Fiscal Flashcards
(74 cards)
Les éléments caractéristiques de l’impôt
1) Le caractère pécuniaire
2) Le caractère obligatoire de l’impôt
3) Le caractère unilatéral
4) Le caractère définitif
5) L’absence de contrepartie
Qu’est ce la caractère pécuniaire de l’impôt ?
Aujourd’hui, l’élément monétaire est présent : –
Au stade de l’établissement de l’impôt
o 1. Dans l’établissement de l’assiette : l’impôt est prélevé sur une somme d’argent ou une valeur
convertie en termes monétaires. L’IFI porte sur une valeur d’immeuble convertie en monétaire.
o 2. Dans la liquidation de l’impôt : calcul d’impôt par l’application d’un tarif sur une somme d’argent.
Au stade du recouvrement de l’impôt :
o Il se fait aujourd’hui essentiellement par un versement d’argent au Trésor public.
o Existent des exceptions telles que la dation en paiement : (André Malraux)
▪ Pour le paiement, sont concernés de nombreux biens : immeubles situés dans les zones
d’intervention du Conservatoire de l’Espace littoral (terrain à intérêt écologique ou paysagé),
immeubles de bois et forêts ou espaces naturels pouvant être incorporés au domaine forestier de
l’Etat.
▪ Pour l’impôt, sont concernés : l’IFI et les droits de mutation à titre gratuit (donation et succession).
Qu’est ce le caractère obligatoire ? Que signifie t’il ?
Au niveau de l’Administration, qui doit le prélever. Décret du 7 novembre 2012, relatif à la gestion
budgétaire et comptable publique, fixe des sanctions à l’égard des comptables publics qui n’utiliseraient pas
toutes les PPP dont ils disposent pour recouvrer l’impôt.
* Au niveau du contribuable, qui doit le payer.
▪ Il ne peut se soustraire à sa dette d’impôt.
▪ Il n’a pas la possibilité d’en fixer librement ou de négocier le montant.
▪ Aucun acte de volonté du contribuable n’est susceptible d’intervenir dans le rapport juridique avec l’AF.
CCONS, 23 juin 1982, « redevance » des agences financières de bassin
Ces redevances liées à l’utilisation ou la pollution de l’eau, prélevées notamment sur les industries
proches des cours d’eau ou utilisant l’eau, qui avaient pour but de financer le service public
d’assainissement, doivent être qualifiées d’imposition de toute nature du fait de leur caractère obligatoire.
CCONS, 29 décembre 1989, n° 89-268 DC, Loi de finances pour 1990
Question de la qualification à donner à un versement annuel effectué par la Caisse des dépôts et
Consignation sur le résultat net de son activité.
→ La détermination du montant était négociée entre l’Etat et la Caisse des dépôts : ce n’est donc pas un
impôt.
Qu’est ce les exceptions et tempéraments au caractère obligatoire ? Qu’elles sont les exceptions ?
L’exonération (légale)
▪ = Dispense totale ou partielle d’impôt, sous certaines conditions fixées par la loi, pour des motifs
généralement variés, souvent d’ordre économique ou social.
* Les possibilités d’option
▪ Ces possibilités sont parfois ouvertes au contribuable par le législateur.
▪ Il peut ainsi opter pour le paiement d’un certain impôt plutôt que d’un autre.
* Les taxes facultatives
▪ = Taxes bénéficiant aux CT à propos desquelles ces dernières peuvent décider de ne pas prélever cette
taxe.
▪ Exemple de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Elle met donc en place une redevance.
Quels sont les tempéraments au caractère obligatoire
Choix du régime d’imposition : régime réel, réel simplifié ou micro.
* Choix des modes d’imposition
▪ En matière d’impôt sur le revenu : choix de prise en compte des frais professionnels entre :
o La déduction forfaitaire de 10%
o La déduction des frais réels.
Qu’est ce le caractère unilatéral ?
▪ L’impôt est décidé unilatéralement par l’AF.
▪ L’impôt ne peut résulter d’un contrat.
* Relativisme de ce critère
▪ Le législateur peut admettre le « dialogue » entre le contribuable et l’AF.
▪ Exemple de la transaction fiscale de l’article L247 LPF.
o → L’AF consent l’atténuation du montant des sanctions et intérêts de retard prononcés.
o
⚠ L’AF ne peut en aucun cas renoncer à la perception de l’impôt.
Qu’est ce le caractère définitif ?
Principe de non-restitution de l’impôt s’il est :
▪ Légal
▪ Véritablement dû
▪ Non-récupérable (pas d’erreur ou situation exceptionnelle comme en matière de TVA).
Qu’est ce le caractère définitif ? Quels sont les 3 conséquences selon Jean Lamarque
– L‘absence de lien entre le paiement de l’impôt et l’accès aux services publics
– L’impossibilité de contester l’utilisation du produit des impôts
– L’absence d’affectation de l’impôt à une dépense particulière
Que signifie l’asbence de lien entre le paiement et l’impôt et l’accès aux SP
MONTESQUIEU, MIRABEAU et PROUDHON : l’impôt a une contrepartie générale de mise à disposition
de l’ensemble des services publics, notamment le maintien de l’ordre, les services publics gratuits etc.
* THESE 2 : rejet de l’idée d’impôt-échange
➢ STOURM ; LEROY-BEAULIEU : pas de corrélation préalablement définie entre le montant de l’impôt et la
valeur des services qu’offrent la collectivité publique.
Qu’est ce que l’impossibilité de contester l’utilisation du produit des impôts et quel arrrêt l’illustre ?
CE, 13 mai 1987, M. F
Rejet du moyen de l’utilisation faite du produit de l’impôt (IVG
Qu’est ce l’absence d’affectation de l’impôt à une dépense particulière ?
Principe
➢ LOLF, art. 6 : principe de non-affectation des recettes aux dépenses.
* Tempéraments au principe
1 – Admission de l’affection à certains établissements :
CCONS, 28 juin 1982, Loi de finances rectificative pour 1982 : EPIC
CCONS 14 janvier 1983, Loi portant diverses mesures relatives à la sécurité sociale : EPA.
CCONS, 29 décembre 1998, Loi de finances pour 1999 : personne privée chargée d’une mission de
service public.
2 – L’affectation peut être autorisée par l’article 2 de la LOLF
▪ 1 condition de fond : la personne doit exercer une mission de service public
▪ 3 conditions de forme :
o 1. Article 36 : la perception de l’impôt est autorisée par la loi de finance
o 2. Article 34 : la loi de finances procède à l’affectation
o 3. Article 51 : l’impôt affecté est inscrit et évalué dans une annexe explicative à la LOLF.
➢ Exemple : la CSG affectée à la protection sociale.
Qu’est ce que la question la fonction de l’impôt
L’impôt ne peut servir qu’au fonctionnement des services publics nécessaires à l’organisation de la vie
sociale : entretien de la force publique et dépenses courantes des administrations.
=> 1. L’impôt doit être productif
▪Le rendement n’implique pas obligatoirement des taux élevés.
▪LAFFER parle « d’allergie fiscale » (mais pas prouvé).
▪Le taux de l’impôt n’a pas forcément à être élevé : a été démontré
que, au-delà d’un certain seuil, l’augmentation du taux peut se
traduire par une baisse de rendement de l’impôt.
* 2. L’impôt doit être stable
▪Il s’agit de mettre en place des impôts qui ne seront pas trop
souvent modifiés.
▪Objectif : que les agents économiques aient une visibilité sur les
mesures fiscales qui leur seront appliquées, ce qui est essentiel
pour la gestion de leur activité.
Quelles sont les caractéristiques fonctionnelles de l’impôt ?
- Caractère incitatif
➢ Idée : enjoindre le contribuable à participer à la réalisation d’un projet d’intérêt public ou à opter pour un
mode particulier de gestion de son patrimoine.
▪ Depuis récemment, on parle de « fiscalité comportementale » ou de « niche fiscale ».
▪ ⚠ C’est une dépense pour l’Etat qui lui perd des recettes (souscription au capital d’une PME diminue l’IR
du particulier).
⚠ Cela peut conduire à des abus : depuis 2013, en matière d’IR, le montant cumulé de ces avantages ne
peut excéder un certain montant.
▪ → C’est le « plafonnement général des avantages fiscaux », aujourd’hui à 10 000€.
Caractère redistributif
➢ Idée : le produit de l’impôt est redistribué sous forme de prestations sociales ou de dépenses publiques en
faveur de l’éducation et de la santé.
Quelles sont les fonctions sectorielles de l’impôt ?
- Fonction économique
➢ Idée : l’impôt est devenu un moyen utilisé par la puissance publique pour orienter, conduire et exécuter sa
politique économique ; dans le cadre d’un Etat interventionniste. - Réguler la conjoncture
▪ Pour lutter contre l’inflation
▪ Pour l’incitation à l’épargne
▪ Pour l’incitation à l’investissement
o Soit le législateur met en place des mesures dérogatoires qui vont alléger la charge de l’entreprise ;
▪ Mise en place d’exonérations
▪ Différenciation du taux d’imposition
▪ Mesures d’amortissement exceptionnelles
o Soit le législateur abaisse certains impôts. - Pour agir sur les structures
▪ Incitation à adopter certaines structures : incitation à se regrouper (peu d’imposition sur les
sociétés mères).
▪ Incitation à adopter des comportements qui vont avoir des effets sur d’autres structures.
o Politique des « zones franches » dans lesquelles est appliqué un régime fiscal privilégié.
o Régimes fiscaux de faveur en Corse et départements d’Outre-Mer - Fonction sociale
➢ Article 13 DDHC : conception de la justice fiscale.
CCONS, 28 décembre 1990, Loi de finances pour 1991
Selon l’article 13 DDHC « la contribution commune aux charges de la Nation “doit être également répartie
entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés ».—-
Réduction des inégalités : exonération revenus faibles, taxation revenus élevés.
Pour mener une politique d’aide aux familles : personnalisation IR selon famille contribuale
Pour encourager le travail : prime pour l’emploi
Pour protéger la santé : taxe sur Tabac - Autres fonctions sectorielles
- Politique de la recherche
- Aide au commerce extérieure
- Politique de protection de l’environnement
Quelle est la distinction entre impôt et autres prélèvements obligatoire
DEF (OCDE). Prélèvement obligatoire = « la notion de prélèvements obligatoires recouvre l’ensemble des
versements effectifs opérés par tous les agents économiques sous réserve qu’ils résultent d’un processus
collectif de décision concernant les modalités et le montant des débours à effectuer, et, d’autre part, qu’ils ne
comportent pas de contrepartie directe ».
* Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) en a donné une interprétation
Cette définition repose pour le CPO sur 3 critères fondamentaux :
▪ 1. La nature des flux : doit correspondre à des versements effectifs càd réellement opérés
2. Les destinataires des versements : doivent être des administrations publiques
▪ 3. Le caractère non-volontaire des versements : absence de choix des conditions et montants du
versement ; inexistence d’une contrepartie immédiate donc directe.
o Exceptions admises pour les contributions sociales ayant la contrepartie de prestations sociales.
* La notion permet la comparaison du niveau des prélèvements obligatoires dans les différents Etats :
Qu’est ce la distinction entre impôt et imposition de toute nature ?
➢ Article 34 C1958 : le législateur détermine le régime des impositions de toute nature.
▪ ➢ Article 3 LOLF énumère les ressources publiques dont les impositions de toute nature.
* Absence de définition dans la Constitution
* Définition par la doctrine, basée sur les décisions du CCONS
DEF – Loïc PHILIP – : « : « les impositions de toutes natures peuvent être définies comme des prélèvements recouvrant non seulement les prélèvements qualifiés d’impôts mais aussi tous ceux qui, sous
une autre dénomination sont, soit de véritables impôts même s’ils sont appelés taxes (ex TVA est un impôt
mais nom taxe), soit sous diverses appellations de véritables taxes, c’est à dire des prélèvements qui
correspondent à une certaine contrepartie ».
➢ La notion est donc plus large que celle d’impôt car elle comprend les taxes.
➢ Au niveau de l’UE, c’est la notion d’imposition intérieure (CJCE 10 juin 1973).
Quelle la différenciation entre impôt et taxe parafiscale ?
DEF. Taxes parafiscales = prélèvements obligatoires, opérés dans un intérêt économique ou social au profit
d’une personne autre que l’État, les collectivités territoriales et leurs établissements publics.
* Critère matériel : prélèvement perçu dans un objet économique ou social
* Critère organique : au profit d’une personne autre que l’Etat, les CT et les EPA–
Les EPIC
Les personnes privées chargées d’une mission de SP
* Le régime juridique
* Compétence législative
Loi du 25 juillet 1953, portant aménagements fiscaux, art. 3 : « Une taxe parafiscale ne peut être instituée
qu’en vertu de la loi. »
* Compétence règlementaire sous le contrôle du législateur
Ord. 2 janv. 1959, portant loi organique relative aux lois de finances, art. 4 : « (…sont établies par décret
en Conseil d’Etat, pris sur le rapport du ministre des finances et du ministre intéressé. La perception de ces
taxes au-delà du 31 décembre de l’année de leur établissement doit être autorisée chaque année par une loi
de finances. »
* Compétence à nouveau exclusive du législateur
LOLF 2021 : compétence à nouveau exclusive du législateur.
➢ La plupart des taxes parafiscales qui étaient perçues ont été transformées en taxe fiscale ces taxes se
sont fiscalisées.
Quelle est la différence entre impôt et taxe fiscale ? Qu’est ce la taxe fiscale
= Somme exigée en contrepartie des prestations offertes par un service public ou de la possibilité d’utiliser
un ouvrage public.
➢ Elle comprend généralement d’une contrepartie, fait généralement l’objet d’une affectation.
➢ Ce qui la rapproche de l’impôt c’est son caractère obligatoire.
▪ Contrairement à la redevance, le montant de la taxe n’a pas d’équivalence financière avec la valeur du
service rendu (même si cela n’est pas obligatoire).
▪ Contrairement à la redevance, la taxe a un caractère obligatoire.
o ⚠ Le redevable est l’usager virtuel (càd même s’il n’utilise pas le service).
o CE, 1er octobre 1986, MME MARABUTO : à partir du moment où la rue est desservie par le
service des déchets, la dame est soumise à la taxe, même si son local ne produit pas de déchet.
▪ Contrairement à la redevance, la taxe ayant le caractère d’une imposition, elle ne peut être créée que par
le législateur.
Quelle est la définition et la nature juridique des cotisations sociales ?
DEF = prélèvements à caractère obligatoire versés aux institutions de protection sociale, publiques ou privées, par des personnes protégées ou par leur employeur en exécution d’obligations légales ou
conventionnelles.
Contribution sur les tabacs et l’alcool
CCONS, 14 janvier 1983, Loi portant diverses mesures relatives à la sécurité sociale
Pour la première fois, le CCONS juge que cette contribution est une imposition de toute nature car le législateur avait fixé son assiette, ses taux et ses modalités de recouvrement.
Contribution sociale généralisée (CSG)
➢ Clarification
▪ 1990 : création de la CSG, prélèvement destiné au financement des dépenses des organismes sociaux.
▪ Il est à la charge de toute personne domiciliée en France sur l’ensemble de ses revenus d’activité
(notamment le salaire) ou de remplacement, mais également du patrimoine (location d’immeuble) et financiers (placements financiers).
▪ Prélèvement proche des cotisations sociales
o 1. Son recouvrement : par une personne morale de droit privé qu’est l’URSAFF.
▪⚠ Toutefois, l’URSAAF étant sous la tutelle et le contrôle de l’Etat, cela autorise sa substitution à l’AF.
▪⚠ Ce n’est pas une cotisation sociale.
o 2. Son contentieux : tribunaux des affaires sociales et chambre sociale de la CASS.
▪ Prélèvement proche de l’impôt
o 1. Absence de lien entre l’obligation faite par la loi d’acquitter la CSG et l’ouverture d’un droit à
prestation.
o 2. Détermination des contribuables soumis selon les règles du droit fiscal.
o 3. Fixation des taux par le législateur.
CCONS, 28 décembre 1990 : loi de finances pour 1991 : c’est une imposition de toute nature.
➢ Brouille par la CJCE à propos de la CSG et de la CRDS
▪ Au niveau de l’UE, un règlement a été adopté – règlement du 14 juin 1971, portant coordination des
systèmes de sécurité sociale – remplacé par un règlement du 29 avril 2004.
▪ Ces deux règlements successifs posent le principe d’unicité d’affiliation à un régime de sécurité sociale
selon lequel les travailleurs salariés ou non-salariés qui se déplacent à l’intérieur de l’UE, ne peuvent et
resoumis qu’au régime de la sécurité sociale d’un seul Etat Membre et doivent acquitter les cotisations
sociales uniquement dans l’Etat dans lequel ils travaillent.
▪ Les personnes travaillant dans un autre Etat (généralement transfrontaliers) doivent acquitter la CSG, dont
un des critères est la domiciliation en France.
▪ CJCE, AP. 15 février 2000, CCE c/ République française (CSG et CRDS) : rentrent dans le champ
d’application de la directive de 1971.
Quel est le régime juridique des cotisations sociales ?
l’article 34 C1958 : le législateur détermine les principes fondamentaux de la sécurité sociale. Il est compétent pour leur création, la fixation des règles d’assiette et de recouvrement, la détermination des
catégories de personnes bénéficiaires des prestations et celles assujettis à l’obligation de cotisation, pour la fixation des exonérations éventuelles (comme l’impôt).
⚠ Toutefois, le législateur n’est pas compétent pour fixer les taux des cotisations sociales. La compétence
revient au pouvoir règlementaire, fixant les règles relatives au taux après négociation avec les partenaires
sociaux.