La Bruyère Les Caractères Flashcards
(10 cards)
Qui est Jean de La Bruyère et quel est le contexte de son œuvre ?
Jean de La Bruyère, né le 17 août 1645 à Paris, est issu d’une famille bourgeoise et a étudié le droit à Orléans. Précepteur dans la famille du Grand Condé, il a pu observer la haute société de son époque. Son œuvre majeure, Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle (1688), s’inscrit dans le classicisme, mêlant ordre et harmonie, tout en intégrant des influences baroques et un certain pessimisme hérité de l’humanisme du XVIᵉ siècle.
Que signifie le concept de « Théatrum mundi » chez La Bruyère ?
Le « Théatrum mundi » désigne l’idée selon laquelle la société ressemble à une scène de théâtre où chacun joue un rôle pour dissimuler ses vraies intentions. Cette métaphore critique les faux-semblants et la duperie dans les relations sociales.
« L’on ouvre et l’on étale tous les matins pour tromper son monde; et l’on ferme le soir après avoir trompé tout le jour. » (Livre V, Remarque 42)
Que veut dire La Bruyère par « Un caractère bien fade est celui de n’en avoir aucun » ?
Cette formule dénonce la vacuité des comportements uniformisés et l’absence de personnalité authentique. La Bruyère critique ceux qui se fondent dans la masse sans véritable individualité ou profondeur.
Quels sont les portraits majeurs du Livre V et que représentent-ils ?
Arrias : L’érudit prétentieux qui veut exhiber son savoir sans discernement.
« Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi, c’est un homme universel. » (Remarque 7)
Théodecte : L’orateur affecté dont la verve excessive finit par lasser son auditoire.
« Je cède enfin et je disparais, incapable de souffrir plus longtemps, Théodecte, et ceux qui le souffrent. » (Remarque 12) Ces personnages illustrent respectivement la pédanterie et l’excès dans la parole, symbolisant la superficialité des échanges sociaux.
Qu’aborde La Bruyère dans le Livre VI, « Des Biens de Fortune » ?
Il critique le rôle de la fortune dans l’ascension sociale, dénonçant les nouveaux riches (les parvenus ou PTS) qui, par des mariages intéressés et des stratagèmes, bouleversent l’ordre traditionnel. La Bruyère rappelle que « le mérite ne s’achète pas » et que la richesse peut masquer une réelle absence de vertu.
Comment La Bruyère décrit-il la vie en ville dans le Livre VII, « De la Ville » ?
La ville, notamment Paris, est présentée comme une vaste scène où toute apparence est jouée. Les habitants rivalisent d’artifices pour se distinguer, créant un écart entre l’image superficielle et une réalité souvent cynique et vide. Le regard porté sur autrui et la compétition pour paraître sont mis en exergue.
Quel portrait La Bruyère dresse-t-il de la Cour dans le Livre VIII ?
La Bruyère y décrit la Cour de Louis XIV comme un théâtre de masques et d’étiquette où chaque geste est calculé. Les courtisans adoptent des comportements affectés et hypocrites afin de préserver une image de raffinement, cachant ainsi leur intérêt personnel et leurs vices.
« L’on ouvre et l’on étale tous les matins pour tromper son monde… » (Livre V, Remarque 42)
Quels thèmes sont abordés dans le Livre IX, « Des Grands » ?
Ce livre examine la haute aristocratie, dénonçant l’orgueil, la vanité et l’oppression des grands sur ceux qui n’appartiennent pas à ce cercle. La Bruyère montre que la noblesse de naissance ne garantit pas la noblesse de caractère et critique les privilèges héréditaires qui écrasent souvent le mérite authentique.
Quels sont les enjeux du Livre X, « Du Souverain ou de la République » ?
Ce livre traite du pouvoir politique. La Bruyère y interroge la légitimité et les excès du pouvoir, dénonçant les abus pouvant mener à la tyrannie. Il évoque l’idéal d’un souverain, comparé à un « prince-berger », qui gouvernerait avec vertu et justice, contrastant avec la réalité politique de son époque.
Quels procédés littéraires La Bruyère utilise-t-il pour critiquer la société ?
Il utilise une écriture concise et incisive, caractérisée par l’ironie et des aphorismes percutants. La métaphore théâtrale (le « Théatrum mundi ») et le langage précieux, qui se moque des excès des mondains, sont des outils de sa critique. Cette double lecture entre l’être et le paraître incite le lecteur à voir au-delà des apparences.