200.2 - les atteintes de la peau Flashcards
(28 cards)
plaie
La plaie est une interruption de la continuité de la peau
Elle est généralement secondaire à un traumatisme et peut être provoquée :
* de l’extérieur vers l’intérieur, par une coupure, une piqûre, un projectile, un coup, une morsure, un frottement…
* de l’intérieur vers l’extérieur, par un os cassé qui perfore la peau (fracture ouverte).
la plaie peut être à l’origine :
- d’une hémorragie ;
- d’une atteinte des structures situées sous la plaie (organes du thorax, de l’abdomen, du crâne, vaisseaux sanguins, nerfs, muscles…) pouvant entraîner une défaillance des fonctions nerveuse, respiratoire ou circulatoire ;
- d’une infection locale, qui peut se généraliser dans un deuxième temps et entraîner une septicémie ;
- de maladies liées à la pénétration de certains germes comme le bacille du tétanos.
Les critères qui permettent d’établir la gravité d’une plaie sont :
- le mécanisme de formation ;
- le type et la profondeur ;
- la localisation et les complications possibles.
Une plaie peut être provoquée par :
- un projectile (plaie par balle, criblage sur explosion…)
- un outil (disqueuse, tronçonneuse…) ;
- un objet tranchant ou perforant : couteau, cutter… ;
- une morsure. Celle-ci occasionne souvent une lacération et présente un risque infectieux même pour une plaie minime.
- un frottement (par chute…) ;
- une fracture ouverte de membre.Différents types de
plaies et leur profondeur
Les plaies peuvent être regroupées en 4 catégories :
l’écorchure ou éraflure
la coupure
la plaie punctiforme
la plaie délabrante, ou lacération
On doit toujours essayer d’évaluer la profondeur d’une plaie soit :
- directement, en estimant visuellement la distance séparant la surface cutanée du fond de la plaie ;
- indirectement lorsque la lésion a été créée par un objet pénétrant, en évaluant la taille de la partie de l’objet qui a été ou est pénétrante, sans le retirer ni le mobiliser.
La localisation d’une plaie est susceptible d’entraîner :
- une atteinte vitale
- une atteinte fonctionnelle
- une infection localisée ou généralisée (septicémie)
classification plaies
simple
sérieuse
grave
plaie simple
Une plaie est considérée comme simple lorsqu’il s’agit d’une écorchure, d’une éraflure ou d’une coupure unique, peu profonde, non hémorragique.
plaie sérieuse
Une plaie est considérée comme sérieuse dès :
* qu’elle présente un saignement abondant mais contrôlable par une compression manuelle et un pansement compressif ;
* qu’elle est pénétrante au niveau :
- de la face ;
- de la main ;
- du pied ;
- d’une articulation ;
- de l’œil ;
- d’un orifice naturel.
* qu’il existe un corps étranger dans la plaie ou qu’elle est en regard d’un foyer de fracture.
Toute plaie dont on ne peut apprécier la profondeur doit être considérée comme pénétrante.
plaie grave
Une plaie est considérée comme grave dès :
* qu’elle est pénétrante au niveau :
- du cou ;
- du thorax ;
- de l’abdomen.
* qu’elle est associée à un délabrement des masses musculaires ;
* qu’elle s’accompagne d’une hémorragie artérielle.
signes spécifiques plaies
Rechercher par l’interrogatoire de la victime ou de son entourage :
* le mécanisme ;
* les actions entreprises avant l’arrivée des secours (pose d’un garrot…) ;
* une vaccination anti-tétanique à jour ou non ;
* les antécédents (hémophilie, VIH…) ;
* les traitements (antigoagulants…) ;
* les allergies connues, notamment aux antiseptiques et à l’iode.
Rechercher ou apprécier :
* la localisation de la plaie ;
* le type et la profondeur de la plaie ;
* la présence d’un corps étranger ou de débris ;
* l’importance d’un saignement ;
* la douleur ressentie ;
* une détresse circulatoire ;
* une détresse respiratoire.
CàT plaies
Plaie simple
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Laver la plaie (détersion) à l’aide de sérum physiologique (ou à l’eau et au savon, avec un temps de rinçage) afin d’éliminer les petits corps étrangers mobiles, parfois peu visibles. Le lavage peut s’effectuer par arrosage de la plaie ou à l’aide de compresses imbibées de sérum physiologique, du centre vers la périphérie, sans jamais revenir en arrière.
❷Protéger la plaie par une compresse humidifiée avec un pansement.
❸Conseiller à la victime de consulter un médecin si :
* elle n’est pas vaccinée contre le tétanos ;
* la vaccination antitétanique n’est pas à jour ou est incertaine ;
* la plaie devient chaude, rouge, si elle gonfle ou si elle continue de faire mal dans les 24 heures.
Les compresses utilisées pour nettoyer la plaie ainsi que les gants doivent être jetés dans un conteneur à déchets septiques (Cf. Chapitre 18).
Plaie sérieuse
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
0pté sans mobiliser l’objet.
Plaie grave
En parallèle de la réalisation d’un bilan complet et des gestes de secours adaptés, la conduite à tenir impose de :
❶Arrêter l’hémorragie éventuelle
❷Mettre la victime en position adaptée.
❸Protéger la plaie par des compresses stériles imprégnées de sérum physiologique maintenues par un bandage, un filet tubulaire ou au moyen d’un pansement individuel stérile, de taille appropriée.
❹Ne jamais retirer un corps étranger sauf s’il nuit à la réalisation d’un MCE.
❺Administrer de l’oxygène par inhalation en fonction de la localisation de la plaie (cou, thorax, abdomen, bassin) ou de la détresse associées.
❻Contacter la coordination en urgence pour demander une équipe médicale.
❼Ne pas mobiliser la partie atteinte.
❽Protéger la victime contre le froid, la chaleur et les intempéries.
En présence :
* d’une plaie thoracique : protéger par un pansement sec non occlusif (risque d’aggravation d’un pneumothorax)
* d’une éviscération : ne pas remettre les organes en place, recouvrir au moyen d’un emballage stérile humidifié avec du sérum physiologique (sauf chez le nouveau-né et le nourrisson où les compresses sont appliquées sans sérum en raison du risque d’hypothermie).
La brûlure est une lésion qui peut toucher :
- la peau de façon plus ou moins étendue et plus ou moins profonde ;
- les masses musculaires ;
- les voies aériennes ;
- le tube digestif ;
- les yeux.
Suivant son étendue, sa profondeur, sa localisation et sa cause, la brûlure peut-être à l’origine :
- d’une détresse circulatoire par perte de liquide (plasma) ;
- d’une détresse respiratoire par brûlure des voies aériennes due à l’inhalation de gaz chauds et intoxication par les fumées d’incendie ;
- de douleurs sévères ;
- d’une infection dans les jours qui suivent ;
- de séquelles esthétiques et fonctionnelles nécessitant de nombreuses greffes et des mois d’hospitalisation.
Les critères qui permettent d’établir la gravité d’une brûlure sont :
- la cause ;
- la profondeur ;
- l’étendue ;
- la localisation ;
- l’âge et les antécédents
Les causes de brûlures
Une brûlure peut être d’origine :
* thermique (chaleur, froid) ;
* électrique (électrisation ou électrocution, foudre) ;
* chimique (acides, bases) ;
* mécanique (frottements) ;
* radiante ou irradiante (soleil, radioactivité).
La profondeur des brûlures
- La brûlure du 1er degré est une atteinte superficielle. Seul l’épiderme est lésé. Il va se reconstituer naturellement en quelques jours. La peau est rouge, chaude, douloureuse et sèche (coup de soleil). Chez l’adulte, ce n’est pas une brûlure grave et elle ne doit pas être comptabilisée dans le calcul de la surface totale brûlée. En revanche, une brûlure du premier degré (rougeur) étendue chez l’enfant ou le nourrisson peut avoir des conséquences plus graves et doit nécessiter obligatoirement un avis médical, en particulier si elle s’accompagne d’une hyperthermie.
- La brûlure du 2e degré est une atteinte plus profonde de la peau qui touche l’épiderme et une partie du derme.
Elle s’accompagne d’une douleur en général intense. Elle est caractérisée par la présence de cloques appelées phlyctènes qui peuvent être : - uniques ou multiples ;
- plus ou moins étendues ;
- fermées et contenant un liquide clair ;
- rompues avec un aspect rougeâtre et suintant : la peau est mouillée en dehors de tout refroidissement.
- La brûlure du 3e degré est une atteinte très profonde de la peau où toutes les couches sont touchées, ce qui la rend peu douloureuse voire indolore (atteintes des terminaisons nerveuses). L’épiderme et le derme sont détruits. La peau est dure, cartonnée ressemble à de la cire et peut être pâle, presque blanche (les capillaires sanguins sont détruits), ou de couleur chamois. Une brûlure du 3e degré ne peut pas cicatriser seule et nécessite une greffe quelle que soit sa superficie.
Dans les brûlures du 2e et du 3e degré, la peau ne joue plus son rôle de barrière protectrice, ce qui entraîne : - une fuite de plasma vers l’extérieur et représente un risque de détresse circulatoire à partir d’un certain pourcentage de surface brûlée (environ 20 % chez l’adulte) ;
- un risque infectieux important dans les jours suivants.
Il peut être très difficile d’estimer la profondeur de la brûlure au moment de l’intervention et ce n’est que le retard à la cicatrisation qui apportera la preuve de la profondeur réelle. - La carbonisation est le stade ultime d’atteinte des tissus. La peau et les tissus situés au dessous sont détruits et ressemblent à du charbon.
étendue brûlure
Chez l’adulte, si la victime présente des brûlures étendues, l’évaluation de la surface brûlée, se fait au moyen de la règle des 9 de Wallace :
* chaque membre supérieur représente 9 % ;
* chaque membre inférieur représente 18 % ;
* le tronc (thorax et l’abdomen) représente 18 % par face soit 36 % ;
* la tête représente 9 % ;
* les parties génitales représentent 1 %.
Cette règle ne s’applique qu’à l’adulte, l’enfant possédant une morphologie différente (par exemple : chez le nourrisson, la tête représente 20 % de la surface du corps). Dans tous les cas, elle peut se faire à l’aide de la face palmaire (paume et doigts) de la main de la victime, qui est égale à 1 % de la surface totale de la peau, quel que soit l’âge.
localisation brûlures
La localisation de la brûlure, en particulier celle de deuxième et de troisième degré va entraîner des complications plus ou moins précoces. Ce sont les brûlures :
* des voies aériennes, en cas d’incendie. La présence de traces de suies autour des narines et de la bouche, l’apparition d’une toux incessante, de crachats noirâtres ou d’une modification de la voix (rauque) doit faire suspecter ce type de brûlure ;
* du visage et du cou. Les brûlures profondes (souvent par flamme) peuvent rapidement s’accompagner d’une détresse respiratoire, surtout si la brûlure du cou est circulaire. Par ailleurs, les cicatrices vont entraîner des problèmes fonctionnels et esthétiques ;
* oculaires souvent d’origine chimique, en particulier par de la soude, qui peut provoquer une destruction de l’œil ;
* des mains ou des plis de flexion, dont les cicatrices entraînent des problèmes fonctionnels par les rétractions tendineuses et le blocage des articulations ;
* à proximité des orifices naturels (périnée…) qui peuvent s’infecter secondairement ;
* circulaires, car la perte d’élasticité de la peau brûlée et l’apparition d’un œdème entraînent un effet garrot sur les muscles, les vaisseaux et les nerfs.
L’âge et les antécédents
Un certain nombre de pathologies aggravent le pronostic vital d’un brûlé, en particulier :
* le diabète ;
* le tabagisme ;
* les maladies cardiaques ;
* les maladies qui dépriment le système immunitaire (VIH…) ;
* l’alcoolisme…
À profondeur, à superficie et à localisation égales les brûlures sont plus graves aux âges extrêmes de la vie.
brûlure simple
Une brûlure simple est soit :
* une brûlure du premier degré d’origine thermique ou par rayonnement solaire, sauf si elle est très étendue particulièrement chez l’enfant et le nourrisson ;
- une brûlure du deuxième degré d’origine thermique dont la surface totale représente moins de la moitié de la face palmaire de la main de la victime (0,5 %) et qui ne présente pas les critères de gravité suivants :
- brûlure du visage ;
- brûlure du cou ;
- brûlure de l’œil ;
- brûlure des mains ;
- brûlure des plis de flexion ;
- brûlure à proximité d’un orifice naturel ;
- brûlure localisée au niveau des voies aériennes supérieures.
brûlure serieuse
Une brûlure sérieuse est :
- une brûlure du premier degré d’origine thermique ou par rayonnement solaire très étendue particulièrement chez l’enfant et le nourrisson ;
- une brûlure du 2e degré d’origine thermique dont la surface totale est supérieure à 0,5 % et inférieure à :
- 5 % chez le nourrisson ;
- 10 % chez l’enfant ou l’adulte de plus de 60 ans ;
- 15 % chez l’adulte.
- Une brûlure thermique du second degré qui se situe : - au visage ;
- au cou ;
- à l’œil ;
- aux mains ;
- aux plis de flexion ;
- à proximité d’un orifice naturel.
brûlure grave
Une brûlure grave est :
* une brûlure du 2e degré :
- dont la surface totale est supérieure à :
▪ 5 % chez le nourrisson ;
▪ 10 % chez l’enfant ou l’adulte de plus de 60 ans ;
▪ 15 % chez l’adulte.
ou qui présente les critères de gravité suivants :
▪ brûlure circulaire ;
▪ brûlure localisée au niveau des voies aériennes supérieures ;
* une brûlure du 3e degré quelle que soit sa surface ou sa localisation.