Analyser le chaos financier international Flashcards

1
Q

Economie de chercheurs d’or

A

Parmi les chercheurs d’or, un seul va trouver le filon, il fait le jackpot, les autres sont ruinés.
Si le « pot » est estimé à 20 millions, celui qui parie 1 million sur chacun des 10 chercheurs est sûr de gagner assez pour amortir les pertes des 9 autres. D’où la folie de la période des « start-up » (fin des années 1990) : des financements énormes sont apportés à des ingénieurs tout juste sortis de l’école sur des projets flous, voire farfelus.
L’idée n’est pas absurde, mais encore faut-il que le succès soit plausible : on ne peut se passer d’une étude sérieuse et du marché et de la qualité de ceux que l’on finance. Mais dès que le « paradoxe de la tranquillité » (Hyman Minsky) s’installe, on oublie à nouveau toute prudence. A l’époque, l’abaissement du seuil de vigilance a pris la forme de la théorie selon laquelle la nouvelle économie ne se suivrait pas les mêmes règles que l’ancienne.

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2
Q

Décloisonnement et financiarisation des banques

A

On oppose la banque et la bourse, mais en fait, le décloisonnement a donné naissance à la «bancassurance».
Les énormes groupes bancaires sont aujourd’hui à la fois :
- Des banques de dépôt
- Des assureurs
- Des acteurs clés sur les marchés, notamment : trading, titrisation, dérivés …
L’essentiel de leurs profits vient des activités de marché. Cela met en danger la monnaie et le crédit car les activités de marché sont par nature très risquées.

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3
Q

Effet de levier de l’endettement

A

Surcroît de rentabilité financière dont bénéficie un investissement à crédit par rapport au même investissement financé par des fonds propres à condition que le taux d’intérêt (coût de l’investissement) soit inférieur au taux de profit (gain généré par l’investissement).

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4
Q

Effet de massue de l’endettement

A

Surcroît de perte financière que subit un investissement à crédit par rapport au même investissement financé par des fonds propres dans le cas où le taux d’intérêt (coût de l’investissement) est supérieur au taux de profit (gain généré par l’investissement).

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5
Q

Le krach du 19 octobre 1987

A

Après le Louvre, l’intervention des BC a donné un coup de fouet à la masse monétaire. Face à ce risque inflationniste, la Bundesbank augmente le taux Lombard, son principal taux directeur. En représailles, James Baker annonce que les USA laisseront chuter le dollar. Il n’en faut pas plus pour «crever» la bulle, craignant cette chute, les détenteurs de titres américains retirent leurs capitaux. Le krach se produit le 19 octobre, la chute des cours est plus grave que celle de 1929.
Aussitôt, les banques centrales injectent massivement des liquidités afin de donner du temps aux opérateurs et aux banques : le crédit permet d’attendre que les cours aient remonté avant de vendre.

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6
Q

Effet domino

A

Quand se répand une méfiance à l’égard de la capacité d’un pays à assumer sa dette ou de la rentabilité de ses firmes, les capitaux qui animaient jusque là les marchés de la dette publique ou privée, et celui des actions, refluent. L’effet domino est une contagion vers les pays qui ressemblent à celui dont on imagine qu’il va faire défaut (la méfiance peut suffire à provoquer le défaut en interdisant de lever les fonds à l’échéance, c’est une prédiction créatrice).

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7
Q

Chaîne Ponzi ou Pyramide financière

A

Une chaîne de Ponzi est un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les placements avec les fonds procurés par les nouveaux entrants.
C’est une fuite en avant car il faut toujours plus de nouveaux clients pour rémunérer les anciens. Le système s’écroule quand les les nouveaux dépôts ne suffisent plus à couvrir les rémunérations.
- Elle tient son nom de Charles Ponzi devenu célèbre à Boston dans les années 1920.
- 200 ans auparavant, l’anglais John Law est nommé ministre des finances de Louis XV. Pour financer le royaume, il crée des compagnies à qui il fait attribuer la collecte de l’impôt et la colonisation de la Louisiane. En attendant les ressources espérées, il crée une banque privée, la Banque Générale (capital composé aux ¾ de bons du Trésor) qui finance le Trésor en émettant des titres dont il assure le succès par une rémunération énorme. Au siège de la Compagnie des Indes, rue Quincampois, on s’arrache ces titres, ils vont circuler et être utilisés comme moyens de paiement (une forme ancienne du papier-monnaie qui fait de sa banque un précurseur des banques centrales). En 1720, le marché s’effondre dans un scandale retentissant quand la supercherie du « système de Law » est découverte : la rémunération était en réalité financée par la vente des nouveaux titres et non par la colonie ou par les impôts comme Law le prétendait.

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8
Q

Crédit subprime

A

Par opposition à «prime» ou «mezzanine», le crédit subprime est un prêt risqué, principalement hypothécaire (mortgage loan), à une clientèle peu solvable ou à l’historique de crédit difficile. Comme le prêteur s’attend à un taux de défaut élevé, il compense par un taux d’intérêt supérieur. Leur succès est assuré car :

  • Les 1ères années (de 1 à 5 ans) le taux est fixe et bas pour attirer le client, puis il devient variable et élevé pour compenser.
  • La loi US est très souple : on peut prêter jusqu’à 110 % de la valeur du bien, on peut ne payer que les intérêts (déductibles des impôts), on peut re-prêter sur la même hypothèque si le prix de marché du bien augmente.
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9
Q

La titrisation : les dérives de crédit

A

Les banques d’affaires se sont spécialisées dans la titrisation des crédits, (notamment les « big five » : Morgan Stanley, Goldman Sachs, Lehman Brothers, Bear Stearns, Merill Lynch dont 3 vont chuter durant la crise).
Pour cela, il faut racheter des paquets de crédits (notamment immobiliers). Un « servicer » se charge d’encaisser les remboursements et les intérêts prévus, rien ne change pour les emprunteurs. Par contre, une fois déduits les frais de gestion du servicer, les flux de revenus ne vont plus à la banque qui a prêté au départ mais à celle qui a racheté les créances.
Ces créances sont classées en 3 groupes selon le risque : meilleures : senior (prime), intermédiaires : mezzanine, mauvaises : equity (subprime).
L’acquéreur crée une filiale (véhicule) pour les loger, les crédits sortent de son actif pour entrer dans celui du véhicule.
Pour abaisser le niveau de risque :
- Le véhicule mixe les créances subprime avec des créances plus sûres.
- Le véhicule est assuré par « rehaussement », c.à.d. l’opération par laquelle un «réhausseur de crédit», (un assureur dit «monoline», le plus important étant AIG nationalisée en 2008 par l’Etat US pour éviter sa faillite) apporte sa garantie à un organisme (public ou privé) qui émet des emprunts.
Puis il finance l’achat par une émission de titres : les CDO (Collaterized Debt Obligations) notés par au moins 2 agences de rating qui interviennent aussi pour concevoir le titre. Les titres sont souvent assurés par des CDS.
CDS (Credit Default Swap) : en échange d’une prime, le vendeur du swap assume une part prédéfinie des défauts, il s’agit d’un marché OTC de gré à gré, donc très risqué et hors contrôle.

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10
Q

Risque systémique

A

Risque d’effondrement du système financier à la suite de la faillite d’une ou plusieurs grandes banques.
Il découle de la nature de la monnaie : comme sa valeur est uniquement fiduciaire (de confiance), il suffit d’un doute sur la solidité d’une banque pour conduire les clients à retirer leurs dépôts, ce qui déclenche sa faillite.
S’il s’agit d’une grande banque, sa faillite ferait douter des autres et provoquerait leur effondrement. La chute d’une petite peut être prise en charge par l’assurance des dépôts. D’où la règle : «too big to fail».
Ce risque est à la charge du prêteur en dernier ressort : pour éviter la faillite, il faut trouver des prêteurs. S’il s’agit d’une banque jugée « too big to fail », l’Etat ou/et la BC ne peuvent laisser faire, étant le seul acteur à ne pas viser la rentabilité de ses investissements, il doit impérativement assumer son rôle et prêter les sommes nécessaires.
Mais il y a un aléa moral : si l’on sait que l’on sera sauvé, on prendra plus de risques. C’est pourquoi la Fed n’a pas sauvé Lehman Brothers et que cette intervention n’est jamais garantie à l’avance.

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11
Q

Un Etat peut-il faire faillite ?

A

A priori, non, s’il est endetté en monnaie nationale et non en devises.
Aucun Etat d’un PDEM n’a fait faillite depuis 1945. La Grèce est le premier à connaître cette situation extrême.
De nombreux PED ont connu la faillite faute de pouvoir rembourser leur dette extérieure.
Comme tout agent surendetté, l’Etat doit réduire ses dépenses, mais, il dispose d’autres moyens que les agents privés
- Il fixe autoritairement son propre revenu : hausse des impôts.
- Il peut recourir à la création monétaire via la banque centrale : soit directement (souscription aux émissions de titres souverains), soit indirectement (rachat sur le marché secondaire des titres souverains ce qui fait baisser les taux, comme le fait la BCE depuis 2011).
- Il peut dévaluer fortement sa monnaie pour rétablir la compétitivité-prix qui tire la croissance et les rentrées fiscales. Condition : les emprunts en devises doivent être faibles car dévaluer augmente la dette en devises. Cela est très risqué car la dévaluation augmente tous les coûts d’importation ce qui peut annuler l’effet positif sur la compétitivité-prix.
- Il peut laisser filer l’inflation pour alléger le poids réel du remboursement

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12
Q

Stabilisateurs automatiques

A

Effet en retour de l’activité économique sur les budgets publics. La croissance augmente les recettes fiscales, ce qui induit un excédent qui a pour effet de freiner la croissance. La récession diminue les recettes fiscales, ce qui induit un déficit qui a pour effet de relancer la croissance.

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13
Q

Pourquoi ce choix d’une sortie par le bas dont le danger est reconnu par tous ?

A

Elle est imposée aux plus faibles : c’est la condition de l’aide
Elle est choisie librement par les autres car c’est la seule option au niveau individuel
- Au niveau collectif, uUne relance est possible
- Au niveau individuel, il n’y a pas d’autre voie que la restriction
Les pays européens sont des micro-économies très ouvertes. Une relance isolée ne profiterait qu’aux importations
Il existe un compromis entre les 2 voies
- Relance immédiate : mesures sociales + investissements de productivité dans l’infrastructure, la recherche et l’éducation.
- Mesures immédiates de réduction des dépenses avec effet à moyen et long terme : réforme des retraites, suppression des salaires indexés outremer + réduction du train de vie de l’Etat + suppression des niches fiscales …

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14
Q

Les trois marchés de l’argent

A

♦ Marché monétaire :
- But : refinancement des banques (donner aux banques la quantité de monnaies centrales qu’elles ont besoin)
- Objet échangé : monnaie centrale (dépôts en compte à la banque centrale contre actifs courts (quelques jours à 2 ans))
- Acteurs : banque centrale et banques commerciales, certaines firmes non bancaires.
♦ Marché financier :
- But : circulation du capital / financement de l’investissement
- Objet échangé : monnaie contre actifs longs (≥ 2 ans)
. Titres de propriété du type action
. Titres de créance du type obligation
- Acteurs : tous via les banques et les sociétés de bourse
♦ Marché des changes
- But : régler des opérations internationales
- Objet échangé : devises contre devises
- Acteurs : cambistes dans un petit nombre de très grandes banques

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15
Q

Le marché primaire

A

Vente initiale des titres au jour de l’émission.
Par l’intermédiaire des banques et des sociétés de bourse, l’émetteur vend une part de son capital (actions) ou emprunte un certain montant (obligations et autres titres de dette ou de créance).
L’organisateur du marché se charge, moyennant une commission, de transférer les règlements des acheteurs vers l’émetteur (via les banques et les sociétés de bourse).

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16
Q

Le marché secondaire

A

Le marché secondaire naît quand l’émission est terminée, il est alimenté par les détenteurs qui souhaitent revendre leurs titres.
L’organisateur, c.à.d. la bourse, reçoit les ordres de vente et d’achat via les banques, calcule le prix d’équilibre, assure le règlement et la livraison des titres.
L’émetteur n’est plus concerné, tout se passe entre épargnants : particuliers et institutionnels. C’est l’équivalent d’un marché de l’occasion pour les automobiles, le constructeur n’est pas concerné.
Mais il doit s’en préoccuper car il lui faut la confiance du marché pour recourir à nouveau à l’épargne, pour résister aux OPA, et comme moyen promotionnel (très médiatisée, la cote contribue à l’image).

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17
Q

Le marché au comptant

A

La transaction est réglée immédiatement.

  • Pour gagner à la hausse, il faut avancer le montant du pari et attendre que le prix monte, le gain est encaissé à la revente.
  • Pour gagner à la baisse, il faut emprunter les actifs, les vendre immédiatement et les racheter quand le cours aura baissé afin de les rendre à l’opérateur qui les a prêtés.
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18
Q

Le marché à terme

A

La transaction est décidée immédiatement, mais exécutée et réglée à une date ultérieure fixée à l’avance, seule un faible montant (« deposit » de 2 à 5%) est réglé à la date du contrat.

  • Pour gagner à la hausse, il faut acheter à terme, le gain sera encaissé au jour d’exécution : on recevra les titres au prix convenu et on les revendra aussitôt plus cher au comptant si le cours a monté comme espéré.
  • Pour gagner à la baisse, il faut vendre à terme, le gain sera encaissé au jour d’exécution : on achètera moins cher au comptant si le cours a baissé comme espéré et on revendra aussitôt au prix convenu.
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19
Q

Combien représente le marché secondaire en 2007 à Paris ? Et le marché primaire ?

A

Marché secondaire : 1 200 mds ; marché primaire : 14 mds !

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20
Q

Il y a deux types de marchés, quels sont-ils ?

A
  • Marché des actifs eux-mêmes au comptant ou à terme
  • Marchés dérivés uniquement à terme : contrats (paris) portant sur les actifs sous-jacents et non sur les titres eux-mêmes.
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21
Q

Quels sont les trois objectifs des opérations sur les dérivés ?

A

3 objectifs des opérations sur dérivés :

1) couverture : ne pas perdre ; 
2) spéculation : gagner ; 
3) arbitrage : jouer sur des écarts minimes de prix entre marchés ou entre places en opérant sur de très gros volumes.
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22
Q

Quels sont les auxiliaires qui font fonctionner le marché ? (Ils sont au nombre de 8)

A
  1. Les organisateurs des marchés (commissaires-priseurs) sont des sociétés cotées : Nasdaq, Euronext (Paris, Lisbonne, Amsterdam, Bruxelles, New-York), LES (Londres), Kabuko Cho (Japon) …
  2. Les Sociétés de Bourse (SB) : monopole de l’accès à l’ordinateur du marché
  3. Les sociétés qui publient les indices : Dow Jones (privé), CAC40 (SBF), Footsie, etc.
    Les indices boursiers indiquent en continu la cote moyenne pondérée des valeurs
    2 fonctions :
    - Information : indiquer la tendance
    - Support des produits dérivés («trackers», c’est-à-dire des produits dérivés qui portent sur la moyenne d’un ensemble d’actifs financiers) qui portent sur des paniers de valeurs
  4. Les agences de notation : Moody’s, Standard & Poor’s, Fitch.
    Ils attribuent une note aux institutions qui émettent des titres de dette ou aux titres eux-mêmes.
  5. Les agences d’audit-certification, les « Big Four »: Price Waterhouse Cooper, Ernst & Young, KPMG, Deloitte. Leur job est d’offrir au monde entier la comptabilité des entreprises (et s’assurer que rien n’est trafiqué) et l’audit et le conseil (je certifie tes comptes et je te donne des conseils pour l’organisation).
  6. Les agences d’information : Reuters, Bloomberg. Leur job est d’offrir un abonnement pour des informations pour lesquelles on a souscrites.
  7. La presse spécialisée dans l’analyse financière : The Wall Street Journal et Le Financial Times. Leur job est d’informer le marché.
  8. Les sociétés de compensation ou « clearing » qui transfèrent les titres et les fonds : le Luxembourgeois Clearstream, filiale de Deutsche Börse.
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23
Q

Les opérateurs qui profitent du marché ? (Ils sont au nombre de 6)

A
  1. Banques de réseau pour lancer et garantir les émissions (grand public). Elle ne va pas sur le marché à notre place : elle ne fait qu’acheter des actifs à notre place.
  2. Banques d’affaires ou « Investment Banks » qui organisent les grandes opérations : émissions, fusions, OPA, etc., conçoivent et gèrent les marchés de produits dérivés, Morgan Stanley, Goldman Sachs, Lazard Frères, Solomon Brothers…
  3. Fonds collectifs de placement ou « Mutual Funds », leur capital est placé sur les marchés, il est formé des parts acquises par les épargnants et évolue en raison de la cotation quotidienne des titres détenus et du solde achats - ventes de parts. En France, ce sont les OPCVM : Organismes de Place¬ment Collectif en Valeurs Mobilières, notamment les SICAV (Sociétés d’Investissement à Capital Variable) ou les FCP (Fonds Communs de Placement), des sociétés créées et gérées par des banques. Les “mutual funds” ne font pas de courtage, c’est-à-dire qu’elles n’achètent et revendent. Elles investissent le capital : il est formé des parts acquises par les épargnants et il évolue en raison de la cotation quotidienne des titres détenus.
  4. Les compagnies d’assurance : énormes collecteurs de fonds, surtout pour leur activité d’assurance-vie : épargne et assurance retraite
  5. Les fonds de pension : caisses de retraite par capitalisation, ils dominent les marchés par l’énormité de leurs actifs (14 000 mds $ en 2013), ils sont à l’origine du « retour vers l’actionnaire » (on passe du capitalisme fordisme au capitalisme actionnarial) des années 1990-2000 par leurs exigences en termes de contrôle des firmes et de rentabilité. Les 3 1ers en 2013: Black Rock (3,8 mds), Vanguard Group (2,2 mds), State Street Global Advisors (2 mds).
  6. Les fonds spéculatifs ou « Hedge Funds » : petites structures réunissant de très gros comptes (≥ $ 5 millions), avec un objectif de rendement très élevé grâce aux effets de levier et des paris à très haut risque, leur capitalisation serait d’environ 1000 milliards de dollars, leur liberté d’action est quasi-totale car ils ne font pas appel à l’épargne du public (Quantum, Tiger, Moore Capital, Tudor, Caxton). Ces fonds spéculatifs ne s’adressent qu’aux très gros budgets. L’objectif de rendement très élevé grâce aux effets de levier et des paris à très haut risque. Ces fonds spéculatifs ne sont pas des banques, et donc leur liberté d’action est quasi-totale, car ils ne font pas appel à l’épargne du public.
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24
Q

Marché dérivé

A

On y échange des contrats à terme portant sur des actifs et non ces actifs eux-mêmes (futures, options, swaps, CDO, CDS…).
Les titres (actions, obligations…), les biens (pétrole) ou les événements (climat) sont appelés « sous-jacents », ils ne sont pas échangés : titres de dette, actions ou paniers d’actions (trackers : paniers constitué des mêmes actions que les indices boursiers), devises, marchandises, climat …
Les contrats dérivés sont donc des paris sur le cours futur des sous-jacents et non des transactions sur les sous-jacents eux-mêmes, seuls sont échangés les gains ou les pertes qui en découlent.
Ces marchés peuvent être organisés ou de gré à gré (OTC : Over The Counter).
- Organisés : l’organisateur du marché (chambre de compensation) :
- Reçoit un acompte (deposit) de 2 à 5%
- Enregistre les opérations et publie les statistiques
- Prélève un appel de marge si la perte potentielle dépasse le deposit
- A la date d’exécution, elle exécute les livraisons et les règlements
Avantages de sécurité :
- Opérateurs protégés : appel de marge
- Transparence : prix et quantités affichées
- Contrôle possible pour les autorités
- De gré à gré (OTC, Over The Counter) :
- « Sur-mesure » entre contractants réunis par des intermédiaires (banques) – il n’y a pas de contrats fixes pour tout le monde.
- Risque maximal : pas d’affichage des prix / pas d’appel de marge

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25
Q

Il y a deux types de contrats sur le marché dérivé… Quels sont-ils ?

A

Deux types de contrats : 1. Fermes : symétrie (c’est-à-dire que la risque est de même montant pour les deux parties) ; 2. Optionnels : asymétrie (c’est-à-dire que l’acheteur a gain illimité et un risque limité et que le vendeur a un risque illimité et un gain limité).

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26
Q

C’est quoi un spéculateur ?

A

Le spéculateur achète ou vend à découvert : à l’échéance, il fait l’inverse et paie/reçoit la différence

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27
Q

C’est quoi un hedger ?

A

Le « hedger » peut acheter des dérivés pour geler le prix. En achetant à terme les titres dont il a besoin plus tard, il bloque le prix d’achat et se protège contre le risque d’une hausse, en vendant à terme les titres qu’il doit céder plus tard, il bloque le prix de vente et se garantit contre une baisse.

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28
Q

C’est quoi un arbitragiste ?

A

L’ « arbitragiste » tire profit des différences minimes de cours en jouant sur d’énormes volumes.

29
Q

Les avantages du marché dérivé ? Il y en a trois.

A
  • Effet de levier : comme on ne paie qu’un deposit de 2 à 5%, on peut parier sur 20 à 50 fois sa mise (à 2%, le levier est de 50 fois, à 3% de 33 fois, à 4% de 25 fois, à 5% de 20 fois). Les effets de levier sont une machine à multiplier les gains … et le risque de perte. Le deposit est le symétrique du levier, et le levier, bien entendu, est le symétrique du deposit.
  • Coût limité : frais inférieurs à ceux du comptant : 0,1 à 1%
  • Simplicité : à l’échéance, on encaisse, ou l’on paie, la différence entre prix d’exercice et prix du jour.
30
Q

C’est quoi un cambiste ?

A

Les cambistes (métier de la finance spécialisée dans les devises) échangent une devise contre une autre. Les transactions se font par téléphone et internet. Chaque salle des changes est reliée à une agence d’information : Bloomberg, Reuter qui affiche les montants et les cours des transactions. Il se forme donc un cours mondial unique dont on ne peut s’éloigner.

31
Q

Le marché des changes est ouvert 24 heures sur 24. Dans quel ordre ?

A

On opère 24 heures sur 24 dans l’ordre : Tokyo, Hong Kong et Extrême-Orient, Europe, New York et côte est, Côte ouest (Los Angeles, Vancouver…)

32
Q

Le marché des changes est autorégulé : qu’est-ce que cela veut dire ? Et pourquoi ?

A

Il n’y aucune réglementation restrictive car elle gênerait les seuls ressortissants.
Règles non écrites : la signature vocale du cambiste engage sa banque.

33
Q

Le marché des changes est un marché interbancaire de gros… Mais encore ?

A

Marché interbancaire de gros : l’unité est le million d’US $, seule une minorité de spécialistes y participent, ce sont des « market makers » : ils s’engagent ferme à l’achat ou à la vente, avant d’avoir trouvé la contrepartie. Donc :
→ Ils achètent après avoir vendu
→ Ils revendent après avoir acheté
→ Chaque opération déclenche une cascade d’opérations qui s’auto-emballent
L’argent provient des opérations réelles.

34
Q

Position de change d’un opérateur

A

Solde à une date donnée de ses avoirs et engagements sur une devise : devises possédées + devises à recevoir - devises à livrer.
Toute transaction internationale implique un risque de change car les cours varient entre la date d’un contrat et celle de son règlement. L’importateur subit une perte quand la devise prévue pour le règle¬ment aug¬men¬te, l’exportateur quand elle diminue. Le risque est le même pour toutes les opérations qu’elles soient commerciales ou financières.
Position nulle : risque nulle / chance de gain nulle (je dois donner 100 et je reçois le même jour 100, donc je n’ai aucun risque).
Position ouverte : risque de perte / chance de gain : - positive ou longue (quelqu’un qui a fait un pari à la hausse) ; - négative ou courte (quelqu’un qui a fait un pari à la baisse).

35
Q

Une devise cotée à la parité ?
Une devise cotée en déport ?
Une devise cotée en report ?

A
  • Une devise cotée à la parité vaut le même prix au comptant et à terme.
  • Une devise cotée en déport vaut moins cher à terme, le marché anticipe sa baisse.
  • Une devise cotée en report vaut plus cher à terme, le marché anticipe sa hausse.
36
Q

Que dit Robert Alexandre Mundell (né en 1932, Nobel 1999) ?

A

Selon le canadien Robert Alexandre Mundell (né en 1932, Nobel 1999), le taux de change évolue en sens inverse du solde extérieur. Tout excédent augmente la demande de monnaie nationale contre devises, et vice versa, d’où une tendance à la dépréciation de la monnaie des pays déficitaires et à l’appréciation de cel¬le des pays excédentaires.
Cette théorie est de moins en moins bien vérifiée. Car les mouvements de capital, notamment spéculatifs ont un poids de plus en plus important alors que les échanges commerciaux perdent sans cesse de l’importance. Mais l’histoire récente, montre que la monnaie des pays déficitaires ne se déprécie pas toujours, comme on le voit avec le dollar dans les années 1980.

37
Q

La théorie de la PPA (Parité de Pouvoir d’Achat)

Rappel : Elle est formalisée en 1916 par l’économiste suédois Karl Gustav Cassel (1866-1945)

A

La théorie de la PPA repose sur la loi du prix unique, l’idée remonte aux classiques, notamment Ricardo. Le taux de change dépend du rapport des prix domestiques et internationaux. Elle est formalisée en 1916 par l’économiste suédois Karl Gustav Cassel.

À long terme, la parité tend vers un niveau qui égalise les pouvoirs d’achat interne et externe de chaque monnaie. Si je peux acheter avec 1 000 euros le même panier d’articles qu’avec 1 100 dollars, alors le marché doit amener le taux vers 1 $ = 1 100 / 1 000 = 1,1 €. Cette relation est appelée PPA absolue, mais dans la pratique, on se con¬tente de la PPA relative qui porte non sur la différence des prix, mais sur leur variation relative, ou différentiel d’inflation. La devise qui perd le plus vite son pouvoir d’achat doit se déprécier par rap¬port à l’autre. Permettant d’acheter moins, elle doit être vendue moins cher.

Cette théorie connaît une grande postérité avec les calculs en taux de change PPA, les grandeurs économiques qui sont déformées par les cotations erratiques du marché des changes, sont corrigées en fonction du pouvoir d’achat des devises : toute comparaison internationale sérieuse doit être présentée en monnaie PPA.

Cependant, la règle de Cassel suppose des marchés parfaits seuls à même d’imposer l’alignement total des prix, les variations sont en fait plus influencées par la finance que par le commerce : la courbe en J est en fait peu vérifiée.

38
Q

Les déterminants économiques du change - approche par le marché des biens et des services ?

A
  1. Balance des transactions courantes (Robert Mundell)

2. PPA

39
Q

Les déterminants économiques du change - approche financière ?

A
  1. Parité du taux d’intérêt
  2. Le modèle monétariste
  3. Le modèle du choix de porte-feuille
40
Q

Parité du taux d’intérêt (Keynes, 1923)

A

En 1923, Keynes formule une nouvelle hypothèse. Un opérateur place ses capitaux à l’étranger s’il réalise soit un gain de change en fin de placement, soit un gain d’intérêt, soit les deux. Au total, le cours de revente d’un placement en devises plus les intérêts doit au moins égaler l’intérêt courant sur un placement en monnaie nationale (coûts de transaction inclus).
De ce fait, les pays à monnaie faible sont obligés d’augmenter les taux d’intérêt pour empêcher leur monnaie de trop s’affaiblir car si cela baisse les prix à l’export, cela augmente l’inflation importée.

+ : Une devise faible rapporte plus qu’une devise forte car l’investisseur risque de perdre sur le taux de change à la revente. En compensation de ce risque, il attend un taux d’intérêt élevé. Une devise forte rapporte moins qu’une monnaie faible car l’investisseur espère gagner sur le taux de change à la revente. En compensation, il accepte un taux d’intérêt faible. On parle d’un taux d’intérêt classique pour un placement d’environs 10 ans. Monnaie faible (= monnaie qui tend à se déprécier, on parle de monnaie cotée en déport) / taux élevé ; monnaie forte / taux faible.

41
Q

Le modèle monétariste

A

Le niveau des prix s’explique par la quantité de monnaie. Le taux de change dépend d’un seul facteur : l’évolution relative des masses monétaires domestique et étrangère. Une dépréciation s’explique par l’excès de la création monétaire, une appréciation par sa restriction. Le taux de change dépend uniquement de la quantité de monnaie. Une devise créée en plus grande quantité subie une inflation plus forte que les autres : on dit que le différentiel d’inflation est positif. – Elle est donc moins demandée au marché des changes, son taux de change diminue. – Celui des devises gérées de façon moins laxiste augmente.

42
Q

Les modèles de choix de porte-feuille (James Tobin, Harry Max Markowitz)

A

Avec les travaux publiés dans les an¬nées 1950 par les américains James Tobin (1918-2002) et Harry Max Markowitz (né en 1927), on a trouvé un cadre d’analyse qui fait aujourd’hui référence car il correspond bien à la finance globale actuelle. Les opérateurs, pour arbitrer entre les différents actifs sont amenés à transiter par le marché des changes. Chacun optimise la composition de son portefeuille de placements ou (et) de crédits en trouvant le meilleur compromis rendement (ou coût) / risque.

+ : La finance est globale. Pour cette analyse, on part d’un fait d’observation : tous les actifs sont substituables (ils rendent tous le même service) au niveau mondial, donc chacun optimise la composition de son portefeuille, à la fois du côté des placements (argent que l’on fait fructifier) et à la fois du côté des crédits en trouvant le meilleur compromis (rendement (ou coût) / risque). Les opérateurs arbitrent entre les différents actifs pour passer de l’un à l’autre. Ils transitent par le marché des changes.
En cas de hausse du taux d’intérêt domestique, ils se reportent sur les actifs nationaux et se détournent des étrangers, ce qui soutient le taux de change de la monnaie nationale.
En cas de baisse du taux d’intérêt domestique, il se produit un mouvement contraire, ce qui fait baisser le taux de change de la monnaie nationale.

43
Q

Le débat sur l’efficience du marché porte sur le rôle de deux types de facteurs. Quels sont-ils ?

A

Le débat sur l’efficience porte sur le rôle des 2 types de facteurs qui influencent les cours :
1. Les « fondamentaux », c.à.d. des éléments objectifs, mesurables et en partie prévisibles :
- Micro-économie : marchés / rentabilité / qualité de la gestion
- Macro-économie : inflation / croissance / taux d’intérêt
- Environnement légal ou fiscal
2. L’état d’esprit des marchés, c.à.d. des facteurs psycho-sociologiques imprévisibles ou peu prévisible, qui induisent une vision de l’avenir plus ou moins optimiste ou pessimiste
C’est en mêlant ces 2 types de facteurs que chacun des acteurs forge ses anticipations.

44
Q

La définition d’efficience de marché selon Eugène Fama ?

A

En 1965, formulée par l’économiste américain Eugene Fama (né en 1939), elle s’intègre à la théorie des anticipations rationnelles. Il définit un marché efficient par 3 caractéristiques :
• L’efficience informationnelle : toute l’information pertinente est intégrée au prix, cela suppose :
- une transparence absolue de l’information au temps t
- des probabilités fiables sur le futur
- un système de marchés complet pour chaque moment du temps

• L’efficience opérationnelle : le marché permet la rencontre de l’offre et de la demande au moindre coût.

• L’efficience allocationnelle : le marché alloue les fonds aux emplois les plus productifs, la cotation attire les capitaux vers le meilleur usage et les détourne des moins bons
Les capitaux collectés contribuent donc au mieux à la croissance.

45
Q

Un aléa probabilisable

A

Un aléa probabilisable fonde des anticipations rationnelles de type scientifique car il permet une certaine maitrise de l’avenir. Les accidents de la route sont assurables car des statistiques fiables établissent la régularité du phénomène et permettent d’établir une probabilité d’occurrence et une probabilité et de coûts dans un fourchette assez étroite.
Les opérateurs doivent alors étudier les fondamentaux (c’est-à-dire des grandeurs économiques prévisibles et économiques qui déterminent la valeur future d’un actif pour savoir si on doit le vendre ou l’acheter), en déduire les probabilités de chaque facteur déterminant la cote, agir en fonction du critère de l’utilité espérée.

46
Q

Rudiger Dornbusch et la sur-réaction : derrière le chaos l’efficience

A

Il explique les écarts temporaires à la valeur fondamentale par la sur-réaction (“overshooting”) : les marché sont dans l’instantané et l’économie réelle dans le moyen-long terme.
Selon Rudiger Dornbusch,
- À long terme, la cote dépend des fondamentaux : si on attend long, alors la cote est bonne
- A court terme, la cote dépend des réactions des opérateurs

Mais, il y a un décalage temporel :
- Les marchés financiers sont dans l’instant
- Les marchés réels dans le moyen-long terme
Si un taux de change doit monter de 10% dans l’année les opérateurs vont acheter la devise immédiatement. Les marchés vont exagérer cette hausse : au lieu de monter de 10% en 1 an, le prix de marché va monter de 40% en quelques semaines.

A long terme, le retour à la vraie valeur devrait se produire.
L’efficience du marché est donc confirmée mais seulement à long terme.

Mais selon Georges Soros, cet atterrissage ne se réalise pas.

47
Q

Spéculation (Nicholas Kaldor, 1939)

A

En 1939, Nicholas Kaldor la définissait ainsi : « achat ou vente de bien avec intention de revente (ou de rachat) à une date ultérieure, lorsque l’action est motivée par l’espoir d’une modification du prix en vigueur et non par un avantage lié à l’usage du bien, une transformation quelconque ou le transfert d’un marché à un autre. »
Cependant, les comportements sont rarement purement spéculatifs ou prudents. La différence réside dans la proportion de la prise de risque dans les positions des opérateurs, elle est donc relative et non absolue.

On oppose souvent le « vilain » spéculateur à l’ « honnête » gestionnaire. À chaque crise monétaire, les autorités accusent la « spéculation » et s’emploient à la personnifier sous les traits de telle figure dont on compte qu’elle inspirera la répulsion. En 1967, Harold Wilson attribuait aux « gnomes de Zürich » la dévaluation de la livre. En 1992 (chute de la livre et de la lire), 1993 (élargissement des marges du SME), ou 1997 (chute du baht thaïlandais, ou du Ringitt malais) c’est George Soros qui est désigné.
En fait, entre le spéculateur absolu et le hedger absolu, il y a une foule d’intermédiaires. Il est impossible d’avoir des positions totalement fermées en permanence, le gestionnaire ordinaire doit prendre des risques en découvrant modérément ses positions quand il anticipe la chute ou la hausse quasi-certaine d’un actif, c’est un risque de type spéculatif.

48
Q

En quoi le spéculateur est-il utile selon Milton Friedman ?

A

Selon Milton Friedman, le spéculateur est utile :
- Il dépense des ressources pour analyser les fondamentaux
- Puis il agit en fonction de ce savoir
- Cette activité est sanctionnée par le marché :
. Gains s’il a trouvé la « vraie valeur »
. Pertes s’il ne l’a pas trouvée
- Cela rémunère sa compétence et son travail
- Il est utile car il prend à sa charge les risques que les hedgers (rappel : le hedger est celui qui veut se préserver le plus possible des risques ! A ne pas confondre avec les hedge funds) veulent éviter (le spéculateur parie que le cours va monter.
- En influençant la cote via un signal-prix qui va dans le bon sens, il diffuse gratuitement une information pertinente aux autres opérateurs qui n’ont pas fait le travail d’analyse :
→ Hausse du prix des actifs sous-évalués (il envoie au marché un signal qui est très utile : j’achète un actif que je considère comme sous-évalué, car je sais qu’il va augmenter bientôt !)
→ Baisse du prix des actifs surévalués
Il est récompensé par une plus-value quand sa prévision est pertinente, sinon il est sanctionné par une moins-value.

49
Q

En quoi la thèse de Milton Friedman justifie la dérégulation du marché ?

A

Le prix des actifs reste à sa valeur fondamentale, la spéculation est stabilisatrice car elle pousse à ache¬ter les bons titres et à vendre les autres. Les marchés sont donc capables de s’auto-contrôler.
Pour un contrôle efficace, il suffit de faire confiance aux firmes d’audit-certification et de notation. Leur réputation d’inflexibilité serait la condition de leur succès commercial, l’ « actif spécifique » qui leur permet de conquérir des clients qui paient pour être contrôlés.
Cela permettrait d’éviter :
- les malversations
- les comptes falsifiés
- les délits d’initiés
- les détournements

50
Q

La théorie de l’inefficience

A
  1. L’analyse chartiste ou technique
  2. L’existence de bulles spéculatives infirme l’hypothèse d’efficience
  3. Keynes : les marchés sont en état d’incertitude et non d’aléa probabilisable
  4. La spéculation est nocive, elle aggrave l’instabilité des marchés
  5. Les marchés doivent être contrôlés par un régulateur externe
51
Q

L’analyse chartiste ou technique

A

Les spécialistes utilisent la méthode chartiste qui consiste à repérer sur le graphe (chart en anglais) re¬pré¬sentant un cours l’ébauche des quelques formes classiques pour en déduire la suite la plus probable. L’inventeur de cette méthode est Charles Henry Dow (1851-1902), fondateur au début du XXe siècle du Wall Street Journal et de l’indice Dow Jones.

Il n’y a aucune théorie sous-jacente, il s’agit d’une simple observation statistique. Les chartistes repèrent des lignes de tendance, qui passent par trois points au moins :

  • Ligne haussière ou de soutien : le titre évolue à la hausse (il relie les points creux entre eux)
  • Ligne baissière ou de résistance : le titre évolue à la baisse (il relie les sommets entre eux)

Il y a un signal de vente quand la cote passe vers le bas la ligne de soutien et un signal d’achat quand la cote traverse à la hausse la ligne de résistance.

Le but est de faire des paris plus gagnants ou moins perdants que la moyenne.

Limite : si elle suivie par un grand nombre d’opérateurs, cette méthode devient auto-réalisatrice.

52
Q

Une bulle spéculative

A

Hausse très excessive de certains prix (matières 1ères (commodities), actions, obligations, devises et biens immobiliers et fonciers) qui rompt avec la logique habituelle d’affectation d’une valeur aux actifs.
La logique des prix devient auto-référentielle : le prix trop élevé d’aujourd’hui se justifie uniquement par la croyance qu’il le sera encore plus demain. Elle se termine toujours par un krach. Ce krach est soit brutal (les prix chutent d’un coup), soit amorti (les prix chutent petit à petit).

53
Q

L’exemple de la bulle la plus célèbre ?

A

La bulle la plus célèbre est celle des bulbes de tulipes à Amsterdam au XVIIe siècle. En février 1637, une variété atteint le prix record de 6 700 florins, soit le prix de 2 maisons, 8 veaux gras ou 15 fois le salaire annuel d’un artisan.

54
Q

Pour qu’une bulle se forme, quelles sont deux conditions ?

A

1) Des fondamentaux favorables : les perspectives du marché dont on parle sont favorables.
2) Des anticipations optimistes convergentes : il faut que les acteurs pensent que le futur est favorables

55
Q

Keynes : les marchés sont en état d’incertitude et non d’aléa probabilisable

A

La caractéristique de l’univers économique selon Keynes est l’incertitude. Dans Risk, uncertainty and Profit (1921), le philosophe et économiste américain Franck Hyneman Knight (1985-1972) fut le pionnier de cette théorie. Il distingue les probabilités « objective » (le nombre de décès d’une année future est fondé sur les statistiques des années antérieures) et « subjective », c.à.d. qui ne reposent sur aucune base solide (la con¬joncture économique d’une année future).

56
Q

Incertitude

A

Aléa non probabilisable, c.à.d. pour lequel il n’existe pas de statistique ou de règle fiable permettant de penser que la réalisation de tel état de la na¬ture se situe dans une certaine fourchette de probabilité plutôt que dans une autre. Cette notion est popularisée par Franck Knight. Dans Risk, Uncertainty and Profit (1921), il distingue la probabilité objective (base statistique robuste) et la probabilité subjective (aucune base statistiques, par exemple : on n’a aucun moyen de prédire la conjoncture économique d’une année).

57
Q

Comment réagit un individu dans une situation d’incertitude ?

A

Dans ce cas d’incertitude, n’ayant aucun point fixe pour former sa vision de l’avenir, l’individu agit en se fondant sur des indices de type psychologique : superstition, mimétisme, tirage au sort, préjugés, etc. Au contraire, l’aléa probabilisable fonde des actions rationnelles de type scientifique car on peut déduire des statistiques des fourchettes de probabilité (critère de l’utilité espérée).

Les spéculateurs ne cherchent pas à saisir la valeur réelle d’un titre : profits anticipés pour une action, fondamentaux du pays pour une devise… Connaître cette « vraie » valeur n’a aucun intérêt car, pour gagner ou ne pas perdre, il faut savoir où va le cours, c.à.d. l’opinion dominante chez les opérateurs. Le travail du spéculateur consiste à deviner ce que sera l’opinion moyenne, mais comme tous raisonnent de même, il faut découvrir ce que l’opinion moyenne estime être l’opinion moyenne, et ainsi de suite…

58
Q

Economie de casino

A

Selon Keynes, l’arbitrage entre placement et investissement est une des clés du plein emploi. Il est déterminé par le taux d’intérêt : plus le taux est faible, plus l’investissement est avantageux par rapport au placement financier, moins l’emprunt est coûteux. Pour décourager les placements boursiers, le mieux est d’avoir un taux d’intérêt extrêmement faible. La politique monétaire doit maximiser l’écart entre le taux de profit (“l’efficacité marginale du capital” dans son jargon) et le taux d’intérêt. Pour y parvenir, il faut maintenir le taux d’intérêt au plus bas.

59
Q

La spéculation est nocive, elle aggrave l’instabilité des marchés

A

Dans la finance globalisée actuelle, les marchés dérivés dominent largement par leurs gigantesques volumes de transactions, l’activité spéculative y est omniprésente.
Selon la théorie de l’inefficience des marchés, les spéculateurs aggravent l’instabilité car ils ne cherchent pas la vraie valeur des titres, mais à prédire les points de retournement de l’opinion afin de :
- continuer à acheter s’ils pensent que la hausse va se poursuivre
- continuer à vendre s’ils pensent que la baisse va se poursuivre
Comme ils achètent à la hausse et vendent la baisse, ils contribuent à accentuer les bulles et les krachs.

Pour Friedman, le spéculateur achète ou vend après avoir analysé le marché.

Mais pour Keynes, le spéculateur suit le mouvement (il cherche à devenir l’opinion moyenne) et ceci accélère les mouvements, au lieu de ramener le marché à l’équilibre, car il achète à la hausse et il vend à la baisse. Les spéculateurs tirent leur profit de la volatilité des cours : ce sont les écarts de cours qui intéressent les spéculateurs. Or, le danger augmente avec la volatilité.

60
Q

Les marchés peuvent-ils s’auto-surveiller via les firmes de certification des comptes et de notation ?

A

Les scandales des années récentes semblent infirmer cette thèse. L’explication tient en deux points :

1) sans restriction drastique des moyens de dissimulation (sociétés écrans, activités logées hors-bilan, banques off-shore, etc.), aucun contrôle, public ou privé, n’est possible ;
2) le conflit d’intérêts est manifeste : les firmes qui certifient les comptes sont aussi celles qui vendent les services d’audit et de conseil, et les agences de notation sont rémunérées par les firmes notées.

61
Q

Le serpent de mer de la taxe Tobin

A

James Tobin propose en 1970 une taxe sur les transactions de change.
John M. Keynes avait déjà proposé une taxe pour limiter les transactions.

But : freiner les mouvements en rendant coûteuse la multiplication des positions courtes qui sont principale source de la volatilité.

Même limitée à 0,1%, elle serait dissuasive car elle serait payée à chaque mouvement
Son rendement serait considérable : de 0,53 (0,01%) à 5,3 (0,1%) mds par jour

Critiques :

1) Risque de fuite vers les places off-shore
2) Taux trop faible en temps de crise : plusieurs points par jour

2 interprétations :

  • Altermondialistes (ATTAC) : outil d’aide au développement
  • Tobin lui-même : utile de stabilisation financière

Les 2 objectifs sont contradictoires : si elle réussit, son rendement devrait tendre vers zéro

62
Q

Les analyses fondamentalistes en échec : les marchés d’actifs ne convergent pas vers un équilibre, il s’y forme des déséquilibres cumulatifs (bulles et krachs)

A
  1. Le marché a la propriété de rapprocher l’offre et la demande par la fixation d’un prix, il est autorégulateur
  2. Cependant, il existe une foule d’exceptions
  3. Pourquoi les marchés d’actifs sont-ils aussi chaotiques alors qu’ils sont les seuls dont l’organisation s’approche du modèle théorique du marché parfait : confrontation mondiale de l’offre et de la demande, atomicité, commissaire priseur, prix unique, etc. ?
  4. Cette inversion des relations normales entre l’offre et la demande s’explique par la prépondérance du motif de spéculation dans les décisions d’achat/vente
63
Q

Le marché a la propriété de rapprocher l’offre et la demande par la fixation d’un prix, il est autorégulateur

A

Il suffit qu’entre les 3 variables qui y interagissent (offre, demande, prix) existe la relation suivante :
- la quantité offerte est une fonction croissante du prix ;
- la quantité demandée est une fonction décroissante du prix ;
Les 2 quantités sont des fonctions inverses de la 3ème variable qui est un prix.
Il va de soi que les marchés réels n’ont aucun rapport avec le modèle du marché parfait, il n’y existe ni prix unique, ni équilibre (les excédents coexistent avec des pénuries dans le temps et dans l’espace).
Cependant, l’autorégulation s’y réalise tout de même sous la forme d’une fourchette de prix : au-dessus, les clients se retirent, au-dessous ce sont les vendeurs qui se retirent. Les vendeurs sont donc contraints de choisir une stratégie de prix à l’intérieur de cette fourchette : prix fort / quantité faible / qualité réelle ou apparente élevée ; prix faible / quantité forte / qualité faible.

64
Q

Cependant, il existe une foule d’exceptions

A

De nombreux marchés sont trop différents du modèle pour être autorégulateurs, des déséquilibres, parfois cumulatifs, s’y installent durablement.
• Marché du travail dans les pays développés : les salaires sont à peu près fixes, c’est l’emploi qui permet l’ajustement (embauche en période faste, licenciements en récession).
• Ressources naturelles non renouvelables : le prix varie brutalement car l’offre est limitée en quantité à court terme, cha¬que évolution de la demande fait soit exploser, soit s’effondrer le prix.
• Les produits de base reproductibles sont en situation inverse : à court terme, la de¬man¬de est peu flexible car les industriels ne peuvent se passer de matériaux et les consommateurs modestes de pain ou de riz. Face à une pénurie, si les clients maintiennent leurs achats, le prix explose, et vice versa (loi de King qui observait le prix du blé au XVII°).

65
Q

Pourquoi les marchés d’actifs sont-ils aussi chaotiques alors qu’ils sont les seuls dont l’organisation s’approche du modèle théorique du marché parfait : confrontation mondiale de l’offre et de la demande, atomicité, commissaire priseur, prix unique, etc. ?

A

• Le prix d’un actif est calculable d’une façon relativement fiable
Pour la plupart des actifs, l’établissement d’un « juste » prix est donc simple. S’il est difficile d’anticiper les bénéfices futurs d’une entreprise, une bonne connaissance de ses marchés et de ses atouts en permet une approximation fiable, quant aux obligations et aux logements, les paramètres sont connus au jour de l’achat : intérêts annuels, montant et date du remboursement final pour l’obligation / loyer initial et hausse annuelle prévisible pour la maison.
Les opérateurs devraient donc trouver aisément un prix d’équilibre situé autour de cette valeur objectivement calculable, et les analyses fondamentalistes devraient être fiables.

• Et pourtant, les prix sont manifestement aberrants
Une entreprise qui marche bien augmente ses profits de quelques pourcents par an, c’est déjà beaucoup. Mais comment expliquer qu’une action double ou perde les 3/4 de sa valeur en quelques mois ?
Non seulement les prix ne convergent pas vers une valeur plausible (somme des revenus actualisés) mais l’offre et la demande ne sont pas des fonctions inverses du prix : on achète tant que le prix monte car on craint qu’il ne monte encore plus et l’on vend quand le prix baisse car on craint qu’il ne baisse encore plus, d’où la succession des bulles et des krachs. R9H
Sur les marchés d’actifs, la relation normale entre l’offre et la demande s’inverse :
- l’offre est une fonction décroissante du prix (on vend quand le prix chute) ;
- la demande est une fonction croissante du prix (on achète quand il s’envole).

66
Q

Actif

A

Bien susceptible de procurer un revenu (foncier, immobilier, financier)

67
Q

Actif financier

A

Titre ou un contrat, généralement transmissible et négociable (sur un marché organisé ou de gré à gré), susceptible de procurer un revenu et/ou un gain en capital, en contrepartie d’une certaine prise de risque. Il est susceptible de ramener deux choses : 1. Un revenu (soit positif, soit nul ; 2. Une plus-value ou une moins-value, c’est-à-dire la différence entre le prix d’achat et le prix de revente).

68
Q

Valeur d’un actif

A

Somme de ses revenus futurs actualisés. Action : 10 ou 15 ans de dividendes. Logement : 10 ou 15 ans de loyers moins le coût d’entretien, etc. Dans le cas des actions d’une entreprise, l’analyste doit connaître ses marchés et ses atouts. Et dans le cas d’obligations et de logements, c’est plus simples : les paramètres sont connus au jour de l’achat (les intérêts annuels, le montant et la date du remboursement ; le loyer initial, hausse annuel prévisible, etc.)

69
Q

Cette inversion des relations normales entre l’offre et la demande s’explique par la prépondérance du motif de spéculation dans les décisions d’achat/vente

A

L’acheteur d’un actif financier espère 2 types de gain :

  • Revenu
  • Plus-value à la revente si le prix a augmenté.

• Le premier gain correspond à l’épargnant qui prépare sa retraite, au fond de pension qui devra servir la pension de ses assurés, ou de la famille qui veut se loger (revenu égal au loyer économisé). La plus-value éventuelle est une aubaine sur laquelle on ne compte pas.
• Le second gain correspond au comporte¬ment spéculatif.
Avec la globalisation et la déréglementation, les occasions de gain spéculatif se multiplient car ils sont à la fois la cause et la conséquence de la volatilité. La variation du prix y devient la seule motivation des sommes gigantesques qui y sont engagées.
• Une part croissante des opérateurs achète les titres dans le but de les revendre rapidement et non d’en recevoir les revenus sur une longue période. Ils n’ont donc plus de raison de s’intéresser à leur « vraie » valeur, ce qu’il leur faut connaître c’est l’orientation du cours : va-t-il monter ou baisser ?

Quand l’objectif est la plus-value et non les revenus cumulés, la relation entre la valeur de l’actif et son revenu est inversée :
- ce n’est pas le revenu (flux d’intérêts ou de dividendes) qui explique le prix d’achat ;
- mais le prix de revente espéré qui explique le revenu (la plus-value).
Il n’existe aucun moyen de prévoir les prix s’ils résultent de ce type de comportements. Si c’est un pronostic qui justifie le prix et non la valeur calculable des flux de revenus futurs, les facteurs fondamentaux n’ont aucune utilité. C’est l’incertitude de Keynes.