Cours 3 & 4 - Théories et étiologies Flashcards

1
Q

Quelles sont les principales raisons pour lesquelles les causes de la délinquance sexuelle ne sont pas toujours bien connues?

A
  • Multitudes de phénomènes et de termes pour les nommer
  • Phénomène dynamique qui évolue à travers le temps
  • Phénomènes/comportements tabous et cachés
  • Difficile d’expliquer un phénomène qu’on peine à mesurer étant donné qu’il change et évolue d’une génération à l’autre
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2
Q

En quoi la délinquance sexuelle est-elle un phénomène multidimensionnel?

A

Elle comporte trois dimensions : la violence sexuelle, les inconduites sexuelles et l’exploitation sexuelle.

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3
Q

En quoi consiste la violence sexuelle?

A

Abus, attouchement, homicide sexuel

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4
Q

En quoi consistent les inconduites sexuelles?

A

Harcèlement sexuel

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5
Q

En quoi consiste l’exploitation sexuelle?

A

Tirer profit du corps et de la sexualité d’une personne

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6
Q

En quoi la délinquance sexuelle est-elle un phénomène multi-niveaux?

A

Il est possible de distinguer trois niveaux d’explication qui sont complémentaires et pas nécessairement compatibles :

1) La situation entourant l’acte (ce qui a précédé et motivé le passage à l’acte, le déroulement de l’acte, la réaction de la victime, le comportement après, le lieu, etc.)

2) L’individu et sa trajectoire (la victime, l’agresseur, sa trajectoire de vie, origine de la délinquance, présence d’événements marquants à l’enfance, nombre de victimes, nombre de passages à l’acte, etc.)

3) L’évolution de la délinquance sexuelle à travers le temps et les sociétés (changements sociétaux, fluctuations de la criminalité)

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7
Q

En quoi la délinquance sexuelle est-elle un phénomène multifactoriel?

A
  • Phénomène qui implique un regard pluridisciplinaire afin de bien cerner les facteurs explicatifs aux origines multiples.
  • La contribution de la criminologie à l’explication de la délinquance sexuelle est limitée et récente.
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8
Q

Quelle est la question primordiale entourant la spécificité de la délinquance sexuelle?

A

Est-ce que les délinquants sexuels représentent un groupe distinct et différent parmi les personnes contrevenantes?

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9
Q

Quelles sont les trois écoles de pensées entourant la spécificité de la délinquance sexuelle?

A

1) L’approche spécifique
2) L’approche généraliste
3) L’approche mixte

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10
Q

Quelles sont les grandes lignes de l’approche spécifique?

A
  • Individus ayant commis un délit à caractère sexuel représentent un groupe distinct de la population des personnes contrevenantes
  • Ils portent tous la même étiquette de “délinquants sexuels”, indépendamment de leur type d’agression/âge de leur victime
  • On leur assume une motivation sexuelle (remise en question depuis)
  • Préférences/intérêts sexuels différents de la population générale
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11
Q

Quelles sont les grandes lignes de l’approche généraliste?

A
  • Individus ayant commis un délit à caractère sexuel ne représentent pas un groupe distinct de la population des personnes contrevenantes
  • Facteurs criminogènes connus suffisants pour expliquer délinquance sexuelle
  • Inutile de formuler théorie de la propension
  • Passage à l’acte implique généralement comportements antisociaux/criminels non sexuels
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12
Q

Quelles sont les grandes lignes de l’approche mixte?

A

Perspective qui intègre des éléments de l’approche spécifique et généraliste; reconnaissance des aspects importants et complémentaires de ces deux perspectives

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13
Q

En quoi consistent les modèles à facteurs uniques?

A
  • Premières élaborations théoriques explicatives de la délinquance sexuelle
  • Peuso-théorie pcq incomplètes
  • Théories qui évoquent une “image” de l’individu pour chercher à décrire et expliquer une propension/tendance à la délinquance sexuelle
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14
Q

Quels sont les 4 modèles à facteurs uniques étudiés?

A

1) Modèles axés sur les préférences sexuelles (McGuire)
2) Modèle de coping / stratégie d’adaptation
3) Modèle de l’attachement
4) Modèles cognitifs

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15
Q

Quelles sont les grandes lignes du modèle de McGuire + année?

A
  • 1965
  • Première élaboration à la lumière de ses observations cliniques sur les individus qu’il a rencontré en traitement qui présentent des déviances sexuelles
  • Modèle axé sur les préférences sexuelles des individus
  • Constatation : importance de victimisation sexuelle subie durant l’enfance
  • Conclusion : premier rapport avec la sexualité concerne un abus, donc vont avoir recours à ses images durant les premières activités de masturbation puisque c’est ce qu’ils ont appris
  • Explication déviance sexuelle : préférences sexuelles déviantes est en lien avec leur propre victimisation

Remarque : minorité de délinquants sexuels qui ont été abusés durant leur enfance

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16
Q

Quelles sont les grandes lignes des modèles de coping / stratégie d’adaptation + auteurs?

A
  • Modèles qui proviennent de travaux de différents chercheurs (dont québécois)
  • Hypothèse : délinquants sexuels sont vulnérables face aux difficultés personnelles et aux stresseurs
  • Conclusion : gestion du stress, des émotions négatives et des difficultés personnelles passe à travers la sexualité (moyen privilégié de stratégie d’adaptation)

Limites : travaux n’expliquent pas pourquoi la gestion inadéquate passe à travers les comportements sexuels; ce n’est pas tous les délinquants qui présentent des circonstances de vie difficile au moment du passage à l’acte

17
Q

Quelles sont les grandes lignes du modèle de l’attachement?

A
  • Hypothèse : facteur au coeur de la problématique est l’attachement
  • Conclusion : actes de délinquance sexuelle sont des comportement interpersonnels inappropriés
18
Q

En quoi consiste l’attachement insécure?

A
  • Provient du modèle à facteur unique de l’attachement
  • Serait en cause dans la difficulté d’établir et de maintenir une relation intime avec autrui
  • Origine : expérience familiales, victimisations multiples en bas âge
  • Plutôt que de subir l’humiliation, l’individu préfère garder ses distances envers les autres (surtout chez les agresseurs d’enfants)
19
Q

Quelles sont les grandes lignes des modèles cognitifs + années début?

A
  • 1970-80 : chercheurs se sont tourné vers les schémas cognitifs des délinquants sexuels
  • Modèles qui vont prendre racine avec la montée de la psychologie cognitive
  • Interprétation différente du passage à l’acte : pas des gestes impulsifs et irréfléchis mais plutôt poursuite d’objectifs inadéquats (qui reposent sur fausses croyances)
  • Distorsions cognitives : délinquants sexuels ont plus tendance à adhérer à ces fausses croyances

Limites : hypothèse incomplète, quelle est la fonction des distorsions cognitives (cause et effet)?, informations recueillies après les faits

20
Q

Quelle est la limite principale des théories à facteur unique?

A

Elles sont trop limitées pour expliquer le phénomène complexe qu’est la délinquance sexuelle - les modèles intégratifs et multidimensionnels sont nécessaires

21
Q

En quoi consistent les modèles multifactoriels et à quand remontent-ils?

A
  • Modèles basés sur l’idée que plusieurs facteurs contribuent au comportement délinquant et que ces facteurs interagissent les uns avec les autres de manière complexe
  • Reconnaissance graduelle que les théories à facteur unique sont trop limitées pour expliquer un phénomène aussi complexe (+ pas objet de recherches empiriques)
  • Propositions théoriques intégratives vont graduellement apparaître à partir des années 1980
22
Q

Quels sont les trois modèles multifactoriels importants étudiés et que tentent-ils d’expliquer?

A
  • Modèle explicatif à quatre facteurs de Hall & Hirschman (passage à l’acte)
  • Modèle développemental de Marshall & Barbaree (passage à l’acte)
  • Modèle de la prévention de la récidive de Pithers (récidive)
23
Q

Quelles sont les grandes lignes du modèle explicatif à quatre facteurs (+ année & chercheurs)?

A
  • Proposé en 1990 par Hall & Hirschman qui s’intéressaient à la “propension” à commettre un délit sexuel
  • Théorie qui propose que la délinquance sexuelle peut être causée par 4 facteurs interdépendants (s’influencent l’un et l’autre)
  • Les facteurs sont un agencement de traits et d’états
24
Q

Quels sont les 4 facteurs du modèle de Hall & Hirschman?

A
  • Excitation sexuelle déviante : volet physiologique du passage à l’acte, absence de mécanisme d’inhibition, pas nécessairement une paraphilie
  • Distorsions cognitives : individu n’a pas l’impression de commettre un crime ou pense être en droit de passer à l’acte
  • Humeur/état émotionnel négatif : difficulté sur la gestion et identification des émotions négatives, confusion entre l’humeur négative et les désirs sexuels, émotions négatives jouent un rôle désinhibiteur
  • Trouble de la personnalité
25
Q

Quelles sont les limites et critiques du modèle de Hall & Hirschman?

A
  • Modèle intéressant pour cliniciens et criminologues dans le domaine
  • Incarne bien l’approche cognitivo-comportementale qui explique sa popularité auprès des intervenants
  • Peut populaire auprès des chercheurs : vague en terme de compréhension étiologique
26
Q

Quelles sont les grandes lignes du modèle développemental (+ année & chercheurs)?

A
  • Années 90 par Marshall & Barbaree
  • Basé sur quatre séquences
  • Théorie qui cherche à expliquer le développement de la délinquance sexuelle chez les individus
  • Propose que la délinquance sexuelle se développe à partir d’un ensemble de facteurs biologiques (pas prédispositions génétiques)
  • Un des modèles les plus influents dans la recherche scientifique sur la question
27
Q

Quelles sont les 4 séquences du modèle développemental?

A
  • Facteurs biologiques : instincts biologiques (drive), tâches développementales importantes
  • Expériences durant l’enfance : enfants plus vulnérables face à leurs instincts sexuels agressifs, comportements des parents à la maison, pas développé inhibitions adéquates
  • Défis reliés à l’adolescence : enfants vulnérables pas adéquatement préparés pour la puberté et l’éveil de la sexualité, réceptifs à messages socioculturels (violence, pornographie)
  • Facteurs situationnels et contextuels : facteurs qui précipitent le passage à l’acte
28
Q

Quelles sont les limites et critiques du modèle développemental?

A
  • Peu de validation empirique
  • Biais dans l’échantillon (échantillon de délinquants sexuels incarcérés)
  • Manque d’attention aux facteurs environnementaux
29
Q

Quelles sont les grandes lignes du modèle de la prévention de la récidive (+ année et chercheur)?

A
  • Développé en 1983 et revu en 1990 par Bill Pithers
  • Modèle qui tente d’expliquer la récidive plutôt que la délinquance sexuelle et qui prend racine dans des études portant sur la dépendance (transposé à la délinquance sexuelle)
  • Modèle qui stipule que la récidive est un processus qui comprend 6 étapes, lesquelles permettent de comprendre pourquoi et dans quel contexte un individu récidive
30
Q

Quelles sont les étapes du processus de récidive avancé dans le modèle de la prévention de la récidive?

A
  • Présence d’une situation à risque : déstabilise la maîtrise de soi, capacité ou non à gérer adéquatement ces situations
  • Chute : utilisation de mauvaises stratégies ou stratégies inefficaces afin de gérer les situations difficiles, cherche à fuir/éviter difficultés personnelles, retour aux fantaisies sexuelles déviantes, sentiment de remord/culpabilité après
  • Effet de violation de l’abstinence : écart entre l’idée de “guérison” et le sentiment de culpabilité vis-à-vis la chute peut entraîner problème de gratification immédiate - pensées axées sur aspects positifs (gratifiants) de la déviance
  • Distorsions cognitives : point de non-retour, fausses croyances influencent interprétation de certaines situations, déculpabilisation et déresponsabilisation
  • Planification : changements dans routine souvent accompagnés de fantaisies sexuelles déviantes et de masturbation
  • Délit sexuel : passage à l’acte suivi généralement d’une interprétation négative du délit après coup, culpabilité, cycle recommence
31
Q

Quelles sont les critiques du modèle de prévention de la récidive?

A
  • Dépeint récidive comme processus qui serait le même pour tous les délinquants sexuels
  • Faux que le processus commence nécessairement par élément négatif
  • sous-entend que la récidive est inévitable
  • Muet quant aux facteurs qui font en sorte que les délinquants ne récidiveront pas (phénomène de désistement / abandon du crime)