Cours 2 : Psychopathologie de l'enfant --- L'énurésie / L'encoprésie Flashcards Preview

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Flashcards in Cours 2 : Psychopathologie de l'enfant --- L'énurésie / L'encoprésie Deck (23)
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1
Q

Définir l’énurésie.

A

Elle consiste en des mictions répétées dans les vêtements ou dans le lit, à un âge où la propreté devrait être acquise. Par ailleurs, elle ne s’explique pas par les effets physiologiques directs d’une substance, ni par une affection médicale générale.

2
Q

Quelles sont les différentes phases dans l’acquisition de la propreté? (Gesell)

A

A 2 ans, la propreté diurne est généralement acquise. A 3 ans, si l’on réveille l’enfant une fois, durant la nuit, il parvient à ne plus salir son lit. A 3 ans et demi, l’enfant est propre mais jusqu’à 5 ou 6 ans, il lui arrive parfois de se salir. En moyenne, les filles deviennent propres plus tôt que les garçons.

3
Q

Chez qui on retrouve l’énurésie diurne ?

A

L’énurésie diurne est plus fréquente chez les filles. Pour tous les enfants, elle est rare après l’âge de 9 ans.

4
Q

Quand l’énurésie diurne est-elle envisagée ?

A

On envisage généralement l’énurésie diurne lorsque l’enfant a au moins 3 ans et l’énurésie nocturne lorsqu’il atteint 4 ans. Le DSM-IV retient cependant
l’âge de 5 ans pour établir un diagnostic d’énurésie, autant pour l’énurésie nocturne que diurne.
On envisage un problème d’énurésie lorsque celui-ci est relativement fréquent et régulier (au moins deux fois par semaine) et s’étend sur une période d’au moins trois mois ou lorsqu’il y a une altération du fonctionnement social ou scolaire.

5
Q

Donner et expliquer les 2 types d’énurésie.

A

On distingue 2 types d’énurésie : l’énurésie primaire et l’énurésie secondaire.

  • L’énurésie primaire, beaucoup plus courante, concerne les enfants qui n’ont jamais acquis la propreté. Elle concerne environ 80% des cas d’énurésie.
  • L’énurésie secondaire concerne les enfants qui, à un moment donné, sont parvenus à être propres et qui, par la suite, présentent à nouveau des problèmes d’incontinence. On considère que la propreté a été acquise lorsque celle-ci a duré trois ou quatre mois minimum.
6
Q

Expliquer l’hypothèse l’existence d’un facteur génétique dans l’énurésie.

A

Environ 75% des enfants énurétiques ont un parent de premier degré (généralement le père ou un frère) qui présente ou a présenté ce problème. D’autre part, la co-occurrence de ce trouble est plus fréquente chez les jumeaux monozygotes (environ 68%) que chez les jumeaux dizygotes (42%).

7
Q

Quels sont les troubles associés à l’énurésie ?

A

5 à 15% des enfants énurétiques ont également un problème d’encoprésie (incontinence fécale).
Certains sont en même temps somnambules, ont des terreurs nocturnes ou une instabilité motrice.

8
Q

Prévalence de l’énurésie ?

A

A l’âge de 5 ans, 7% des garçons et 3% des filles sont énurétiques. A 10 ans, les proportions descendent à respectivement 3% et 2%. A 18 ans, 1% des garçons et un peu moins de filles sont atteints.

9
Q

Donner les 3 hypothèses neurophysiologiques avancées pour l’énurésie.

A
  • L’idée d’une immaturité neurophysiologique a été avancée pour expliquer l’énurésie.
  • Une capacité vésicale réduite est peut-être aussi en cause chez un petit nombre d’enfants énurétiques.
  • D’autres travaux ont tenté de montrer que l’énurésie était due à un sommeil plus profond que celui habituellement rencontré chez l’ensemble des enfants, mais les résultats des différentes études se contredisent.
10
Q

Quelles sont les 3 explications psychologiques pouvant être données à l’énurésie ?

A

1) le stress : certaines études ont montré qu’en cas de stress, les enfants étaient moins disposés à apprendre la propreté et les parents, moins disposés à l’enseigner. En effet, il n’est pas rare que l’énurésie se déclare à la suite de changements significatifs dans la vie de l’enfant (décès d’un parent, séparation des parents, conflits familiaux, hospitalisation, naissance d’un cadet, entrée à l’école, changement d’école, déménagement, travail de la mère etc.).
2) attitude des parents : on peut constater un manque quasi total d’éducation sphinctérienne. Souvent les parents qui ont eux-mêmes été énurétiques ont une attitude laxiste dans l’apprentissage de la propreté, en attendant souvent trop longtemps pour apprendre à l’enfant à devenir propre voire même en le laissant devenir propre par lui-même. D’autre part, on peut rencontrer chez les parents de certains enfants énurétiques une préoccupation excessive pour la propreté : les parents ont alors des attentes inappropriées pour l’âge de l’enfant, attendant de lui des progrès trop rapides pour son niveau de maturation physique et cognitif.
3) faible contrôle des pulsions : il arrive aussi que l’énurésie soit accompagnée d’un trouble des conduites. Dans ce cas, certains pensent que le symptôme relève alors d’un faible contrôle des pulsions. En outre, l’énurésie peut constituer un acte à caractère vindicatif et hostile.
Les psychanalystes insistent sur l’aspect masturbatoire de l’énurésie. Schmit et Soulé parlent du “désir de pousser le plus loin possible l’équilibre rétention/expulsion, jusqu’à la sensation orgastique créée par le passage en trombe de l’urine dans l’urètre et l’éprouvé de détente produit par la déplétion vésicale”.

11
Q

Pourquoi l’enfant énurétique peut-il s’isoler ?

A

Le problème d’énurésie entraîne chez l’enfant un sentiment de honte face aux autres. Ainsi, il forme une mauvaise image de lui-même et a une faible estime de soi. Par peur de sentir l’urine, l’enfant peut éviter les contacts avec ses camarades et ainsi s’isoler.

12
Q

Comment peuvent réagir les parents d’un enfant énurétique ?

A

Face au problème de l’enfant, les parents peuvent réagir de différentes manières. Certains réagissent par de la colère, de l’irritation et/ou de la honte et adoptent vis-à-vis de l’enfant des attitudes coercitives ou méprisantes (moqueries, humiliation). D’autres peuvent au contraire se montrer complaisants et finir par accepter la présence du symptôme, tout en continuant à lui apporter les soins et la proximité physique consécutifs au nettoyage de l’enfant.

13
Q

Quels sont les bénéfices de l’énurésie pour l’enfant ?

A
  • Bénéfices primaires : plaisirs d’ordre masturbatoire, ainsi que les sensations régressives. En effet, l’enfant peut tirer du plaisir à sentir l’urine chaude contre sa peau et se laisser aller à une attitude passive.
  • Bénéfices secondaires : en provoquant des réaménagements au sein de la famille et vis-à-vis de l’extérieur. Par exemple, cela peut permettre à l’enfant d’éviter d’avoir certaines activités avec les autres enfants de son âge (pension, colonie de vacances) et ainsi, de pouvoir rester à la maison. De plus, il bénéficie souvent d’un contact étroit avec sa mère, grâce aux soins qu’il demande chaque fois qu’il se salit. Par son attitude, l’enfant semble manifester une volonté de rester petit. A l’adolescence, l’énurésie peut être un moyen de ne pas accéder à une sexualité adulte.
14
Q

Impact de l’énurésie sur le fonctionnement familial ?

A

Il peut créer des conflits au sein du couple parental et ainsi permettre à l’enfant de se rapprocher d’un des parents, en s’alliant contre l’autre. Ainsi, il tire de son symptôme des avantages au niveau de la relation oedipienne. Certains auteurs évoquent également la satisfaction de tendances masochistes chez l’enfant, qui de par son comportement, fait l’objet de réprimandes voire d’humiliations.

15
Q

Quelles sont les solutions de traitement pour l’énurésie ?

A
  • Éviter la prise de liquides le soir et avoir une miction avant de se coucher peut limiter les risques d’énurésie nocturne. On peut aussi préconiser aux parents de réveiller l’enfant une heure et demie après l’endormissement pendant près d’un mois. Cependant, le fait que les parents interviennent encourage l’attitude passive de l’enfant face à son problème, d’autant qu’il peut tirer de cette technique un certain plaisir à recevoir l’attention de ses parents.
  • Contre l’énurésie nocturne, on peut aussi proposer à l’enfant de faire un entraînement vésical au cours de la journée. Cela consiste à se retenir aussi longtemps que possible tout en buvant, au moins une fois par jour.
    Pour les enfants atteints d’énurésie diurne, on peut les inviter à uriner à des intervalles réguliers, afin d’éviter qu’ils ne soient pris de court.
  • Un travail psychologique peut aussi être effectué, dans l’objectif de corriger certaines attitudes éducatives inadaptées. On peut ainsi tenter de rassurer l’enfant et diminuer son sentiment de culpabilité. Néanmoins, une participation active de sa part est nécessaire à son traitement. Il convient d’examiner si un conflit latent est à l’origine du trouble et si le symptôme est une manière de manifester l’existence d’un problème.
  • Il peut arriver qu’un traitement médicamenteux qui agit sur les muscles de la vessie soit prescrit à l’enfant.
    Le pronostic dépend en partie de la capacité de la famille à changer les transactions qu’elle a avec l’enfant, autour de ce symptôme.
16
Q

Définition encoprésie.

A

On parle d’encoprésie lorsqu’il y a une défécation répétée (volontaire ou non) dans des endroits inappropriés (vêtements ou endroits habités).

17
Q

Quand peut-on parler d’encoprésie ?

A

D’une manière générale, le contrôle des intestins s’acquiert dès l’âge de trois ans, avant l’acquisition du contrôle vésical. Au-delà de trois ans, on envisage le diagnostic d’encoprésie lorsqu’il y a défécation dans des endroits inappropriés, à raison d’au moins une fois par mois (pour des raisons autres que des troubles organiques).

18
Q

Distinguer l’encoprésie primaire de l’encoprésie secondaire.

A

Comme pour l’énurésie, on distingue l’encoprésie primaire de l’encoprésie secondaire, qui elle, n’est considéré qu’après au moins une année de continence fécale.

19
Q

Quels sont les 2 types d’encoprésie ?

A
  • Encoprésie rétentive : l’enfant est constipé pendant un certain temps, puis ne parvient plus à se retenir, ce qui donne lieu à des débordements.
  • Encoprésie non rétentive : l’enfant ne se retient pas du tout et défèque dès qu’il en ressent l’envie.
20
Q

Prévalence de l’encoprésie ?

A

Le taux de prévalence de l’encoprésie est estimé à environ 1% chez les enfants de cinq ans. Les garçons sont plus souvent concernés que les filles.

21
Q

Etiologie de l’encoprésie ?

A

Les facteurs relationnels en cause dans l’encoprésie sont très proches de ceux rencontrés dans les cas d’énurésie. Ainsi, on retrouve souvent une attitude parentale stricte et rigide ou bien au contraire une grande négligence vis-à-vis de l’apprentissage de la propreté. Elle peut aussi survenir à la suite de changements de vie (comme ceux mentionnés pour l’énurésie) qui représentent, pour l’enfant, une source de stress. L’encoprésie peut aussi être un moyen pour l’enfant de réagir à une instabilité familiale ou de se défendre contre une attitude punitive de la part des parents ou encore contre un rejet venant des camarades d’école.

22
Q

Quels sont les facteurs affectifs de l’encoprésie ?

A

L’encoprésie, malgré le sentiment de honte qu’elle peut entraîner, peut représenter, pour l’enfant, une manière de s’en prendre à son entourage et provoquer chez lui une réaction. Ces enfants ont souvent une tendance à la résistance passive. Ainsi, ils adoptent en même temps une attitude de soumission et d’opposition, paraissant à la fois passifs et agressifs.
Il semblerait que certains enfants encoprésiques le soient en raison d’une hyperactivité importante. Ainsi accaparés par leurs activités, ils ignorent leurs besoins physiologiques et ne prennent pas le temps d’aller aux toilettes.
Par ailleurs, l’enfant peut tirer les mêmes bénéfices primaires et secondaires que ceux retrouvés dans les cas d’énurésie.

23
Q

Évolution de l’encoprésie ?

A

En règle générale, l’encoprésie disparaît d’elle-même au bout de quelques semaines ou quelques mois. Lorsqu’elle persiste, cela est souvent due à la présence d’un trouble névrotique chez un des parents (le plus souvent la mère), qui renforce chez l’enfant le problème de propreté. D’ailleurs, les
cas d’encoprésie persistante laissent souvent la place, à partir de l’adolescence, à des traits caractériels ou obsessionnels-compulsifs.