Chômage et politiques de l'emploi (Benvenuti) Flashcards
(31 cards)
Qu’est que le chômage ?
Le chômage est la situation d’un individu ou d’un groupe d’individu privé d’emploi et à la recherche d’un travail rémunéré. Un chômeur n’est pas un inactif, c’est un actif privé d’emploi.
Deux méthodes de comptabilisation des chômeurs
- Méthode du B.I.T: organisme international qui rassemble des représentants d’employeurs et de salariés et qui mène des travaux sur le chômage entre autre.«pour être considéré comme chômeur, un individu doit remplir les conditions suivantes: avoir dépasser un âge spécifié (16 ans en France) et au cours d’une période de référence (exemple: le dernier mois), être sans travail disponible pour travailler dans un emploi salarié tout en ayant pris des dispositions spécifiques au cours d’une période récente spécifiée pour chercher un emploi salarié ou non salarié.» INSEE mène une enquête emploi par an en mars auprès d’un échantillon.
- Méthode du pôle emploi: effectue le décompte des personnes qui ont fait la démarche de s’inscrire à pôle emploi ce qui donne le DEFM (Demandeur d’emploi en fin de mois).
Qu’est ce que le halo du chômage ?
C’est le «halo du chômage» qui désigne des situations complexes et floues de personnes proches du chômage mais n’en sont pas vraiment. Seulement au sens large.
5 catégories de pôle emploi ?
A: qui n’ont pas travaillé durant le mois.
B: qui ont travaillé mais moins de 78 heures dans le mois.
C: activité réduite mais qui est supérieure à 78 heures.
Catégories D et E: chômeurs non disponibles pour occuper un emploi car en formation, en contrat aidé ou malades. C’est une occupation donc non les personnes sont non tenues de faires des actes positifs de recherches d’emplois.
De quand date la notion de chômage ?
Dernier quart du XIXe siècle, ce sont des ouvriers qui sont involontairement privés de travail c’est-à-dire licenciés
Quand est ce que la catégorie statistique de chômeur apparait pour la première fois ?
1896 lors du recensement
Quand commence la montée du chômage en France ?
La montée du chômage commence avant le choc pétrolier de 1973 dès la fin des années 60 alors que nous sommes dans une période de forte croissance économique. On passe de 2% en 1968 à 5% en 1973 en France.
Entre 1973 et 1983: le chômage augmente fortement dans les PDEM
A partir de 1983: il va diminuer avec la reprise économique. Diminution plus nette aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Début des années 1990 (entre 90-93): une année ou deux de baisse de la production. En 1994, le chômage touche 35000000 dans l’OCDE avec 7,8% de chômeurs.
En France, il augmente jusqu’en 2000 en passant de 10,3 à 10,8% en redescendant à 9,9% en 2005 pour refranchir au dessus des 10% après les subprimes.
Qu’est ce que la flexibilité ?
Flexibilité(dictionnaire généraliste): capacité à s’adapter à un environnement fluctuant.
Flexibilité (dictionnaire économique): dans une entreprise c’est la capacité de s’adapter aux marchés et à leurs transformations qui peuvent être qualitatives et quantitatives.
Travail à temps partiel subi ?
30-40% déclarent vouloir travailler plus
Pourcentage des emplois atypiques ?
20% des emplois dont 2/3 des jeunes embauchés pour leur premier emploi en emploi atypique.
Typologie de la flexibilité ?
la flexibilité externe quantitative qui permet de faire fluctuer les effectifs de l’entreprise
en fonction des besoins en ayant recours aux licenciements et aux contrats de travail de
courte durée.
- la flexibilité externe qualitative (ou externalisation) qui «consiste à déplacer sur une
autre entreprise le lien contractuel avec le travailleur » en aillant recours par exemple aux
travailleurs intérimaires ou à l’externalisation d’un certain nombre d’activités annexes à la
production (gardiennage, restauration, nettoyage…).
- la flexibilité salariale qui permet de faire varier à travers la rémunération des salariés, le
coût de la masse salariale de l’entreprise. Elle «est conçue comme un moyen de
répercuter sur les salaires les évolutions du chiffre d’affaire et de coûts de revient de
l’entreprise en fonction des mouvements conjoncturels ».
- la flexibilité interne quantitative qui consiste à faire varier la quantité d’heures
travaillées pour un effectif donné. Elle peut être réalisée par des modulations
saisonnières à partir d’un contrat portant sur une durée annuelle, des temps partiels, des
travails intermittents, des heures supplémentaires…
- La flexibilité interne qualitative (ou flexibilité fonctionnelle) qui « consiste, à quantité de
travail donnée, à employer les travailleurs à des fonctions variables en fonction des
besoins de la chaîne de production ou des fluctuations de la production »
Segmentation du marché du travail ?
Michael Piore et Peter Doeringer, hypothèse d’un dualisme du marché du travail :
Un marché primaire: des salariés disposent d’un emploi stable, relativement bien rémunéré avec des conditions correctes ou bonnes de travail, des chances de promotion et des règles de travail gérées de façon relativement équitables.
Un marché secondaire: emplois précaires, faiblement rémunérés, conditions dures et pauvreté des chances de promotion…
Le dualisme n’oppose pas deux types d’entreprises mais être présent à l’intérieur même d’une entreprise. Les entreprises pour faire face à l’incertitude croissante du marché et à une concurrence forte ont tendance à garder un noyau central avec CDI à temps plein de salariés qui se différencie de la périphérie occupés par des employés précaires sur lesquels vont porter les ajustements de la flexibilité quantitative externe.
La flexicurité danoise
L’employeur dispose d’une grande liberté de licenciement mais, en contrepartie, ils doivent assurer une protection sociale forte et une organisation rapide et efficace du retour à l’emploi sous contrôle syndical (80% sont syndiqués).
Les indemnités de chômage sont élevées et ne peuvent pas aller au dessus du salaire moyen
Au bout d’un an: si le chômeur n’a pas trouvé d’emploi, l’agence de l’emploi doit proposer plusieurs alternatives: un emploi de 6 à 9 mois dans sa qualification soit dans le secteur privé ou publique. Sinon on lui assure une formation longue et rémunérée avec accompagnement vers l’emploi.
Le demandeur d’emploi est tenu d’accepter ces propositions sinon son indemnité est supprimée.
Qui sont les chômeurs ?
Femmes: la situation diffère selon les pays. En Grande-Bretagnemoins touchées apparemment que les hommes mais au prix d’une précarité de l’emploi avec un nombre important de femmes en temps partiel. Dans d’autres payselles le sont comme les hommes : Etats-Unis, Allemagne au prix d’emplois précaires et moins rémunérés.
Au Japon: même constat au prix d’un retrait des femmes du marché du travail en cas de récession ou se replier vers le travail à domicile dans une forme de sous-emploi (commerce, entreprise agricole familiale).
En France: le chômage des femmes a toujours été plus élevé que les hommes jusque aujourd’hui (début 2012). Les emplois proposés se sont multipliés dans le tertiaire notamment les services. Une partie de ces emplois sont à temps partiel. Le niveau de diplôme des femmes s’est élevé. De 2008 à nos jours: la crise a frappé l’industrie et le bâtiment à dominance masculine, tout comme l’intérim. Les femmes depuis 2010 sont touchées fortement par la montée du chômage dans le tertiaire. Les taux se rejoignent mais les conditions d’emploi sont cependant défavorables pour les femmes. Les statuts, les salaires, les responsabilités
Jeunes: le chômage est présent massivement pour cette catégorie. Le taux de chômage est moins significatif car une partie des jeunes sont encore étudiants.
En 2012:
17,3% pour les jeunes femmes.
17,1% pour les hommes.
Cela est dû à un manque de qualification, manque d’expérience, insertion difficile.
Le plus souvent c’est un chômage répétitif: chômage, stage, chômage, intérim, CDD, chômage…
Un seul pays a fait exception: l’Allemagne et son système de formation en alternance.
Dès l’âge de 15 ans, ils sont dans une formation scolaire et dans une entreprise.
Salariés peu diplômés ou qualifiés:
Le diplôme et la formation protège contre le chômage et la précarité.
En 2010:
16,1 % des non diplômés étaient au chômage
5,6% des titulaires d’un bac +2 au chômage.
Pour les 15-21 ans:
36% des non diplômés sont au chômage
08% des Bac+2.
Par professions:
4,9% des cadres et professions intermédiaires au chômage.
13,5% pour les ouvriers (20% pour les non qualifiés).
9,5% pour les employés.
On a assisté à la crise de certaines industries, à l’introduction de nouvelles technologies. Face à ça, il y a l’ombre de la qualification.
% de femmes dans les emplois à temps partiel ?
70%
Margaret Maruani “ Aux labeurs des dames “ (1989)
Pourquoi montée du chômage ?
Ralentissement du rythme de croissance économique:
Inégal selon les pays et périodes
Il faut le confronter à l’évolution des gains de productivité
Emergence de pays concurrents à travers les NPI qui pose un problème au PDEM. Cela dépend de la spécialisation de chacun: les secteurs traditionnels qui composent la majeure partie d’une économie d’un PDEM vont être plus bouleversés qu’un pays spécialisé dans les nouvelles technologies.
Le progrès technique: il faut distinguer CT et LT
Théorie de la compensation, du déversement contestée.
La démographie: décalage entre la croissance de la population active et celle des emplois offerts par les employeurs. Décalage entre les deux variables. Cela provoquerait un nombre important de personnes se présentant sur le marché du travail et l’immigration qui serait facteur de gonflement de la population active. Il peut y avoir un effet perturbateur mais ça n’explique pas tout: pas de lien direct et mécanique entre croissance de la population active et celle du chômage.
Aux Etats-Unis: depuis 1973 croissance de la population active supérieure aux pays européens pourtant le taux de chômage y est plus faible.
Analyse de Marx
Pour lui, le chômage est une caractéristique du fonctionnement du capitalisme. La surpopulation relative qui correspond à la fraction de la force de travail qui apparaît en surnombre dans le cadre du mode de production capitaliste. Cela crée du sous-emploi.
C’est un produit nécessaire de l’accumulation du capital. Cela est lié au mode l‘accumulation du capital. Cela se concrétise à travers «l’armée industrielle de réserve» (terme venant du RU en 1840) et dont la théorie a été esquissée par David RICARDO.
La loi de surpopulation relative qui est propre au mode de production capitaliste.
Comment expliquer le chômage?
Il existe deux grands types de capitaux:
Capital constant Capital variable (ouvriers)
Il considère que la concurrence entre capitalistes stimulée par le progrès technique et l’innovation conduit à élever le rapport (C/V).
Le capital constant augmente par unité produite = substitution du capital au travail. (A. Barrère)
L’élévation de la composition organique devient à l’élimination de prolétaires devenus excédentaires par rapport aux besoins d’accumulation du capital. Il en résulte des licenciements ou des non-embauches qui traduisent l’existence d’une population superflue car inutile dans le cadre du mode de production capitaliste et de son processus d’accumulation du capital. Marx évoque, «une loi de décroissance proportionnelle du capital variable et de diminution correspondante dans la demande de travail relatif».
Fonctions de l’armée de réserve?
Cela permet de maintenir les salaires au niveau le plus proche des salaires de subsistance (O>D). Cela permet d’accroitre l’exploitation des travailleurs, extorquer la maximum de plus-value.
Le chômage pèse sur: le pouvoir d’achat, la demande et donc les débouchés (emplois et productions).
Les crises se traduisent par une exacerbation du chômage.
Approche néoclassique du chômage
Pour les néoclassiques, il existe un marché du travail qui assure un plein emploi (O = D).
Sur ce marché se rencontrent des individus qui offrent leur travail et d’autres qui ont besoins de travailleurs.
Le marché du travail devrait relever ou relève d’un modèle de concurrence pure et parfaite c’est-à-dire: aucun agent ne peut influer sur le prix du travail qui dépend de la confrontation des offres et demandes de travail. Le salaire réel résulterait de cette confrontation et tendrait vers un salaire d’équilibre. Quand il l’est, il est égal à la productivité marginale du dernier employé.
Dans cet univers d’agents rationnels et en situation d’informations parfaites: si le prix du travail est parfaitement flexible (hausse ou baisse) alors le chômage involontaire est impossible. En effet, lorsque l’offre de travail est supérieure à la demande de travail, le salaire réel baisse d’où un retour entre O et D: équilibre.
Ne reste que les travailleurs qui demandent un salaire supérieur au salaire d’équilibre, ce sont des chômeurs volontaires au sens où ils ne se plient pas aux exigences du marché, choisissent de ne pas travailler au taux de salaire imposé par les lois du marché.
Des éléments aggravent le disfonctionnement de ce marché:
Les pressions syndicales dans la détermination du salaire: coalition qui pèse.
Réglementions de l’Etat
L’allocation chômage
Explication de Jacques Rueff
Dans un article de 1931, “ l’assurance chômage : cause du chômage permanent “
Premier effet négatif:
Si aucun mécanisme extérieur au marché n’entrave son fonctionnement, le mécanisme de marché conduit à un salaire planché (E) qui est le point d’équilibre entre Offre et Demande de travail. L’instauration d’une allocation pour les chômeurs fausse le mécanisme du marché car aucun salarié n’acceptera de travailler en dessous du niveau de l’assurance chômage. Le mécanisme de convergence est bloqué. Le salaire réel est rigide à la baisse. Apparait alors un chômage (L3-L2).
Deuxième effet négatif:
Si on empêche le facteur travail d’être rémunéré à la productivité marginale alors le cout du facteur travail par rapport au facteur capital alors l’employeur aura intérêt à substituer du capital au travail.
Analyse de Keynes
Il nie l’existence d’un marché du travail, c’est une construction théorique et un modèle normatif. Le niveau de l’emploi n’est pas le résultat d’une confrontation entre Offre et Demande de travail. Cette approche est microéconomique.
Il se place dans une approche macroéconomique. Dans ce cadre là, le niveau de l’emploi dépend des besoins des employeurs qui compte tenu de la demande effective fixent le volume de production qu’elles entendent réaliser et celui de l’emploi qui en découle.
L’emploi est donc à partir de là fixé indépendamment de l’Offre et la Demande de travail. Le taux de salaire nominal dépend de conventions collectives négociées entre employeurs et syndicats et c’est à partir de ce salaire fixé que les créations d’emplois se font, quelque soit l’offre de travail.
Courbe de Phillips
C’est un néo-keynésien, il dégage de cette étude une relation décroissante entre le taux de chômage et le taux de variation du salaire nominal. Il constate qu’ne règle générale, plus le taux de chômage est élevé, moins la hausse des salaires est forte.
Il résume ce constat à travers une courbe qui va porter son nom qui est une courbe décroissante qui représente la corrélation négative entre variation annuelle des salaires nominaux et taux de chômage(1958) :
Le NAWRU est le taux de chômage qui se traduit par une stabilité des salaires nominaux. Si le taux de chômage est en dessous du NAWRU alors les salariés sont dans un rapport de force favorable pour obtenir des hausses de salaires.
Robert Solow et Paul Samuelson
En 1960, deux Keynésiens de la synthèse dont Robert Solow et Paul Samuelson testent la validité de cette courbe pour l’économie américaine de 1900 à 1958. Ils vont substituer la variation des prix à celle des salaires. Ils passent de l’une à l’autre en soustrayant les gains de productivité du travail de la hausse des salaires. Ils mettent en avant la possibilité d’un dilemme inflation/chômage. Idée d’un arbitrage entre inflation et chômage. Aux Etats-Unis, le plein emploi (proche de 3% pour le chômage) s’accompagnerait d’une hausse des prix de 5%. Une inflation nulle correspondrait à 5-6% d’inflation.
Elle est appelée courbe de Samuelson-Solow mais est appelée aussi courbe de Philips!
Jusqu’aux années 1970, ces politiques économiques conjoncturelles le plus souvent soutiennent la croissance à travers des politiques monétaires et budgétaires de relance. Elles soutiennent la croissance. En cas de surchauffe (inflation D>O), des politiques de rigueur et d’austérités vont être mises en œuvre: freiner les dépenses et ou augmenter les impôts. Le but est de combattre l’inflation. Dans certains cas, le RU de 1950-60, ces pratiques vont se traduire par du «stop & go». Jusqu’à la fin des années 60, les courbes étaient bien établies et stables mais à partir des années 70, on va assister à un dérèglement de ces courbes avec un phénomène nouveau et atypique: la stagflation (stagnation et inflation). Il s’agit d’une coexistence d’une forte inflation et d’un fort chômage. Cela remet en question la courbe de Phillips. Dans ces conditions, l’efficacité des politiques de relance d’orientation keynésienne est remise en question. Elles accélèrent l’inflation sans parvenir à résoudre le chômage.
Les phénomènes de «stagflation» et de «shumplfation»(chômage et inflation) remettent en question la courbe de Phillips. Solow et Samuelson tentent de défendre cette loi en arguant qu’elle est valable pour un taux de chômage naturel plus élevé. D’autres auteurs eux comme FRIEDMAN et le courant monétariste vont eu développé l’hypothèse selon laquelle le mécanisme d’arbitrage entre l’inflation et le chômage n’apparait qu’à court terme, ce sont les anticipations adaptatives. Puis, cela ne fonctionne plus, Friedman et E. PHELPS avancent l’hypothèse qu’il existe un taux de chômage naturel et que toute politique économique qui se donnerait pour but un taux de chômage inférieur à ce taux naturel n’obtiendrait qu’une inflation plus forte après avoir tout au plus obtenu une diminution non durable (à CT) du chômage.
A(époque 1): NAIRU
A l’époque 2: politique de relance par le gouvernement, si les salariés victimes de l’illusion monétaire sous-estiment l’inflation, le chômage diminue et passe en B. La politique de relance monétaire a suscité dans un premier temps la création d’emplois, le passage de A à B du taux de chômage mais en même temps, elle s’est accompagnée d’une hausse des prix vérifiant le principe de la courbe de Phillips en passant de P1 à P2, la diminution de chômage se paie par un surcroit d’inflation.
Ce n’est qu’en adaptant leurs anticipations que les agents vont observer ce phénomène avec retard. Quand l’illusion monétaire disparait, le chômage retourne vers son taux naturel C.
Etc.
Quand les agents se rendent compte de l’illusion monétaire, ils s’adaptent et reviennent à la réalité. Le niveau naturel porte un nom, le NAIRU: taux de chômage qui n’accélère par l’inflation. Le NAIRU et NAWRU ont été utilisés par l’OCDE pour faire des comparaisons internationales entre salaire, chômage et inflation (test des courbes de Phillips). Le NAIRU est le taux de chômage qui correspond à une progression des salaires parallèle à la progression de la productivité de la main d’œuvre. Comme ce NAIRU a augmenté depuis 25 ans, on peut envisager l’hypothèse d’un déplacement vers la droite de la courbe de Phillips. Plus l’inflation n’augmente, plus les courbes de Phillips à court terme se déplacent vers le haut, ce qui explique le déplacement de la courbe de Phillips vers la droite à la suite des chocs pétroliers.
’arbitrage inflation/chômage n’existe pas à long terme. A la différence de Samuelson, ce n’est pas le taux de chômage compatible avec une inflation faible, ici le chômage peut être fort. Ce qui la caractérise c’est son niveau constant. Le taux de chômage est indépendant du taux d’inflation. La politique conjoncturelle quelle soit monétaire ou budgétaire est inefficace.
Le chômage est naturel au sens de structurel, on ne peut pas descendre en dessus.
La seule politique efficace est une politique de lutte contre l’inflation par restriction de la masse monétaire.
Radicalisation de la NEC ?
La NEC radicalise la critique de la courbe de Phillips puisqu’elle récuse la validité même à court terme de la courbe de Phillips. Pour la NEC, même à court terme la courbe est verticale. Cela est dû aux anticipations d’agents parfaitement informés et rationnels, ces agents anticipent dès le départ le taux de chômage naturel incompressible. Toute politique de relance conduit les agents à anticiper une aggravation de l’inflation. Il n’existe plus d’effets transitoires sur l’emploi uniquement un effet négatif en termes de hausse des prix.
Ces analyses reposent sur des hypothèses contestées et contestables:
Des agents nécessairement bien informés et rationnelles
Existence d’un chômage naturel
L’intérêt est de montrer que les anticipations des agents modifient les effets de l’inflation sur l’économie. Quand tous les agents anticipent l’inflation et ses effets, elle ne peut plus contribuer à masquer les conflits et la redistribution qu’elle opère.
L’utilisation de l’inflation pour résoudre certaines tensions devient de plus en plus difficile.
Théorie du job search
Au prix d’un assouplissement d’hypothèse: information partielle au lieu d’information parfaite, l’essentiel est préservé. Le chômage est volontaire et résulte d’entraves aux mécanismes du marché.
C’est la théorie de la recherche d’emploi appelée aussi la théorie du chômage de prospection.
Cette théorie a été développée par Georges STIGLER de l’Ecole de Chicago.
Il a mené une analyse de type microéconomique du chômage qualifié de volontaire admettant que le marché du travail se caractérise par une information imparfaite. Les travailleurs ne connaissent jamais tous les emplois disponibles et ils ne connaissent jamais les salaires et autres éléments de rémunération qui les accompagnent. En raison de l’hétérogénéité des qualifications requises et de l’hétérogénéité des travailleurs, il est peu probable que le premier emploi offert à une personne qui entre sur le marché du travail soit celui qui lui convienne le mieux. Il est donc rationnel que les individus élargissent leurs connaissances et cherchent à obtenir d’avantage d’informations avant d’accepter ou de refuser (prendre une décision). La recherche sur le marché du travail s’effectue à temps plein et passe par des périodes de chômage pour effectuer des recherches. Le chômage de recherche est donc un investissement en temps volontaire de la part d’individus qui cherchent à accroitre leurs revenus futurs. Cette investissement améliore leur bien être et élève la productivité de l’économie toute entière car il permet aux individus à terme, de se diriger vers les emplois où ils sont les plus productifs et ou efficaces. Cependant, les indemnités de recherche risquent de pervertir le fonctionnement du marché du travail en subventionnant la recherche d’emploi et conduit à un niveau de chômage supérieur au niveau optimal.
Il avance la notion de «salaire de réservation»: pour être accepté par les travailleurs, le salaire offert doit être supérieur au niveau de rémunération qui égalise les flux de recettes nettes attendus d’un prolongement de la recherche d’emploi et la valeur nette escomptée du flux de revenu entrainé par l’emploi offert. C’est-à-dire le surplus de salaire. Ce salaire de référence est appelé «salaire de réservation».