d’échanges avec le milieu.
Chaque période de vie = une phase dans un devenir ET un système de conduites opérationnel dans le présent
Quels sont les stades chez Wallon ?
Stades impulsif et émotionnel (0 à 3 mois, puis 3 mois à 1 an) :
Dominance des sensibilités internes et de l’affectif. La période impulsive (jusqu’à 3 mois) est marquée par un désordre gestuel, progressivement organisé en émotions différenciées par les interactions avec l’entourage.
Stade sensori-moteur et projectif (1 à 3 ans) :
Prédominance des sensibilités externes et de la fonction intellectuelle. L’enfant développe une intelligence pratique (manipulation des objets) et une intelligence représentative (imitation, langage). La pensée naissante s’extériorise par le geste imitatif.
Stade du personnalisme (3 à 6 ans) :
Retour à la primauté de l’affectivité sur l’intelligence. Débutant par une crise de personnalité à 3 ans, suivie d’une phase narcissique moteur vers 4 ans, et une imitation des rôles sociaux adultes avec admiration et rivalité vers 5 ans.
Au cours de la 3ème année, l’enfant ne serait pas totalement différencié d’autrui (il n’est pas capable de « s’opposer au modèle »).
L’imitation serait un moyen de fusion avec le modèle: faire comme l’autre serait la seule façon de s’adresser à lui.
-> Hypothèse testée: au cours de la 3ème année (période de syncrétisme différencié), c’est l’imitation immédiate du pair qui permet aux enfants
d’échanger entre eux en utilisant les objets comme médiateurs.
Stade catégoriel (6 à 11 ans) :
Prédominance des activités intellectuelles sur les conduites affectives. L’enfant progresse vers l’âge scolaire en développant l’attention, l’effort et la mémoire volontaire. Sa pensée évolue de la confusion initiale vers la formation de catégories mentales pour représenter abstraitement et expliquer objectivement le réel.
Chaque stade représente une phase distincte du développement psychologique de l’enfant, où les aspects affectifs et intellectuels s’entrelacent pour former une personnalité en construction.
Qu’est ce qui est un facteur de développement causal pour Wallon et non pour Piaget ?
Pour Wallon, la médiation d’autrui est un facteur essentiel du développement, soulignant l’importance de l’intersubjectivité. Contrairement à Piaget, Wallon met l’accent sur l’interaction sociale, les échanges de pensées et la construction commune de la réalité partagée par le biais de la médiation d’autrui. à la formation de la conscience » (Idem, p. 397).
Quel rôle la médiation d’autrui joue-t-elle dans le développement selon Wallon, Vygotski et Bruner ?
La médiation d’autrui revêt une importance fondamentale pour Wallon, Vygotski et Bruner car elle met en lumière la dimension intersubjective du développement psychologique. Elle implique des échanges de pensées, une mutualité dans l’interaction et la création de représentations communes de la réalité partagée. Wallon a souligné que la symbiose affective dès les premiers stades du psychisme montre la participation d’autrui dans la formation de la conscience.
Qu’est-ce que la notion “d’attention conjointe” et pourquoi est-elle essentielle dans le développement cognitif selon Tomasello (1999/2004) ?
Définition de l’attention conjointe :
capacité de l’individu à partager un évènement avec l’autre, à attirer son attention vers une personne, un objet dans le but d’obtenir un regard conjoint, avec conscience du partage de l’information
Composantes essentielles de l’attention conjointe :
- l’attention doit être portée conjointement sur un même objet,
- l’attention doit être portée l’un à l’autre. Il s’agit du regard conjoint.
Rôle ds le développement cognitif selon Tomasello :
Elle est considérée par certains auteurs comme un signe de prise en compte du mental d’autrui et de soi-même. L’enfant perçoit que l’attention de l’adulte porte sur quelque chose et qu’il est invité à le partager avec lui.
L’attention conjointe permettrait d’incorporer un troisième élément dans une relation dyadique en rendant possible les interactions avec les personnes et les objets. De plus, l’attention conjointe serait un point de départ pour l’enfant, permettant une rencontre d’esprit qui serait essentielle à la communication ou à l’apprentissage culturel à travers l’environnement extérieur
Processus de dvlpt de l’attention conjointe :
À environ six mois, les bébés commencent à alterner leur regard entre un objet et le parent. Vers neuf mois, ils cherchent activement à attirer l’attention vers des objets en dehors des interactions sociales. À treize mois, cette capacité se renforce, permettant aux nourrissons d’utiliser des signaux non-verbaux pour focaliser l’attention sur un objet.
Relation avec l’autisme :
Les enfants atteints d’autisme peuvent présenter des difficultés avec l’attention conjointe. Ils pourraient avoir du mal à combiner les signaux pour attirer l’attention conjointe, tels que regarder l’objet, puis la personne, et alterner entre les deux pour exprimer leur intérêt pour l’objet.
En somme, l’attention conjointe représente la capacité à partager l’attention et à créer un regard partagé, jouant un rôle crucial dans le développement cognitif, les interactions sociales et la communication précoce.
Qu’est ce que la fonction sémiotique ?
La fonction sémiotique permet de représenter des objets ou des événements absents sur le moment à l’aide de symboles ou de signes
5 conduites:
– image mentale
– imitation différée
– jeu symbolique
– dessin
– langage
Qu’est ce qu’un signe et un symbole ?
Le Symbole est non décomposable*. Les symboles sont indécomposables « en ce sens que leurs
éléments ne sont pas systématiquement réutilisables, à moins d’être eux-mêmes des symboles » (Klinkenberg, 1998, p. 22).
Ex: le vert pour « protection de l’environnement », la
balance pour la « justice », etc.
Le Signe est décomposable*. Les signes « sont décomposables en unités non signifiantes qui
peuvent être réutilisées systématiquement pour la production d’autres signes » Klinkenberg, 1998, pp. 22-23)
Pour les deux, Arbitraire : le rapport entre signifiant et signifié est arbitraire (Ex: aucun lien entre le mot «
table » et l’objet désigné).
Non arbitraire : le rapport entre signifiant et
signifié est non arbitraire (Ex: Onomatopées)
Maîtriser la signification des mots, c’est apprendre la
correspondance entre signifiant et signifié (De Saussure, 1916).
De quoi est composé le signe selon Klinkenberg, 1998 ?
Le signe est composé de stimulus, signifiant, siginifié, réflerent. Les différentes composantes du signe sont interdépendantes. Dit autrement, « ce sont ces relations qui forment le signe et décrivent ce que l’on appelle le processus sémiotique » (Klinkenberg*, 1998, p. 21).
Quatre grandes familles de signes qui couvrent l’ensemble des objets de la sémiotique:
- les indices
- les icônes
- les symboles
- les signes (au sens strict)
Stimulus = la manifestation concrète et sensible du signe (ex: la lumière qui frappe ma rétine, les vibrations sonores sur mon tympan, les molécules qui viennent stimuler mes cellules nasales). Le
stimulus ne véhicule de signification que s’il actualise le modèle qu’est le signifiant.
Signifiant = objet matériel (son, graphe, geste) (= image acoustique selon Saussure)(ex: le dessin de la lettre « A », le son « bip » de mon ordinateur, feu rouge de la circulation, …)
Signifié = l’image mentale suscitée par le signifiant (ex: le feu rouge a pour signifié « stop », le son « bip » a pour signifié « problème ou erreur), le son « arbre » a pour signifié le concept d’arbre.
Référent = ce à propos de quoi on communique.
Cela peut être:
- Un objet du monde (ex: l’arbre concret sous mes yeux)
- Une classe d’objet (ex: quand je dis « le sapin est un bel arbre », « sapin » -> tous les sapins qui existent et ont existé)
- Une abstraction (ex: la transcendance), une qualité (ex: la vitesse), un objet inexistant (ex: la licorne)
La sémiotique (Morris, 1955) se rapporte à 3 domaines, lequels ?
Syntaxe = Étude de l’articulation des signes (étude de la relation des signes entre eux)
Sémantique = Étude du sens (étude de la relation entre les signes et les objets)
Pragmatique =Étude de la relation du sujet à son dire (étude de l’usage du langage)
Quelles sont les deux façon d’aborder le langage ?
avec Sa Structure et son Usage :
Structure———————–Usage :
Langue ———————— Parole
Représentation ————-Communication
Sujet idéal———————Sujet réel (ordinaire)
Contexte absent ————Contexte présent
Unité microscopique ——Unité macroscopique
Quels sont les premiers moyens de communication ?
les émotions et l’intersubjectivité
Quelles sont les Etapes du développement du langage et de la communication ?
- La phase prélinguistique: premiers sons et premiers gestes
- De 0 à 2 mois: cris et pleurs
- De 2 à 6/8 mois: vocalises et gazouillements (« eeueeueue »)
- De 7/8 à 12 mois: babillage (« babadadapapa »)
-> Vers 8/9 mois : les premiers gestes linguistiques (pointer de l’index) - communication dyadique
- communication triadique (moi-autre-objet)
=> Le langage réceptif se développe avant le langage expressif - La phase linguistique
-Les premiers mots vers 1 an
-50 mots vers 20 mois (grandes différences interindividuelles)
-Explosion de vocabulaire à partir de 20 mois
-Enoncés composés de deux mots parfois rudimentaires (« papa pati »)
-Vers 3 ans, complexification des formes grammaticales (pluriel, formes interrogatives … etc)
quelles sont Les différentes théories qui décrivent l’acquisition du langage?
-> Behaviorisme (Skinner)
-> Nativisme (Chomsky – LAD Language Acquisition Device)
-> Constructivisme et structuralisme (Piaget)
-> Approches socio-pragmatiques (Bruner)
Chez Piaget, comment se fait le développement cognitif ?
- Le stade sensorimoteur se termine vers 18-24
mois, avec la construction de la permanence de
l’objet qui rend possible la représentation
mentale. - fin stade sensorimoteur = permanence de l’objet => représentation mentale
– Permet de se dégager de l’action
– Représentation symbolique individuelle (et non pas encore conceptuelle)
– l’enfant transforme le réel au gré de ses besoins et désirs: cf. jeu symbolique;
– il a accès à la représentation, mais pas encore à la réversibilité;
– le monde pour lui ne se distribue pas en catégories mais en éléments individuels liés à son expérience personnelle
- Le stade suivant :
– commence par une période préopératoire
caractérisée par la fonction sémiotique = une forme de pensée prélogique (ou symbolique) puis par la pensée dite intuitive. (On observe un effort de l’enfant de soumettre sa pensée aux contraintes du réel; mais il reste piégé par le primat de la perception)
- accès à plus de généralité mais pensée qui reste marquée par l’égocentrisme.
= une caractéristique de la pensée enfantine
– Vers 7-8 ans la construction de l’opération mentale
constitue le début de la pensée rationnelle qui se
complexifiera par la suite: l’opération mentale
constitue le point de départ du stade des opérations
concrètes
=> En résumé, entre 2 et 7 ans environ, l’égocentrisme cognitif diminue progressivement d’une pensée égocentrique absolue vers une pensée
dite intuitive.
= Manière originale de percevoir la « réalité » !
– L’animisme
– L’artificialisme
– Le finalisme
