Inflation, désinflation, déflation Flashcards

1
Q

inflation

A

hausse des prix générale et auto-entretenue

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

inflation rampante

A

le taux est modéré (quelques %) mais permanent. C’est la situation des années 1950-1973.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

inflation galopante

A

le taux augmente, puis dépasse 2 chiffres, l’inflation devient cumulative, le mécanisme central est la spirale prix-salaire, qu’on craint de ne pouvoir arrêter sans des mesures brutales. C’est la situation des années 1950 et surtout durant les années 1970 dans la période de stagflation.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

hyper inflation

A

le taux annuel dépasse 100% et peut atteindre chaque mois des centaines de %.

La cause se trouve dans la déliquescence de l’Etat, et l’explosion de la dette publique menant à la faillite de l’Etat qui se finance en demandant à la banque centrale de créer des masses de monnaie toujours plus gigantesques (et non par l’emprunt). La méfiance à l’égard de la monnaie est elle qu’elle finit par disparaître dans une inflation qui lui ôte toute valeur.

L’exemple canonique est l’effondrement du mark en 1922-23 : il perd en 14 mois plusieurs milliards de fois sa valeur, si bien qu’il fallait une brouette de billets pour acheter des pommes de terre et l’on modifiait sans cesse la valeur inscrite sur les billets par simple rature. L’économie monétaire disparait au profit d’un système de troc et d’une dollarisation générale.

La seule porte de sortie consiste à émettre une nouvelle monnaie, solidement gagée sur des réserves d’or et de devises, ou sur des biens. Le 1er décembre 1923, le Rentenmark (ou mark-seigle) est créé au taux de 1/1 mds pour 1 md de Reichsmarks. Il est garanti par des hypothèques sur des terres agricoles et d’autres biens. Il va rapidement supplanter l’ancienne monnaie. C’est une nouvelle preuve que la monnaie est un bien fiduciaire, il faut rétablir la confiance pour rétablir l’économie monétaire.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

déflation

A

baisse de la quantité de monnaie (le montant des crédits remboursés de crédits, càd la destruction de monnaie, dépasse celui des nouveaux crédits, càd la création de monnaie) qui s’accompagne d’une baisse des prix (taux d’inflation négatif).

C’est le cas notamment lors des crises classiques du cycle Juglar (de la fin du 18e siècle aux années 1930) étaient des crises déflationnistes, d’où leur extrême brutalité et la gravité de leurs conséquences (faillites, chômage, baisse des salaires).

C’est la pire situation qui peut se produire dans une économie de marché :

  • les marchés des biens durables et du logement s’effondrent car les acheteurs attendent de nouvelles baisses ;
  • les firmes subissent des coûts déterminés par le niveau des prix du moment, mais elles n’encaisseront le produit des ventes que plus tard, càd quand les prix auront baissé : leurs marges deviennent négatives, elles courent à la faillite.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

désinflation

A

le taux d’inflation reste positif, mais il diminue progressivement, l’inflation ralentit.

Cette situation est typique des années 1980 quand les gouvernements, face à la stagflation des années 1970, ont changé de priorité en passant de la lutte contre le chômage à la lutte contre l’inflation (politique de “désinflation compétitive” ou de “franc fort”)

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

stagflation

A

conjonction de l’inflation et de la récession. Dans ce cas, on voit de produire en même temps un regain d’inflation et une hausse du chômage, comme si la récession et la surchauffe coexistaient, ce qui invalide la politique traditionnelle qui consiste à lutter soit contre l’inflation (par le stop) ou contre le chômage (par le go).

Cette situation ne s’est produite qu’une fois dans les années 1970 car les chocs pétroliers ont à la fois accéléré l’inflation (tous les coûts augmentent) et diminué le pouvoir d’achat (la hausse du coût des dérivés du pétroles se répercute sur les revenus), donc la consommation et la croissance.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Les gagnants du jeu de mistigri inflationniste : l’emprunteur - l’inflation allège les dettes

A

ce mécanisme (l’inflation allège les dettes) favorise en premier lieu l’Etat et les entreprises, mais également les ménages qui, dans la période d’inflation des années 1945-80 se sont massivement tournés vers l’investissement immobilier. Entre 1955 et 1974, les crédits aux ménages augmentent de 55 fois en France.

Supposons qu’un salarié acquiert un logement à crédit. Son revenu augmente plus vite que les prix (jusqu’en 1982) alors que la mensualité reste fixe, et donc baisse en pourcentage.

Le SMIG était de 289F en 1960 et le SMIC était à 2.484F en 1980. Une mensualité de 200F représentait plus du tiers (200/578) du revenu d’un couple de smigards en 1950 contre 4% en 1980 (200/4968).

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Les gagnants du jeu de mistigri inflationniste : propriétaire et locataire - l’effet de levier et de l’investissement immobilier

A

Supposons que l’on ait à choisir entre acheter son appartement avec un remboursement mensuel sur 20 ans de 1.000 euros, et le louer pour 500 euros. C’est l’inflation qui permet de choisir entre les deux options, car le loyer augmentera avec la moyenne des prix, alors que la mensualité du crédit restera identique sur 20 ans. A 10% d’inflation, le loyer atteint 1.179 euros, la 10è année et 3.058 euros la 20è année. Les loyers cumulés sur 20 ans dépassent 340.000 euros, contre 240.000 euros pour l’emprunt. Dès la 16è année , le loyer cumulé dépsse le coût global de l’achat ! Par contre, à 2% d’inflation, le loyer augmente à 552 euros en 10 ans et à 604 en 20 ans, soit un total cumulé de 132.000 euros. Il faut attendre la 33è année pour amortir l’achat.

N.B. : l’inflation s’applique à tous les prix, mais pas à la dette.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Les gagnats du jeu de mistigri inflationniste : entreprise - l’inflation augmente l’effet de levier de l’endettement

A

l’effet de levier de l’endettement augmente le taux de profit de l’entreprise qui investit sur ressources empruntées lorsque la rentabilité économique dépasse le taux d’intérêt réel du crédit. L’inflation, en allégeant le coût de l’emprunt, augmente l’effet de levier à condition que la rentabilité ne baisse pas plus vite que le taux d’intérêt.

Ce fut le cas des années 1970.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Les gagnants du jeu de mistigri inflationniste : agents bénéficiant de revenus indexés - quand le rapport des forces sociales le permet, une catégorie peut fixer elle-même, ou obtenir des autres, une indexation sur l’inflation

A

elle (cette catégorie) bénéficie à plein de la dépréciation de la monnaie car ses recettes sont protégés tandis qu’elle peut gagner en s’endettant. Ces groupes ont tendance à s’endetter, car la hausse de leur revenu augmente leur capacité de remboursement

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Les gagants du jeu de mistrigri inflationniste : l’inflation favorise les forts et ponctionne les faibles

A

Elle s’apparente à un jeu de mistigri : il faut répercuter la perte sur quelqu’un, celui qui ne peut s’imposer paye pour les autres. Le syndicats impose une hausse salaire à l’entreprise mais qui se défausse sur le consommateur ; les fonctionnaires obtiennent un avantage mais l’Etat le répercute sur le contribuable.

Par contre, l’épargnant assiste à la dépréciation de ses économies, le travailleur isolé voit son salaire bloqué, le retraité subit une revalorisation trop lente de sa pension.

  1. L’Etat bénéficie d’une sur-indexation sur l’inflation, il prélève un impôt d’inflation. Les prélèvements obligatoires sont un pourcentage des revenus et dépenses nominaux des agents. Une partie suit un barème progressif, son gain moyen augmente donc plus vite que le PIB nominal.
  2. Les entreprises fixent églament leur prix, mais le gain diffère selon la caractéristique du secteur. Quand la concurrence est vive et les produits banalisés, elles subissent l’inflation sur leurs coûts, notamment salariaux, mais doivent comprimer leurs marges pour limiter la répercussion sur les prix de vente. Par contre, les professions protéges, les services de proximité, ceux soumis à un oligopole ou à une compétition sur la qualité peuvent pratiquer l’indexation sans grand dommage.
  3. Les ménages de salariés ne sont pas en position de fixer le prix du travail, leur situation est un pur rapport de forces social. Il semble qu’ils aient pu maintenir leur part dans la valeur ajoutée durant les années 1950-60, l’aient fortement amélioré durant les années 1970, mais ils sont les grands perdants depuis les années 1980, la désinflation s’est faite en grande partie en rogant sur les salaires.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

inflation par la demande

A

l’économiste américain d’origine autrichienne Fritz Machlup appelait “pull inflation” l’inflation due à un excès de demande.

Ainsi, durant la guerre existe un gap inflationniste : l’offre de biens de consommation manque car la priorité est à la production militaire alors que la demande de consommation augmente sous l’effet des revenus distribués par les industries militaires et par l’armée.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

inflation par les coûts

A

Machlup appelait également “push inflation” la hausse des prix due au prix des matières premières importées ou des salaires, qui sont les principaux déterminants de la variation des coûts de production

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

conflit social pour le partage des richesses

A

dans la lignée de Marx, mais aussi de Keynes, on peut voir dans l’inflation une solution aux conflits sociaux.

Pour les marxistes, les firmes utilisent l’inflation pour freiner la baisse tendancielle du taux de profit.

Pour les keynésiens, l’inflation est un moyen de résoudre les difficultés du dialogue social. Pour éviter un conflit trop violent pour le partage de la valeur ajoutée entre l’Etat, le patronat et les syndicats, on peut choisir de laisser l’inflation s’installer.

Cela permet d’amortir le conflit en l’étalant dans le temps : augmenter les salaires, tout en maintenant l’investissement et les dépenses publiques. La valeur sera récupérée progressivement au détriment des consommateurs tandis que la hausse de la consommation et des revenus en valeur nominale augmentera les recettes fiscales.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

spirale prix-salaires

A

contagion d’une hausse sectorielle des salaires selon le “modèle P-P-P” proposé par l’économiste français Philippe Courbis. Les entreprises les plus performantes lancent le mouvement en accordant des hausses de salaires justifiées par des gains de productivité (P), d’autres subissent une pression syndicale pour s’aligner en raison du principe de parité (P), mais ces hausses étant répercutées dans les prix (P), elles entraînent des revendications pour protéger le pouvoir d’achat, et ainsi de suite à l’infini.

Les hausses de salaire initiales sont financées par la hausse de la productivité, mais les autres non (que ce soit pour raison de parité ou de pouvoir d’achat), donc elles doivent être compensées dans les comptes des entreprises par une hausse des prix. **Tant que l’alignement des secteurs à faible gains de productivité sur ceux à forts gains de productivité se poursuit, la hausse des prix ne peut que s’accélérer. **

17
Q

effet d’anticipation psycho-sociologique

A

Keynes a montré le rôle des anticipations dans les décisions des agents, notamment celles concernant l’investissement et l’embauche. Si un domaine s’applique bien à cette approche, c’est celui des prix. Les anticipations jouent à deux niveaux :

  • Tout agent décide de ses prix (ou revendications de salaire) en fonction d’un pronostic concernant l’inflation à venir. Chacun tente de prendre une avance, car attendre le rattrage implique un coût (le taux d’intérêt).

Par exemple : Une entreprise qui imprime un catalogue en hausse de 5% , si l’inflation (notamment des salaires) atteint 10 ou 15%, elle court à la faillite, la seule façon de ses protéger consisteà augmenter par avance ses propres prix du montant de l’inflation qu’elle est déjà plus forte.

A la limite, une inflation peut se déclencher pour la seule raison que l’opinion générale est qu’elle va se produire, la rumeur est autoréalisatrice.

  • Tout agent fait son pronostic sur la base des résultats passés et d’une hypothèse quant à la crédibilité de la politique anti-inflationniste. C’est pourquoi, selon les monétaristes, la crédibilité de la Banque Centrale est le premier facteur de son efficacité : si les agents croient à sa fermeté, ils vont anticiper une inflation plus faible, ce qui contribuera à la modérer. Elle doit donc suivre une politique totalement rigide. Quand les agents comprennent qu’ils ne peuvent espérer aucun revirement laxiste, ils anticipent une faible inflation, elle cesse donc d’elle-même.

C’est un élément décisif du succès de Pierre Bérégovoy, ministre de l’économie et des finances pour Mitterand, qui ramène en 1991 l’inflation française au-dessous de celle de l’Allemagne.

18
Q

causes structurelles de l’inflation

A

de nombreux auteurs ont pointé l’existence de mécanismes anticoncurrentiels dans l’économie : entente, cartels, monopoles d’Etat, barrière à l’entrée (professions fermées : pharmacies, notaires, bureaux de tabac, taxis, etc.), prix administrés par l’autorité publiques, etc.

Pour la France, cette explication est officialisée en 1958 avec le fameux rapport Rueff-Armand qui en dresse la liste. Mais il faut attendre la vague libérale des années 1980 pour ce que ce soient entamées une partie seulement de ces structures puisque les professions fermées le sont toujours en 2011.

19
Q

les fonctions positives de l’illusion monéraire

A
  1. L’inflation comme variable d’ajustement des salaires
  2. Une inflation modérée facilite aussi la politique monétaire
  3. L’inflation comme moyen de diminuer le chômage
20
Q

prix administrés

A

l’Etat fixe autoritairement, soit le niveau absolu, soit la hausse de certains prix.

Par exemple : biens de premières nécessité durant les guerres, produits agricoles dans le cadre de la PAC ou de la politique américain de soutien aux “farmers”, blocage à un niveau très bas du loyer des logements construits avant 1948, ensemble des prix et des salaires dans les plants de rigeur des années 1970

21
Q

rationnement

A

en cas de pénurie, l’Etat complète les prix administrés pour les produits de première nécessité par un système de rationnement afin d’éviter que les premiers servis prennent toute la marchandise au détriment des autres. Dans ce cas, les familles reçoivent des tickets autorisant à acheter une quantité maximale de certains articles (tant de grammes de pain, de beurre ou de viande pour un homme actif, un homme inactif, une femme, un enfant, etc.). Pour acheter, il ne suffit plus de payer, il faut aussi posséder des ticketts.

Ce système a été utilisédurant la seconde Guerre mondiale dans les pays belligérants, et en France, il n’a disparu qu’en 1947-48. Il était permant dans les économies communistes.