Examen physique pédiatrique* Flashcards
DC 3e éd p. 725 à 731 (15 cards)
Le défi le plus important à l’examen physique, peu importe l’âge, est d’obtenir la collaboration du patient. Chez l’enfant, c’est la principale barrière. En minimisant les contraintes, en utilisant une approche progressive et adaptée à l’âge et en ciblant votre examen physique selon une démarche diagnostique, il est possible d’aller chercher l’information désirée. Pour ce faire, l’examinateur doit développer et utiliser quelles 3 habiletés?
Même en utilisant tous les trucs de votre répertoire, l’enfant peut rester réticent à l’examen physique.
- Observation
- Distraction
- Opportunisme
Dans certaines situations, l’examen physique demeurera sous-optimal et vous devrez décider selon la raison de consultation de revoir l’enfant à un autre moment.
Observation
Lit ça :
Dès votre premier contact avec l’enfant dans la salle d’attente, vous devez être attentif à lui. Portez attention à son apparence, à ses réactions ainsi qu’à ses interactions avec l’environnement et ses parents. L’enfant possède un langage non verbal évident. Même lors du questionnaire, ne perdez pas l’enfant de vue. Si l’enfant n’aime pas se faire regarder, prenez du recul et utilisez votre vision périphérique.
Félicitations, tu sais maintenant observer!
Distraction
Décrire la technique de la distraction lors de l’examen physique d’un enfant.
La distraction est probablement votre arme stratégique la plus efficace. Cette habileté vous permettra parfois d’éliminer l’appendicite du diagnostic différentiel d’une douleur abdominale.
- Par exemple, durant l’examen, adressez-vous à l’enfant. Parlez-lui doucement, posez-lui des questions sur sa vie, ses intérêts, son école, sa famille. Pendant ce temps, procédez à votre palpation ou autre geste technique.
- Chez le jeune bébé, l’attention peut être déviée par un objet de convoitise ou encore la lumière de l’otoscope.
- Bien entendu, il sera difficile de dissiper l’attention de l’enfant si votre geste est très invasif (exemple : un abaisse-langue dans la bouche) ou encore si l’enfant présente un malaise important.
- Lorsque l’appendicite est bien installée, l’enfant ne répondra pas à vos tentatives pour l’amadouer, car il est en douleur.
Opportunisme
Lit ça :
- À l’examen physique de l’enfant, il faut profiter de toutes les chances dont on dispose. Si l’enfant est endormi au moment du questionnaire, profitez-en pour évaluer sa respiration, son pouls et pour procéder à l’auscultation pulmonaire et cardiaque. Si le sommeil demeure profond, on peut même parfois aller jusqu’à examiner ses oreilles.
- Au contraire, si l’enfant pleure à gorge déployée, c’est probablement le meilleur moment pour regarder l’intérieur de sa bouche. L’abaisse-langue devient alors inutile dans ces conditions. Profitez de toutes les occasions qui vous sont offertes par l’enfant pour optimiser votre examen, car les deuxièmes chances sont rares.
Assurez-vous de bien réchauffer vos mains et votre stéthoscope avant de les poser sur l’enfant.
Félicitations, tu es maintenant quelqu’un qui saisit toutes les occasions qui s’offre à toi!
Préparation
Décrire différentes étapes à réaliser afin d’être bien préparé(e) pour l’examen physique.
- Lavage des mains avant et après l’examen
- Avoir tout votre matériel en main (abaisse-langue, curette à oreille, otoscope fonctionnel, etc.)
- Expliquer ce que vous vous apprêtez à faire et les objectifs poursuivis par votre intervention.
- Respecter les consignes d’isolement dans les cas potentiels de maladies infectieuses transmissibles
> Dans ces situations, le port de la blouse et de gants est habituel.
> En cas d’isolement respiratoire, validez le type de masque qu’il est nécessaire de porter.
Approche adaptée
Vrai ou Faux
À 2 ou 3 ans, l’enfant s’oppose souvent aux soins, même ceux dispensés par ses propres parents.
Vrai
- L’examen du nouveau-né est souvent assez facile si celui-ci n’est pas en pleurs.
- Plus tard, lorsque l’enfant développe de l’autonomie dans ses déplacements, il devient en même temps plus méfiant envers les étrangers.
- Peu importe l’enfant, vous devrez adapter votre examen physique en fonction de l’âge et du tempérament de ce dernier.
Approche adaptée : Nourrisson 0-3 mois
Le nourrisson est extrêmement collaborateur à l’examen, sauf en cas de pleurs. Si tel est le cas, laissez un moment aux parents pour le consoler avant de commencer votre examen. Le moment venu, demandez au parent la permission de prendre l’enfant. Malgré son apparente fragilité, n’hésitez pas à manipuler l’enfant prudemment. Notez son tonus musculaire et ses réactions. Si l’enfant pleure, offrez-lui la suce s’il en a une ou recouvrez-le avec une couverture s’il semble avoir froid. Couvrez-le lorsque l’examen se termine, car le nourrisson est sujet aux pertes de chaleur. Chaque nouveau-né devrait avoir un examen physique à la naissance et vers deux semaines de vie. Cet examen de routine vise à repérer les problèmes congénitaux, à s’assurer que le nourrisson s’adapte bien à la vie extra-utérine et qu’il prend bien du poids. L’examen physique devrait être répété quelques semaines plus tard (autour de 6 à 8 semaines) afin de s’assurer que la croissance est harmonieuse, qu’il n’y a pas de difficulté alimentaire et qu’il ne présente pas de problème cardiaque qui pourrait devenir plus apparent à la suite des modifications physiologiques des pressions cardiaques à cet âge.
Approche adaptée : Bébé 3-9 mois
Même si l’enfant entre 3 et 9 mois n’est pas encore complètement autonome dans ses déplacements, il est nettement plus sociable et dynamique à l’examen tout en étant habituellement assez collaborateur. Lorsque vous lui tendez les bras, il a souvent le réflexe de se laisser prendre et se montrera assez curieux de découvrir votre salle d’examen. Il essayera habituellement de saisir votre stéthoscope lors de l’auscultation. Il est à l’aise en position assise, mais n’aime pas toujours être allongé sur le dos. Dans cette position, il cherchera souvent à se tourner sur le côté, aussi il faudra être vigilant et se méfier des chutes en bas de la table d’examen. L’examen ORL est celui qui rendra l’enfant de cet âge le plus mal à l’aise. Il est donc préférable de garder l’examen des oreilles et de la bouche pour la fin.
Approche adaptée : Bébé 9 mois-3 ans
C’est l’âge où l’enfant commence à acquérir de l’autonomie dans ses déplacements ainsi que dans ses interactions sociales. Comme examinateur, vous constaterez le changement d’attitude simplement en observant le regard de l’enfant. Vous verrez que la naïveté du jeune bambin vient de faire place à la méfiance face à l’étranger. À moins d’un tempérament particulièrement docile, l’enfant cherchera le réconfort du parent et suivra vos agissements du coin de l’œil. Il faudra donc être stratégique avec cette tranche d’âge.
Approche adaptée : Bébé 9 mois-3 ans
L’enfant, assis sur son parent, se laisse davantage faire que sur la table d’examen. Commencez votre évaluation en demandant aux parents de dénuder le thorax de l’enfant et de l’installer assis sur l’un d’eux. Comme examinateur, il peut être bon de ne pas participer au déshabillage, car l’enfant pourrait se sentir agressé dès le début. Commencez l’examen en regardant le thorax de l’enfant pour évaluer sa respiration, puis tentez doucement une approche en vue de procéder à l’auscultation. Parfois, l’enfant apeuré cherchera le réconfort en agrippant le cou du parent. Profitez-en pour examiner son dos et pour ausculter la partie postérieure des poumons. C’est aussi un bon moment pour le toucher et lui montrer qu’on ne lui veut pas de mal. Progressivement, vous pourrez demander au parent de le retourner pour compléter l’examen du thorax antérieur et accéder à l’abdomen ainsi qu’au visage et aux membres. L’examen ORL et l’évaluation de l’abdomen peuvent se faire avec l’enfant couché sur le parent s’il n’est pas possible de le faire dans une autre position. À noter toutefois que l’examen ne sera pas optimal. Encore là, ce sont les éléments de l’examen physique les plus anxiogènes pour l’enfant, aussi on les réserve autant que possible pour la fin. Souvent, l’examen de ces parties du corps nécessite une migration vers la table d’examen et l’utilisation de techniques de contention avec l’aide du parent ou d’une tierce personne. Nous y reviendrons.
Approche adaptée : Bébé 9 mois-3 ans
Voici la séquence d’examen à privilégier chez l’enfant d’âge préscolaire afin de minimiser les inconforts et faciliter l’examen clinique :
- État général et signes vitaux
- Respiratoire
- Cardiovasculaire
- Abdomen
- Cutané
- Locomoteur
- Neurologique
- Paramètres de croissance
- Tête, cou, ORL
Approche adaptée : Âge scolaire 4-8 ans
Un âge idéal pour l’examen physique. L’enfant d’âge scolaire participe souvent au questionnaire et collabore habituellement très bien à l’examen. D’ailleurs, il est préférable d’agir avec douceur, mais fermeté, avec l’enfant de cet âge plutôt qu’avec des promesses de récompenses. L’enfant doit comprendre que c’est le temps de l’examen physique et qu’il n’y a pas d’autre option possible. Si vous l’approchez avec douceur et franchise, il vous fera confiance. C’est d’ailleurs à cet âge que la distraction est la plus efficace. N’hésitez pas à parler avec l’enfant. Demandez-lui son avis, confiez-lui une responsabilité (exemple : tenir l’otoscope un instant). L’enfant d’âge scolaire, s’il n’est pas trop gêné, adore souvent parler et a toujours un tas de questions à vous poser. Accordez-lui un peu d’attention afin de créer un lien qui favorisera votre démarche. Procédez à l’examen dans l’ordre qui vous plaira, tout en demeurant systématique et en faisant attention de ne pas faire mal à l’enfant, du moins sans l’avertir, pour ne pas trahir sa confiance.
Approche adaptée : Préadolescence
Les préadolescents sont encore des enfants, mais, à cet âge, on ne leur en passe pas. La naïveté de l’enfance commence à s’estomper. Ils veulent être au courant de ce que vous faites et parfois comprendre pourquoi. Ils aiment qu’on leur demande leur avis et préfèrent consentir aux soins que de se les faire imposer. Même si ce ne sont pas des adultes, il est préférable de leur expliquer votre examen. Encore une fois, n’hésitez pas à les questionner sur ce qui les amène à vous consulter. Ils vous surprendront par leurs réponses.
Approche adaptée : Adolescence
À cheval entre le monde de l’enfance et celui de l’adulte, l’adolescent est aux prises avec des changements hormonaux, des modifications physiques ainsi que des préoccupations affectives et sociales qui seront marquantes sur le chemin de son autonomie. Les loisirs, l’école et les interactions avec les pairs sont habituellement au centre de leurs préoccupations. Ils tendent à tester l’autorité et à se mettre parfois en opposition. L’adolescent a souvent beaucoup de respect pour le travailleur de la santé, qu’il considère comme une personne neutre et un modèle positif. Votre rapport avec lui sera bon si votre attitude est ouverte et qu’il se sent écouté et respecté. L’examen physique est souvent source de stress pour l’adolescent, qui n’aime pas souvent se faire toucher et encore moins se faire comparer. La taille, le poids, l’indice de masse corporelle font partie de l’examen, de même que le stade de développement pubertaire. L’examen gynécologique systématique n’est pas recommandé chez l’adolescente et est nécessaire seulement s’il y a une plainte gynécologique. Même pour prescrire des anovulants ou dépister une ITSS, l’examen gynécologique n’est pas nécessaire.
Signes vitaux & paramètres de croissance
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