R. Boudon Flashcards

1
Q

Boudon

A

Quand il emploie l’expression «individualisme méthodologique» se réfère à Max WEBER en s’appuyant sur 2 lignes d’une lettre qui a été adressée par WEBER à l’économiste Ralph LIFFMANN, il considérait que la sociologie se devait «d’adapter des méthodes strictement individualistes. L’expression elle-même a été employée pour la première fois par SCHUMPETER, partisan de la modélisation et de la formalisation en sociologie. Il considère qu’il faut pour analyser rigoureusement un phénomène social reconstruire sous la forme d’un modèle abstrait les motivations des individus impliqués dans ce phénomène. (WEBER, idéaltype)
Dans un article, il écrit «un phénomène social doit, pour être expliqué, être conçu comme le produit de l’agrégation d’actions individuelles», les comportements individuels sont les seuls objets des sciences sociales et il est tout à fait incontournable pour un chercheur d’en comprendre le sens.
Cependant, si l’individu est le point de départ de l’analyse sociologique, il est inséré dans un contexte social qui lui impose des contraintes. Les individus ne sont pas des agents mes des acteurs. Dans des systèmes fonctionnels, les acteurs sont liés par des rôles sociaux. Dans un système d’interdépendance, ils agissent en fonction de leurs intérêts seuls. Leur marge de manœuvre n’est pas négligeable. Les acteurs sont rationnels mais pas au sens des néoclassiques. (Homo oeconomicus)
Selon BOUDON et le courant de l’individualisme méthodologique qu’il incarne, des limitations pèsent sur l’acquisition et le traitement des informations par les acteurs.
Les acteurs ne disposent pas de toutes les informations relatives sur les choix possibles et leurs effets.
L’acteur est un être rationnel mais cette rationalité s’exerce dans un cadre de référence donné qui limite ces informations. Lui-même est limité dans sa capacité à tirer partie de ces informations. Il tire cela de H. SIMONS: la plupart des comportements des individus sont fondés sur des règles de décisions qui ne prennent pas la forme d’un optimum et cela pour un objectif donné. Les agents vont se contenter, se satisfaire d’une solution considérée comme satisfaisante mais pas optimale. Ce concept de rationalité limité sera repris par M. CROZIER et E. FRIEDBERG. (Analyse stratégique)

En résumé, BOUDON dégage trois postulats qui caractérisent l’individualisme méthodologique:

Individualisme: tout phénomène social résulte de la combinaison d’action, de croyance et d’attitude individuelle.

Compréhension: il est nécessaire et possible de reconstruire le sens de ces actions, ces croyances et ces attitudes ont pour l’acteur individuel.

Rationalité: la cause principale des actions, croyances et attitudes de l’acteur individuel réside dans les raisons qu’il a des les adopter. Cela veut dire que même s’il n’agit pas en confrontant des couts et avantages, s’il avance des raisons d’agir, il faut considérer que ces raisons sont bonnes et justifient son action.

Il analyse les effets macro sociaux qui résultent de l’agrégation des comportements individuels. Ces effets sont souvent involontaires. BOUDON évoque des effets de composition dont les effets pervers.
Ce sont des résultats indésirables pour les individus ou pour la collectivité des comportements individuels.
Les efforts pour démocratiser le système scolaire n’ont pas conduit à une forte croissance de la mobilité sociale. Il part des acteurs sociaux et considère que ces acteurs sont les élèves et leurs familles. Les élèves obtiennent des résultats scolaires et à des moments de leur carrière sont amenés à faire des choix sur la suite de leur orientation. Au bout du parcours, les individus sont plus nombreux à poursuivre, augmentation de la scolarisation et du nombre de diplômés. Il faut confronter ce nombre aux positions sociales offertes dans les entreprises et administrations. Cela dépend de facteurs exogènes, évolution des structures économiques, progrès techniques…etc.
On va se trouver confronté à un effet pervers: on assiste à un processus d’agrégation des décisions individuels de poursuivre des études. Donc augmentation des scolarisés mais en même temps, les postes offerts sur le marché de travail n’augmentent pas forcément dans les mêmes proportions.
Phénomène de dévalorisation des diplômes et accroissement de la frustration relative des agents.

Quelques mots sur WEBER-BOUDON:

Quand WEBER privilégie une approche compréhensive des phénomènes sociaux, il l’accompagne le plus souvent d’une recherche d’éléments explicatifs de ces mêmes phénomènes sociaux. La compréhension pour ne pas devenir arbitraire et intuitive doit être corroborée (renforcée) par l’imputation causale c’est-à-dire la recherche de «connections causales concrètes» et l’observation statistique.

«Essai sur la théorie de la science», WEBER: «La compréhension d’une relation demande toujours a être contrôlée, autant que possible, par les autres méthodes ordinaires de l’interprétation cause avant qu’une imputation, si évidente soit elle ne devienne une explication compréhension valable.»
Il applique ces deux démarches dans son ouvrage: «éthique protestante et l’esprit du capitalisme». Il opère des observations statistiques et analyse les circonstances historico-politiques de l’essor du capitalisme dans certaines régions de l’Allemagne. Ce qui le conduit à prendre en compte des facteurs économiques.

BOUDON différencie l’homo oeconomicus (Néoclassiques puis TCR) de l’homo sociologicus, il diffère par plusieurs points:
Information partielle
Rationalité partielle
Agit dans un contexte social qui impose des contraintes
La version de l’individualisme méthodologique intègre ce qu’on appelle la rationalité cognitive.
Il affirme que l’on peut considérer que le comportement d’un agent est rationnel quand il peut avancer de bonnes raisons pour expliquer ces croyances et comportements. Il faut donc partir du principe que l’acteur a de fortes raisons da faire ce qu’il fait et de croire ce qu’il croit. Cela ne s’applique pas seulement au cas om ces raisons concernent les conséquences de ces actions et où il peut soumettre ses conséquences à un calcul coût / bénéfice.
Le sociologue se doit d’expliquer pourquoi les individus croient et pour cela, il se doit de mettre en évidence les raisons qu’ils ont de croire et le fait qu’ils ont besoin de rallier les autres individus à ses raisons.

Remarquesur la TCR:

Approche radicale de l’individualisme méthodologique, les auteurs qui se réclament de cette théorie s’inspirent des hypothèses mathématiques de l’économie néoclassique.

Le marché comme mode d‘intelligibilité des relations interindividuelles La fiction d’un acteur apte à mener un acte rationnel en fonction d’objectifs et d’intérêts biens compris.

BOUDON prête à la Théorie du Choix Rationnel (TCR) les postulats:

Conséquencialiste ou instrumentaliste selon lequel le sens de l’action pour l’acteur réside toujours pour lui dans les conséquences de l’action. (S’il fait une grève, c’est qu’il espère quelque chose)

L’égoïsme: seul parmi les conséquences de son action intéresse l’acteur celles qui le concernent directement.

Calcul cout/bénéfice: toute action comporte un cout et un bénéfice ce qui conduit l’acteur à décider d’un type d’action qui maximise l’écart entre les deux.

Georges HOMANS qui a tenté de souligner le rôle déterminant de l’action individuelle, il a élaboré une théorie des groupes: les individus se rassemblent parce qu’ils en tirent un avantage supérieur au coût qu’engendre leur association en fonction de calculs individuels et égoïstes.
Cela est particulièrement vrai pour les petits groupes qui sont plus durables et efficaces que les grandes associations.
Il va influencer M. OLSON «La logique individuelle de l’action collective»: participation collective à partir de calculs individuels.

Il y a aussi le courant des «Public Choice»:
James BUCHANAN
Georges TULOCK
William NISKANEN
Anthony DOWNS
L’état n’est pas une machine qui sert l’intérêt général mais pour ses propres intérêts pour obtenir sa réélection. + Gary BECKER

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