Le take-off français et le réveil du capitalisme au coeur des années 1950 Flashcards
Le décollage économique français. Situation XIXe siècle ? 1950’s ?
La France s’indistrualisa très tôt au XIXe siècle mais n’a pas connu son “take-off” (Rostow) à l’inverse de l’Angleterre.
Take-off = accélération forte et brutale propulsant l’économie, lorsque les conditions sont réunies, dans une autre dimension en quelques années.
Des économistes américains estiment que le take-off français a lieu dans les années 50. Le capitalisme français se réveillait.
Evolution pas seulement quantitative : la nature des productions témoignait non seulement de progrès économiques mais aussi d’un profond changement de société.
1) La naissance d’une société et d’une économie de consommation
A.Volontarisme planificateur et logiques de marché
Le 2e Plan (54-58) souhaitait passer de l’urgence (1er Plan, priorité aux industries de base) à la qualité.
Objectif : recréer un vrai marché après des années de rationnements administratifs et de marché noir.
Etienne Hirsch remplaça Jean Monnet. Le volontarisme planificateur s’éffaçait un peu.
2 réalités prennent constance lors du 2e Plan :
- l’accueil des générations nombreuses du baby-boom
- la préparation du pays à l’ouverture européenne
Le 2e Plan prévoyait une hausse du PNB de 25% et une croissance industrielle de 30%
==> résultats de 41 et 47%
Le pouvoi d’achat progressait au même rythme que la croissance économique.
Preuve des gains de productivité (dans un contexte de pénurie de m.o)
Productivité s’améliora de 1/3 pendant le 2e Plan.
1) La naissance d’une société et d’une économie de consommation
B. La croissance de l’industrie de “consommation”
1958 : A l’issue du 2e Plan, la production industrielle avait doublé par rapport à celle d’avant guerre. De 1949 à 1958, la prod industrielle progresse de 70%.
Nature des progrès industriels :
- production chimique croît 2 fois plus vite
- construction automobile avance de 285%
- éléctroménager progresse de 400%
- 1 million de téléviseurs en 1958
- lessive en poudre
Progrès chimie = + d'engrais mais avancée considérable de la parachimie et des produits de consommation courante : - shampoing - nylon - formica - pointe bic ==> gros succès
Production automobile passe de 1/2 million en 1952 à 1,1 million en 1958.
- Renault dominait le marché (30%) (usine des Flins)
- Citroën = 28% du marché (DS en 1955)
- Peugeot = 18% du marché
1) La naissance d’une société et d’une économie de consommation
C. Les services et la société de consommation
2e Plan (1952-1958), nombre d'employés dans des salons de coiffur triple. ==> Progression des industries de consommation
Croissance considérable du commerce de détail, apparition de chaînes de magasins dérivés de grandes filliales :
- Uniprix de “Nouvelles Galeries”
- Prisunic de “Printemps”
- Monoprix de “Galeries Lafayette”
2) Les difficultés d’adaptation de l’économie et de la société face à la rapidité des changements
A. Dans le secteur industriel
Des industriels de première génération connaissaient déjà une stagnation (textile, construction navale aidée par un plan de soutien public en 1956).
La production énergétique progressait, cependant le charbon stagnait et sa part dans le bilan énergétique passe de 2/3 à 1/2 au cours des 50’s.
Découverte de gisements de GAZ dans les Landes à Lacq vue comme un miracle mais c’est surtout l’ÉLECTRICITÉ qui progressait. Les grands barrages hydroélectriques ne pouvaient suffire et la France passa rapidement au “tout PÉTROLE” qui passe de 16 à 25% dans le bilan.
Conséquences géopolitiques désastreuses parfois avec la découverte de gisements dans le Sahara algérien…
2) Les difficultés d’adaptation de l’économie et de la société face à la rapidité des changements
B. Dans les services
Beaucoup de difficultés d’adaptation de la part des transports.
En 1958, la SNCF assure les 2/3 de flux de marchandises
Autoroutes sacrifiés (malgré des constructions comme le pont de Tancarville en 1955 qui masquent le retard de l’équipement routier)
Les petits commerçants (zones semi-rurales) avaient du mal à résister à la concurrence des magasins à succursales multiples. De plus, victimes de l’exode rural.
=> Le mouvement poujadiste (Pierre Poujade, papetier) se transforma en mouvement politique protestataire : angoisse de la France des “petits” face au vertige des mutations en cours.
2) Les difficultés d’adaptation de l’économie et de la société face à la rapidité des changements
C. L’agriculture au pied du mur
50’s :
- fini les pénuries alimentaire liées à la guerre.
- prix mondiaux commencent à baisser
- chute relative du coût de l’alimentation, dégageant alors du pouvoir d’achat
==> moteur de la croissance industrielle et servicielle
- Régime alimentaire des français de + en + fondé sur des produits d’élevage
- France surproductrice d’alcool
Il fallait se moderniser : le parc de tracteur augmenta
Mais structures agraires inadaptées pour supporter le coût de la modernisation. (90% des exploitations disposaient de - de 50 ha)
Manque d’eau courante dans les campagnes
Exode rural + vieillissement du secteur agricole
==> chute de la population active agricole de 1% par an
3) Les moteurs du take-off français
A. La croissance démographique
La population française progressait de 1% par an
=> rôle positif pour la consommation
Mais la population active stagnait.
Baby-boom = 3e enfant = arrêt de travail de la mère
==> taux d’activité féminin en baisse
Le plein emploi régnait
==> appel à l’immigration massive pour palier ce manque de main-d’oeuvre
Meilleure réponse à la pénurie de m.o = progrès de la productivité de 5% par an en moyenne.
Exode rural parfois péjoratif quand il vidait des zones viables…
Mais positif sur le plan économique :
- terres libérées pour d’autres exploitants agricoles…
- ruraux reconvertis dans les usines fordistes, plus productifs et plus aptes à consommer.
3) Les moteurs du take-off français
B. L’investissement et le réveil du capitalisme
50’s :
- investissements progressèrent de 10% en m. par an
- part des fonds publics dans l’investissement de 50% en 1950 à 27% e, 1956
- appel aux prêts bancaires de 3 à 15%
- part des marchés boursiers de 4 à 10%
=> investissement privé redevenu majoritaire dans 50’s
Mais rôle de l’État toujours important :
- 1954 : Maurice Lauré “invente” la TVA
- création du Fonds de développement économique et social (FDES), pour rationaliser ses propres invest.
3) Les moteurs du take-off français
C. Action publique et aménagement du territoire
Inquiétudes sur les inégalités de la croissance sur le territoire.
=> Livre du géographe JF Gravier (commissaire au Plan dans l’équipe de Jean Monnet), “Paris et le désert français” paru en 1947 fut un événement, prise de conscience.
Mesures prises :
- 1955 : on limite l’installation ou l’agrandissement des usines dans la région parisienne
- 1956 : création de 22 “régions de programme”, les régions sont support passifs des politiques gouvernementales… (contradiction car pq pas la rendre actrice de son développement ??)
Malgré instabilité gouvernementale, politiques conjoncturelles souvent habile, souvent libérale mais avec un dirigisme institutionnel fort.
Antoine Pinay (président du Conseil en 1952) conduisit une stabilisation rigoureuse, ce qui permit un apogée de la croissance française en 1954-1955. Mendès-France et Edgar Faure surent prolonger.
Mais en 1956-1957, aggravation de la situation en Algérie => dégradation des finances publiques, poussée inflationniste, hémorragie des devises…
Conclusion
Agonie de la IVe République, remise en cause de l’équilibre des finances publiques et de la monnaie.
Mais économie saine, à la recherche d’un second souffle cependant…
