Santé autochtone Flashcards

1
Q

En quoi consiste la compétence culturelle dans la pratique médicale?

A

La compétence culturelle dans la pratique de la médecine exige que le praticien respecte et apprécie la diversité qui existe dans la société. Les cliniciens qui font preuve de compétence culturelle reconnaissent les différences, mais ne se sentent pas menacées par elles. « Lorsque la communication est culturellement compétente, les patients sentent que l’on a compris ce qui les préoccupe, qu’un lien de confiance s’est tissé et, surtout, qu’ils ont été traités avec respect. »

Puisque le clinicien ne connaît pas nécessairement la culture de tous ses patients, l’approche directe est souvent à privilégier : demandez au patient ce que vous devez savoir au sujet de sa culture et de son origine pour être en mesure de l’aider. Une approche directe permet d’établir un respect mutuel et de personnaliser les soins à chaque patient. La sensibilisation à sa propre culture est une étape importante pour se sensibiliser et s’adapter à la culture et à l’ethnicité des autres. Les cliniciens qui ne sont pas conscients de leurs propres biais culturels pourraient, sans s’en rendre compte, imposer leurs valeurs culturelles à d’autres personnes. « En tant que médecins, nous devons apporter de nombreux ajustements, tous les jours, dans nos interactions avec nos patients, afin de leur offrir des soins adaptés aux diverses origines présentes dans notre société si multiculturelle. »

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2
Q

Qu’est-ce que la sécurité culturelle?

A

La sécurité culturelle désigne un échange médecin-patient où le patient se sent respecté et libre d’agir, et estime que l’on reconnaît sa culture et son savoir. La sécurité culturelle a trait aux sentiments du patient lorsqu’il a recours à des soins de santé, tandis que la compétence culturelle désigne les aptitudes requises par le praticien pour que le patient se sente en sécurité.

Avant d’avoir une pratique culturellement sécuritaire, les praticiens doivent réfléchir aux déséquilibres des pouvoirs inhérents à la prestation des soins de santé. Opter pour une approche sécuritaire sur le plan culturel veut également dire adopter un rôle de promoteur de la santé : veiller à améliorer l’accès aux soins; exposer au grand jour le contexte social, politique et historique des soins de santé; et mettre fin aux relations inégalitaires.

Étant donné que le patient est pris en charge par plusieurs systèmes de soins à la fois, lesquels sont influencés par sa famille, sa communauté et ses traditions, le praticien qui opte pour une pratique culturellement sécuritaire permet au patient de définir sa propre sécurité culturelle.

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3
Q

Comment la culture influence-t-elle la santé?

A
  1. Les bonnes et les mauvaises habitudes de vie.
    • ​​Nous nous attardons souvent aux influences négatives de certaines cultures (la culture de la drogue, ou la mauvaise alimentation en vogue chez les adolescents, par exemple), mais il ne faut pas oublier les influences positives de la culture sur les comportements et les pratiques. Par exemple, les mormons et les adventistes du septième jour vivent plus longtemps que la population générale. Cela est dû, en partie, à leur mode de vie, y compris à leur refus de l’alcool et du tabac, mais également à leur réseau de soutien social étendu.
  2. Les croyances et les attitudes relatives à la santé.
    • Elles comprennent ce qu’une personne perçoit comme étant une maladie exigeant un traitement, et les soins et mesures préventives qu’elle est prête à accepter. Les témoins de Jéhovah, par exemple, refusent d’utiliser des produits de sang total.
  3. Les réactions au fait d’être malade.
    • ​​Le rôle de malade qu’adopte une personne (et, ainsi, la manière dont elle réagit au fait d’être malade) est souvent guidé par ses racines culturelles. Par exemple, le machisme peut décourager un homme d’obtenir des soins médicaux en temps opportun; la culture peut aussi déterminer de qui on acceptera des conseils.
  4. Les types de communication, y compris le langage et les modes de pensée.
    • Par contre, la culture peut aussi gêner la communication : un patient pourrait ne pas être à l’aise d’exprimer son opinion au médecin, ou une femme, ne pas parler ouvertement devant son mari. De telles influences peuvent entraver les efforts visant à établir une relation d’aide et, de ce fait, les soins au patient.
  5. Le statut.
    • La perception d’une culture par une autre peut miner le statut de groupes entiers de personnes et les placer dans une situation désavantageuse. L’inégalité sociale qui en découle, voire même l’exclusion, devient un déterminant de la santé. Par exemple, dans certaines sociétés, les femmes n’ont pas suffisamment de pouvoir pour exiger le port du condom.
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4
Q

Quelles sont les catégories de la culture?

A

La culture porte sur des profils de comportements et de valeurs. Une perspective plus large permet de grouper et de classer ces profils apparemment aléatoires de manière rationnelle. Une classification de base s’avérera utile au clinicien dans sa pratique.

On fait souvent la distinction entre les sociétés ou les cultures collectivistes et individualistes. Les cultures collectivistes (comme certaines familles traditionnelles chinoises ou certains groupes africains) sont fondées sur des valeurs de partage, de solidarité du groupe ou de la famille et d’interdépendance émotionnelle; elles mettent l’accent sur les tâches et les obligations mutuelles, ainsi que sur la prise de décisions en commun.

Par contre, les sociétés individualistes (comme la société nord-américaine en général) préconisent l’autonomie, l’initiative personnelle, l’indépendance émotionnelle, le droit à la vie privée, la recherche du plaisir et la sécurité financière.

Les personnes de cultures collectivistes qui s’installent en Amérique du Nord se sentent souvent isolées et comprennent mal qu’on les juge individuellement responsables de leur santé. Dans les cultures collectivistes, les familles s’épaulent en toute circonstance, et les décisions relatives au traitement sont souvent prises en commun. Par conséquent, les familles de cultures collectivistes s’occupent habituellement des personnes âgées dans le foyer familial, formant ainsi des familles à trois générations. Par contre, les familles de cultures individualistes placent souvent leurs parents âgés dans des centres d’hébergement.

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5
Q

Comment l’arrivée des Européens a-t-elle eu un impact sur les autochtones?

A

En imposant les valeurs culturelles et les lois occidentales, le Canada a profondément influencé de nombreux déterminants de la santé des Premières Nations, des Inuits et des Métis. On a décrit la colonisation comme étant « l’usurpation du territoire des Autochtones et la subjugation de leurs peuples depuis l’arrivée des Européens. Pour les Autochtones, la colonisation a provoqué une perte de leurs terres, de leurs ressources et de leur autonomie, ainsi qu’un bouleversement profond de leurs coutumes et de leurs valeurs. »

Les tentatives d’assimilation culturelle ont privé les groupes indigènes de leurs terres, de leurs systèmes d’autonomie gouvernementale, de leurs cultures, de leurs langues, de leurs systèmes de soins de santé et d’éducation et de leurs économies traditionnelles. Ces mesures sociales et économiques ont eu des effets considérables sur la santé des peuples indigènes, qui se trouvent aujourd’hui dans une condition bien pire que celle de leurs concitoyens.

Selon l’Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA), les données préliminaires semblent indiquer que le transfert de compétence en matière de prestation de services entraînera des meilleurs résultats cliniques pour les Autochtones. Une présentation de l’ONSA fait référence à l’impact indésirable de la colonisation sur le changement environnemental, à la destruction des économies traditionnelles et de l’autosuffisance, aux effets dommageables des migrations et des influences culturelles sur les habitudes alimentaires traditionnelles, à l’élimination des formes traditionnelles de soins, et à l’impact de la perte de l’autodétermination sur l’identité et, par conséquent, sur les taux de suicide.

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6
Q

Quels ont été les impacts des pensionnats sur les autochtones?

A

Plus près de nous, les pensionnats ont eu un impact durable. Leur mise en place a représenté une tentative systématique d’assimiler les groupes indigènes. De nombreux enfants ont été forcés de quitter leurs familles et leurs communautés pour fréquenter ces écoles. Certaines familles étaient toutefois favorables à la formule des pensionnats, qui permettait à leurs enfants de vivre parmi les Blancs.

Dans ces pensionnats, il était interdit aux élèves de parler leur langue maternelle, et ils devaient respecter des valeurs et des normes très différentes des leurs, notamment en matière d’éducation. Ces enfants ont vécu des expériences à tout le moins pénibles, et certains ont été victime de violence sexuelle et physique. Le programme de pensionnats a été instauré vers 1874 pour remplacer les écoles de missionnaires, dont le but était de convertir les Autochtones au christianisme.

La fréquentation des pensionnats est devenue obligatoire à compter des années 1920. Le dernier a fermé ses portes en 1996. Le programme de pensionnats n’a pas atteint son but, qui était de détruire les langues et les culturelles traditionnelles des Premières Nations, des Inuits et des Métis, mais il a réussi à miner leurs cultures et, de ce fait, leur dignité.

Chez les peuples indigènes, l’héritage des pensionnats se manifeste par la perte d’identité, l’aliénation et le cynisme envers le reste de la société. Ce traumatisme a laissé dans son sillage des problèmes de dépendance, de violence familiale (les victimes de violence qui n’en sont pas guéries finissent par être violentes envers les autres) et de suicide qui risquent de se transmettre aux générations suivantes. Les communautés indigènes s’acharnent à guérir de ce traumatisme et à assurer la résilience de leur jeunesse et de leur culture. La présence d’effectifs de santé qui peuvent offrir des soins culturellement sécuritaires fait partie de cette guérison.

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7
Q

Quels ont été les effets du traumatisme culturel de la colonisation sur la santé?

A

Les effets du traumatisme culturel de la colonisation sur la santé sont durables : il s’agit « de plaies cumulatives, émotionnelles et psychologiques qui s’étendent sur des générations et pendant toute une vie découlant du traumatisme de masse d’un groupe. »

« Ce traumatisme a eu un impact sur les attitudes, les croyances et les comportements des peuples indigènes, et est un déterminant social crucial de leur santé. Les effets de la colonisation qui demeurent présents sont un manque de compréhension culturelle entre les peuples indigènes et les autres peuples du Canada et un grand manque de confiance mutuel. »

« Parallèlement, les peuples des Premières Nations, Inuits et Métis ont fait preuve d’une grande résilience face à ces défis et ont une riche collection de savoir et de traditions à faire connaître. Le savoir et les pratiques de guérison traditionnels continuent d’être mis à contribution par les guérisseurs, les sages-femmes et les praticiens de la médecine rituelle qui forment un important système de prestation de soins de santé aux peuples des Premières Nations, Inuits et Métis. »

La médecine indigène comprend d’innombrables remèdes à base de plantes, dont certains ont servi de base aux traitements pharmaceutiques que la médecine occidentale utilise régulièrement aujourd’hui. Par exemple, l’écorce de l’if de l’Ouest est utilisée traditionnellement depuis des siècles et représente la source de Taxol, un médicament employé contre le cancer du sein. Les approches de guérison sont holistiques : elles tiennent compte du corps, de la pensée et de l’esprit, comme dans la définition de la santé de l’OMS. La médecine indigène se distingue de la guérison, qui va au-delà d’un simple traitement de la maladie et comporte souvent une dimension spirituelle.

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8
Q

Quels sont les principaux contrastes entre l’approche autochtone et l’approche occidentale de la guérison?

A

Les contrastes entre l’approche autochtone et l’approche occidentale de la guérison peuvent représenter un défi pour les praticiens de la médecine occidentale lorsqu’ils cherchent à répondre aux besoins des patients autochtones; cela peut donner lieu à des tensions et des malentendus.

Par conséquent, dans de nombreuses villes, on met sur pied des établissements médicaux qui tentent d’intégrer la médecine occidentale et les enseignements autochtones; le centre de santé Anishnawbe de Toronto est un bon exemple.

L’ONSA offre huit directives pour garantir la sécurité culturelle dans la prestation de soins de santé aux patients autochtones. Elles portent sur :

  • la disponibilité de salles pour les Autochtones dans les hôpitaux;
  • la nécessité de permettre aux patients autochtones d’avoir accès à des cérémonies, des chansons et des prières;
  • le respect du besoin des patients de s’entourer d’objets cérémoniaux;
  • la nécessité d’offrir des renseignements et du soutien à la famille;
  • des directives pour l’élimination appropriée des restes humains;
  • des consignes à suivre lorsqu’un patient meurt.
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9
Q

Selon vous, quels sont les éléments de la culture d’un patient dont on doit tenir compte pour assurer la meilleure prise en charge possible?

A
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10
Q

Décrivez au moins une différence entre la compétence culturelle et la sécurité culturelle.

A
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11
Q

Comment la colonisation continue-t-elle à avoir un impact sur la santé des peuples indigènes du Canada?

A
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12
Q

En quoi consiste la purification (« smudging »)?

A

On utilise la fumée de plantes (« smudge ») pour la purification rituelle. Il s’agit d’une cérémonie pratiquée traditionnellement par certaines cultures autochtones pour purifier ou nettoyer physiquement ou spirituellement un lieu ou une personne de ses énergies, émotions ou pensées négatives. Les médicaments sacrés, comme le cèdre, la sauge, le foin d’odeur ou le tabac, sont brûlés dans une coquille d’ormier. La personne se met les mains dans la fumée et la porte vers son corps, en s’attardant aux parties qui nécessitent une guérison spirituelle (la pensée, le coeur et le corps).

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13
Q

Que sont les cercles de guérison?

A

Il s’agit d’assemblées dont l’objet est de guérir les plaies physiques, émotionnelles et spirituelles. Un objet symbolique, souvent une plume d’aigle, est remis à une personne qui souhaite prendre la parole, puis tour à tour aux autres personnes qui veulent parler. Les cérémonies sont parfois animées par des chamans.

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14
Q

Qu’est-ce que la suerie (ou hutte de sudation)?

A

On utilise un sauna cérémonial pour la guérison et la purification. Il s’agit habituellement d’un dôme fait de bois et recouvert de couvertures ou de peaux. Il fait 1,5 mètre de hauteur, et huit personnes peuvent s’y asseoir en cercle sur le sol. On place des pierres chaudes dans un trou peu profond au centre de la hutte. Un guérisseur fait couler de l’eau sur les pierres pour produire de la vapeur, et les participants peuvent rester dans la hutte pendant une heure.

La suerie combine les quatre éléments : le feu, l’eau, l’air et la terre. Les offrandes, les prières et la vénération font partie des cérémonies. Il arrive que l’exposition excessive à la chaleur de la suerie ait des effets néfastes sur la santé; des toxines environnementales peuvent aussi être libérées si des herbes exposées aux pesticides sont placées sur les pierres.

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15
Q

Qu’est-ce que la Danse du Soleil (ou de la Pluie, de la Soif ou de la Médecine)?

A

C’est un rituel qui célèbre l’harmonie entre l’homme et la nature, et la dévotion spirituelle. À l’origine, on pratiquait la Danse du Soleil au solstice d’été. Elle représente la continuité entre la vie, la mort et le renouveau. L’un de ses symboles est souvent le bison, dont dépendaient les tribus indiennes des plaines pour leur subsistance. Le bison était vénéré, mais il fallait aussi le tuer pour s’en nourrir.

Quatre jours avant la cérémonie, les danseurs se préparent en se purifiant, parfois dans une suerie, en méditant et en recueillant des objets cérémoniaux à porter. La Danse elle-même dure aussi quatre jours et comprend généralement de la musique de tambours, des chansons et des danses, mais également un jeûne et, dans certains cas, des douleurs auto-infligées. Cela symbolise la renaissance et comprend souvent le perçage de la peau et le nouage de cordes dont il faut se libérer. En raison de cet élément, les gouvernements ont interdit la Danse du Soleil vers 1880, mais elle a depuis été réintroduite.

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16
Q

Qu’est-ce que le calumet?

A

On utilise le calumet individuellement et en groupe pour des prières et des cérémonies. Les participants forment un cercle. On brûle une tresse de foin d’odeur pour purifier les environs et les personnes présentes afin de rendre l’endroit sacré et d’y inviter les esprits. On fume du tabac ou de la busserole (un mélange traditionnel de raisins d’ours et d’herbes sauvages ou de copeaux de bois de flèche) pour prier le Grand Esprit ou transmettre des demandes à d’autres esprits. On fume aussi le calumet au début d’autres assemblées ou cérémonies. Lorsqu’il n’est pas utilisé, le bol et la tige sont séparés et transportés par une personne, le porteur du calumet.

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17
Q

Qu’est-ce que le potlatch?

A

C’est un festin cérémonial tenu par les peuples autochtones de la côte Nord-Ouest du Pacifique lors de grands événements familiaux, comme les mariages ou les naissances. L’hôte distribue des cadeaux en fonction du statut de chaque invité, renforçant ainsi les relations hiérarchiques perçues entre les groupes. À l’occasion, le don de cadeaux devenait compétitif : l’hôte offrait des biens personnels en espérant que les autres feraient de même. Une telle largesse contribuait au prestige que l’on accordait à l’hôte.

Les missionnaires ont incité les gouvernements à interdire le potlatch vers 1885, mais cela s’est avéré difficilement applicable et on a fini par lever l’interdiction. La cérémonie est courante de nos jours.

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18
Q

Quelle est la représentation des autochtones au Québec, au Canada?

A

Le terme de peuples autochtones désigne les premiers peuples présents au Canada au moment de l’arrivée des Européens au 15e siècle, ainsi que leurs descendants. Selon la Loi constitutionnelle canadienne de 1982, ils sont répartis en trois groupes : les Indiens (autrement appelés Premières Nations ), les Inuit et les Métis.

Au Québec, les Premières Nations et les Inuit comptent près de 79 000 personnes, ce qui représente 1,2 % de la population de la province. Les Premières Nations sont au nombre de dix, regroupées en deux familles linguistiques différentes :

  1. Famille algonquienne :
    • Abénakis,
    • Algonquins,
    • Atikamekw,
    • Cris,
    • Innus,
    • Malécites,
    • Mi’kmaq
    • Naskapis,
    • nations reconnues traditionnellement pour leur mode de vie nomade
  2. Famille iroquoienne
    • Wendat,
    • Mohawks,
    • peuples sédentaires

Les Inuit représentent, quant à eux, un groupe distinct dont la langue fait partie de la famille eskimo-aléoute. Les Premières Nations et les Inuit sont répartis dans plusieurs régions du Québec. On retrouve:

  1. les Abénakis dans la région de Sorel, dans le Centre-du-Québec;
  2. les Algonquins sont établis dans le Témiscamingue, l’Abitibi et l’Outaouais;
  3. les Atikamekw en Haute-Mauricie;
  4. la nation crie dans la région de la Baie-James, avec une communauté dans la baie d’Hudson plus au nord;
  5. les Innus (ou Montagnais) sont concentrés sur la Côte-Nord, avec cependant une communauté au Lac Saint-Jean et une autre près de Schefferville;
  6. les Malécites sont sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent à proximité de Rivière-du-Loup ;
  7. les Mi’kmaq sont à l’intérieur de la péninsule gaspésienne;
  8. les Naskapis sont rassemblés dans un village non loin de Schefferville;
  9. les Wendat sont en banlieue de la ville de Québec;
  10. les Mohawks dans le sud de la province, près des villes de Montréal, d’Oka et de Cornwall.

Quant aux Inuit, leurs 14 municipalités sont établies dans le Nord-du-Québec, au-delà du 55e parallèle, plus précisément le long des côtes de la baie d’Hudson, du détroit d’Hudson et de la baie d’Ungava.

Sur le nombre total d’Indiens inscrits au Québec, en regard de la Loi sur les Indiens, 70 % demeurent dans une communauté par rapport à 30 % vivant hors communauté. Environ 61 % des collectivités des PremièresNations ont moins de 500 résidents et seulement 6 % en comptent plus de 2 000.

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19
Q

Qu’est-ce que l’identité autochtone?

A

Les Inuit ainsi que chacune des Premières Nations, voire chacune des 54 communautés qui les composent au Québec, possèdent une histoire, des coutumes, des croyances et une culture qui leur sont propres. Ces particularités se manifestent dans la langue ancestrale, le maintien des traditions, le respect de l’environnement et des valeurs culturelles. La plupart des nations ont toutefois en commun certaines valeurs comme le partage et l’hospitalité.

Les gouvernements ont exercé, au cours des siècles, de fortes pressions visant à effacer une partie de l’identité des premiers peuples, sous prétexte que la culture majoritaire des non Autochtones était mieux adaptée au fonctionnement de la société dans son ensemble. Aujourd’hui, les Premières Nations et les Inuit souhaitent une reconnaissance de leur identité, de leurs droits et de leurs valeurs. Ils ne veulent ni condescendance ni paternalisme.

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20
Q

Quels sont les principaux préjugés que les gens ont sur les autochtones?

A

« Tous les jeunes sont paresseux et égoïstes ».

Qui n’a pas déjà entendu ce genre de propos? N’est-ce pas exagéré? D’où viennent ces idées? Pourquoi prononce-t-on ces paroles sachant qu’elles sont blessantes et souvent bien loin de la vérité? Ces opinions toutes faites sont appelées « préjugés ».

Le milieu, l’époque et l’éducation reçue sont souvent responsables de ces idées préconçues. Les préjugés visent généralement différentes catégories d’individus: les jeunes, les personnes âgées, les femmes, les groupes ethniques et les peuples autochtones, notamment. Les préjugés sont le plus souvent négatifs et superficiels. Ils sont aussi lourds de conséquences. Que dit-on sur les peuples autochtones?

  1. « Les Indiens sont tous pareils »
    • Il n’y a rien de plus faux. Le Québec compte dix Premières Nations différentes, en plus des Inuit, qui possèdent leurs propres langues, coutumes, modes de vie et croyances. En fait, un Innu se distingue autant d’un Inuit qu’un Canadien d’un Allemand.
  2. « Les vrais Indiens devraient tous avoir les yeux bruns et les cheveux noirs »
    • L’image de l’Autochtone aux yeux et aux cheveux foncés fait plutôt partie du folklore. Rappelons que les premiers peuples vivent en relation avec les autres populations depuis des siècles. Ces contacts ont amené une diversité dans les traits physiques et il n’y a rien de surprenant à rencontrer un Autochtone aux cheveux roux ou blonds et aux yeux bleus ou verts.
  3. « Il n’y amême plus de vrais Indiens »
    • Même si les premiers peuples autochtones vivent à l’ère de la modernité, ils n’en préservent pas moins leur identité, leurs pratiques culturelles, leurs valeurs et leurs croyances. En ce début du 21e siècle, les Autochtones pratiquent encore des activités de type traditionnel comme la chasse et la pêche. Ils adhèrent aussi à des valeurs comme le respect de la nature, la spiritualité, le partage et l’entraide qui témoignent de la force du lien qui les unit à l’héritage laissé par leurs ancêtres.
  4. « Les Autochtones sont les enfants gâtés du système »
    • On dit qu’ils profitent de nombreux privilèges, que tout est gratuit pour eux, qu’ils ne paient pas d’impôts et qu’ils vivent plutôt bien dans leurs communautés. C’est faux. La qualité de vie de la majorité des Autochtones est inférieure à celle de la population canadienne en général. Leur espérance de vie est plus courte, les perspectives d’emploi plus minces, les taux de suicide, d’alcoolisme, de violence et de toxicomanie plus élevés. Ceux qui habitent les réserves ne sont pas propriétaires du terrain où est construite leur maison parce que la Loi sur les Indiens ne le leur permet pas. S’ils travaillent à l’extérieur de la communauté, ils paient des impôts comme tout le monde.
21
Q

En quoi consiste la loi sur les Indiens?

A

La Loi sur les Indiens est une loi fédérale, promulguée à l’origine en 1876 et modifiée à plusieurs reprises. Au départ, la Loi visait à aider le gouvernement fédéral à assimiler les Premières Nations à la culture occidentale. Une nouvelle version de la Loi fut adoptée en 1951 et des amendements furent apportés en 1985 (Projet de loi C-31) pour modifier la définition du statut d’Indien et, notamment, éliminer certaines dispositions discriminatoires. Aujourd’hui, elle confère aux Indiens, individuellement, un statut particulier. Elle définit également certaines obligations du gouvernement fédéral et établit les paramètres relativement à la gestion des réserves, de l’argent des Indiens et d’autres ressources.

Ainsi, certaines clauses discriminatoires qui stipulaient qu’un Indien ne pouvait pas voter lors des élections, ni sortir de la réserve sans permission, ni boire de l’alcool ont été abrogées. De même, la clause qui prévoyait que les Indiennes et leurs enfants perdaient leur statut lorsqu’elles épousaient des hommes n’ayant pas le statut d’Indien a été modifiée.

Seuls les Indiens inscrits sont considérés comme Indiens aux termes de la Loi sur les Indiens et bénéficient des droits et privilèges énumérés dans celle-ci. Ils doivent pour cela répondre à certains critères établis et avoir leur nom inscrit dans le Registre des Indiens, une liste officielle tenue par le ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada. Cependant, s’ils quittent leur réserve, les Indiens ne sont plus soumis à la juridiction de ce ministère et se retrouvent alors sous la compétence de nombres d’autres organismes fédéraux et provinciaux.

Les Indiens non inscrits et les Métis ne sont pas régis par la Loi sur les Indiens. De même, les Inuit n’y sont pas soumis. En ayant fait le choix d’être rattachés essentiellement aux institutions québécoises au lieu d’être ordonnés par une loi fédérale, ceux-ci relèvent du même régime fiscal que les allochtones et, conséquemment, bénéficient des services du gouvernement du Québec, au même titre que les citoyens québécois.

La Loi sur les Cris et les Naskapis , adoptée en 1984 par le parlement canadien, remplace la Loi sur les Indiens pour ces deux nations et leur confère la même particularité que les Inuit. Cette loi leur accorde une forme d’autonomie gouvernementale ainsi qu’un régime de gestion des terres, mettant en oeuvre les dispositions de la CBJNQ et de la CNEQ.

22
Q

Que sont les droits ancestraux?

A

Les droits ancestraux portent sur les pratiques, les traditions et les coutumes qui caractérisent la culture distinctive de chaque groupe et qui étaient exercées avant l’arrivée des Européens. Il s’agit de droits que certains groupes au Canada détiennent parce qu’ils utilisent et occupent depuis longtemps les terres de leurs ancêtres.

Les droits de certains Autochtones de chasser, de piéger et de pêcher sur les territoires ancestraux en sont des exemples. Les droits ancestraux sont protégés en vertu de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 .

Ces droits englobent plus que les droits sur les terres et la préservation des modes de vie. Pour un grand nombre, le concept peut se résumer comme étant le droit à l’indépendance par l’autodétermination. Il est important de noter que ces droits sont revendiqués à la fois par les Premières Nations, les Inuit et les Métis du Canada.

23
Q

Quels sont les 2 types de revendication territoriale?

A

Le gouvernement fédéral a reconnu en 1973 deux grandes catégories de revendications :

  • les revendications globales
  • les revendications particulières.

Les revendications globales s’appuient sur la reconnaissance et le maintien des droits de propriété ancestraux des Autochtones sur les terres et sur les ressources naturelles. Ces revendications se fondent sur l’utilisation et l’occupation traditionnelles des terres et touchent les droits de propriété des Autochtones qui n’ont jamais fait l’objet de traités ou d’autres dispositions légales. Elles sont appelées « globales » en raison de leur vaste portée et comprennent des éléments comme les titres fonciers, les droits de pêche et de piégeage et les mesures d’indemnisation financière.

Les revendications particulières désignent des griefs bien précis formulés par les Premières Nations concernant l’administration des terres et des biens des communautés et sur le respect des différentes dispositions des traités, en vertu de la Loi sur les Indiens. Les réglementations qui régissent la chasse et la pêche de subsistance, l’aménagement hydroélectrique, la présence de grandes compagnies minières, papetières et forestières ainsi que l’inondation et la destruction des territoires ancestraux ont eu des impacts sociaux, économiques et environnementaux importants sur les Autochtones, qui ont dû modifier considérablement leur mode d’utilisation du territoire et des ressources.

Au Québec, une part importante de la croissance et du développement économique s’est établie autour du secteur énergétique, en passant par l’aménagement de réservoirs, barrages et ouvrages connexes (routes et lignes de transport) sur les territoires des Premières Nations et des Inuit. C’est la raison pour laquelle les revendications territoriales prévoient qu’une partie des bénéfices tirés de ces ressources puisse retourner de façon équitable aux Autochtones, ainsi que cela s’est appliqué, au moins partiellement, aux Cris et aux Inuit suite à la signature de la CBJNQ.

24
Q

Que sont la CBJNQ et la CNEQ?

A

C’est suite au processus d’aménagements hydroélectriques par le gouvernement du Québec sur le territoire de la Baie-James que les Cris et les Inuit ont entamé des poursuites afin d’obtenir une injonction pour interrompre ces constructions. En 1975, avant que la Cour suprême n’entende l’appel, les gouvernements fédéral et québécois, le Grand Conseil des Cris du Québec et la Société des Inuit du Nord québécois ainsi que trois sociétés d’État du Québec participant au développement du territoire, à savoir la Société de développement de la Baie-James (SDBJ), la Société d’énergie de la Baie-James (SEBJ) et Hydro-Québec (HQ), en sont arrivés à un règlement à l’amiable qui a produit la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ).

Aux termes de la CBJNQ, les Cris et les Inuit ont obtenu un certain nombre de droits et d’avantages, dont une indemnisation financière en échange de leurs droits sur certaines terres. La Convention a conduit à la mise en place de structures administratives et de programmes spéciaux pour les Cris et les Inuit, leur accordant une certaine autonomie gouvernementale.

En 1976, les gouvernements du Canada et du Québec ont signé la Convention du Nord-Est québécois (CNEQ), qui accordait aux Naskapis les mêmes avantages que la CBJNQ.

25
Q

Quelles sont les compétences des gouvernements fédéral et provincial en lien avec les autochtones?

A

Les Premières Nations du Québec relèvent de la compétence fédérale. C’est au ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada (AINC) qu’il incombe en premier lieu, mais non de manière exclusive, de remplir les obligations constitutionnelles, politiques et légales, notamment les obligations découlant des traités du gouvernement fédéral à l’égard des Premières Nations et des Inuit.

L’aide fédérale aux Premières Nations touche l’enseignement, la santé, les services sociaux, le logement, les équipements communautaires, la culture, l’administration locale de la communauté et le développement économique. Les conseils de bande des Premières Nations et les autres institutions autochtones gèrent une grande partie des budgets établis pour ces programmes.

Pour sa part, le gouvernement provincial assure le bon fonctionnement de ses actions gouvernementales en milieu autochtone. Le Secrétariat aux affaires autochtones (SAA) a pour mission de promouvoir l’établissement et le maintien de relations harmonieuses entre le gouvernement provincial et les Autochtones. Depuis 25 ans, il travaille avec les organismes autochtones afin de faciliter l’accès aux divers programmes gouvernementaux et, dans certains cas, d’adapter les activités gouvernementales à leurs besoins.

Depuis la signature des conventions nordiques, les Inuit et l’ensemble des Cris et des Naskapis se sont vus confirmer les mêmes droits et avantages que tous les autres citoyens du Québec. Tout en protégeant leur spécificité culturelle, le modèle de gestion des programmes et services proposé à l’intérieur de leurs communautés s’inspire du régime général en vigueur au Québec dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la justice et de la sécurité publique.

26
Q

Quelle est la représentation politique des autochtones?

A

Les Premières Nations ont mis en place des structures représentatives au niveau provincial, régional et tribal, dont les mandats portent principalement sur l’amélioration des conditions socio-économiques tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des communautés.

Localement, chaque communauté élit un Conseil de bande composé d’un chef et de plusieurs conseillers. Le conseil de bande exerce un rôle politique et administratif. Il doit assurer les relations avec les différentes instances, de même qu’il est responsable de dispenser et de développer les programmes et services destinés à la communauté, dans les domaines des travaux publics, de la sécurité, du logement, des loisirs, de l’éducation, de la santé et des services sociaux. Les élections ont lieu tous les deux à quatre ans selon le choix du mode d’élection, à savoir l’application des modalités prévues par la Loi sur les Indiens , ou les coutumes de la communauté.

Les communautés autochtones du Québec se sont également dotées d’une entité représentative au plan provincial et national : l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL). Le mandat de l’APNQL est de défendre et promouvoir les droits des Premières Nations auprès des instances gouvernementales, paragouvernementales et autres institutions. Cette assemblée des Chefs permet de discuter des enjeux économiques, politiques, sociaux et éducatifs de l’ensemble des Premières Nations du Québec. Les Chefs de chacune des 43 communautés élisent un Chef régional dont le mandat s’étale sur une période de trois ans. Il est le porte-parole officiel de l’ensemble des Premières Nations face aux gouvernements et à la population non autochtone et cumule les responsabilités inhérentes aux dossiers des affaires internationales et de la santé. Il fait également partie du comité exécutif de l’Assemblée des Premières Nations (APN) au niveau national.

L’APNQL chapeaute des organismes créés pour l’avancement et le développement des Premières Nations, dans le but de se doter d’une force commune. Parmi eux se trouvent :

  1. la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL),
  2. le Conseil des jeunes des Premières Nations du Québec et du Labrador (CJPNQL),
  3. l’Institut du développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador (IDDPNQL),
  4. la Commission de développement économique des Premières Nations du Québec et du Labrador (CDEPNQL),
  5. la Commission de développement des ressources humaines des Premières Nations duQuébec (CDRHPNQ),
  6. le Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN).

Chez les Cris et les Naskapis, la composition et les pouvoirs des Conseils de bande sont définis dans la Loi sur les Cris et les Naskapis . Du côté des Inuit, l’élection, tous les deux ans, des représentants du conseil municipal de chacune des municipalités inuites est assujettie à la Loi sur les villages nordiques et l’Administration régionale Kativik.

27
Q

Quelle est l’importance de la famille dans les communautés autochtones?

A

Il existe chez les peuples autochtones des spécificités au niveau historique, social, économique et culturel. La notion de famille y est différente. Autrefois, les familles nucléaires (incluant le père, la mère et leurs enfants) et les familles intergénérationnelles (plusieurs générations sous un même toit) constituaient la cellule de l’organisation familiale élargie.

Les membres de la communauté se prêtaient assistance, se protégeaient et se soutenaient mutuellement. Le partage était une caractéristique naturelle de leur mode de vie. Chaque membre se savait responsable de contribuer au bien-être de la communauté lorsque cela était nécessaire, et la notion de profit individuel était inconnue. Les droits et les avantages de chacun étaient égaux.

Tant à l’intérieur de ces familles que dans les communautés, le rôle de la femme était tout à fait central (culture matriarcale). Elle occupait un rôle important et son rapport avec l’homme était établi sur une base égalitaire. En plus de donner la vie, son rôle consistait à éduquer, planifier, gérer et organiser l’environnement familial et communautaire. Bien souvent, les décisions à prendre pour le mieux-être de la famille étaient prises par les femmes. On reconnaissait aux grands-mères le mérite d’être les seules à avoir parcouru un cercle de vie presque complet.

Quant aux Aînés, leur rôle était primordial. Ils étaient les gardiens du savoir et des connaissances transmis oralement. Ils étaient consultés pour leur sagesse et leur expérience. Les jeunes apprenaient des Aînés et la famille était le milieu naturel de l’éducation.

Depuis la colonisation, beaucoup de changements se sont produits. La culture matriarcale a été influencée et remplacée par la culture patriarcale des colonisateurs. Les conséquences des tentatives d’assimilation, telles que le phénomène des réserves ou celui des pensionnats, le changement de religion ou la modification des habitudes quotidiennes, ont amené des bouleversements profonds dans l’organisation sociale des nations. Les unions maritales avec des allochtones ont également eu des impacts importants.

De nos jours, la dynamique familiale reste très importante et actuelle dans les communautés. La notion de famille élargie, bienveillante, efficace et reliée à la communauté est un idéal profondément ancré au sein des Premières Nations, chez qui on observe un taux d’accroissement naturel assez élevé (14,1 % en moyenne).

28
Q

Quelles sont les caractéristiques du taux de natalité, de la maternité et des mères célibataires chez les autochtones?

A

Taux de natalité

  • Les Autochtones ont un taux de natalité environ 1,5 fois supérieure au taux de natalité de la population non autochtone.
  • 59,2 % des ménages des Premières Nations comptent au moins un enfant âgé de 0 à 18 ans.

Maternité

  • Plus de la moitié (58 %) des femmes autochtones qui ont donné naissance en 1999 avaient moins de 25 ans.

Mères célibataires

  • Environ 28 % des familles autochtones ayant de jeunes enfants avaient à leur tête une mère célibataire, comparativement à 16 % des familles non autochtones.
  • En outre, les femmes autochtones de 15 à 24 ans étaient 3 fois plus susceptibles d’être des mères célibataires que les femmes canadiennes du même âge.
29
Q

Quels sont des éléments importants de la culture autochtone?

A

Au fil des siècles, le mode de vie des Premières Nations et des Inuit est demeuré intimement lié à leur environnement. Ils entretiennent une relation spirituelle avec les éléments vitaux que sont la terre, l’eau, l’air et le feu, faisant un lien avec les étapes de la vie : nouveau-né, adolescent, adulte et aîné, de même qu’avec le cycle des saisons : printemps, été, automne et hiver. Ces éléments font partie de leur univers social et spirituel qui comprend quatre dimensions : humaine, animale, végétale et minérale.

Cette chaîne de relations s’exprime dans le grand cercle sacré de la vie. Pour maintenir le cercle l’équilibre doit être assuré entre les différentes dimensions. Toute intervention sur l’une d’entre elles doit tenir compte des impacts engendrés sur les autres afin d’éviter un déséquilibre et la dissolution du cercle. Tradionnellement, pour les Autochtones, les individus appartiennent au territoire et coexistent en toute égalité avec ses composantes.

Cette vision holistique vis-à-vis de la nature se traduit aujourd’hui par la conviction que la Terre est notre mère à tous, car elle nourrit tous les peuples qui l’habitent. Face à cette mère nourricière, il devient primordial que tous fassent preuve de responsabilité et de discernement dans l’utilisation des ressources qui leur sont prêtées. Dans le concept du cercle de la vie, les Autochtones s’attribuent le même niveau d’importance environnementale que l’animal et l’arbre qui les entourent.

Tous les éléments de la création possèdent une âme et font partie de cette grande chaîne de relations qui assure la communication entre tous. L’existence et la survie de chaque élément est une priorité, puisqu’il fait partie d’un tout équilibré.

Bien sûr, depuis la colonisation, un grand nombre de transformations culturelles se sont opérées au sein des communautés au Québec. L’acculturation et l’assimilation ont affecté à divers degrés le mode de vie des Autochtones. Mais on assiste présentement à un renouveau qui vise à renouer avec les cultures traditionnelles, à préserver les langues et à incorporer les valeurs traditionnelles dans les institutions politiques et sociales de la communauté. Il ressort que les croyances et les valeurs ancestrales ont tendance à être plus profondément ancrées chez ceux qui parlent régulièrement leur langue. Plus de 50 % des parents accordent une grande importance aux évènements culturels traditionnels dans la vie de leurs enfants.

La revitalisation et la sauvegarde de la langue font partie des préoccupations de toutes les nations. On compte actuellement six nations dont la majorité des gens parlent encore la langue ancestrale:

  • les Algonquins (l’algonquin),
  • les Atikamekw (l’atikamekw),
  • les Cris (le cri),
  • les Inuit (l’inuktitut),
  • les Innus (l’innu-Aimun),
  • les Naskapis (le naskapi).

Certaines communautés, dont Kahnawake et Kanesatake, font d’importants efforts pour réapprendre leur langue d’origine. Concrètement, les Premières Nations utilisent différents moyens afin de promouvoir et de perpétuer l’essence même de leur identité. Plusieurs musées ainsi que des centres d’interprétation permettent de relater la vie traditionnelle et de transmettre l’Histoire. La rédaction de dictionnaires linguistiques propres à la langue, le développement d’organismes culturels et éducatifs voués à la diffusion et à la préservation des traditions et l’implication des écoles inculquant aux jeunes les rudiments de la langue et les connaissances traditionnelles contribuent au maintien de la culture.

30
Q

Combien d’autochtones parlent encore leur langue d’origine?

A

50,6 % des jeunes autochtones parlent une ou plusieurs langues des Premières Nations et 58,4 % des enfants les comprennent.

31
Q

Quelles sont les caractéristiques du système éducatif chez les autochtones?

A

Pendant un siècle, le gouvernement fédéral a été responsable de l’éducation des Autochtones, ce qui consistait, pour l’essentiel, à tenter de les assimiler plus ou moins vite à la société environnante en faisant disparaître, par le biais de l’école, les cultures et les langues autochtones. Avec la période des externats et surtout des pensionnats, s’est amorcée pour les Autochtones une importante tentative d’assimilation. Cette situation devait cependant changer suite à la publication, en 1972, par la Fraternité des Indiens du Canada, d’une déclaration de principes intitulée « La maîtrise indienne de l’éducation indienne », en vive réplique au Livre blanc du gouvernement fédéral sur la politique indienne.

Cette déclaration, portant sur les besoins éducatifs des Premières Nations, revendiquait et proposait des mesures concrètes pour la survie de la culture, de l’histoire et des langues autochtones. C’est ainsi qu’à partir de 1973, le Ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada, adoptant les objectifs de cette déclaration, a commencé progressivement à confier l’administration des programmes d’enseignement des écoles primaires et secondaires aux communautés. Parallèlement, il a appuyé financièrement au Québec un projet d’amérindianisation des programmes d’éducation réservés aux Autochtones, visant à former des enseignants autochtones pouvant enseigner dans leur langue maternelle et à élaborer des outils pédagogiques mieux adaptés aux besoins culturels des Autochtones.

Le gouvernement du Québec, quant à lui, n’a pris part que tardivement au processus d’éducation des Premières Nations, cette question ne relevant initialement pas de sa compétence. C’est principalement à partir de la signature des conventions nordiques (CBJNQ et CNEQ) en 1975 et 1976 que la province de Québec a commencé à prendre certaines dispositions novatrices par rapport aux Cris, aux Naskapis et aux Inuit, comme:

  • la création de commissions scolaires autochtones,
  • l’implantation de l’usage et de l’enseignement des langues autochtones à certaines classes du primaire,
  • l’officialisation, en tant que langue d’enseignement, des langues crie, inuite et naskapie.

Il n’existe aucun établissement postsecondaire autochtone au Québec : les étudiants concernés doivent s’inscrire dans des établissements provinciaux hors communauté. En se déplaçant en milieu urbain afin de poursuivre leurs études, ils expérimentent un déracinement tant individuel que socio-économique et familial qui les amène bien souvent à abandonner leurs études.

Selon les résultats préliminaires de l’ERLSPN de 2002-2003, le rendement scolaire moyen est inférieur chez les Premières Nations (49 % ne complètent pas leur secondaire) ; moins de personnes aptes à travailler ont un emploi (51 % étaient sans emploi au moment de l’enquête) et le revenu moyen est plus bas qu’ailleurs (estimation moyenne à 19 263 $).

La population autochtone a la caractéristique d’être particulièrement jeune et en pleine croissance (61,10 % de moins de 30 ans en 2001, comparativement à 38,8 % pour le reste de la population canadienne). Elle est également très dispersée sur le plan géographique et linguistique. Pour beaucoup de jeunes, l’école représente un mode de pensée imposé de l’extérieur. Leur dilemme est donc de choisir entre un mode de vie traditionnel transmis par leurs parents ou grand-parents et un mode de vie contemporain qui, à maints égards, est bien différent de ce qu’ils ont toujours vécu.

Scolarité

  • 49 %des membres des Premières Nations n’ont pas fait leurs études secondaires.
  • 29,9 % obtiennent un diplôme d’études professionnelles ou collégiales
  • Seulement 6,1 % obtiennent un diplôme universitaire.
32
Q

Quelles sont les caractéristiques de santé et services sociaux chez les autochtones?

A

Les transformations structurelles vécues parmi les populations autochtones ont une incidence directe sur la santé des populations et la situation sociale globale. Jusqu’aux années 1960, les problèmes de santé les plus courants étaient causés par des maladies de type infectieux : maladies de l’appareil respiratoire ou de l’appareil digestif. Les années 1980 ont marqué un tournant épidémiologique. Depuis, les maladies infectieuses demeurent stables, tandis que les nouveaux fléaux de la société moderne ont tendance à augmenter : toxicomanie, diabète, accidents cardiovasculaires, obésité et suicide.

Si l’on regarde les indicateurs statistiques concernant les groupes autochtones, il apparaît que leur bilan de santé est bien inférieur à celui de l’ensemble de la population québécoise. Cependant, le constat n’est pas le même partout. Certaines communautés ont un bilan qui va en s’améliorant, pendant que pour d’autres, malheureusement, il se détériore continuellement. Certaines communautés essaient de se prendre en main tandis que d’autres connaissent des problèmes sociaux de plus en plus graves pour lesquels elles ne disposent pas de ressources appropriées.

En fait, les conditions de vie des Premières Nations et des Inuit varient considérablement selon le lieu géographique, le niveau de revenus et les différents facteurs d’ordre culturel. Ainsi, l’amélioration de l’espérance de vie est attribuable à un certain nombre de facteurs, notamment l’augmentation des revenus, l’amélioration du logement et de la santé, l’accès aux services médicaux et la promotion de la santé au niveau local. Les services de santé offerts aux Premières Nations et aux Inuit incombent à la fois aux gouvernements provincial, territorial et fédéral. C’est à la province de Québec que revient la responsabilité d’assumer les services médicaux et les services hospitaliers assurés.

Pour sa part, le gouvernement fédéral par l’entremise de la Direction générale de la santé des Premières Nations et Inuit de Santé Canada (DGSPNI) offre des services de santé publique et de traitements aux Premières Nations. La Commission de santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL) a pour rôle d’assister les communautés et les organismes des Premières Nations dans la défense, le maintien et l’exercice des droits inhérents en matière de santé et de services sociaux, ainsi que de les aider dans la réalisation et le développement de ces programmes.

Dans les collectivités cries, inuites et naskapies, les soins médicaux relèvent du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Chez les Cris et les Inuit, ces services sont gérés et offerts par des organismes dispensés par la CBJNQ : le Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James et la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik . Chez les Naskapis, les soins sont assurés par les établissements de santé relevant de la Régie régionale de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord (RRSSSCN).

33
Q

Quelles sont les particularités de santé chez les autochtones?

A

Espérance de vie

  • Au Canada en 2001, l’écart comparé entre l’espérance de vie d’un membre des Premières Nations et celle d’un allochtone était de 6,4 ans en faveur de l’allochtone.

Obésité et embonpoint

  • Quelque 52 %des enfants, 42 % des adolescents, 67 % des adultes et 81 % des aînés des Premières Nations au Québec souffrent d’obésité ou d’embonpoint.

Diabète

  • Plus de 14 % des adultes des Premières Nations du Québec sont atteints de diabète, soit le double de la population générale québécoise.
34
Q

À quoi ressemble le développement économique des populations autochtones?

A

La situation socio-économique des communautés comporte des différences importantes et peut varier beaucoup à l’intérieur d’une même nation. En matière de développement économique, les niveaux varient selon trois facteurs principaux

  1. la proximité des marchés,
  2. le lien avec le réseau routier
  3. le niveau de scolarisation.

Les différences entre communautés s’expriment aussi dans l’accès aux ressources humaines et financières, l’absence de tradition d’épargne et de crédit, la diversité de type d’emploi, l’éloignement et la dispersion géographique, l’absence de modèles, le manque de formation, la dépendance aux allocations sociales et enfin la mixité de l’économie dans laquelle les activités salariées s’imbriquent aux activités de chasse et de pêche.

Des communautés entières, composées dans le passé de pêcheurs et de chasseurs, doivent maintenant participer à la création d’emplois, qui n’ont pas de signification pour elles et qui ne mènent pas à une économie susceptible de subvenir à leurs besoins. Bien souvent, de tels projets ne sont pas productifs ou ne suffisent pas à procurer du travail pour tous.

Comme le taux d’emploi est moins élevé chez les Premières Nations, le revenu moyen est également inférieur à celui de l’ensemble de la population non autochtone, quel que soit l’âge ou le niveau de scolarité. Selon les données préliminaires de l’ERLSPN de 2002-2003, le taux des prestataires d’assurance-emploi ou de sécurité du revenu atteint 43,9 % dans certaines communautés.

Les revenus d’emplois représentent 77 % du revenu des ménages québécois, alors que cette proportion n’est que de 42 % chez les Autochtones. Ces faits démontrent clairement que la qualité de vie des Premières Nations et des Inuit au Québec est inférieure à celle des Québécois. Quelques facteurs significatifs permettent d’expliquer ces situations :

  • les Autochtones ont un niveau de scolarisation inférieur;
  • les possibilités d’emploi dans les communautés sont limitées;
  • le niveau de développement de l’entreprise privée et du secteur commercial est faible;
  • la concentration des emplois se retrouve dans le secteur des services publics (administration, enseignement, santé et services sociaux).

Selon les données du Secrétariat aux affaires autochtones (SAA, 1998), le secteur des services publics représente 32 % de l’emploi dans les communautés autochtones, alors que ce type d’activité ne compte que pour 7 % des emplois au Québec.

Dans le but d’améliorer leur situation économique, plusieurs communautés au Québec ontmis sur pied des organismes de développement économique des collectivités (ODEC), prenant ainsi en charge les activités de ce secteur fondamental. Certaines communautés, n’ayant pas de financement adéquat, ont dû donner le mandat à des conseillers politiques afin d’assurer le suivi des dossiers. Les activités économiques des entreprises autochtones se situent principalement au niveau de la pêche, du piégeage, de l’agriculture, du tourisme, du commerce, des arts et de l’artisanat, de la foresterie, des scieries, de la construction, des services consultatifs de gestion, des services de transport aérien/terrestre et des pourvoiries.

Il faut noter que la situation économique des nations signataires des conventions nordiques, soit les Cris, les Inuit et les Naskapis, est en général meilleure que celle des autres nations.

Aujourd’hui, les Autochtones dans leur ensemble cherchent à établir un nouvel équilibre entre leur passé et leur avenir. Ils sont bien souvent déchirés entre le désir de préserver leurs valeurs traditionnelles et la réalité du monde moderne. Plusieurs jeunes Autochtones se demandent en effet s’ils devraient suivre les traces de leurs ancêtres nomades ou se trouver un emploi stable. Ce dilemme est à la source du problème identitaire qu’éprouvent ces jeunes aujourd’hui.

35
Q

Quelles sont les particularités économiques qu’on voit chez les autochtones?

A

Logement

  • Le surpeuplement demeure un problème, puisque 19 % des logements dans les communautés comptent plus d’une personne par pièce, comparativement à 2 % des logements dans l’ensemble du Canada.
  • Dans les collectivités des Premières Nations, seulement 56,9 % des maisons étaient considérées comme adéquates en 1999-2000. Cette situation a des répercussions sur l’état de santé, les tensions familiales et la violence.
  • Concernant l’état des logements, 35,8 % des gens interrogés ont indiqué avoir remarqué la présence de moisissures dans leur domicile.

Développement de l’emploi

  • Le taux d’emploi le plus élevé chez les Premières Nations en 1996 a été enregistré dans le groupe d’âge des 25 à 44 ans avec 43 %, tandis que celui des Canadiens du même groupe d’âge s’élevait à 62 %.

Revenu moyen

  • Le revenu annuel moyen des membres des Premières Nations au moment de l’ERLSPN de 2002-2003 s’estimait à 19 263 $. Seulement 16,8 % auraient un revenu annuel supérieur à 30 000 $.
36
Q

Quelles sont les particularités de la sécurité publique chez les autochtones?

A

Dans la presque totalité des collectivités autochtones au Québec, les services policiers se sont vus reconnaître, par une entente tripartite, leur pleine autonomie et le statut de corps de police autochtone. Ces corps policiers sont gérés par le conseil de bande et ont pour mandat d’appliquer les lois et règlements en vigueur sur le territoire de la communauté.

Des statistiques officielles sur la criminalité font ressortir que la criminalité contre les biens est traditionnellement très basse en milieu autochtone, mais que l’incidence des voies de fait y est très élevée. Le taux de criminalité dans les réserves était en 2004 environ le triple du taux pour le reste du Canada. On y note aussi des taux deux fois plus élevés que la moyenne québécoise en ce qui a trait au vandalisme (principalement l’oeuvre de jeunes sans encadrement) et aux désordres sociaux correspondant à une sous-catégorie très large appelée « autres crimes » qui recense plus de 200 types de délits mineurs.

Il importe cependant de mettre en évidence que ces taux de criminalité n’influent pas de façon égale sur toutes les communautés. Par exemple, dans une analyse produite pour le compte du Solliciteur général du Canada en 1987, Hyde et Laprairie ont démontré que les taux de criminalité varient selon la perte plus ou moins importante des valeurs culturelles traditionnelles, le niveau de désorganisation sociale et la proximité relative des communautés par rapport aux grands centres urbains.

Au Québec, quelques juges appelés à siéger dans les communautés, tentent aujourd’hui de développer des initiatives qui permettent aux communautés de s’impliquer dans l’administration de la justice. Parmi ces initiatives, mentionnons celles qui privilégient la participation de la communauté dans la détermination de la peine à imposer à un contrevenant qui est membre de la communauté. Cette approche trouve des échos dans l’expérience tentée par le juge Jean-Luc Dutil, avec les Comités de justice.

En ce qui concerne la réhabilitation des contrevenants autochtones, certaines communautés optent pour une alternative appliquant des méthodes de guérison traditionnelle plutôt que la peine d’emprisonnement, cherchant ainsi à aider aussi bien la victime que le contrevenant.

Victimisation

  • Selon l’Enquête sociale générale (ESG) de 2004, les Autochtones étaient trois fois plus susceptibles d’être victimes de violence que les non Autochtones
37
Q

Qu’est-ce que la Commission de la Santé et des Services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador?

A
  • La CSSSPNQL est un organisme . but non lucratif, créé en 1994, par une résolution des Chefs de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador.
  • Sa mission est de promouvoir le mieux-être physique, mental, émotionnel et spirituel des personnes, des familles et des communautés des Premières Nations et des Inuits et d’y veiller en favorisant l’accès à des programmes globaux de santé et de services sociaux adaptés aux cultures des Premières Nations et conçus par des organisations des Premières Nations reconnues et sanctionnées par les autorités locales, le tout dans le respect des cultures et de l’autonomie locale.
  • La CSSSPNQL aide également les communautés qui le désirent à mettre sur pied, à développer et à promouvoir des programmes et des services globaux relatifs à la santé et aux services sociaux adaptés et conçus par des organismes des Premières Nations.
38
Q

Selon la Constitution canadienne, il y a 3 groupes distincts possédant leurs propre histoire, langues, culture et croyances. Qui sont-ils?

A
  1. les Indiens souvent appelés Premières Nations;
  2. les Métis;
  3. les Inuits.

Note: Autochtone: utilisé par le gouvernement pour désigner l’ensemble des 3 groupes.

39
Q

Quelle est la répartition des autochtones au Canada?

A
  1. Plus de 616 bandes (communautés) des Premières Nations
  2. Plus de 50 nations qui parlent près de 50 langues autochtones
  3. Les autochtones représentent 4% de la population canadienne:
40
Q

Quelles sont les différentes familles autochtones au Québec?

A
41
Q

À quoi ressemblent les populations des différentes nations autochtones?

A
42
Q

Quelle est la démographie des populations autochtones?

A
43
Q

Quelle est la croissance démographique des peuples autochtones depuis les années 70?

A
44
Q

Quelle est l’histoire (résumée en 3 diapositives) des autochtones?

A
  • Période de la colonisation;
  • Alliances et droits issus de traités: 70 traités historiques avec les Premières nations entre 1701-1923;
  • En 1857: adoption de l’Acte pour encourager la Civilisation graduelle qui vise à assimiler les Indiens;
  • En 1867, Loi constitutionnelle, jadis appelée Acte de l’Amérique du Nord britannique;
  • En 1869: Loi sur les Indiens;
  • En 1876: modifié pour Loi sur les sauvages, et en 1880 pour Acte relatif aux sauvages ;
  • La Loi actuelle date de 1951.
  • En 1960: obtention du droit de vote aux élections fédérales;
  • En 1969: obtention du droit de vote aux élections provinciales. En 1885, droit de vote partiel accordé puis retiré en 1896 (les Indiens n’étaient pas considérés comme des sujets de droit);
  • En 1966: création du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien;
  • En 1969: proposition du Livre blanc visant l’abolition de la Loi sur les Indiens;
  • En 1996: rapport de la commission royale sur les peuples autochtones.
  • En mai 2006: signature de la Convention de règlement sur les pensionnats indiens.
45
Q

Qu’est-ce qu’étaient les pensionnats indiens?

A
  • En 1920 : obligation pour tous les enfants de 7 à 15 ans d’être scolarisés dans les pensionnats indiens.
  • En 1931 : instauration de 80 pensionnats indiens d’un bout à l’autre du Canada.
  • Jusqu’en 1969 : organisés et administrés par le gouvernement canadien et les églises.
  • En 1996 : fermeture du dernier pensionnat : Gordon Indian Residential School, Saskatchewan.
  • Taux de mortalité des enfants qui ont fréquenté les pensionnats : entre 25 % et 47 %, selon les pensionnats.
  • Au Canada, près de 150 000 enfants des Premières Nations et inuits ont fréquenté un pensionnat au cours de leur vie. Il y a environ 90 000 survivants aujourd’hui.

Impacts sur la santé individuelle et collective :

  1. Destruction des réseaux de soutien social;
  2. Abus de drogues et d’alcool;
  3. Maladies physiques chroniques;
  4. Perte identitaire et culturelle;
  5. Traumatismes intergénérationnels, etc.

Les conséquences sont dramatiques, tant sur le plan social que sur le plan individuel.

46
Q

À quoi peut ressembler globalement la santé d’un autochtone?

A

Un membre d’une Première Nation :

  • une espérance de vie de 6 à 7 ans de moins qu’un allochtone;
  • 4 fois plus exposé à l’inaccessibilité et aux carences en ce qui a trait aux soins de santé et aux services sociaux;
  • 2 à 3 fois plus sujet à l’obésité et à l’embonpoint;
  • 2 à 3 fois plus de risque d’être atteint du diabète;
  • 8 à 10 fois plus de risque d’être atteint de la tuberculose;
  • 3 à 5 fois plus de risque de vivre des situations de pauvreté, de négligence et de placement;
  • 5 fois plus exposé au suicide.
47
Q

Que voit-on avec la DPJ chez les autochtone?

A
48
Q

En quoi consiste l’organisation des services de santé et services sociaux chez les autochtones?

A

Ratifiée le 11 novembre 1975, la convention représente le premier traité signé par le Québec avec le gouvernement canadien et avec des Autochtones au Canada.

Elle accorde aux Cris, aux Inuits et aux Naskapis des responsabilités en matière d’éducation, de services de santé et services sociaux, d’administration, de chasse, de pêche et de piégeage.

Après la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois avec les Cris et les Inuits, en 1975, et de la Convention du Nord-Est québécois avec les Naskapis, en 1978, le gouvernement canadien a adopté la Loi sur les Cris et les Naskapis, qui a remplacé la Loi sur les Indiens à l’égard de ces deux nations.

Cette loi donne aux Cris et aux Naskapis un cadre juridique différent de la Loi sur les Indiens. Quant aux Inuits, ils ont fait le choix d’être rattachés essentuellement aux institutions québécoises et de ne pas être soumis à la loi fédérale.

Nations non conventionnées:

  • Prise en charge des services de santé par les centres de santé ou poste de soins infirmiers des communautés.
  • Les services de santé offerts consistent principalement en des programmes de santé communautaire axés sur la promotion de la santé et la prévention des maladies. Ces services sont financés par Santé Canada.
  • Depuis 2009: Prise en charge des services sociaux de première ligne enfance-jeunesse-famille par la majorité des communautés non-conventionnées.

Nations conventionnées:

  • Les nations Crie, Inuite et Naskapie ont des responsabilités en matière d’éducation, de services de santé et services sociaux, d’administration, de chasse, de pêche et de piégeage.
  • Le Québec assume la responsabilité du financement des services de santé et des services sociaux offerts dans les communautés autochtones conventionnées.