Examen intra Flashcards
(182 cards)
Selon le Petit Robert, l’évaluation est “l’action d’évaluer, de déterminer la valeur ou l’importance (d’une chose)”.
Pourquoi l’évaluation est-elle lourde de conséquence en psychoéducation ?
En psychoéducation, ceci est lourd de conséquence puisque vous portez un jugement sur une personne, ses limites et ses forces, son potentiel adaptatif, son avenir, sa famille, etc.
L’évaluation est indissociable de l’intervention. Expliquez.
L’évaluation occupe (ou devrait occuper) une place centrale en sciences sociales, incluant dans la pratique psychoéducative.
En fait, c’est un problème éthique de ne pas faire une évaluation avant d’intervenir
En clinique, beaucoup de temps est alloué à l’évaluation d’une intervention. Vrai ou faux ?
Faux.
Des sondages auprès de psychologues révèlent qu’en réalité :
- peu de temps est dévoué à l’évaluation
- peu de cliniciens évaluent systématiquement les effets de leurs thérapies/interventions
Des études ont montré que même en psychologie, où la formation à l’évaluation est obligatoire, les psychologues se servent peu des données disponibles et basent leurs pratiques sur leur «sens clinique» de ce que le client a besoin ou de ses progrès …
Pourquoi dit-on que l’évaluation est négligée en psychoéducation au Québec ?
En psychoéducation au Québec, il y a encore trop peu d’évaluation et en plus, elle est trop souvent effectuée de façon un peu négligée (instruments non validés au Québec, pas de normes québécoises, non respect du protocole d’administration, etc.)
Pourquoi le rapport d’évaluation psychoéducative est-il l’exemple parfait de l’importance de l’évaluation ? (2)
- Il reste associé à vous pour la postérité !
Un rapport d’évaluation daté et signé – qu’il s’agisse d’une œuvre géniale ou d’un travail bâclé honteux – est un acte professionnel qui vous sera attribué pour toute votre carrière - Peut avoir des implications légales
Si vous faites partie d’un ordre professionnel, vous pourriez même être poursuivi pour le contenu d’un rapport d’évaluation … et ça arrive !
L’acte d’évaluer est au cœur même de la définition de la profession. Qu’est-ce que l’évaluation selon l’OPPQ ?
«L’évaluation consiste en la description, l’analyse et l’interprétation d’une situation ou d’un phénomène en vue de fournir des données utiles à la prise de décision dans la poursuite d’un objectif ou d’un but »
L’évaluation exige que le professionnel pose un JUGEMENT sur la situation d’une personne à partir des informations dont il dispose
Quelles sont les différentes étapes de l’évaluation selon l’OPPQ ? (3)
- une étape de collecte de données visant à décrire et à comprendre la situation problématique
- une étape d’analyse des données dans le but de dresser un bilan clinique
- une étape de communication qui inclut généralement la rédaction d’un rapport et/ou un exposé dans une équipe multidisciplinaire
Les professionnels de l’intervention psychosociale adoptent de plus en plus une pratique basée sur l’évidence empirique, ou basée sur des données probantes, ou fondée sur des preuves, etc.
Pour que la pratique soit prise au sérieux, il faut donc une approche basée sur l’évidence empirique. Quels sont les problèmes que cette approche tente de résoudre ? (3)
- Problèmes dans la sélection des méthodes d’évaluation
Ex. Mesures projectives pour déterminer la garde d’un enfant ? - Problèmes dans la valeur scientifique des instruments d’évaluation employés (i.e., propriétés psychométriques)
- Problèmes dans l’interprétation des données cliniques tirées d’un instrument
Quels sont les deux principes qui sous-tendent l’évaluation basée sur l’évidence empirique ?
(1) Les théories du développement normal et de psychopathologie développementale ainsi que les recherches scientifiques doivent guider la sélection des construits à être évalués ainsi que les méthodes d’évaluation à utiliser
(2) Des instruments avec de bonnes propriétés psychométriques démontrées doivent être utilisées
Quels sont les sept grands objectifs de l’évaluation ?
- Dépister : déterminer les populations plus à risque de présenter un trouble
- Établir un diagnostic
- Établir un pronostique
- Faire une conceptualisation de cas (en psychoéducation, «évaluation fonctionnelle»)
- Évaluation des effets d’une intervention
- Évaluation de la mise en œuvre d’une intervention
- Développement de programmes d’intervention
Comment la théorie influence-t-elle l’évaluation ? (2)
- La théorie guide l’intervention
- Propose les facteurs qui devraient être changés ou modifiés, les médiateurs de l’intervention, etc. - La théorie devrait aussi guider l’évaluation
Propose les concepts qui devraient être évalués
«Les observations impliquent toujours la théorie»
Par ex., Théorie à la base de la psychoéducation (i.e., Gendreau):
- Intervention en groupe (jeunes, intervenants, processus de groupe)
- Activités de réadaptation (e.g., entrainement aux habiletés sociales, régulation de la colère, etc.)
Quels sont les grandes catégories d’instruments d’évaluation utiles en psychoéducation ? Y a-t-il beaucoup d’instruments qui y sont associés ?
- Comportements, émotions et cognitions des individus en difficulté ou à risque : il en existe plusieurs, même probablement trop
- Processus de groupe : il en existe quelques uns, mais somme toute peu
- Nature et qualité de l’intervention : il en existe très peu. Peu d’instrument pour mesurer l’intervention psychoéducative.
Selon Gendreau (2001) et Renou (2005), l’évaluation est une opération professionnelle qui accompagne le processus d’intervention tout au long de sa séquence.
Pourquoi l’évaluation doit-elle nécessairement précéder une intervention ? (2)
Sinon :
1. Comment savoir sur quoi intervenir?
- Comment savoir si les choses ont réellement changées, donc si notre intervention est efficace?
Si elle a des effets iatrogènes?
Au Québec, les instruments d’évaluation qui étaient traditionnellement utilisés en psychoéducation étaient la consultation des rapports existants et des observations directes dans le milieu et les grilles d’observation «maison» (e.g., cahier de bord, etc.)
«Vécu partagé» et discussions de cas entre intervenants, informelles ou en équipe
Les choses n’ont pas beaucoup changé au Québec pendant ~30 ans, mais on constate une grande amélioration, surtout suite au PL 21. Quelles sont ces améliorations ? (4)
- des instruments ont été développés dans le cadre de recherches évaluatives
- des exigences éthiques/déontologiques plus strictes ont vues le jour suite à la mise en place de l’OCCOPPQ, maintenant l’OPPQ. Développements législatifs (e.g., PL 21)
- Reconnaissance accrue de l’importance d’évaluer la nature et l’efficacité de nos interventions
- Tout ça a mené à des efforts de traduction et d’adaptation d’instruments en français
La question de l’évaluation des jeunes en difficulté revient régulièrement à l’ordre du jour des réflexions des gestionnaires et des praticiens à l’occasion de comités consultatifs, de tables de concertation et de colloques professionnels
Les commissions gouvernementales rappellent constamment, depuis au moins 45 ans, la nécessité de faire de l’évaluation (différentes commissions d’enquêtes).
Quel est l’état de l’évaluation dans les Centres Jeunesse ?
Les deux lois relatives à la jeunesse en difficulté (LPJ, LSJPA) sont plutôt évasives concernant l’évaluation
Les Centres jeunesse au Québec ne proposent généralement pas aux intervenants des protocoles d‘évaluation standardisés à utiliser de façon systématique
Les intervenants disposent donc seulement de leur «protocole d’évaluation personnel», qu’ils appliquent plus ou moins systématiquement
Une des raisons est qu’on manque d’instruments d’évaluation en français développés et validés selon des critères scientifiques rigoureux
Les questionnements reliés à l’évaluation et à la prédiction des comportements sont-ils nouveaux dans l’histoire ?
Fonctionnaires de l’empire chinois (1er Empire Chin) évaluaient les individus pour sélectionner les dirigeants militaires et ceux qui travailleraient pour l’empereur
Philosophes de l’Antiquité et de la Renaissance tentaient de prédire le comportement à partir du «tempérament»
De façon plus contemporaine, l’évaluation dite «standardisée» a débutée à la fin du 19e et au début du 20e siècle par l’évaluation de l’intelligence (capacités cognitives)
- Travaux de Binet pour identifier les enfants «déficients mentaux», travaux de Galton et Cattell pour évaluer différents aspects de l’intelligence, etc.
Un peu plus tard, l’évaluation de la personnalité pour les recrues et les hauts gradés des forces armées et pour les organisations de travail
Avec la montée de l’approche scientifique, les citoyens et les ordres professionnels (et, en réaction, les politiciens) s’attendent à ce que les méthodes d’intervention utilisées avec les individus en difficulté aient une certaine rigueur scientifique.
À quoi s’attendent-ils ? (3)
- Leur efficacité démontrée empiriquement
- L’absence d’effet délétères (ou iatrogènes) doit aussi être démontrée («primum non nocere»)
- Pour qu’un phénomène ou un construit soit dit «scientifique», il doit pouvoir être mis à l’épreuve par la méthode scientifique, et donc, doit être mesurable, vérifiable et reproductible
Qu’est-ce qu’un construit ?
Les construits sont des entités dont on croit à l’existence dans la nature (i.e., on croit que ça existe vraiment), mais que généralement on ne peut pas mesurer directement.
Un construit est une «entité abstraite, hypothétique, qui est inférée à partir d’un ensemble de choses directement observées (e.g., pensées, émotions, comportements)» (Raykov & Marcoulides, 2011)
C’est pour cette raison qu’on parle aussi souvent de «construit latent» ou de «trait latent»
e.g., On croit à l’existence de la dépression, mais on ne peut pas mesurer «ça» directement (c’est latent), il faut poser des questions sur l’humeur, le sommeil, l’alimentation, les pensées suicidaires, etc. (observés)
Sur quoi sont basés les construits ?
Les construits, qu’ils soient dans les sciences physiques (présumées plus «dures») ou humaines et psychologiques (présumées plus «molles»), sont souvent basés sur une théorie de ce qu’on pense de l’univers dans lequel on vit. Les construits qui sont utilisés en sciences humaines sont souvent basés sur une théorie (ex., dépression majeure ou TDAH selon le DSM, psychopathie selon Hare, etc.)
e.g., en astrophysique, où les chercheurs font des prédictions largement plus précises qu’en psychologie ou même qu’en médecine, on étudie les supernovas, les trous noirs, etc.
Quels sont les éléments nécessaires pour qu’un construit soit considéré comme scientifique ? (2)
- pouvoir les mesurer adéquatement (validité) et de façon précise (fidélité)
- pouvoir les mettre à l’épreuve empiriquement de façon répétée – implique donc une grande rigueur
Selon l’OPPQ, qu’est-ce qui doit être évalué?
«L’évaluation réservée est différentielle et multifactorielle, c’est-à-dire qu’elle tient compte d’une variété de facteurs dont la mise en relation permettra d’arriver à cerner le problème de la personne.» (OPPQ, 2014)
Que doit-on évaluer en psychopathologie développementale ?
« les expert.e.s en psychopathologie développementale cherchent à faire uneÉVALUATION EXHAUSTIVE des processus biologiques, psychologiques, sociaux et culturels et tenter de COMPRENDRE COMMENT ces différents niveaux d’analyse influencent les différences individuelles, la continuité et la discontinuité des profils D’ADAPTATION ET D’INADAPTATION ainsi que les différentes TRAJECTOIRES par lesquelles les formes d’adaptation apparaissent»
Interactions entre les caractéristiques individuelles (p. ex. biologiques, psychologiques) et l’environnement (p. ex. ami.e.s, emploi)
“Un problème d’adaptation est une adaptation d’un individu face à un environnement inadéquat” Expliquez.
Des comportements inadaptés dans un milieu peuvent être parfaitement adaptés dans un autre.
Ex. les jeunes de Pinel ne savent pas des habiletés sociales de base car ils ont appris les habiletés sociales autres de leur milieu.
L’évaluation et l’intervention doivent cibler les caractéristiques ________ ET __________.
Personnelles
Environnementales
Autrement dit, l’évaluation doit se faire dans plusieurs contextes pour être sur que le comportement n’est pas du à l’environnement plutôt qu’uniquement à la personne.