Cours 2 Flashcards
Représentations mentales prénatales
Fantaisies qui émergent en lien la perspective d’une grossesse
- Phase du développement identitaire portant sur son futur rôle de parents
- Investissement narcissique de son enfant (construction du bébé imaginaire)
Phase de développement identitaires
La grossesse correspond à un « phénomène physiologique associé à des profonds réaménagements psychiques »
La première grossesse
- sentiment de féminité
- Nouvelle fonction identitaire
Changement dans la perception sociale
- modification du comportement des proches et de la société (comportement intrusif)
- Importance variable du statut de parent selon la culture (choix de ne pas avoir d’enfant et infertilité)
Les représentations sont teintées des enjeux relationnels avec ses propres parents
Une personne qui a des enfants est à la fois le parents de son enfant et l’enfant de son parent (se réinvente dans l’enfant; table blanche; d’une génération à l’autre)
- Psychiquement, plusieurs parallèles s’établissent entre sa propre fonction parentale et sa relation antérieure avec ses parents
- Le parent anticipe ses interactions avec l’enfant à venir en s’identifiant ou en se différenciant de ses propres parents (approche sociale - modèles ou anti-modèles - recherche de modèles plus appropriés à reproduire - extrêmes - plus difficile de chercher l’équilibre - enjeux précoces peuvent se revivre dans similarité des événements)
L’arrivée d’un premier enfant conduit à un changement de génération (parents deviennent grand-parents - enjeux avec les relations avec le parent teintent les relations)
Investissement narcissique du bébé à venir
Le narcissisme : fonction (sain/essentiel ; amour de soi si amour parental (se rapproche de l’estime de soi)) et censure (filtre social ; dynamique moi et surmoi)
Les projections du parents sont investies de son propre narcissisme : espoirs, idéaux et tentatives de réparation (prolongement de soi où l’on peut investir notre narcissisme autant qu’on le veut ; psychiquement on se développe avant même notre naissance)
Ces fantaisies font partie du cheminement vers la parentalité (pas de limites au début ; prennent naissance dans ce qui a été vécu dans l’enfance)
- Elles permettent d’investir un enfant qui, dès la naissance, sera SON enfant (permet de développer le lien d’attachement au départ)
- Le dévouement que requiert la fonction parentale reposerait sur ces élaborations psychiques prénatales
Phases dans les représentations mentales et préparation à la relation parent-enfant (Stern)
Constante d’une femme à l’autre
1. Construction
Premier trimestre : craintes liées à la viabilité du bébé (plus à risque de fausses couches ; protection de pas trop élaborer le projet si échec)
Deuxième trimestre : période active de représentations mentales
2. Déconstruction / deuil
Troisième trimestre (surtout la fin) : deuil de l’enfant imaginaire (déconstruction pour être capable d’accueillir l’enfant réel - espace pour l’enfant)
L’enfant réel
L’enfant qui vient au monde détient des caractéristiques qui dérogent (parfois de façon importante) de l’enfant anticipé, imaginé (exigeant à la base mais enjeux peuvent s’ajouter à ça et créer une plus grande difficulté au premier contact)
Le développement psychique de l’enfant sera lié à la capacité du parent à tolérer les divergences entre le bébé réel et le produit de son imagination (pour que le bébé ait pas à se conformer exactement à un moule attendu - plus grands efforts pour le parent de se détacher de cet idéal - focus à l’adolescence - conflits parfois nécessaires pour créer de l’espace pour que l’enfant se développe psychiquement)
Cet ajustement se poursuit tout au long de la vie de l’enfant alors que l’enfant développe de plus en plus ses caractéristiques propres et désidéalise ses parents (biais des parents - l’enfant va chercher d’autres approbations)
Pourquoi les deux phases essentielles pour accueillir l’enfant réel ?
Le parent doit avoir construit un bébé imaginaire pour qu’il vive l’expérience de la parentalité reconnaissant l’enfant comme le sien
Le parent doit avoir amorcé un processus de deuil du bébé imaginaire pour accueillir le bébé réel avec ses caractéristiques propres
Ce deuil se poursuit aux différentes étapes de la vie alors que l’enfant développe de plus en plus les caractéristiques qui lui sont propres
Un mot sur l’ambivalence
Même lorsqu’elle est désirée, la transition vers la parentalité est teintée d’ambivalence
L’arrêt de la contraception implique de concrétiser la décision en choisissant une date
Le projet de parentalité ou la prise de conscience de la possibilité d’une grossesse s’accompagne d’angoisse (est-ce que c’est le bon moment? Moments psychiques, biologiques et sociales pas en même temps)
- État de santé de l’enfant à venir
- Crainte de l’accouchement
- Contraintes liées au rôle parental
Même si l’ambivalence est plus forte en présence des enjeux décrits, la construction du bébé imaginaire peut se faire tardivement (pas grave si pas rythme exact)
Enjeux pouvant perturber le processus de deuil de l’enfant imaginaire
Motivations immatures (désir vs besoin d’enfant) Mères adolescentes - faire un enfant pour combler un besoin non comblé - dans l’objectif de réparer (besoin) ; donner à quelqu’un d’autre (désir) Grossesse longtemps attendue Adoption (fantaisies sur le rôle réparateur de l’amour parental) Longue attente et soudainement confirmation de l’arrivée du bébé - cheminement graduel pas possible - rarement adopté à la naissance donc caractéristiques qui lui sont déjà propres - moins important si adopté avant 2 ans - trouble réactionnel d’attachement
Qu’est-ce que l’activité onirique ?
Activité mentale pendant le sommeil
Rêves et cauchemars
Stades de sommeil Dans le sommeil paradoxal
Quelle est la fonction des rêves
2 hypothèses de l’origine du rêve
Hypothèse neurobiologie (Hobson, 1977-2000) : Décharges aléatoires de neurones provoquant une expérience hallucinatoire et émotionnelle Résultat de « nettoyage » dans le cerveau
Hypothèse de continuité du rêve (Schredl, 2003) : Les rêves ont une signification relie à notre vécu psychique Surmoi impose une censure sur le moi - n’existe pas dans le sommeil - le Ça peut donc investir le rêves (pulsions) en utilisant le matériel présent en mémoire et lui attribuer une signification (enjeux)
Données quantitatives sur l’activité onirique de la femme enceinte
Rappel de rêve augmenté chez les femmes enceintes (Schredl, 2016)
Occurence accrue de cauchemars
- 40-50% des femmes enceintes font l’expérience occasionnelle de cauchemars (Hedman, 2002)
- 21% des femmes enceintes rapportent au moins un cauchemar par semaine (vs 7% pour les femmes qui ne sont pas enceintes) (Lara-Carrasco, 2014)
Troisième trimestre particulièrement associé à l’occurence de cauchemars (Lara-Carrasco, 2014)
Contenu des cauchemars durant la grossesse
Aspect du bébé (ex: bébé mi-monstre)
Santé du bébé (ex: accoucher d’un bébé mort-né)
Accouchement (ex: mourir en accouchant)
Rôle de mère (ex: avoir oublié le bébé au magasin)
Explication alternative de l’activité onirique accrue : hypothèses neurobiologie
Selon l’hypothèse neurobiologique, l’activité onirique accrue de la femme enceinte s’explique exclusivement des facteurs biologiques
- Hypersomnie
- Élévation circadienne du cortisol en fin de nuit accentuée avec l’avancement de la grossesse
- Fragmentation accrue du sommeil favorise le rappel des rêves
Selon cette perspective, l’activité onirique des femmes enceintes n’a aucune signification
Contre-arguments en faveur de l’hypothèse de continuité
Les femmes enceintes qui en sont à leur première grossesse rêvent plus fréquemment par rapport à celle qui ont deux enfant ou plus (Blake, 1993(
Le nombre de cauchemars rapportés par les femmes enceintes est corrélé à leur niveau de stress diurne perçu (Schredl, 2016)
L’activité onirique des femmes ayant une grossesse à risque se distingue de celle des femmes n’ayant pas de grossesse à risque par leur vide représentationnel (Margherita, 2015)
Le futur père expérimente lui aussi une activité onirique accrue pendant la grossesse de la mère (Siegel, 1982)
Déni de grossesse
Lorsqu’une femme ignore qu’elle est enceinte ou agit comme si elle ne l’était pas alors que le premier trimestre est terminé (Confusion biologique ou travail de déni psychique)
- Morphologie de femme enceinte absente (faible prise de poids et position du foetus)
- Aménorrhée (arrêt des menstruations) antérieure à la grossesse ou maintien des saignements
- Les nausées sont rares
- Masque de grossesse abstenu
- Les sensations de mouvements foetaux peuvent être absents ou interprétés comme des symptômes digestifs
Conditions à distinguer
Dissimulation de grossesse
- La femme sait qu’elle est enceinte mais tente de le cacher de façon intentionnelle
- Les motivations sont souvent sociales (ex: peur de perdre son emploi)
Trouble psychotique
- La grossesse est apparente mais la personne peut ne pas percevoir la réalité adéquatement
- Associé à une condition psychotique préexistante
Profil des femmes qui font un déni de grossesse
Santé psychologique
- Présence accrue d’antécédents de troubles psychologiques que dans la population générale
- On remarque toutefois une absence d’antécédent dans plus de la moitié des cas
Surreprésenté chez les femmes plutôt jeunes ou plutôt âgées (surtout chez les jeunes)
Précarité sociale plus élevée que dans la population générale
- 28% vs 5% touchent des prestations sociales (Wessel, 2002)
Impact de l’absence de représentation mentale prénatale
Pendant la grossesse : adoption de comportements à risque absence de suivis médicaux
Après l’accouchement : incapacité ou difficulté à nouer un lien avec le bébé « c’est pas mon enfant, je ne veux pas le voir »
Prise de conscience de la grossesse
La découverte se fait de façon fortuite à l’occasion d’une consultation médicale
Effet de la prise de conscience de la grossesse
Apparition rapide de la morphologie de femme enceinte
Souvent début de la perception des mouvements du foetus
Début des représentations mentales ***
Sentiment de culpabilité à l’égard des comportements à risque depuis le début de la grossesse Travail pour réparer cette culpabilité et accueillir l’enfant
Explication cognitive du déni de la grossesse
Faibles manifestations physiques de la grossesse
Faibles attentes liées à la possibilité d’être enceinte Carence d’éducation sexuelle chez les jeunes femmes ou ménopauses chez les femmes plus âgées ou femmes pensant être infertiles
Suivi psychologique suite à l’annonce de la grossesse
Choc émotionnel intense, d’autant plus intense si la grossesse est découverte à l’accouchement
Colère retournée contre soi (culpabilité d’avoir mis le bébé en danger)
Fantasmes d’impulsions violentes envers le foetus
Réaction visible mais souvent peu verbalisée
Des bouffées délirantes peuvent être observées même la femme n’a pas d’antécédent psychotique
Connivence psychosomatique
Le maintien du déni après l’annonce suggère une lecture psychodynamique plutôt que cognitive
- Le déni survient de façon défensive parce que la femme ne peut pas concevoir l’enfant en elle, souvent lié à un traumatisme sexuel
- Pourrait correspondre à deux sous-populations (mésinterprétation des symptômes vs connivence psychosomatique corps au service du déni)
Les études de cas sur le déni de grossesse font régulièrement état …
- … de femmes qui craignent excessivement la grossesse
- … ayant des antécédents d’abus sexuels
Spécificités liées à l’accouchement
Rapide et indolore, souvent alors que la femme se trouve seule Accouchement de 5 à 10 min
Violence envers le foetus ou le nouveau-né Désir inconscient que quelqu’un trouve le foetus puisque le corps souvent trouvé dans la maison ; bouffée délirante entraîne la violence comme mécanisme de défense